Étiquette : Sénégal

  • Le Sénégal souffre de la malhonnêteté de certains intellectuels (Par Selle Diéye)

    À partir d’un mauvais postulat, on ne peut tirer une conséquence admissible. Cette maxime se vérifie aisément avec cette sortie hasardeuse de Birahim Seck qui décidément, rompt lamentablement avec les vertus cardinales qui caractérisaient ses prédécesseurs, notamment Mame Adama Guéye et Mouhamadou Mbodji qui avaient donné une image reluisante et respectable au Forum Civil au point que leur organisation qu’ils avaient fondées en 1993 fût acceptée en 2000 par Transparency International comme sa section sénégalaise. Ses illustres devanciers ne se singularisaient jamais dans des postures suspectes qui suscitaient des réactions de dépit de la part des acteurs qui leur reconnaissaient une objectivité, une légitimité et une crédibilité suffisantes pour mériter leur confiance.


    Force est de reconnaitre que la crédibilité de cette section sénégalaise de l’organisation ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux, a perdu beaucoup de point avec ce monsieur qu’elle gagnerait à surveiller de près, tant ses attitudes et positions qui ont tout l’air d’être personnelles, sont de plus en plus rejetées par les acteurs qui le récusent pratiquement comme arbitre du jeu politique ; un privilège que ces ainés avaient pourtant. Pas plus tard que ces derniers jours, nous avons entendu Cheikh Tidiane Dieye lui cracher au visage « de ne pas leur donner des leçons de morale » ; lui qui était pourtant un ancien membre du Forum Civil ; un dépit qui cache mal une colère qui semble longtemps contenue face à une arrogance flagrante de ce monsieur qui se prend pour le nombril du monde.


    La querelle qui l’oppose à monsieur Alioune Ndoye via Facebook et tweeter, est une affaire personnelle qui a été relayée par les médias. Aucun échange institutionnel n’a existé entre eux. Tout est parti d’un tweet que Birahim seck a lancé le 24 mars qui affirme que : « Une entreprise chinoise ne renonce pas aussi facilement à un marché. Le ministre de la pêche ne peut pas se limiter à évoquer une “déception”. Il nous doit des explications objectives. Une brèche qui fait 480 morts depuis 2003 n’est pas un jeu. Nous sommes dans le contractuel ».


    Quelle malhonnêteté ! Comment peut-il parler de renoncement d’une entreprise défaillante après avoir soumissionné à un appel d’offre international qui avait un cahier de charge, évalué les ouvrages nécessaires, fait une offre qui a été adjugée face à ses concurrents pour revenir ensuite dire que le montant qu’il avait proposé était insuffisant ? L’entreprise n’a pas renoncé, elle a été défaillante et le contrat a été purement et simplement résilié après constat.
    C’est ainsi qu’il convient de comprendre la réaction de l’homme qui sent un acharnement contre sa personne sur sa page Facebook : « finalement de qui est-il le porte-voix ce monsieur ? Avec une malhonnêteté évidente dans la démarche car ne se faisant aucun scrupule quand il s’agit de jouer sur les suspicions pour donner sens à sa mission. Il est clair que monsieur seck ne s’intéresse nullement à la vérité, ne se renseigne jamais avant de jongler avec le discrédit, surtout pour les dossiers les plus évidents et qui ne demandent aucune expertise pour leur compréhension ».


    Il est très facile avec des « conditionnels » de suggérer ou d’insinuer n’importe quoi. Est-ce alors la démarche transparente et objective d’une organisation sérieuse ? Cela interpelle l’organisation elle-même qui doit apprécier si elle doit se préoccuper de son image ou si elle doit recadrer son responsable, à défaut de tourner sa page.


    Les Sénégalais auraient selon lui, dans un tweet réagissant à la réaction de Alioune Ndoye, « besoin d’explications objectives sur le RENONCEMENT au marché de 7 milliards par les chinois ; pas autre chose ». Il est donc logique qu’il dise d’abord aux sénégalais qu’il leur raconte des histoires en prétendant que les chinois ont renoncé. Parce qu’il sait pertinemment que ces derniers encourent des poursuites et un bannissement définitif des marchés sénégalais. Et tout cela est en voie et le temps de chaque chose ne sera pas déterminé par Birahim Seck.


    Mais pour être cohérent et fidèle à un principe qui prétend gouverner son action, la pédagogie de l’exemple ne serait pas superflue. Et la réponse à l’interpellation de Alioune Ndoye ne serait que logique : « puisqu’il aime interpeller au nom du peuple, qu’il s’exerce au nom de ce peuple à ce simple jeu de transparence en nous disant à la solde de quel gourou est-il et les sources de ses financements ».


    Et si les état d’âme des autres le laissent de marbre, qu’il sache que cela peut naturellement être la logique de chacun. Et du moment que chacun peut s’arroger le droit de parler au nom des sénégalais même sans leur mandat, nous pouvons au moins dire à leur nom que « les sénégalais ont besoin de connaitre qui leur parle, les sources de ses financements et surtout, pourquoi il dénature les faits comme il veut, pour les présenter comme ils ne sont pas ?
    Il cherche quoi en réalité ? Faire passer l’entreprise chinoise pour une victimes de l’État du Sénégal ? Faire porter le chapeau de cette déconvenue au ministre ? À quoi rime sa sortie ? Qui est capable de lui trouver un fondement ?


    Autant de question qui me pousse à appeler le Forum Civil ainsi que Transparency International à surveiller ce gars qui semble faire de sa position un instrument de chantage et de pression. J’espère qu’il ne s’offusquera pas qu’on lui applique ses propres méthodes.

    Selle Dieye

    L’As News, 26 mars 2021

    Tags : Sénégal, Birahim Seck, Mame Adama Guéye, Mouhamadou Mbodji, Transparency International, Alioune Ndoye,

  • Un pont construit par la Chine reliera pour la première fois la Mauritanie et le Sénégal

    La Mauritanie et le Sénégal ont signé aujourd’hui au poste frontière mauritanien de Rosso un contrat avec la société chinoise Polychangda Engineering qui construira le premier pont reliant les deux pays, séparés par le fleuve Sénégal, ont indiqué à EFE des sources officielles mauritaniennes.

    Le budget du pont, qui s’élève à 87,63 millions d’euros, sera financé conjointement par la Banque européenne d’investissement, la Banque africaine de développement et l’Union européenne, ainsi que par les deux pays voisins.

    Elle sera longue de 1,48 kilomètre et large de 7,2 mètres dans les deux sens, avec une voie autoroutière de 2,4 mètres de long et un accotement de 2,1 mètres de large pour les piétons.

    La durée des travaux est estimée à 30 mois, tandis que le pont aura une durée de vie estimée à 100 ans.

    La construction de ce pont était un rêve depuis l’indépendance des deux pays, et aujourd’hui il est devenu une réalité, a déclaré le ministre mauritanien des transports, Mohamed Ahmedou, lors de la cérémonie de signature du contrat.

    Le nouveau pont, hautement symbolique, sera un lien important non seulement entre les deux pays, mais aussi entre l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb, a déclaré le ministre.

    Jusqu’à présent, la seule voie de transit sur le fleuve Sénégal entre les deux pays était le bac de Rosso, qui transporte des personnes, des véhicules et des animaux, ainsi que de petites pirogues qui ne peuvent pas transporter de véhicules.

    Le seul passage terrestre se situe en amont, et il n’est accessible qu’aux véhicules tout-terrain. Le pont changera donc le visage de la circulation dans la région.

    Mais en plus, le pont sera un lien important entre deux pays, le Sénégal et la Mauritanie, qui ont eu une histoire compliquée de suspicion mutuelle qui a explosé en 1989, quand il y a eu des massacres d’Arabes au Sénégal et d’Africains en Mauritanie, une crise qui a pris des années à surmonter. EFE

    Swissinfo, 25 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Sénégal, Rosso, pont,

  • Sénégal : Projet visant à réduire les formalités administratives sur les importations de plantes et de semences pour les entreprises locales

    L’initiative vise à renforcer la compétitivité du secteur agricole sénégalais

    Les entreprises sénégalaises qui dépendent des importations de plantes et de semences bénéficieront de processus plus simples et plus rapides pour recevoir leurs expéditions grâce à un nouveau projet co-créé par le gouvernement et le secteur privé avec le soutien de l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce.

    Le nouveau projet, annoncé aujourd’hui, numérisera les processus clés régissant les importations de plantes et de semences, allégeant le fardeau des commerçants, des agriculteurs, des distributeurs et des petites entreprises qui ont souvent attendu des jours pour que leurs dossiers soient examinés, effectuant généralement plusieurs voyages pour s’entretenir avec les fonctionnaires. de différentes agences en cours de route.

    L’objectif primordial du Sénégal est de stimuler la production agricole et d’accroître la contribution du secteur à l’économie locale. L’agriculture représente actuellement environ 10% de la production totale du Sénégal mais emploie 69% de sa main-d’œuvre.

    Les importations de plantes et de semences sont des intrants importants dans la production agricole, mais de nombreux acteurs du secteur ont eu du mal à identifier et à comprendre les formalités administratives nécessaires pour se conformer aux processus d’importation et ont ensuite perdu du temps à livrer ces registres et à les faire vérifier pendant que leurs denrées périssables attendent dans les ports. d’entrée.

    Ce nouveau projet de deux ans identifiera les processus qui devraient être automatisés et les produits végétaux qui bénéficieraient le plus d’une approche modernisée et d’un examen des cadres juridiques et réglementaires applicables. Il concevra et mettra en œuvre des solutions numériques, formera les agents des frontières à leur utilisation et informera les commerçants et autres sur le fonctionnement du nouveau système.

    Les projets de l’Alliance reposent sur la collaboration entre les secteurs public et privé tout au long de l’initiative pour identifier plus efficacement les causes profondes des barrières commerciales et mettre en œuvre des solutions qui profitent aux deux parties. Le Ministère de l’Agriculture (à travers sa Direction de la Protection des Végétaux), l’Autorité des Douanes et le Guichet Unique du Sénégal (Gaindé 2000) seront les principaux partenaires du secteur public.

    Le projet numérisera deux processus d’importation clés de produits à base de plantes et de semences sélectionnées, à savoir les oignons, les patates douces orange, les tomates cerises et les pommes de terre.

    L’Alliance s’appuiera sur des exemples et des références de projets de modernisation similaires en Afrique, analysera les données d’importation et aidera à la conception et à la mise en œuvre du nouveau système, ainsi qu’à la formation. Le projet s’appuiera sur l’expérience du secteur privé et créera une plate-forme pour la participation des entreprises agricoles locales et des associations horticoles.

    Le Sénégal verra une augmentation des recettes fiscales et un système plus efficace pour assurer la qualité des importations de plantes et de semences, tout en voyant un secteur agricole plus dynamique libéré de la bureaucratie qui pourrait freiner les petites et moyennes entreprises à développer leurs activités.

    «Ce projet est conçu pour sauver les entreprises locales autant qu’une journée entière qui aurait autrement été passée à se rendre dans les bureaux du gouvernement, à remplir les papiers et à attendre la vérification des documents à l’arrivée», a déclaré Philippe Isler, directeur de l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce. «Un groupe restreint d’entreprises contribuera également au succès du projet en fournissant des données sur leurs gains de temps afin que nous puissions suivre au mieux nos progrès au fur et à mesure, en montrant comment la collaboration entre les secteurs privé et public peut donner les meilleurs résultats en matière de facilitation des échanges.»

    Global Alliance for Trade Facilitation, 23 mars 2021

    Tags : Sénégal, agriculture, importations de plantes et de semences, 

  • Les médias sont violemment attaqués lors des manifestations au Sénégal

    Cette déclaration a été initialement publiée sur mfwa.org le 5 mars 2021.

    La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la perturbation des réseaux sociaux au Sénégal, la suspension de deux chaînes de télévision ainsi que la répression meurtrière des manifestations.

    Tout en dénonçant également les manifestants violents, qui ont attaqué d’autres médias, la MFWA demande aux autorités sénégalaises de veiller à ce que la liberté de la presse soit protégée, que les médias de tous bords soient en sécurité et indépendants dans leurs reportages.

    Dans la matinée du vendredi 5 mars 2021, les données du réseau de NetBlocks, une organisation qui surveille l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux, ont révélé une perturbation de l’internet mobile chez les grandes compagnies de téléphone Orange et Sonatel au Sénégal.

    « Les métriques montrent que Facebook, YouTube, WhatsApp et certains serveurs Telegram étaient restreints sur le principal opérateur de réseau cellulaire Orange/Sonatel en début de matinée vendredi. Les services affectés ont ensuite été restaurés à partir de 7h30 UTC », avait publié NetBlocks.

    Toutefois, la raison des perturbations observées n’a pas été déterminée, car ni les opérateurs de réseau cellulaire ni les autorités publiques n’ont publié de déclaration officielle à cet effet. Toutefois, les faits montrent qu’un nombre croissant de gouvernements sur le continent ont recours aux coupures d’Internet et au blocage des réseaux sociaux pour réprimer les manifestations antigouvernementales et restreindre l’espace civil et politique en ligne.

    Plus tôt, le 3 mars 2021, des manifestations ont éclaté à Dakar, la capitale du Sénégal, et dans plusieurs autres grandes villes du pays comme Kaolack, Saint Louis et la Casamance. Les manifestations ont persisté le 4 mars. Les protestations résultent de l’arrestation d’Ousmane Sonko, leader du parti politique d’opposition Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité́, (Pastef-Patriotes), député à l’Assemblée nationale et troisième aux élections présidentielles de 2019.

    Alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre à une plainte pour viol, Ousmane Sonko avait été arrêté pour « trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ».

    Au moins deux personnes ont été tuées par les forces anti-émeutes lors de la répression violente des manifestations contre l’arrestation de Sonko. La police et la gendarmerie ont utilisé des matraques, des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour disperser les manifestants. Cheikh Ibrahima Coly et Cheikh Diop, âgés respectivement de 20 et 17 ans, ont succombé à des blessures par balle.

    D’autres manifestants ont été arrêtés, plusieurs autres ont été blessés et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Les autorités n’ont pas encore publié de chiffres officiels sur les arrestations et le bilan de la répression des forces de l’ordre.

    Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, avait justifié l’arrestation d’Ousmane Sonko en invoquant l’interdiction de rassemblement prononcée en raison du Covid-19 et un plan de circulation mis en place par les autorités.

    Par ailleurs, le 4 mars 2021, le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a suspendu pour trois jours deux chaînes de télévision privées, WALF TV et SEN TV, pour avoir diffusé en boucle des images violentes.

    Ces deux médias, considérés comme proches de l’opposition, sont accusés par le CNRA d’attiser la violence. Cependant, outre la 2STV, le CNRA avait mis en garde deux autres chaînes privées contre la diffusion de contenus qui « promeuvent explicitement ou implicitement la violence », incitent à des troubles de l’ordre public, ou « sont susceptibles de constituer une menace pour la stabilité nationale ou la cohésion sociale ».

    Des médias considérés comme proches des autorités ont également été pris pour cible par des manifestants en colère. Le média public Soleil et deux autres médias privés, RFM et Dakaractu, ont été visés par les manifestants.

    Tout en condamnant la perturbation des réseaux sociaux au Sénégal, la suspension des deux chaînes de télévision ainsi que les attaques des manifestants contre d’autres médias, la MFWA demande aux autorités d’enquêter sur la répression meurtrière des forces de l’ordre et de punir les auteurs de ces actes.

    L’organisation appelle également les partis politiques à sensibiliser leurs partisans à la nécessité de manifester pacifiquement, ce qui est essentiel pour toute démocratie, et au respect de la presse et des droits des journalistes à faire leur travail d’information du public. Alors que le Sénégal est considéré comme un modèle de démocratie dans la sous-région, sanctionner les médias sous le prétexte de la « sécurité de l’Etat » ou les attaquer pour leur supposée partialité politique ne promet rien de bon pour la crédibilité des libertés civiles et politiques. Ces attaques remettent en question la culture démocratique que le pays a acquise. La violation de ces valeurs démocratiques, ainsi que de la liberté d’expression et de la presse, constitue un dangereux précédent pour le pays et l’Afrique de l’Ouest. Cela pourrait en outre galvaniser d’autres pays qui ne sont pas encore complètement débarrassés des vestiges d’un régime autoritaire.

    Par conséquent, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest exhorte les autorités publiques, les forces de l’ordre et les partis politiques d’opposition à prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions politiques.

    The post Media under intense attack during protests in Senegal appeared first on IFEX.

    Source : FEED MEDIA

    Human Rights Network for Journalists-Uganda, 23 mars 2021

    Tags : Sénégal, Presse, journalistes, manifestations, répression,

  • Sénégal: les journalistes pris entre les feux du pouvoir et de l’opposition

    Les journalistes exerçant au Sénégal disent avoir rarement connu autant de tentatives d’intimidation que depuis le début de l’affaire Sonko et les troubles qu’elle a déclenchés.

    Les défenseurs de la presse ont dénoncé les atteintes commises selon eux par le pouvoir pour contenir la contestation. Mais la pression est aussi venue de l’autre bord, celui des sympathisants d’Ousmane Sonko, surtout après la diffusion d’une interview de celle qui l’accuse de l’avoir violée à plusieurs reprises, rapporte la profession.

    Mamadou Cissé, journaliste de la chaîne Leral, raconte qu’après la diffusion de cette interview, il a « reçu des insultes et des menaces de mort à partir de numéros sénégalais et européens ». « Leurs auteurs nous accusent d’être des vendus et la honte du peuple », assure-t-il.

    La presse est le réceptacle des passions qu’a déchaînées la plainte déposée début février par une jeune masseuse d’un salon de beauté de Dakar contre Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall.

    M. Sonko, 46 ans, réfute catégoriquement les accusations de la masseuse et dénonce un « complot » ourdi pour l’écarter de la présidentielle de 2024.

    L’affaire, à la confluence de la politique, du sexe et de la justice, a enflammé les esprits, dans un contexte d’exaspération face aux restrictions justifiées par la pandémie de Covid-19.

    L’arrestation de M. Sonko le 3 mars a provoqué des émeutes telles que le Sénégal n’en avait pas connu depuis des années. La presse a rapporté au plus près les heurts entre jeunes et policiers dans la rue. Trop près, au goût des autorités.

    – « Corrompus » –

    Le Sénégal occupe une honorable 47e place sur 180 au classement mondial de Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse.

    Le préfet de Dakar a pourtant été enregistré ordonnant à ses troupes de disperser au gaz lacrymogène les journalistes en même temps que les manifestants sur le chemin du tribunal emprunté par M. Sonko. Son souci, dit-il, était de libérer la voie publique.

    Le gendarme de l’audiovisuel a suspendu pendant trois jours le signal de deux télévisions privées jugées coupables d’avoir diffusé « en boucle des images de violence ». Et les réseaux sociaux ont rapporté des perturbations sur internet évoquant celles observées dans de nombreux pays à l’initiative des gouvernants en période de crise.

    En retour, des manifestants ont attaqué dans la capitale les sièges de la radio et du quotidien du Groupe Futurs médias (GFM) du chanteur Youssou Ndour et du quotidien Le Soleil, considérés comme proches du gouvernement.

    Après plusieurs jours de confrontation, le pouvoir et la société civile se sont employés à la désescalade.

    Mais les ardeurs se sont à nouveau excitées la semaine passée quand la masseuse, Adji Sarr, âgée d’une vingtaine d’années, est sortie de son silence pour accorder un entretien à quelques médias et y déclarer qu’elle était enceinte des oeuvres de M. Sonko.

    « On a reçu beaucoup de menaces de morts et d’insultes sur les réseaux sociaux. Ils nous accusent d’être corrompus et de ne pas épouser la thèse du complot » qui viserait M. Sonko, affirme Mamadou Diouf, journaliste au site d’informations Dakaractu.

    – L’appel de Sonko –

    Pour protéger ses journalistes, Dakaractu a renforcé la sécurité de ses locaux et ne signe plus les papiers publiés sur le site, dit-il.

    De telles intimidations de la part d’un parti d’opposition ou de ses sympathisants est « une première », dit le journaliste Issa Sall, grande figure de la presse sénégalaise. « Avant, les menaces étaient plus subtiles ou, mieux: c’était de la diatribe d’intellectuels », dit-il.

    Au-delà de la presse, l’affaire a causé ce que le défenseur reconnu des droits humains Alioune Tine qualifie de « grand malaise », face à l’éventualité que le corps de la femme soit instrumentalisé à des fins politiques ou au contraire qu’une plainte pour viols puisse ne pas être instruite. Dans un climat envenimé, différents interlocuteurs avouent à l’AFP leur réticence à s’exprimer ouvertement sur l’affaire.

    En visite vendredi dans des locaux du groupe de Youssou Ndour, Ousmane Sonko s’est démarqué d’une telle violence et en a appelé les auteurs à laisser la presse « exercer librement son travail ».

    « Ce sont des pratiques que nous dénonçons. Les groupes de presse ne peuvent pas être nos adversaires », a-t-il dit.

    TV5 Monde, 24 mars 2021

    Tags : Sénégal, presse, journaliste, répression,

  • Sénégal : Trafic de drogue : Massoukha Mbengue arrêté au Maroc, ses 2 complices à Dakar…

    ParMaimouna SANÉ

    Présumé trafiquant de drogue, le jeune sénégalais Massoukha Mbengue a été arrêté par la police marocaine. Il avait été accusé par Fatou Kiné Ndiaye, étudiante sénégalaise au Maroc, de lui avoir remis de la drogue.

    Le jeune trafiquant arrêté au Maroc

    C’est à l’aéroport Mouhamed V que la jeune étudiante « Gp » a été arrêtée, alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Dakar. C’est le consulat du Maroc au Sénégal qui a mis en branle ses agents pour permettre aux policiers marocains de mettre la main sur le trafiquant Massoukha Mbengue à Agadir (Maroc).

    Ses complices tombent à Dakar

    Deux autres personnes également impliquées dans cette histoire, notamment celle qui devait recevoir le colis à Dakar, ont été arrêtées par la police sénégalaise, selon le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Moïse Sarr.

    Les faits

    Pour rappel, tout est parti lorsque Fatou Kiné Ndiaye, étudiante de 22 ans au Maroc, a fait une annonce qu’elle fera un GP (Gratuité partielle, nom donné aux personnes qui convoient des colis pendant leurs voyages), la veille de son voyage au Sénégal pour des vacances. Le mis en cause saute sur l’occasion pour qu’elle lui transporte des paires de chaussures qui contenaient en réalité de la drogue. La jeune femme sera arrêtée au cours des contrôles à l’aéroport de Casablanca. L’affaire déclenche une grande polémique et la traque du trafiquant est alors lancée, notamment sur les réseaux sociaux.

    Senego, 24 mars 2021

    Tags : Sénégal, Maroc, haschich, cannabis, Massoukha Mbengue, Fatou Kiné Ndiaye,

  • SENEGAL : Le machiavélisme à la sauce Madiambal Diagne

    PAR ALPHONSE DIALEING DIEDHIOU

    Archarnement du pouvoir à diaboliser l’opposant Ousmane Sonko et incapacité du régime de Macky à entendre le message des sénégalais.

    Analyser la sortie, ce lundi 22 mars 2021, de l’article intitulé « Le prix de l’honneur d’un fils de Casamance », uniquement sous l’angle de la malhonnêteté intellectuelle de son auteur, c’est sous-estimer le niveau d’aveuglement des proches de Macky Sall à la suite des derniers évènements qui ont secoués le pays. Puisque la malhonnêteté intellectuelle se définit comme « l’utilisation déloyale ou pernicieuse d’arguments en vue d’une orientation particulière de la pensée », le contenu de l’article de Mr Madiambal Diagne dépasse le seul souci de tromper les sénégalais. Dans ce ramassis de mensonges, Il y a une volonté manifeste d’opposer les Sénégalais, de les dresser les uns contre les autres. Aucune bassesse n’est de trop, semble-t-il, pour discréditer ou disqualifier l’opposant Ousmane Sonko.

    Dans son article, Madiambal Diagne cite Henri Guaino, ancien conseiller de Sarkozy, qu’il qualifie d’éminent. Pour rappel, c’est ce Henri Guaino qui a écrit le fameux discours de Dakar, dans lequel l’ancien président Français affirmait que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire. Le simple fait de citer ce personnage dans ce contexte en dit long sur qui est vraiment ce Madiambal Diagne. Espérons qu’il ne souffre pas du même syndrome que Henri Guaino, celui du « raciste qui s’ignore ».

    Pour qui vous prenez-vous Mr Diagne !

    Vous affirmez que le Président Sonko a demandé et obtenu un bouclier communautaire lors des manifestations populaires de début mars 2021. Et puisque vous n’avez pas de limites dans vos fantasmes machiavéliques vous affirmez que c’est le MFDC qui est venu en masse dans la capitale pour provoquer pillages et assassinats. Rien que pour ça, le procureur de la république devrait s’autosaisir et vous entendre. En attendant, expliquez-nous comment des gens qui sont censé faire bouclier pour Sonko se retournent contre les manifestants pro-Sonko et même leur tirer dessus ? Respectez les Sénégalais !

    Vous affirmez aussi que «les commerces, domiciles et biens saccagés dans la région naturelle de Casamance durant les chaudes journées de manifestations pour la libération d’Ousmane Sonko ont été ceux des personnes dites «Nordistes». Encore un autre fantasme issu de votre imagination débordante mais vous êtes trop insignifiant pour semer le trouble sur les rapports cordiaux qui existent entre les ethnies qui vivent au sud du Sénégal. La Casamance c’est le Sénégal en miniature, n’en déplaise à certains.

    Pourquoi l’idée que les Sénégalais portent Ousmane Sonko dans leur coeur vous est-il si insupportable ? Vos yeux, vos oreilles et vos cœurs sont fermés à cette réalité criante. Mais rassurez-vous, si les

    Sénégalais portent le Président Ousmane Sonko dans leur coeur ce n’est pas à cause de ses origines géographiques ni ethniques, mais bien parce qu’ils se retrouvent dans le projet politique qu’il incarne.



    A ceux qui comme moi sont originaires de la Casamance et qui souffrent d’être systématiquement réduit à la question du conflit casamancais, je demande de ne pas se laisser distraire. Le genre de discours tenu par Madiambal Diagne n’a pour but que de vous réduire à deux choix possibles :

    se replier sur vous-mêmes
    Ou renier vos origines
    Le bon choix c’est celui d’assumer de façon décomplexée son attachement à son terroir et à répondre en même temps présent au rendez-vous de la république pour bâtir avec nos concitoyens un avenir meilleur pour le pays.

    Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre !

    Les propos tenus par le ministre de la justice Malick Sall ce week-end lors d’un meeting politique à Matam procède du même aveuglement. Bien que l’argument terroriste ait été déjà brandi par le passé pour diaboliser le leader du Pastef, la violence des mots et images utilisés a choqué plus d’un. D’autre part, le ton va-t-en guerre du communiqué de la coalition BBY après la conférence des leaders du 19 mars, montre que le message adressé par peuple lors des manifestations n’est pas entendu pour le gouvernement. Les éléments ci-dessus ainsi que les déclarations de la ministre des Affaires étrangères et avant elle celle du ministre de l’Intérieur montrent que le pouvoir est incapable de la moindre remise en question, peut-être à cause de la haine viscérale qu’il nourrit à l’encontre de Ousmane Sonko

    Le pouvoir ne cherche même plus à regagner la confiance des Sénégalais, il reste omnibulés par l’opposant Ousmane Sonko, à tel enseigne que l’amateurisme dont des membres du régime ont fait preuve dans la mise en œuvre du scenario de l’affaire dite Sonko vs Adji Sarr ne les choque même pas.

    Que les observateurs nationaux et internationaux de la vie politique au Sénégal ne s’étonnent pas d’une nouvelle affaire Sonko dans les prochaines semaines/mois à venir. Macky Sall et son régime assumera seul les conséquences d’une énième tentative de liquidation politique.

    Médiapart, 23 mars 2021

    Tags : Sénégal, Macky Sall, Ousmane Sonko,

  • Au Sénégal, la jeunesse de Saint-Louis est sans horizon

    Par : Théa Ollivier

    Les manifestations et les émeutes qui ont secoué le Sénégal, au début du mois de mars, n’étaient pas seulement concentrées à Dakar. Elles avaient éclaté suite à l’affaire Ousmane Sonko, le leader du parti d’opposition les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), qui est inculpé de viol et de menaces de mort. D’autres régions se sont mobilisées, et pour « défendre la démocratie », comme à Saint-Louis, au nord du pays, une ville particulièrement touchée par le chômage des jeunes qui est aussi le point de départ de l’émigration irrégulière.

    Le quartier populaire de Pikine est encore meurtri par le décès de plusieurs dizaines de jeunes candidats à l’émigration clandestine qui voulaient rejoindre l’Europe en octobre dernier. Papis Lam, enseignant de 35 ans, est aujourd’hui le seul à avoir un salaire fixe pour faire vivre toute sa famille. « J’ai perdu deux frères en mer. Ils voulaient chercher du travail. On vit le pire, nous dit Papis Lam. Dans une famille, on a une seule personne qui est salariée. Tous les autres se débrouillent, avec des difficultés pour l’alimentation et le loyer. »

    Ibrahima est étudiant en géographie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. À l’âge de 21 ans, il a participé pour la première fois à plusieurs manifestations suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko début mars. Il dit avoir été porté par un sentiment d’injustice : « Au départ, c’était seulement un soutien à Sonko, mais après les manifestations ont dégénéré, parce que ça a dépassé la personne de Sonko. Il y avait une sorte de frustration, par rapport à ce que fait le régime actuel. Tu étudies quatre ans et après tu peines à trouver un boulot ».

    Manque d’emploi pour les jeunes, absence d’un tissu industriel et d’infrastructures ; c’est le constat de Diarra Sow, membre du bureau de Pastef de Saint-Louis. Dans la ligne du Mouvement national de défense de la démocratie, le M2D, elle exige que se tiennent les élections locales en 2021, dans l’espoir d’une alternance à la mairie. « Il y a des enjeux énormes, par rapport aux différents problèmes dont souffrent les jeunes. Ce sont des problèmes socio-économiques, de chômage, d’employabilité ou de santé. Donc, il est de notre devoir de pouvoir occuper ces différents postes-là, afin de venir en aide à notre population », soutient Diarra Sow.

    À Saint-Louis, les piliers de l’économie sont la pêche et le tourisme. Deux secteurs en difficulté face à la raréfaction du poisson et à la pandémie de coronavirus avec la fermeture d’hôtels et de restaurants, explique Papa Ibrahima Faye, conseiller municipal et membre du parti présidentiel, APR Alliance pour la République. « Il y a une crispation, une colère, un mal vivre des jeunes avec les activités dans le monde informel. À nos jeunes de trouver des capacités de résilience, en se formant dans d’autres métiers, parce qu’on ne peut pas se dire que forcément c’est la pêche qui doit nous guider. Il faut qu’il y ait une diversification », affirme l’élu municipal.

    Si la mairie n’a pas toujours le budget pour répondre à ces enjeux, le plaidoyer auprès de l’État est fait pour que soient développées des infrastructures, assure Papa Ibrahima Faye.

    RFI, 24 mars 2021

    Tags : Sénégal, Saint-Louis, Ndar, jeunesse,



  • Trafic de drogue : Le Consulat du Maroc au Sénégal met fin à la cavale de Massoukha Mbengue

    Depuis cette histoire, le consulat du Maroc au Sénégal a mis en branle ses agents pour mettre la main sur le trafiquant. Il vient d’être arrêter par le consulat du Sénégal et remis aux policiers Marocains.

    Il a été à Aghadir (Maroc).Pour rappel Massoukha Mbengue avait remis un colis contenant de la drogue à une étudiante âgée de 22 ans qui quittait Casablanca pour Dakar. Fatou Kiné Ndiaye est en garde à vue. Nous y reviendrons!

    Depuis cette histoire, le consulat du Maroc au Sénégal a mis en branle ses agents pour mettre la main sur le trafiquant. Il vient d’être arrêter par le consulat du Sénégal et remis aux policiers Maroc;

    Leral.net, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Sénégal, trafic de drogue,

  • Derrière la répression au Sénégal, la marque de l’impérialisme français

    Alors que la population sénégalaise souffre d’une intense répression politique, une enquête parue dans StreetPress revient sur la provenance de cet armement. Fruit d’entreprises françaises largement soutenues par l’Etat français, l’armement de la police sénégalaise cache mal la marque de l’impérialisme français.

    Depuis le 3 mars, des milliers de sénégalais sont sortis dans la rue contre le gouvernement pour demander la libération de Ousmane Sonko, opposant politique. Dans un pays où la population souffre gravement du chômage et de la pauvreté, la colère s’est rapidement portée contre les signes de l’impérialisme français, en grande partie responsable de leurs conditions. Aussi les manifestants s’en sont pris aux enseignes Auchan, lesquelles ont remplacé les boutiques locales, mettant à la porte les petits commerçants et licenciant massivement leurs employés. Mais face à l’intense répression qu’ils ont subi, au point qu’Amnesty International juge la situation particulièrement préoccupante, la population sénégalaise a justement dénoncé la provenance française de l’armement des forces de répression. Signe de l’implication de la France pour soutenir le régime de Macky Sall, elle est la marque d’un impérialisme français omniprésent au Sénégal, comme dans le reste de l’Afrique de l’Ouest.

    Une répression made in France

    Une enquête de StreetPress revient sur le détail de ces armes, leur provenance, et les entreprises qui les fabriquent. On y retrouve une grande partie des armes que l’Etat français a utilisé en France pour réprimer les manifestants : des grenades lacrymogènes et des lances-grenades notamment.

    Certains équipements sont encore plus perfectionnés : en France l’entreprise Alsetex vend des modèles « cougars », des lances-grenades très utilisés au moment des Gilets Jaunes et responsables de nombreuses mutilations, comme lors du 16 novembre 2019, où un gilet jaune a perdu son oeil par un tir tendu, Place d’Italie à Paris. Au Sénégal, elle permet aux forces de répression de disposer d’un Cougar 12, une arme très impressionnante qui permet de lancer 12 grenades simultanément. Ce dernier modèle avait été également été aperçu au Liban, lors de la répression d’émeutes au début de l’année 2020

    Au Sénégal comme au Liban, deux pays sous l’influence des intérêts impérialistes français, il y a une constante : la provenance des armes ainsi que le zèle de l’Etat et des entreprises françaises pour leur fournir.

    En plus de l’entreprise Arquus, qui vend donc le Cougar 12, on trouve aussi Nobel sport et SAPL , entreprises françaises qui ont vendu des balles en caoutchouc de calibre 12 à la police sénégalaise. Street Press, qui révèle cette utilisation en s’appuyant sur des images transmises par le photographe Thibaut Piel et le journaliste Tom Becques, explique avoir identifié des douilles comparables à celles tirées en forêt par des chasseurs. Ces dernières semaines, elles ont été utilisées pour viser à la tête des manifestants, et ont par exemple blessé une jeune fille de 14 ans.

    La France au Sénégal : armer un régime aux ordres de l’impérialisme français

    Pour soutenir la répression intense que subit la population sénégalaise, ces entreprises peuvent compter sur le soutien de l’Etat français. Alors que Macky Sall est un relai efficace des intérêts français dans la région, la France a pu, grâce à la politique d’endettement du président, faire profiter ses grandes entreprises, elle a donc tout intérêt à le maintenir au pouvoir.

    Au Sénégal presque toutes les activités économiques sont gérées par des entreprises françaises : on y compte plus de 250 sociétés tricolores qui génèrent 2 000 milliards de francs CFA de chiffres d’affaires , soit 3 milliards d’euros, comme l’a confirmé au début de février Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal, sur une radio sénégalaise.

    Alors que le gouvernement sénégalais a opté pour une politique d’endettement, la France y gagne sur tous les tableaux. A titre d’exemple : le Sénégal s’endette auprès d’elle à hauteur de 230 millions d’euros pour financer un projet de train reliant l’aéroport Blaise-Diagne, à la capitale Dakar, il fait appel pour construire cette ligne à Alstom et à la SNCF.

    Avec un client comme le Sénégal de Macy Sall, la France a tout intérêt à maintenir la stabilité du régime, et avec lui, les intérêts de ses multinationales, en équipant la police locale.

    Ce même constat s’étend à toute la région d’Afrique de l’Ouest : en 2009, on apprenait que la formation des forces de police et des gendarmerie africaines coûtait environ 18 millions d’euros par an à l’Hexagone.

    La formation des policiers africains par l’Etat français, s’accompagne de l’appui direct du gouvernement aux entreprises qui vendent des armes.

    Déjà bien renfloués par le gouvernement Macron pour réprimer les manifestants grâce à une commande de 2 millions d’euros à Alsetex pour 450 « super flash-balls » et 1280 LBD 40., les leaders du secteur que sont Asletex, Arquus et Nobel Sport peuvent compter sur le volontarisme de Jean Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères depuis 2017, après avoir occupé le poste de ministre de la défense sous le quinquennat Hollande.

    Grace à lui, la France a pu devenir le 2e vendeur d’armes au monde, proposant aussi bien des blindés militaires au Cameroun, utilisés par une unité d’élite accusée d’assassinat arbitraires et de tortures, des avions de chasses Rafales vendus à l’Égypte en 2015, après que le gouvernement ait réalisé le plus grand massacre en zone urbaine des trente dernières années, ou encore des navires de combat qui participent au blocus maritime qui touche le Yémen, comme le révélait il y a quelques mois une enquête du média Disclosure.

    Cette promotion des armes françaises dans les régimes autoritaires aux quatre coins du globe, est permise par le travail d’accompagnement du gouvernement, mais parfois c’est lui qui impulse directement les projets de développement de l’industrie de l’armement.

    Ainsi le groupe Nobel sport, le même dont on retrouve ses balles calibre 12 au Sénégal, a pu par exemple bénéficier de l’appui direct du ministre pour relancer sa production de poudre destinée à des armes de guerre, tandis qu’il se concentrait auparavant seulement sur les armes de chasse.

    La défense de l’industrie militaire française comme le soutien aux régimes alliés des intérêts français : la France forme des policiers et vend des armes aux forces de répressions sénégalaises pour empêcher la population de se lever contre les intérêts de Total, de Auchan et de Alstom, responsables de la pauvreté et de l’endettement de leur pays. Face à cette situation et pour soutenir la mobilisation du peuple Sénégalais, il est urgent se battre contre l’impérialisme français, contre Arquus, Alsetex, Nobel Sport, et toutes ces entreprises de l’armement qui servent à réprimer, au Sénégal comme en France.

    Révolution Permanente, 19 mars 2021

    Tags : Sénégal, France, impérialisme,