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  • l’Imam Iquioussen, ou la fuite dans les idées

    l’Imam Iquioussen, ou la fuite dans les idées

    Hassan Iquioussen, France, Maroc, expulsion, Frères Musulmans, Islam, séparatisme,

    Dans une ordonnance du 30 août 2022, le juge des référés du Conseil d’État, pour une fois réuni en formation collégiale, annule la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu l’expulsion de l’imam Iquioussen. L’affaire fait beaucoup de bruit, en raison de la personnalité très controversée d’un imam qui n’hésite pas à tenir des propos violemment discriminatoires et qui est actuellement en fuite. La médiatisation est d’ailleurs accrue par le ministre de l’Intérieur lui-même, enclin à une communication souvent un peu intempestive.

    Sur le plan juridique toutefois, la décision du 30 août 2022 n’est guère surprenante. Il est vrai que le Conseil d’État annule l’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Paris, mais ce dernier est coutumier des « jurisprudences de combat », celles destinées à témoigner d’affirmer le droit tel qu’il devrait être, en sachant parfaitement que le Conseil d’État va ensuite énoncer le droit tel qu’il est.

    En matière d’expulsion, le droit est d’ailleurs relativement souple, car la situation de l’étranger est appréciée dans sa globalité. La décision d’expulsion est prise au regard à la fois de l’effectivité de la menace pour l’ordre public que représente la présence de l’étranger sur le territoire et des conséquences sur sa vie familiale qu’entraine la mesure d’éloignement. Ces différents critères s’articulent de manière relativement variable, sous le contrôle du juge administratif, qui, lui aussi, adopte une jurisprudence impressionniste.

    Le droit de mener une vie familiale normale

    Le tribunal administratif de Paris, dans son ordonnance suspendant l’expulsion de l’imam, s’est essentiellement appuyé sur l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme qui garantit le droit de mener une vie familiale normale. Il est exact que, dans une jurisprudence ancienne Moustaquim c. Belgique du 18 février 1991, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) considérait déjà que l’expulsion d’une personne dont les attaches familiales et culturelles sont exclusivement dans le pays d’accueil portait une atteinte excessive à sa vie familiale. Le Conseil d’État avait immédiatement appliqué cette jurisprudence dans un arrêt Belgacem du 19 avril 1991, sanctionnant l’expulsion d’un Algérien immigré « de la seconde génération », qui n’avait aucun lien avec son pays d’origine.

    Pour le tribunal administratif de Paris, l’imam Iquioussen était dans une situation identique. Né à Denain en 1964, de nationalité marocaine, il bénéficiait d’une carte de résident depuis 1982, titre de séjour constamment renouvelé jusqu’à sa dernière date d’expiration, en juin 2022. Pour le tribunal administratif, les liens de l’intéressé avec son pays d’origine étaient fort ténus, se limitant finalement au fait qu’il avait toujours refusé de prendre la nationalité française.

    Mais ce n’est pas si simple, car la jurisprudence européenne a beaucoup évolué depuis la jurisprudence Moustaquim. Dans l’affaire Levakovic c. Danemark du 23 octobre 2018, la CEDH ne voit pas d’atteinte à la vie privée dans le cas d’un immigré condamné pour des infractions graves à l’âge adulte, qui n’avait ni enfants ni famille à charge, et qui avait constamment démontré son refus de se soumettre à la loi.

    D’une manière générale, la Cour laisse une large marge d’appréciation aux États, dès lors que les juges internes ont examiné les faits avec soin, en toute indépendance et impartialité. Dans ce cas, la Cour se borne à s’assurer qu’il n’y a pas de « raisons sérieuses » de déroger à ce principe, les juges internes étant parvenus à des conclusions « ni arbitraires, ni déraisonnables », formule employée dans l’arrêt Kemal Hamesevic c. Danemark du 16 mai 2017.

    Le juge des référés du Conseil d’État applique donc cette jurisprudence récente. Il observe que l’intéressé n’a jamais demandé la nationalité française et qu’il n’a plus la charge de ses cinq enfants, tous majeurs. Quant à son épouse, elle est également de nationalité marocaine, ce qui signifie qu’il pourrait mener une vie familiale normale dans le pays dont il est le ressortissant.

    L’ordre public

    La décision d’expulsion de l’imam a pour fondement l’article L 631-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers. Il interdit certes l’expulsion des étrangers résidant en France depuis l’âge de treize ans, ce qui est le cas de l’imam, mais il pose une exception « en cas de comportements de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat, ou liés à des activités à caractère terroriste, ou constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes ».

    Contrairement à ce qu’affirment les défendeurs de l’imam, l’absence de condamnation pénale est sans influence sur une décision d’expulsion fondée sur l’article L 631-3. Le Conseil d’État, dans un arrêt du 4 octobre 2004 ministre de l’Intérieur c. Bouziane, admet ainsi l’expulsion de l’imam de Vénissieux, en l’absence de toute condamnation, en raison de son appartenance à la mouvance salafiste, avérée par des notes des services de renseignement.

    Le juge des référés du tribunal administratif de Paris avait estimé, un peu hâtivement, que l’imam Iquioussen avait certes tenu des propos antisémites, mais c’était en 2004, et d’ailleurs il s’en était excusé. Celui du Conseil d’État pousse un peu plus loin l’étude du dossier. Il constate que l’imam s’est en effet excusé, à la suite d’un scandale provoqué par l’un de ses discours en 2004. Mais il résulte de l’instruction que d’autres propos antisémites ont ensuite été tenus dans des interventions toujours disponibles sur internet. L’imam n’a d’ailleurs jamais fait aucune démarche pour obtenir le retrait de ces vidéos.

    La discrimination à l’égard des femmes

    Le plus intéressant dans la décision est sans doute la référence claire à la discrimination envers les femmes, considérée comme entrant dans le champ de l’article L 631-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers. La provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes peut donc s’appliquer aux femmes.

    Le juge des référés du Conseil d’État fait observer que l’imam a toujours théorisé « la soumission de la femme à l’homme », refusant notamment que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Il y a donc une atteinte délibérée au principe d’égalité, et l’imam a mis en ligne de nombreuses interventions en ce sens, les dernières datant de 2021.

    On ne peut que se réjouir que le juge des référés du Conseil d’État intègre ainsi l’atteinte aux droits des femmes parmi les motifs justifiant une expulsion pour des motifs d’ordre public. De toute évidence, cette intégration des droits des femmes dans l’ordre public est porteuse d’intéressantes potentialités en matière jurisprudentielle. On peut aussi regretter, évidemment, de voir la Ligue des droits de l’homme soutenir le recours de l’imam et admettre donc, au moins implicitement, que la soumission des femmes constitue une idéologie acceptable.

    En tout cas, les soutiens de l’imam vont devoir réviser quelque peu leurs éléments de langage. Ce bon père de famille, jamais condamné et parfaitement respectueux des lois, est aujourd’hui en fuite. Or, aux termes de l’article L 849-9 de ce même code sur l’entrée et le séjour des étrangers : « Est puni de trois ans d’emprisonnement le fait, pour un étranger, de se soustraire ou de tenter de se soustraire à l’exécution d’une (…) décision d’expulsion ». Il faudra attendre qu’on le rattrape pour savoir s’il sera poursuivi sur ce fondement, ou immédiatement expulsé.

    Sur l’expulsion des étrangers : Chapitre 5, section 2, § 2, B du manuel de libertés publiques sur internet

    Source

    #Iquioussen #Maroc #Imam #Islam #Frères_musulmans #Expulsion

  • France: La prison attend l’imam Iquioussen au Maroc

    France: La prison attend l’imam Iquioussen au Maroc

    Maroc, France, Hassan Iquioussen, Islam, séparatisme, expulsion,

    L’imam marocain Hassan Iquioussen qui doit être expulsé vers le Maroc est toujours en fuite ce mercredi 31 août au matin.

    Le Conseil d’Etat français a donné son feu vert a l’expulsion de l’imam marocain, dont le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les « discours séparatistes ».

    L’imam Hassan Iquioussen est en fuite et a été inscrit au fichier des personnes recherchées, a rapporté mardi 30 août 2022, tard dans la soirée, une source proche du dossier a l’Agence France-Presse.

    Plus tôt dans la journée, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert a l’expulsion de l’imam marocain. Après la décision du Conseil d’Etat, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur afin de l’interpeller pour l’expulser vers le Maroc, mais, ils ne l’ont pas trouvé.

    Hassan Iquioussen pourrait se trouver en Belgique, a rapporté Ouest France citant une source de l’AFP.

    Dans un tweet publié juste avant le communiqué du Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur a qualifié cette décision de « grande victoire pour la République ».

    Sur Twitter, l’avocate de l’imam a estimé que la décision du Conseil d’Etat symbolisait « un Etat de droit affaibli » et a déploré « un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire ». « Le combat judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris sera amené a se pencher sur le fond du dossier prochainement et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)», a-t-elle ajouté.

    Selon un intervenant sur la chaîne française LCI, lquioussen ne veut pas être expulsé au Maroc parce qu’il redoute la prison en raison de ses écrits critiques sur le régime marocain.

    #Maroc #France #Iquioussen #Islam #Séparatisme

  • La détention de Ferhat Mehenni coïncide avec la signature de l’accord d’extradition entre la France et l’Algérie

    La nouvelle de la mise en garde-à-vue dans un commissariat parisien de Ferhat Mehenni, le dirigeant du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) coïncide avec deux événements d’une grande importance pour l’Algérie :

    -La signature de l’accord sur l’extradition entre Alger et Paris

    – La décision du gouvernement algérien d’inscrire le MAK et la mouvance Rachad dans la liste d’organisations terroristes

    Aucune information n’a été donnée au sujet de son arrestation à la Prefecture de Police du 17ème Arrondissement, mais il est for probable qu’elle soit liée aux deux événements précités.

    Etiquettes : Algérie, MAK, Ferhat Mehenni, Rachad, terrorisme, séparatisme,

  • Les mercenaires de la politique accusent l’Algérie d’«état colonial»

    Ce triumvirat sioniste ne cache pas sa solidarité avec l’entité raciste et occupante de la Palestine. On comprend pourquoi le qualificatif de l’«Etat colonial» est entretenu par ses affidés sur les réseaux sociaux et la Toile en général.

    Nous assistons à une situation schizophrénique ces derniers temps. La politique est devenue synonyme de lâcheté et de mercenariat des plus éhontés. Une cohorte de vendus qui essaye de faire avaler les couleuvres aux Algériens et aux Algériennes quant à la nature de la question palestinienne en recourant à un jeu d’opportunisme et de lâcheté très perfide et très pernicieux.

    Les sionistes bien de chez-nous et leur prolongement à l’extérieur osent user du vocable de «l’Etat colonial» à l’adresse de l’Algérie. Cette outrecuidance frénétique est vêtue d’une sémantique et d’une allégorie qui torpillent l’essence même et la genèse de l’Algérie en tant que pays libéré du joug colonial et des affres d’une domination des plus abominables. Le comble de l’ironie c’est que ceux qui usent de ce qualificatif obscène et sournois sont les valets et les supplétifs du néocolonialisme et de l’impérialisme. Ils font, tambour battant, l’affaire des puissances étrangères qui visent la domination et la mainmise sur les richesses des Etats souverains et farouches défenseurs de leur indépendance chèrement acquise.

    Ceux qui décrivent l’Algérie comme «Etat colonial» sont dans une logique néocolonialiste en servant les agendas de leurs mentors de l’étranger. Ils ne daignent aucunement les dénoncer ou les tancer quant à leur attitude hégémonique et coloniale dans les pays de l’Afrique, Moyen-Orient et l’Amérique latine. Ils sont leurs sbires et leurs ouailles dans la perspective de paver la voie à leurs forces coloniales dans le but de semer le chaos et provoquer la dislocation dans les pays qui défendent bec et ongles leur souveraineté et les causes justes dans le cadre des principes universels adoptés par la majorité des humains et les pays de ce monde en ébullition et convulsion.

    Le massacre que subit la Palestine dans une ambiance de complicité ahurissante de la communauté internationale et l’Union européenne, a démasqué les ennemis de l’Algérie qui de l’intérieur, qui de l’extérieur. Le paradoxe c’est que les trois variantes censées être inconciliables et hétéroclites sur le plan politique et idéologique, pour ne pas dire doctrinal, font recours à ce «vocable», à savoir les islamistes radicaux de l’organisation aux inféodations internationales avec les puissances colonialistes et impérialistes, les «qui-tue-quistes» et le conglomérat qui se présente comme adepte de la double rupture en s’acoquinant avec le mouvement fasciste et sectaire du MAK.

    Ce triumvirat sioniste ne cache pas sa solidarité avec l’entité raciste et occupante de la Palestine. On comprend pourquoi le qualificatif de l’«Etat colonial» est entretenu par ses affidés sur les réseaux sociaux et la Toile en général. On ne peut pas accuser l’Algérie qui se bat corps et âme pour le triomphe des principes de la libération des pays colonisés et damnés par les puissances coloniales à l’image de la France, La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et leurs alliés.

    L’Algérie s’est fixée comme principe la défense des causes justes dans le monde. Ce principe est inaliénable et irréversible. Ce qui explique son attachement à la libération de la Palestine et du Sahara occidental qui relèvent d’une question de décolonisation tous azimuts. Les sbires qui sont missionnés par l’Union européenne et ses ONG aux objectifs d’ingérence et de manipulation dans la perspective d’asseoir leur mainmise coloniale, développent des slogans et des discours qui sont destinés aux autres, alors qu’ils reflètent avec brio leur rôle de sherpas et de supplétifs à la solde des puissances étrangères qui tournent le dos aux massacres et les brimades qui se déroulent en Palestine meurtrie par l’entité sioniste.

    Les porte-voix du sionisme et de l’impérialisme sont démasqués et discrédités d’une manière manifeste. Ils ne peuvent plus recourir à d’autres scénarios de nature à se faire montrer comme étant des défenseurs des «droits de l’homme», de la «démocratie» et de la «liberté». Tout est clair maintenant, le triumvirat du Rachad et des «qui-tue-quistes» ainsi que des mako-fascistes ne peuvent plus cacher leur jeu, le glas a sonné pour les mercenaires et les vendus qui se drapaient de la sémantique fumeuse, alors que leur mission consiste à paver la voie aux puissances étrangères dont les visées néocolonialistes sont prouvées à plus d’un titre.

    L’Expression, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, MAK, séparatisme, Sahara Occidental, Palestine, sionisme, Israël,

  • Algérie / MDN : force doit rester à la loi

    ZERROUK Ahmed*

    L’agence Algérie Presse Service, dans une dépêche datée du 25 avril 2021, a repris in extenso un communiqué du ministère de la défense nationale, relatif au démantèlement par les services sécuritaires relevant dudit ministère « d’une cellule criminelle composée de partisans du mouvement séparatiste « MAK », impliqués dans la planification d’attentats et d’actes criminels lors des marches et des rassemblements populaires dans plusieurs régions du pays, en sus de la saisie d’armes de guerre et d’explosifs destinés à l’exécution de ses plans criminels ».

    Il est précisé, également, que « les aveux d’un ex-membre du mouvement subversif « MAK » ont révélé l’existence d’un plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats pour exploiter, ensuite, les images dans leurs campagnes subversives et implorer l’intervention étrangère dans les affaires intérieures du pays ».

    Ledit communiqué ajoute que : « ce plan a levé le voile sur l’implication de plusieurs membres du mouvement séparatiste « MAK » ayant bénéficié d’entrainements au combat à l’étranger avec le financement et le soutien de pays étrangers ».

    On ne peut que féliciter les membres des services sécuritaires relevant du ministère de la défense nationale sur l’extrême vigilance et la veille sécuritaire dont ils font preuve, sans omettre de souligner la célérité de l’action d’investigation, fort louable et qui démontre le professionnalisme, l’expérience et la haute compétence des membres desdits services.

    Cependant, une remarque s’impose, elle a trait à la non-conformité du contenu de ce communiqué à la loi, notamment les dispositions de l’article 11/3ème alinéa de l’ordonnance 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant Code de Procédure Pénale, qui ne souffrent d’aucune ambigüité pouvant donner lieu à une quelconque interprétation ou divergence.

    Dans ce cadre, il parait utile de préciser que la procédure pénale règlemente le procès pénal. Elle détermine l’organisation et la compétence des différentes juridictions appelées à trancher les procès répressifs. Elle fixe également les règles qui doivent être suivies et les formes qui doivent être respectées pour la recherche, la constatation et la poursuite des infractions, pour l’établissement des preuves (enquêtes de flagrance ou préliminaires et instruction préparatoire) et le jugement du mis en cause à l’audience. Elle réglemente enfin l’autorité et les effets des jugements répressifs et les voies de recours susceptibles d’être exercées contre ces jugements.

    Cette précision faite, il est à relever que seul le représentant du ministère public, en l’occurrence le procureur général ou le procureur de la République – articles 34 et 35 du Code de Procédure Pénale-, ou l’officier de police judicaire, sur autorisation écrite du procureur de la République peut rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause.

    Et, une précision importante est donnée par le quatrième et dernier alinéa de cet article 11 du Code de Procédure Pénale : « En toutes circonstances, il est tenu compte de la présomption d’innocence et de l’inviolabilité de la vie privée ».

    Aussi, la question que l’on peut légitimement se poser est la suivante : sur quel fondement légal et non politique ou de positionnement d’influence, car on est sur le terrain de la loi, dans le cadre de procédure pénale, le ministère de la défense nationale a rédigé et diffusé un tel communiqué.

    Le ministère de la défense nationale est une administration publique et n’a nulle compétence, en tant que telle, dans le domaine des attributions, dévolues par la loi, aux seuls magistrats du ministère public et aux officiers de la police judicaire, dont les officiers et les sous-officiers des services militaires de sécurité ; c’est, en fait, l’appellation consacrée par le Code de Procédure Pénale et non les services sécuritaires relevant du ministère de la défense nationale.

    En outre, ledit communiqué est en complète contradiction avec le principe du secret de l’enquête. Comment une administration publique qui n’a aucune compétence en matière judicaire peut-elle être au courant des éléments de la procédure ouverte contre les personnes mises en causes dans les graves faits relatés dans ledit communiqué, qui relève de la justice civile et non militaire.

    Certes, le ministre de la défense nationale est investi de pouvoirs judiciaires limitativement déterminés par l’ordonnance 71-28 du 22 avril 1971 portant Code de Justice Militaire (CJM), modifiée et complétée, qui n’ont aucune incidence sur les dispositions de l’article 11 du Code de Procédure Pénale.

    Il s’agit de la désignation des assesseurs militaires, conjointement avec le ministre de la justice (article 6 et 9 du CJM), de la décision d’attribution de compétence –privilège de juridiction- (article 30/3ème du CJM alinéa), de la prescription d’instructions écrites aux officiers de police judicaire militaire pour procéder, même de nuit, à des perquisitions et saisies dans les enceintes militaires (article 53 du CJM), du droit de mettre en mouvement l’action publique (article 68 du CJM), de la délivrance d’un ordre de poursuites (articles 71, 72 et 73 du CJM), de l’information du ministre de la justice sur toute condamnation à la peine de mort devenue définitive ( article 221/1er alinéa du CJM), de la décision de suspension de l’exécution d’un jugement devenu définitif (article 225 du CJM) et de la décision de libération conditionnelle (article 229 du CJM).

    De plus, les faits relatés dans ledit communiqué n’entrent pas dans le domaine de compétence des juridictions militaires fixépar les articles 25, 26, 28 à 30 et 32 du Code de Justice Militaire.

    Ce pourquoi, on ne peut s’expliquer, au plan légal, le contenu de ce communiqué. Le ministère de la défense nationale s’est immiscé, de la sorte, sans droit dans des attributions dévolues par l’article 11/ 3ème alinéa au représentant du ministère public ou à l’officier de police judiciaire, sur autorisation écrite du procureur de la République.

    De plus, le contenu de ce communiqué viole les dispositions de l’article 11/1er et 2ème alinéas du CPP qui prévoient que la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est secrète et toute personne qui concourt à cette procédure, est tenue au secret professionnel. Même le Code de Justice Militaire a repris ces deux (2) alinéas dans son article 41.

    Aussi, on ne peut s’expliquer cette violation des dispositions pertinentes du Code de Procédure Pénale que par une erreur des services du Secrétariat Général du ministère de la défense nationale, alors que la Direction de la Justice Militaire recèle des magistrats chevronnés et fin connaisseurs de la procédure pénale qui auraient attiré l’attention, au cas où ils auraient été consultés.

    Et, ce d’autant plus que les officiers de police judiciaire dans l’exercice de leurs attributions légales de recherche et de constatation des infractions ne rendent compte qu’au ministère public ou au magistrat mandant, lorsque une information judicaire est ouverte.

    Aucune autorité administrative, quelque soit son rang ou sa position, ne peut être destinataire ou informé de la procédure engagée, et, en conséquence, des procès verbaux établis. C’est la loi et force doit rester à la loi.

    Pour clore cette analyse juridique, l’Algérie nouvelle, la République nouvelle devrait être une réalité, la primauté de la loi, le respect de la loi, la conformité à la loi, et à la seule loi doivent être une réalité et une pratique quotidiennes de l’ensemble des institutions de l’Etat, sans aucune exception.

    Edifier un Etat républicain et démocratique qui est basé sur les règles de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, de l’alternance démocratique par la voie d’élections périodiques, libres, transparentes et crédibles, de la bonne gouvernance, de la primauté de la loi, de l’indépendance de la justice, de la garantie des droits et des libertés individuels et collectifs et du respect strict des attributions des uns et des autres ; est une noble démarche qui requiert du détenteur de la volonté populaire, le Président de la République, de la ténacité, de l’intransigeance et de l’usage de la sanction, positive ou négative. La loi est au-dessus de tous et il ne peut y être autrement dans un Etat de droit, un Etat républicain et démocratique.

    Le peuple aspire à vivre « dans le cadre d’un Etat de droit républicain et démocratique » et «entend consacrer plus solennellement que jamais la primauté de la loi ».

    La primauté de la loi doit cesser d’être un slogan creux et sans consistance. L’Algérie nouvelle se doit d’être un Etat de droit où la loi prime. Toutes les institutions doivent s’y plier et s’y conformer. Dans le cas contraire, l’Algérie nouvelle serait l’Algérie d’avant.

    Etre ou ne pas être, telle est la question. Time will tell.

    *ZERROUK Ahmed, ex-magistrat militaire

    Algérie1, 06 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, MDN, célulle terroriste, MAK, Kabylie, séparatisme, conspiration, la loi, constitution,

  • La collusion entre le Maroc, la France et Israël: Une hypothèse présente à l’esprit en Algérie

    La collusion entre le Maroc, la France et Israël: Une hypothèse présente à l’esprit en Algérie

    Le Jour d’Algérie, 22 avril 2010

    Ferhat Mehenni, un espion selon Echourouk. Une affaire d’une exceptionnelle gravité

    Une nouvelle affaire de corruption d’un genre plutôt inédit va éclater en Algérie, selon des informations rapportées par Echourouk sur son site. Elle ne concernerait plus des hauts fonctionnaires de l’Etat mais le responsable du MAK, Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, Ferhat Mehenni et serait doublée d’activités assimilées à du pur espionnage au profit de puissances extérieures à en croire Echourouk qui, en citant des sources qualifiées de «fiables», rapporte des faits et des chiffres précis, d’une exceptionnelle gravité. Que l’on en juge :

    1) Depuis octobre 2008, Ferhat Mehenni perçoit, selon Echourouk, une solde mensuelle de 13 000 euros, l’équivalent de 145 millions de centimes, de la part de Toudjni Mohamed, président d’une obscure association dénommée «Le sahara marocain». Lequel Toudjni n’est qu’un intermédiaire avec les services secrets de la monarchie. Ferhat Mehenni aurait également perçu la somme de 50 000 euros en France dans le double but de promouvoir par différents supports le MAK et la marocanité du Sahara.

    2) Ferhat Mehenni aurait reçu la somme de 200 000 euros pour l’impression et la diffusion de différents dépliants diffusés dans la région parisienne par l’intermédiaire d’un éditeur français acquis aux thèses marocaines sur le conflit avec le Sahara occidental et possédant de nombreux biens au Maroc.

    3) Les services secrets marocains ont épongé à hauteur de 30 000 dollars canadiens, les dettes que Ferhat Mehenni a contractées lors de son séjour à Montréal (loyers et diverses factures d’équipement et de consommation : restaurants, bar etc.).

    4) Une autre somme de 40 000 euros a été consacrée par les services de renseignement marocains aux activités du pseudo «Centre européen des affaires stratégiques» dirigé par Claude Monique, et qui n’est en réalité que le porte-voix desdits services.

    La collaboration de Ferhat Mehenni est requise, contre fortes rémunérations, selon ces informations, pour porter la dynamique d’une autonomie de la Kabylie à hauteur de l’autonomie prônée par le roi Mohamed VI au Sahara occidental.

    La portée médiatique de cette autonomie à l’échelle maghrébine est assurée par la «Voix d’Israël» qui lui a consacré un dossier : «La Grande Kabylie» et «L’autonomie régionale» au Maghreb. Une réunion eut lieu entre un agent du Mossad et Ferhat Mehenni. La politique algérienne y est dénoncée avec un parallèle entre le refus de l’autonomie kabyle du MAK et le refus de l’autonomie marocaine du Sahara occidental.

    Signalons que Ferhat Mehenni vient d’instaurer «un gouvernement autonome», selon une conférence de presse qu’il a donnée dans une région qui fut pourtant un des grands symboles de la révolution algérienne. En mars dernier, les services du Quai d’Orsay dirigés par Bernard Kouchner ont fait un état d’une rencontre avec le responsable du MAK, accompagné de Arezki Boussaid (responsable du bureau parisien) consacré à la «situation dramatique des rapports entre Paris et la Kabylie».

    Ainsi, se dessine une hypothèse que l’Algérie a eu constamment présente à l’esprit : la collusion entre le Maroc, la France et Israël. Loin de les apaiser, cette affaire ne fera qu’envenimer les choses, selon toute vraisemblance. Quant à Ferhat Mehenni, il y a une conséquence logique à sa volonté de séparer l’Algérie d’une de ses régions : tôt ou tard, il lui faut affronter le danger de la trahison. Et ce moment semble venu, si les informations rapportées par Echourouk s’avèrent exactes.
    A. K.
    Le Jour d’Algérie

    Source : Intifada sahraouie, 22 avril 2010

    Etiquettes : Algérie, MAK, Ferhat Mehenni, Maroc, Kabylie, autonomie, séparatisme,

  • Algérie/ Résidus de la cinquième colonne…

    Dans sa longue Histoire, l’Algérie n’a jamais eu affaire à une organisation – quel que fut son degré d’extrémisme et de trahison – revendiquant le divorce et la séparation de la Nation-mère pour la création d’une entité «indépendante» qui nie et rejette l’unité du peuple et du territoire. Le simple fait de penser à une telle éventualité relève de l’impossible et constitue une vue de l’esprit. Durant notre Révolution libératrice ont émergé des traîtres inféodés à l’occupant, mais ils n’ont jamais pensé à la séparation d’une région de l’Algérie, ils voulaient que toute l’Algérie avec son territoire et son peuple soit française.

    Au cours de ses négociations avec le FLN, la France coloniale a tenté d’accorder l’indépendance à l’Algérie mais amputée du Sahara, issue que les braves enfants de notre pays ont catégoriquement refusé d’en envisager même l’idée et la réponse a été donnée sur le champ de bataille, à savoir que l’Algérie était une et indivisible, de Tébessa à Tlemcen et de Tizi Ouzou à Tamanrasset.

    Mais ne soyez pas étonnés que parfois des événements surgissent de la part certaines genres d’hommes qui, le moins que l’on puisse dire, sont atteints de délires hallucinatoires, d’hérésie et qui font œuvre de charlatanisme.

    Un mouvement qui revendique la partition d’une région, qui nous est chère à tous, de sa mère l’Algérie pour des raisons claires et ordres divulgués connues de tous. Un mouvement qui se prétend islamique mais qui fait alliance avec des mouvements laïcs avec qui il ne partage aucun facteur commun!

    Un mouvement extrémiste et raciste, aux idées usées et révolues, qui en est encore à poser la question des populations autochtones et de qui est le plus ancien sur cette terre. Des idées arriérées et rigides qu’il couvre d’un voile pimpant et rutilant qu’il appelle parfois démocratie, parfois droits de l’homme !

    Un mouvement terroriste issu d’un parti qui a engendré destruction et désarroi dans le pays durant toute une décennie et qui continue de prôner le califat islamique à travers des idées criminelles et terroristes, contraires aux lois et aux préceptes de l’Islam. Deux mouvements qui s’allient aux ennemis de l’Algérie pour attenter à sa sécurité et à sa stabilité, en recrutant des mercenaires, en entraînant des traîtres et en les préparant à exécuter des opérations terroristes à l’intérieur du territoire national pour tuer des Algériens et détruire la Patrie.

    Un mouvement qui ne représente guère la région de Kabylie qui a donné naissance à des héros qui ont défendu et porté l’Algérie dans leur coeur et tombés au champ d’honneur, à l‘image de Cheikh El Haddad, El Mokrani, Fatma N’soumer, Amirouche et Abane Ramdane, ainsi que des milliers de Martyrs issus de cette région qui ont sacrifié leur vie pour que l’Algérie vive unie. Ce mouvement ignore l’Histoire et renie les sacrifices de tous les Martyrs et les Moudjahidine, mais semble ne pas avoir idée de la détermination du peuple algérien à préserver son unité, en soulevant des slogans séparatistes.

    Depuis des années, ces traîtres n’ont de cesse de rendre visite à l’entité sioniste usurpatrice, non à des fins de tourisme ou pour prier dans les lieux saints d’El Qods mais pour se tenir devant le Mur des lamentations, verser des larmes et solliciter au passage le secours et supplier les ennemies pour qu’ils les aident à établir leur république platonicienne imaginaire.

    Des ignorants qui ne savent guère que celui «qui vend son pays et trahit sa patrie est tel celui qui vole dans la maison de son père pour nourrir les voleurs, ni son père ne lui pardonnera ni le voleur ne le récompensera».

    Le peuple algérien ne pardonnera pas aux traîtres et il gardera en mémoire leurs campagnes acharnées contre l’Algérie ainsi que leur sollicitation de l’ennemi pour attenter à l’unité du peuple et du pays. Quant à l’ennemi, quels que soient les concessions que tu lui feras, le degré de trahison que tu démontreras, la lâcheté et la soumission dont tu feras preuve, tu ne demeureras pour lui qu’un traître, un être déloyal, capable de vendre son pays pour le pouvoir et une poignée de dollars. Les autres finiront par te laisser tomber lorsque tu n’auras plus rien à leur offrir…, car l’ennemi est tel le négrier, il vend les esclaves au plus offrant. Il y a quelques jours, les services sécuritaires du ministère de la Défense nationale ont révélé la préparation par les deux mouvements terroristes d’un dangereux complot visant notre pays. Des membres de ces deux organisations terroristes projetaient des attentats à la bombe et des actes criminels au milieu des rassemblements populaires dans plusieurs régions du pays.

    Des armes et des explosifs destinés à cette fin ont été saisis. Les investigations ont montré l’intention des membres de ces mouvements de recourir à tous les moyens pour nuire au peuple algérien. S’ils n’avaient pas le soutien et incitation de certaines parties étrangères, ces mouvements n’auraient pas osé un tel projet. Ce sont ces parties qui fournissent le soutien logistique en termes d’armement et de formation de leurs éléments terroristes sur leur territoire et facilitent leurs mouvements dans le but de se venger de l’Algérie qui a fait échec à leurs plans expansionnistes et à leurs convoitises économiques.

    Ceux-ci et les autres devraient bien comprendre que les frontières de l’Algérie ont été dessinées mètre par mètre et son territoire a été libéré pouce par pouce par le sang des Martyrs. L’Algérie ne pardonnera pas à ceux qui provoquent les conflits, et les manipulateurs des sentiments des citoyens qui brandissent la carte des sensibilités et à ceux qui se cachent derrière des idées extrémistes et qui vendent leur âme au plus bas prix.

    Que ces traîtres qui nagent à contre-courant sachent que la diversité culturelle, le multilinguisme et la tolérance dans la religion musulmane dont jouit notre pays et dont il s’enorgueillit, sont une source de force, un facteur de renaissance et l’incarnation de la personnalité algérienne, en dépit du fait que de prétendus prestidigitateurs veuillent l’utiliser comme fonds de commerce à des fins personnelles étroites.

    Ni les alliances ni les mensonges ne triompheront, tout comme les intentions malveillantes visant à ébranler l’unité de notre peuple et de notre territoire ne se concrétiseront pas. Les éléments de notre armée et tous les enfants fidèles de notre peuple constitueront un mur infranchissable face à quiconque animé d’intentions malveillantes qui tenterait de porter atteinte à l’unité de notre Algérie, territoire et peuple.

    El Djeïch n° 694, mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, ANP, MAK, Kabylie, séparatisme,

  • Algérie : « Nous avons été victimes de complots en Kabylie » (Abderrazak Makri)

    ABDERRAZAK MAKRI, PRÉSIDENT DU MSP : « Nous avons été victimes de complots en Kabylie »

    Le président du mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri, a déclaré que son parti a réussi à collecter plus de 95 500 signatures dans 56 wilayas dans le pays et 4 régions à l’étranger, aussi il a déposé 80 000 formulaires de candidature ce qui fait de lui à la tête des participants aux prochaines législatives. Également et dans ce cadre, Makri a appelé la classe politique, notamment les boycotteurs, à respecter le choix des participants.

    Lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de son parti à EL Mouradia, le président du MSP a adressé un message aux personnes « non convaincues par les élections » et le processus du changement, qu’« il est impératif que le discours de la peur et de trahison entre les Algériens s’arrête », indiquant que « les citoyens sont libres de choisir de participer ou non aux élections et que leurs positions doivent être respectées comme on respecte celle des boycotteurs ». Affirmant dans ce cadre que l’avenir de la politique en Algérie est basé sur le pouvoir de l’État de construire des partis démocratiques qui respectent les uns et les autres.

    Précisant à ce sujet que lors de l’opération de la collecte des signatures, des difficultés ont été rencontrées par les adhérents du parti notamment dans la région de la Kabylie où aucune signature n’a été collectée. C’est le « même cas à Aïn Guezzam », signale-t-il. Dans ce sillage, Makri a déclaré que la wilaya de Tizi-Ouzou vit une étape non démocratique à cause des pratiques de l’ancien régime. « Ce qui a fait du MSP une victime. Nous avons été victimes des complots entre les services de sécurité et des forces politiques dans cette région à plusieurs occasions électorales, la dernière en 2017, nous avons collecté7 000 signatures à Béjaïa sans obtenir des sièges », a dénoncé Makri, une « atteinte au droit du MSP dans la région de la Kabylie». Revenant au sujet des listes de candidatures, le président du MSP a indiqué que 92% de ces candidats sont des universitaires et intellectuels, ajoutant que grâce à la parité, 460 jeunes adhérents dans le parti ont réussi à déposer leurs candidatures, précisant par ailleurs, que le choix des candidats était étudié selon le caractère de la compétitivité loin de l’utilisation de l’argent sale. Concernant la représentation féminine, Makri a fait savoir que le MSP croit toujours en la femme et lui a toujours consacré 30% des sièges.

    « Le MAK, une organisation terroriste, raciste et séparatiste »

    Abderrazak Makri a qualifié hier le Mouvement séparatiste MAK d’organisation « terroriste, raciste » et « agent de la France ». Pire encore, « ce mouvement plus que terroriste dicte ses lois sur la Kabylie et menace ses habitants. Il sème le chaos dans la région et personne ne l’arrête, notamment à Tizi-Ouzou », dénonce le chef du MSP.

    Situation sociale en ébullition

    Outre la conjoncture politique dans le pays, Makri a abordé, à la même occasion la situation sociale qui se caractérise, selon lui, par l’ébullition chez les travailleurs dans plusieurs secteurs à l’instar de l’Éducation, la poste, les impôts, le commerce, choisissant ce mois du Ramadhan pour mener des grèves afin de faire subir de la pression au pouvoir sans prendre en compte le simple citoyen, estime Makri.

    Pour lui, les causes de cet état de fait sont la dégradation du pouvoir d’achat et la non prise en considération des revendications soulevées, par les autorités. Pour le même politicien, il a appelé les responsables algériens à ouvrir un vrai dialogue qui sera « inclusif » avec le partenaire social pour étudier sérieusement les réclamations et répondre favorablement.

    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 30 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, MAK, Kabylie, séparatisme, racisme, terrorisme,


  • Séparatisme : La droite sur le terrain de l’extrémisme

    Face aux manifestations de l’extrémisme islamiste, la droite sénatoriale joue la carte de la dureté extrême. A tel point que pour le sénateur Guillaume Gontard : «On ne distingue plus tellement ici ce qui distingue une droite radicalisée d’un Rassemblement national banalisé.»

    C’est son commentaire acerbe, alors que le Sénat a adopté le projet de loi confortant le respect des principes de la République, dit «loi Séparatisme» par 208 voix contre 109.

    Les élus de gauche se sont opposés aux amendements de la droite qui a frisé avec les thèses d’extrême droite. «La laïcité ne saurait justifier la stigmatisation de tant de musulmans, qui n’ont rien à voir avec l’islamisme radical», a ainsi estimé la sénatrice Ecologie-Les Verts Esther Benbassa. Pour elle, le ministre de l’Intérieur a créé «une brèche» avec son texte de loi, dans laquelle le Sénat s’est «engouffré». «Le texte stigmatise à un tel point qu’il sépare.

    C’est un texte qui sépare nos concitoyens», ajoute la présidente du groupe communiste, Eliane Assassi. Le sénateur communiste, Pierre Laurent, a reproché à la droite (majoritaire au Sénat) «toutes les surenchères sécuritaires, racistes, tous les amalgames qu’on a entendus tout au long du débat, et les amendements discriminatoires». Pour le sénateur écologiste Thomas Dossus, «la boîte à surenchère identitaire (…) a fait sauter un certain nombre de digues entre la droite et l’extrême-droite».

    Chez les centristes (alliés au parti présidentiel La République en marche) le compte n’y est pas : «Il y a eu quinze jours de séance où sont apparues tout un tas d’horreurs juridiques, de musées des horreurs. On nous a sorti tout ce qu’il y a de pire, et de médiatiquement pire» a ainsi estimé Loïc Hervé, sénateur UDI. «Nous avons assisté à une forme de législation par surenchère, une surenchère sécuritaire», s’est insurgé le sénateur centriste, Philippe Bonnecarrère, qui estime que certains mesures votées sont «clairement inconstitutionnelles».

    MOSQUÉES : LES SUBVENTIONS MUNICIPALES SOUS CONTRÔLE

    Le site internet de la chambre haute Public Sénat résume les dispositions dont leurs opposants estiment qu’elles «stigmatisent» les musulmans : «Les mesures adoptées au Sénat sont nombreuses. Les sénateurs ont notamment voté l’interdiction des signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires, l’interdiction du port du voile par les mineures dans l’espace public. Ils ont aussi interdit les drapeaux étrangers dans les mariages, ils ont adopté un amendement facilitant l’interdiction du burkini dans les piscines publiques. Autre mesure remarquée : le Sénat a voté l’interdiction des prières dans l’enceinte des universités.» Par ailleurs, «les sénateurs ont aussi voté un amendement interdisant le port du voile dans les compétitions organisées par les fédérations sportives.

    Pour lutter contre l’absentéisme scolaire, le Sénat a aussi voté la possibilité de suspendre les allocations familiales». Enfin, un amendement oblige les mairies à informer le préfet avant qu’une subvention ne soit versée à un lieu de culte, suite à l’affaire de Strasbourg où la mairie avait voté une subvention à la confédération islamique turque Millî Görüs jugée extrémiste (tout en étant légale). Pour les titres de séjour, ils pourraient être refusés au nom des valeurs de la République. Les sénateurs ont voté l’interdiction des listes «communautaristes» aux élections municipales. Pour en juger, les intitulés des listes électorales seront scrutés pour vérifier qu’ils ne remettent pas en cause «la laïcité».

    RETOUR SUR LES BANCS DES DÉPUTÉS

    Le ministre de l’Intérieur, qui défend le projet qu’il porte pour contrer les effets de l’islam radical sur la société, s’est pourtant montré circonspect : «Il faut être ni naïf ni excessif. C’est la position du gouvernement. Il y a eu des excès, et je les regrette, comme certaines dispositions contraires à la Constitution, contraires à l’expression religieuse. Et beaucoup de naïveté, considérant qu’avec des bons mots, cela permet de combattre l’hydre que nous combattons.» La loi adoptée par le Sénat va prochainement revenir sur les bancs de l’Assemblée nationale qui va certainement raboter quelques décisions avant la commission paritaire avec le Sénat qui produira le texte définitif. Entre-temps, la droite aura réussi à être plus jusqu’au-boutiste que l’extrémiste Rassemblement national. Lequel parti a d’ailleurs aidé au vote définitif par les députés de la tant décriée loi «Sécurité globale». La vie politique française penche de plus en plus vers les thèses droitières, face à une gauche dont les derniers retranchements humanistes sont pulvérisés, dans une ambiance portée par des médias plus ultra que jamais.

    LE VOILE ISLAMIQUE SUR LA SELLETTE

    Si la loi est votée par l’Assemblée nationale, dans l’espace public «le port de signes ou tenues par lesquels des mineurs manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Il y est également interdit le port par les mineurs de tout habit ou vêtement qui signifierait l’infériorisation de la femme sur l’homme». Pour le sénateur de l’Hérault Christian Bilhac, cet amendement se justifie : «Dans quelle mesure une République laïque peut-elle tolérer que des enfants manifestent des signes religieux au su et au vu de tout le monde ? Ce n’est pas aux parents d’imposer des dogmes aux enfants. Il est essentiel qu’il existe des espaces protecteurs pour ces derniers, vecteurs d’émancipation.»

    Par ailleurs, l’interdiction de signes religieux pour le personnel public «s’applique aux personnes qui participent, y compris lors des sorties scolaires, aux activités liées à l’enseignement dans ou en dehors des établissements, organisées par ces écoles et établissements publics locaux d’enseignement». Ceci concerne surtout les mamans voilées. «L’école est un lieu privilégié où dans la République laïque se joue le sens qu’on veut donner au commun», a justifié Bruno Retaillau, président du groupe Les Républicains (LR). Enfin, parmi les autres dispositions, un amendement «permet au règlement intérieur des piscines et espaces de baignade publique d’interdire le port du burkini».

    LA QUESTION DES DRAPEAUX ÉTRANGERS

    Les maires pourraient interdire les drapeaux étrangers dans la salle de mariage et aux abords de l’Hôtel de Ville. Pour la rapporteure LR du projet de loi, Jacqueline Eustache-Brinio, «la question de fond, c’est qu’est-ce que viennent faire des drapeaux dans un mariage ? On n’est pas au match de foot […] Les drapeaux, on ne les voyait pas il y a quelques années.

    Posons-nous la question : pourquoi ces drapeaux envahissent l’espace public ?» L’écologiste Esther Benbassa a ironisé : «On va interdire aux Algériens, aux Marocains… de se marier aussi ? […] Vous rejetez complètement des personnes qui font partie de notre Nation […] ».

    El Watan, 20 avr 2021

    Etiquettes : France, voile, Islam, séparatisme, droite extrême droite, Emmanuel Macron,

  • Dix ans après l’interdiction de la burqa, la France continue de se battre sur le port du voile


    Les femmes musulmanes de France pourraient bientôt se voir interdire le port du foulard à la piscine ou lors de sorties scolaires. Du moins, c’est ce que veut le Sénat. Le voile intégral est déjà interdit dans le pays depuis 2010. Les débats sur le voile font toujours rage.

    Dix ans après l’interdiction du port du voile intégral dans l’espace public français, les femmes musulmanes du pays pourraient bientôt être confrontées à de nouvelles restrictions. Le Sénat, la chambre haute du parlement français, a récemment voté l’interdiction du port du foulard pour les mineurs et les accompagnateurs lors des voyages scolaires. En outre, le voile sous forme de burkinis doit être interdit dans les piscines. Toutefois, ce règlement n’est pas encore définitif.

    La France se considère comme un pays laïque avec une stricte séparation de l’État et de la religion. Selon les estimations, entre 3,5 et 6 millions de musulmans vivent dans ce pays de 67 millions d’habitants. L’interdiction du port du voile intégral en public est entrée en vigueur le 11 avril 2010. Il s’agit de la première ordonnance de ce type dans un pays occidental.

    Les nouvelles mesures prises par le Sénat à tendance conservatrice pour interdire le foulard sont des amendements à la loi dite « Strengthening Republican Principles Act ». Avec cette loi, le gouvernement du président Emmanuel Macron veut agir contre l’islamisme sur fond d’attentats terroristes. Il s’agit, par exemple, de la lutte contre la haine sur Internet. Le Premier ministre Jean Castex ne cesse de souligner que le projet n’est pas dirigé contre la religion. Amnesty International craint néanmoins une application discriminatoire au vu des débats stigmatisants sur les musulmans et l’islam.

    Mais les amendements du Sénat ne sont pas encore définitifs. Pour qu’elles aient force de loi, l’Assemblée nationale doit également donner son feu vert. Il n’est pas encore certain que cela se produise ou que le projet échoue à la chambre basse du Parlement, qui dispose d’une majorité libérale plus forte. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est prononcé contre ces interdictions.

    Néanmoins, les restrictions prévues par le Sénat ont déjà suscité l’indignation – y compris au niveau international. Sous le hashtag #HandsOffMyHijab (« Bas les pattes de mon hijab »), de nombreuses personnes ont remis en question le plan sur les médias sociaux. La vidéo d’une jeune musulmane française de 17 ans sur la plateforme TikTok, dans laquelle elle raconte le vote et remplace son hijab par une casquette de baseball et une capuche, a été vue par plus de trois millions de personnes. L’interdiction de la burqa a également suscité des critiques. Une Française en nikab, Kenza Drider, a même voulu se présenter à l’élection présidentielle de 2012 en signe de protestation. Cependant, sa candidature n’a pas été autorisée.

    La controverse sur le port du foulard en France a commencé bien avant l’interdiction de la burqa en 2010. Dès 1994, une loi est entrée en vigueur qui n’autorisait que les signes religieux discrets – mais non ostensibles – dans les écoles. Dix ans plus tard, le foulard a été complètement interdit dans les écoles, mais pas la kippa ni la croix. Il y a dix ans, l’interdiction du port du voile intégral en public a suivi. Initialement prévu comme une interdiction partielle, le gouvernement alors conservateur du président Nicolas Sarkozy a durci le ton après une défaite électorale aux élections régionales et une augmentation des votes du Front national (aujourd’hui : Rassemblement national), un parti d’extrême droite.

    Les violations de l’interdiction du port du voile intégral sont passibles d’amendes. En cas de violations multiples, il y a également la menace de devoir suivre un cours de citoyenneté. On ne sait pas exactement combien de femmes sont réellement concernées par le règlement. Selon les chercheurs, seule une fraction des femmes musulmanes en France porte une forme quelconque de voile. Le foulard a plutôt pris une plus grande signification symbolique.

    Blue News, 10 avr 2021

    Etiquettes : France hijab, nikab, burqa, Islam, séparatisme,