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  • ISS : les solutions africaines aux conflits sont en crise

    ISS : les solutions africaines aux conflits sont en crise – marginalisation politique et économique, communautés, démocratie, défense, sécurité, coups d’Etat,

    L’Afrique est confrontée à une instabilité généralisée. Au cours de l’année écoulée, des coups d’État ont eu lieu au Mali, au Tchad, au Soudan, au Burkina Faso et en Guinée, et des tentatives de renversement de gouvernements en République centrafricaine (RCA), en Éthiopie et en Guinée-Bissau.

    L’extrémisme violent s’est également répandu en raison de la marginalisation politique et économique de certaines communautés, des difficultés de transition vers la démocratie et de l’incapacité des gouvernements à moderniser leurs secteurs de la défense et de la sécurité.

    La résolution de ces conflits violents a été problématique, principalement en raison de l’inefficacité des instruments existants et des changements géostratégiques. En conséquence, des débats sont en cours sur l’utilité des opérations de maintien et de soutien de la paix dans divers pays, dont la République démocratique du Congo, le Mali, le Soudan, la RCA et la Somalie.

    Et tandis que les gouvernements visent à préserver leur intégrité territoriale à tout prix, les acteurs internationaux privilégient souvent une vision humanitaire centrée sur la défense des minorités. Ces différentes approches conduisent à des désaccords sur la manière de résoudre les conflits.

    Alors que les différends entre États se multiplient, les pays demandent rarement à l’UA de faciliter
    Divers instruments de la soi-disant boîte à outils de gestion civile des crises peinent également à donner des résultats en Afrique. L’un d’entre eux – l’alerte précoce – est confronté à un double défi. Le premier est l’ubiquité de l’information, qui oblige les systèmes d’alerte précoce à adopter une approche différente, en se concentrant sur l’identification et l’analyse des données pertinentes. Le second est le manque de volonté et de capacité des gouvernements à agir sur la base d’informations susceptibles de prévenir les crises.

    Le manque d’action rapide en réponse à l’alerte précoce est exacerbé par la résistance des États africains à l’ingérence dans leurs affaires intérieures. Cela a constamment entravé les initiatives de prévention des conflits de l’Union africaine (UA) dans diverses crises, comme au Cameroun, en Guinée et au Mali.

    La médiation est également confrontée à des problèmes. Alors que les différends entre États se multiplient – ​​par exemple Éthiopie-Soudan-Égypte, Algérie-Maroc, Kenya-Somalie, Soudan-Sud-Soudan – les pays demandent rarement à l’UA de faciliter, l’empêchant de jouer un rôle significatif. Dans le cas des conflits entre gouvernements et groupes armés, par exemple en RCA, la médiation a échoué en raison des intérêts de plus en plus divergents des belligérants.

    En outre, de nombreux groupes rebelles ont des programmes politiques peu clairs qui sont difficiles à traduire en un accord de paix. Les groupes extrémistes violents comme al-Shabaab et Boko Haram – les principaux responsables de l’instabilité en Somalie et au Sahel – sont idéologiquement opposés à tout accommodement avec leurs ennemis étatiques « laïcs ». Ils peuvent avoir une vision de la société mais pas d’intérêts politiques clairs.

    Les réponses de sécurité dirigées par l’État aux crises n’ont pas beaucoup mieux fonctionné que l’alerte précoce et la médiation. Les opérations de soutien à la paix rencontrent un mécontentement croissant de la part des populations et des autorités locales dans des endroits comme le Mali et la RCA. Et le récent échec des États-Unis après deux décennies en Afghanistan a ravivé le vieux débat sur la question de savoir si une réponse militaire est la meilleure façon de faire face au conflit djihadiste et à la consolidation de la paix.

    La même critique s’applique à l’opération française Barkhane au Sahel, malgré ses premiers gains dans l’arrêt de l’invasion du Mali par les insurgés en 2012. Un malaise similaire imprègne la mission de l’UA en Somalie, qui contrecarre al-Shabaab depuis près de 15 ans. Cela explique en partie pourquoi des pays comme la RCA et le Mali, dont les transitions complexes bénéficient du soutien des Nations Unies (ONU), se sont tournés vers des sociétés militaires privées pour faire face aux menaces sécuritaires.

    Le danger d’une telle action militaire non réglementée est cependant qu’elle nie les dimensions politiques des conflits. Bien que des activités militaires robustes puissent uniformiser les règles du jeu, comme en Somalie ou à Cabo Delgado au Mozambique, elles ont peu d’impact sur la dynamique des conflits au fil du temps. Ces réponses externes semblent figer les conflits dans un état intermédiaire sans les transformer, encore moins les éradiquer.

    Le rapport du Groupe de haut niveau indépendant des Nations Unies sur les opérations de paix a tenté d’aborder les problèmes auxquels est confronté le maintien de la paix et a aidé à établir un consensus international autour de l’importance des solutions politiques. Cependant, ces solutions se sont avérées difficiles à concevoir et à mettre en œuvre dans un contexte de fortes divisions internationales et nationales.

    Alors que la paix est le produit de dynamiques locales, nationales et régionales, il est de plus en plus difficile de rationaliser ces nombreux intérêts divergents. Même les perceptions générales sur certains conflits diffèrent, notamment ceux caractérisés par des mouvements identitaires s’opposant à un gouvernement central comme en Éthiopie ou au Cameroun.

    La tension entre la nécessité d’un État fort et la protection des populations civiles remet en question l’essence même de la construction de l’État dans les pays africains. La dichotomie est exacerbée par la concurrence entre les puissances occidentales traditionnelles et les puissances émergentes comme la Chine et la Turquie sur le sol africain. Comme le montre la guerre en Ukraine, les divisions au sein de la communauté internationale affecteront probablement les stratégies de stabilisation des États africains à court et moyen terme.

    Alors que certains pays pensent que cette concurrence crée des options pour la sécurité et le développement économique, il reste un risque. Au-delà de leur rhétorique panafricaniste, les acteurs politiques africains évitent trop souvent une évaluation interne des problèmes liés à la construction d’ordres politiques stables. Ils préfèrent les solutions extraverties prêtes à l’emploi proposées par les paradigmes de développement traditionnels.

    La résolution des divers conflits en Afrique nécessite des diagnostics révisés de l’instabilité qui ne sont pas façonnés par des intérêts ou une idéologie particuliers. Des recherches plus approfondies sur l’extrémisme violent et les mouvements sécessionnistes sont cruciales. Cela pourrait aider à revoir les solutions aux crises à long terme et à ramener la paix en Afrique.

    Rédigé par Paul-Simon Handy, directeur, ISS Addis-Abeba et Félicité Djilo, analyste politique indépendante spécialisée dans la paix et la sécurité en Afrique.

    ISS, 11 mai 2022

    #Afrique #Conflits #UnionAfricaine #UA

  • Tunisie: Benabderrahmane prépare la visite de Tebboune

    Tunisie: Benabderrahmane prépare la visite de Tebboune – Kaïs Saïed, coopération, sécurité, échange,

    D’IMPORTANTS ACCORDS SERONT SIGNÉS LORS DE LA PROCHAINE VISITE DU PRÉSIDENT TEBBOUNE EN TUNISIE : Benabderrahmane à Tunis pour préparer le terrain
    En préparant la prochaine visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, s’est rendu jeudi en Tunisie. Cette visite d’une journée, à laquelle a pris part une importante délégation ministérielle intervient en prévision d’échéances bilatérales importantes et en concrétisation de la volonté commune des deux parties de renforcer la coopération bilatérale au mieux des intérêts des deux pays.

    En effet, selon le communiqué des services du Premier ministère, cette visite souligne la volonté des deux pays de renforcer les relations bilatérales et de mettre en place une stratégie intégrée, surtout que « les relations algéro-tunisiennes revêtent un caractère particulier et exceptionnel au regard de la profondeur des liens d’amitié et de fraternité existant entre les deux pays ». Rappelant dans ce registre que les deux pays entretiennent des relations privilégiées notamment sur le plan économique, sachant que la Tunisie est le deuxième partenaire économique de l’Algérie en Afrique, et que les deux parties sont soucieuses d’approfondir l’année de la concertation et de renforcer la coordination sur les questions régionales et internationales.

    Sur le plan politique, l’Algérie et la Tunisie sont unies, de longue date, par des liens de fraternité et veillent à les renforcer sur le plan économique conformément aux intérêts communs des deux pays, en témoigne la visite de travail en février 2020 du président tunisien, Kaïs Saïed qui avait choisi l’Algérie comme première destination après son accession au pouvoir, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’appui total apporté par l’Algérie à la Tunisie durant la période difficile qu’elle a traversée récemment, son soutien permanent aux Tunisiens face à la crise financière, son aide pour contenir la propagation de la pandémie du coronavirus outre la coopération commune en matière de sécurité aux frontières sont autant de facteurs qui consacrent le caractère privilégié des relations bilatérales qui prennent une dimension stratégique et vitale.

    Dans la foulée, le Premier ministre a été reçu jeudi à son arrivée à Tunis par le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed. A l’issue de la rencontre des deux parties, Benabderrahmane a affirmé, qu’il a pu transmettre au chef d’État tunisien les salutations « sincères » de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. « Nous avons souligné le caractère stratégique de nos relations et la nécessité de les renforcer pour de nouvelles perspectives entre nos deux pays conformément aux orientations des deux chefs d’États et en tant que gouvernements nous œuvrons à matérialiser ces orientations.

    Tous les dossiers sont en cours d’examen et nous avons franchi des étapes importantes pour les finaliser afin que les protocoles, qui concernent principalement les domaines économiques, l’industrie, les travaux publics, l’énergie et le commerce, soient signés lors de la visite d’Abdelmadjid Tebboune en Tunisie. Nous sommes ici pour bien préparer cette visite », a-t-il déclaré.

    Par ailleurs et lors de cette même visite, Benabderrahmane s’est entretenu également avec la cheffe du Gouvernement tunisien, Najla Bouden au Palais du gouvernement tunisien. En parallèle, des rencontres sectorielles bilatérales ont été tenues entre les ministres accompagnant Benabderrahmane et leurs homologues tunisiens. Ces rencontres concernent le secteur de coopération économique; commerciale et de développement des régions frontalières; regroupant, ainsi, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig; et les ministres tunisiens du Commerce et du développement des exportations, Fadhila Rabhi Ben Hamza,; de l’Economie et de la planification, Samir Saïd et de la Santé, Ali Merabet.

    Au volet coopération énergétique et industrielle, une rencontre a été tenue entre les ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab; de l’Industrie, Ahmed Zeghdar avec la ministre tunisienne de l’Industrie, Neila Gongi. Pour ce qui est de la coopération dans les domaines des transports et des équipements, Nasri rencontre les ministres tunisiens des Transports, Rabii Majidi et de l’Equipement et de l’Habitat, Mme Sarra Zaâfrani.
    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 11/12/2021

    #Algérie #Tunisie #Tebboune

  • Israël, va-t-elle accroître la puissance de feu du Maroc?

    Benny Gantz, accord de défense, sécurité – Israël, va-t-elle accroître la puissance de feu du Maroc?

    SUR RADIO J. 7H 05 CE LUNDI. (De Daniel Rouach).

    Le Maroc a accueilli le 24 novembre 2021 le ministre israélien de la défense Benny Gantz pour sceller un accord sécuritaire sans précédent entre les deux pays.

    Selon le « Global Firepower Index », le Maroc se classe à la 53ème place sur 138 pays et a prévu de dépenser entre 7 à 10 milliards d’euros pour les Forces armées royales (le budget militaire d’Israël est de 20 Milliards de dollars). Les dépenses militaires du Maroc représentent 4,28 % du PIB et plus de 12 % des dépenses publiques.

    Les Forces aériennes royales marocaines emploient 13 000 personnes et sont équipées de plus de 300 avions. L’armée marocaine totalise 235 000 hommes.

    Le mémorandum d’entente Israel-Maroc signé récemment couvre un spectre large de coopération : « échange d’expériences et d’expertise, transfert technologique, formations, coopération dans le domaine de l’industrie de défense ».

    Selon un média marocain : « Benny Gantz a participé à des réunions avec des représentants de l’administration militaire de Rabat  et où il a été question de drones IAI, Radars Elta, missiles, systèmes Sky Lock pour intercepter et neutraliser les drones ainsi que de la modernisation de la flotte des avions F5. Par ailleurs, il a été décidé d’organiser des entraînements conjoints entre les Forces Armées Royales et Tsahal ».

    Le point culminant de l’accord est un système de défense aérienne fabriqué par l’industrie aérospatiale appelé « Lightning 8 ». Le système est installé sur les avions, mais se décline également dans une version terrestre des systèmes antiaériens. Ces emplettes, permettre aux industries de défense d’Israël d’engranger des centaines de millions de dollars.

    EN RESUME. Les forces armées Royales auraient, entre autres, acquis selon des médias marocains:

    1. Le système antidrone Skylock Dome qui permet de suivre et de brouiller toute activité considérée comme suspecte, empêchant ainsi le drone d’atteindre sa cible.

    2. Des drones de combat utilisés potentiellement dans le conflit au Sahara occidental.

    Le Maroc va donc s’équiper massivement de technologies militaires israéliennes.

    LE PLUS. Selon des sources médias d’Espagne : « la coopération maroco-israélienne comprendra également la construction d’une base militaire. La coopération entre le Maroc et Israël pourrait aller au-delà de la sécurité et de la défense pour parvenir à un accord de renseignement ».

    Israël « développera une industrie locale pour produire des drones, ce qui renforcerait les capacités aériennes marocaines, ce qui permettra également aux Israéliens de produire des drones en grande quantité et à un prix inférieur au Maroc, afin de bien se positionner sur les marchés d’exportation ».

    Rabat aurait « également accordé des licences à une entreprise israélienne pour explorer le pétrole et le gaz dans les eaux désertiques occidentales ».

    Benny Gantz : « Après des années de coopération informelle dans la prévention du terrorisme, nous avons poussé un peu plus, la relation, nous avons officialisé et signé un accord de défense qui nous permet de partager des informations et une formation commune. Le partenariat est essentiel pour les défis régionaux et les menaces à la paix, car le monde s’oppose au terrorisme intégré ».

    Zohar Palti, chef du bureau politico-militaire du ministère de la Défense a déclaré « L’accord que nous avons signé nous permettra de coopérer, avec des exercices, avec des informations — c’est un accord qui nous permettra de soutenir les Marocains avec tout ce dont ils ont besoin, conformément bien sûr à nos propres intérêts communs. Nous avons une alliance stratégique de connaissances ».

    Le haut responsable israélien de la défense : les « deux pays vont dorénavant commencer à coopérer étroitement sur les questions de sécurité, à partager plus librement des renseignements et à organiser des exercices conjoints à la suite de la signature de ce protocole d’accord »

    Israel Valley, 28/11/2021

    #Maroc #Israël #Benny_Gantz #armes #Accord_sécuritaire #Accord_défense

  • Benny Gantz quitte le Maroc après un accord sur la sécurité

    Benny Gantz quitte le Maroc après un accord sur la sécurité

    Maroc, Israël, sécurité, défense – Benny Gantz quitte le Maroc après un accord sur la sécurité

    Rabat (AFP) – Le ministre israélien de la Défense a quitté le Maroc jeudi mettant fin à une visite sans précédent après l’accord de normalisation de l’année dernière, les pays signant un accord de sécurité dans le cadre de l’approfondissement des relations qui ont provoqué la colère de l’Algérie voisine.

    Avant de décoller, Gantz, le premier ministre israélien de la Défense à se rendre au Maroc, a déclaré que son voyage avait donné un coup de fouet à « la sécurité de l’Etat d’Israël et à ses relations extérieures ».

    Mercredi, Gantz et le ministre marocain chargé de l’administration de la défense, Abdellatif Loudiyi, ont signé un protocole d’accord faisant progresser la sécurité et la coopération militaire.

    Le pacte, en particulier, permet au Maroc d’acheter plus facilement des produits de haute technologie à l’industrie de la défense israélienne. Le ministère de Gantz approuve toutes les exportations de produits de sécurité.

    Israël et le Maroc ont normalisé leurs relations l’année dernière dans un accord négocié par l’ancien président américain Donald Trump.

    En échange de la reconnaissance d’Israël, l’administration Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Le Maroc contrôle la majeure partie du Sahara occidental et considère l’ancienne colonie espagnole comme faisant partie de son territoire souverain.

    L’Algérie soutient le mouvement indépendantiste du Front Polisario au Sahara Occidental.

    L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août, invoquant des « actions hostiles » — une accusation démentie par Rabat.

    ‘Fureur’
    Un haut responsable algérien a déclaré jeudi que la visite de Gantz au Maroc avait « ciblé » son pays.

    « Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour saper l’Algérie », a déclaré le président du Sénat Salah Goudjil, le plus haut responsable en Algérie après le président du pays.

    Plus tôt ce mois-ci, Alger a accusé Rabat d’avoir tué trois civils algériens sur une route du désert traversant la zone du Sahara occidental détenue par le Polisario lors d’une frappe contre leurs camions, faisant craindre une escalade.

    Et le chef du Polisario, Brahim Ghali, a déclaré la semaine dernière que le mouvement avait décidé d’intensifier les opérations militaires.

    Un article paru jeudi dans le journal d’Etat algérien El Moudjahid a cherché à mettre en lumière la colère des Marocains ordinaires face à la visite de Gantz, affirmant qu’elle « a attisé la fureur » des avocats palestiniens dans le royaume.

    Les Palestiniens ont été indignés par la série d’accords de normalisation négociés par Trump qui ont vu le Maroc, les Émirats arabes unis et Bahreïn établir des relations diplomatiques complètes avec l’État juif.

    Le Soudan a emboîté le pas en janvier mais n’a pas encore noué de relations.

    Les Palestiniens ont exhorté le monde arabe à maintenir sa position contre la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce qu’il accepte un accord de paix établissant un État palestinien avec sa capitale à Jérusalem-Est annexée par Israël.

    Le Hamas, le groupe islamiste palestinien qui contrôle Gaza, a condamné jeudi le voyage de Gantz au Maroc.

    « La normalisation des liens avec l’occupation est un coup dans le dos du peuple palestinien qui l’encourage à poursuivre les crimes et les violations contre les Palestiniens », a déclaré un communiqué du Hamas.

    Israël occupait auparavant Gaza et maintient un blocus sur le territoire depuis 2007, année où le Hamas a pris le pouvoir. Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre des Six Jours de 1967.

    RFI, 25/11/2021

    #Maroc #Israël #Benny_Gantz

  • Algérie-Mauritanie: Vers une commission sécuritaire conjointe

    Tags : Algérie, Mauritanie, ccopération, sécurité -Algérie-Mauritanie: Vers une commission sécuritaire conjointe

    Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, a affirmé, lundi à Alger, que l’Etat œuvrait à la sécurisation de toutes les régions du pays, et ce, suite à l’assassinat qui a couté la vie à trois ressortissants algériens qui effectuaient la liaison Nouakchott-Ouarglaa.

    « Nous œuvrons à sécuriser toutes les régions du pays», a indiqué M. Beldjoud dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture de la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, qualifiant l’assassinat des trois ressortissants algériens d»acte criminel lâche perpétré par le Makhzen».

    Le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la décentralisation, Mohamed Salem Ould Merzoug a souligné, de son côté, que son pays allait «continuer à assurer le bon voisinage et la paix et respecter les chartes du droit international», ajoutant que les relations «historiques» entre l’Algérie et la Mauritanie «se caractérisent par le bon voisinage et le travail au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères».

    Dans le même registre Kamal Beldjoud, a appelé les experts sécuritaires en Algérie et en Mauritanie à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays.

    «Cette commission sécuritaire proposera des mesures garantissant la sécurité des deux pays et l’intégrité de leurs citoyens», a précisé M. Beldjoud à l’ouverture des travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, ajoutant que la création de cette commission sécuritaire dans la conjoncture actuelle «est plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers».

    Elle contribuera à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», a-t-il poursuivi.

    Le ministre a, dans ce contexte, appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, à œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et à échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes.

    Pour sa part, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Salem Merzoug, a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente «un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale».

    #Algérie #Mauritanie #Sécurité #Coopération

  • Algérie-Mauritanie: Vers le renforcement de la coopération

    Tags : Algérie, Mauritanie, coopération, sécurité, – Algérie-Mauritanie: Vers le renforcement de la coopération

    Les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien ont débuté, ce lundi à Alger, sous la co-présidence du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, et son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould-Merzoug.

    Ont pris part à cette réunion de deux jours les walis d’Adrar et de Tindouf et le wali de Tris Zemour (Mauritanie), ainsi que des représentants ministériels et des services de sécurité deux pays. Comprenant des régions de compétence, en l’occurrence la wilaya de Tiris Zemmour (Mauritanie) et celle de Tindouf (Algérie), le Comité bilatéral a pour mission le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières. Les travaux du comité bilatéral frontalier, qui se poursuivront à huis clos, aboutiront à des recommandations opérationnelles qui constitueront un plan de travail concernant tous les secteurs.

    Dans ce cadre, Kamel Beldjoud a appelé les experts en sécurité en Algérie et en Mauritanie à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays. «Cette commission sécuritaire proposera des mesures garantissant la sécurité des deux pays et l’intégrité de leurs citoyens», a précisé Beldjoud à l’ouverture des travaux, ajoutant que la création de cette commission sécuritaire dans la conjoncture actuelle «est plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers». Elle contribuera à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», a-t-il poursuivi.

    Le ministre a, dans ce contexte, appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Pour sa part, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Salem Merzoug, a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente «un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale».

    Horizons, 09/11/2021

    SÉCURISATION DES FRONTIERES COMMUNES : L’Algérie et la Mauritanie « décidés » à coopérer

    «Nous œuvrons à sécuriser toutes les régions du pays », a indiqué le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire M. Beldjoud dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture de la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, qualifiant l’assassinat des trois ressortissants algériens « d’acte criminel lâche perpétré par le Makhzen ».

    Cette déclaration renseigne sur la détermination de l’Algérie à ne pas laisser passer cet acte ignoble et à se réserver le droit d’user des réponses appropriées et dans les délais qu’elle juge propices. M. Beldjoud qui a présidé, conjointement avec son homologue mauritanien, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, a appelé les experts sécuritaires des deux pays à poser le premier jalon de la création d’une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les deux pays. Cet appel intervient alors que la région d‘Afrique du nord et du Maghreb fait face à de nombreux défis et menaces terroristes, exacerbés par l’intrusion d’Israël appelée, par le Makhzen, au secours du palais royal en butte à une rude bataille de succession. M. Ould Merzoug a souligné, pour sa part que la Mauritanie allait « continuer à assurer le bon voisinage et la paix et respecter les chartes du droit international », ajoutant que les relations « historiques » entre l’Algérie et la Mauritanie « se caractérisent par le bon voisinage et le travail au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères ».

    M. Beldjoud, conscient des dangers qui menacent la sécurité des deux pays a appelé à intensifier les rencontres périodiques de concertation dans la région, à œuvrer de concert à la sécurisation de la frontière commune et à échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Cela suppose que l’Algérie est convaincue que la sécurité dans la région ne peut se concevoir dans un cadre isolé. C’est pourquoi, des analystes n’excluent pas la possibilité de voir, à l’avenir, des réunions, similaires tenues avec le Niger ou encore le Mali pour sécuriser les frontières sud de la menace terroriste que font peser les groupes implantés dans la région du Sahel ou encore avec la Tunisie et la Libye pour mieux appréhender la menace provenant du conflit en cours entre les factions libyennes.

    Le ministre mauritanien a estimé que la première rencontre du Comité bilatéral frontalier représente « un nouveau jalon dans l’édifice de la coopération bilatérale, conformément aux clauses du mémorandum d’entente signé à Nouakchott en avril 2021 après la création d’un poste frontalier terrestre entre les deux pays, le premier passage frontalier officiel entre les deux pays qui a donné une forte impulsion aux relations de coopération bilatérale ». Il faut rappeler dans ce cadre, que l’attaque contre les camions algériens s’est produite dans une zone non loin des frontières mauritaniennes ce qui laisse deviner son caractère sauvage et délibéré. Le commandement des FAR, était au courant que le convoi de camions était à l’arrêt, dans une zone loin du mur de séparation entre la zone sous contrôle marocain et les territoires sahraouis libérés, mais cela ne l’a pas empêché de procéder à la frappe ce qui relève d’un terrorisme d’État et du crime abject.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 09/11/2021

    #Mauritanie #Algérie #Maghreb #Tindouf #Zouérat

  • Répercussions d’AUKUS sur la défense et la sécurité de l’UE

    Tags : AUKUS, Australie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Royaume Uni, sous-marins, France, UE, Europe, défense, sécurité,

    Introduction

    Le 15 septembre 2021 a marqué un tournant dans la relation transatlantique, destiné à ouvrir une nouvelle direction en termes de coexistence stratégique et à modifier l’orientation du projet européen de sécurité et de défense communes. En effet, à cette date, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création d’une nouvelle collaboration en matière de sécurité baptisée AUKUS (des initiales des noms des pays en anglais) : un accord de coopération navale indo-pacifique qui devrait faire contrepoids à l’influence de la Chine sur son voisinage dans cette région cruciale. Cet accord a non seulement une valeur strictement opérationnelle mais aussi une valeur symbolique car il rouvre la question de longue date de l’autonomie stratégique de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité.

    1. Accords et désaccords : la course aux sous-marins à propulsion nucléaire

    En 2016, l’Australie avait signé un accord intergouvernemental avec la France pour la construction d’une fourniture de 12 sous-marins conventionnels à moteur diesel. Il s’agissait d’un contrat avec le groupe industriel français Naval Group pour un montant total de 90 milliards de dollars australiens (environ 66 milliards de dollars australiens). La rupture de l’accord a déclenché une réaction furieuse de la part de Paris, qui a rappelé ses ambassadeurs de Canberra et de Washington (mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, les diplomates ont été réintégrés dans leurs fonctions pour redéfinir les termes des relations mutuelles) et a qualifié le pacte de « coup de poignard dans le dos », selon les termes du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Mais derrière la décision de l’Australie de se tourner vers la production anglo-américaine, il y aurait des impératifs stratégiques et un nécessaire resserrement des délais, comme le souligne la mise à jour stratégique de la défense en 2020. En effet, l’accord initial conclu avec les Français piétinait en raison de renégociations défavorables et d’importants retards de livraison (les premiers modèles de Barracuda ne seraient pas prêts avant 2035 au plus tôt)[1].

    L’AUKUS sera bénéfique pour l’Australie car il permettra au pays de produire sous licence des sous-marins nucléaires de nouvelle génération, du modèle SSN-X, des navires à grande vitesse capables de chasser les sous-marins lance-missiles chinois et dotés de composants d’invisibilité sophistiqués contre les drones sous-marins. En outre, les sous-marins nucléaires peuvent effectuer une mission plus longue que les sous-marins conventionnels et sont moins détectables par les radars adverses[2].

    2. La double stratégie de la France : individualisme nationaliste et influence extérieure

    La France a, d’une part, soutenu le projet de défense européenne au premier rang avec l’Allemagne, et d’autre part, a mené une politique collatérale d’avantage compétitif, exploitant le concept de « puissance d’équilibre » soutenu par des investissements massifs dans la lignée de la traditionnelle « diplomatie de l’armement ». Cette approche permet au pays de se positionner comme une alternative au soutien des États-Unis en matière d’armement, étant donné que la France est le troisième exportateur d’armes au monde et le premier pays européen à avoir planifié une stratégie indo-européenne, en investissant dans la création de partenariats de sécurité mais aussi dans des projets culturels avec les principales puissances impliquées dans la zone, comme le Japon, l’Australie et les États-Unis. Paris possède également 93 % de la zone économique exclusive (ZEE) de la région[3].

    Après ce revers, Macron a annoncé un triomphe militaire le même jour avec l’assassinat par les troupes françaises d’Adnan Abu Walid al-Sahrawi, le chef du groupe terroriste islamique dans le Grand Sahara. En effet, la France mène depuis sept ans une mission au Sahel contre les groupes extrémistes djihadistes : l’opération Barkhane. Comme l’explique Nicki Anastasio dans son article publié sur le blog Quaderni Africani di Africa Rivista édité par AMIStaDeS, l’opération a été menée pour :  » soutenir les armées des pays précités, renforcer la coordination des moyens militaires internationaux et mener des actions en faveur de la population comme l’accès aux services. « [4] Mais derrière le battage français se cachait le soutien logistique des États-Unis à travers des opérations de reconnaissance par drones et le travail de repérage de cibles sensibles par le renseignement américain.[5]

    3. AUKUS et ANZUS

    L’AUKUS a remanié l’équilibre des forces existant et a contraint les secrétariats européens à se pencher une fois pour toutes sur la question longue et délicate de savoir où se placer sur l’échiquier transatlantique. Ce qui devait être un coup de pouce pour la communauté transatlantique semble s’être révélé, au contraire, un indicateur du déséquilibre entre les alliés en faveur du bloc anglophone et un signe précis de la direction prise par les États-Unis. L’accord trilatéral a élevé le niveau de coopération à un niveau opérationnel supérieur en renforçant les priorités communes des alliances transpacifiques. Rappelons, en effet, que les États-Unis ont déjà signé avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande un traité appelé ANZUS pour la sécurité du Pacifique, qui est devenu la base de la conduite de la politique stratégique australienne depuis 1951[5]. L’accord AUKUS, quant à lui, traduit concrètement la propension des États-Unis à déplacer leur centre de gravité géopolitique de l’océan Pacifique, siège du traité ANZUS, vers les océans Indo-Pacifique et Atlantique.

    Les États-Unis poursuivent une stratégie agressive contre la Chine en tant que rival systémique, rejetant la vision européenne de Pékin en tant que partenaire commercial. L’AUKUS n’a pas les caractéristiques d’une véritable alliance car elle ne comprend pas l’engagement de défense collective explicitement énoncé à l’article 5 du traité de l’OTAN. Il s’agit d’un réseau défensif destiné à contrer les menaces à la liberté de navigation et d’un signal clair envoyé à la Chine qui exploite sa position militaire périphérique dans la région, notamment à Taïwan. Ces dernières semaines, l’armée chinoise a envoyé plusieurs avions de guerre dans la zone de défense taïwanaise, provoquant l’indignation de Washington. Par conséquent, le pacte vise à acquérir une capacité de dissuasion sur la Chine ainsi qu’à poursuivre un objectif concret : couler la marine chinoise en moins de 72 heures en cas d’affrontement[6].

    4. Les paradoxes des Alliances : méfiance, défiance ou stratégie ?

    Selon certains, l’accord trilatéral est le résultat d’une démarche délibérée de l’administration Biden pour couvrir le faux pas qu’elle a fait dans la gestion du retrait des troupes américaines en Afghanistan. Pour la France, en revanche, cette  » décision unilatérale, brutale et imprévisible ressemble beaucoup au comportement assumé par Trump « [7]. En fait, elle révélerait une orientation stratégique précise des États-Unis pour s’engager dans le monde anglo-saxon mais aussi une tendance à concurrencer activement les visées économiques et industrielles françaises. En effet, comme le souligne Daniel Fiott, le paradoxe inhérent à la relation transatlantique voit le désir des Etats-Unis d’avoir : « une Europe suffisamment indépendante pour payer ses propres factures de sécurité et financer d’éventuelles collaborations avec les Etats-Unis, mais pas assez indépendante pour faire obstacle aux plans et aux priorités de Washington »[8] Un manque de collaboration européenne est considéré par les Etats-Unis comme un manque de coopération européenne.

    Un manque de collaboration européenne est perçu par les États-Unis comme une attitude trop douce à l’égard de la Chine, tandis que les initiatives potentiellement compétitives qui interfèrent avec l’agenda américain sont considérées comme une menace pour la solidité de l’OTAN. L’éloignement progressif des États-Unis des affaires européennes est également indiqué par le fait que l’AUKUS a été annoncé publiquement le jour même où l’UE a publié sa première stratégie indo-pacifique. Et coïncidant également avec un autre épisode, à savoir le refus de la Chine d’accorder l’accès à une frégate allemande pour sa première visite prévue à Shanghai[9].

    5. La défense européenne : une nouvelle marche ou une nouvelle impasse ?

    La colère des Français face à la situation a également alarmé les capitales européennes, en particulier celles des États baltes et des pays de l’ancien bloc communiste, qui sont les plus fervents partisans de l’OTAN et sont de plus en plus sceptiques quant à l’idée d’une défense européenne. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, a notamment évoqué dans le journal danois Politiken la fidélité absolue de M. Biden à l’Alliance atlantique, minimisant la position française. Le Danemark est l’un des pays qui a réagi avec le plus de méfiance au nouvel appel de la France à l’autonomie stratégique, y voyant une tentative de Paris d’étendre sa souveraineté et de favoriser les contrats de défense aux entreprises françaises[9].

    Bien que l’idée d’une défense européenne soit déjà inscrite dans le traité de Lisbonne et qu’il ait été constamment question de la défense commune comme synonyme d’autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, dans le cadre d’un renforcement mutuel avec l’OTAN, les Nations unies et les pays partenaires de l’UE, aucun résultat concret n’a encore été obtenu. À cet égard, des initiatives telles que la coopération structurée permanente (PESCO) et le Fonds européen de défense ont été mises en place pour promouvoir la coopération sur les projets de défense et favoriser un sentiment d’unité militaire. La PESCO est un mécanisme de coopération en matière de défense, juridiquement contraignant, auquel participent 25 États membres et qui vise à améliorer l’interopérabilité des forces armées. Le Fonds européen de défense est un fonds d’investissement innovant destiné à développer des projets de défense communs et à renforcer la base industrielle et technologique de défense commune[10].

    Conclusion

    Lors de la dernière réunion des ministres européens des affaires étrangères et de la défense en Slovénie, Macron a suggéré d’utiliser l’AUKUS comme un tremplin pour le développement de capacités conjointes et a promis qu’en 2022, la France pourrait utiliser la présidence du Conseil de l’UE pour faire progresser la stratégie de sécurité en tant que priorité absolue. Le service diplomatique de l’UE, le Service européen d’action extérieure (SEAE), aura le droit de présenter une première version du Compas stratégique, le document militaire destiné à normaliser les capacités de renseignement, en novembre 2021.

    L’aspect le plus urgent à prendre en compte est la nécessité de développer une culture stratégique commune et de rationaliser le processus décisionnel tout en maintenant des relations productives avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en tant que partenaires stratégiques contre la Chine.

    Sara Ferragamo

    Amistades, 04/11/2021

    #AUKUS #ANZUS #France #Europe #Australie #Etats_Unis #Royaume_Uni #Défense

  • Un naufrage printanier

    Un naufrage printanier. L’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions

    Pour une France tourmentée par les débats sur l’immigration, l’insécurité, les inégalités et les retombées de la crise du Covid-19, l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions. Il n’en va pas de même, selon qu’on se situe à droite ou à gauche, et même l’extrême droite découvre, avec effroi, qu’elle a, elle aussi, son âme damnée, avec un Eric Zemmour, devenu la mouche du coche.

    La cheffe du Rassemblement national a, désormais, le regard sur le rétroviseur car elle n’est plus aussi sûre de figurer au second tour, face à un Emmanuel Macron, donné favori du scrutin malgré une large désaffection de l’électorat, à la fois au centre-gauche et au centre-droit qui constituent, l’un et l’autre, son principal vivier. Mais c’est surtout le sort du Parti socialiste qui semble préoccuper les observateurs, la candidate Anne Hidalgo, maire de Paris, étant toujours à la peine pour convaincre les troupes, traditionnellement inscrites dans ce camp. Sa candidature, constatent-ils, ne «soulève pas les foules» et nombreux sont les socialistes qui font la moue à son sujet, dès lors qu’elle représente le centre-gauche du parti.

    Son aura politique est, d’ailleurs, circonscrite à la seule capitale et, dans tous les autres fiefs, on tarde à se positionner en sa faveur, au risque d’infliger au PS une nouvelle déconvenue, comme lors de la présidentielle de 2017, lorsqu’il s’est réveillé groggy, avec un score désastreux de 6% dont le candidat Benoît Hamon ne s’est jamais remis. L’échec consommé, malgré la promesse du revenu universel, il a quitté la vie politique et refusé, récemment, une invitation de la chaîne tv favorite d’Eric Zemmour.

    Dans un tel contexte, la tentation est grande pour beaucoup de basculer chez les Verts, voire carrément la France insoumise, en dépit du caractère fantasque de son chef de file, Jean-Louis Mélenchon. Il faut dire que les sondages ne laissent pas de marge à l’enthousiasme puisqu’ils créditent Anne Hidalgo d’un gain entre 4 et 7% qui montre combien son «projet de reconquête sociale, écologique et démocratique» reste méconnu.

    Son message à l’adresse des enseignants auxquels elle promet un doublement des salaires n’a pas encore fait tilt. Preuve que la barre fatidique des 5%, en-deçà desquels les frais de campagne ne sont pas remboursés par l’Etat, est loin d’être acquise. Le PS ayant dû vendre son siège historique, après la débâcle de 2017, survivra-t-il à un nouveau naufrage? Telle est la question pour laquelle nombreux sont ceux qui se frottent, déjà, les mains.

    Sans une identité politique forte et un projet viable, le parti de Mitterrand est, assurément, mal parti pour 2022.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 28/10/2021

  • Zemmour progresse avec son projet de re-immigration

    Présidentielle en France- Zemmour progresse avec son projet de re-immigration – A six mois de l’élection présidentielle en France, les questions liées à l’immigration, à l’islamisme et à la sécurité enflamment les débats avec des idées parfois choquantes qui s’affrontent et se confrontent entre les postulants à la candidature pour cette échéance de 2022 .

    Certains parlent d’enjeu de civilisation, alors que d’autres préfèrent se focaliser sur ce qu’ils qualifient de la pire crise financière et sociale que vit la France. Même si les sondages demeurent favorables au président sortant, Emmanuel Macron, accrédité de 25 %, les intentions de vote ne cessent de balancer vers la droite, voire même l’extrême droite.

    L’émergence du polémiste Eric Zemmour qu’il n’a, pourtant, pas encore déclaré sa candidature, traduit cette tendance qui inquiète les catégories sages et lucides de l’hexagone. Même s’il faut se méfier des sondages qui relèvent en partie du pronostic, Marine le Pen croit à sa victoire. Elle continue à fustiger le système et à être le réceptacle des électeurs en colère. Elle se dit même prête à une alliance avec Zemmour, sachant que certains de ses alliés ont lâché le Rassemblement national pour rallier le polémiste aux ambitions présidentielles qui n’en finit pas de faire réagir la sphère politique.

    Chauffé à blanc, Zemmour domine la campagne présidentielle et sème la pagaille chez les républicains. Une stratégie qui vient rappeler celle de Donald Trump en 2016 et fait surgir une interrogation de taille à savoir jusqu’au peut aller cette radicalité qui évoque une re-immigration.

    Selon Zemmour, les Français d’origine étrangère qui peinent à s’intégrer dans la culture française doivent retourner dans leur pays d’origine même s’ils ont une carte d’identité française. Cette offensive de la droite et de l’extrême droite qui font de l’islamisme radical un bouc-émissaire a pris de l’ampleur après, notamment, l’implosion du Parti socialiste et de la désertion des candidats de gauche à l’exception de Mélenchon, le candidat de la France insoumise, qui continue à résister au tsunami de la droite.

    Celui-ci ne perd pas, ainsi, espoir de pouvoir renverser la donne d’ici mars 2022. Ce qui n’est pas exclu avec le maintien des thématiques actuelles qui sont en relation directe ou indirecte avec l’Algérie, sachant que l’échéance présidentielle coïncide avec la commémoration des accords d’Evian de mars 1962. Tout compte fait, les six millions de binationaux auront certainement leur mot à dire.

    Cela-dit, les électeurs traditionnels de la droite ne chôment pas. Ils sont tous dans l’attente d’un sursaut d’orgueil de la primaire de leur parti Les Républicains pour désigner leur candidat à la présidentielle, même si Xavier Bertrand est déjà accrédité par les sondages de 15%.

    Assia Boucetta

    Horizons, 20/10/2021

  • L’Algérie ne badine pas avec sa sécurité-L’ANP une armée moderne-

    L’Algérie ne badine pas avec sa sécurité-L’ANP une armée moderne-

    Algérie, armée, ANP, sécurité, #Algérie, #Armée, #ANP,

    Hassan Kacimi, spécialiste des questions sécuritaires, affirme, quant à lui, que l’Algérie renforce ses moyens depuis 20 ans et cela n’est pas nouveau. Le programme de modernisation de l’armée algérienne a permis à notre pays de se classer dans les premiers rangs en Afrique et dans le monde arabe.

    En Méditerranée, l’Algérie s’est dotée de moyens redoutables qui ont permis de faire de notre pays une force régionale dissuasive, souligne-t-il. Pour les menaces qui guettent le pays, il affirme qu’il y en a plusieurs auxquelles l’Algérie s’est préparée pour riposter en cas de besoin, de manière efficace et offensive. Kacimi confirme, de ce fait, que l’Algérie dispose d’un arsenal militaire offensif qui fait de notre pays une puissance régionale qui entre dans les équilibres militaires régionaux.

    L’ANP est une armée moderne et professionnelle qui se prépare à la guerre, selon les normes internationales. L’Otan fait les mêmes exercices, en mettant en place tous les scénarios d’une guerre classique, avec un ennemi virtuel.

    Les exercices menés par l’armée algérienne expriment aussi sa capacité opérationnelle à intervenir à tout moment, dès que la menace est imminente. Ce sujet ne doit pas être perçu sous l’optique de ce que disent les gens sur les réseaux.

    L’armée algérienne s’est dotée de moyens militaires d’une technologie des plus sophistiquées qui imposent l’organisation de manière régulière des exercices tactiques et opérationnels, devant permettre de vérifier l’opérationnalité de nos forces.

    L’intensité des exercices exprime une détérioration de la situation sur le plan régional, confirme l’expert, comme pour dire que notre armée ne fait qu’exercer son rôle constitutionnel.

    -Renforcement de l’arsenal militaire 
    -L’Algérie ne badine pas avec sa sécurité
    -L’institution militaire, qualifiée à tort par le passé de grande muette, s’engage dans une nouvelle approche multidimensionnelle.

    L es derniers discours du général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, confirment bel et bien sa mobilisation sur tous les fronts afin de contrer toutes les potentielles menaces. L’institution militaire tient à le faire savoir afin que ces ennemis sachent qu’elle constitue une force régionale implacable et que la moindre manœuvre leur sera fatale. Qu’en pensent les analystes politiques de ce renforcement annoncé de son arsenal militaire et quelles sont ses véritables visées ?

    Le politologue Badis Khenissa explique que la nouvelle posture de l’armée adoptée ces dernières décennies traduit l’adage «si tu veux la paix prépare la guerre». Il pense que l’Algérie affirme, en effet, son retour sur la scène internationale, à commencer par son environnement immédiat. Elle s’appuie sur son riche patrimoine historique, ses principes immuables et sur l’unité de son peuple. Un état renforcé par la légitimité de ses institutions et le professionnalisme de son armée, véritable pierre angulaire dans un monde en mutation permanente, explique-t-il. «La stabilité de l’Algérie est au-dessus de toute considération.

    La protection de nos vastes frontières nationales, nos espaces maritime et aérien et la préservation de notre souveraineté et de notre unité territoriale et populaire sont la priorité suprême. L’attaque de Tiguentourine est la preuve sans ambages que l’Algérie ne badine pas avec sa sécurité, marquée par une nouvelle combinaison de stratégie de défense active et offensive dissuasive contre toute menace où qu’elle se trouve.

    Dans ce sillage, l’ANP, commandée par un état-major aguerri, doit renforcer sa mue et chercher à créer une asymétrie militaire, tactique et diplomatique, en s’inscrivant comme le leader stratégique naturel de la région», souligne Khenissa en faisant remarquer que l’Algérie constitue la 27e puissance militaire de la planète. Mieux encore, elle est dans le top 15 des puissances navales surclassant même la France, et la première puissance sous-marine d’Afrique.

    C’est, pour lui, «le fruit d’un effort d’investissement conséquent en matière d’innovation, de recrutement et de formation, de renseignement d’intérêt militaire (RIM) à la pointe du domaine, d’équipements et matériels novateurs, qui lui permettront sans l’ombre d’un doute, de mener à bien ses missions constitutionnelles et devoirs historiques».

    L’analyste pense que l’Algérie, par sa position géostratégique, doit faire face, avec rigueur et fermeté, à un agrégat d’enjeux et nouveaux défis régionaux et mondiaux. Des conflits modernes, tels que la guerre de 4e génération G4G. Khenissa reconnaît que la nouvelle donne géostratégique, celle des accords d’Abrahams (Normalisation des pays arabes avec l’entité sioniste», que Trump a initiée et que Biden porte à bout de bras, ont eu un effet accélérateur par lequel l’état sioniste est devenu un voisin virtuel de l’Algérie comme bon nombre d’autres pays arabes.

    Les complots et actes hostiles, dit-il, se sont ipso facto décuplés ces derniers temps, dans le seul but est de porter atteinte à la stabilité de notre pays et ses idéaux. L’Algérie, pays pivot et acteur central dans les dossiers régionaux complexes, multiplie ses échanges avec tous ses alliés et polarise ainsi les attentions de nombreuses puissances qui voient en elle un partenaire fiable, loyal à ses principes sur les questions d’intérêt commun.

    Karima Alloun