Étiquette : sahraoui

  • CAF: Les africains contre l’article qui barre la route à la RASD

    CAF: Les africains contre l’article qui barre la route à la RASD

    CAF, Confédération africaine de football, Algérie, Sahara Occidental, sahraoui, Maroc, FAF,

    DROIT DU SAHARA OCCIDENTAL À REJOINDRE LA CAF : Plusieurs Fédérations adhèrent à la position de l’Algérie

    Plusieurs présidents de Fédérations de football en Afrique ont exprimé leur soutien à leur collègue algérien, Djahid Zefizef, pour annuler l’article qui barre la route à la Fédération de la République démocratique sahraouie de rejoindre la CAF.

    Cela s’est produit en marge de l’Assemblée générale de la Confédération africaine de football, dans sa 44e édition, en Tanzanie, mercredi dernier. Après l’intervention du président de la « FAF », Jahid Zefizef, demandant à la « CAF » d’annuler l’article en question qui a été inclus par le régime marocain de Mohammed VI, il y a deux ans, par le biais du président de l’Association de football, Faouzi Lekjaa, avec la complicité de l’ex-patron de la CAF, le Malgache Ahmed Ahmed.

    Il faut dire que la montée au créneau de l’Algérie pour remettre les pendules à l’heure, a été largement soutenue par les membres de l’AG de la CAF. La FAF en a d’ailleurs fait état à travers un communiqué qu’elle a publié sur son site officiel.

    ‘’A l’issue des travaux de cette assemblée générale, plusieurs présidents des associations membres se sont rapprochés de la délégation algérienne pour exprimer leur soutien et adhérer à sa démarche de préserver l’instance continentale du football de toute ingérence d’ordre politique.

    Le président de la FAF a eu également plusieurs discussions en aparté avec le président de la FIFA, M. Gianni Infantino, le président de la CAF, Dr Motsepe, le secrétaire général, M. Mosengo-Omba Veron et bien d’autres personnalités du ballon-rond africain’’, lit-on dans le communiqué. «On a voulu attirer l’attention», a déclaré, pour sa part, le président de la FAF, Djahid Zefizef à son retour au pays, après avoir accompli sa mission. L’homme fort actuel du football algérien, avec beaucoup de confiance, raconte que sa sortie a fait un tabac, d’autant plus que les membres de l’AG avec qui il a échangé ont trouvé le reproche algérien ‘’objectif’’.

    Ils étaient en effet très nombreux à venir l’accoster après les travaux pour lui manifester leur soutien, c’est le cas du controversé président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o, qui s’est rapproché de Zefizef après l’assemblée pour lui apporter tout le soutien de sa fédération ainsi que celui de son pays. La scène a même été immortalisée dans des photos prises par les accompagnateurs de l’ex-star du Barça, la rencontre a eu lieu d’ailleurs en présence de l’inévitable Rabah Madjer, invité d’honneur de la CAF qui a réussi à détendre l’atmosphère entre les deux camps, et faire comme si de rien n’était, car, comme l’a expliqué Zefizef, entre lui et Eto’o, c’était une brève rencontre, et les deux hommes n’ont pas parlé ‘’football’’ histoire de mettre un terme aux spéculations de la rue qui veulent encore entendre parler du fameux match de Blida fin mars dernier.

    Si l’AG a voté en faveur de l’exclusion de certains pays de la CAF, enfreignant toutes les lois de la CAF, de la FIFA et même de l’Union africaine, Motsepe pour sa part a promis d’étudier la demande, et peut-être d’y remédier, car, comme l’a dit Zefizef, la démarche est juste et objective.

    Hakim S.

    Le Courrier d’Algérie, 14/08/2022

    #CAF #FAF #Algérie #RASD #Sahara_Occidental #Sahraoui #Maroc

  • Allemagne : « L’UE ne doit pas se soumettre au chantage » du Maroc

    MICHAEL ROTH : SECRÉTAIRE D’ÉTAT ALLEMAND AUX AFFAIRES EUROPÉENNES
    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth, regrette que le Maroc utilise ses jeunes sans perspectives comme monnaie d’échange politique.

    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth (Heringen, Allemagne, 50 ans), répond à la fois de sa position au sein de la grande coalition gouvernementale d’Angela Merkel et de son militantisme social-démocrate. Comme Olaf Scholz, le candidat de son parti pour les élections générales en Allemagne en septembre, il est favorable à l’avancement de la réforme économique de l’UE et à l’émission d’euro-obligations, ce que les conservateurs rejettent. Après la crise migratoire de Ceuta et les arrivées incessantes à Lampedusa, il estime qu’un pacte européen sur les migrations et l’asile est plus urgent que jamais. Dans un entretien virtuel avec EL PAÍS et deux autres correspondants de l’alliance de journaux européens LENA, M. Roth se félicite de la réponse rapide de l’UE au « terrorisme d’État » du président biélorusse Aleksandr Lukashenko, qui a détourné un avion dimanche dernier pour détenir un militant.

    Question : Comment Lukashenko peut-il être tenu personnellement responsable s’il ne libère pas le blogueur dissident Roman Protasevich ?

    Réponse. Des sanctions personnelles ont déjà été imposées à des individus biélorusses. Ceci en réponse au refus des dirigeants d’autoriser des élections libres et à leur pratique de persécution et d’emprisonnement des opposants. M. Lukashenko peut être assuré que nous le surveillons de près. Nous devons nous concentrer, avant tout, sur le réseau financier qui approvisionne le régime de Minsk.

    P. On ne sait pas encore si la Russie a participé à l’opération, mais le Kremlin ne l’a pas condamnée et certains politiciens de haut niveau à Moscou l’ont applaudie. Quelles en sont les conséquences ?

    R. Tout d’abord, ce qui s’est passé doit être éclairci rapidement et complètement. Nous ne pouvons pas laisser passer ça. Tout le monde sait que les relations entre l’Europe et la Russie sont dans un moment compliqué. En effet, la Russie mène une politique destructrice qui viole le droit international et vise à désinformer l’Europe, et l’Allemagne en particulier. Toutefois, je suis encouragé par les derniers signaux en provenance des États-Unis. Le président Biden a accepté une rencontre à haut niveau avec Poutine en juin. Il serait très inquiétant que la Russie n’accepte pas cette main tendue pour engager enfin des pourparlers.

    P. Malgré tout, l’Allemagne poursuit la construction du gazoduc Nord Stream 2 en provenance de Russie, même après les protestations des partenaires européens. Comment les deux s’articulent-ils ?

    R. Nous sommes préoccupés par la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’ensemble de l’Europe. Des dizaines d’entreprises de 12 États membres de l’UE participent au projet Nord Stream 2. La chancelière allemande, Mme Merkel, a convenu avec le président Poutine que l’Ukraine bénéficierait également du transit de gaz. La clé de l’indépendance vis-à-vis de la Russie à moyen et à long terme réside dans la diversification de l’énergie et dans l’amélioration de sa durabilité et de son efficacité.

    P. Récemment, les États-Unis ont annoncé par surprise qu’ils n’avaient pas l’intention d’imposer de nouvelles sanctions à Nord Stream 2. L’Allemagne a-t-elle fait des concessions, par exemple en achetant le gaz que les États-Unis obtiennent par fracturation ?

    R. Il n’y a pas d’engagement de ce type. On aurait pu s’attendre à de telles exigences de la part de l’administration précédente, mais pas de l’actuelle. Le projet est presque terminé et ne doit pas être utilisé comme un jouet dans les relations transatlantiques. La politique européenne et allemande doit assurer l’approvisionnement de tous les pays partenaires. L’objectif premier est le passage structurel aux énergies renouvelables, mais nous avons également besoin d’un approvisionnement fiable pour cette transition.

    P. Les crises de Ceuta et Lampedusa montrent que la question des migrations n’est toujours pas résolue dans l’UE. L’Allemagne est-elle prête à accueillir des migrants en provenance d’Italie ?

    R. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’une politique européenne commune en matière de migration et d’asile. Nous devons maintenir cette question en tête des priorités. Et nous ne devons pas permettre à certains États membres de fermer les yeux ou de refuser catégoriquement de trouver une solution. Mais si un pacte commun sur les migrations échoue, il ne restera qu’une seule chose : une coalition fiable, solidaire et humaine de quelques États qui se défendront mutuellement et veilleront à ce que les règles soient respectées et que plus personne n’ait à craindre pour sa vie en Méditerranée.

    Q. Est-il juste de donner de l’argent à certains pays pour qu’ils accueillent des migrants alors que d’autres refusent ?

    R. Je dis cela du point de vue d’un social-démocrate : on discute de points avec lesquels il est difficile d’être d’accord. Mais la question est maintenant de savoir si l’UE peut obtenir un pacte qui puisse aller de l’avant. Nous avons eu la même chose pendant des années. Les solutions ad hoc qui ont été trouvées, dans lesquelles l’Allemagne est toujours impliquée, sont laborieuses, prennent du temps et sont tout sauf durables. Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Certains peuvent avoir du mal à accepter que certains États membres ne veulent pas accueillir un seul immigrant. La proposition de la Commission n’est pas idéale, mais elle tente de rassembler différents intérêts de manière pragmatique.

    P. L’UE verse des millions au Maroc et, tout à coup, le pays ouvre sa frontière. Pensez-vous que ce qui s’est passé à Ceuta relève du chantage et peut se répéter avec d’autres pays ?

    R. L’UE aide des pays comme le Maroc à donner une perspective à leurs jeunes, à créer des emplois. Mais j’ai l’impression que les jeunes sans perspectives deviennent une monnaie d’échange politique pour ceux qui sont au pouvoir. C’est cynique. L’UE ne doit pas se laisser aller au chantage. A cet égard, je suis très choqué par les images de Ceuta.

    P. Lampedusa a une fois de plus donné un haut-parleur aux populistes de droite en Italie, comme Matteo Salvini. Le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni a dépassé le Parti démocratique dans les sondages. En Espagne, Vox tente de tirer parti de la crise de Ceuta. Craignez-vous que la question de la migration ne donne à nouveau des ailes à la droite en Europe ?

    R. Je suis très reconnaissant au Premier ministre italien, Mario Draghi, d’avoir voulu inscrire la question des migrations à l’ordre du jour d’un des prochains sommets européens. Nous sommes en retard sur les réformes fondamentales de la politique de migration et d’asile. Et il n’est pas dans notre intérêt que l’échec d’une politique commune en matière de migration et d’asile incite les nationalistes et les populistes à se renforcer et à mettre davantage la démocratie sous pression. Ce ne sont plus des questions domestiques. Nous sommes tous étroitement interconnectés dans l’Union européenne. Nous devons construire un pare-feu contre la propagande et contre les campagnes de peur et les mensonges des nationalistes et des populistes dans toute l’Union européenne.

    P. Le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, a récemment prévenu que les candidats à l’adhésion à l’UE dans les Balkans occidentaux deviennent financièrement dépendants de Pékin. Que peut-on faire à ce sujet ?

    R. Cela montre déjà le problème : la Chine parvient à créer la fausse impression que ses investissements dans les Balkans occidentaux sont indispensables. Mais il n’y a aucune base pour cela. En réalité, l’UE est de loin le plus gros investisseur dans la région. Nous devons être plus agressifs dans la lutte contre les campagnes de désinformation de la Chine.

    Q. Quelles concessions l’UE doit-elle faire dans les Balkans ?

    R. Je serais heureux si tous les membres de l’UE reconnaissaient le grand danger d’un retrait stratégique de l’Europe. Le vide serait immédiatement comblé par des pays qui ne partagent pas nos valeurs. Nous devons nous en tenir à notre calendrier, par exemple en ce qui concerne la libéralisation des visas avec le Kosovo. Je ne m’engage pas sur des dates, mais l’Albanie et la Macédoine du Nord remplissent depuis longtemps les conditions d’ouverture des négociations d’adhésion. S’y opposer est politiquement peu clairvoyant. Les Balkans occidentaux sont les voisins de l’Europe ; si la réconciliation, la paix, la stabilité, la liberté et la démocratie y sont menacées, nous avons un énorme problème.

    P. Dans certains pays de l’UE, comme la Bulgarie ou la Roumanie, par exemple, l’État de droit est un problème majeur. Comment l’UE entend-elle éviter que cela ne se reproduise avec les nouveaux candidats ?

    R. Lors des précédents élargissements, l’accent a souvent été mis sur les détails techniques du marché intérieur. Passons maintenant aux choses sérieuses : qu’en est-il de l’indépendance du pouvoir judiciaire ? Qu’en est-il de la diversité des médias ? L’objectif n’est pas seulement le progrès économique et la politique de cohésion. Si nous éclaircissons ce point une fois pour toutes maintenant, nous gagnerons beaucoup de temps par la suite.

    P. La Chine a également beaucoup d’influence dans des pays de l’UE comme la Hongrie, le Portugal et la Grèce. Ils peuvent devenir la porte d’entrée de Pékin en Europe.

    R. Je n’ai pas l’impression que des pays comme la Hongrie veulent se passer des milliards qu’ils reçoivent de l’UE pour construire des infrastructures. Mais en fin de compte, ces pays doivent aussi décider eux-mêmes dans quelle mesure ils veulent être des membres de l’UE respectueux des traités et, en même temps, prendre des engagements envers la Chine. Il n’y a rien contre le commerce avec la Chine, comme l’Allemagne le fait aussi. Mais il doit toujours être clair que nous ne nous laisserons pas faire du chantage ; il ne doit jamais y avoir de concessions sur les droits de l’homme, par exemple.

    P. Il a été difficile d’introduire un mécanisme de sanctions financières pour les violations de l’État de droit. Toutefois, la Cour constitutionnelle de Varsovie pourrait bientôt décider que le droit communautaire n’est pas contraignant en Pologne, et il existe une opposition similaire en Hongrie. Il existe une opposition similaire en Hongrie. Quelle est la crédibilité de ce mécanisme ?

    R. Le mécanisme doit encore recevoir le feu vert de la Cour de justice européenne. Mais je n’ai aucun doute à ce sujet. Au final, personne ne pourra s’en sortir. C’est ce que tous les États membres devraient comprendre. Nous ne pouvons défendre de manière crédible la démocratie et l’État de droit au niveau international que si nous ne laissons aucune place au doute au sein de l’UE quant au renforcement et à la défense de nos valeurs fondamentales.

    « LA PROSPÉRITÉ DE L’ALLEMAGNE DÉPEND DE NOS VOISINS ».

    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth, souligne l’ambition du fonds de relance de l’UE et plaide pour une plus grande intégration européenne.

    P. Olaf Scholz, candidat de votre parti aux élections allemandes, considère le fonds de reconstruction de l’UE comme une sorte de « moment Hamilton », c’est-à-dire qu’il compare le financement commun de la dette à la fondation des États-Unis. Y aura-t-il bientôt une dette commune sous forme d’euro-obligations ?

    R. Je suis très reconnaissant qu’avec Next Generation EU, nous ayons réussi à créer un paquet de solidarité vraiment ambitieux. En tant que social-démocrate, je soutiens naturellement la politique de notre candidat Olaf Scholz. Le SPD souhaite une intégration européenne plus poussée vers des États-Unis d’Europe. Nous avons besoin de plus de coordination sociale, économique et aussi fiscale. Et avec un caractère contraignant.

    P. Les conservateurs considèrent la dette commune comme une « rupture du barrage ». Comment expliquez-vous au contribuable allemand que vous allez être responsable des dettes d’autres pays ?

    R. La prospérité, la stabilité sociale et l’emploi en Allemagne dépendent dans une large mesure de la situation de nos voisins. Plus de 60 % de nos exportations sont destinées à l’UE. Le chômage élevé, la faiblesse économique et les troubles sociaux dans d’autres pays de l’UE sont très dangereux pour nous. Nous sommes tous dans le même bateau.

    El Pais, 28 mi 2021

    Etiquettes : Allemagne, Michael Roth, Espagne, Maroc, ñigration, chantage, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, marocain, sahraoui, espagnol, Ceuta, Melilla, enclave,

  • Ceuta : le ton monte entre le Maroc et l’Espagne

    L’arrivée de milliers de migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta par des voies clandestines ravive les tensions entre Madrid et Rabat.

    « C’est une grave crise pour l’Espagne et pour l’Europe ». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez va se rendre dans l’enclave espagnole de Ceuta, alors que son pays a renvoyé déjà près de 4.000 migrants au Maroc. En 24 heures, près de 8.000 personnes seraient entrées illégalement sur le territoire espagnol, pour la plupart des ressortissants marocains et pour beaucoup des mineurs. Ces arrivées creusent un peu plus la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.

    Colère de l’Espagne

    Les services marocains ne sont intervenus que ce matin, à coups de gaz lacrymogène, pour disperser la foule qui se presse pour passer la frontière à Fnideq.

    Ouarda, âgée de 26 ans, est au chômage. Divorcée, elle assume la charge de deux enfants et explique être « venue ici pour passer la frontière clandestinement, pour assurer un avenir à mon fils. A Tetouan, ce n’est pas possible… alors on veut passer, quitte à mourir. »

    Khadija, 26 ans également, est coiffeuse et elle dit aussi avoir plus peur de rester au Maroc que de tenter de fuir. Elle témoigne avoir vu beaucoup de personnes ayant « essayé de passer mais la police les a stoppés avant. »

    Mohammed, un rappeur, explique que les jeunes veulent fuir le pays car ils n’ont pas d’emploi et il clame de pas avoir peur des dangers de l’émigration clandestine : « Il faut que je parte pour sauver ma peau », dit-il.

    Le Premier ministre Pedro Sanchez a déployé des véhicules blindés et des renforts côté espagnol, promettant aux habitants le « retour de l’ordre ». Un stade a été réquisitionné à Ceuta pour rassembler les Marocains adultes en passe d’être expulsés.

    La cheffe de la diplomatie espagnole indique ce soir avoir « rappelé [au Maroc] que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l’Espagne et du Maroc ».

    Réaction de l’Union européenne

    Ylva Johanson, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, en appelle à une plus grande coopération des autorités marocaines. Elle déclare :

    « C’est inquiétant : au moins 6.000 personnes, parmi lesquelles un grand nombre d’enfants, ont tenté de rallier Ceuta à la nage, mettant leur vie en danger. Certains ont pu être sauvés, une personne s’est noyée. Il faut que le Maroc s’engage à prévenir ces départs irréguliers et que ceux qui n’ont pas le droit de rester en Europe soient effectivement renvoyés. »

    Un lien avec le Polisario?

    Les autorités marocaines « assurent » que cet afflux record n’a rien à voir avec les dissensions qui opposent le royaume a à l’Espagne. Le Maroc a récemment réclamé des « explications » à l’ambassadeur espagnol à qui les Marocains ont fait part de leur « exaspération » après que le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, Brahim Ghali, a été hospitalisé dans le nord de l’Espagne à la mi-avril, pour y être soigné de la Covid-19.

    Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour l’indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, que le Maroc considère comme partie intégrante de son territoire sous le nom de « Provinces du Sud ».

    Ce matin, plusieurs centaines de migrants d’Afrique subsaharienne ont aussi tenté d’escalader la barrière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Des migrants essaient également de passer clandestinement vers Melilla, l’autre enclave espagnole sur le continent africain, considérée elle aussi comme la porte d’entrée la plus proche pour l’Union européenne.

    Deutsche Welle, 18 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Ceuta, Melilla, migrations, migrants, pression migratoire, crise diplomatique, brouille, tension, marocain, espangol, sahraoui, président sahraoui,

  • Sahara Occidental : Détention de Youssef Bougharioune

    Youssef Bougharioune, éminent étudiant et militant sahraoui, a été arrêté par la police marocaine le mardi 15 décembre 2020 à 19 heures, à El Aaiun. Il a été libéré le samedi 19, à Agadir.

    La détention a été faite sans respecter les droits humains les plus élémentaires. Les charges ne lui ont pas été lues, et sa famille n’a pas été informée de sa localisation. En détention à El Aaiun, il a été battu, insulté et menacé.
    Le lendemain, à 7 h 30, il a été mis dans une voiture et emmené à Agadir à une vitesse de 180 km / h, ce qui impliquait un gros risque pour sa vie. Le comportement de la police était inacceptable. Lors d’une pause entre les villes d’El Aaiun et de Tan Tan, l’agent de police lui a dit: «vous êtes Polisario, vous n’avez pas le droit de vivre, vous êtes une mouche».
    À Agadir, il a été interrogé mais il n’a pas reçu de mauvais traitements. Quoi qu’il en soit, ni sa famille ni son avocat n’ont pu lui rendre visite en détention. Enfin, il a été libéré à Agadir même. Le procès aura lieu le 21 janvier 2021.
    Les chefs d’accusation sont les suivants:
    – Appartenir à une bande criminelle
    – Enlever une femme
    – Battre et blesser une personne non identifiée.
    La police a amené un témoin qui, curieusement, a nié toute relation avec Youssef.
    Youssef est étudiant à l’Université Mohamed V de Rabat. Très impliqué dans l’activisme étudiant contre l’occupation illégale marocaine du Sahara Occidental, il collabore avec des organisations de défense des droits de l’homme.
    Son frère Saleh, militant politique et demandeur du statut de réfugié en France, a déclaré à Équipe Média que «l’arrestation était une nouvelle tentative d’isoler les étudiants militants sahraouis et de faire taire les voix de militants individuels dénonçant les violations des droits humains commises par le Maroc».
    Tone Sørfonn Moe, chercheuse en droits de l’homme et juriste, a exprimé sa vive inquiétude face à la récente arrestation de Youssef qu’elle a décrit comme très actif dans le mouvement étudiant à Rabat et connu pour son plaidoyer en faveur du droit à l’autodétermination et de la libération des prisonniers politiques sahraouis – y compris le cas du Groupe des Étudiants.
    Au Sahara Occidental occupé, mais aussi au Maroc proprement dit, plaider en faveur du droit à l’autodétermination ou même mentionner le Sahara Occidental ou dire que vous êtes sahraoui (et non marocain) est criminalisé par la loi et peut vous conduire en prison.
    Équipe Média, le 19 décembre 2020
    El Aaiun, Sahara Occidental occupé
    Tags : #Sahara Occidental #Maroc #Polisario #Marruecos #Morocco #WesternSahara