Étiquette : sous-marins

  • France-USA : Maladresse

    France-USA : Maladresse – Le président américain reconnaît une attitude «maladroite».

    La crise des sous-marins australiens a signé il y a six semaines une montée de tension entre les États-Unis et la France. Pourtant, nombreux étaient ceux dans l’Hexagone à avoir estimé que la réponse de Paris face à cette trahison diplomatique était bien faible et contribuait à maintenir la perception d’une France faible. Finalement, Joe Biden et Emmanuel Macron se sont rencontrés à Rome vendredi pour apaiser les tensions. Le président américain reconnaissant une attitude «maladroite».

    Le président français a salué devant son homologue américain «les décisions concrètes» prises qui «amorcent un processus de confiance» renouvelée entre la France et les États-Unis, après la crise des sous-marins. «Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance», a déclaré, à ce propos, le président américain, l’acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains. Biden a ajouté que la France était à ses yeux «un partenaire d’une extrême valeur», en s’adressant aux journalistes auprès de son homologue français qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. Le président français a quant à lui estimé qu’il était temps de tourner la page. «Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier», a-t-il dit.

    Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, cher à Paris. Selon Emmanuel Macron, cette idée, que Washington n’a pas toujours accueillie avec le plus grande chaleur, est tout à fait compatible avec l’Otan, l’alliance militaire transatlantique pilotée par les États-Unis. Paris voudrait aussi plus de soutien aux interventions militaires contre les jihadistes au Sahel, Emmanuel Macron saluant les premières mesures concrètes mises en œuvre sur le terrain par les États-Unis. La rencontre des deux hommes, qui se sont vus en tête-à-tête avant d’être rejoints par leurs délégations, devait déboucher sur un communiqué, a déjà fait savoir la Maison-Blanche. Pour Paris, le fait que le gigantesque convoi présidentiel américain, 84 voitures, se déplace en terre française était déjà un signe de la volonté américaine de recoller les morceaux. Les États-Unis avaient été visiblement pris de court par la réaction française à l’annonce mi-septembre d’une nouvelle alliance baptisée «Aukus», entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone indopacifique. Outre le fait de ne pas avoir été consulté, Paris avait été très dépité par la première conséquence de ce partenariat : l’abandon par l’Australie d’un mégacontrat de sous-marins français. Mécontent, Emmanuel Macron, après avoir rappelé l’ambassadeur de France aux États-Unis, avait attendu une semaine avant de s’entretenir avec Joe Biden le 22 septembre, une discussion téléphonique qui avait permis d’amorcer la détente. Cette rapide réconciliation, durant laquelle Biden s’excuse rapidement et arrive avec 90 minutes de retard, va encore échauffer les passions de ceux qui critiquent déjà la faible réponse de Paris face à la trahison américaine qui a fait perdre la somme de 56 milliards d’euros (90 milliards de dollars) à l’État français. Des candidats à la présidentielle de 2022 ont notamment pointé du doigt l’incapacité de Macron de faire respecter son pays à l’international et ne manqueront pas d’utiliser cette affaire durant la campagne présidentielle pour le mettre en difficulté. Du côté américain, l’on critique déjà Biden pour avoir seulement avoué une «maladresse» dans l’affaire des sous-marins australiens.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 30/10/2021

  • La French Connection

    La French Connection. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    Le gouvernement français dénonce amèrement la décision de l’Australie d’acheter des sous-marins nucléaires aux États-Unis et à la Grande-Bretagne. L’annulation d’une vente de sous-marins conventionnels français à Canberra en est l’une des conséquences.

    L’indignation française n’est pas vraiment justifiée. La France se distingue comme une nation nationaliste, avec des insécurités particulières. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    En 2019, le président français Emmanuel Macron a fait une déclaration spectaculaire en faveur de l’indépendance européenne vis-à-vis de l’OTAN, et des États-Unis. Il préférait plutôt une organisation militaire européenne, accompagnée d’un rôle diplomatique distinct dans le monde.

    Ce rêve, comme d’autres de la part des dirigeants français, n’est pas devenu réalité.

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France a suivi un rôle singulièrement indépendant vis-à-vis de l’Europe et surtout des États-Unis, notamment après l’accession à la présidence du général Charles de Gaulle à la fin des années 1950. Au milieu de désaccords et d’une acrimonie croissants, la France a exigé en 1966 que l’OTAN quitte le pays. Le siège de l’Alliance est transféré en Belgique. En 2009, la France a repris sa pleine participation à l’alliance.

    La rupture avec l’OTAN était au cœur de la stratégie du président de Gaulle. Le chef dévoué de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale est revenu à la tête du pays à une époque de crise extrêmement grave et d’anxiété publique. La défaite face à l’Allemagne, puis à nouveau en 1954 face aux révolutionnaires communistes d’Indochine, une autre guerre épuisante en Algérie et le caractère tournant des gouvernements d’après-guerre ont contribué à donner l’impression que la France était un membre de l’alliance atlantique gravement perturbé.

    Après son retour au pouvoir, le général de Gaulle a habilement mis en œuvre une stratégie à trois volets : image, institutions et politique étrangère. Sa carrière et sa personnalité remarquables lui permettent de faire appel simultanément aux traditions françaises de monarchisme, de patriotisme et de populisme. Il apparaît distant et se montre souvent impérieux, mais utilise également les référendums populaires.

    De Gaulle établit la Cinquième République, y compris une nouvelle constitution accordant un pouvoir exécutif exceptionnel au président. Il redonne confiance aux Français en mettant l’accent sur la « force de frappe », la force nucléaire nationale indépendante, et sur la diplomatie. La dissuasion nucléaire devient un puissant symbole de fierté et d’indépendance nationales.

    À l’exception de la Grande-Bretagne, un partenaire spécial unique, les États-Unis se sont opposés au développement d’armes nucléaires par d’autres nations. L’administration Kennedy s’est affirmée par rapport à l’administration Eisenhower, non conflictuelle, en faisant pression sur la politique américaine en Europe. L’affrontement qui en a résulté entre JFK et de Gaulle a donné lieu à un théâtre politique dramatique, mettant en scène des personnalités intrigantes, mais reposant également sur des différences politiques profondes, contrairement à aujourd’hui.

    En même temps qu’il rejoignait l’OTAN, le gouvernement français annonçait une compensation financière pour les personnes souffrant de problèmes de santé dus aux essais nucléaires effectués par la France dans l’atmosphère. Auparavant, on hésitait même à reconnaître l’existence de risques sanitaires importants.

    L’héritage de De Gaulle comprend les puissantes institutions politiques d’aujourd’hui et la capacité de soutenir l’OTAN à partir d’une position de force. Après les attaques terroristes du 11 septembre, les avions français se sont joints aux autres pour patrouiller l’espace aérien nord-américain. Les troupes françaises ont réussi à apporter la stabilité au Mali et dans d’autres régions d’Afrique.

    En 1991, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a vu le jour. La France est l’un des principaux fondateurs de cet effort visant à stimuler les investissements en Europe de l’Est. La Banque est aujourd’hui fermement établie comme un puissant moteur d’intégration économique.

    Contrairement à l’époque de la guerre froide, de puissantes incitations économiques permettent aux capitaux d’investissement de traverser les frontières et l’Atlantique. Gardez ce contexte à l’esprit en ce qui concerne les « crises ».

    Arthur I. Cyr

    Arthur I. Cyr (acyr@carthage.edu) est Clausen Distinguished Professor au Carthage College dans le Wisconsin et auteur de « After the Cold War » (NYU Press et Palgrave/Macmillan).

    The Korea Times, 17/10/2021

  • Sale temps pour la diplomatie française

    France, Afrique, Mali, Sahel, Espionnage, Pegasus, sous-marins, 

    Après les Etats-Unis, L’Australie et l’Angleterre qui ont formé sur le dos de Paris l’Aukus lui sucrant plus de 50 milliards de contrats d’armement. Les escarmouches avec les pays du Maghreb et le Mali n’en finissent pas pour culminer vers un froid diplomatique à prévoir avec la Turquie cet hier de nouveau.
    Avec en toile de fond une Europe un peu molle à soutenir Paris qui semble être parti en croisade contre la terre entière. Comme si un boycott des produits français ne suffisait pas, il faudrait compter maintenant avec une remise en cause de la fiabilité de son armement par les Anglo-saxons humiliant publiquement l’hexagone. Pendant ce temps, les Russes marchent dans le carré de Macron en Afrique noire en signant avec le Mali contrats bien après avoir fait tomber dans leur giron la République Centrafricaine.
    Faits étranges observait Mediapart cette semaine, même après le scandale Pegasus d’espionnage flagrant des plus hautes personnalités françaises par le Maroc et avec l’aide d’Israël, Paris n’a pas beaucoup insisté pour qu’on lui rende des comptes sur ce sujet pourtant si sensible.
    Toutefois, le Premier ministre Scott Morrison a salué la décision de la France de renvoyer son ambassadeur en Australie et a déclaré jeudi que la relation bilatérale était plus importante que le contrat de sous-marin annulé.
    Morrison a rejeté les suggestions selon lesquelles l’Australie avait besoin de reconstruire ses relations avec la France après avoir annulé un contrat de 50 milliards d”euros le mois dernier, un acte que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a qualifié de “coup de poignard dans le dos”.
    « Nous avons déjà une coopération. Vous voyez, la relation Australie-France est plus grande qu’un contrat », a déclaré Morrison.
    « La présence, l’importance et l’influence de la France dans l’Indo-Pacifique ne sont pas un contrat. Il s’agit du fait qu’ils ont une présence réelle ici, dans l’Indo-Pacifique, qu’ils ont un engagement de longue date et qu’ils travaillent avec l’Australie sur toute une gamme de problèmes différents », a-t-il ajouté.
    La France a rappelé ses ambassadeurs de Washington et de Canberra après que l’Australie a abandonné le contrat avec Naval Group, détenue majoritairement par l’État français, pour la construction de 12 sous-marins diesel-électriques conventionnels.
    Dans le cadre d’une alliance qui inclut la Grande-Bretagne, l’Australie achètera à la place une flotte de huit sous-marins à propulsion nucléaire construits avec la technologie américaine.
    La France a rapidement renvoyé son ambassadeur aux États-Unis, partenaire de l’OTAN.
    Le Drian a déclaré à une commission parlementaire que l’ambassadeur Jean-Pierre Thebault retournerait à Canberra pour aider à “redéfinir les termes” de la relation bilatérale et défendre les intérêts français dans la liquidation du contrat.
    On ne sait pas encore combien la résiliation du contrat signé en 2016 coûtera à l’Australie. Il avait déjà dépensé 2,4 milliards de dollars australiens (1,8 milliard de dollars) pour le projet, a déclaré Morrison le mois dernier.
    Il n’a pas précisé les coûts lorsqu’on lui a demandé jeudi.
    « Nous avons une très bonne compréhension de la façon dont nous allons procéder avec cette question. Nous travaillerons dans le cadre du contrat tel qu’il est défini », a déclaré Morrison.
    Morrison a déclaré que le président français Emmanuel Macron ne prendrait pas ses appels.
    “J’attends avec impatience notre première réunion, notre premier appel téléphonique à nouveau”, a déclaré Morrison. “Je reconnais que c’est une période difficile, bien sûr que ça l’est. Il n’y avait aucun moyen que nous aurions pu prendre cette décision sans elle… causant une profonde déception et blessant la France.
    En quittant l’Australie, un Thebault en colère a décrit le contrat annulé comme une “situation incroyable, maladroite, inadéquate et non australienne”.
    “Cela a été une énorme erreur, une très, très mauvaise gestion du partenariat”, a déclaré Thebault.
    Cette semaine, le ministre du Commerce Dan Tehan a été snobé par des responsables français alors qu’il se trouvait à Paris.
    Les négociations sur un accord de libre-échange entre l’Australie et l’UE qui devaient avoir lieu ce mois-ci ont été reportées à novembre. Bernd Lange, législateur allemand et président de la commission du commerce international du Parlement européen, a déclaré que des questions avaient été soulevées quant à savoir si l’on pouvait faire confiance à l’Australie.
    Le ministre de l’Agriculture David Littleproud a vu le retour de l’ambassadeur comme un signe positif.
    “Nous comprenons leur déception, mais à un moment donné, nous devrons aller de l’avant et nous pensons qu’un accord de libre-échange avec l’UE serait un bon moment”, a déclaré Littleproud.
    Aldjazair.org, 07/10/2021
  • Blinken, à Paris, pour combler le fossé avec la France

    Blinken, à Paris, pour combler le fossé avec la France

    France, Anthony Blinken, Etats-Unis, Australie, sous-marins, #France, #SousMarins, #Australie,

    PARIS (AP) – Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a cherché mardi à réparer les dommages causés aux relations américano-françaises par l’exclusion par l’administration Biden du plus ancien allié des États-Unis d’une nouvelle initiative de sécurité indo-pacifique.

    Blinken a rencontré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et devait voir plus tard le conseiller à la sécurité nationale du président Emmanuel Macron dans le but de rétablir la confiance entre les pays, notamment en ce qui concerne la lutte contre les défis croissants de la Chine mais aussi plus généralement.

    Blinken et Le Drian ont lancé la réunion avec une « visite à pied » privée du Quai d’Orsay, le siège du ministère français des Affaires étrangères, avant de s’asseoir pour des entretiens formels avec des collaborateurs de haut rang. Les deux ont échangé des plaisanteries avec Blinken disant « c’est un plaisir d’être ici », mais aucun n’a répondu aux questions criées par les journalistes.

    L’administration Biden a reconnu que l’annonce du mois dernier d’un accord indo-pacifique à trois entre l’Australie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, connu sous le nom d’AUKUS, avait été mal gérée. Mais cela a également signalé un désir de faire amende honorable tout en suggérant que la rage de la France est une réaction excessive.

    La France a répondu avec fureur à l’annonce qui a également sabordé un contrat de sous-marin de plusieurs milliards de dollars qu’elle avait avec l’Australie, et a brièvement rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra dans une démonstration de dépit sans précédent.

    Les responsables français ont qualifié cela de coup de poignard dans le dos des alliés et ont exprimé leur déception que cela se soit produit après que le président Joe Biden ait proclamé « L’Amérique est de retour » et s’est engagé à restaurer et à valoriser les relations transatlantiques qui s’étaient détériorées pendant l’administration Trump.

    Les Français ont déclaré à plusieurs reprises qu’il faudrait beaucoup de temps et de travail pour surmonter la fracture et que l’incident souligne la nécessité pour l’Europe de développer ses propres plans de sécurité et de défense.

    Avant les réunions de mardi, le bureau de Le Drian a réitéré que la « crise » implique plus que la France et était un camouflet à l’Union européenne plus large dont la Grande-Bretagne n’est plus membre. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il impliquait « les intérêts de tous les Européens concernant le fonctionnement de nos alliances et l’engagement des Européens dans l’Indo-Pacifique ».

    Blinken est dans la capitale française pour une conférence économique internationale de deux jours qui a été éclipsée par la controverse AUKUS qui a éclaté le 15 septembre avec l’annonce du projet.

    Avant sa visite, sa deuxième en France en tant que secrétaire d’État mais la première depuis la rupture, Blinken a rencontré vendredi l’ambassadeur de France Philippe Etienne à son retour à Washington après avoir été rappelé à Paris par Macron.

    Blinken, un francophone qui a grandi et est allé au lycée à Paris, a exprimé sa déception que la France ait réagi si durement à AUKUS. Lui et d’autres ont suggéré qu’un certain degré de colère française est lié à la politique intérieure française et à la dynamique changeante au sein de l’UE, qui verra bientôt Angela Merkel quitter la tête de l’Allemagne après 16 ans au pouvoir.

    La visite de Blinken fait suite à un appel téléphonique du 22 septembre entre Biden et Macron, qui ont accepté d’essayer de calmer les choses et doivent se rencontrer en Europe plus tard ce mois-ci.

    La raison apparente du voyage de Blinken en France, qui avait été prévu bien avant le tumulte de l’AUKUS, est de coprésider une réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques basée à Paris mardi et mercredi sur le changement climatique et la sécurité.

    L’ancien secrétaire d’État et actuel émissaire américain pour le climat, John Kerry, participe également aux pourparlers de l’OCDE, qui se déroulent quelques semaines avant la prochaine conférence internationale sur le climat soutenue par l’ONU, à Glasgow, en Écosse.

  • L’Algérie en tête des flottes de sous-marins arabes et africains

    Algérie, armée, puissance militaire, armes, sous-marins, #Algérie,

    Le site « Global Fire Power », spécialisé dans les affaires militaires, rapporte que « l’Algérie fait partie des flottes sous-marines les plus puissantes au niveau arabe et africain en 2021, soit la 15e au monde ».

    Selon le dernier classement du site, l’Algérie occupe la première place dans le monde arabe et en Afrique et 15ème dans le monde en termes de puissance sous-marine.

    Au niveau mondial, la Chine se classe au premier rang avec 79 sous-marins, suivie des États-Unis avec 68 sous-marins, puis de la Russie avec 64 sous-marins et de la Corée du Nord avec 36 sous-marins.

    L’Algérie compte 8 sous-marins, le même nombre que l’Egypte, qui est classée 16e dans le monde, et l’Italie, qui est classée 17e.

    Le mois dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a souligné l’importance de l’armée algérienne, tant sur le plan politique que constitutionnel, et a souligné que « ceux qui tentent de nuire au pays veulent attaquer sa stabilité ».

    Source : Al Mayadin via Al Manar, 27/08/2021

  • Retour de flamme dans la crise des sous-marins ?

    Retour de flamme dans la crise des sous-marins ?

    France, Australie, Etats-Unis, sous-marins, #Sousmarins,

    Mohamed Habili

    Tout le monde ou presque en France, au pouvoir et dans l’opposition, s’est exprimé sur la crise des sous-marins, mais pas le président Macron, qui une semaine plus tard n’en a encore soufflé mot. Son silence risque même de durer plus longtemps, en particulier s’il continue de refuser au président américain la conversation téléphonique que celui-ci lui demande instamment.

    Dans son cas, il est vrai, il ne s’agit pas tant de s’exprimer que de prendre des décisions, sûrement décisives, notamment pour la suite des événements, quand bien même elles reviendraient à ne rien faire, ou à faire comme si rien ne s’était passé. La crise est tellement sérieuse que ses paroles peuvent conduire à des révisions déchirantes, éventuellement à une rupture d’alliance.

    Le rappel des ambassadeurs à Washington et à Canberra est en soi un premier pas dans cette direction. On ne voit même pas comment il serait possible de faire revenir les diplomates à leurs postes sans que Emmanuel Macron ne soit dangereusement affaibli au plan interne, à quelques mois d’une présidentielle où il passait jusque-là pour le favori.

    Les Australiens ne s’étant pas eux confinés dans le silence, on sait maintenant que si les Français n’avaient pas vu venir le coup, c’est en quelque sorte parce que ne voulant rien voir, ils avaient à point nommé tourné le dos. Eux-mêmes, expliquent les Australiens maintenant à qui veut les entendre, discutaient ouvertement ces derniers mois de l’éventualité de rompre le contrat passé avec la France pour en conclure un autre portant expressément sur des sous-marins à propulsion nucléaire.

    Leurs militaires avaient changé précisément sur ce point. Au départ, ils étaient pour la propulsion conventionnelle, mais ensuite, ils s’étaient convaincus de la supériorité de l’option nucléaire, une évolution à leur niveau qu’ils n’avaient aucunement cachée aux Français. Pour preuve, elle s’étalait en long et en large dans leurs journaux.

    Ces arguments sont de nature à battre en brèche l’accusation qui leur est faite par les Français d’avoir manqué de loyauté à leur égard au même titre que les Américains. Ils sont aussi à même de porter un coup sévère aux dirigeants français, et d’abord au premier d’entre eux.

    En effet, s’il n’y a pas eu trahison de leur part, s’ils avaient signalé suffisamment à l’avance le virage qu’ils comptaient prendre, il y a eu forcément inconscience, ou incompétence, ou incurie, ou politique de l’autruche… du côté français. Quand ils émettaient leurs avertissements, non sans insistance, leurs homologues français délibérément et lâchement regardaient ailleurs. Ils ne les ont pas poignardés dans le dos, c’est eux qui se sont arrangés pour l’être. Or des voix s’élèvent déjà en France en défense de la bonne foi des Australiens.

    Le risque est grand pour le gouvernement français qu’elles finissent par discréditer leur version des faits, basée quant à elle sur la déloyauté supposée certaine des Américains comme des Australiens. Et s’il n’y a pas eu trahison celle-ci, peut-il malgré tout y avoir eu celle-là ? La question en tout cas se pose. Mais il suffit qu’elle se pose pour que la position officielle française s’en trouve ébranlée. Les conséquences pourraient en être dramatiques pour Emmanuel Macron.

    Le Jour d’Algérie, 22/09/2021

  • La France de mal, en pis

    La France de mal, en pis

    Macron, France, Australie, Etats-Unis, sous-marins, #sous-marins, #Macron,

    Par M. Messaoudi

    Personne ne peut nier que la France vient de recevoir un coup de massue sur la tête après l’annulation par l’Australie du contrat du siècle des sous-marins pour un montant de 56 milliards d’euros.

    Groggys, les dirigeants français crient à la trahison et l’estocade et n’arrivent pas à digérer ce cuisant revers, qui arrive quelques jours, après le retrait militaire américain d’Afghanistan, décidé unilatéralement par Washington. Pour les américains, Paris ne fait plus partie du cercle restreint de ses alliés et partenaires stratégiques.

    La France risque encore de laisser des plumes si Tokyo, Séoul et New Delhi décidèrent d’emboîter le pas à Canberra pour annuler d’autres contrats juteux de l’industrie militaire française. Certaines sources affirment déjà que l’Inde est sur la voie d’annuler le contrat d’acquisition de dizaine d’appareils de Rafale et qui sera un coup dur pour son ancien ministre de la Défense et actuel chef de la diplomatie française, appelé il y a quelque temps marchand d’armes pour ses différentes visites effectuées dans certains pays en vue de vendre des armes françaises.

    Nonobstant les pertes économiques se chiffrant à des dizaines de milliards d’euros, la France perdra un statut de puissance internationale. Sur ce registre, la France sera » chassée » de la zone indo-pacifique, et son plan d’alliance avec Canberra et New Delhi, tombera à l’eau au profit de l’alliance traditionnelle anglo-saxonne, composée des USA, Royaume Uni, et l’Australie, sachant qu’il n’est pas exclu que ses pays soutiendront bientôt l’indépendance de la Nouvelle Calédonie.

    En pleine pré-campagne pour la présidentielle de 2022, la France sera confrontée à d’énormes turbulences intérieures et extérieures. Sur le plan intérieur, Paris devrait faire face à la grandissante mobilisation contestant le pass vaccinal ou ce qui est appelé, dictature sanitaire, à l’occasion de la rentrée sociale.

    D’ailleurs une grande mobilisation se dessine pour contester la précarité et la dégringolade du pouvoir d’achat des français, liée à l’impact négatif de la crise sanitaire mal gérée, et de l’absence de vision et de visibilité pour éviter une prochaine récession économique qui se précise.

    Cette situation encouragera certainement le discours électoral de la haine et de l’intolérance basé sur la xénophobie, et la haine. Ceux qui prônent le discours du rassemblement des valeurs européennes, auront du mal à convaincre leurs bases électorales, dans la mesure où ses valeurs européennes ont été durement affectées par le manque de solidarité lors de la propagation de la pandémie du Covid-19, une situation qui intervient juste après le Brexit.

    Emmanuel Macron sera certainement orphelin la chancelière Angela Merkel, qui passera le relais à un nouveau chancelier dans quelques jours. Un nouveau chancelier qui serra fidèle à la tradition germanique excellant la « Real Politik », en travaillant davantage à renforcer la position allemande dans le monde de l’après Covid-19, un monde multilatéral. D’ailleurs, Berlin a montré la voie à certains partenaires traditionnels, en résistant aux pressions américaines au sujet du gazoduc russe Stream II, en vue de garantir son approvisionnement en gaz russe, défiant les sanctions américaines, malgré son opposition à la politique de Moscou concernant l’Ukraine et la Crimée.

    En conclusion, ; il est certain que l’influence de la France vient de subir un coup d’arrêt fort symbolique et risque encore de faire les frais d’un changement géopolitique qui se dessine

    Algérie54, 17/09/2021

  • Les sous-marins algériens provoquent l’inquiétude de l’Espagne

    Dimanche 29 septembre, à Oran, la Marine algérienne a testé, pour la deuxième fois dans des manœuvres avec munitions réelles, ses deux derniers sous-marins de classe Kilo 636 acquis auprès de la Russie, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Cet exercice, le premier du genre à concerner des objectifs terrestres, s’est déroulé sous la supervision du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale, précise le MDN. Les missiles utilisés sont des Kalibr de type Club-S.

    Pour rappel, la force sous-marine algérienne est constituée de six submersibles en service, dont quatre flambant neuf de type Kilo 636 et deux anciens de classe Kilo 877EKM, reçus dans les années 1980 et modernisés en Russie entre 2005 et 2010. Le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la troisième génération de sous-marins. Il est baptisé «trou noir» par les experts de l’Otan pour sa discrétion. Ce submersible a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée, et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Ce submersible a 45 jours d’autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 millimètres (six tubes) et de 24 mines, et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage est composé de 52 personnes.

    Ces exercices de la marine algérienne n’ont pas laissé indifférents les voisins de la rive nord. C’est ainsi que le quotidien espagnol ABC n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme en se faisant l’écho des inquiétudes du commandement de l’armée espagnole. Le quotidien espagnol a prétendu qu’en Méditerranée, seules les marines israélienne et algérienne disposent de la capacité de tirer des missiles de croisière à partir de sous-marins. Déjà au début de cette année, le commandant-adjoint de la marine espagnole, l’amiral Manuel Garat, avait fait part de ses préoccupations en déclarant que «L’Algérie, par exemple, a aujourd’hui un potentiel sous-marin supérieur à celui de l’Espagne. C’est quelque chose d’inédit» après avoir cité le fameux aphorisme qui dit que «celui qui contrôle les mers est celui qui en contrôle les profondeurs et non pas la surface». Ce n’est pas la première fois que des médias espagnols lancent des alertes concernant le potentiel militaire de l’Algérie dont la politique de défense a toujours été pourtant à caractère défensif.

    A. Boussouf

    Algérie solidaire, 29 sept 2019

    Etiquettes : Algérie, Espagne, sous-marins, Kalibr Club-S, armée, forces navales, marine,

  • L’absence d’un sous-marin met le Maroc en position de désavantage face à l’Algérie et l’Espagne (média spécialisé)

    Analysant la force navale espagnole, le site Info Defensa met en exergue les conclusions suivantes :

    L’année prochaine, cela fera 20 ans que le conflit de Perejil a eu lieu. Un détail de ce moment, qui est peut-être passé inaperçu, est l’écrasante puissance navale mobilisée par l’Espagne, alors que le Maroc n’a pas fait de même avec ses vaisseaux amiraux. Très probablement parce que l’Espagne a maintenu le sous-marin Tramontana à un point indéterminé du détroit de Gibraltar. D’autre part, l’Espagne aurait-elle mobilisé un tel nombre de navires si le Maroc avait eu une force sous-marine ?

    (…)

    L’Algérie et le Maroc sont les deux pays d’Afrique du Nord qui investissent le plus dans la défense. Avec une rivalité évidente, ils augmentent de manière inquiétante leur niveau de belligérance pour s’imposer comme une puissance régionale de premier plan.

    Au début du siècle, l’Algérie a provoqué un déséquilibre des forces en termes de puissance sous-marine en Méditerranée occidentale avec l’acquisition de quatre sous-marins de classe Projet 636M. Ces submersibles sont considérés comme les sous-marins conventionnels les plus silencieux du monde et sont surnommés « trous noirs ».

    Cette acquisition peut être comprise en fonction des principaux points de la politique étrangère algérienne :

    – Les relations plus que mauvaises avec le Maroc.

    – De bonnes relations avec la Russie.

    – L’instabilité de ses frontières en raison des groupes terroristes islamiques.

    – Politique énergétique.

    Mais ce qui définit l’Algérie comme une puissance déstabilisatrice dans la région, en référence à sa force sous-marine, c’est qu’elle possède déjà sa propre école de sous-marins pleinement opérationnelle et qu’elle a réussi à lancer un missile depuis un sous-marin vers la terre (Asuw). Une capacité que seul Israël possède dans toute la Méditerranée, du moins jusqu’à ce que les sous-marins nucléaires français de classe Barracuda soient pleinement opérationnels.

    Dans tout ce contexte, c’est le Maroc, principal rival de l’Algérie en Méditerranée occidentale, qui se trouve dans la situation la plus défavorable. Ne disposant d’aucune arme sous-marine à l’heure actuelle (ou dans un avenir proche) malgré son insistance à en acquérir, elle tente par tous les moyens de pallier la situation par des mesures secondaires visant à atténuer l’infériorité de l’Algérie avec des corvettes néerlandaises de classe Sigma, une frégate française de classe Fremm, la méga construction de la base navale de Ksar Sghir à dix miles au large de Ceuta ou, par exemple, en intensifiant les relations avec la France et les États-Unis.


    (…)


    L’effet dissuasif de l’arme sous-marine, une réalité qui a conduit à un déséquilibre des forces entre les puissances de la Méditerranée occidentale avec de nouveaux acteurs pertinents et a encore accentué l’incertitude constante dans la planification des opérations. L’exemple paradigmatique, comme nous l’avons vu, est l’Algérie, mais l’Espagne et la France espèrent renouveler leur flotte ; le Maroc est à la recherche d’un sous-marin, et l’attention portée aux nouveaux sous-marins acquis par les puissances se multiplie.

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Algérie, force navale, sous-marins,