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  • Les élections à la Chambre et au Sénat américains : quels sont les enjeux pour le Maroc ?

    Les élections à la Chambre et au Sénat américains : quels sont les enjeux pour le Maroc ?

    Topics : Maroc, Etats_Unis, élections américaines, Congrès, Sénat,

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    À : Son Excellence Rachad Bouhlal
    Ambassadeur du Maroc aux États-Unis
    De : Toby Moffet
    Président, Le Groupe Moffett

    Objet : Les élections à la Chambre et au Sénat américains : quels sont les enjeux pour le Maroc ?

    Monsieur l’Ambassadeur,

    Le but de cette analyse est de vous fournir, ainsi qu’aux responsables marocains à Rabat, divers scénarios liés aux prochaines élections américaines et à la manière dont les résultats pourraient affecter les relations américano-marocaines. En d’autres termes, qui sont les gagnants probables parmi ceux qui ont compétence sur les questions intéressant le Maroc ?

    Comme vous le savez, ce n’est pas une science exacte. Nous n’avons aucun moyen de savoir qui gagnera dans certaines courses où les courses sont serrées et la campagne est âprement disputée. Comme nous l’avons vu ces derniers jours, un certain nombre d’événements et de circonstances imprévisibles peuvent changer la fortune de candidats individuels et même de tout un parti, c’est-à-dire la sélection du représentant Paul Ryan comme colistier du gouverneur Romney, les remarques préjudiciables du représentant Todd Akin dans la course au Sénat du Missouri, et les données économiques qui indiquent que l’économie ne s’améliore pas.

    Veuillez noter que cette analyse est basée sur ce que nous observons en ce moment et sur la réalité sur le terrain. Néanmoins, nos hypothèses sont que la Chambre des représentants restera sous contrôle républicain (les républicains détiennent actuellement un avantage de 49 sièges (242-193). Nous pensons qu’une nouvelle majorité républicaine à la Chambre au 113e Congrès n’aura qu’une marge d’une poignée de suffrages.

    En ce qui concerne le Sénat américain, nous pensons que l’un ou l’autre des partis pourrait contrôler le Sénat, avec pas plus d’une ou deux voix de marge. Actuellement, les démocrates détiennent actuellement un avantage de 6 sièges (53-47). Compte tenu des courses qui sont considérées comme des « tirages au sort », nous considérons qu’une majorité démocrate au Sénat est légèrement plus probable qu’une majorité républicaine.

    COMITÉS LES PLUS IMPORTANTS AU MAROC ET CHANGEMENTS POSSIBLES À LA DIRECTION

    La commission des affaires étrangères de la Chambre et la commission des relations étrangères du Sénat sont d’une importance vitale pour le Maroc, en particulier en ce qui concerne les questions relatives au différend sur le Sahara occidental et toutes les questions non liées.

    Dans le même temps, les comités des crédits – en particulier les sous-comités sur les opérations État-étranger – sont extrêmement pertinents car tous les fonds d’aide étrangère, tant militaires que civils, sont approuvés par ces comités de la Chambre et du Sénat. 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    De plus, compte tenu de l’importance croissante des questions liées à la sécurité, en particulier concernant le Sahara occidental mais aussi au Mali et dans d’autres parties de l’Afrique du Nord, les commissions restreintes sur le renseignement des deux chambres deviennent de plus en plus importantes pour le Maroc.

    CHANGEMENTS LES PLUS PROBABLES DANS LA DIRECTION DES COMITÉS

    Deux commissions clés de la Chambre et du Sénat pourraient avoir de nouveaux dirigeants lorsque le 113e Congrès se réunira en janvier 2013. La commission des affaires étrangères de la Chambre et la commission des relations étrangères du Sénat pourraient avoir de nouveaux présidents/femmes.

    À la Chambre, la présidente actuelle, la représentante Ileana Ros-Lehtinen (FL) est confrontée à une limite de mandat imposée par le parti, il y aura donc certainement un nouveau président. Veuillez voir ci-dessous notre analyse des perspectives de nouveaux dirigeants.

    Au Sénat, avec le départ de la secrétaire Hillary Clinton en tant que secrétaire d’État à la suite de l’élection de novembre, il est tout à fait possible que le sénateur John Kerry (MA), actuellement président de la commission des relations étrangères du Sénat, devienne secrétaire d’État si le président Obama soit réélu. Cela laisserait automatiquement la présidence du Sénat vacante.

    COMITÉ SÉNATORIAL DES RELATIONS ÉTRANGÈRES

    DÉMOCRATES

    Si les démocrates conservent le contrôle du Sénat et que le sénateur Kerry n’est pas choisi comme nouveau secrétaire d’État, il resterait le chef du comité. Mais si Kerry part, plusieurs vétérans démocrates pourraient devenir président du comité.

    Actuellement deuxième en ancienneté au Comité des relations étrangères, la sénatrice Barbara Boxer (CA) est également présidente du Comité de l’environnement et des travaux publics. Il est à notre avis peu probable, mais pas impossible, qu’elle abandonne ce poste pour prendre en charge les relations extérieures.

    Un autre président possible est le sénateur Bob Menendez (NJ). Il est actuellement dans une course à la réélection plus difficile que prévu dans le New Jersey, mais il est presque certain de conserver son siège. Si tel est le cas, et si le sénateur Kerry part pour le département d’État, le sénateur Menendez choisira presque sûrement la chaire des relations étrangères. Il soutient passionnément le Maroc. Son principal objectif, en tant que cubano-américain, est sur les questions ayant un impact sur Cuba, mais il serait très positif envers le Maroc. 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    Derrière Menendez en ancienneté se trouve le sénateur Ben Cardin (MD). Il est un autre partisan de longue date du Maroc et de sa position sur le Sahara occidental. Il est juif américain et a été positivement influencé par divers groupes juifs américains qui soutiennent le Maroc et apprécient ses relations avec Israël et la diaspora marocaine en Israël.

    RÉPUBLICAINS

    La première défaite de Richard Lugar (IN), le meilleur républicain du comité depuis 1985, a déclenché des spéculations quant au sénateur républicain qui assumerait la première place de son parti au sein de ce comité.

    Si les républicains prennent le contrôle du Sénat, le nouveau président le plus probable du comité serait le sénateur Bob Corker (TN). Bien qu’il ne soit en aucun cas aussi compétent et concentré sur les relations extérieures que les deux derniers présidents – l’actuel vice-président Joe Biden ou le sénateur Kerry – Corker a de plus en plus montré plus d’intérêt et une plus grande connaissance du monde. Nous avons toutes les raisons de croire que le sénateur Corker, en tant que président de la commission, soutiendrait le Maroc, en particulier sur le cadre marocain de résolution du conflit du Sahara occidental.

    Corker, cependant, peut choisir de renoncer à cette présidence pour une autre. Il est tout à fait possible que si les républicains contrôlent le Sénat, Corker choisirait la présidence du comité des banques où il occupe un poste de direction.

    Dans ce cas, deux autres sénateurs peuvent hériter de la chaire des relations étrangères, et ni l’un ni l’autre n’ont beaucoup d’expérience dans les affaires étrangères. Les deux sont des membres relativement juniors : le sénateur Jim Risch (ID) et l’autre est le sénateur Marco Rubio (FL).

    En ce qui concerne le sous-comité du Proche-Orient et de l’Asie du Sud et centrale (qui a juridiction sur le Maroc), si l’actuel membre du classement, le sénateur Risch, n’assume pas la présidence du comité plénier, on s’attend à ce qu’il devienne président de ce sous-comité. Un autre président possible du sous-comité est le sénateur Mike Lee (UT). De toute évidence, ces deux sénateurs soutiendraient l’approche du Maroc sur le Sahara.

    COMITÉ DE LA CHAMBRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

    La commission des affaires étrangères de la Chambre sera confrontée à des changements importants l’année prochaine en raison de la limitation des mandats républicains pour sa présidente et d’une bataille difficile pour la réélection de son démocrate de rang. Il y a aussi un grand nombre de membres seniors qui prennent leur retraite des deux partis. Ainsi, peu importe qui contrôle la chambre, le comité est sur le point de présenter une composition presque entièrement nouvelle dans ses rangs supérieurs lors du 113e Congrès. 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    RÉPUBLICAINS

    Bien qu’elle n’ait obtenu qu’un seul Congrès en tant que présidente du comité, la représentante Ileana Ros-Lehtinen (FL) se heurte à la limite des mandats républicains de la Chambre pour les chefs de comité à la fin du 112e Congrès. Les dirigeants républicains comptent le temps passé en tant que membre de classement pour leur plafond de trois mandats à la présidence des comités, et Ros-Lehtinen a été le républicain le plus ancien du panel lors des 110e (2007-2008) et 111e (2009-2010) Congrès. À moins que la direction du parti ne lui accorde une dérogation – ce qui est très rare – elle sera forcée de renoncer au marteau.

    Il y a une chance que la représentante Ros-Lehtinen puisse faire un plaidoyer légitime pour une dérogation à la limite de mandat basée sur le fait qu’elle est la seule femme et la seule membre hispanique à présider un comité de la Chambre. Les deux membres du GOP qui ont demandé des dérogations à leur parti lors du dernier Congrès ont cependant été rejetés et cela ne devrait pas changer au 113e Congrès.

    Le représentant Chris Smith (NJ) est le suivant dans l’ancienneté et a en fait plus d’ancienneté au Congrès que Ros-Lehtinen. Il a cependant été ignoré pour le classement des membres lorsque le représentant Ros-Lehtinen a pris la première place républicaine en 2007. Il a également été déchu de la présidence du Comité des affaires des anciens combattants au début du 109e Congrès, après une impasse avec la direction du GOP. sur le financement des soins de santé des anciens combattants.

    Le représentant Smith a tendance à suivre sa propre direction sur les questions qui le passionnent – ​​notamment l’avortement et les droits de l’homme – quelles que soient les implications politiques ou diplomatiques, ce qui constitue un obstacle important à toute aspiration à la présidence. Il y a une chance, cependant, que les dirigeants républicains s’inclinent devant ses décennies d’expérience au sein du comité. Il est actuellement président du sous-comité sur l’Afrique, la santé mondiale et les droits de l’homme (AGHHR).

    Il est important de noter que le représentant Smith a rejoint pratiquement tous les appels à la liberté religieuse au Maroc lancés par des responsables américains, en particulier ses collègues du Congrès. Il s’est montré très franc contre le gouvernement marocain lorsqu’il a ordonné aux prosélytes chrétiens de quitter le pays.

    Une possibilité plus probable est que le représentant Ed Royce (CA) dépasse le représentant Smith et le représentant Dana Rohrabacher (CA) – considérés par les dirigeants républicains comme trop imprévisibles – pour la première place. Les autres républicains seniors du comité, le représentant Dan Burton (IN), le représentant Elton Gallegly (CA) et le représentant Donald Manzullo (IL) prennent tous leur retraite cette année.

    Le représentant Royce est actuellement président du sous-comité sur le terrorisme, la non-prolifération et le commerce, a été une voix calme, mais constante, sur les affaires étrangères du comité. Il a également 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com


    a été un joueur d’équipe sur la politique des partis, donnant plus de 200 000 $ de son compte de campagne au Comité national républicain du Congrès (NRCC) ce cycle. Il y a une chance, cependant, que le représentant Royce obtienne la présidence du comité de la Chambre sur les services financiers l’année prochaine, car le président actuel, le représentant Spencer Bachus (AL), est également à durée limitée et Royce est troisième en termes d’ancienneté.

    Si Royce prend la présidence de la commission des services financiers, le représentant Steve Chabot (OH) pourrait devenir président de la commission des affaires étrangères. Le représentant Chabot, actuellement président du Sous-comité sur le Moyen-Orient et l’Asie du Sud, a siégé à la Chambre de 1995 à 2008 avant d’être réélu, pour regagner son siège en 2010.

    En ce qui concerne la présidence du sous-comité sur l’Afrique, si le représentant Smith est repoussé à la présidence du comité plénier, il conservera très probablement le marteau de ce sous-comité. Si, toutefois, il assume la présidence du comité plénier, le représentant Jeff Fortenberry (NE) est le prochain sur la liste du sous-comité. Les trois autres membres républicains de ce panel, le représentant Tom Marino (PA), la représentante Ann Marie Buerkle (NY) et le représentant Bob Turner (NY), sont tous des membres de première année et ne sont donc probablement pas en mesure de devenir président du sous-comité.

    DÉMOCRATES

    Le représentant du membre de classement Howard Berman (CA) est actuellement dans une course difficile pour sa réélection contre son collègue démocrate et membre du comité des affaires étrangères, le représentant Brad Sherman (CA), grâce au redécoupage en Californie. Berman a terminé deuxième derrière Sherman dans le nouveau système primaire « jungle » de Californie en juin. Comme les deux titulaires étaient les deux premiers, ils s’affronteront à nouveau lors des élections générales de novembre. Le représentant Sherman a bénéficié du district nouvellement redessiné car il englobe beaucoup plus de son ancien district que celui du représentant Berman. À partir de maintenant, le représentant Berman est l’outsider.

    Si le représentant Berman parvient d’une manière ou d’une autre à l’emporter en novembre, il conservera sa position de meilleur démocrate au sein de la commission des affaires étrangères. Si le représentant Sherman bat le représentant Berman (comme prévu), il serait également bien placé pour prendre la première place démocrate au sein du comité.

    Les deux membres devant le représentant Sherman au sein de la commission des affaires étrangères sont le représentant Gary Ackerman (NY) et Del. Eni F.H. Faleomavaega (Samoa américaines). Ackerman prend sa retraite à la fin du 112e Congrès. Del. Faleomavaega a manifesté son intérêt pour le poste si Berman perdait sa course, mais il y a peu de précédents pour qu’un membre sans droit de vote préside un comité plénier.

    Si les démocrates parviennent à reconquérir la majorité de la Chambre, la présidence reviendrait probablement au membre qui survivrait à la primaire Berman-Sherman. Les démocrates ont tendance à s’en tenir au 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    plus étroitement à l’ancienneté pour les affectations de comité que les républicains. Les deux prochains démocrates du comité après le représentant Sherman sont le représentant Eliot Engel (NY) et le représentant Gregory Meeks (NY).

    En ce qui concerne le sous-comité clé de l’Afrique (qui à la Chambre a compétence sur les questions liées au Maroc), la représentante de première année Karen Bass (CA) occupe la première place depuis le décès malheureux du représentant Donald Payne (NJ) en mars. Le représentant Bass est susceptible de conserver ce poste, bien que la composition démocrate de ce sous-comité soit susceptible de changer radicalement.

    Veuillez noter que tous les démocrates mentionnés ici comme présidents possibles de la commission des affaires étrangères ont été très favorables au Maroc et, en particulier, au cadre marocain de résolution du différend du Sahara.

    COMITÉ SÉNATORIAL DES CRÉDITS

    DÉMOCRATES

    Si les démocrates conservent le contrôle du Sénat en novembre, le sénateur Daniel Inouye (HI) devrait rester président de la commission, malgré son âge avancé (il est actuellement le deuxième sénateur le plus âgé à 87 ans).

    La composition générale des démocrates au sein du Comité restera probablement en grande partie la même : seuls trois des seize démocrates du Comité sont en course serrée pour la réélection. Le sénateur Ben Nelson (NE) prend sa retraite, le sénateur Sherrod Brown (OH) est dans une course très serrée dans l’un des États les plus disputés du pays, et bien qu’il soit préféré pour gagner à ce stade, cette course pourrait facilement changer, et Brown pourrait perdre. Enfin, le sénateur Jon Tester (MT) est dans l’une des courses les plus proches du Sénat cet automne, et sa course sera presque certainement un tirage au sort jusqu’au jour du scrutin.

    La composition du sous-comité des opérations entre l’État et l’étranger devrait rester en grande partie intacte. Le sénateur Pat Leahy (VT) restera probablement président du sous-comité si les démocrates conservent le contrôle du Sénat, et seul le sénateur Brown fait partie des membres du sous-comité susceptibles de perdre leur réélection.

    Veuillez rappeler que le sénateur Leahy n’a pas été parmi les alliés les plus fidèles du Maroc dans le passé, et que cette attitude est susceptible de se poursuivre.

    RÉPUBLICAINS

    Si les républicains prennent le contrôle du Sénat en novembre, le sénateur Thad Cochran (MS) deviendra le prochain président de la commission des crédits du Sénat. Si le GOP n’atteint pas les 51 sièges dont il a besoin, cependant, il y aura un nouveau haut républicain au sein du comité, comme 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    Cochran devrait renoncer à la place de membre de classement en raison des limites de mandat républicaines pour les chefs de comité.

    À ce stade, il est très difficile de savoir qui prendrait la tête des républicains si le GOP restait minoritaire. Les trois prochains sénateurs en lice – Mitch McConnell (KY), Richard Shelby (AL) et Kay Bailey Hutchison (TX) – ont tous des raisons pour lesquelles ils n’assumeraient pas la première place du comité. McConnell est actuellement le leader républicain du Sénat (un poste qu’il devrait conserver), Shelby est actuellement le meilleur républicain du comité sénatorial des banques, du logement et des affaires urbaines (un poste qu’il devrait conserver), et Hutchison prend sa retraite à la fin de cette Congrès.

    En ce qui concerne le sous-comité sur les opérations État-étranger, le sénateur Lindsey Graham (SC) devrait conserver la première place pour les républicains, quel que soit le parti qui détient la majorité après novembre.

    COMITÉ DE LA CHAMBRE SUR LES CRÉDITS

    RÉPUBLICAINS

    Du côté de la Chambre, le portrait du leadership est beaucoup plus clair en ce qui concerne les crédits. Le président actuel du comité plénier, le représentant Hal Rogers (KY) et la présidente du sous-comité, le représentant Kay Granger (TX) conserveront leurs postes de direction, peu importe ce qui se passera en novembre.
    Ils ont tous deux été de fervents partisans du Maroc, notamment sur la question du Sahara occidental et de l’aide.

    DÉMOCRATES

    Le représentant démocrate du comité des crédits de la Chambre, le représentant Norm Dicks (WA), a annoncé qu’il prendrait sa retraite à la fin de ce mandat. L’identité du nouveau membre du classement (ou président, si les démocrates reconquéraient la Chambre) reste quelque peu floue.

    La représentante Marcy Kaptur (OH) est la deuxième démocrate la plus ancienne du comité, mais s’est heurtée à la direction démocrate dans le passé. Certains démocrates considèrent que son soutien au droit à l’avortement est vacillant, et cette question pourrait jouer un rôle important dans la campagne pour la première place du comité pour les démocrates. La représentante Nita Lowey (NY), ancienne présidente du sous-comité des opérations étatiques et étrangères et fervente partisane du Maroc, devrait défier Kaptur pour le poste. Le représentant Jim Moran (VA) peut également tenter de gagner le poste. 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    La composition de la sous-commission État-Opérations étrangères sera sensiblement différente lors du prochain Congrès, que les démocrates reprennent ou non le contrôle de la Chambre. La représentante Nita Lowey (NY) est susceptible d’être réélue. Si elle ne prend pas la relève en tant que membre de rang du comité plénier (voir ci-dessus), elle est susceptible de revenir en tant que membre de rang du sous-comité. Le représentant Lowey a été un soutien constant du Maroc, en particulier sur la question de l’aide.

    Le représentant Jesse Jackson, Jr. (IL) a récemment suivi un traitement pour des problèmes de santé, dont les détails précis n’ont pas été révélés. Il serait le prochain à prendre la relève en tant que membre de rang du sous-comité, mais il y a au moins une petite chance qu’il ne revienne pas pour un mandat complet l’année prochaine. Dans ce cas, le poste de membre de classement passerait au représentant Adam Schiff (CA).

    Enfin, le représentant Rothman (NJ) a été battu lors d’une élection primaire par son compatriote le représentant démocrate Pascrell (NJ) et ne reviendra pas au Congrès en 2013. Le représentant Rothman a été un fervent partisan du Maroc au sein du sous-comité.

    Si les démocrates devaient gagner de manière inattendue le contrôle de la Chambre, il y aura une forte concurrence pour les présidences du comité plénier et du sous-comité des opérations étrangères impliquant les membres mentionnés ci-dessus.

    COMITÉ SPÉCIAL DU SÉNAT SUR LE RENSEIGNEMENT ET COMITÉ SÉLECTIONNÉ PERMANENT DE LA MAISON SUR LE RENSEIGNEMENT

    En ce qui concerne la direction des commissions du renseignement dans les deux chambres, peu de choses devraient changer pour le 113e Congrès.

    La présidente actuelle du Sénat, Dianne Feinstein (D-CA), devrait conserver le marteau si les démocrates maintiennent le contrôle du Sénat. Le vice-président Saxby Chambliss (R-GA) restera le meilleur républicain quel que soit le résultat des élections de novembre.

    À la Chambre, l’actuel président Mike Rogers (R-MI) restera président si les républicains gardent le contrôle de la Chambre. Classement Membre C.A. Le « Néerlandais » Ruppersberger (D-MD) restera le meilleur démocrate. 1801 18th Street, NW, Washington, DC 20008 p: 202. 299.9599 | www.moffettgroupdc.com

    Le plus grand changement au sein du comité du renseignement de la Chambre viendra au niveau du sous-comité. Actuellement, la présidente du sous-comité sur le terrorisme, HUMINT, l’analyse et le contre-espionnage, la représentante Sue Myrick (R-NC), prendra sa retraite à la fin de l’année. La prochaine personne à occuper sa place au sommet du sous-comité, si les républicains détiennent la Chambre, serait le représentant Mike Conaway (R-TX). Le représentant Mike Thompson (D-CA) conservera très probablement la première place pour les démocrates, quel que soit le parti qui détient la majorité au 113e Congrès.

    Encore une fois, dans le cas peu probable où les démocrates prendraient le contrôle de la Chambre, le représentant Thompson serait le favori pour remporter la présidence.

    Il est important de noter que chacun des sénateurs et représentants mentionnés soutient le Maroc et le rôle stabilisateur qu’ils jouent dans la région de l’Afrique du Nord. Le Maroc est bien positionné vis-à-vis des deux commissions du renseignement au prochain Congrès.

    #Maroc #Etats_Unis

  • DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa – Marocleaks, Algérie, Sénat, France, Printemps Arabe, PJD, élections législatives, observateurs,

    Il semble que la DGED marocaine a payé le billet à « la socialiste » Khiari Barisa, Vice Présidente du Senat,- à l’époque en vue de participer en tant qu’observateur aux élections législatives qui ont suivi le tremblement du Printemps Arabe auxquelles s’est « portée volontaire », selon ses propres dires dans un email envoyé à Ahmed Charaï en date du 28 novembre 2011. Ce dernier est un officier de la DGED responsable des médias et de la propagande du régime.

    Après son départ du Maroc, Charaï lui a signifié qu’il voulait la rencontrer au Maroc. « Chère madame, comment ça va? Dommage je n’ai pas pu vous voir à rabat…Une belle victoire pour la démocratie au Maroc! Pour votre déplacement pour le FIFM, je reste à votre disposition au cas ou vous voulez venir sur le vol d’avant 16h30 celui de13h et ce pour pouvoir assister à  la soirée d’ouverture. Amitiès », lui écrit le 28 novembre 2011. Auquel, Barisa Répond :

    « Cher ami, Ne regrettez rien puisque je me suis portée volontaire pour observer les opérations de vote dans le monde rural à 100 km autour de Marrakech. Climat serein, présence des représentants des partis politiques dans chaque bureau de vote et surtout respect absolu des procédures. C’est un modèle pour le monde arabe. Vous pouvez en être fier. Le vainqueur c’est la démocratie. Après tout, il est peut-être préférable d’avoir le PJD en responsabilité que dans l’opposition dans le climat actuel. Il devra forcément composer avec les autres forces politiques. Le tourisme étant une industrie qui fait vivre beaucoup de marocains, il faut donner des signes au monde d’un pays qui sait faire vivre l’alternance démocratique de manière apaisée. En amitié. »

    Un message qui n’a pas laissé Charaï indifférent. Il voulait absolument que son chef, « Sdi Yassine », le directeur général de la DGED soit au courant. « Si Morad, merci de partager le contenu de l’email de la Vice Présidente du Senat, la socialiste Bariza avec Sdi Yassine. D’un autre cote, je te remercie d’avance de changer son billet comme suit: Départ le vendredi 2 Décembre de Paris- Marrakech vol direct a 15h15 et retour le Lundi 5 décembre. Ainsi qu’un billet de retour pour son Mari Saadalah Khiari Marrakech-Paris. Merci bcp », écrit-il dans un courrierl adressé à Mourad El Ghoul.

    SOURCE : Marocleaks, 30/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #HackerChrisColeman #BarisaKhiari #PrintempsArabe #PJD #Electionslégislatives #DGED #AhmedCharai

  • Sahara Occidental : Le Sénat espagnol reçoit une délégation sahraouie

    Sahara Occidental, Espagne, Sénat, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc,

    Le Sénat, chambre haute du Parlement espagnol, a reçu ce mercredi une délégation diplomatique sahraouie conduite par Oubi Bouchraya El Bachir, membre du secrétariat national du Polisario, représentant de celui-ci auprès de l’Union Européenne ainsi que Abdullah El Arabi, représentant de la RASD au niveau du royaume ibérique.
    La délégation sahraouie, reçue par des parlementaires représentants les différents courants politiques en Espagne, s’est attelée à expliquer la nouvelle et inquiétante donne qui prévaut sur le terrain depuis le 13 novembre passé, date de reprise du conflit armé, à la suite de la rupture unilatérale par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 lorsqu’il a décidé d’attaquer la zone tampon d’El Guerguerat.
    La situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés a elle aussi fait l’objet d’un exposé déraillé, au regard des graves dépassement qui sont régulièrement commis par les soldats et les policiers marocains à l’égard des citoyens marocains. Un exposé des efforts nombreux du Polisario pour arriver à un règlement pacifique et conforme au droit international de cette affaire de colonisation par le Maroc des terres sahraouies, doublé par le pillage systématique de leurs immenses richesses.
    Les vins efforts du Polisario remontent à plus de 30 ans, a tenu à rappeler Bouchraya. Ces derniers ont cependant été vains face aux blocages et louvoiements marocains. Sa politique du fait accompli aussi. Or, aujourd’hui, le développement de la situation sur les plans diplomatique et militaire est des plus préoccupant, a tenu à mettre en garde la délégation sahraouie.
    Rafik Baktini
    La Patrie News, 23/09/2021
  • Algérie-France: Paris joue-t-elle l’apaisement ?

    par Abla Chérif

    Un épisode de la vie politique française n’est pas passé inaperçu cette fin de semaine. Le MAE français a en effet refusé de se laisser entraîner vers le terrain planifié d’une ex-ministre socialiste qui l’interrogeait de manière très tendancieuse sur la situation actuelle en Algérie. Une carte en faveur de l’apaisement entre Alger et Paris ?

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – La scène se déroulait mercredi durant une séance plénière au Sénat français. Laurence Rossignol, député socialiste et ex-ministre du Travail, interpelle Jean-Yves Le Drian et lui demande de s’exprimer sur la situation en cours en Algérie.

    Elle évoque «la répression qui s’abat sur le Hirak, les condamnations à des peines de prison, les emprisonnements de journalistes…», mais son interlocuteur refuse de se laisser entraîner sur ce terrain. Il use d’un langage diplomatique, appelle à «la poursuite des réformes en Algérie», souhaite leur réussite «au bénéfice de l’Algérie et des Algériens».
    «Les autorités algériennes ont exprimé l’ambition de réformer l’Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d’ouverture qui correspond aux attentes qui ont été exprimées dans le Hirak, de manière pacifique et avec dignité, par les Algériens. Notre seul souhait, c’est la réussite des réformes au bénéfice de l’Algérie et des Algériens (…) c’est à eux et à eux seuls de fixer les modalités de ce destin, dans le respect des libertés publiques, dans le respect de la liberté d’expression, dans le respect de la liberté de la presse, auxquelles la France est attachée partout dans le monde», dit-il. Laurence Rossignol insiste, Jean-Yves Le Drian lui répond : «Je trouve le moment de votre question singulier, puisqu’il y a des élections législatives dans 15 jours en Algérie et que la campagne est ouverte, et vous permettrez madame la présidente, que par respect à la souveraineté du peuple algérien, je ne fasse pas de commentaires supplémentaires.» Le débat est clos.

    Le chef de la diplomatie française vient de dépasser un écueil qui aurait pu ajouter un coup aux relations algéro-françaises en souffrance depuis un moment. Son attitude peut-elle être interprétée comme un geste en faveur de l’apaisement en période de tension très perceptible entre les deux pays ? Une certitude, ces mots, et la position affichée tranchent avec ceux utilisés avant et après l’arrivée du successeur de Abdelaziz Bouteflika.

    Des propos de Le Drian en faveur d’une transition en Algérie avaient, on s’en souvient, soulevé le courroux de Abdelmadjid Tebboune (candidat) et rien ne s’était réglé en fait après son accession à la présidence de la République. À l’origine des désaccords, des propos d’Emmanuel Macron sur la question sensible de la mémoire, l’ambassadeur de France en Algérie soupçonné d’outrepasser ses prérogatives. La fameuse phrase du chef d’État français «ni repentance ni pardon» a ainsi exacerbé les tensions qui auraient pu retomber compte tenu des avancées observées dans le dossier de la mémoire. Ces propos ont été mal acceptés à Alger où l’on a entendu un officiel, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, qualifier carrément la France «d’ennemi traditionnel et éternel de l’Algérie» lors d’une séance de questions orales au Sénat. Pour beaucoup, cette déclaration semble d’ailleurs avoir été à l’origine du report inexpliqué de la visite du Premier ministre français à Alger.

    Il était prévu que Jean Castex préside avec son homologue algérien Abdelaziz Djerad la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Cet incident a été suivi, deux jours plus tard, par des déclarations officielles d’un autre ministre et ces dernières ont prouvé l’existence de désaccords entre Alger et Paris. Dans un entretien accordé au site arabophone Arabic Post, le ministre de la Communication a évoqué les rencontres de l’ambassadeur de France en Algérie avec plusieurs chefs de partis politiques, notamment de l’opposition. «Je crois que l’ambassadeur de France ne ratera pas ces précieuses opportunités grâce à sa grande expérience et sa connaissance des limites et des règles de la pratique diplomatique, notamment en Algérie, qui, le cas échéant, n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation», a déclaré Ammar Belhimer.

    Le retour de l’ascenseur ne s’est pas fait attendre. Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, avait réagi aux propos d’El Hachemi Djaâboub en affirmant qu’ils allaient entraîner un rappel de l’ambassadeur de France en Algérie.

    Dans un entretien au Figaro, Emmanuel Macron a par contre qualifié «d’inacceptables» les déclarations du ministre algérien du Travail et a évoqué l’existence de «quelques résistances» en Algérie aux efforts de réconciliation des mémoires entre les deux peuples et pays. Ils ont été interprétés comme étant aussi une réponse indirecte au chef d’État algérien qui n’a jamais cessé lui aussi d’évoquer l’existence de «parties (lobbyes) françaises hostiles à l’avancée des relations, qui demeurent cependant bonnes, entre les deux pays».

    L’escalade dans les mots s’en était arrêtée là. La dernière sortie officielle française en direction de l’Algérie se démarquait de toute cette tension. Le Drian s’est éloigné du terrain de l’escalade. Une simple pause, ou la fin des tensions ?

    Le Soir d’Algérie, 29 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, relations bilatérales, apaisement, Laurence Rossignol, députée socialiste, situation en Algérie, langage diplomatique, réformes en Algérie, libertés publiques, liberté d’expression, Jean-Yves Le Drian, Sénat,

  • Les législateurs somaliens annulent la prolongation du mandat du président.

    MOGADISHU, Somalie (AP) – La prolongation controversée de deux ans du mandat du président somalien s’est évaporée samedi après une intense pression publique, la chambre basse du parlement ayant approuvé sa demande de soutenir les efforts pour organiser les élections nationales, longtemps retardées.

    Le président Mohamed Abdullahi Mohamed a demandé aux législateurs de revenir sur la décision qu’ils avaient prise au début du mois de prolonger son mandat, une décision jugée illégale par le Sénat et contestée par les soldats qui ont occupé des positions clés dans la capitale et se sont affrontés avec d’autres forces de sécurité.

    La scène extraordinaire de soldats se tirant dessus dans les rues de Mogadiscio a ravivé chez de nombreux Somaliens la crainte que la nation de la Corne de l’Afrique ne sombre à nouveau dans le chaos après des années d’efforts de reconstruction. Alarmée, la communauté internationale a craint que le groupe extrémiste al-Shabab n’en profite.

    Les actions de samedi signifient un retour aux pourparlers sur la façon d’organiser l’élection qui a été retardée depuis début février, lorsque certains Somaliens pensent que le mandat du président a pris fin.

    M. Mohamed a demandé aux législateurs de soutenir l’accord que le gouvernement fédéral a conclu avec les États régionaux en septembre dernier sur la marche à suivre pour le scrutin. Il a demandé au Premier ministre Mohamed Hussein Roble de diriger les préparatifs des élections et les mesures de sécurité correspondantes.

    « Je demande également aux dirigeants de l’opposition de jouer leur rôle dans la pacification du pays et de Mogadiscio, en particulier, pour le bien du peuple, du pays et de la religion », a déclaré le président.

    Pour la première fois, le dirigeant somalien a également exprimé publiquement ses condoléances aux personnes décédées ou déplacées lors des affrontements à Mogadiscio. Selon les Nations unies, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui leur foyer.

    Certains membres de l’opposition avaient espéré que le président démissionnerait. Mohamed a laissé l’avenir dans le flou, ne disant pas s’il se présenterait pour un second mandat.

    On ignore combien de temps il faudra pour que l’élection soit organisée.

    Les dirigeants de l’opposition ne semblaient pas satisfaits des événements de samedi.

    « (Le président) n’est jamais digne de confiance car il fait volte-face entre ses propres paroles de manière imprévisible ou raisonnable », a déclaré Abdirahman Abdishakur, l’un des candidats de l’opposition.

    Malgré l’appel du Premier ministre à toutes les forces de sécurité à rentrer dans leurs casernes, les soldats soutenant l’opposition sont restés dans les rues de la capitale. Mogadiscio était calme, mais tendue.

    Et certaines personnes déplacées hésitaient à rentrer chez elles.

    « Amèneriez-vous votre femme et vos enfants au milieu de ces forces d’opposition, juste devant et autour de votre maison ? » a demandé Mohamed Abdulle Farah, qui avait fui le quartier de Hodan, dans la capitale.

    Associated Press, 01 mai 2021

    Etiquettes : Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed, prolongement du mandat présidentiel, Parlement, Sénat,

  • La curée islamophobe du Sénat Français

    Le Sénat français se livre depuis plus d’une semaine à une véritable curée islamophobe. Les sénateurs ont multiplié les propositions d’amendements à la loi dite « confortant le respect des principes de la République » afin d’interdire la pratique ou l’expression de l’islam à l’université, dans le sport, voire dans tout l’espace public.

    Dans leur surenchère, les sénateurs ont notamment adopté un amendement permettant de dissoudre les associations organisant des réunions non-mixtes racisées. En attaquant l’organisation en non-mixité raciale, les sénateurs prétendent, en plus de l’arsenal légal visant l’organisation et l’expression des musulmans, y ajouter la possibilité d’interdire une forme d’organisation historique des luttes noires. Le droit de se réunir, de s’associer, de s’organiser pour soi, par soi est un droit fondamental qui n’est refusé qu’à ceux dont on veut anéantir l’existence politique.

    Cette provocation, au-delà de son surnom « amendement UNEF » vise l’ensemble des organisations antiracistes politiques, en ciblant un de leurs modes particulier d’action et d’organisation. Certains ont attendu qu’un syndicat de gauche soit attaqué pour découvrir les périls ouverts par cette loi raciste adoptée avec la complicité ou l’indifférence de la majorité de la classe politique. Visant l’organisation des musulmans, dont la répression et les résistances sont rendues invisibles aux yeux de la communauté majoritaire, cette loi vient menacer les libertés d’organisation de l’ensemble du mouvement décolonial, et du mouvement social avec lui.

    L’État français n’a jamais cessé d’être un État colonial. En traitant pour des raisons illégitimes une population vivant sur son territoire comme un ennemi de l’intérieur, il applique le même paradigme que celui à l’œuvre en Algérie, lorsque l’armée coloniale obligeait les femmes musulmanes à se dévoiler. Demande-t-on une telle soumission aux autres religions ? Cet abcès colonial né de l’histoire de la France structure sa relation avec l’ensemble de ses sujets postcoloniaux.

    La loi « confortant le respect des principes de la République » est une menace grave pour les libertés fondamentales, et ses mesures touchent toutes les libertés publiques. Elle inscrit dans une perspective sécuritaire raciste les personnes de confession musulmane, en jetant sur elles une suspicion généralisée. Les amendements délirants des sénateurs, peu importe s’ils sont finalement rejetés, démontrent que la radicalisation n’est pas du côté de ceux que l’on veut exclure, mais de ceux qui sont censés garantir l’État de Droit. Cette surenchère témoigne de la dangerosité du cadre premier de la Loi qui les rend possibles.

    Avec cette loi et la Loi Sécurité Globale, ce ne sont plus seulement les musulmans qui sont soumis à une surveillance généralisée, mais également des associations et des membres du mouvement social. La Fondation Frantz Fanon rappelle à ces derniers qu’ils ne devraient pas attendre d’être explicitement ciblés pour réagir, et qu’ils devraient surtout soutenir les premières cibles de ces lois racistes et liberticides.

    Contre l’arbitraire légalisé de ces lois, contre l’indignité dans laquelle le gouvernement français se vautre en voulant y entrainer l’ensemble de la société française, la Fondation Frantz Fanon appelle à persévérer dans nos résistances, à unir nos forces et à porter, en France comme à l’international, le combat contre le racisme structurel.

    Fondation Frantz Fanon, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, Sénat, Islam, Islamophobie, loi de séparation, discrimination, principes de la République, Sénat,

  • Bob Menendez, l’un des pires faucons des Démocrates, est maintenant président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat US

    Stephen Zunes

    Disposant maintenant d’un une majorité de travail, les Démocrates ont nommé le sénateur Robert Menendez DU New Jersey) à la présidence de la Commission des Affaires étrangères du Sénat. Cela a sonné l’alarme pour les défenseurs de la paix, des droits humains et du droit international, étant donné que Menendez s’est opposé à l’accord nucléaire avec l’Iran, a attaqué à plusieurs reprises les Nations unies et la Cour internationale de justice, a soutenu l’aide militaire inconditionnelle aux gouvernements qui ont utilisé ces armes pour commettre des crimes de guerre et a adopté d’autres positions bien plus proches de celles des Républicains que des Démocrates de base.

    Les initiatives de politique intérieure prises par le président Joe Biden dans les premiers temps de son mandat ont été étonnamment positives du point de vue de la plupart des progressistes, ce qui laisse espérer que l’influence croissante de la gauche du Parti Démocrate et les conditions désastreuses auxquelles le pays est confronté conduiront à une administration plus progressiste que beaucoup n’avaient osé l’imaginer. Les principales préoccupations concernent l’arène de la politique étrangère, où Biden s’est souvent rangé du côté de l’aile la plus militariste du parti, entre autres par son important soutien à l’invasion de l’Irak, sa défense du gouvernement de droite d’Israël, son plaidoyer en faveur de dépenses militaires élevées et son soutien aux dictatures alliées.

    Il y avait l’espoir qu’une majorité démocrate au Sénat pourrait freiner les impulsions bellicistes de Biden, qui n’ont été que renforcées que par sa sélection d’Anthony Blinken, de Jake Sullivan, de Victoria Nuland et d’autres partisans de la ligne dure à des postes clés de la politique étrangère. En effet, pendant la majeure partie des 60 dernières années, les présidents démocrates de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères – tels que J. William Fulbright, Frank Church et Claiborne Pell – ont eu tendance à être plus critiques à l’égard de l’intervention militaire usaméricaine et du soutien aux alliés répressifs que leurs contemporains présidents de l’autre parti. Malheureusement, les Démocrates du Sénat ont maintenant choisi l’un de leurs membres les plus bellicistes pour occuper la position de politique étrangère la plus visible du parti.

    Roger Noriega, un analyste politique de droite qui a occupé le poste de secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental sous le président George W. Bush, a exprimé son enthousiasme à l’idée que Menendez devienne président, en faisant remarquer : « On ne peut pas contourner le président de la commission sénatoriale des affaires étrangères quand il est prêt prendre à bras le corps des questions importantes ».

    Noriega a été particulièrement satisfait de la forte opposition de Menendez aux efforts d’Obama pour normaliser les relations avec Cuba, que le sénateur qualifie de « régime totalitaire », même s’il soutient l’aide militaire inconditionnelle des USA au régime beaucoup plus répressif de Sissi en Égypte et à d’autres dictatures alliées. En 2018, Menendez a été l’un des dix sénateurs démocrates à présenter une résolution bipartite visant à mettre fin au soutien usaméricain à la guerre saoudienne dévastatrice contre le Yémen.

    Menendez avait auparavant présidé la commission pendant deux ans sous l’administration Obama, se joignant fréquemment aux Républicains pour critiquer le président. Lorsqu’il siégeait à la Chambre des représentants, Menendez était connu pour avoir même attaqué le président George W. Bush depuis la droite. Par exemple, en 2003, il a envoyé une lettre à Bush pour lui dire qu’il était « profondément consterné » par les critiques de Bush sur la politique israélienne d’assassinats ciblés de Palestiniens, affirmant que le meurtre d’un leader du Hamas « était clairement justifié comme une application du droit d’Israël à la légitime défense » et que la politique d’assassinat d’Israël – qui incluait également les opposants non violents à l’occupation israélienne – devait avoir « le soutien total des USA ». Il a également critiqué Trump à partir de positions droitières, décriant ses efforts pour retirer certaines forces usaméricaines de Syrie et d’Afghanistan et prétendant que le faire serait en quelque sorte une menace pour la sécurité nationale des USA.

    Concernant l’Iran, le sénateur Menendez a tenté de saper les négociations qui ont conduit à l’accord nucléaire et a exagéré la capacité nucléaire de l’Iran. Il a été l’un des deux seuls sénateurs Démocrates à se joindre aux Républicains pour s’opposer à l’accord nucléaire d’Obama. Lorsque les dirigeants républicains ont invité le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahou à s’adresser à une session conjointe du Congrès pour dénoncer Obama et l’accord avec l’Iran, ce qui a conduit au boycott par un certain nombre de membres démocrates du Congrès, Menendez a rejoint le l’escorte officielle qui a accompagné Netanyahou au perchoir.

    Menendez a soutenu les efforts des Républicains pour refuser de payer les centaines de millions de dollars dus aux Nations unies si les États membres n’élisaient pas les USA à certains comités de l’ONU. Il s’est vivement opposé à la participation des USA à la Conférence mondiale contre le racisme des Nations unies, se joignant aux Républicains de droite pour l’accuser à tort d’être antisémite et antiaméricaine. Il a signé une lettre critiquant les Nations unies et leurs agences pour avoir demandé au gouvernement Netanyahou de mettre fin à ses violations du droit humanitaire international et a salué les attaques de l’ancienne ambassadrice de Trump auprès des Nations unies, Nikki Haley, contre l’organisme mondial. Et il a voté pour une résolution attaquant la Cour internationale de justice pour avoir décidé que si Israël pouvait construire une barrière de séparation le long de sa frontière internationalement reconnue, il ne pouvait pas légalement construire une telle structure au plus profond du territoire palestinien occupé depuis 1967 pour défendre les colonies illégales, prétendant à tort que la décision quasi unanime rejetait le droit d’Israël à la légitime défense.

    Le mépris de Menendez pour la vie des civils en temps de guerre est particulièrement troublant. En 2014, il a coparrainé un projet de loi défendant la guerre d’Israël contre Gaza, qui a tué près de 1 500 civils, dont plus de 500 enfants. Sa résolution insistait sur le fait que ces morts étaient dues au fait que le Hamas utilisait des « boucliers humains », malgré les rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch et d’autres groupes qui, bien que critiques à l’égard du Hamas dans un certain nombre d’autres domaines, n’ont trouvé aucune preuve pour soutenir qu’ils se sont engagés dans ce crime de guerre particulier. Menendez a également soutenu une résolution de 2009 soutenant l’attaque dévastatrice similaire d’Israël sur cette enclave palestinienne surpeuplée en utilisant un langage qui affirme effectivement que le fait que les membres d’un groupe terroriste désigné soient traités dans les hôpitaux, fréquentent des lieux de culte ou vivent dans des quartiers civils fait de tous ces lieux des cibles légitimes. Il a également coparrainé une résolution condamnant un rapport bien documenté des Nations unies élaboré par une commission composée d’éminents juristes internationaux réputés (présidée par un éminent sioniste) critiquant à la fois le Hamas et Israël pour leurs attaques contre des civils, les accusant à tort d’avoir un parti pris anti-israélien et de s’opposer au droit d’Israël à la légitime défense.

    Menendez a même signé une lettre défendant l’attaque d’Israël en 2010 contre une flottille d’aide humanitaire non armée dans laquelle 10 passagers et membres de l’équipage ont été tués et s’opposant à toute action des Nations Unies. Selon les rapports d’autopsie et une enquête des Nations unies, cinq des morts n’avaient opposé aucune résistance au raid israélien, parmi eux un citoyen usaméricain de 19 ans qui filmait simplement l’incident avant d’être abattu à bout portant à l’arrière de la tête.

    En effet, c’est sur Israël et la Palestine que les opinions d’extrême droite de Menendez sont les plus évidentes. Tout en prétendant soutenir la solution à deux États, il s’oppose à toute tentative de pression sur Israël pour mettre fin à l’occupation afin de la rendre possible. En effet, il s’est fermement opposé à toute forme d’État palestinien non soutenu par Netanyahou, qui a depuis longtemps clairement exprimé son opposition à la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël. Menendez a attaqué l’Union européenne pour son opposition à l’étiquetage des produits des colonies de Cisjordanie occupée comme étant « Made in Israel », accusant l’UE de mettre en œuvre des « mesures commerciales restrictives et illégales ». Il a été l’un des deux seuls sénateurs démocrates à voter en faveur du choix de David Friedman – un opposant à l’État palestinien qui a promu la colonisation israélienne de la Cisjordanie et insiste sur le fait que les sionistes libéraux opposés à l’occupation sont pires que les collaborateurs juifs des nazis – pour devenir ambassadeur des USA en Israël.

    En 2017, Menendez a coparrainé une résolution prenant le parti de Trump contre Obama sur la question des colonies israéliennes et a contesté le droit des Nations unies à intervenir sur les questions de droit international humanitaire dans les territoires sous occupation militaire étrangère. La même année, il a fait partie de la petite minorité de sénateurs démocrates qui ont félicité Trump pour sa décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme seule capitale d’Israël et d’y installer l’ambassade US, une décision que Biden s’est engagé à respecter. À l’époque, Menendez a également coparrainé un projet de loi qui, s’il avait été adopté, aurait fait de l’encouragement ou de la participation au boycott d’Israël ou des colonies israéliennes un crime fédéral, passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans.

    Le choix de Menendez par les Démocrates du Sénat pour diriger la commission des Affaires étrangères et servir effectivement de porte-parole de leur politique étrangère est un autre exemple de la trahison par les dirigeants du Sénat démocrate vis-à-vis de la base progressiste qui leur a donné la majorité. Cela aurait pu être l’occasion pour les Démocrates de montrer aux électeurs noirs et bruns, qui sont les principaux responsables de l’existence d’une administration et d’un Congrès démocrates, que le parti soutient les droits humains dans le Sud global. Ils ont fait le contraire.

    Avec les distractions de la pandémie COVID, de la nouvelle administration et de bien d’autres choses encore, la nomination de Menendez à ce poste critique de la politique étrangère est passée largement inaperçue des progressistes. Avec Menendez dans une position aussi puissante, nous devons être vigilants afin d’éviter de futurs désastres en matière de politique étrangère.

    Trouthout, 26 jan 2021 (Traduction: Tlaxcala)

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