Étiquette : Somalie

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 mai 2021

    Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 mai 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Moyen-Orient

    Le Conseil a entamé ses travaux, ce matin, par des consultations privées sur le Moyen-Orient. Les membres du Conseil ont entendu une mise à jour sur la situation à Jérusalem-Est occupée présentée par le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland.

    Pour ce qui est de la situation sur le terrain, le Secrétaire général suit avec une profonde inquiétude les derniers développements en matière de sécurité, lesquels risquent de provoquer une nouvelle escalade dangereuse conduisant à de nouvelles violences et pertes en vies humaines. Il condamne dans les termes les plus vifs le lancement de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui aurait été revendiqué par le Hamas, en particulier la prise pour cible de centres de population civile. Il exhorte toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue. Le Coordonnateur spécial, M. Wennesland, travaille en étroite collaboration avec toutes les parties concernées pour rétablir le calme. Son bureau surveille la situation de près.

    Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général s’est déclaré profondément préoccupé par la poursuite de la violence à Jérusalem-Est occupée, ainsi que par les éventuelles expulsions de leurs domiciles de familles palestiniennes dans les quartiers de Cheik Jarrah et Silwan. Il exhorte Israël à cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme.

    Les autorités israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et respecter le droit à la liberté de réunion pacifique. Tous les dirigeants ont la responsabilité d’agir contre les extrémistes et de dénoncer tous les actes de violence et d’incitation à la haine. Le Secrétaire général demande instamment que le statu quo des lieux saints soit maintenu et respecté.

    République centrafricaine

    En République centrafricaine, des Casques bleus sont déployés depuis hier matin pour aider à sécuriser la ville de Bakouma, située à environ 130 kilomètres au nord de Bangassou.

    Bakouma est l’une des villes où des problèmes de sécurité avaient empêché la tenue d’élections en décembre de l’année dernière et à nouveau en mars.

    Le déploiement de 300 Casques bleus de l’ONU a été rendu possible suite à la réhabilitation des ponts endommagés par des groupes armés il y a quelques semaines.

    Sur place, les soldats de la paix travailleront pour protéger la population civile et contribueront également à l’organisation d’élections législatives plus tard ce mois-ci.

    Myanmar

    Le personnel de l’ONU au Myanmar se dit consterné par la violence persistante dont font preuve les forces de sécurité depuis la prise de pouvoir par l’armée, le 1er février.

    Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, à ce jour, au moins 781 manifestants pacifiques, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont été tués, et des milliers d’autres personnes ont été blessées.

    La situation au Myanmar, qui est dans son quatrième mois, est rapidement devenue l’une des pires crises de protection et humaine au monde.

    COVAX

    L’équipe de l’ONU au Pakistan, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Julien Harneis, indique qu’un premier lot de plus de 1,2 million de doses de vaccin est arrivé samedi dans le pays via le Mécanisme COVAX. Un deuxième envoi de 1,2 million de doses supplémentaires est attendu dans les prochains jours. L’équipe de l’ONU travaille avec le Mécanisme COVAX pour fournir des doses en quantité suffisante pour vacciner 20% de la population pakistanaise.

    Le personnel de l’ONU fournit également un appui dans le domaine de la santé, notamment en améliorant l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les centres de soins, ainsi qu’en formant les agents de santé de première ligne sur la prévention et le contrôle des infections à la COVID-19. L’équipe de l’ONU a fourni des équipements de protection individuelle à plus d’un million d’agents sanitaires et de policiers.

    De son côté, Madagascar a reçu 250 000 doses de vaccin au cours du week-end. La campagne de vaccination du pays a commencé aujourd’hui.

    L’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Issa Sanogo, aidera les autorités à vacciner les travailleurs de première ligne, notamment les agents de santé et des forces de l’ordre, les travailleurs sociaux, ainsi que d’autres groupes vulnérables. L’ONU a également aidé à former des agents de santé sur la manière de déployer une campagne de vaccination.

    COVID-19/Népal

    L’équipe de l’ONU au Népal, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Sara Beysolow Nyanti, intensifie son soutien pour faire face à la flambée rapide des cas de COVID-19 en déployant du personnel et un soutien financier et technique supplémentaires.

    L’ONU fournit des produits de santé essentiels, tels que des concentrateurs d’oxygène. Alors que des milliers de personnes retournent au Népal depuis l’Inde voisine, l’UNICEF et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aident les autorités frontalières en fournissant des équipements de santé et de sécurité, ainsi qu’en diffusant des informations, des avis de voyage et des messages sanitaires.

    À ce jour, le Népal a reçu plus de 2 millions de doses de vaccins par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX et d’autres sources d’approvisionnement. Plus de 1,8 million de personnes ont reçu une première dose, dont plus de 360 000 qui ont reçu deux doses. L’UNICEF a aidé à l’établissement de centres de crise médiatique pour permettre aux autorités sanitaires de communiquer rapidement des informations précises sur la pandémie et les vaccins.

    Exploitation et atteintes sexuelles

    Le Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité (DMSPC) indique que le Royaume-Uni a fait don de 1,1 million de dollars au fonds d’affectation spéciale en faveur des victimes d’exploitation et d’atteintes sexuelles. Cela porte le montant total du Fonds d’affectation spéciale à 3,8 millions de dollars. La contribution du Royaume-Uni représente plus de 25% des recettes totales du Fonds d’affectation spéciale, et est la plus importante à ce jour parmi les 23 contributeurs. L’ONU remercie le Royaume-Uni, salue son engagement et invite les autres États Membres à contribuer.

    Le Fonds d’affectation spéciale est le seul mécanisme dédié qui fournit un soutien financier pour les services et l’assistance aux victimes d’exploitation et d’atteintes sexuelles commises par le personnel de l’ONU. Il autonomise les communautés et sensibilise à ce fléau, non seulement en République centrafricaine (RCA), mais également en République démocratique du Congo (RDC), en Haïti et au Libéria.

    FINUL

    Le Secrétaire général est attristé par le décès du général de corps d’armée Emmanuel Erskine, du Ghana, à l’âge de 86 ans. Il a été le premier commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) de 1978 à 1981.

    Kenya/Somalie

    Suite à des questions posées au sujet des annonces de la Somalie et du Kenya concernant les efforts en cours pour rétablir les relations diplomatiques, le porte-parole a indiqué que l’ONU se félicite de cette annonce et reconnaît le rôle joué par le Qatar à cet égard.

    L’ONU espère que cette annonce conduira au rétablissement complet des relations amicales entre le Kenya et la Somalie, qui sont cruciales pour la stabilité et la coopération dans la région.

    Somalie

    Dans une déclaration publiée ce week-end, le Secrétaire général s’est félicité de la nomination de M. John Dramani Mahama, du Ghana, en tant que Haut-Représentant de l’Union africaine pour la Somalie. Il a exprimé le plein soutien des Nations Unies à cette initiative de l’Union africaine.

    Afghanistan

    Le Secrétaire général a fermement condamné, dans une déclaration publiée ce week-end, l’horrible attentat perpétré aujourd’hui près d’une école à Kaboul, en Afghanistan, qui a tué et blessé de nombreux civils, dont de nombreuses filles.

    Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple afghans, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Les responsables de ce crime odieux doivent être tenus pour responsables.

    Le Secrétaire général souligne l’urgence de mettre fin à la violence en Afghanistan et de parvenir à un règlement pacifique du conflit.

    Journée internationale de l’arganier

    La Journée internationale de l’arganier est célébrée aujourd’hui.

    L’arganier est une espèce endémique de la région subsaharienne du Maroc, située dans le sud-ouest du pays. Il pousse dans des zones arides et semi-arides.

    Les arganiers fournissent des produits forestiers, des fruits et du fourrage, notamment l’huile d’argan qui est mondialement connue.

    Cet arbre polyvalent permet de générer des revenus, et améliore la résilience ainsi que l’adaptation au climat. Il joue un rôle très important dans la réalisation des trois dimensions du développement durable -économique, sociale et environnementale- sur le plan local.

    Invité du point de presse demain

    À l’occasion du bilan de mi-année du rapport sur la Situation et perspectives de l’économie mondiale, les invités du point de presse de demain seront M. Hamid Rashid, auteur principal, et Mme Helena Alfonso, spécialiste des affaires économiques, tous deux au Département des affaires économiques et sociales (DESA).

    Etiquettes : MOYEN-ORIENT, RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, MYANMAR, NÉPAL, KENYA, SOMALIE, AFGHANISTAN, covid19, FINUL, COVAX,

  • Les législateurs somaliens annulent la prolongation du mandat du président.

    MOGADISHU, Somalie (AP) – La prolongation controversée de deux ans du mandat du président somalien s’est évaporée samedi après une intense pression publique, la chambre basse du parlement ayant approuvé sa demande de soutenir les efforts pour organiser les élections nationales, longtemps retardées.

    Le président Mohamed Abdullahi Mohamed a demandé aux législateurs de revenir sur la décision qu’ils avaient prise au début du mois de prolonger son mandat, une décision jugée illégale par le Sénat et contestée par les soldats qui ont occupé des positions clés dans la capitale et se sont affrontés avec d’autres forces de sécurité.

    La scène extraordinaire de soldats se tirant dessus dans les rues de Mogadiscio a ravivé chez de nombreux Somaliens la crainte que la nation de la Corne de l’Afrique ne sombre à nouveau dans le chaos après des années d’efforts de reconstruction. Alarmée, la communauté internationale a craint que le groupe extrémiste al-Shabab n’en profite.

    Les actions de samedi signifient un retour aux pourparlers sur la façon d’organiser l’élection qui a été retardée depuis début février, lorsque certains Somaliens pensent que le mandat du président a pris fin.

    M. Mohamed a demandé aux législateurs de soutenir l’accord que le gouvernement fédéral a conclu avec les États régionaux en septembre dernier sur la marche à suivre pour le scrutin. Il a demandé au Premier ministre Mohamed Hussein Roble de diriger les préparatifs des élections et les mesures de sécurité correspondantes.

    « Je demande également aux dirigeants de l’opposition de jouer leur rôle dans la pacification du pays et de Mogadiscio, en particulier, pour le bien du peuple, du pays et de la religion », a déclaré le président.

    Pour la première fois, le dirigeant somalien a également exprimé publiquement ses condoléances aux personnes décédées ou déplacées lors des affrontements à Mogadiscio. Selon les Nations unies, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui leur foyer.

    Certains membres de l’opposition avaient espéré que le président démissionnerait. Mohamed a laissé l’avenir dans le flou, ne disant pas s’il se présenterait pour un second mandat.

    On ignore combien de temps il faudra pour que l’élection soit organisée.

    Les dirigeants de l’opposition ne semblaient pas satisfaits des événements de samedi.

    « (Le président) n’est jamais digne de confiance car il fait volte-face entre ses propres paroles de manière imprévisible ou raisonnable », a déclaré Abdirahman Abdishakur, l’un des candidats de l’opposition.

    Malgré l’appel du Premier ministre à toutes les forces de sécurité à rentrer dans leurs casernes, les soldats soutenant l’opposition sont restés dans les rues de la capitale. Mogadiscio était calme, mais tendue.

    Et certaines personnes déplacées hésitaient à rentrer chez elles.

    « Amèneriez-vous votre femme et vos enfants au milieu de ces forces d’opposition, juste devant et autour de votre maison ? » a demandé Mohamed Abdulle Farah, qui avait fui le quartier de Hodan, dans la capitale.

    Associated Press, 01 mai 2021

    Etiquettes : Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed, prolongement du mandat présidentiel, Parlement, Sénat,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Chypre

    Le Secrétaire général a accueilli, ce matin, une session plénière des pourparlers informels 5+1 sur la question de Chypre.  Il a aussi tenu des réunions bilatérales avec les différentes délégations alors que les discussions se poursuivent. 

    Dans la soirée, il organisera un dîner pour les délégations. 

    Les discussions devraient se poursuivre jeudi.

    COVID-19/Média

    Dans un message vidéo diffusé ce matin à l’occasion d’une manifestation intitulée « COVID-19: Comment éviter que la pandémie ne devienne un événement d’extinction médiatique? » le Secrétaire général a déclaré que les événements de l’année dernière nous ont rappelé que l’accès à des informations fiables est plus qu’un droit humain fondamental – cela peut aussi être une question de vie ou de mort.

    Le Secrétaire général a indiqué que la pandémie s’est accompagnée d’une énorme « infodémie » concomitante qui a mis en péril la santé de millions de personnes dans le monde, sapant la confiance dans les vaccins et la science, et divisant les communautés et les pays.

    Il a également noté que la pandémie a eu un autre effet secondaire très dangereux: elle a accéléré le déclin financier de nombreuses organisations médiatiques d’intérêt public. À eux seuls, les journaux ont perdu environ 30 milliards de dollars l’année dernière.

    Le Secrétaire général a souligné que le maintien d’une information indépendante et fondée sur des faits est un bien public mondial essentiel, indispensable à la construction d’un avenir plus sûr, plus sain et plus vert.

    Inde/COVID-19

    L’équipe de l’ONU en Inde, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Renata Lok Dessallien, appuie la riposte des autorités à la pandémie en fournissant des équipements et des fournitures, y compris aux gouvernements locaux.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF procurent des équipements et des fournitures dont 7 000 concentrateurs d’oxygène et 500 embouts nasaux pour l’approvisionnement en oxygène, ainsi que des unités génératrice d’oxygène, des machines pour dépister la COVID-19 et des kits de protection individuelle.

    L’OMS aide également à mettre en place des unités hospitalières mobiles et appuie les laboratoires. Quelque 2 600 agents de terrain de l’OMS ont été immédiatement déployés pour aider les autorités sanitaires à enrayer la propagation de la pandémie.

    Dans l’État occidental du Maharashtra, le deuxième plus peuplé de l’Inde, l’UNICEF a engagé des experts pour travailler sur la gestion des risques.

    L’équipe de l’ONU poursuit également sa campagne qui met l’accent sur l’importance du port du masque, du lavage des mains et de maintenir une distance physique de six pieds.

    Mongolie/COVID-19

    L’équipe de l’ONU en Mongolie, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Tapan Mishra, continue de soutenir la campagne de vaccination du pays.

    Depuis le mois de mars, la Mongolie a reçu plus de 90 000 doses grâce au Mécanisme COVAX, l’objectif étant d’atteindre jusqu’à 20% des 3,2 millions d’habitants du pays.

    Plus de 740 000 personnes ont d’ores et déjà reçu leur première dose et plus de 200 000 ont reçu leur deuxième dose.

    L’UNICEF et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont apporté un soutien technique, financier et logistique au Gouvernement pour sa campagne. L’UNICEF et la Banque mondiale ont aidé à construire une nouvelle unité centrale pour stocker les vaccins.

    L’OMS a formé les agents de santé à l’administration des vaccins, entre autres soutiens aux autorités.

    Burkina Faso

    Le Secrétaire général condamne fermement le meurtre, le 26 avril, de deux journalistes espagnols et d’un ressortissant irlandais, à la suite d’une attaque par des hommes armés non identifiés contre leur convoi dans la réserve de Pama, dans l’est du Burkina Faso. 

    Le Secrétaire général exprime ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’aux Gouvernements et aux peuples du Burkina Faso, de l’Irlande et de l’Espagne. Il appelle les autorités à identifier rapidement les auteurs de ces actes et à les traduire en justice.

    Syrie

    Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une réunion sur la Syrie. À cette occasion, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir O. Pedersen, a alerté que malgré plus d’une année de calme relatif, selon les normes syriennes, ce mois-ci vient rappeler que la situation pouvait continuer à se désintégrer ou à se détériorer rapidement.

    Il a fait état d’une escalade significative dans le nord-ouest de la Syrie. Il s’agit notamment de frappes sur un hôpital soutenu et notifié par l’ONU dans l’ouest d’Alep, à proximité de camps de personnes déplacées densément peuplés, et sur la frontière turco-syrienne où ont lieu les livraisons humanitaires transfrontalières de l’ONU.

    Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, M. Mark Lowcock, qui a également informé le Conseil, a pour sa part déclaré qu’il est assez clair que la propagation du virus de la COVID-19 est rapide et s’accélère. L’ONU, a-t-il dit, fait tout ce qu’elle peut pour apporter son soutien, notamment en renforçant les capacités de surveillance, en fournissant des équipements de protection individuelle et en assurant la formation du personnel médical, ainsi qu’en soutenant le déploiement des campagnes de vaccination.

    Il a déclaré que dans le nord-ouest de la Syrie, des millions de personnes demeurent agglutinées près la frontière, dans une zone de guerre active, et dépendent de l’aide qui est livrée par les frontières, depuis la Turquie. Nos données indiquent que la situation de ces personnes est pire aujourd’hui qu’il y a neuf mois, a-t-il ajouté.

    M. Lowcock a déclaré que chaque mois, l’opération transfrontalière touche quelque 2,4 millions de personnes qui en dépendent pour obtenir de la nourriture, des médicaments, des abris et d’autres fournitures vitales. Un échec à proroger l’autorisation transfrontalière couperait cette bouée de sauvetage, a-t-il averti.

    Nomination

    Le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui la nomination de M. Alain Noudéhou, du Bénin, comme son Représentant spécial adjoint au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il remplira également les fonctions de Coordonnateur résident et de Coordonnateur de l’action humanitaire au Mali.

    M. Noudéhou succède à Mme Mbaranga Gasarabwe, du Rwanda, dont le mandat s’achève en mai 2021. Le Secrétaire général est reconnaissant envers Mme Gasarabwe pour sa gestion des efforts de développement et humanitaires au Mali depuis son entrée en fonctions en 2015.

    M. Noudéhou apporte à ses nouvelles fonctions une vaste expérience dans les domaines du développement international et des affaires humanitaires, ayant récemment occupé les fonctions de Représentant spécial adjoint au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire au Soudan du Sud.

    Somalie

    Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Coordonnateur par intérim de l’action humanitaire en Somalie, M. Cesar Arroyo, a exprimé son inquiétude concernant les déplacements massifs de population à Mogadiscio. Selon M. Arroyo, les premières estimations font apparaître qu’entre 60 000 et 100 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite d’une flambée de violence le 25 avril.

    Parmi le s personnes déplacées figurent des personnes vulnérables qui avaient cherché refuge dans la capitale somalienne mais qui ont de nouveau fui pour trouver refuge à la périphérie de la ville. Le Coordonnateur de l’action humanitaire a déclaré qu’en plus du déplacement de civils innocents, la violence initiale engendre de l’incertitude et fait craindre des perturbations dans l’aide humanitaire destinée à des centaines de milliers de personnes vulnérables à travers la ville.

    M. Arroyo a indiqué que la situation s’est embrasée alors que la Somalie fait déjà face à une sécheresse, une augmentation significative des cas de COVID-19 et une grave infestation de criquets pèlerins. Il a ajouté qu’en dépit de ces besoins accrus, la réponse humanitaire reste gravement sous-financée.

    Sahel

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a fait savoir que la situation humanitaire dans la région du Sahel s’aggrave rapidement en raison de l’escalade du conflit, de l’insécurité alimentaire croissante et de la pandémie de COVID-19. En 2021, près de 29 millions de personnes au Sahel auront besoin d’assistance et de protection, soit 5 millions de plus qu’au début de 2020.

    Selon les agences humanitaires, de 2015 à 2020, les attaques violentes ont été multipliées par 8 au Sahel central et ont triplé dans le bassin du lac Tchad. L’insécurité a un impact disproportionné sur les enfants et les femmes. La violence sexiste est également en hausse, avec des risques généralisés d’enlèvement de femmes et de filles, de mariage forcé, d’agression sexuelle et de viol.

    Dans tout le Sahel, 5,4 millions de personnes sont déplacées en raison des activités des groupes armés, ainsi que des violences intercommunautaires et des opérations militaires.

    Les agences humanitaires préviennent que l’insécurité alimentaire atteint des niveaux record. Dans le seul bassin du lac Tchad, 6,2 millions de personnes devraient souffrir de la faim cette année, soit près de 2 millions de personnes de plus que l’année dernière. Dans les pays du Sahel central, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, 3,4 millions de personnes seront confrontées à une crise alimentaire pendant la saison maigre de 2021.

    En 2021, le plan de réponse humanitaire visant à aider six pays du Sahel nécessitera un total de 3,7 milliards de dollars.

    Initiative Elsie

    Ce matin, l’Initiative Elsie, un fonds d’affectation spéciale de l’ONU pour la participation des femmes en uniforme aux opérations de paix, a annoncé ses cinq premiers bénéficiaires -le Libéria, le Mexique, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone- lors d’un événement virtuel de haut niveau. Le Fonds, qui est géré par ONU-Femmes, a également lancé son deuxième cycle de programmation à cette occasion.

    Bien que des progrès aient été accomplis vers la réalisation des objectifs de genre dans l’armée et la police, tels que fixés dans la stratégie sur la parité des genres applicable au personnel en tenue, ONU-Femmes a averti qu’au rythme actuel, il faudra 30 ans pour atteindre la parité entre les sexes pour les troupes militaires, 12 ans pour les unités de police constituées, 8 ans pour les agents de police individuels et 7 ans pour les observateurs militaires et les officiers d’état-major.

    Créé en 2019, le Fonds de l’Initiative Elsie a jusqu’à présent reçu 27,9 millions de dollars de contributions et de promesses de dons de la part de l’Allemagne, de l’Australie, du Canada, de la Finlande, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni. Il recherche un financement supplémentaire pour aider à accélérer le rythme du changement vers une participation significative et accrue des femmes en uniforme dans les opérations de paix de l’ONU.

    Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail

    Aujourd’hui est célébrée la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Cette année, l’objectif est de sensibiliser et de stimuler le dialogue sur l’importance de créer et d’investir dans des systèmes de sécurité et de santé au travail résilients, en s’inspirant d’exemples régionaux et nationaux pour atténuer et prévenir la propagation de la COVID-19 sur le lieu de travail.

    Dans un message vidéo, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), M. Guy Ryder, a souligné qu’un environnement de sécurité et de santé au travail fort et résilient est vital pour la reprise et la prévention des crises.

    Nations Unies, 28 avr 2021

    AFFAIRES HUMANITAIRES, DROITS DE L’HOMME, SANTÉ, MAINTIEN DE LA PAIX, QUESTIONS D’ENVIRONNEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, INFORMATION PUBLIQUE, AFRIQUE, CHYPRE, INDE, MONGOLIE, BURKINA FASO, SYRIE, SOMALIE,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Myanmar

    L’ONU continue à soutenir le rôle important de l’ASEAN, comme en témoigne la visite de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, Christine Schraner Burgener, à Djakarta, en Indonésie, où elle a tenu des réunions ministérielles et autres en marge de la réunion des dirigeants de l’ASEAN le 24 avril.

    Il sera important de mettre rapidement et globalement en œuvre les cinq points de consensus de cette réunion. Il s’agit notamment d’un appel à la cessation immédiate de la violence et à la plus grande retenue de toutes les parties, de l’aide humanitaire de l’ASEAN et d’un dialogue constructif entre elles pour rechercher une solution pacifique.

    Nous continuons d’exhorter à la libération de tous les détenus et au plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Le Secrétaire général et son Envoyé spécial continuent de lancer des appels aux États Membres pour qu’ils apportent une réponse unifiée, ainsi qu’un soutien au système des Nations Unies et aux efforts régionaux qui peuvent contribuer à dissuader une nouvelle escalade de la crise.

    Voyage du Secrétaire général

    Le Secrétaire général est à Genève, où il convoquera demain la réunion informelle 5+1 sur la question chypriote. Stéphane Dujarric fera un point de presse demain matin à Genève pour donner plus de détails sur la réunion, y compris sur les chefs de délégation.

    Moyen-Orient

    Au cours du week-end, Tor Wennesland, Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, a exprimé son inquiétude face aux récentes escalades à Jérusalem et autour de Gaza. Il a condamné tous ces actes de violence et a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve d’un maximum de retenue et évitent une nouvelle escalade, en particulier pendant le mois sacré du Ramadan et en cette période politiquement chargée pour tous.

    M. Wennesland a dit que les actes provocateurs à Jérusalem doivent cesser. Le lancement aveugle de roquettes vers les centres de population israéliens viole le droit international et doit cesser immédiatement, a-t-il ajouté. L’ONU travaille toujours activement à désamorcer la situation.

    Iraq

    Hier, Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq, s’est dite choquée et peinée par l’énormité de l’incident tragique qui a frappé samedi soir les patients atteints de COVID-19 à l’hôpital Ibn Khatib de Bagdad. Elle a présenté ses plus sincères condoléances aux familles de ceux qui ont perdu la vie et souhaité aux blessés un prompt rétablissement.

    La Représentante spéciale a appelé à prendre des mesures de protection renforcées pour s’assurer qu’une telle catastrophe ne puisse se reproduire. Le Secrétaire général partage ces sentiments.

    Conseil de sécurité

    Le Conseil de sécurité s’est réuni ce matin sur le Soudan et le Soudan du Sud.

    Dans son exposé devant les membres du Conseil, l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, a exprimé l’espoir de voir le Soudan et le Soudan du Sud continuer de s’appuyer sur l’amélioration de leurs relations. Jusqu’à présent, a-t-il déclaré, les deux pays se concentrent sur leurs transitions politiques respectives et sur l’évolution rapide de la dynamique à l’échelle régionale.

    M. Onanga-Anyanga s’est dit heureux d’annoncer que des progrès significatifs avaient été réalisés dans le règlement du conflit dans les États du Kordofan méridional et du Nil-Bleu avec la signature le mois dernier d’une déclaration de principes. Cette déclaration prévoit l’établissement d’un État civique, démocratique et fédéral où la liberté de religion, de croyance, de pratique et de culte est garantie.

    Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, s’est également adressé au Conseil. Il a noté que la situation générale en matière de sécurité dans la région d’Abyei est relativement calme, mais instable et imprévisible. M. Lacroix a déclaré que, malgré la pandémie de COVID-19, l’ONU et ses partenaires ont continué de fournir une aide vitale, notamment une aide humanitaire, à Abyei.

    Soudan du Sud

    Pendant ce temps, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, Nicholas Haysom, est arrivé dans le pays. Il a déclaré que les Nations Unies sont fermement engagées à travailler avec le peuple et les dirigeants du Soudan du Sud pour assurer la stabilité et la prospérité de la nation la plus récente du monde.

    M. Haysom a déclaré que le Soudan du Sud entre dans une nouvelle phase et que les attentes des populations sont élevées, ajoutant qu’il y a un réel espoir de progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix et, en fin de compte, de parvenir à une paix plus durable.

    République démocratique du Congo

    Aujourd’hui, l’UNICEF avertit qu’une flambée de violence dans la province de l’Ituri aggrave le sort des enfants. Depuis janvier, près de 175 violations graves contre des garçons et des filles ont été signalées. Il s’agit notamment de recrutements d’enfants dans des groupes armés, de meurtres et de mutilations faites aux enfants, de violences sexuelles et d’attaques contre des écoles et des hôpitaux.

    On estime que plus de 1,6 million de personnes sont déplacées en Ituri, sur une population totale de 5,7 millions d’habitants. Plus de 100 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. Grâce à son Mécanisme d’intervention rapide, l’UNICEF a fourni des articles non alimentaires et d’hygiène à plus de 8 000 personnes fuyant les récentes attaques. L’UNICEF lance un appel pour obtenir un soutien supplémentaire car son appel humanitaire pour 2021 n’est actuellement financé qu’à 18%.

    Éthiopie

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires indique que la situation sécuritaire dans la région d’Amhara reste tendue et volatile en raison des affrontements intercommunautaires qui ont entraîné des déplacements massifs de population, et des pillages et destructions de biens et d’infrastructures. Le nombre de victimes est indéterminé.

    Des combats ont éclaté dans la zone d’Amhara à Shewa-Nord le 18 mars après la mort d’une personne. Deux jours plus tard, des attaques ont provoqué le déplacement d’au moins 60 000 personnes dans les zones spéciales de Shewa-Nord et d’Oromia. Une deuxième vague d’attaques, le 17 avril dans les centres urbains et le long des routes principales, a provoqué des déplacements et des dévastations beaucoup plus importants.

    Les partenaires humanitaires n’ont pas vérifié les chiffres des déplacements en raison de l’insécurité. Toutefois, les autorités régionales estiment qu’au moins 330 000 personnes sont déplacées dans les zones spéciales de Shewa-Nord et d’Oromia. Des évaluations des besoins et des risques seront effectuées une fois que la situation sécuritaire le permettra.

    Somalie

    En Somalie, le Gouvernement fédéral, en consultation avec l’ONU, a déclaré, hier, l’état de sécheresse dans le pays à la suite d’une succession de saisons retardées et médiocres et d’un climat plus rigoureux et plus chaud.

    Plus de 80% de la Somalie connaît des conditions de sécheresse modérées à sévères, certaines parties du Somaliland et du Puntl and, ainsi que les régions du centre et de Gedo figurant parmi les zones les plus touchées.

    Au moins 3,4 millions de personnes devraient être touchées par la sécheresse d’ici à la fin de 2021, dont environ 380 000 qui devraient être déplacées. À ce jour, plus de 116 000 personnes ont été déplacées entre octobre 2020 et avril 2021, en raison de graves pénuries d’eau et de conditions de sécheresse.

    L’ONU et ses partenaires ont atteint 353 000 personnes avec des services temporaires d’eau potable, 40 000 avec un assainissement amélioré et 25 000 avec des services de santé. Mais les déficits de financement représentent un défi majeur pour l’intensification de la réponse. Jusqu’à présent, seuls 15,5% des 1,09 milliard de dollars nécessaires pour venir en aide à quatre millions des Somaliens les plus vulnérables en 2021 ont été reçus.

    Caraïbes

    Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont déclaré aujourd’hui qu’ils étaient profondément attristés par la perte d’au moins deux vies après le naufrage, jeudi, d’un bateau au large des côtes vénézuéliennes. Selon les autorités locales, au moins 24 personnes, dont plusieurs enfants, se trouveraient à bord de ce bateau qui était en direction de Trinité-et-Tobago.

    Le Représentant spécial conjoint du HCR et de l’OIM pour les réfugiés et migrants vénézuéliens, M. Eduardo Stein, a appelé à la mise en place de voies régulières et sûres, notamment grâce à l’octroi de visas humanitaires et au regroupement familial, ainsi qu’à la mise en œuvre de mécanismes d’accueil adéquats pour prévenir l’utilisation d’itinéraires irréguliers, le trafic et la traite.

    Colombie

    La Colombie a reçu son deuxième envoi de 912 000 doses de vaccins contre la COVID-19.

    La Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Jessica Faieta, a salué les efforts de la Colombie pour accélérer la vaccination et contribuer financièrement au Mécanisme COVAX.

    Par ailleurs, l’équipe de l’ONU a rejeté et condamné, aujourd’hui, la violence contre les défenseurs des droits humains, les dirigeants sociaux et communautaires, les communautés et les anciens combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP). L’équipe de l’ONU a réitéré l’appel du Secrétaire général en faveur de la cessation immédiate des hostilités afin de permettre une réponse et un relèvement appropriés à la pandémie de COVID-19.

    L’équipe de l’ONU appelle également au renforcement des mesures pour protéger efficacement la vie et les droits de toutes les personnes dans les territoires touchés par les conflits et la violence.

    Forêts

    Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Département des affaires économiques et sociales (DESA) indique que les progrès réalisés pour protéger les forêts du monde -et des personnes qui en dépendent- sont menacés en raison des effets dévastateurs de la pandémie et de l’escalade des crises climatiques et de la biodiversité.

    Selon le rapport, le monde a fait des progrès dans des domaines clefs, notamment l’augmentation de la superficie forestière mondiale grâce au reboisement et à la restauration. Cependant, ces progrès sont menacés par l’aggravation générale de l’état de notre environnement naturel, notamment en raison de la dégradation des terres, des ravageurs et des espèces envahissantes, des incendies, des tempêtes et des sécheresses.

    Le rapport a été publié alors que les pays entament, aujourd’hui, les travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui examinera les progrès du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts 2030 et ses six objectifs mondiaux relatifs aux forêts.

    Service de vaccination

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et Gavi, l’Alliance du Vaccin ont averti aujourd’hui que si les services de vaccination ont commencé à se remettre des perturbations causées par la COVID-19, des millions d’enfants restent vulnérables aux maladies mortelles. Les campagnes de vaccination contre la rougeole sont les plus touchées.

    Pour aider à relever ces défis et soutenir le relèvement après la pandémie de COVID-19, l’OMS, l’UNICEF, Gavi et d’autres partenaires ont lancé aujourd’hui le Programme pour la vaccination à l’horizon 2030, une nouvelle stratégie mondiale ambitieuse visant à maximiser l’impact vital des vaccins grâce à des systèmes de vaccination plus solides. S’il est pleinement mis en œuvre, le Programme permettra d’éviter environ 50 millions de décès.

    Ambassadrice de bonne volonté

    Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Raya Abirached, personnalité populaire de la télévision, en tant qu’Ambassadrice régionale de bonne volonté pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

    Mme Abirached travaille en tant que « Supporter de haut niveau » au HCR depuis 2017 et est une voix et une militante puissantes pour les personnes déplacées de force dans le monde. Elle est la première femme arabe à être nommée Ambassadrice de bonne volonté du HCR.

    Journée internationale du souvenir de la catastrophe de Tchernobyl

    La Journée internationale du souvenir de la catastrophe de Tchernobyl est observée aujourd’hui.

    Dans son message à cette occasion, le Secrétaire général a noté qu’aujourd’hui nous marquons le trente-cinquième anniversaire de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Il a déclaré que des centaines de milliers de personnes avaient été touchées par la radiation et que leurs souffrances ne doivent pas être oubliées.

    Le Secrétaire général a souligné que la catastrophe de Tchernobyl avait été maîtrisée par les gouvernements travaillant avec les universitaires, la société civile et d’autres, pour le bien commun. Il a ajouté qu’elle est porteuse d’importantes leçons pour les efforts actuels de riposte à la pandémie de COVID-19.

    Le Secrétaire général a souligné que les catastrophes ne connaissent pas de frontières, mais qu’ensemble, nous pouvons œuvrer pour les prévenir et les contenir, soutenir tous ceux qui en ont besoin et construire une reprise solide.

    Journée mondiale de la propriété intellectuelle

    La Journée mondiale de la propriété intellectuelle est célébrée aujourd’hui.

    Cette année, la Journée se concentre sur le rôle critique des petites et moyennes entreprises dans l’économie et sur la manière dont elles peuvent utiliser les droits de propriété intellectuelle pour bâtir des entreprises plus fortes, plus compétitives et plus résilientes.

    Nomination

    Le Secrétaire général a nommé, aujourd’hui, M. Courtenay Rattray, de la Jamaïque, au poste de Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.

    M. Courtenay succédera à Mme Fekitamoeloa Katoa ‘Utoikamanu, des Tonga, à qui le Secrétaire général exprime sa gratitude pour son dévouement et son engagement envers les Nations Unies.

    Actuellement Représentant permanent de la Jamaïque auprès des Nations Unies à New York, M. Rattray arrive à ce poste avec une vaste expérience de gestion et de leadership au sein et à travers les milieux multiculturels en s’étant concentré sur les défis du développement auxquels sont confrontés les pays en situation particulière, en particulier dans le domaine du financement du développement.

    Contributions financières

    Le Japon a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 93 le nombre d’États Membres à en avoir fa it de même.

    Source : Nations Unies, 26 avr 2021

    Etiquettes : Myanmar, Moyen-Orient, Iraq, Conseil de sécurité, Soudan du Sud, République démocratique du Congo, Éthiopie, Somalie, Caraïbes, Colombie, Forêts, Service de vaccination, Ambassadrice de bonne volonté, Journée internationale du souvenir de la catastrophe de Tchernobyl, Journée mondiale de la propriété intellectuelle, Nomination, Contributions financières,

  • Somalie : Dialogue interactif informel

    Demain (20 avril), les membres du Conseil tiendront un dialogue interactif informel (DII) sur la situation en Somalie. Au moment de la rédaction de cet article, il n’était pas encore clair si la réunion aura lieu en présentiel ou par vidéoconférence fermée (VTC). Le Royaume-Uni, qui est le porte-plume pour la Somalie, a organisé la réunion. Les intervenants attendus sont James Swan, représentant spécial du secrétaire général pour la Somalie et chef de la mission d’assistance des Nations unies en Somalie (UNSOM), l’ambassadeur Abukar Dahir Osman, représentant permanent de la Somalie auprès des Nations unies, Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), Bankole Adeoye, commissaire de l’UA chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, et Rita Laranjinha, directrice générale de l’UE pour l’Afrique.

    C’est la deuxième fois cette année que les membres du Conseil discutent de la Somalie dans le cadre d’un IID. La dernière fois qu’ils l’ont fait, c’était le 20 janvier pour discuter des retards dans la tenue des élections fédérales et législatives dans le pays. L’IID de demain fait suite à la signature par le président Mohammed Abdullahi Mohammed « Farmajo », le 12 avril, d’une loi prolongeant de deux ans son mandat de quatre ans et celui de la chambre basse. M. Farmajo, dont le mandat constitutionnel a officiellement pris fin le 8 février, a justifié ces prolongations en invoquant la nécessité de préparer le pays à des élections « une personne, une voix ».

    Bien que la chambre basse de la Somalie ait voté en faveur de cette prolongation, le sénat a réagi de manière critique : selon les médias, le président du sénat, Abdi Hashi Abdullahi, a qualifié cette décision d’anticonstitutionnelle. La Somalie n’a pas organisé d’élections directes « une personne, un vote » depuis 1969. Un accord politique conclu le 17 septembre 2020 entre les dirigeants des États membres de la Somalie et son gouvernement fédéral avait prévu un système d’élections indirectes, dans lequel les délégués des clans auraient choisi les membres de la chambre basse du parlement, qui auraient à leur tour choisi le président. Selon cet accord, les élections législatives étaient prévues pour décembre 2020 et le tour présidentiel pour février 2021. Toutefois, des désaccords entre le gouvernement fédéral et deux de ses États membres, le Puntland et le Jubaland, sur des questions d’organisation et des accusations d’intention du gouvernement fédéral d’influencer le résultat ont entraîné un retard.

    La prolongation du mandat et le retard associé à la tenue des élections ont été largement critiqués par plusieurs membres de la communauté internationale. Dans une déclaration publiée le 13 avril, le haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a estimé que cette décision « compromettait les efforts déployés de longue date, avec le soutien de l’Union européenne et de la communauté internationale, pour reconstruire la Somalie par consensus ». Il a averti que l’adoption et la signature de cette loi provoqueraient des divisions en Somalie et constitueraient une menace pour la stabilité du pays et de la région. La déclaration demandait instamment la reprise immédiate des pourparlers sur la tenue d’élections fondées sur l’accord du 17 septembre. L’UE a indiqué qu’en cas d’échec, elle serait contrainte « d’envisager des mesures supplémentaires ». De même, dans une déclaration du 13 avril, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit « profondément déçu » par l’approbation de la loi et a déclaré que « la mise en œuvre de ce projet de loi posera de sérieux obstacles au dialogue et compromettra davantage la paix et la sécurité en Somalie ». En conséquence, les États-Unis sont désormais contraints de « réévaluer les relations bilatérales avec le gouvernement fédéral de Somalie, afin d’inclure l’engagement et l’assistance diplomatiques, et d’envisager tous les outils disponibles, y compris les sanctions et les restrictions de visa, pour répondre aux efforts visant à saper la paix et la stabilité ». Dans un communiqué de presse du 14 avril, l’AMISOM, l’UE, l’IGAD, les Nations unies et plusieurs États membres (dont les membres du Conseil, à savoir la France, l’Irlande, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis) ont souligné que tout « processus politique parallèle, toute élection partielle ou toute nouvelle initiative conduisant à une extension des mandats antérieurs ne sera pas soutenu » et ont appelé toutes les parties à « faire preuve de la plus grande retenue, à poursuivre le dialogue et à éviter toute action unilatérale susceptible de provoquer des tensions ».

    Le 10 avril, l’UA, l’UE, l’IGAD et l’ONU se sont réunis virtuellement pour discuter de l’impasse politique et des retards électoraux en Somalie. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les participants à la réunion ont souligné que l’accord du 17 septembre était la seule voie viable vers la tenue d’élections dans les plus brefs délais, ont appelé les dirigeants somaliens à donner la priorité à l’intérêt national du pays et ont demandé instamment le retour au dialogue. Les participants à la réunion ont réaffirmé leur décision « de ne soutenir aucun processus parallèle, aucune élection partielle, ni aucune nouvelle initiative conduisant à une quelconque prolongation des mandats antérieurs ».

    Le gouvernement somalien a réagi en exprimant sa « profonde consternation » face aux déclarations des interlocuteurs internationaux, affirmant que la nouvelle loi remplaçait l’Accord du 17 septembre. Dans un communiqué de presse du 14 avril, le gouvernement a critiqué les dirigeants du Jubaland et du Puntland pour avoir bloqué les progrès vers la mise en œuvre de l’accord du 17 septembre, déclarant que les actions de ces États membres fédéraux étaient motivées par une influence étrangère. Le gouvernement somalien estime en outre que la décision de s’écarter de l’accord du 17 septembre et d’organiser des élections « une personne, une voix », ainsi que la prolongation de la limite des mandats présidentiels et de la Chambre basse, préserveront les progrès électoraux réalisés jusqu’à présent et permettront au peuple somalien d’exercer son droit d’élire ses dirigeants.

    Au cours de la réunion de demain, les membres du Conseil devraient inviter le gouvernement somalien à déterminer la marche à suivre. Le format de l’IID se prête à des discussions franches, confidentielles et spécifiques à la situation entre les membres du Conseil et les États membres et autres entités concernés. Les réunions de l’IID impliquent généralement une représentation de haut niveau et sont présidées par la présidence du Conseil.

    Plusieurs membres du Conseil devraient être unis dans leur message et faire écho aux préoccupations qu’ils ont exprimées publiquement, notamment en appelant à un retour aux paramètres définis dans l’accord du 17 septembre et en mettant en garde contre de nouvelles divisions au sein du paysage politique. Plusieurs membres du Conseil pourraient réitérer la nécessité de réévaluer leur engagement dans et avec la Somalie et suggérer au gouvernement d’envisager d’accepter des médiateurs externes pour faciliter les discussions entre le gouvernement fédéral et les États membres. Les membres du Conseil peuvent cependant être en désaccord sur la réponse du Conseil aux actions du gouvernement somalien. Alors que certains membres peuvent considérer l’engagement du Conseil comme nécessaire pour promouvoir la tenue rapide d’élections conformément à l’accord du 17 septembre, d’autres peuvent considérer les récents développements comme une affaire interne et s’en remettre au gouvernement somalien pour gérer la situation.

    Security Council Report, 19 avr 2021

    Etiquettes : Somalie, Afrique, Shabab, Conseil de Sécurité, ONU, UNSOM,

  • Comment le contre-terrorisme américain alimente la violence au Sahel

    Tags : Etats-Unis, Afrique, terrorisme, Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria, Somalie,

    COMMENT LE CONTRE-TERRORISME AMÉRICAIN ALIMENTE LA VIOLENCE AU SAHEL
    Le rôle des États-Unis dans les abus du gouvernement au Burkina Faso.

    Je me suis rendu à Ouagadougou, la capitale poussiéreuse du Burkina Faso, en janvier 2020, juste avant que la pandémie ne me jette – et ne jette le monde – dans le vide. Des vents d’harmattan soufflaient du désert du Sahara au nord. Alors qu’une brume couleur rouille s’installait dans les rues, j’ai essayé de comprendre la « guerre contre la terreur » du Burkina Faso.

    J’ai parlé avec des journalistes, des activistes, des universitaires, d’anciens fonctionnaires, des employés d’organisations à but non lucratif. J’ai surtout cherché des personnes qui avaient été déplacées par la violence. Cela n’a pas été facile. On m’a dit qu’en tant que femme blanche et étrangère, je serais trop vulnérable aux enlèvements ou autres attaques pour m’éloigner de la capitale. J’ai suivi ce conseil et suis restée en sécurité, mais j’ai tout de même réussi à me faire une idée très précise de la nature du conflit actuel.

    En dehors du champ de vision de nombreux Américains et Européens, la « guerre contre la terreur » fait rage dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, qui englobe le Mali, le Niger et le Burkina Faso. En 2020, au moins 1 000 incidents violents liés à des groupes islamistes militants s’y sont produits – soit une multiplication par sept depuis 2017. Parmi les nations occidentales, la France a été le visage des opérations post-11 septembre dans cette région, le président Macron ayant récemment exclu un retrait significatif des troupes. Bien que les États-Unis ne soient pas un acteur principal sur le terrain, j’ai trouvé qu’ils étaient complices de l’intensification de la violence.

    La semaine dernière, le projet sur les coûts de la guerre, que je codirige à l’institut Watson de l’université Brown, a publié mon rapport montrant les coûts importants de l’ »aide » apportée à d’autres pays pour combattre les militants. Le Burkina Faso a utilisé le discours américain sur la lutte contre le terrorisme – ainsi que les ressources financières, politiques et institutionnelles que les États-Unis lui ont fournies – pour réprimer un groupe minoritaire, justifier l’autoritarisme et faciliter les profits illicites.

    Les États-Unis ont donné au Burkina Faso des millions d’euros d’aide à la sécurité – plus de 16 millions de dollars rien qu’en 2018 – et son budget militaire a explosé en même temps que le soutien américain. Le Pentagone a formé des soldats et des policiers burkinabés pour combattre ceux qu’ils appellent les terroristes et a fait don de véhicules blindés de transport de troupes, de mitrailleuses et d’autres équipements militaires.

    Les États-Unis ont également permis au Burkina Faso d’acquérir une meilleure compréhension du terrorisme et du contre-terrorisme, sans laquelle les abus actuels du gouvernement seraient beaucoup moins justifiés. Bien que le Burkina Faso ait longtemps été connu pour être relativement pacifique, les États-Unis ont, au cours de la dernière décennie, préparé le terrain pour son approche militariste actuelle. En 2009, bien avant que la violence militante n’y éclate, le Burkina Faso a adhéré au partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme. Lorsque, des années plus tard, la violence a éclaté, l’État burkinabé a été préparé à agir en partant du principe que la « guerre contre le terrorisme » était la meilleure, voire la seule, façon de réagir.

    Les Peuls, un groupe d’éleveurs semi-nomades qui vivent en Afrique de l’Ouest et du Nord et pratiquent l’islam, sont les plus touchés par la guerre du Burkina. « Le contre-terrorisme leur donne le feu vert pour tuer qui ils veulent, sans aucune conséquence », m’a dit un Peul à propos des forces gouvernementales. Plusieurs personnes interrogées ont raconté comment les forces de l’État, à un poste de contrôle routier dans une région peuplée de Peuls, ont arrêté des camionnettes de transport et ont exigé de voir la carte d’identité gouvernementale de chaque passager. Quiconque n’avait pas de carte était abattu – et les Fulanis n’ont souvent pas de carte d’identité officielle.

    Le fait est qu’une guerre intérieure ne peut pas vraiment s’attaquer aux causes de la violence militante. Comme l’explique le responsable d’une organisation burkinabé à but non lucratif qui travaille avec des leaders peuls pour promouvoir la paix, « environ 80 % de ceux qui rejoignent des groupes terroristes nous ont dit que ce n’est pas parce qu’ils soutiennent le djihadisme, mais parce que leur père, leur mère ou leur frère a été tué par les forces de sécurité. Tant de personnes ont été tuées – assassinées – mais il n’y a pas eu de justice. »

    La recherche historique montre que les gouvernements ont été beaucoup plus efficaces dans la réduction de la violence militante lorsqu’ils se sont attaqués aux sources sociales et politiques des griefs des gens. Une attaque militarisée contre une population censée abriter des terroristes est incroyablement contre-productive car elle constitue le meilleur moyen de recrutement des militants. Dans le même temps, le paradigme de la guerre ne s’attaque pas à la pauvreté, à l’abandon par l’État, à la corruption et aux autres problèmes structurels qui conduisent les gens à se sentir si frustrés par leurs gouvernements.

    Les États-Unis doivent faire davantage pour que le Burkina Faso soit tenu responsable, non seulement des abus perpétrés par les forces de l’État, mais aussi par les milices informelles soutenues par le gouvernement. Au-delà de cela, mes recherches soulignent la nécessité pour les États-Unis de reconceptualiser complètement les opérations de l’après-11 septembre, en particulier dans les endroits déchirés par la violence militante. Aujourd’hui, les États-Unis « assistent » au moins 79 nations dans la lutte contre le terrorisme. L’ironie tragique est que ce que les États-Unis appellent l’assistance à la sécurité accomplit en fait le contraire. Elle alimente l’insécurité et soutient les militants qui réagissent aux injustices gouvernementales rendues possibles par l’aide américaine. Et le cercle vicieux dont j’ai été témoin au Burkina Faso n’est pas une exception – c’est la règle.

    Stephanie Savell est codirectrice du projet « Coûts de la guerre » au Watson Institute for International and Public Affairs de l’université Brown.

    Instick, 12 mars 2021

    Tags : Terrorisme, Afrique, Burkina Faso, JNIM, Daech, Al Qaida, Boko Haram, Mali,

  • 10 conflits à surveiller en 2021

    La nouvelle année sera probablement marquée par des héritages non résolus de l’ancien: COVID-19, des ralentissements économiques, des politiques américaines erratiques et des guerres destructrices que la diplomatie n’a pas arrêtées. Le président de Crisis Group, Robert Malley, énumère les dix conflits à surveiller en 2021.

    Robert Malley*

    S’il y avait un concours pour l’événement 2020 avec les implications les plus profondes pour la paix et la sécurité mondiales, le terrain serait bondé.

    De la pandémie de coronavirus à l’impact croissant du changement climatique, en passant par les politiques de la terre brûlée de l’administration Trump après l’élection de Joe Biden, la guerre azerbaïdjanaise et arménienne sur le Haut-Karabakh et un conflit meurtrier dans la région éthiopienne du Tigré, cette année a été riche en événements. En 2021, le monde devra faire face aux conséquences et passer au crible les débris.

    Commencez par COVID-19 et sa longue queue. Lorsque la pandémie a éclaté pour la première fois, beaucoup – moi y compris – craignaient qu’elle n’ait des conséquences immédiates et potentiellement dévastatrices dans les pays en développement, en particulier ceux confrontés à des conflits meurtriers. Bien que plusieurs pays à faible revenu aient été durement touchés, beaucoup ne l’ont pas été; l’activité diplomatique, la médiation internationale, les missions de maintien de la paix et le soutien financier aux populations vulnérables ont souffert, mais on peut se demander si le COVID-19 a considérablement affecté la trajectoire des grandes guerres, que ce soit en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Yémen ou ailleurs.

    Les ramifications à plus long terme sont une autre affaire. La pandémie a précipité une crise économique mondiale sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 150 millions de personnes supplémentaires poussées sous le seuil de pauvreté extrême. Bien que les niveaux de revenu ne soient pas directement corrélés avec les conflits, la violence est plus probable pendant les périodes de volatilité économique.

    Au Soudan, au Liban et au Venezuela, pour ne citer que quelques exemples, on peut s’attendre à ce que le nombre de chômeurs augmente, que les revenus réels s’effondrent, que les gouvernements rencontrent des difficultés croissantes pour payer les forces de sécurité et que la population en général compte de plus en plus un moment où les États sont les moins équipés pour le fournir. Les frontières séparant l’insatisfaction économique des troubles sociaux et les troubles sociaux des flambées de violence sont minces. Les États-Unis, l’Europe ou d’autres donateurs ne sont pas non plus susceptibles de consacrer la quantité requise d’attention ou de ressources continue de haut niveau aux conflits régionaux lointains alors qu’ils affrontent des ravages économiques, sociaux et politiques chez eux.

    Vient ensuite le changement climatique – un phénomène à peine nouveau, mais en accélération avec un impact de plus en plus perceptible sur les conflits. Il est vrai que la chaîne causale est détournée, les réponses politiques aux conditions météorologiques extrêmes jouant souvent un rôle plus important que les modèles eux-mêmes. Pourtant, avec des vagues de chaleur plus fréquentes et des précipitations extrêmes, de nombreux gouvernements ont plus de mal à faire face à l’insécurité alimentaire, à la pénurie d’eau, aux migrations et à la concurrence pour les ressources. C’est la première année qu’un risque transnational figure sur notre liste des principaux conflits, car la violence liée au climat s’étend du Sahel au Nigeria et en Amérique centrale.

    Pendant ce temps, les États-Unis – polarisés, méfiants à l’égard de leurs institutions, lourdement armés, déchirés par de profondes divisions sociales et raciales et dirigés par un président imprudemment diviseur – se sont rapprochés d’une crise politique ingérable qu’à aucun moment de leur histoire moderne. Alors que le pays a été épargné du pire, le président Donald Trump a passé ses dernières semaines en fonction à contester la légitimité de l’élection et donc de son successeur, apparemment déterminé à donner au président élu Biden la main la plus faible possible pour faire face à la situation désordonnée dont il héritera.

    Transformant la rancune politique en une forme d’art diplomatique, piégeant le terrain pour l’homme qui le remplacera, Trump a imposé une série de sanctions à l’Iran avec l’objectif à peine dissimulé d’entraver les efforts de Biden pour relancer l’accord nucléaire iranien. Il a étendu la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental dans un échange inconvenant contre la décision du Maroc de normaliser ses relations avec Israël. Et il a ordonné une série de retraits militaires américains de dernière minute en Somalie, en Afghanistan et en Irak. En agissant précipitamment, sans coordination ni consultation avec les principaux acteurs locaux, il a réussi à donner une mauvaise réputation à des politiques potentiellement sensées. Il y a toutes les raisons d’encourager de meilleures relations entre les Etats arabes et Israël; personne ne peut le faire d’une manière inconsciente du droit international. Il y a toutes les raisons de mettre fin à l’enchevêtrement sans fin de l’Amérique dans les guerres étrangères; il n’y a personne pour le faire d’une manière qui diminue la main du nouveau président et restreint sa marge de manœuvre.

    L’élection de Biden a apporté un espoir rehaussé de réalisme. Certains des dommages causés par son prédécesseur peuvent être réparés avec une relative facilité. Mais la nouvelle équipe peut trouver l’impression d’un géant erratique, imprévisible et indigne de confiance plus difficile à effacer. En intimidant les alliés traditionnels et en déchirant les accords internationaux, Trump pensait qu’il projetait du pouvoir mais manifestait en réalité un manque de fiabilité. Dans la mesure où Biden a l’intention de négocier à nouveau avec l’Iran et peut-être la Corée du Nord, d’encourager le compromis au Yémen ou au Venezuela, ou de revenir à un rôle moins partisan au Moyen-Orient, il sera entravé par les souvenirs de l’homme qui l’a précédé et les prévisions de ce qui pourrait venir ensuite – surtout si le pouvoir ne dure que le temps du prochain cycle électoral américain.

    Le dernier héritage de 2020 est peut-être le plus inquiétant. Les derniers mois de l’année ont gravement blessé cet adage préféré des diplomates et des artisans de la paix – à savoir qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit politique. Dites cela aux Arméniens, forcés face à une puissance de feu azerbaïdjanaise supérieure à abandonner les terres qu’ils détenaient depuis un quart de siècle; aux Tigréens éthiopiens, dont les dirigeants ont promis une résistance prolongée contre l’avancée des troupes fédérales pour voir ces forces installées dans la capitale régionale de Mekelle en quelques jours. Dites cela, d’ailleurs, aux Rohingyas contraints de fuir le Myanmar en 2017; aux Palestiniens, qui sont restés réfugiés ou sous occupation depuis la défaite arabe de 1967; ou au peuple sahraoui dont les aspirations à l’autodétermination ont été étouffées par les troupes marocaines et un président américain transactionnel,

     En l’absence de solutions politiques plus équitables, les gains militaires ont tendance à se révéler fragiles. 

    Les artisans de paix ont longtemps été convaincus qu’en l’absence de solutions politiques plus équitables, les gains militaires ont tendance à se révéler fragiles. Tout comme les Azerbaïdjanais n’ont jamais oublié l’humiliation du début des années 1990, les Arméniens s’efforceront également d’effacer l’indignité de 2020. Si leurs griefs ne sont pas résolus, de nombreux Tigréens résisteront à ce qu’ils pourraient percevoir comme une domination étrangère. Israël ne connaîtra pas une véritable sécurité tant que les Palestiniens vivront sous son occupation. Mais cette croyance fondamentale est attaquée et il devient de plus en plus difficile de s’accrocher.

    De nombreuses personnes dans le monde ont vécu l’année écoulée comme une annus horribilis, attendant avec impatience sa conclusion. Mais comme le suggère la liste des conflits à surveiller qui suit, sa longue ombre perdurera. 2020 est peut-être une année à oublier, mais 2021 continuera probablement, et malheureusement, à nous le rappeler.

    1. Afghanistan

    Malgré des progrès modestes mais importants dans les pourparlers de paix, beaucoup de choses pourraient mal tourner pour l’Afghanistan en 2021.

    Après près de deux décennies de combats, le gouvernement américain a signé un accord avec les insurgés talibans en février. Washington s’est engagé à retirer ses troupes d’Afghanistan en échange des engagements des talibans d’interdire aux terroristes d’utiliser le pays pour des opérations et d’entamer des pourparlers avec le gouvernement afghan.

    Afghan peace talks took time to get underway. The government stretched out for six months a prisoner exchange the U.S. had promised to the Taliban – the release of 1,000 government troops or officials held by the Taliban in return for 5,000 Taliban fighters – which Kabul saw as lopsided. The insurgents, who had initially reduced suicide bombings and assaults on cities and towns, responded to delays by stepping up attacks and assassinations.

    Negotiations eventually started in Doha in mid-September, but the two sides took until December to agree on procedural rules. Neither shows much appetite for compromise. Bloodshed has, if anything, escalated. The Taliban appear to have abandoned any initial restraint. Recent months have seen an uptick in suicide bombings and larger offensives on towns.

    Un défi réside dans la façon dont les parties envisagent les discussions. Kaboul s’est engagé publiquement. Mais les hauts responsables se méfient profondément des talibans ou considèrent les négociations comme pouvant entraîner la disparition du gouvernement. Kaboul a cherché à ralentir les pourparlers sans franchir ouvertement Washington. En revanche, les dirigeants talibans estiment que leur mouvement est ascendant. Ils perçoivent le retrait des États-Unis et le processus de paix comme reflétant cette réalité. Au sein des rangs des insurgés également, de nombreux combattants s’attendent à ce que les négociations livrent une grande partie de ce pour quoi ils ont combattu.

    La date limite fixée dans l’accord de février pour un retrait militaire complet des États-Unis et de l’OTAN est imminente en mai 2021. Bien que Washington soutienne que cela était implicitement conditionnel aux progrès des pourparlers de paix afghans, les talibans réagiraient probablement avec colère aux retards importants. Depuis février, Trump a retiré des milliers de forces américaines. Un tirage initial à 8600 a été mandaté dans l’accord bilatéral, mais Trump a réduit ses effectifs à 4500 et s’est engagé à atteindre 2500 avant de quitter ses fonctions. Les retraits supplémentaires inconditionnels ont renforcé la confiance des talibans et l’inquiétude du gouvernement.

    Le sort de l’Afghanistan repose principalement sur les talibans, à Kaboul, et sur leur volonté de compromis.

    Le sort de l’Afghanistan repose principalement sur les talibans, à Kaboul, et sur leur volonté de compromis – mais en grande partie aussi dépend de Biden. Son administration voudra peut-être conditionner le retrait à l’avancement des pourparlers. Mais il faudra du temps aux parties afghanes pour parvenir à un règlement. Maintenir une présence militaire américaine dans le pays bien après mai sans aliéner irrémédiablement les talibans ne sera pas une mince affaire. Pour compliquer encore les choses, Biden a exprimé sa préférence pour le maintien de plusieurs milliers de forces antiterroristes en Afghanistan. Il devra peut-être décider entre cela et un processus de paix potentiellement réussi. Ni les talibans ni les pays de la région dont le soutien serait crucial pour le succès de tout accord n’accepteront une présence militaire américaine indéfinie.

    Un retrait précipité des États-Unis pourrait déstabiliser le gouvernement afghan et potentiellement conduire à une guerre civile multipartite élargie. À l’inverse, une présence prolongée pourrait inciter les talibans à renoncer aux pourparlers et à intensifier leurs attaques, provoquant une escalade majeure. L’un ou l’autre signifierait que 2021 marque l’année où l’Afghanistan perd sa meilleure chance de paix depuis une génération.

    2. Éthiopie

    Le 4 novembre, les forces fédérales éthiopiennes ont lancé un assaut contre la région de Tigray après une attaque meurtrière et la prise de contrôle des unités militaires fédérales de la région. À la fin de novembre, l’armée était entrée dans la capitale tigréenne, Mekelle. Les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF) ont abandonné la ville, affirmant qu’ils souhaitaient épargner les civils. Beaucoup reste incertain, étant donné une panne de courant dans les médias. Mais la violence a probablement tué des milliers de personnes, dont de nombreux civils; déplacé plus d’un million à l’intérieur du pays; et conduit quelque 50 000 personnes à fuir au Soudan.

    Les racines de la crise du Tigray remontent à des années. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir en 2018 après des manifestations largement motivées par une colère persistante contre la coalition alors au pouvoir, qui était au pouvoir depuis 1991 et que le TPLF dominait. Le mandat d’Abiy, qui a débuté par d’importants efforts de réforme d’un système de gouvernance répressive, a été marqué par une perte d’influence pour les dirigeants tigréens, qui se plaignent d’être le bouc émissaire des exactions précédentes et regardent avec méfiance son rapprochement avec le vieil ennemi du TPLF, le président érythréen Isaias Afwerki. . Les alliés d’Abiy accusent les élites du TPLF de chercher à maintenir une part disproportionnée du pouvoir, d’entraver les réformes et d’attiser les troubles par la violence.

    Le conflit du Tigray est le plus amer de l’Éthiopie, mais il existe des lignes de fracture plus larges. Les régions puissantes sont en désaccord tandis que les partisans du système fédéraliste ethnique éthiopien (qui délègue le pouvoir à des régions ethniquement définies et que le TPLF a joué un rôle déterminant dans la conception) luttent contre les opposants à ce système, qui croient qu’il enracine l’identité ethnique et favorise la division. Alors que de nombreux Éthiopiens blâment le TPLF pour des années de régime oppressif, le parti tigréen n’est pas le seul à craindre qu’Abiy veuille en finir avec le système dans une quête de centralisation de l’autorité. Notamment, les critiques d’Abiy dans la région agitée d’Oromia – la plus peuplée d’Éthiopie – partagent ce point de vue, malgré l’héritage oromo d’Abiy.

    La question est maintenant de savoir ce qui vient ensuite. Les forces fédérales ont avancé et ont pris le contrôle de Mekelle et d’autres villes relativement rapidement. Addis-Abeba espère que ce qu’elle appelle son «opération de maintien de l’ordre» vaincra les rebelles restants. Il rejette les discussions avec les dirigeants du TPLF; autoriser l’impunité pour les hors-la-loi qui attaquent l’armée et violent la constitution récompenserait la trahison, disent les alliés d’Abiy. Le gouvernement central est en train de nommer un gouvernement régional intérimaire, a émis des mandats d’arrêt contre 167 responsables et officiers militaires tigréens, et semble espérer persuader les Tigréens d’abandonner leurs anciens dirigeants. Pourtant, le TPLF dispose d’un solide réseau de base.

    Il y a des signes inquiétants. Des rapports suggèrent des purges de Tigréens de l’armée et leurs mauvais traitements ailleurs dans le pays. Les milices de la région d’Amhara, qui borde le Tigré, se sont emparées d’un territoire contesté détenu depuis trois décennies par les Tigréens. Le TPLF a lancé des missiles sur l’Érythrée et les forces érythréennes ont presque certainement été impliquées dans l’offensive anti-TPLF. Tout cela alimentera les griefs tigréens et le sentiment séparatiste.

    Si le gouvernement fédéral investit massivement dans le Tigray, travaille avec la fonction publique locale telle qu’elle est plutôt que de la vider de la base du TPLF, arrête le harcèlement des Tigréens ailleurs et gère les zones contestées plutôt que de les laisser aux administrateurs d’Amhara, il pourrait être un espoir de paix. Il serait alors essentiel de s’orienter vers un dialogue national pour guérir les profondes divisions du pays au Tigré et au-delà. En l’absence de cela, les perspectives sont sombres pour une transition qui a inspiré tant d’espoir il y a seulement un an.

    3. Le Sahel

    La crise qui sévit dans la région du Sahel en Afrique du Nord continue de s’aggraver, la violence interethnique augmentant et les djihadistes étendant leur portée. 2020 a été l’année la plus meurtrière depuis le début de la crise en 2012, lorsque des militants islamistes ont envahi le nord du Mali, plongeant la région dans une instabilité prolongée.

    Les djihadistes contrôlent ou sont une présence de l’ombre dans des pans du Mali rural et du Burkina Faso et font des percées dans le sud-ouest du Niger. Les opérations françaises de lutte contre le terrorisme intensifiées en 2020 ont porté des coups aux militants, frappant l’affilié local de l’État islamique et tuant plusieurs dirigeants d’al-Qaïda. Combinées aux luttes intestines djihadistes, elles semblent avoir contribué au déclin des attaques militantes complexes contre les forces de sécurité. Mais les frappes militaires et les meurtres de chefs n’ont pas perturbé les structures de commandement ou le recrutement des djihadistes. En effet, plus les militaires étrangers s’empilent, plus la région semble devenir sanglante. Les autorités gouvernementales n’ont pas non plus pu récupérer les zones rurales perdues au profit des militants. Même là où la pression militaire oblige les jihadistes à sortir, ils ont tendance à revenir lorsque les opérations se calment.

    Les conditions dans lesquelles les militants prospèrent sont difficiles à inverser.

    Les conditions dans lesquelles les militants prospèrent sont difficiles à inverser. Les relations des États avec nombre de leurs citoyens ruraux se sont rompues, tout comme les systèmes traditionnels de gestion des conflits. En conséquence, ni l’État ni les autorités coutumières ne sont en mesure de calmer les frictions croissantes entre les communautés, souvent sur les ressources. Les abus des forces de sécurité alimentent le mécontentement. Tout cela est une aubaine pour les militants, qui prêtent de la puissance de feu et offrent une protection aux habitants ou même interviennent pour résoudre des conflits. Les milices ethniques mobilisées par les autorités maliennes et burkinabè pour lutter contre les jihadistes alimentent les violences intercommunautaires.

    Même au-delà des zones rurales, les citoyens sont de plus en plus en colère contre leurs gouvernements. Le coup d’État du Mali en août, résultat de manifestations provoquées par une élection contestée mais soutenu par une plus grande fureur contre la corruption et un régime inepte, est la preuve la plus flagrante. Un mécontentement similaire sévit au Niger et au Burkina Faso.

    Sans des efforts plus concertés pour lutter contre la crise de la gouvernance rurale au Sahel, il est difficile de voir comment la région peut échapper aux troubles actuels. De manière générale, de tels efforts exigeraient que les acteurs étatiques et autres se concentrent d’abord et avant tout sur la médiation des conflits locaux, en discutant avec les militants si nécessaire et en utilisant les accords qui en résultent comme base pour le retour de l’autorité de l’Etat dans les campagnes. Les opérations militaires étrangères sont essentielles, mais les acteurs internationaux doivent mettre l’accent sur le rétablissement de la paix au niveau local et faire pression pour une réforme de la gouvernance. Peu de choses suggèrent que l’approche militaire d’abord stabilisera le Sahel. En fait, au cours des dernières années, il semble avoir contribué à la montée des effusions de sang interethniques et du militantisme islamiste.

    4. Yémen

    La guerre au Yémen a causé ce que l’ONU considère toujours comme la pire catastrophe humanitaire au monde. Le COVID-19 a exacerbé la souffrance des civils déjà harcelés par la pauvreté, la faim et d’autres maladies. Les hauts responsables humanitaires mettent à nouveau en garde contre la famine.

    Il y a un an, il y avait une opportunité pour mettre fin à la guerre, mais les belligérants l’ont gaspillée. Les rebelles houthis parlaient par des canaux secondaires avec l’Arabie saoudite, le principal sponsor extérieur du gouvernement yéménite reconnu par l’ONU et dirigé par le président Abed Rabbo Mansour Hadi. Les Saoudiens faisaient également la médiation entre les factions anti-houthistes qui se disputaient le statut d’Aden, une ville du sud qui est la capitale provisoire du gouvernement et qui est contrôlée par le Conseil de transition du Sud (CTS) sécessionniste soutenu par les Emirats depuis août 2019. Ensemble, ces deux voies de négociation auraient pu servir de base à un processus politique négocié par l’ONU. Au lieu de cela, les combats se sont intensifiés, en particulier à Marib, le dernier bastion urbain du gouvernement Hadi dans le nord. Il a fallu un an de négociations de mauvaise humeur avant que les factions anti-Houthi se mettent d’accord sur la façon dont elles allaient partager les responsabilités en matière de sécurité dans le sud, éloigner leurs forces des lignes de front et former un nouveau gouvernement. Les négociations seront probablement confrontées à de nouveaux obstacles sur la relocalisation du cabinet à Aden. Les efforts de rétablissement de la paix de l’ONU ont également frappé un mur.

    Les Houthis et le gouvernement Hadi ont tous deux des raisons de ralentir. S’ils l’emportent à Marib, les Huthis auront conquis le nord et s’emparer de la centrale pétrolière, gazière et électrique de la province, ce qui leur permettra de générer l’électricité et les revenus dont ils ont tant besoin. Le gouvernement peut difficilement se permettre de perdre Marib, mais il recèle un autre espoir: l’administration Trump sortante pourrait, dans un coup de départ sur l’Iran, désigner les Houthis comme une organisation terroriste, resserrant le nœud économique sur les rebelles et compliquant les négociations avec eux par des acteurs extérieurs. . Une telle mesure augmenterait les risques de famine en entravant le commerce avec le Yémen, qui importe 90% de son blé et tout son riz. Cela pourrait également sonner le glas des efforts de médiation de l’ONU.

    Dans tous les cas, le cadre bipartite de l’ONU semble dépassé. Le Yémen n’est plus le pays qu’il était au début de la guerre; il s’est fragmenté alors que le conflit faisait rage. Les Houthis et le gouvernement n’ont pas de duopole sur le territoire ou la légitimité intérieure. D’autres acteurs locaux ont des intérêts, de l’influence et un pouvoir de gâchage. L’ONU devrait élargir son cadre pour inclure d’autres, notamment le STC et les forces soutenues par les Emirats sur la côte de la mer Rouge, ainsi que les tribus du nord, qui pourraient autrement bouleverser tout règlement qu’elles rejettent. Au lieu de négocier à deux, l’ONU devrait commencer à planifier un processus plus inclusif qui encouragerait la conclusion d’accords entre les principaux acteurs.

    En l’absence de correction de cap, 2021 s’annonce comme une autre année sombre pour les Yéménites, avec la guerre qui traîne, la maladie et potentiellement la famine se propage, les perspectives d’un règlement s’évaporant et des millions de Yéménites deviennent de plus en plus malades de jour en jour.

    5. Venezuela

    Près de deux ans se sont écoulés depuis que l’opposition vénézuélienne, les États-Unis et des pays d’Amérique latine et d’Europe ont proclamé le législateur Juan Guaidó président par intérim du Venezuela et prédit la disparition de Nicolás Maduro. Aujourd’hui, de tels espoirs sont en lambeaux. Une campagne de «pression maximale» menée par les États-Unis – impliquant des sanctions, un isolement international, des menaces implicites d’action militaire et même un coup d’État avorté – n’a pas renversé Maduro. Au contraire, ces actions l’ont rendu plus fort, car des alliés, y compris dans l’armée, se sont ralliés à lui, craignant que sa chute ne les mette en danger. Les conditions de vie des Vénézuéliens, dévastées par l’ineptie du gouvernement, les sanctions américaines et le COVID-19, ont touché le fond.

    Si Maduro reste retranché, ses adversaires pourraient voir leur fortune politique s’effondrer. Les bases de la revendication présidentielle de Guaidó reposaient sur la majorité parlementaire remportée par les partis d’opposition en 2015, combinée à l’argument selon lequel la réélection de Maduro en mai 2018 était une imposture. Maintenant, l’opposition est faible, divisée et à peine prise à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a remporté les élections législatives de décembre, que tous, à l’exception de quelques petits partis d’opposition, ont boycottées, avec une majorité écrasante.

    Le malaise de l’opposition vient principalement de son incapacité à apporter des changements. Sa stratégie a sous-estimé la capacité de Maduro à survivre aux sanctions et à l’isolement international tout en surestimant la volonté de Washington de faire face à de vagues menaces de force.

    Le soutien des sanctions a également perdu le soutien des rivaux de Maduro, étant donné que ces mesures ont accéléré l’effondrement économique du Venezuela et appauvri davantage ses citoyens. Plus de 5 millions de citoyens ont fui, nombre d’entre eux se déplaçant maintenant dans les villes colombiennes ou dans les régions frontalières violentes. La plupart des familles qui restent ne peuvent pas mettre assez de nourriture sur la table. Des milliers d’enfants souffrent de dommages irréversibles dus à la malnutrition.

    Un nouveau gouvernement américain offre une opportunité de repenser. Le soutien à l’opposition vénézuélienne a été bipartite à Washington. Pourtant, l’équipe de Biden pourrait changer de cap, renoncer à tenter d’évincer Maduro et lancer des efforts diplomatiques visant à jeter les bases d’un règlement négocié avec l’aide des dirigeants de gauche et de droite en Amérique latine.

    Avec l’Union européenne, il pourrait tenter de rassurer les alliés de Maduro tels que la Russie, la Chine et Cuba que leurs intérêts fondamentaux dans le pays survivraient à une transition. Au-delà de la prise de mesures humanitaires immédiates pour atténuer la crise liée au coronavirus au Venezuela, la nouvelle administration pourrait également envisager de reprendre les contacts diplomatiques avec Caracas et de s’engager à lever progressivement les sanctions si le gouvernement prend des mesures significatives, telles que la libération de prisonniers politiques et le démantèlement des unités de police abusives. Des négociations soutenues au niveau international visant notamment à organiser des élections présidentielles crédibles, prévues pour 2024, pourraient venir ensuite, à condition que les deux parties montrent qu’elles sont réellement intéressées par un compromis.

    À l’heure actuelle, le gouvernement de Maduro ne montre aucun signe qu’il tiendrait un vote équitable. La plupart de ses rivaux veulent le renverser et le poursuivre. Un règlement semble plus éloigné que jamais. Mais après deux ans consacrés à des efforts infructueux et néfastes pour provoquer une rupture politique soudaine, la meilleure voie à suivre est de trouver un soutien pour une transition plus progressive.

    6. Somalie

    Des élections se profilent en Somalie au milieu de conflits amers entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed (également connu sous le nom de «Farmajo») et ses rivaux. La guerre contre Al-Shabaab entre dans sa quinzième année, sans fin en vue, tandis que les donateurs s’irritent de plus en plus à payer les forces de l’Union africaine (UA) pour aider à garder les militants à distance.

    L’humeur à l’approche des élections – les élections législatives étaient prévues pour la mi-décembre mais ont été repoussées, et les préparatifs d’un vote présidentiel prévu pour février 2021 sont également en retard – est tendue. Les relations entre Mogadiscio et certaines régions de la Somalie – notamment le Puntland et le Jubaland, dont les dirigeants sont depuis longtemps rivaux de Mohamed et craignent sa réélection – sont tendues, en grande partie en raison de différends sur la répartition du pouvoir et des ressources entre le centre et la périphérie. Une telle discorde tend à opposer les communautés somaliennes les unes aux autres, y compris au niveau du clan, avec une rhétorique de plus en plus amère employée par toutes les parties.

    Al-Shabaab, quant à lui, reste puissant. Le groupe contrôle de grandes parties du sud et du centre de la Somalie, étend une présence de l’ombre bien au-delà de cela et attaque régulièrement la capitale de la Somalie. Alors que les dirigeants somaliens et leurs partenaires internationaux reconnaissent tous, en principe, que le défi d’Al-Shabaab ne peut être relevé avec la seule force, rares sont ceux qui proposent des alternatives claires. Des pourparlers avec des militants pourraient être une option, mais jusqu’à présent, les dirigeants du mouvement n’ont guère donné d’indication qu’ils veulent un règlement politique.

    Pour compliquer davantage les choses, la patience s’épuise avec la mission de l’UA qui lutte depuis des années contre Al-Shabaab. Sans ces forces, les grandes villes, voire Mogadiscio, seraient encore plus vulnérables aux assauts des militants. Les donateurs comme l’UE sont fatigués de se lancer dans ce qui semble être une campagne militaire sans fin. Le plan actuel est de confier la responsabilité principale de la sécurité aux forces somaliennes d’ici la fin de 2021, mais ces troupes restent faibles et mal préparées à diriger les efforts de contre-insurrection. Le risque d’un vide sécuritaire a été aggravé par le retrait soudain des forces éthiopiennes en raison de la crise du Tigray et du plan de l’administration Trump de retirer les troupes américaines de la formation et du mentorat de l’armée somalienne.

    Beaucoup dépend du vote présidentiel de février. Une élection raisonnablement propre, dont les résultats acceptent les principaux partis, pourrait permettre aux dirigeants somaliens et à leurs soutiens étrangers d’intensifier leurs efforts pour parvenir à un accord sur les relations fédérales et les arrangements constitutionnels et accélérer la réforme du secteur de la sécurité. Un vote contesté, en revanche, pourrait provoquer une crise politique qui élargit le fossé entre Mogadiscio et les régions, déclenche potentiellement la violence clanique et risque d’encourager Al-Shabaab.

    7. Libye

    Les coalitions militaires rivales en Libye ne se battent plus et l’ONU a relancé les négociations visant à réunifier le pays. Mais parvenir à une paix durable restera une tâche ardue.

    Le 23 octobre, l’Armée nationale libyenne (ANL) – dirigée par le général Khalifa Haftar et soutenue par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie – et le gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la Turquie, dirigé par Fayez al-Sarraj , a signé un cessez-le-feu mettant officiellement fin à une bataille qui faisait rage à la périphérie de Tripoli et ailleurs depuis avril 2019. Les combats avaient tué quelque 3 000 personnes et déplacé des centaines de milliers de personnes. L’intervention militaire directe de la Turquie pour aider Sarraj au début de 2020 a inversé ce qui avait été l’avantage de Haftar. Les lignes de front sont désormais gelées dans le centre de la Libye.

    Le cessez-le-feu est bienvenu, mais sa mise en œuvre tarde. L’ANL et le GNA se sont engagés à retirer leurs troupes des lignes de front, à expulser les combattants étrangers et à arrêter toute formation militaire étrangère. Pourtant, les deux parties ont fait marche arrière. Leurs forces sont toujours sur les lignes de front et les avions-cargos militaires étrangers continuent d’atterrir sur leurs bases aériennes respectives, ce qui suggère que des soutiens extérieurs réapprovisionnent toujours les deux côtés.

    De même, les progrès ont été freinés dans la réunification d’un pays divisé depuis 2014. Les négociations de l’ONU organisées en novembre ont rassemblé 75 Libyens chargés de s’entendre sur un gouvernement d’unité intérimaire et une feuille de route pour les élections. Mais les discussions ont été entachées de controverses sur la manière dont l’ONU a sélectionné ces délégués, leur autorité légale, les luttes intestines et les allégations de tentative de corruption. Les participants ont accepté des élections à la fin de 2021 mais pas sur le cadre juridique régissant ces scrutins.

    Au cœur de tous les problèmes se trouve un désaccord sur le partage du pouvoir. Les partisans de Haftar exigent qu’un nouveau gouvernement place les camps de la LNA et du GNA sur un pied d’égalité. Ses rivaux s’opposent à l’inclusion de dirigeants pro-LNA dans toute nouvelle dispensation. Les puissances étrangères ont des vues tout aussi contrastées. La Turquie veut un gouvernement ami – sans partisans de Haftar – à Tripoli. À l’inverse, le Caire et Abu Dhabi veulent réduire l’influence d’Ankara et renforcer celle des politiciens pro-LNA. La Russie, qui soutient également l’ANL, tient à conserver son ancrage en Méditerranée, mais on ne sait pas si elle préfère le statu quo qui préserve son emprise à l’Est ou un nouveau gouvernement avec une représentation de l’ANL.

    Il est peu probable que les combats reprennent dans un avenir immédiat car les acteurs extérieurs, bien que désireux de consolider leur influence, ne veulent pas d’une autre série d’hostilités ouvertes. Mais plus les termes du cessez-le-feu ne sont pas respectés, plus le risque d’accidents provoquant un retour à la guerre est élevé. Pour éviter ce résultat, l’ONU doit aider à forger une feuille de route pour unifier les institutions divisées de la Libye et désamorcer les tensions entre les ennemis régionaux.

    8. Iran-États-Unis

    En janvier 2020, l’assassinat par les États-Unis du commandant iranien Qassem Suleimani a amené les tensions américano-iraniennes à un point d’ébullition. En fin de compte, la réponse de l’Iran a été relativement limitée et aucune des deux parties n’a choisi de s’intensifier, même si la température est restée dangereusement élevée. La nouvelle administration américaine pourrait calmer l’une des impasses les plus dangereuses au monde, notamment en revenant à l’accord nucléaire de 2015, également connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA). Mais le faire rapidement, gérer les relations avec l’Arabie saoudite et Israël – tous deux farouchement opposés à l’Iran – et passer ensuite à des discussions sur des questions régionales plus larges ne sera pas une mince affaire.

    La politique iranienne de l’administration Trump a entraîné ce qu’elle appelle une pression maximale. Cela a signifié la sortie du JCPOA et l’imposition de sanctions unilatérales sévères à l’Iran dans l’espoir de forcer de plus grandes concessions sur son programme nucléaire, de tempérer son influence régionale et – certains responsables espéraient – même de renverser le gouvernement de Téhéran.

    Les sanctions ont dévasté l’économie iranienne mais n’ont guère réussi à faire autre chose.

    Les sanctions ont dévasté l’économie iranienne mais n’ont guère réussi à faire autre chose. Tout au long de la présidence de Trump, le programme nucléaire iranien s’est développé, de moins en moins contraint par le JCPOA. Téhéran a des missiles balistiques plus précis que jamais et plus d’entre eux. Le tableau régional est devenu plus, pas moins, chargé d’incidents – du meurtre de Suleimani sur le sol irakien aux attaques contre des cibles de l’industrie énergétique saoudienne largement attribuées à Téhéran – déclenchant de multiples brosses avec la guerre ouverte. Rien n’indique que le gouvernement iranien, malgré des explosions périodiques de mécontentement populaire, soit en danger d’effondrement.

    Même dans ses derniers jours, l’administration Trump a doublé. Les dernières semaines de son mandat l’ont vu imposer davantage de désignations de sanctions. Le meurtre d’un scientifique nucléaire iranien de haut niveau, attribué à Israël, a encore enflammé les tensions et incité l’Iran à menacer d’étendre encore son programme nucléaire. Washington et certains alliés semblent déterminés à infliger un maximum de douleur à l’Iran et à restreindre la marge de manœuvre de la nouvelle administration Biden. Les risques de confrontation avant que Trump ne quitte ses fonctions restent vivants alors que les milices chiites pro-iraniennes ciblent les Américains en Irak.

    Biden a signalé qu’il changerait de cap, accepterait de rejoindre le JCPOA si l’Iran revenait à se conformer, puis chercherait à négocier un accord de suivi sur les missiles balistiques et la politique régionale. Téhéran a indiqué qu’il était également prêt à adhérer mutuellement à l’accord nucléaire existant. Cela semble le pari le plus sûr et le plus rapide, même si les obstacles ne manquent pas. Les gouvernements américain et iranien devront se mettre d’accord sur une séquence d’étapes entre l’allégement des sanctions et les restrictions nucléaires et également sur les sanctions à lever. La fenêtre pourrait être courte, avec des élections présidentielles en Iran prévues pour juin et un candidat plus radical devrait gagner.

    Mais s’ils reviennent au JCPOA, le plus grand défi sera de résoudre les tensions régionales et la polarisation qui, laissées à s’aggraver, continueront de compromettre l’accord et pourraient déclencher un conflit. Les gouvernements européens explorent la possibilité d’inciter l’Iran et les États arabes du Golfe à s’engager dans un dialogue pour réduire les tensions régionales et empêcher un déclenchement involontaire de guerre; l’administration Biden pourrait mettre tout son poids diplomatique derrière un tel effort.

    9. Russie-Turquie

    La Russie et la Turquie ne sont pas en guerre, souvent de mèche, mais soutiennent fréquemment des camps opposés – comme en Syrie et en Libye – ou se disputent le pouvoir, comme dans le Caucase. Ils se considèrent souvent comme des partenaires, compartimentent la discorde sur une question par rapport aux discussions sur les autres et coopèrent alors même que leurs alliés locaux s’affrontent. Pourtant, comme le montrent la destruction par la Turquie d’un avion russe en 2015 près de la frontière turco-syrienne et les meurtres en 2020 de dizaines de soldats turcs lors de frappes aériennes par les forces syriennes soutenues par la Russie, le risque d’affrontements inattendus est élevé. Alors que le président turc Recep Tayyip Erdoğan et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont jusqu’à présent révélés capables de gérer de tels incidents, toute brouille pourrait exacerber les conflits dans lesquels ils sont tous deux enchevêtrés.

    Les contradictions des relations Ankara-Moscou sont les plus claires en Syrie. La Turquie fait partie des antagonistes étrangers les plus féroces du président Bachar al-Assad et un fervent partisan des rebelles. La Russie, quant à elle, a jeté son poids derrière Assad et, en 2015, est intervenue pour tourner de manière décisive la guerre en sa faveur. La Turquie a depuis renoncé à évincer Assad, plus préoccupée par la lutte contre les Unités de protection du peuple (YPG), la ramification syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection contre la Turquie depuis près de quatre décennies et qu’Ankara (et États-Unis et Europe) considère une organisation terroriste.

    Un accord de mars 2020 concocté par Moscou et Ankara a mis fin au dernier combat à Idlib, la dernière poche détenue par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, et a montré à quel point les deux puissances ont besoin l’une de l’autre. La Russie attend de la Turquie qu’elle applique le cessez-le-feu d’Idlib. Ankara reconnaît qu’une autre offensive du régime, qui pourrait conduire des centaines de milliers de Syriens supplémentaires en Turquie, repose sur le soutien aérien russe, qui donne à Moscou un droit de veto virtuel sur une telle opération. Mais le statu quo est ténu: la guerre syrienne n’est pas terminée et une autre offensive soutenue par la Russie à Idlib reste possible.

    En Libye également, la Russie et la Turquie sont opposées. Les entrepreneurs russes soutiennent la LNA de Haftar, tandis que la Turquie soutient la GNA basée à Tripoli. Un cessez-le-feu fragile a eu lieu depuis octobre. Mais il est loin d’être clair qu’un accord puisse garantir à la Turquie les dirigeants libyens amicaux qu’elle souhaite tout en donnant à la Russie le pied qu’elle cherche.

    La Russie et la Turquie ont également été mêlées à la récente guerre du Haut-Karabakh. La Russie a une alliance militaire avec l’Arménie mais a évité de choisir son camp et a finalement négocié le cessez-le-feu qui a mis fin aux combats. La Turquie a prêté un soutien diplomatique et militaire à l’Azerbaïdjan, les drones turcs (et israéliens) aidant à supprimer les défenses aériennes arméniennes. Malgré leur concurrence dans le Caucase du Sud, Moscou et Ankara ont gagné cette fois-ci. La Russie a déployé des soldats de la paix et a considérablement accru son influence dans la région. La Turquie peut prétendre avoir joué un rôle important dans la victoire de l’Azerbaïdjan et bénéficiera d’un corridor commercial établi par l’accord de cessez-le-feu.

    Tout comme Moscou et Ankara s’affrontent sur un nombre croissant de champs de bataille, leurs liens sont plus forts qu’ils ne l’ont été depuis quelque temps.

    Paradoxalement, tout comme Moscou et Ankara s’affrontent sur un nombre croissant de champs de bataille, leurs liens sont plus forts qu’ils ne l’ont été depuis quelque temps. Leur «frenmité» est symptomatique de tendances plus larges – un monde dans lequel les puissances non occidentales repoussent de plus en plus les États-Unis et l’Europe occidentale et sont plus affirmées et plus disposées à conclure des alliances fluctuantes.

    La Russie a vu les tensions avec l’Occident monter sur fond de guerres en Ukraine et en Syrie, des accusations d’ingérence électorale et d’empoisonnement d’opposants sur le sol étranger, ainsi que des sanctions américaines et européennes. La Turquie s’irrite du soutien américain aux YPG et du refus d’extrader Fethullah Gülen – le religieux Ankara accuse d’avoir organisé une tentative de coup d’État en 2016 – ainsi que des critiques européennes de son recul démocratique et de ses prétendus préjugés dans le conflit chypriote. Les sanctions imposées par Washington en réponse à l’achat et aux tests par Ankara du système de défense antimissile russe S-400 résument ces tensions. En concluant des accords bilatéraux dans diverses zones de conflit, la Russie et la Turquie voient le potentiel de gain.

    Pourtant, les liens nés d’opportunités ne durent pas toujours. Avec leurs forces respectives si proches de plusieurs lignes de front, les points d’éclair potentiels abondent. Un ralentissement de leurs relations pourrait causer des problèmes aux deux nations et à plus d’une zone de guerre.

    10. Changement climatique

    La relation entre la guerre et le changement climatique n’est ni simple ni linéaire. Les mêmes conditions météorologiques augmenteront la violence dans une zone et pas dans une autre. Si certains pays gèrent bien la concurrence induite par le climat, d’autres ne la gèrent pas du tout. Tout dépend du fait que les États sont gouvernés de manière inclusive, sont bien équipés pour arbitrer les conflits sur les ressources ou peuvent subvenir aux besoins des citoyens lorsque leur vie ou leurs moyens de subsistance sont bouleversés. L’ampleur de la violence liée au climat en 2021 est incertaine, mais la tendance générale est assez claire: sans action urgente, le danger d’un conflit lié au climat augmentera dans les années à venir.

    Sans action urgente, le danger de conflit lié au climat augmentera dans les années à venir.

    Dans le nord du Nigéria, les sécheresses ont intensifié les combats entre éleveurs et agriculteurs au sujet de la diminution des ressources, qui en 2019 a tué deux fois plus de personnes que le conflit Boko Haram. Sur le Nil, l’Égypte et l’Éthiopie ont échangé des menaces d’action militaire contre le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, en partie en raison des craintes du Caire que le barrage aggrave la pénurie d’eau déjà grave. Pour l’instant, l’Afrique voit sans doute les pires risques de conflit liés au climat, mais certaines parties de l’Asie, de l’Amérique latine et du Moyen-Orient sont confrontées à des dangers similaires.

    Dans les pays fragiles du monde entier, des millions de personnes connaissent déjà des vagues de chaleur records, des précipitations extrêmes et irrégulières et une élévation du niveau de la mer. Tout cela pourrait alimenter l’instabilité: par exemple, en exacerbant l’insécurité alimentaire, la pénurie d’eau et la concurrence des ressources et en poussant davantage de personnes à fuir leurs maisons. Certaines études suggèrent qu’une augmentation de la température locale de 0,5 degré Celsius est associée, en moyenne, à un risque accru de conflit meurtrier de 10 à 20%. Si cette estimation est exacte, l’avenir est inquiétant. Les scientifiques de l’ONU estiment que les émissions d’origine humaine ont réchauffé la Terre d’un degré depuis l’époque préindustrielle et, avec l’accélération du rythme, prévoient un autre demi-degré dès 2030. Dans de nombreuses zones les plus instables du monde, cela pourrait se produire plus rapidement encore.

    Les gouvernements des pays à risque doivent réglementer pacifiquement l’accès aux ressources, qu’elles soient rares ou abondantes, à l’intérieur ou entre les États. Mais les pays en développement menacés de conflits ne devraient pas faire face seuls aux pressions d’un climat changeant.

    Il y a lieu d’être optimiste. La nouvelle administration américaine a placé la crise climatique au sommet de son agenda, et Biden a appelé à une action plus rapide pour atténuer les risques d’instabilité associés. Les gouvernements et les entreprises occidentaux se sont engagés à fournir aux pays les plus pauvres 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation au changement climatique à partir de 2020. Ils devraient respecter ces engagements: les pays en développement méritent un soutien accru de la part de ceux dont l’intempérance des combustibles fossiles a provoqué la crise en premier lieu.

    Publié à l’origine dans Foreign Policy: 10 conflits à surveiller en 2021

    *Président de ICG

    Source : International Crisis Group, 30 déc 2021

    Tags : Vénézuela, Soudan, Liban, Etats-Unis, Joe Biden, Afghanistan, Ethipie, Sahel, Mali, Niger, Nigeria, Burkina Faso, Yémen, Somalie, Afrique, Libye, Iran, Russie, Turquie, Changement climatique, environnement,




  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 29 octobre 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    France

    Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque odieuse perpétrée aujourd’hui, 29 octobre, à la basilique Notre-Dame de Nice, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées. Il présente ses condoléances aux familles des victimes et réaffirme la solidarité des Nations Unies avec le peuple et le Gouvernement français.

    De même, le Haut-représentant de l’Alliance des civilisations, Miguel Moratinos, a publié une déclaration dans laquelle il condamne fermement cette attaque barbare. Il a ajouté que de telles attaques odieuses visant des civils, y compris des fidèles, sont intolérables et totalement injustifiables – quel que soit le lieu où elles sont commises et quels qu’en soient leurs auteurs.

    Conseil de sécurité

    Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. C’est aujourd’hui le vingtième anniversaire de la résolution 1325, qui appelle à l’adoption d’une perspective sexospécifique pour tenir compte des besoins particuliers des femmes et des filles pendant les conflits.

    Le Secrétaire général a déclaré qu’aujourd’hui, la pandémie a un impact négatif disproportionné sur les femmes et les filles.

    Il a ajouté qu’au fur et à mesure que nous nous remettons de la pandémie, nous sommes confrontés à un choix: continuer sur la voie de la militarisation croissante, des conflits et des pertes intergénérationnelles, ou travailler à une plus grande inclusion, égalité et prévention des conflits et des crises de toutes sortes.

    « Pour les gouvernements et les institutions internationales partout dans le monde, l’égalité des sexes est l’un des moyens les plus sûrs de renforcer la cohésion sociale et la confiance, tout en incitant les gens à être des citoyens responsables et engagés », a-t-il déclaré.

    Le Secrétaire général a souligné que nous ne pouvons pas attendre encore 20 ans pour mettre en œuvre le programme pour les femmes, la paix et la sécurité, et il a appelé les pays à travailler ensemble pour atteindre cet objectif.

    CARICOM

    Cet après-midi, le Secrétaire général s’exprimera en direct par vidéoconférence à la quarante et unième réunion ordinaire de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes, connue sous le nom de CARICOM.

    Il entend se féliciter de leur leadership, qui a permis aux pays de la CARICOM de ne connaître que de faibles niveaux de cas de COVID-19, et de leurs efforts pour aider les personnes et les entreprises à rester à flot pendant la pandémie.

    Le Secrétaire général soulignera aussi le soutien de l’ONU pour appuyer les efforts en faveur d’un vaccin sûr, à la disposition de tous dès que possible, et pour une série de mesures de secours pour les économies en développement, qui représente au moins 10% de l’économie mondiale.

    Il entend aussi réitérer le soutien de l’ONU aux pays des Caraïbes non seulement dans leurs efforts de relèvement, mais aussi dans la lutte contre la crise climatique.

    Colombie

    Au cours de son voyage virtuel en Colombie, la Vice-Secrétaire générale a rencontré virtuellement, hier après-midi, la Vice-Présidente de la Colombie, Marta Lucía Ramírez, qui lui a parlé du premier cabinet de la région à avoir la parité entre les sexes, du plan d’intervention socioéconomique en relation avec la pandémie qui vise spécifiquement les femmes, et des efforts pour faire face aux niveaux croissants de violence sexiste.

    Elle a également rencontré le conseiller présidentiel sur la stabilisation qui lui a fait part de l’élan pris dans la mise en œuvre des dispositions fortes relatives à l’égalité des sexes contenues dans l’accord de paix. La Vice-Secrétaire générale était accompagnée de la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo Ngucka, et de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten.

    Mme Amina Mohammed et sa délégation ont également rencontré des femmes défenseures des droits de l’homme ainsi que des bénéficiaires de projets qui facilitent l’accès à la justice transitionnelle et à l’autonomisation économique.

    Cet après-midi, Mme Mohammed rencontra le Président Ivan Duque, ainsi que l’équipe de l’ONU en Colombie. Elle sera accompagnée de Rosemary DiCarlo, Chef du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix. Le Président de la Colombie et Mme Mohammed s’adresseront aux journalistes à 17 heures, au cours d’une rencontre avec la presse qui sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la présidence colombienne (https://www.youtube.com/SIGCOLOMBIA).

    Israël / Liban

    S’appuyant sur les progrès réalisés à l’issue de leur réunion en date du 14 octobre, les représentants des gouvernements israélien et libanais ont eu hier et aujourd’hui des entretiens productifs, grâce à la médiation des États-Unis et à l’accueil du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban. Les États-Unis et le Bureau continuent d’espérer que ces négociations aboutiront à une résolution attendue depuis longtemps. Les parties se sont engagées à poursuivre les négociations le mois prochain.

    Viet Nam

    Au Viet Nam, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) affirme que le typhon Molave s’est abattu hier dans le centre du pays, faisant 15 victimes et 40 portés disparus. Près de 375 000 personnes ont été évacuées et des millions d’autres sont privées d’électricité.

    On estime à 7,7 millions le nombre de personnes touchées dans le centre du Viet Nam par des inondations depuis le début du mois.

    Avec ses partenaires, l’ONU soutient la réponse menée par le Gouvernement en distribuant des nécessaires de réparation à domicile, des ustensiles de cuisine, des trousses sanitaires d’urgence, des jeux d’ustensiles de ménage, de la nourriture, des produits pour purifier l’eau ainsi qu’une aide en espèces.

    L’équipe de pays des Nations Unies prépare un plan de réponse et fournit un soutien dans la gestion de l’information, la couverture des évènements et la mobilisation des ressources.

    Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré aujourd’hui que cette dernière tempête portera le nombre d’enfants à risque à bien plus de 2,5 millions au Vietnam.

    De nombreuses écoles de la région centrale du pays sont fermées depuis des semaines, une situation déjà entravée par la COVID-19. L’agence fournit une aide d’urgence, sous la forme d’eau, de nutrition, d’assainissement et d’assistance éducative.

    Somalie

    En Somalie, l’ONU a condamné fermement le meurtre de deux travailleurs humanitaires somaliens qui ont été tués plus tôt cette semaine à Mogadiscio par des terroristes présumés des Chabab.

    Les deux hommes participaient à une campagne de vaccination contre la polio, organisée par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère fédéral de la santé de la Somalie.

    Les meurtres ont été perpétrés à un moment où 23 enfants ont été infectés par la polio en Somalie. Les travailleurs humanitaires s’efforcent de vacciner 1,65 million d’enfants contre la polio dans les régions du nord et du centre du pays, dont près d’un demi-million dans la capitale Mogadiscio.

    Cette année, 191 attaques contre des opérations humanitaires ont été enregistrées, au cours desquelles 13 travailleurs humanitaires ont été tués, 12 autres blessés, 24 enlevés et 14 détenus ou arrêtés temporairement.

    COVID-19 / Myanmar

    Au Myanmar, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente Ola Almgren, aide les autorités à faire face à la récente flambée des cas de COVID-19. Nous avons contribué à sécuriser près de 300 000 kits de test et plus de 260 000 articles de protection et d’hygiène, a indiqué le Porte-parole.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNCEF) ont produit des informations sur la COVID-19 en 90 langues, à destination de 16 millions de personnes.

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont constaté que les personnes travaillant dans le secteur informel et les familles rurales ont été fortement touchées par la pandémie. Parallèlement, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial fournissent une aide en espèces à plus d’un million de foyers, dont la moitié sont dirigés par des femmes, et visent également à atteindre les enfants et les personnes âgées.

    Avec la fermeture des écoles, le Programme alimentaire mondial (PAM) livre chaque jour de la nourriture à 145 000 familles. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’UNICEF ont préparé des directives destinées à plus de 90 000 enseignants, élèves et familles, ainsi que du matériel scolaire pour étudier depuis le domicile.

    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a également distribué de l’eau et d’autres fournitures à près de 130 000 personnes retournant au Myanmar, qui ont perdu leur emploi à l’étranger.

    COVID-19 / Éducation

    Un rapport rendu public aujourd’hui par l’UNESCO et la Banque mondiale révèle que les écoliers des pays à revenu faible ou intermédiaire ont déjà perdu près de quatre mois de scolarité depuis le début de la pandémie, contre six semaines pour leurs homologues des pays à revenu élevé.

    Biodiversité

    Les futures pandémies émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement et tueront plus de personnes que la COVID-19 à moins d’un changement déterminant dans l’approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses. Tel est l’avertissement émis dans un nouveau rapport soutenu par l’ONU sur la biodiversité et les pandémies par 22 experts de premier plan du monde entier.

    Le rapport, produit par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) estime qu’il existe jusqu’à 850 000 virus inconnus dans la nature susceptibles d’infecter des êtres humains. Leur coût économique, selon le rapport, représenterait 100 fois celui de la prévention.

    Sénégal

    Ce matin, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est dite profondément attristée de la noyade d’au moins 140 personnes au large des côtes du Sénégal. Il s’agit du naufrage le plus meurtrier enregistré en 2020.

    Des membres de la communauté locale ont déclaré à l’OIM que le navire, transportant environ 200 migrants, avait quitté Mbour, une ville côtière située dans l’ouest du Sénégal, le 24 octobre et tentait de rallier les îles Canaries. Le bateau a pris feu quelques heures après le départ et a chaviré près de Saint-Louis, sur la côte nord-ouest du Sénégal. Cinquante-neuf personnes ont été secourues. Les corps de 20 autres personnes ont été retrouvés, tandis que plus de 120 sont présumées décédées.

    Le Gouvernement du Sénégal et l’OIM ont lancé une mission d’évaluation des besoins des survivants à Saint-Louis et pour fournir une assistance psychosociale immédiate.

    L’OIM appelle à l’unité entre les gouvernements, les partenaires et la communauté internationale pour démanteler les réseaux de trafiquants et de contrebande qui profitent du désespoir de la jeunesse.

    Avec ce tragique naufrage, au moins 414 personnes seraient mortes le long de cette route depuis le début de cette année. Ces données ont été compilées dans le cadre du Missing Migrants Project de l’OIM. En 2019, 210 décès avaient été enregistrés.

    Point de presse demain

    Demain, à 11 heures, le juge Abdulqawi A. Yusuf, Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), donnera une visioconférence de presse aux côtés du Greffier de la Cour, Philippe Gautier. Le Président Yusuf parlera du rôle et de la compétence de la Cour, de ses dernières activités et méthodes de travail pendant la pandémie.

    Tags : FRANCE, COLOMBIE, ISRAËL, LIBAN, VIET NAM, SOMALIE, MYANMAR, SÉNÉGAL, COVID-19, CONSEIL DE SÉCURITÉ,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 4 mai 2020

    (La version française du Point de presse quotidien
    n’est pas un document officiel des Nations Unies)



    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Secrétaire général/Liberté de la presse

    Il y a quelques instants, le Secrétaire général a participé au Dialogue de haut niveau en ligne sur la liberté de la presse et la lutte contre la désinformation dans le contexte de la pandémie de COVID-19, un évènement organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il a souligné la pression croissante que les médias ont subie ces dernières années, de nombreux journalistes faisant actuellement face à des menaces, au harcèlement et à des agressions violentes. « Lorsque les journalistes sont attaqués, les sociétés dans leur ensemble en paient le prix », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune démocratie ne peut fonctionner sans liberté de la presse.

    Le Secrétaire général a également déclaré qu’avec la pandémie actuelle, nous assistons à une dangereuse recrudescence de désinformation, allant de conseils de santé nocifs à des discours haineux, en passant par des théories déchaînées de complot. Il a souligné que l’antidote est une information et une analyse fondées sur des faits. Et maintenant plus que jamais, a-t-il dit, nous avons besoin des médias pour documenter ce qui se passe, faire la distinction entre les faits et la fiction, et tenir les dirigeants responsables.

    Riposte mondiale à la COVID-19

    Le Secrétaire général a également pris la parole, un peu plus tôt ce matin, lors d’un événement en ligne destiné à recueillir des promesses de dons pour financer la riposte mondiale au Coronavirus. Il a remercié la Commission européenne et ses partenaires d’avoir accueilli la conférence, y voyant exactement le type de leadership dont le monde a besoin aujourd’hui.

    Le Secrétaire général a souligné à quel point des mesures de santé publique globales et coordonnées sont essentielles pour ralentir la transmission et sauver des vies, mais il a averti que même les pays qui ont pris de telles mesures restent en danger. Il a noté que le virus est susceptible de frapper de nombreux pays qui sont les moins en mesure de faire face. Dans un monde interconnecté, il a souligné que personne n’est à l’abri du danger jusqu’à ce que tout le monde le soit.

    Le Secrétaire général a également souligné que les nouveaux diagnostics, thérapies et vaccins contre la COVID-19 doivent être considérés comme des biens publics mondiaux disponibles et abordables pour tous. Pour un monde exempt de COVID-19, il faudra déployer l’effort de santé publique le plus énorme de l’histoire. Il a ajouté qu’avec l’événement et les engagements pris d’aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie dans la mobilisation des ressources pour cette entreprise vitale.

    Le Secrétaire général s’est également félicité des généreuses contributions annoncées aujourd’hui en vue de l’objectif initial de 7,5 milliards d’euros. Il a toutefois ajouté que, pour pouvoir aider tout le monde, partout, il faudra probablement cinq fois ce montant.

    Liban

    À New York, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, Ján Kubiš, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité au cours d’une séance de consultations sur la situation dans le pays. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a également informé les membres du Conseil des travaux de la Force de maintien de la paix de l’ONU sur le terrain, la FINUL. À l’issue des consultations, il est possible que le Président du Conseil de sécurité, le Représentant permanent Sven Jurgenson, lise une déclaration à la presse.

    COVID-19/Afrique orientale et australe 

     L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que plus de 127 millions d’enfants en Afrique orientale et australe, qui devaient retourner à l’école cette semaine, resteront chez eux en raison de la menace posée par le virus. 

    Dans cette région du monde, un foyer sur cinq a accès à Internet et 84% de la population rurale n’ont pas d’électricité.

    L’UNICEF et ses partenaires travaillent sans relâche pour appuyer l’apprentissage par le biais de la radio, de SMS et de documents imprimés.

    Cependant, même avec les mesures d’apprentissage alternatives déployées par les gouvernements, ainsi que par l’UNICEF et ses partenaires, des dizaines de millions d’enfants ne pourront pas en bénéficier. Ces enfants sont souvent parmi les plus marginalisés et les plus vulnérables. Ils dépendent largement des écoles pour leur éducation, leur santé, leur sécurité et leur alimentation.

    L’UNICEF a souligné que les gouvernements, les entreprises et les parents doivent œuvrer ensemble afin de garantir des moyens inclusifs et réalistes pour atteindre tous les enfants.

    COVID-19/Service aérien

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) veille à faciliter la logistique de la riposte à la pandémie, en fournissant des services aériens à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à la communauté humanitaire internationale.

    Aujourd’hui, le PAM a annoncé que les Émirats arabes unis (EAU) consacreront à cette fin une flotte de trois appareils jusqu’à la fin de l’année. Cela devrait permettre l’acheminement de cargaisons et de personnels essentiels là où les besoins sont les plus pressants.

    Dans les mois à venir, cette flotte aidera au transport de millions d’articles médicaux et de milliers de tonnes de cargaisons humanitaires vers les communautés vulnérables et les travailleurs qui sont en première ligne dans plus de 100 pays.

    Les trois appareils feront des rotations entre les Émirats arabes unis et des lieux clefs en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

    Dans le cadre de l’appel humanitaire mondial, le PAM a été mandaté de fournir des services humanitaires communs, pour le financement desquels un premier appel de 350 millions de dollars a été lancé.

    COVID-19/Somalie  

     En Somalie, l’ONU et ses partenaires soutiennent la réponse du Gouvernement au virus. Le Coordonnateur humanitaire a provisoirement alloué des fonds du Fonds humanitaire pour la Somalie à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’achat de ventilateurs. Des fonds ont également été alloués au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour fournir des générateurs au principal centre de traitement de la COVID-19 à Mogadiscio. 

      En outre, les agences de l’ONU ont alloué 2,6 millions de dollars pour les réponses liées au virus dans le pays.  Dans ce cadre, l’ONU fournit des kits d’hygiène et des équipements de protection individuelle (EPI) au personnel médical qui fournit des services de santé à 30 000 réfugiés et demandeurs d’asile. 

      L’ONU atteint également des dizaines de milliers de personnes avec des articles d’hygiène essentiels, de l’eau potable distribuée par camion-citerne et du matériel de sensibilisation. 

     L’ONU et ses partenaires continuent de répondre aux situations d’urgence liées aux conflits et aux catastrophes naturelles en Somalie, notamment les inondations et les criquets pèlerins. Rien qu’en mars, 623 000 personnes ont pu bénéficier d’une aide vitale. 

    COVID-19/Ghana  

    Au Ghana, la Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Sylvia Lopez-Ekra, et l’équipe de pays de l’ONU ont réorganisé les ressources existantes pour soutenir la réponse du Gouvernement à la pandémie et à ses impacts sanitaires, économiques et socioéconomiques.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait don de fournitures de laboratoire et de matériels d’analyse.  Elle a également déployé un expert technique de son bureau régional pour l’Afrique afin d’appuyer la coordination et l’assistance au Ministère de la santé et au centre des opérations d’urgence. 

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille avec le Gouvernement du Ghana pour mesurer l’impact du virus sur l’économie et préparer un plan, avec l’équipe de l’ONU, pour améliorer les moyens de subsistance. 

    Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a aidé à mettre en place une permanence téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour répondre à la violence sexiste. Le Programme alimentaire mondial (PAM) aide le Gouvernement à surveiller les prix des denrées alimentaires. 

    Pour sa part, l’UNICEF travaille avec des partenaires pour ouvrir des laboratoires de dépistage au niveau sous-national, tout en collaborant avec le Gouvernement pour avancer les paiements de 322 000 ménages. 

    COVID-19/Cameroun

    Au Cameroun, ou plus de 2 000 cas de COVID-19 ont été confirmés, la Coordonnatrice résidente, Mme Allegra Baiocchi, et l’équipe de pays de l’ONU appuient le Gouvernement depuis avant la détection du premier cas dans le pays.

    Pour ce qui est des besoins de santé immédiats, 14 entités de l’ONU ont élaboré un plan de prévention et de réponse pour appuyer les initiatives nationales avec un déficit de financement de 15,5 millions de dollars.

    L’ONU aide au recrutement d’agents de santé, fournit des véhicules pour la recherche des contacts, appuie la fourniture de tests et fournit des équipements médicaux ainsi que des équipements de protection individuelle.

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et le Fonds mondial appuient l’achat d’équipements médicaux, y compris de ventilateurs.

    ONU-femmes travaille avec des dirigeants religieux et des organisations féminines et de jeunesse, tandis que l’UNICEF et les autorités locales installent des stations de lavage des mains et fournissent des masques aux groupes vulnérables.

    COVID-19/Burkina Faso, Mali et Ouest du Niger

    Dans le centre du Sahel, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) fait état d’une détérioration sans précédent de la situation dans les zones frontalières entre le Mali, le Burkina Faso et l’ouest du Niger, également connues sous le nom de zone des trois frontières.

    Outre l’insécurité, la pandémie de COVID-19 se propage rapidement dans la région qui compte certains des systèmes de santé les plus fragiles au monde.

    Plus de trois millions de personnes souffrent à présent d’un grave niveau d’insécurité alimentaire et le nombre de déplacés continue d’augmenter. Un million deux cent mille personnes sont à présent déplacées, quatre fois de plus que l’an dernier, et il y a également 107 000 réfugiés.

    L’augmentation de la violence armée contraint non seulement les personnes à fuir leur foyer, mais alors que les écoles et les centres de santé sont pris pour cible, les communautés vulnérables se voient privées des services essentiels.

    Le risque de transmission du virus est également aggravé dans les zones à forte densité de population, notamment les sites de déplacement qui n’ont pas un accès adéquat en matière d’abris, d’eau propre, d’hygiène et d’assainissement de base.

    Cette année, 7,5 millions de personnes dans les régions affectées ont besoin d’une aide d’urgence. L’ONU et ses partenaires humanitaires demeurent sur le terrain pour livrer une aide vitale mais des ressources urgentes sont nécessaires. À compter de la fin du mois d’avril, seul 12% des 988 millions de dollars nécessaires pour financier la réponse humanitaire avaient été reçus.

    Le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a alloué 42 millions de dollars aux pays du centre du Sahel depuis le début de l’année, principalement pour fournir vivres et nutrition, eau, hygiène et assainissement, abris, protection et santé.

    Au Burkina Faso, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a condamné les violences perpétrées à l’encontre de réfugiés maliens, faisant 32 blessés. L’incident s’est déroulé au courant du week-end dans le camp de réfugiés de Mentao qui abrite quelque 6 500 réfugiés à proximité de la frontière du Burkina Faso avec le Mali.

    Tous les blessés reçoivent actuellement des soins dans des centres de santé. Le HCR a réclamé une enquête urgente sur cet incident.

    Contribution financière

    La Chine a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 88 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

    Tags : Afrique, Liban, Somalie, Ghana, Cameroun, Burkina Faso, Mali, Niger, Sahel,