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  • Maroc : les journalistes Omar Radi et Slimane Raissouni doivent être libérés ! (SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES – FIJ)

    Omar Radi, journaliste connu pour ses engagements pour les droits humains, a publié de nombreuses enquêtes, portant notamment sur la corruption au Maroc, les spoliations de terres et les mouvements sociaux dont le Hirak du Rif. Il est poursuivi dans une double affaire « d’attentat à la pudeur avec violences et viol » et pour « espionnage ». Il est incarcéré depuis le 29 juillet 2020 et encourt jusqu’à dix ans de prison. Il est soumis au régime de l’isolement. Il a entamé une grève de la faim le 9 avril dernier, suspendue le 1er mai en raison de son état de santé (hémorragie intestinale, diarrhées) et de l’aggravation de la maladie de Crohn.

    Slimane Raissouni, rédacteur en chef du journal marocain Akhbar Al-Yaoum – qui a cessé de paraître mi-mars pour des raisons financières – est poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration ». Il a publié des enquêtes sur les cercles du pouvoir et les services de renseignement. Il risque jusqu’à dix ans de réclusion criminelle, selon les dispositions de l’article 485 du Code pénal. Il est en détention depuis le 22 mai 2020. Soumis au régime de l’isolement, il a entamé une grève de la faim le 8 avril dernier afin d’obtenir sa mise en liberté provisoire.

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes apportent tout leur soutien à ces deux confrères et rappellent que nombre de journalistes ont été poursuivis, harcelés et traînés en justice, parfois condamnés à des peines de prison, ces dernières années au Maroc. Nos organisations dénoncent les accusations fallacieuses et l’acharnement répressif visant nos confrères, alors qu’ils n’exerçaient que leur mission d’informer.

    Leur procès doit s’ouvrir ce mardi 18 mai.

    La Fédération internationale des Journalistes (FIJ), la plus grande instance de représentation des journalistes dans le monde avec quelques 600 000 adhérents dans 150 pays, et ses affiliés en France, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, demandent instamment leur libération et que justice leur soit rendue.

    Dans un communiqué, l’affilié de la FIJ au Maroc, le SNPM (Syndicat national de la presse marocaine), a déclaré : « Nous réitérons notre position depuis l’annonce de la poursuite de ces deux collègues : nous demandons qu’ils soient libérés immédiatement et qu’ils bénéficient d’un procès équitable. »

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes se joindront à la conférence de presse prévue le 18 mai à l’initiative du Syndicat de la Presse, des Médias, de la Culture et du Spectacle (SIPMCS-CNT).

    Paris le 14 Mai 2021

    Source : SNJ, 14 mai 2021

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  • Washington invite le Maroc à réaffirmer son engagement pour la protection des droits de l’homme

    WASHINGTON – Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a invité vendredi les autorités marocaines à réaffirmer leur engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme, au moment où le Maroc et le Sahara occidental occupé connaissent une escalade dans la répression.

    « Le secrétaire d’Etat a encouragé le Maroc (…) à réaffirmer son engagement à protéger et à promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales », a indiqué le département d’Etat américain dans un communiqué, à l’issue de l’entretien d’Antony Blinken avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

    L’appel du secrétaire d’Etat américain intervient au moment où des voix s’élèvent aux Etats-Unis pour dénoncer le régime autoritaire de la monarchie et sa répression contre toute voix critique.

    Vendredi, le quotidien américain, The Washington Post, affirme dans son éditorial que les journalistes emprisonnées au Maroc, en particulier Soulaiman Raissouni et Omar Radi, méritent l’attention de l’administration Biden « qui devrait discuter avec le régime marocain de son bilan en matière de droits de l’Homme ».

    Radi et Raissouni  » devraient être libérés avant que le régime marocain n’obtienne plus de faveurs politiques de la part des Etats-Unis », soutient le quotidien américain.

    M. Raissouni, connu pour ses critiques de la corruption gouvernementale et son plaidoyer en faveur d’une réforme politique, a été arrêté le 22 mai 2020, tandis qu’Omar Radi, correspondant pour des médias internationaux, a été arrêté le 29 juillet de la même année.

    Dans une communication conjointe adressée au gouvernement marocain, des experts des droits humains de l’ONU ont confirmé  » les violations systématiques et généralisées perpétrées par le régime marocain au Sahara Occidental occupé, pointant un « environnement hostile » au travail de défense des droits de l’homme dans ce territoire non autonome.

    Les victimes mentionnées dans la communication conjointe sont des activistes sahraouis bien connus du territoire occupé qui ont soumis des plaintes de droits de l’homme à l’ONU. Il s’agit, entre autres, de Naziha El Khalidi, Aminatou Haidar, Mahfouda Bamba Lafgir et Yahya Mohamed Elhafed Iaazza.

    Les experts se sont dit préoccupés « par ce qui semble attester d’un manque de sécurité et d’un environnement hostile envers défenseurs et défenseuse des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental », citant d’autres formes de répression, notamment les actes de torture, les poursuites judiciaires, les menaces et la surveillance constante.

    APS

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  • Maroc : Liberté pour Soulaiman Raissouni et Omar Radi!

    À l’initiative du comité américain pour la défense des détenus politiques au Maroc, des intellectuels lancent un appel pour la libération des deux journalistes marocains incarcérés. « Nous demandons au gouvernement du Royaume du Maroc d’accorder à Soulaiman Raissouni et Omar Radi leur droit à la liberté et à un procès équitable, et de les libérer immédiatement de prison. »

    À l’initiative du comité américain pour la défense des détenus politiques au Maroc, des intellectuels lancent un appel pour la libération des deux journalistes Soulaiman Raissouni et Omar Radi incarcérés. Il est signé, entre autres, par les deux universitaires Waterbury John, auteur de l’ouvrage de référence « Le Commandeur des croyants : la monarchie marocaine et son élite », et Abdellah Hammoudi, professeur émérite d’anthropologie à l’Université de Princeton. Pour rappel, les deux journalistes mènent une grève ouverte de la faim depuis une vingtaine de jours (21 pour Omar et 22 pour Soulaiman).

    Nous, soussignés, demandons au gouvernement du Royaume du Maroc de respecter les droits fondamentaux des journalistes marocains, Soulaiman Raissouni et Omar Radi, actuellement incarcérés à la prison d’Okacha à Casablanca.

    Soulaiman Raissouni, un journaliste très respecté et très lu qui écrit en arabe, est connu pour son professionnalisme et sa ligne éditoriale indépendante. Il a écrit sur la réforme politique, l’abus de pouvoir, la corruption, le « capitalisme des copains », la pauvreté, entre autres sujets. Au moment de son arrestation, il était rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar Alyaoum.

    Raissouni a été arrêté le 22 mai 2020 et accusé « d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration » d’un homme en 2018. Le procureur a fondé cette accusation sur une publication anonyme sur Facebook.

    Omar Radi est un journaliste d’investigation indépendant et reconnu. Il a écrit sur les accaparements de terres collectives, la corruption des hauts fonctionnaires, la surveillance policière et les violations des droits humains.

    Radi a été arrêté le 29 juillet 2020. Il a été accusé d’espionnage et d’atteinte à la sécurité de l’État ; il a également été accusé de viol.

    Raissouni et Radi nient tous les deux ces accusations. Leurs procès se sont ouverts plusieurs mois après leurs arrestations, mais les procédures ont été reportées à plusieurs reprises. Non seulement ils sont restés en détention pendant tout ce temps, mais ils sont maintenus en isolement et ont des contacts limités avec leurs familles.

    Raissouni et Radi se voient refuser le droit fondamental de rester en liberté pendant la durée du procès, un droit consacré par le droit marocain. En raison du déni de leur droit de rester en liberté, combiné à une période d’incarcération exceptionnellement longue avant le procès, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre les violations de leurs droits fondamentaux.

    Raissouni a entamé sa grève de la faim le 8 avril 2021 et Radi le 9 avril.

    Les deux hommes souffrent de maladies chroniques. Selon Reporters Sans Frontières, Raissouni souffre d’hypertension et Radi, d’asthme et de la maladie de Crohn. Depuis leur incarcération, Raissouni a perdu plus de 15 kilos et Radi, 10 kilos. Il se pourrait bien qu’à l’heure actuelle, ces deux hommes jeunes et talentueux soient au seuil d’une mort lente.

    Nous demandons au gouvernement du Royaume du Maroc d’accorder à Soulaiman Raissouni et Omar Radi leur droit à la liberté et à un procès équitable, et de les libérer immédiatement de prison.

    Signatures

    Abdellah Hammoudi, Université de Princeton

    John Waterbury, Université de Princeton

    Jonathan Wyrtzen, Université de Yale

    Fiona McLaughlin, Université de Floride

    Leah Reade Rosenberg, Université de Floride

    Richard Greeman

    Sam Freedman

    Kevin Anderson, Université de Californie, Santa Barbara

    Nancy Gallagher, Université de Californie, Santa Barbara

    Le Comité américain pour la défense des droits humains au Maroc

    Médiapart, 29 avr 2021

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  • Maroc : Une hémorragie contraint Omar Radi à suspendre sa grève de la faim

    Après 21 jours de grève de la faim, le journaliste Omar Radi a dû mettre fin à son mouvement à cause d’une grave hémorragie rectale qu’il a eu vendredi (30 avril 2021), a-t-on appris de sources concordantes.

    Omar Radi « a décidé de suspendre temporairement sa grève de la faim, à cause de la détérioration significative de sa santé au cours des deux derniers jours », a annoncé Driss Radi, vendredi via Facebook sans donner plus de détails sur cette détérioration ni sur les véritables « raisons de santé » ayant motivé la décision de son fils.

    Cette annonce porteuse de soulagement pour les soutiens du journaliste, en détention préventive depuis neuf mois, n’a pas manqué de susciter moult interrogations.

    Pourquoi une suspension temporaire? Que s’est-il passé avec Omar pour qu’il prenne une telle décision?

    Autant d’interrogations auxquelles va nous répondre Khouloud Mokhtari, l’épouse de l’autre journaliste en détention provisoire Soulaimane Raissouni et en grève de la faim depuis 23 jours.

    Mokhtari: « Il faut appeler les choses par leur nom »
    « Dans son annonce, M. Driss Radi n’a pas évoqué les véritables raisons pour respecter le souhait de Omar de ne pas effrayer sa mère », nous a-t-elle précisé.

    Mais, affirme-t-elle, « il ne faut pas cacher ce qui se passe à l’opinion publique ».

    « Omar a eu une hémorragie rectale (une rectorragie), il a des exsudations anales et autres… Il a des saignements rectaux causés par le fait qu’il prend des antibiotiques dans le cadre du traitement de sa maladie chronique qui touche son intestin (Omar Radi est atteint de la maladie de Crohn NDLR) sans manger », a-t-elle confié à Femina News.

    « Il a des saignements rectaux qui ne s’arrêtent pas depuis mardi. Je sais que c’est grave, mais ce n’est plus le moment d’avoir peur de heurter quelqu’un. Il faut appeler les choses par leur nom », a-t-elle soutenu.

    « Les séquelles de la grève de la faim conjuguées à sa maladie chronique ont commencé à apparaître. Ce jeune est dans un état on ne peut plus grave et l’opinion publique doit être au courant de la gravité de son état », nous a déclaré, vendredi soir, l’épouse du détenu politique Soulaimane Raissouni.

    Driss Radi confirme timidement

    Face à des propos d’une telle gravité, Femina News a attendu la confirmation de la part de M. Driss Radi.

    Joint dans les premières heures de ce samedi premier mai, ce dernier a confirmé à demi-mot : « Oui, effectivement il saigne ».

    « La maladie de Crohn (une maladie inflammatoire chronique du système digestif qui touche le gros intestin NDLR) dont souffre Omar a évolué à cause d’un ensemble de facteurs, particulièrement alimentaires et hygiéniques », a-t-il ajouté.

    Interrogé par Femina News sur le suivi médical et la prise en charge dont devrait bénéficier Omar Radi comme tout autre gréviste de la faim, M. Radi nous a précisé que son fils a reçu il y a quelques jours quatre membres du CNDH (Conseil national des droits de l’Homme) accompagné d’un médecin.

    « Normalement, il doit revoir son médecin au CHU (Ibn Rochd) pour être examiné après ce qui s’est passé avec lui hier. A ce moment, on va se prononcer sur son état », a-t-il poursuivi.

    Il est à noter que peu importe l’origine des saignements annaux dont souffre Omar Radi, que ce soit une hémorragie digestive ou une aggravation des symptômes de sa maladie chronique, ce genre d’hémorragie nécessite un traitement d’urgence et de préférence dans un milieu hospitalier.

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    Le journaliste Aboubakr Jamai, fondateur du « Le Journal hebdomadaire », a considéré que l’Etat marocain traite les deux journalistes d’une manière « vindicative voire rancunière ».

    Par ailleurs, le prestigieux quotidien américains Washington Post a appelé l’administration Biden à conditionner l’appui de la position du Maroc sur la question du Sahara par le respect des droits de l’homme et la libération des deux journalistes.

    Femina, 01 mai 2021

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  • Le Washington Post dézingue le Maroc avec de nouvelles révélations

    Le quotidien américain « The Washington Post » a fait de nouvelles révélations sur le Maroc et sa politique d’acharnement contre les journalistes marocains.

    En effet, la journaliste marocaine en exil, Afaf Bernani, a mis le lumière sur « l’avenir troublent » de le liberté d’expression au Maroc.

    « La violence à caractère sexuel reste une triste réalité au Maroc. pourtant, en ciblent de manière sélective les journalistes indépendants, le régime marocain envoie un message inquiétant aux victimes, selon lequel, les seules accusations qu’il souhaite prendre en compte son – simplement – celles visant les opposants au régime en place. non seulement celle banalise la violence sexuelle, mais celle annonce un avenir troublent pour le liberté de le presse au Maroc », a témoigné la journaliste.


    « Bien que les agressions et abus de toute nature soient odieux et méritent toujours une enquête sérieuse, il y a de bonnes raisons de croire que de telles allégations sont exploitées à des fins politiques », a-t-elle estimé.

    La journaliste raconte que sa vie a été bouleversée le 24 février 2018, en dénonçant une torture psychologique de la part des autorités marocaines.

    « Tout au long de ce processus, qui a abouti à le condamnation de Bouachrine à la peine de 15 ans de prison, j’ai enduré de multiples formes de harcèlement et de torture psychologique. « Je me suis retrouvée plongée dans un processus juridique douteux qui m’a privé de mon libre arbitre et de ma dignité », a-t-elle dit.

    « C’est dans ces circonstances que j’ai fini par décider de fuir mon pays d’origine, loin de ma famille et de mes proches », a-t-elle ajouté.

    Pour rappel, le Maroc a mené ces derniers temps une campagne calomnieuse contre l’ONG Amnesty International pour la discréditer suite à des révélations sur l’affaire des journalistes marocains condamnés arbitrairement.

    Algérie 360, 28 avr 2021

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  • The Washington Post : Les journalistes emprisonnés au Maroc méritent l’attention de l’administration Biden

    Opinion de la rédaction

    L’un des problèmes de politique étrangère les plus délicats dont a hérité l’administration Biden est la reconnaissance irréfléchie par le président Donald Trump, en décembre, de la revendication du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental. Cette décision a inversé la politique américaine de longue date et a placé Washington en désaccord avec les alliés européens, les nations africaines et les résolutions de l’ONU. M. Trump a agi non pas sur la base des mérites de la question, mais dans le cadre d’un accord visant à inciter le Maroc à améliorer ses relations avec Israël. Il s’agissait d’une récompense injuste et inutile pour un régime qui, sous le règne du roi Mohammed VI, est devenu de plus en plus autocratique.

    Avec de nombreux défis étrangers à relever, la nouvelle administration a, sans surprise, tardé à préciser si elle allait confirmer la position de M. Trump ou l’infirmer, comme l’y invitent 25 sénateurs. Avant de prendre une décision, elle devrait discuter avec le régime de son bilan en matière de droits de l’homme et, en particulier, de son attaque contre la liberté d’expression. Un certain nombre de journalistes et de militants des droits de l’homme marocains ont été poursuivis pour avoir critiqué le roi ou dénoncé la corruption, et deux journalistes particulièrement éminents ont entamé depuis plus de trois semaines une grève de la faim qui pourrait avoir des conséquences tragiques.

    Soulaiman Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Youm, et Omar Radi, journaliste d’investigation primé, sont tous deux emprisonnés sans procès depuis l’année dernière. M. Raissouni, connu pour ses critiques de la corruption du gouvernement et son plaidoyer en faveur de la réforme politique, a été arrêté le 22 mai 2020 ; M. Radi, qui a également écrit sur la corruption et a été correspondant pour des médias internationaux, a été détenu le 29 juillet. M. Radi a d’abord été accusé d’espionnage, en raison de ses contacts avec des diplomates occidentaux et de son travail pour une société de conseil britannique. Selon une enquête de Human Rights Watch, il n’y a « aucune preuve que M. Radi ait fait quoi que ce soit d’autre que d’effectuer un travail ordinaire de journalisme ou de diligence raisonnable pour une entreprise et de maintenir le contact avec des diplomates, comme le font régulièrement de nombreux journalistes et chercheurs. »

    Il est frappant de constater que M. Raissouni et M. Radi sont tous deux accusés de crimes sexuels. Les autorités accusent M. Raissouni d’ »attentat à la pudeur » sur un homosexuel, tandis qu’un collègue de travail de M. Radi l’accuse de viol. Les allégations d’agression sexuelle doivent être prises au sérieux, mais les autorités marocaines ont l’habitude de porter de telles affaires contre des journalistes. Le prédécesseur de M. Raissouni en tant que rédacteur en chef d’Akhbar Al-Youm purge une peine de prison pour agression sexuelle, tandis que sa nièce Hajar Raissouni, une autre journaliste en croisade, a été condamnée à un an de prison pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage. Un rapport publié en mars par le Comité pour la protection des journalistes a conclu que « les accusations de crimes sexuels sont devenues un autre outil des autorités pour punir les journalistes », tout en affirmant qu’elles respectent une loi de 2016 interdisant les peines de prison pour les travailleurs des médias.

    Les deux hommes ont entamé leur grève de la faim les 8 et 9 avril après que leurs demandes de libération sous caution ont été rejetées à plusieurs reprises et que leurs procès ont été reportés à plusieurs reprises. M. Raissouni aurait même refusé de consommer des liquides ; sa femme a déclaré dans un post Facebook que le résultat serait « la liberté, la justice ou la mort. » Selon Reporters sans frontières, M. Radi a perdu plus de cinq kilos et souffre de vomissements et de diarrhée. Vendredi, son père a indiqué qu’il avait suspendu « temporairement » sa grève en raison de la détérioration de son état de santé. Des coalitions de groupes internationaux de défense des droits de l’homme et d’intellectuels se sont jointes à plus de 150 journalistes marocains pour demander leur libération. Ils doivent être libérés avant que le régime n’obtienne d’autres faveurs politiques des États-Unis.

    The Washington Post, 30 avril 2021

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  • Maroc : Sit-in à Casablanca pour dénoncer l’arrestation du journaliste Soulaïman Raïssouni

    CASABLANCA – Le Comité de solidarité avec le journaliste marocain, Soulaïman Raïssouni, a organisé mardi un sit-in devant la Cour d’appel de Casablanca au Maroc, pour dénoncer son arrestation arbitraire depuis plus de dix mois dans une présumée affaire de « viol ».

    Le sit-in a été organisé devant la Cour d’appel de Casablanca où devait se tenir mardi le procès de Soulaïman Raïssouni, rédacteur en chef du quotidien indépendant, « Akhbar Al Youm », selon le Comité. Le procès a été reporté au 15 avril.

    Le journaliste est le troisième membre de l’équipe de ce journal à se faire appréhender de manière spectaculaire par la police, après Taoufik Bouachrine, le fondateur du quotidien, qui purge actuellement une peine de quinze ans de prison, et sa nièce et consœur Hajar Raissouni, arrêtée en août 2019, condamnée dans une présumée affaire d’avortement illégal et finalement graciée.

     » Tous les journalistes d’Akhbar al-Yaoum qui ont été arrêtés ces derniers temps l’ont été pour des affaires dites de  » mœurs « : Taoufik Bouachrine l’a été pour viol et trafic d’êtres humains , Hajar Raissouni pour avortement illégal et Soulaiman Raissouni pour attentat à la pudeur, avec violence et séquestration », a constaté l’ancien diplomate Ali Lmrabet, relevant que  » le régime de Mohammed VI a commencé à faire preuve ces dernières années d’une audacieuse métamorphose en matière de méthodologie pour faire taire les dernières voix qui osent le questionner ».

    Mercredi, des journalistes d’Akhbar Al Yaoum, ont organisé un sit-in devant le siège du quotidien à Casablanca pour dénoncer sa fermeture.

    Le journal qui a fait face à un boycott publicitaire a du fermer, privé des aides à la presse débloquées par le gouvernement pendant la crise sanitaire.

    Des ONG comme Amnesty International dénoncent régulièrement la « répression des voix critiques » au Maroc, citant notamment les cas de Soulaiman Raissouni et Omar Radi.

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