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  • Une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali?

    Une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali?

    OTAN, Mali, Sahel, Espagne, José Manuel Albares,

    Le MAE espagnol évoque une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali

    La réunion de l’OTAN jeudi à Madrid marque un tournant dans la conception de la menace de l’organisation atlantique. La nouvelle doctrine militaire de base de l’OTAN qualifie le terrorisme et la migration de « menaces hybrides » et inclut le flanc sud comme une nouvelle source de risque pour la stabilité des pays membres.

    Le conclave de l’OTAN à Madrid a été l’occasion pour le très contesté ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, de menacer les pays du sud de nouvelles interventions militaires.

    Interrogé par des journalistes en marge du sommet de l’alliance, le diplomate ibérique, a déclaré, le jeudi 30 juin, qu’ « une intervention militaire de l’OTAN au mali n’est pas exclue ». Les propos du chef de la diplomatie espagnole, rapportés par la station de radio locale RNE, engage l’OTAN dans une nouvelle ère et risque de créer des vagues sur le continent africain déjà en colère contre les interventions étrangères. « Si c’était nécessaire et si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions », a répondu clairement José Manuel Albares.

    Nouveau concept stratégique

    Incluant le terrorisme et les migrations comme « menaces hybrides » que des « puissances hostiles pourraient instrumentaliser pour nuire à la stabilité » des pays membres de l’Alliance, l’OTAN compte désormais renforcer ses capacités de défense et étendre son champ d’action vers le sud. D’ailleurs, la déclaration du MAE espagnol intervient au moment de l’adoption du nouveau « concept stratégique » de l’OTAN qui implique la zone du Sahel et l’ensemble du flanc sud dans ses nouveaux plans stratégiques. Pour l’alliance, cette région représente un intérêt stratégique pour les pays membres, mais aussi elle peut être « source de menaces potentielles » à cause d’une instabilité sécuritaire devenue chronique en Afrique.

    Influence russe
    Cette nouvelle vision de l’OTAN renseigne sur les objectifs de l’actualisation de la doctrine militaire de l’organisation atlantique en se tournant vers le sud notamment l’Afrique. L’influence russe en Afrique est constamment évoquée. Madrid qui abritait ce sommet de l’OTAN, avait appelé le 25 mai dernier, par le biais de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, l’OTAN à prendre en charge les inquiétudes des européens concernant « l’influence croissante des russes en Afrique ». Quelques heures avant l’ouverture du sommet des pays membres de l’OTAN, c’est le chef de la diplomatie espagnol qui s’est alarmé de la « présence russe croissante en Afrique, et plus particulièrement en Afrique du Nord ».

    Cette offensive de l’OTAN en termes de vision militaire et d’appréciation des menaces qui visent l’Afrique et particulièrement l’Afrique du Nord semble être impulsée par les pays du sud de l’Europe notamment l’Espagne et la France, deux ex-puissances coloniales en perte de vitesse en Afrique.

    Il est, par ailleurs, utile de rappeler au MAE espagnol les dégâts de l’intervention militaire de l’OTAN en Lybie et les conséquences sécuritaires sur toute la région de l’Afrique du Nord et le Sahel. Cette logique d’intervention militaire n’a jamais été une solution aux crises de l’Afrique, au contraire elle creusera le faussé entre les partenaires occidentaux et les pays africains hostiles aux interventions étrangères.

    L’Algérie aujourd’hui, 01 jui 2022

    #Afrique #Sahel #OTAN #Espagne #Mali #Russie

  • Mali: Des étrangers dans les massacres au centre du pays?

    Mali: Des étrangers dans les massacres au centre du pays?

    Mali, Sahel, terrorisme, Katiba Macina,

    Un terrible drame s’est produit dans la nuit du 18 au 19 juin 2022 au centre du Mali, lorsque des terroristes de la Katiba Macina, ont mené une attaque barbare contre des civils dans plusieurs villages de la région de Mopti, comme l’a annoncé le Colonel Abdoulaye MAÏGA, porte-parole du gouvernement dans un communiqué : « Le gouvernement de la République du Mali a le profond regret d’informer que les populations pacifiques des villages de Diallassagou, Dianweli, Deguessagou et des environs du cercle de Bankass ont été l’objet de lâches et barbares attentats terroristes dans la nuit du 18 au 19 juin 2022. » La même source rapporte que 132 civils ont été tués dans ces attaques, dans le communiqué le gouvernement malien assure également que « toutes les mesures seront prises pour rechercher et traduire en justice les auteurs de ces crimes ». »

    L’armée malienne (FAMa), à son tour, n’a pas tardé à passer à l’action pour punir les auteurs, comme le rapporte un communiqué officiel : « Frappes aériennes ciblées entre le 20 et le 22 juin 2022, les hubs logistiques et sanctuaires terroristes de la Katiba Macina d’Amadou Kouffa en les régions de Djenné, Ténenkou, Segué, et la forêt de Sama, dans le cercle de Bankass. » Le communiqué ajoute que « ces actions sont le résultat d’efforts de recherche et de collecte d’informations sur les auteurs des attaques contre les civils du 18 juin. Il convient également de noter que ces attaques ont été unanimement condamnées par la classe politique et la société civile maliennes ainsi que ainsi que par la communauté internationale.

    Les témoins des attentats ont livré des témoignages qui soulèvent de nombreuses questions. Amadou Guindo, maire de Diallasagou, dans une interview pour VOA Afrique, a affirmé que les terroristes parlaient « toutes sortes de langues. De plus, des informations sur Facebook et Twitter indiquent que les agresseurs comprenaient des personnes à la peau claire qui parlaient couramment le français. Certains témoins rapportent également que certains des assaillants étaient lourdement armés et se couvraient délibérément le corps de gants et de masques.

    Il convient également de mentionner que le 4 mars 2022, il y a eu une attaque contre le poste de sécurité de Mondoro dans le cercle de Douentza dans laquelle 27 militaires maliens ont été tués. Après l’attentat, les réseaux sociaux et les médias ont également rapporté que des « Européens » avaient été repérés parmi les assaillants.

    Il n’est pas clair pour le moment si des étrangers ont été impliqués dans les récentes attaques. Les personnes « à la peau claire » qui parlaient bien le français pouvaient être soit des Français, soit des Arabes. Cependant, le fait que ces témoignages ne soient pas les premiers à être rapportés suscite de nombreuses suspicions et nécessite sans doute une enquête plus approfondie.

    Afrique media, 27 juin 2022

    #Mali #Sahel #Terrorisme

  • OTAN : L’Espagne évoquera des menaces venant « du Sud »

    OTAN : L’Espagne évoquera des menaces venant « du Sud »

    Espagne, OTAN, Maroc, Algérie, Ceuta, Melilla, Migration, Sahara Occidental, Sahel

    Madrid s’apprête à accueillir les 28, 29 et 30 juin un sommet de l’OTAN. Un rendez-vous qui se tient dans une conjoncture internationale délicate, marquée par la poursuite du conflit en Ukraine, l’implication directe des pays de l’Union européenne, des Etats unis et de la Grande Bretagne dans cette guerre et la mise en place d’un arsenal de sanctions économiques contre Moscou.

    Le gouvernement espagnol veut, à travers ce sommet, convaincre les membres de cette alliance atlantiste du sérieux des nouvelles menaces qui ont « surgies » dans le flanc sud de l’OTAN. Madrid ne cache plus depuis un certain temps son intention d’aligner aussi bien l’UE que l’OTAN à ses vues et ses positions diplomatiques sur des questions bilatérales ou régionales. La tension avec l’Algérie est justement une opportunité pour les autorités espagnoles afin d’exiger une « entière solidarité » de l’OTAN, après l’avoir fait avec l’UE il y a quelques semaines, quand l’Algérie a décidé de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne.

    Le fervent défenseur de cette approche, c’est le ministre espagnol des Affaires étrangères, José manuel Albares. Après avoir été derrière le surprenant revirement espagnol dans la question sahraouie et le soutien direct à la colonisation du Makhzen du Sahara occidental, le voilà encore qui vient de brandir, avec des messages et des signaux codés, ces fameuses menaces venant du « sud », en parlant de l’usage de la question migratoire, mais aussi de l’énergie comme armes de pression.

    Dans une interview parue hier dans le quotidien El Pais, José Manuel Albares, a longuement évoqué la crise de son pays avec l’Algérie. « Le sommet sera marqué par l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine », et « les plus grandes menaces à la sécurité de l’OTAN, donc à la sécurité de l’Espagne et des Espagnols, viennent du flanc oriental », affirme d’abord Albares.

    Mais, poursuit-il, « il y a aussi des menaces du flanc sud que le reste des alliés reconnaissent ».

    Selon lui, le dîner des ministres des Affaires étrangères du 29 juin sera centré sur le flanc sud et une des séances des chefs d’État et de gouvernement traitera de la situation dans le voisinage sud. « La structure même du sommet le démontre. Et je suis sûr que le concept stratégique tiendra compte de ces menaces » et « ira encore plus loin », assure le chef de la diplomatie espagnole, soulignant que « de plus en plus, les menaces du sud sont des menaces russes du sud ». Le mot est lâché. Que voulait dire par « menaces russes du sud ? ».

    Les observateurs l’ont rapidement compris qu’il s’agit ici d’une accusation sibylline contre l’Algérie, seul pays qui entretient des relations étroites avec la Russie.

    D’ailleurs, Albares dira, en répondant à la question de l’approvisionnement en gaz et des migrants comme armes: « S’ils veulent en faire une arme politique, ce qui est inacceptable, ils peuvent le faire. On l’a vu à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, avec des émigrants venus du Moyen-Orient. On le voit avec le gaz russe pour faire pression sur les pays qui en dépendent. Aujourd’hui c’est une évidence. Mais il y en a d’autres, les cyberattaques, le terrorisme, la désinformation, le changement climatique. Ce sont des menaces hybrides ».

    À propos de la crise avec l’Algérie, Albares n’a pas changé d’un iota sa position, estimant que l’Espagne « n’a rien fait pour se retrouver dans cette situation » et que « chaque pays a le droit de prendre des décisions souveraines », maintenant son soutien à l’occupation du Maroc des territoires sahraouis.

    Evoquant avec des termes diplomatiques les relations avec Alger, Albares lâche des mots comme le respect mutuel, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures » et que « la diplomatie, le dialogue, l’amitié entre les deux peuples reprennent ».

    Sur les « blocages » qui touchent les transactions commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, Albares a indiqué que « la politique commerciale est entièrement communautarisée, elle appartient à la Commission européenne, et c’est le vice-président exécutif et commissaire à la politique commerciale Dombrovskis qui analyse actuellement cette situation », dit-il.

    « Chaque fois que nous détectons le blocage d’une opération, nous la transférons à la Commission, qui est celle qui vérifie la situation et dispose des instruments pour y répondre », explique-t-il, ajoutant que « l’Espagne n’a rien à demander » à l’UE étant donné que « la politique commerciale est commune, c’est la Commission qui agit ».

    Par Mohamed Kouini

    Le Jeune Indépendant, 26 juin 2022

    #Espagne #OTAN #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Migration #Ceuta #Melilla

  • Does Israel support an independent state in Azawad?

    Does Israel support an independent state in Azawad?

    Israel, Mali, Azawad, Tuaregs, Algeria, Morocco, Berbers, Libya, Tunisia, Niger, Sahel,

    On April 27, 2012, Anna Mahjar-Barducci, an Italian-Moroccan journalist and author, president of the Rome-based Association of Liberal and Democratic Arabs, in an article published in Haaretz under the title « Malian Azawad rebels deserve our support », called for support for a Tuareg state in the Malian region of Azawad. What interest would the author have in defending the independence of Azawad? Is there anyone behind this article? Probably Morocco, the author’s country of origin, as it is known for its manipulation of the community in Europe. Here is the full text of the article.

    Mali’s Azawadi rebels deserve our support

    Now that Azawad has become a reality, it is clear that North Africa can no longer be ‘Al-Arabi,’ as it now includes a state that is geographically and culturally part of the Maghreb but declares itself Berber. That is a situation that is unacceptable to Arab countries.

    By Anna Mahjar-Barducci

    There is a new country in North Africa, but no one wants to recognize it. On April 6, the National Movement for the Liberation of Azawad, known by its French acronym MNLA, unilaterally declared the independence of the State of Azawad from Mali. However, the emergence of a new state faced immediate opposition. It wasn’t only Mali that panicked. Azawad, a desert region twice the size of California, with considerable reserves of oil, also faces obstruction from neighboring Arab countries and a hostile international press.

    The MNLA is made up principally of Touaregs, part of the Berber people, the indigenous ethnic group of North Africa. The Berbers (who call themselves imazighen, meaning « free people, » in their language ) lived in the region before the Arab invasion of the eighth century and today are spread between Morocco, Algeria, Libya, Tunisia and in the Sahel region.

    Despite being the original inhabitants, the Berbers, a majority of whom are Muslims, have been subjected to humiliation and discrimination, especially in Algeria, where the regime has systematically pursued de-Berberization and Arabization policies, excluding Berbers from equal access to government services and political power. Hence, the declaration of independence of a Berber state was a slap in the face to North African countries like Algeria, which is pushing the idea of Al-Maghreb Al-Arabi, an Arab North Africa with no Berber heritage.

    Now that Azawad has become a reality, it is clear that North Africa can no longer be « Al-Arabi, » as it now includes a state that is geographically and culturally part of the Maghreb but declares itself Berber. That is a situation that is unacceptable to Arab countries.

    Azawad’s independence provokes additional fears. Neighboring countries are actually alarmed that the new state could inspire a « Berber spring » across North Africa, with other imazighen asking for equal rights and/or independence. It would not be the first time that the Berber population revolted against a central government: That happened in Algeria in 2001, when local Berbers demanded democracy and improved social conditions. That and other uprisings, however, have been systematically repressed with violence by Algerian police.

    Arab governments are hence joining forces with Mali to fight the MNLA and to « wipe » Berber Awazad « off the map. » One of the main means for doing this is by spread of disinformation.

    When the independence of Azawad was declared, some international media outlets reported that the MNLA was an Islamist group that had relations with Al-Qaida in the Islamic Maghreb. This baseless rumor was soon debunked. The MNLA is actually a secular movement with no religious agenda.

    Next, the disinformation machine spread a rumor that the MNLA had lost control of all of Azawad, and Al-Qaida, jihadists and Salafists had taken over the region. One news agency wrote that a new Islamist Tuareg-led group, Ansar Dine, had taken control of Gao, the transitional Azawadi capital, situated on the Niger River, by far the largest source of water for Azawad.

    About the same time, the French magazine Jeune Afrique published an interview with the leader of Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, who denied that his movement was in Gao. He also specified that he is not interested in independence for Azawad, as he recognizes only Mali and Sharia law. The same disinformation was at work elsewhere, as well: That same day, news agencies were assessing that the MNLA had been pushed out of Timbuktu by Ansar Dine, a video uploaded to social networks showed MNLA soldiers in front of the airport.

    The MNLA, for its part, says it is still in control of Azawad, and recently stated that it will soon announce a transitional government. There is, however, a serious risk of destabilization if Azawad isn’t officially recognized, and soon. All the neighboring countries have interest in seeing Azawad descend into chaos, so that the international community will support reunification with Mali. Azawad and the MNLA will hence be left to fight jihadist groups on their own, when what they need is the help of neighboring countries.

    In the meantime, Mali, which is now ruled by a transitional president after a coup in Banako, the capital, has threatened « total war » against the MNLA. Mali, which systematically repressed the Tuareg and other Azawadi minorities, is now indiscriminately arresting and killing « red-skinned » Berbers within its reduced borders. France, the old colonial power, is forcefully opposing Azawadi independence and calling for a « compromise »: autonomy for the region. Autonomy, though, is not the solution, as it would not guarantee an equal division of the area’s resources, which include oil and access to budgets that would allow it to fight droughts. France and the international community would do better to support the struggle for self-determination of the Azawadi people as they have done for other nations. Only independence will ensure stability.

    Anna Mahjar-Barducci, a Moroccan-Italian journalist and author, is president of the Rome-based Liberal and Democratic Arabs Association, which promotes civil liberties and immigrants’ integration in Europe.

    #Mali #Azawad #Tuaregs #Algeria #Niger #Tunisia #Libya #Berber

  • Israël, soutient-il un Etat indépendant dans l’Azawad?

    Israël, soutient-il un Etat indépendant dans l’Azawad?

    Israël, Mali, Azawad, touaregs, Algérie, Maroc, Berbères, Libye, Tunisie, Niger, Sahel,

    Le 27 avril 2012, Anna Mahjar-Barducci, journaliste et auteur italo-marocaine, présidente de l’Association des Arabes Libéraux et Démocrates, basée à Rome, dans un article paru sur Haaretz sous le titre de « Les rebelles maliens de l’Azawad méritent notre soutien », appellait à soutenir un Etat touareg dans la région malienne de l’Azawad. L’auteur, quel intérêt aurait-il à défendre l’indépendance d’Azawad? Y a-t-il quelqu’un derrière cet article? Probablement le Maroc, le pays d’origine de l’auteur sachant que ce pays est connu par la manipulation de sa communauté en Europe. Voici le texte intégral de l’article.

    Les rebelles maliens de l’Azawad méritent notre soutien

    Maintenant que l’Azawad est devenu une réalité, il est clair que l’Afrique du Nord ne peut plus être « Al-Arabi ». ne peut plus être « Al-Arabi », puisqu’elle comprend maintenant un état qui fait partie qui fait géographiquement et culturellement partie du Maghreb mais qui se déclare lui-même berbère. C’est une situation qui est inacceptable pour les pays arabes.

    Par Anna Mahjar-Barducci

    Il existe un nouveau pays en Afrique du Nord, mais personne ne veut le reconnaître. le reconnaître. Le 6 avril, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, connu sous l’acronyme français MNLA, a déclaré unilatéralement indépendance de l’État de l’Azawad vis-à-vis du Mali. Cependant, l’émergence d’un nouvel État a rencontré une opposition immédiate. Le Mali n’est pas le seul à paniqué. L’Azawad, une région désertique de deux fois la taille de la Californie, avec réserves de pétrole considérables, fait également face à l’obstruction des pays arabes voisins et d’une presse internationale hostile.

    Le MNLA est composé principalement de Touaregs, qui font partie du peuple berbère. le groupe ethnique indigène d’Afrique du Nord. Les Berbères (qui se nomment eux-mêmes imazighen, ce qui signifie « peuple libre » dans leur langue). vivaient dans la région avant l’invasion arabe du huitième siècle et Aujourd’hui, ils sont répartis entre le Maroc, l’Algérie, la Libye, la Tunisie et la région du Sahel.

    Bien qu’ils soient les premiers habitants de la région, les Berbères, dont la majorité est musulmane, ont été soumis à de nombreuses pressions. musulmans, ont été victimes d’humiliations et de discriminations, en particulier discrimination, surtout en Algérie, où le régime a poursuivi systématiquement la
    systématiquement poursuivi des politiques de dé-berbérisation et d’arabisation, excluant les Berbères d’un accès égal aux services gouvernementaux et au pouvoir politique. pouvoir politique. Ainsi, la déclaration d’indépendance d’un État berbère a été un camouflet pour les Berbères. a été une gifle pour les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie, qui pousse l’idée d’Al-Maghreb Al-Arabi, une Afrique du Nord arabe sans héritage berbère.

    Maintenant que l’Azawad est devenu une réalité, il est clair que l’Afrique du Nord ne peut plus être « Al-Arabi ». ne peut plus être « Al-Arabi », puisqu’elle comprend désormais un état qui fait géographiquement et culturellement partie de l’Afrique du Nord. qui fait géographiquement et culturellement partie du Maghreb mais qui se déclare lui-même berbère. C’est une situation qui est inacceptable pour les pays arabes.

    L’indépendance de l’Azawad suscite des craintes supplémentaires. Les pays voisins voisins craignent en effet que le nouvel État n’inspire un « printemps berbère » dans toute l’Afrique du Nord. berbère » à travers l’Afrique du Nord, avec d’autres imazighen demandant l’égalité des droits et/ou l’indépendance. droits égaux et/ou l’indépendance. Ce ne serait pas la première fois que la population berbère se révolte contre un gouvernement central : C’est arrivé Cela s’est produit en Algérie en 2001, lorsque les Berbères locaux ont réclamé la démocratie et de meilleures conditions sociales. Ce soulèvement et d’autres, cependant, ont été systématiquement réprimés avec violence par la police algérienne.

    Les gouvernements arabes joignent donc leurs forces à celles du Mali pour combattre le MNLA et pour « rayer » l’Awazad berbère « de la carte ». L’un des principaux moyens pour moyen principal pour y parvenir est la diffusion de la désinformation.

    Lorsque l’indépendance de l’Azawad a été déclarée, certains médias internationaux ont rapporté que le MNLA était un groupe d’opposition. médias internationaux ont rapporté que le MNLA était un groupe islamiste qui avait relations avec Al-Qaida au Maghreb islamique. Cette rumeur sans fondement a rapidement été démentie. Le MNLA est en fait un mouvement laïc sans aucun objectif religieux. religieux.

    Ensuite, la machine de désinformation a répandu une rumeur selon laquelle le MNLA avait perdu le contrôle de l’ensemble de l’Azawad et qu’Al-Qaida, les djihadistes et les salafistes avaient pris avaient pris le contrôle de la région. Une agence de presse a écrit qu’un nouveau groupe islamiste islamiste, Ansar Dine, avait pris le contrôle de Gao, la capitale transitoire capitale transitoire de l’Azawad, située sur le fleuve Niger, de loin la plus grande source d’eau de l’Azawad. source d’eau la plus importante de l’Azawad.

    À peu près au même moment, le magazine français Jeune Afrique a publié une interview du chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, qui a nié que son mouvement se trouvait à Gao. que son mouvement se trouvait à Gao. Il a également précisé qu’il n’est pas intéressé par l’indépendance de l’Azawad, car il ne reconnaît que le Mali et la charia. la charia. La même désinformation était à l’œuvre ailleurs aussi : Le même jour, les agences de presse ont affirmé que le MNLA avait été de Tombouctou par Ansar Dine, une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux montrait des réseaux sociaux montrait des soldats du MNLA devant l’aéroport.

    Le MNLA, pour sa part, affirme qu’il contrôle toujours l’Azawad et a récemment déclaré qu’il annoncerait bientôt un gouvernement de transition. Il existe cependant un risque sérieux de déstabilisation si l’Azawad n’est pas reconnu officiellement, et rapidement. Tous les pays voisins ont intérêt à voir l’Azawad sombrer dans le chaos, afin que la communauté internationale soutienne la réunification avec le Mali. L’Azawad et le MNLA seront donc livrés à eux-mêmes pour combattre les groupes djihadistes, alors qu’ils ont besoin de l’aide des pays voisins.

    En attendant, le Mali, qui est désormais dirigé par un président de transition après un coup d’État à Bamako, la capitale, a menacé de mener une « guerre totale » contre le MNLA. Le Mali, qui a systématiquement réprimé les Touaregs et d’autres minorités d’autres minorités azawadi, arrête et tue maintenant sans discernement les et tue les Berbères « à la peau rouge » à l’intérieur de ses frontières réduites. La France, l’ancienne ancienne puissance coloniale, s’oppose avec force à l’indépendance de l’Azawadi et réclame un et appelle à un « compromis » : l’autonomie de la région. L’autonomie, cependant n’est pas la solution, car elle ne garantirait pas un partage égal des ressources de la région, qui comprennent le pétrole et l’accès aux budgets qui lui permettraient de lutter contre les sécheresses. La France et la communauté internationale feraient mieux de soutenir la lutte pour l’autodétermination du peuple azawadi comme elles l’ont fait pour d’autres nations. Seule l’indépendance permettra d’assurer la stabilité.

    Anna Mahjar-Barducci, journaliste et auteur italo-marocaine, est présidente de l’Association des Arabes Libéraux et Démocrates, basée à Rome, qui promeut les libertés civiles et l’intégration des immigrants en Europe.

    #Mali #Azawad #Touaregs #MNLA #Algérie #Niger #Libye #Tunisie

  • La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

    La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

    France, Sahel, Mali, Barkhane, Etat Islamique, EIGS,

    Les troupes françaises au Mali ont capturé un haut responsable de la filiale sahélienne du groupe Etat islamique, a annoncé mercredi l’armée française.

    « Dans la nuit du 11 au 12 juin, une opération de la force Barkhane a permis la capture d’Oumeya Ould Albakaye, haut responsable de l’ Etat islamique au Grand Sahara (IS-GS) », a déclaré un porte-parole du chef d’état-major à l’AFP.

    La capture intervient alors que la France se prépare à achever son retrait du Mali après près d’une décennie de lutte contre une insurrection djihadiste dans le pays.

    Albakaye sera détenu par les forces françaises pour interrogatoire pendant plusieurs jours puis remis aux autorités maliennes, ont ajouté les militaires.

    Une source de sécurité qui a demandé à ne pas être nommée a déclaré à l’AFP qu’Albakaye avait autrefois été considéré comme un successeur potentiel de l’ancien chef de l’IS-GS Adnan Abu Walid al-Sahrawi, qui a été tué par les forces françaises en août 2021.

    Expert en explosifs , Albakaye était un chef régional du groupe, commandant les régions du Gourma au Mali et de l’Oudalan au Burkina Faso voisin.

    Il est responsable d’un grand nombre d’exactions contre des civils dans ces pays, selon l’armée.

    La France doit achever son retrait du Mali dans les prochains mois lorsque sa principale base militaire de Gao sera rendue aux forces maliennes.

    Les relations entre le Mali et la France se sont effondrées après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako en août 2020.

    La junte a résisté à la fixation d’une date rapprochée pour rétablir le régime civil et a resserré les liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnent comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    France24, 15 juin 2022

    #France #Mali #Sahel #EtatsIslamique

  • L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    France, Mali, Sahel, Menaka, Barkhane, Takuba,

    Paris (AFP) – Les troupes françaises ont restitué lundi une base militaire dans le nord-est du Mali avant un retrait définitif de la nation sahélienne, a annoncé l’armée française, après neuf ans de lutte contre une insurrection djihadiste.

    Et l’émissaire de l’ONU sur place a averti que leur retrait pourrait laisser Menaka, où ils étaient basés, vulnérable à une attaque djihadiste.

    Le départ de la base de Ménaka « s’est déroulé dans le bon ordre, en toute sécurité et dans la transparence », a déclaré à Paris le porte-parole de l’armée française, le général Pascal Ianni.

    Il précède le dernier retrait du Mali « à la fin de l’été », lorsque la principale base militaire française de Gao sera rendue aux forces maliennes, a-t-il ajouté.

    Mais El-Ghassim Wane, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, a averti que le retrait pourrait causer des problèmes à Menaka.

    Il s’était rendu dans la ville il y a deux semaines, a-t-il dit, et les personnes à qui il avait parlé « n’excluaient pas une attaque contre la ville de Ménaka », où 5 000 personnes forcées de fuir les violences dans la région s’étaient réfugiées.

    « Si ce scénario se concrétise, la base de la MINUSMA sera probablement perçue comme le dernier refuge pour les civils fuyant la violence », a ajouté Wane, faisant référence à la base de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali.

    Mais il a averti : « Avec un minimum de forces maliennes dans la région et quelque 600 casques bleus disponibles pour protéger les civils, le personnel et les biens de l’ONU, la capacité de la MINUSMA à organiser une réponse efficace est limitée ».

    Détérioration des relations

    L’ancien dirigeant colonial français a installé l’avant-poste de Menaka en 2018 dans la zone sauvage des trois frontières où le Mali rencontre le Niger et le Burkina Faso. Il abritait des forces spéciales françaises et européennes sous le nom de Takuba chargées de former les troupes locales.

    Le général Ianni a déclaré aux journalistes que l’opération Takuba ne serait pas transférée au Niger voisin.

    La France a lancé des opérations anti-jihadistes au Sahel en 2013, aidant le Mali à étouffer une révolte dans le nord.

    Mais les jihadistes se sont regroupés pour attaquer le centre instable du pays, déclenchant une insurrection enflammée que le président élu Ibrahim Bubacar Keita n’a pas été en mesure d’écraser.

    En août 2020, les manifestations contre Keita ont abouti à un coup d’État de colonels mécontents, suivi d’un deuxième coup d’État militaire en mai 2021.

    Dès lors, les relations avec la France n’ont cessé de se détériorer, poussées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir un régime civil et par les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.

    L’effondrement s’est accéléré en 2021 alors que la junte resserrait ses liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    La France ne quitte pas le Sahel

    L’opération française à travers le Sahel comptait à son apogée en 2020 quelque 5 500 soldats avant que Paris ne commence à réduire progressivement les effectifs et à fermer les bases les plus avancées à Kidal, Tessalit et Tombouctou dans le nord du Mali.

    En janvier dernier, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait total du Mali alors que les relations et la sécurité se détérioraient.

    Cependant, l’armée a déclaré lundi que les forces françaises ne quittaient pas la région du Sahel.

    « L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des Etats de la région, à leur demande, reste une priorité absolue », a déclaré le porte-parole.

    © 2022 AFP

    Source : France24, 13/06/2022

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  • Algérie: cohésion pour faire face aux tensions géostratégiques

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    Les impacts de l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique et les enjeux aux frontières de l’Algérie préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques mondiales et régionales. C’est que cette région connait d’importants trafics qui alimentent le terrorisme risquant de déstabiliser toute la région. L’Algérie est une des pièces maitresses de la stabilité de la région, méditerranéenne et africaine. D’où l’importance d’une coordination internationale pour à la fois favoriser le co-développement et juguler ce fléau qui a des incidences sur toute l’Afrique et l’Europe à travers les flux migratoires.

    Par Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Selon différents experts trois facteurs permettent de comprendre les liens entre trafic et terrorisme : premièrement, l’existence de mouvements communautaires, ethniques et religieux, qui permettent une collaboration entre terroristes et criminels, sur la base de valeurs partagées et de confiance mutuelle. Deuxièmement, la survenance d’un conflit armé. Troisièmement, les contraintes qui jouent lors d’échanges transnationaux complexes de marchandises illégales ; des échanges qui impliquent souvent d’autres parties intermédiaires et de certains segments de l’administration corruptibles.

    Les récentes investigations dans le cadre de la lutte antiterroriste menées par les services de renseignements révèlent de nouvelles données au niveau de la région sahélienne inséparable des conflits au Moyen Orient et dans certaines contrées d’Afrique. La Libye n’est plus la seule menace potentielle, le Mali qui gagne du temps pour appliquer les accords d’Alger. Au Sahel, les groupes armés ont proliféré, accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices, selon des variables complexes. Désormais, une coopération et une convergence rassemblent ces groupes. L’exemple le plus évident de ce type de coopération-convergence, c’est le narco-terrorisme, dont le commerce de la drogue illégale sape les efforts pour poursuivre les réformes politiques et le développement nécessaires pour endiguer la radicalisation et la montée des groupes terroristes. Pour lutter contre le terrorisme et trafiquants en tous genres, il s’agit de mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel et harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme car sans sécurité point de développement.

    Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs. 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. C’est pourquoi il y a lieu d’accorder une attention particulière aux tensions au niveau du Sahel où la ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : l’Algérie (à l’extrême sud) ; le Sénégal ; la Mauritanie (au sud) ; le Mali ; le Burkina Faso (au nord) ; le Niger ; le Nigeria (à l’extrême nord) ; le Tchad (au centre). Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique et sa vulnérabilité est amplifiée par une forte croissance démographique. Le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et compte plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble. A cela se greffent d’importantes inégalités tant internes aux pays développés qu’entre le Nord et le Sud l’intensification de la radicalisation qui est le fruit d’une conjonction de facteurs liés à l’individu, ses relations, sa communauté et son rapport à la société.

    Identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d’un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat. Mais existent des enjeux économiques, le Sahel étant un espace recelant d’importantes ressources minières d’où les ingérences étrangères manipulant différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des nombreuses richesses. L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux.

    « La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance »

    Les différents trafics sont liés à l’importance de la sphère informelle, produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait de la gouvernance, du poids de la bureaucratie qui entretient des relations diffuses avec cette sphère et des distorsions des taux de change, représentant en Afrique sahélienne plus de 80% de l’emploi et plus de 50% du produit intérieur brut. Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats et a au moins cinq caractéristiques en commun.

    Premièrement, largement sur des réseaux souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l’argent circulent. Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication. Troisièmement, leur besoin de traiter de grandes quantités d’argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents. Quatrièmement, criminels et terroristes ont tendance à se doter d’armées privées, d’où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire. Cinquièmement, terroristes et criminels de la zone sahélienne partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d’opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations. Enfin, ces guérillas créent des cellules spécialisées dans l’usage des médias et d’internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications. Ainsi, nous avons différentes formes de criminalité transnationale organisée qui forme une industrie en constante évolution, qui s’adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance, s’agissant d’un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance.

    « La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord »

    Je rappelle les différents éléments de trafics liés à la compréhension de la sphère informelle que j’ai développée longuement par ailleurs. Premièrement, nous avons le trafic de marchandises. Pour l’Algérie, existent des trafics de différentes marchandises subventionnées comme le lait et la farine achetés en devises fortes, le trafic de carburant représenterait un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de dollars pour le Trésor public, c’est énorme. Cela est lié globalement à la politique des subventions généralisées sans ciblage et à la distorsion des taux de change par rapport aux pays voisins. Deuxièmement, nous avons le trafic d’armes. Le marché « noir » des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché « blanc » puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Tandis que le trafic de drogues est réprimé internationalement, le trafic d’armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d’armes s’effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics.

    Troisièmement, nous avons le trafic de drogue. La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leurs marchandises ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars. Quatrièmement, nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle ou à l’exploitation par le travail. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. Cinquièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Sixièmement, nous avons la cybercriminalité. Elle est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d’information et peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu’économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l’activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais. Septièmement, nous avons le blanchiment d’argent C’est un processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent.

    « L’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes »

    Face à cette situation complexe et en perpétuelle mutation, la stratégie diplomatique et militaire de l’Algérie est guidée par des principes fondamentaux : la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays de Cham ; la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et en cas exceptionnel prévu dans la constitution adoptée le 01 novembre 2020, l’ article 91 consacre, que le chef de l’état « chef suprême les forces armées de le république » et « responsable de le défense nationale peut décider « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger ».

    Mais cette décision est subordonnée à l’approbation à la majorité les deux tiers de parlement, tout en déterminant le cadre de participation des forces militaires algériennes en dehors les frontières. Selon la nouvelle constitution, dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats, « l’Algérie peut, dans le cadre les Nations unies, de l’Union africaine et de le Ligue des Etats arabes participer au maintien de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ». La justification de cet amendement est que cela est pleinement conforme à la politique étrangère de l’Algérie qui repose sur les principes « fermes et immuables », à savoir « le rejet du recours à la guerre et prôner la paix, le non-ingérence dans les affaires internes des états ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par les voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales. Car dans le cadre de ces turbulences régionales, l’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes.

    Car, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. Celle avec le Mali est de 1376 km ; la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km ; la frontière Algérie Niger de 956 km et la frontière Algérie Tunisie est de 965 km… Toutes à surveiller. Aussi, malgré la situation budgétaire difficile l’Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières pour faire face à l’instabilité chronique de l’autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. Espérons pour atténuer certaines tensions, préjudiciables à la sécurité de la région, que le conflit du Sahara occidental trouve une issue rapide dans le cadre de la résolution des Nations unies, afin de pouvoir consolider l’intégration maghrébine, pont entre l’Europe et l’Afrique, la non-intégration faisant perdre à l’UMA plus de 3% de taux de croissance soit au PIB 2019 environ 15 milliards de dollars/an sans compter les effets positifs indirects.

    « La stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable »

    En conclusion, la lutte contre les trafics et le terrorisme implique, outre une coopération internationale pour unifier le renseignement sans lequel l’action opérationnelle risque d’être inefficiente, et une nouvelle gouvernance afin de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Pour l’Algérie, l’objectif stratégique est de traduire en termes concrets ses potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et les défis de la transition numérique et énergétique. Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementée depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l’a fait maintes fois face à l’adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.

    C’est pourquoi, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable en faveur des réformes. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, et à trouver les raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.

    *Professeur des universités, docteur d’Etat 1974- expert international -Membre du conseil scientifique de l’organisation panafricaine Cafrad/Unesco et du Forum Mondial du Développement Durable

    ANA

    #Algérie #Sahel #Mali #Libye #Maroc #SaharaOccidental

  • Des milliers de migrants expulsés et bloqués dans le désert

    Des milliers de migrants expulsés et bloqués dans le désert

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    Au moins 14 000 migrants, dont des mineurs, ont été expulsés d’Algérie vers le Niger entre janvier et mai 2022, selon l’organisation médicale humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF). MSF condamne le traitement inhumain des migrants et appelle les autorités régionales et leurs partenaires à trouver de toute urgence des solutions humaines, appropriées et durables pour les migrants refoulés d’Algérie et de Libye et bloqués dans le désert du Sahel.

    Environ deux mille migrants sont expulsés chaque mois, dont des blessés graves, des personnes violées ou agressées, des personnes souffrant de traumatismes graves. Ils sont généralement arrêtés en Libye ou en Algérie et détenus dans des centres de détention pendant des jours, des semaines ou des mois avant d’être entassés dans des bus ou des camions – souvent au milieu de la nuit – et déposés dans un endroit du désert du Sahel à la frontière de l’Algérie et le Niger connu sous le nom de « Point Zéro ». De là, ils doivent marcher environ neuf milles pour atteindre le village d’Assamaka dans la région d’Agadez au Niger. Certaines personnes se perdent en chemin – 38 corps ont été retrouvés entre 2020 et 2021. D’autres ne sont jamais retrouvés.

    Près de 70 % des migrants qui ont reçu une assistance médicale de MSF ont déclaré avoir subi des violences et des traitements dégradants de la part des gardes algériens et libyens .

    « La gravité des exactions commises contre les migrants est indiscutable », a déclaré Jamal Mrrouch, chef de mission MSF au Niger. Les témoignages de nos patients et leur état physique et mental à leur arrivée dans nos structures de santé prouvent que ces personnes ont traversé l’enfer lors de leur expulsion du territoire algérien et libyen.

    En 2021, 27 208 migrants tentant d’atteindre l’Europe via la mer Méditerranée ont été expulsés d’Algérie vers le Niger. Alors que l’Union européenne (UE) étend ses efforts pour freiner la migration, les migrants sont contraints d’emprunter des itinéraires de plus en plus dangereux pour éviter d’être arrêtés, détenus et expulsés. Cela ne fait que créer plus d’opportunités pour les passeurs d’exploiter les migrants.

    En raison de leur statut juridique, l’accès aux services de base, dont les soins de santé, est très compliqué pour les migrants. Depuis 2018, les équipes MSF organisent des opérations régulières de recherche et de sauvetage pour venir en aide aux personnes perdues ou abandonnées dans le désert. MSF soutient plusieurs centres de santé intégrés et cliniques mobiles dans la région d’Agadez et fournit des soins de santé gratuits, un soutien psychosocial, des références pour les cas compliqués et des évacuations d’urgence pour les traitements urgents. En 2021, MSF a fourni plus de 47 000 consultations médicales, dont 34 276 consultations en santé mentale.

    « Notre objectif n’est pas seulement de tirer la sonnette d’alarme sur la situation à laquelle ces migrants sont confrontés », a déclaré M. Rouch. « En tant qu’acteur humanitaire et témoin des terribles souffrances de milliers de personnes au Sahel, il est de notre devoir de dénoncer cette tragédie humanitaire. Egalement notre devoir d’appeler les autorités concernées, l’UE et les partenaires humanitaires à prendre des mesures immédiates pour respecter la dignité humaine dans le contrôle des frontières [efforts]. Nous ne pouvons pas continuer à simplement ignorer cette situation en pensant que le problème se résoudra de lui-même.

    MSF, 09/06/2022

    #Algérie #Libye #Sahel #Niger

  • Réfugiés sahraouis-Sahel: L’aide alimentaire réduite de 50%

    Sahara Occidental, Sahel, aide alimentaire, aide humanitaire, Mauritanie

    Les rations alimentaires distribuées par le système des Nations unies dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf ou du Sahel, situés au sud de la Mauritanie, pourraient diminuer de 50 % selon les calculs du PAM, en raison de la hausse des prix des céréales et des taux de fret.

    Bien que le système de prépositionnement utilisé par le PAM dans sa base logistique de Las Palmas de Gran Canaria, d’où il distribue les aliments en Afrique de l’Ouest et au Sahel, lui a permis de ne pas souffrir gravement des conséquences de la guerre en Ukraine, puisqu’il anticipe et achète les céréales un an à l’avance, il subit l’impact de l’augmentation des prix du fret, ainsi qu’une augmentation significative des futurs achats anticipés.

    EFE, 4 juin 2022

    #SaharaOccidental #Mauritanie #Sahel #ONU #aide_alimentaire #Tindouf