Étiquette : sport

  • L’algérien Mahrez : d’un talent timide à un « monstre » inspirant Manchester City

    « C’est Riyad… », dit Mohamed Coulibaly en haussant les épaules. « Depuis qu’il est jeune, il a toujours cru en son talent et il n’a jamais eu peur. Si vous lui donnez un objectif, il l’atteindra ».

    Cela fait plus de 12 ans qu’un adolescent maigrelet qui avait du mal à s’imposer dans son club local, l’AAS Sarcelles, a tenté sa chance lors d’un essai à Quimper, un club de non-ligue, à 600 km de là, sur la côte atlantique française.

    Depuis, Riyad Mahrez a réalisé son ambition de représenter l’Algérie à la Coupe du monde et a remporté le prix du joueur de l’année de la PFA pour son rôle dans le triomphe de Leicester en 2016. Sa performance victorieuse pour Manchester City en demi-finale de la Ligue des champions contre le Paris Saint-Germain a été la dernière étape de son parcours vers la grandeur, selon son ancien entraîneur.

    « Je ne suis pas surpris qu’il ait atteint ce niveau car depuis l’âge de 18 ans, il s’est transformé en monstre », déclare Coulibaly, qui reste directeur technique à Sarcelles. « Riyad a toujours été très fort mentalement et croyait en lui – maintenant il est devenu un joueur complet qui n’a pas peur des responsabilités. »

    Mahrez a passé près de cinq ans à Sarcelles, qui joue au coin de la rue où il a grandi dans une banlieue du nord de Paris qui continue d’avoir un taux de chômage élevé. Son père, Ahmed, avait quitté l’Algérie pour la France à l’âge de 23 ans au début des années 1970 pour un traitement cardiaque qui a prolongé sa vie pendant près de trois décennies, mais il est mort quand son fils avait 15 ans.

    « À cet âge, Riyad était très petit et timide », raconte Coulibaly. « Mais il a toujours été un enfant qui voulait juste jouer au football et il est toujours le même aujourd’hui. Cela fait partie de son caractère. Il y a beaucoup de jeunes de Sarcelles qui ont la même mentalité. »

    Ses amis ont décrit Mahrez comme un « fou de football », souvent aperçu en train d’affûter ses talents jusqu’au petit matin dans son quartier des Sablons. « Il jouait même sans lumière – personne ne pouvait l’arrêter », a déclaré à l’AFP ce mois-ci Hayel Mbemba, qui était également son superviseur au collège.

    Cette détermination a payé puisque Mahrez a été engagé par Quimper avant de gagner son transfert à Leicester via Le Havre. Ses exploits avec l’équipe de Claudio Ranieri lui ont valu un retour triomphal au pays en 2016, avec le coiffeur local, Nassim, inondé de demandes pour la « coupe Mahrez ». « Il est comme le Cristiano Ronaldo de Sarcelles », a déclaré Nassim à la BBC en 2016. « Si Riyad fait quelque chose, tout le monde l’imite ».

    « Tous les enfants ici sont très fiers », dit Coulibaly. « Il a eu du courage et beaucoup d’entre eux aimeraient réaliser ce qu’il a fait. Lorsque Riyad avait 17 ans, les choses étaient très difficiles pour lui, mais aujourd’hui il est l’un des meilleurs joueurs du monde. Cela montre simplement que tout est possible, même pour quelqu’un qui vient de Sarcelles ».

    Un stade portant le nom de Mahrez devait être inauguré dans sa ville natale avant même que ses exploits plus récents pour City et l’inspiration de la victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations en 2019 ne cimentent son statut de héros dans le pays où il a passé de nombreuses vacances d’enfance. Selon le journaliste algérien Maher Mezahi, la décision de l’entraîneur, Djamel Belmadi, de le nommer capitaine avant leur match de qualification crucial contre le Togo en novembre 2018 a modifié les choses pour le mieux.

    « Sous le précédent entraîneur, les choses ne se passaient pas très bien et on se demandait sérieusement s’il devait même faire partie de l’équipe », dit-il. « Il n’y avait aucun déclic. Mais la décision de Belmadi de lui confier le brassard lors du match à l’extérieur contre le Togo a vraiment contribué à donner un coup de fouet à sa carrière. Il a marqué deux buts et nous avons gagné 4-1, mais vous pouviez voir qu’il avait grandi pendant ce camp.

    « Maintenant, il est devenu un véritable exemple pour le reste des joueurs de l’équipe nationale. Il a toujours été à la hauteur des grandes occasions. Son coup franc à la dernière minute de la demi-finale contre le Nigeria est l’exemple ultime de la façon dont il est devenu un joueur de grand jeu. »

    En plus d’avoir marqué trois fois lors des deux matchs contre le PSG pour aider à préparer la finale de la Ligue des champions de samedi contre Chelsea, Mahrez a marqué lorsque City a remporté le titre de Premier League contre Brighton en 2019 et il a pris l’habitude de contribuer quand il le faut.

    Pourtant, Coulibaly a vu une nette différence chez son ancien protégé au cours des deux dernières saisons : « Il défend davantage. Quand Riyad était plus jeune, il était très difficile de l’amener à aider l’équipe à défendre, mais maintenant, vous le voyez travailler aussi dur que n’importe qui. Contre le PSG, il a joué un rôle défensif très important et il est définitivement devenu moins un individu et une partie d’un collectif. »

    Cela témoigne de la gestion par Pep Guardiola d’un joueur qui, à un moment donné, semblait destiné à rester en marge de City. Utilisé avec parcimonie lors de sa première saison après son arrivée pour un montant record de 60 millions de livres sterling en 2018, Mahrez a laissé entendre avant l’Afcon qu’il était frustré par son rôle mineur dans la conquête du titre. Mais ses performances en Égypte et un bon début de saison ont semblé aider à persuader Guardiola qu’il pouvait être intégré dans l’équipe.

    La preuve que Guardiola avait tourné la tête est apparue en janvier 2020 lorsqu’il a fait le commentaire bizarre qu’il était impossible que Mahrez soit blessé « parce qu’il n’a pas de muscles », avant d’ajouter : « Dans le dernier tiers, il a quelque chose de spécial ; j’ai toujours le sentiment qu’il peut marquer ».

    Il a joué un rôle légèrement différent cette saison lorsque City a joué sans attaquant reconnu. Son énergie à se déplacer vers l’intérieur du terrain depuis la droite pour laisser de l’espace à Kyle Walker pour qu’il avance a ajouté une dimension supplémentaire et a laissé Raheem Sterling sur le banc.

    « En Algérie, c’est vraiment une grande nouvelle », déclare Mezahi à propos du succès de Mahrez. « Je n’ai jamais vu une telle excitation pour un joueur d’un club étranger. Il était partout sur les médias sociaux après la victoire de City sur le PSG en demi-finale et depuis, partout où vous allez, les gens veulent parler de lui. Pendant les célébrations de l’Aïd la semaine dernière, Mahrez était le principal sujet de discussion lorsque les familles se réunissaient. »

    Mahrez a eu 30 ans en février et est l’un des joueurs les plus reconnaissables au monde mais, selon Coulibaly, il n’a pas vraiment changé. « Il est toujours un enfant dans l’âme. Il aime toujours s’amuser avec ses amis de Sarcelles, comme ils le font toujours quand il revient nous voir. La plus grande chose avec Riyad est qu’il aime le football. Pour lui, jouer n’est pas un travail – c’est un plaisir. »

    The Guardian, 25 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Riyad Mahrez, football, Manchester City, sport, championnat, Sarcelles, Les Fennecs,

  • Luca Zidane pourrait jouer pour la sélection Algérienne.

    Luca Zidane pourrait jouer pour la sélection Algérienne. C’est en tout cas le souhait du sélectionneur Djamel Belmadi qui souhaite avoir le jeune gardien dans son équipe.

    Selon le média Echorouk, Djamel Belmadi, sélectionneur de l’Algérie, a demandé à la Fédération Algérienne de Football d’entamer les discussions avec Lucas Zidane, 21 ans gardien du Real Madrid prêté dans un club de seconde division espagnol.

    Cette décision vient du fait que le titulaire M’Bolhi et son remplaçant Oukidja ont 33 ans et sont sur leur fin de carrière. Avec en ligne de mire la coupe du Monde 2022 au Qatar où l’Algérie championne d’Afrique sera ambitieuse.

    Sport, 19 mai 2021

    Etiquettes : Football, Luca Zidane, Djamel Belmadi, sport, sélection algérienne, Mondial 2022 Qatar,

  • Algérie/ Merci Mahrez !

    Mine de rien, on se rend compte que notre bonheur, même éphémère, se trouve entre les…pieds de Riad Mahrez ! Oui, il a suffi de ses deux magnifiques buts et de sa prestation XXL en demi-finale de Champions League contre le PSG, pour que le moral des millions d’Algériens en berne jusque-là, reçoive une sorte d’électrochoc. Tout un pays et sa diaspora fortement éprouvés par les aléas de la vie, du Corona et d’autres problèmes chroniques, a vibré avant-hier soir en voyant ce fioriclasse enfant d’Algérie, mettre le meilleur club français et ses Superstars sous ses pieds. Il fallait le faire et en demi-finale de la Coupe aux grandes oreilles s’il vous plaît !

    Les Algériens en rêvaient, Riad Mahrez l’a fait. Et de quelle manière ! Quelques minutes après avoir terrassé le PSG de Neymar et ses pétrodollars, le capitaine de la sélection nationale est à la Une de tous les journaux et toutes les chaînes de télévision du monde. Mahrez a enflammé la planète football. Il est célébré partout avec la même ferveur et la même reconnaissance.

    Riad symbolise cet Algérien humble et bosseur qui ne doit rien à personne sinon à son courage et à son envie de réussir même dans un contexte défavorable. De ce point de vue-là, le « Magic » des Skys Blues », a valeur d’exemple à suivre pour des millions d’Algériens ayant crié et dansé au rythme de ses dribbles chaloupés et de ses exploits. Ne rien lâcher. Ne pas céder à l’euphorie d’un jour. Ne jamais se dire qu’on est arrivé. Qu’on est intouchable. Qu’on est hors d’atteinte. Mahrez qui a perdu son papa alors qu’il était encore adolescent, sait tout cela. Il est marqué. A jamais. C’est un self made man. Et il a réussi de manière incroyable à changer le cours de sa vie et celle de sa maman.

    L’enfant des Béni Senous parti de rien dans son quartier Sarcelles, en banlieue parisienne, avec une situation sociale dure et un physique pas trop encourageant pour le foot de haut niveau, a fini par forcer son destin. Il est désormais une superstar mondiale. Il a éliminé Paris, la ville des lumières qui n’a pas jugé utile d’éclairer son avenir sportif en le laissant aller dans un ailleurs qui s’avère meilleur. Mais à quelque chose malheur est bon dit-on et Mahrez a su et pu montrer et démontrer à tous ceux qui n’ont pas cru en lui qu’ils avaient tort. Que la réussite intervient forcément au bout d’un travail bien fait et du sacrifice. C’est la grande morale qu’on pourra tirer de cette sacrée soirée ramadanesque que Riad Mahrez nous a offert à notre grand bonheur. Faisons donc en sorte que cet exploit mondial de Mahrez qui nous a rendus si fiers en tant qu’Algériens, serve d’exemple à suivre pour garder et entretenir cette grande joie de vivre dans ce pays et qui est sans doute une arme de destruction massive du désespoir, de la défaite, et de la démission. Merci Mahrez !

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Ryad Mahrez, football, sport, Champions League,

  • Sport, foot et plaisanterie (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Après des remous et des contestations plus qu’audibles où des oppositions de chefs d’Etat du vieux continent n’étaient pas absentes, la super coupe européenne de football a été tuée dans l’œuf. Avec une telle création, avait-on mis en garde, la noblesse du sport serait ternie et rien ne serait plus comme avant. Des artificiers du verbe se sont joints à la FIFA pour traiter les initiateurs du projet d’épiciers de basse classe dont le but était de vouloir livrer le football au pouvoir de l’argent.

    Risible démarche de ceux qui partent en guerre contre l’initiative des présidents des grands clubs européens qui à bien voir n’ont fait que se conformer à la logique d’un état des lieux où il n’est plus question que d’argent.

    Le summum de la plaisanterie de ce supposé bras de fer planétaire a été atteint par l’indéchiffrable myopie feinte des acteurs et des commentateurs opposés au projet pour inciter à se demander de qui se moque-t-on. Tous savent que les tracés des événements et leurs programmations convergent vers le gain financier jusqu’à transformer des sportifs en gladiateurs des temps présents et à faire d’un prétendu génie humain un objet de marchandise. Les dites vedettes sportives pour un temps court se vendent et s’achètent au gré de la valeur boursière du moment pour atteindre maintenant des sommes qui donnent le tournis et ne font plus scandale. Les héros des stades n’ont souvent pas droit à la parole, trop heureux d’être livrés à des étals qui n’ont rien à envier aux marchés esclavagistes d’antan.

    Le football, comme quelques autres disciplines sportives, est devenu depuis longtemps d’abord une simple affaire de gros sous et les cris effarouchés de ceux qui prétendent défendre l’étique et la morale fourvoient leurs argumentations dans une naïveté préfabriquée. Le monde footballistique est devenu une grande industrie où le troc des milliards dépasse l’entendement et un match n’offre plus seulement du plaisir aux yeux. Il étale une superbe crédulité des spectateurs et des téléspectateurs de plus en plus partants pour se laisser entraîner dans une planétaire escroquerie. Sans eux le football n’existerait pas. Ce sont eux qui paient le fruit d’une passion au même titre que ceux qui sont soumis à la dictature des mauvaises addictions.

    Le Quotidien d’Oran, 24 avr 2021

    Etiquettes : Sport, football, FIFA, UEFA, Super Ligue,


  • Jean-Pierre Verdy : ma guerre contre les tricheurs

    Ces jours-ci rebondit partout la nouvelle d’un ex-fonctionnaire français qui accuse Lance Armstrong d’avoir utilisé un cyclomoteur caché dans le vélo aux beaux jours de ses victoires.

    L’ancien fonctionnaire a un nom, Jean-Pierre Verdy, et ces accusations sont rassemblées dans un livre qu’il vient de publier : Dopage : Ma guerre contre les tricheurs.

    M. Verdy a été le directeur et le créateur du département des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de 2006 à 2015, et à ce titre, il a mis en place des « cellules de type commando », comme il les appelle, qui sont des unités mixtes composées de fonctionnaires de différents organismes, tels que le fisc, les douanes, la police, la gendarmerie et les inspecteurs pharmaceutiques, travaillant ensemble. Avant de prendre cette fonction, Verdy a été pentathlète puis entraîneur de pentathlon à l’INSEP, le centre d’excellence de l’État français pour les activités sportives, qui regroupe et forme les « nationaux » de tous les sports, et qui est situé aux portes de Paris.

    Les accusations de Verdy, mûries donc au cours de ses trente années de fréquentation du milieu, vont au-delà de la prétendue mobylette d’Armstrong, mais frappent au cœur du « système » antidopage, que Verdy appelle, en citant un conseiller scientifique de l’AFLD, le système du « faire croire ». C’est-à-dire la gestion subtile de la lutte contre le dopage, mais sans trop freiner les ambitions de résultats des ministères, des fédérations et des sponsors. Un système dans lequel d’énormes investissements sont réalisés pour les contrôles, mais sans que ceux-ci ne nuisent au produit des victoires, ne les entravent. Un effet néfaste qui se répercute ensuite sur les mêmes contrôleurs dont le financement est coupé. Un équilibre fin, très fin, où les sports qui comptent le plus financièrement sont davantage couverts à tous les niveaux.

    Verdy parle de l’environnement extrêmement fermé et omertoso du football, ou du « crime de lèse-majesté » que représentait ( ?) le contrôle d’un Rafael Nadal. « Une seule fois », raconte Verdy, « nous avons été autorisés à le contrôler. »

    Verdy ne manque évidemment pas de mentionner le cyclisme, qui a toujours été étroitement lié au dopage. Il mentionne les amitiés influentes d’Armstrong, comme l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Verdy raconte comment, en mars 2009, il a organisé une vaste opération de contrôle dans la résidence française d’Armstrong à Saint-Jean-Cap-Ferrat, sur la Côte d’Azur, mais que l’Américain lui a simplement claqué la porte au nez. Ce qui aurait dû entraîner une disqualification automatique, mais rien ne s’est produit ; au contraire, M. Sarkozy est allé lui rendre personnellement visite au Tour de France peu après. Quelque chose que Verdy qualifie d’ »hallucinant » étant donné que tout le monde savait depuis au moins 2005 qu’il était dopé. En effet, à la fin du Tour, Lance a été accueilli en grande pompe à l’Elysée, le palais présidentiel français, pour la présentation du Tour 2010.

    Lors du même Tour, juste avant la visite de Sarkozy à Armstrong, le bus Astana a été arrêté à la douane à la frontière franco-suisse, mais a été laissé partir sur « ordre supérieur » sans fouille, les Suisses étant « furieux » parce qu’avant d’être laissé partir, ils avaient trouvé à bord des bouteilles d’huile portant le nom de chaque coureur. Suite à cet épisode, le président de l’AFLD, Pierre Bordy, a démissionné. Armstrong n’a pas manqué l’occasion d’un de ses tests habituels d’arrogance qui l’ont rendu si aimé de tous :

    Sur Armstrong ensuite le soupçon de la mobylette cachée, qui aurait été avalisé par le réseau d’informateurs de Verdy à l’époque, ainsi que la conviction de certains conseillers scientifiques de l’AFLD que certaines des performances d’Armstrong n’auraient pas été possibles même avec l’utilisation d’EPO (Verdy ajoute : « d’autant plus qu’on savait qu’avant la maladie l’Américain ne restait pas avec les premiers même sur un viaduc »).

    Preuve : aucune. Mais Verdy affirme que « je n’ai pas la preuve, mais un jour peut-être, on la trouvera ». Je le crois. »

    Outre Armstrong, on trouve également des références à d’autres cyclistes, comme « le père de deux coureurs luxembourgeois » observé à minuit en train de monter dans les chambres de l’hôtel où leurs enfants séjournaient pendant le Tour, dans une intrusion extra-française avec une glacière, qui ne pouvait pas être fouillée car la seule compétence était celle des douaniers, qui n’étaient pas disponibles à ce moment-là.

    En bref, rien de nouveau, ou peut-être que si. Le tableau de l’histoire du dopage est défini de manière de plus en plus détaillée au fil du temps. Mais en même temps, elle se confond aussi avec le brouillard de la mémoire, notamment de ceux qui ne veulent pas savoir.

    BDC-MAG.COM, 10 avr 2021

    Etiquettes : Jean-Pierre Verdy, Lance Armstrong, Dopage: Ma guerre contre les tricheurs, Agence française de lutte contre le dopage, Nicolas Sarkozy, dopage, sport,

  • Algérie / Galerie d’hier et d’aujourd’hui : Cherif Hamia,le boxeur au visage d’ange (portrait)

    Par Madjid Khelassi

    «Être un champion de boxe de notoriété mondiale puis tomber dans un oubli nébuleux…Tel aura été le destin de Cherif Hamia, sans doute le boxeur le plus talentueux de l’histoire de la boxe. Regard argentique sur ce boxeur algérien, qui aurait pu être champion du monde n’était-ce une contrariété du destin…inexpliquée jusqu’à ce jour».

    Cherif Hamia naquit le 23 mars 1931 à Guergour ( Hammam Guergour) dans le département de Constantine. Dès le jeune âge, il montre des aptitudes aux petites empoignades de l’adolescence. Il est vite remarqué par les colons qui s’adonnaient à la pratique de la boxe. Cherif Hamia, monte vite en graine et devient champion d’Algerie. Il consomme après ce titre, près de 200 combats en amateur avec un taux de défaite qui approche l’infime.

    L’invincible Cherif Hamia…titrait la presse de l’époque.

    En 1953, installé en France, Hamia part aux États-Unis en tournée où il gagne les Golden-Gloves ( gants en or, équivalent du championnat du monde amateur) le 16 juin 1953 au Chicago Satadium et bat tous les adversaires qu’il rencontre.

    En novembre 1954, il est sacré champion de France face à Jacques Dumesnil. Et conserve son titre devant son redoutable compatriote mohamed Chikhaoui, surnommé le cogneur de Ain Sefra. L’histoire est en marche.

    Passé professionnel sous la houlette de Philippe Phillipi , il conserve son titre de champion de France poids plume en 1955.

    Surnommé « Baby Face» par la presse américaine à cause de son visage angélique, il devient la coqueluche du Tout-Paris.

    Hamia aura été le premier boxeur starisé dans cette société française, en mal de loisir, et pas encore remise de la 2e guerre mondiale.

    A star ils born…diront les américains. C’est la naissance d’une vedette qui deviendra une extraordinaire attraction populaire. Et qui remplira comme personne auparavant à chacune de ses apparitions les hauts lieux de la boxe française : la salle Wagram, le palais des sports , la Mutualité etc.

    Doté d’une pléiade de coups qui vont d’ un direct du droit inouï à un uppercut ravageur, et d’une fausse garde déroutante , Hamia allumait les foules par sa classe naturelle. Et attirait comme un aimant un vaste public et notamment le Gotha parisien des arts, des lettres , de la politique, du cinéma, des affaires ainsi que bon nombre d’admiratrices comme Juliette Greco, Suzy Delair , Michèle Morgan.

    On imagine mal aujourd’hui à quel point Cherif Hamia , appelé «le génie du ring» par la presse sportive, a fasciné un public aussi cosmopolite que celui de la France de l’époque.

    En 1955 , il affronte Robert Cohen (boxeur d’origine juive et natif de Bône, actuelle Annaba), et champion du monde dans une catégorie supérieur ( poids coq). Le combat tourne à la démonstration et Hamia met au tapis Cohen par un déroutant K.0.

    Et en janvier 1957 , il est sacré champion d’Europe au terme d’un combat en 15 rounds resté dans les mémoires face au belge Jean Sneyers, boxeur de grande classe régnant sur l’Europe.

    Avant d’aller vers la suite de la carrière de Cherif Hamia , il est utile de revenir sur l’ambiance générale dans laquelle baignait la société française.

    Nous sommes en 1957 et la guerre d’Algerie bat son plein. Alain Mimoun, de son vrai Okacha Mimoun devient champion olympique du marathon dans les J.O d’Helsinki.

    Et si la célébrité est une veine investie à fond par le public, elle est différemment appréciée par la l’establishment français marqué par la débâcle de Dien-Bien-Phu et le début de la guerre d’Algérie.

    Okacha Mimoun ,devenu Alain Mimoun , après s’être converti catholique et champion olympique de fraîche date est traité de façon mitigée par la presse française.

    Catholique ou pas Mimoun est un arabe, un immigré et constitue de facto un personnage exogène, malgré son attachement social et religieux à la France.

    Aussi, la figure de l’immigré est estampillée matrice de la culture coloniale, qui, ayant structuré momentanément ou durablement des représentations et des imaginaires dont le sport -malgré les exploits – est considéré comme un mode d’expression pas du tout français. Ce qui dans le modèle d’allégorie socio-politique français cela passe mal. Car l’ordre social est dessiné est en filigrane de la pensée politique gauloise.

    Si les sportifs français sont d’une façon permanente l’objet d’un traitement qui rehausse leurs exploits, même si ceux-ci sont de moyenne facture, l’échec des sportifs étrangers algériens-franco- musulmans et indigènes, est l’occasion de souligner leur déclin ou les difficultés qu’ils rencontrent.

    Ainsi, la figure sportive de référence doit être d’abord française , chrétienne ou catho, et blanche pas basanée.

    Et de cela, Cherif Hamia n’est pas dupe. Car la médiatisation de Cherif relève de ce processus.

    Algérien en pleine guerre d’Algérie…Ces dimensions humaines et géographiques bloquent Hamia dans son ascension vers l’olympe gaulois.

    Car Hamia pointe l’altérité sous l’angle du déni de l’étranger. A titre comparatif, Alphonse Halimi, champion de France en 1953 et du monde en 1957, né à Constantine et de condition sociale proche de Hamia, ne fut jamais traité médiatiquement de la même manière que l’algérien dans la mesure où Halimi , à cause de ses origines juives n’est pas perçu comme un indigène. Et c’est dans ce contexte que Cherif Hamia se met en route vers le titre de champion du monde.

    Devant affronter le champion du monde en titre de la catégorie en l’occurrence Sandy Saddler, Hamia du revoir son plan de combat, car Saddler abandonne son titre de champion du monde en décidant d’arrêter la boxe. Et c’est Kid Bassey que Hamia affrontera pour la ceinture mondiale à Paris en 1957.

    Juin 1957, Hamia est âgé de 26 ans, il est désigné principal challenger, grâce à ses succès sur les américains Costa , Kid Hesnut et le portoricain Berrios.

    24 juin 1957, le palais des sports de Paris est plein comme un œuf. Le «Singing Paris» est au rendez-vous. Cherif Hamia est au sommet de sa gloire .

    Le premier round est nettement à l’avantage de Hamia, qui envoie Bassey au tapis au 2e round. Et puis v’lan ! Et pour des raisons restées incompréhensibles pour les spectateurs, journalistes, chroniqueurs de boxe, il se laisse malmener , baissant la garde, se contentant d’esquiver. Et devant ces coups qui pleuvaient sans réaction, et au vu visage tuméfié de Hamia, l’arbitre arête le combat au 10e round et déclare Bassey champion du monde.

    L’étonnement est à son comble. La stupéfaction se lit sur le visage des spectateurs…il y’a comme un malaise. « un simulacre de combat », titre la presse parisienne !

    Hamia, expliquera plus tard, que des émissaires du FLN l’avaient menacé s’il devenait champion du monde sous les couleurs françaises. Une thèse qui fait polémique jusqu’à ce jour. Hamia mettra fin à sa carrière le 15 octobre 1959 après sa défaite contre le belge Pierre cossemyns à Bruxelles.

    Quoi que tout n’a pas été dit sur le pourquoi du comment, du combat de Hamia en ce 24 juin 1957 contre Bassey, Hamia est certainement le meilleur boxeur de l’histoire pugiliste française et mondiale de tous les temps.

    Les spécialistes affirment depuis toujours que c’est le seul boxeur algérien qui avait le potentiel de devenir plusieurs fois champion du monde.

    Après s’être retiré de la boxe, Hamia s’installa en province.

    Bien des années après, nous le rencontrâmes souvent à Paris. Modeste, affable nous partageâmes souvent un café avec lui. Il parlait de tout sauf de boxe. Il nous raconta comment le propriétaire des magasins « TATI», Jules Ouaki, un pied noir de Tunis, fou amoureux de boxe, et fan de Hamia fit appel à ses services pour lui organiser le service «sécurité de l’entreprise».

    Et c’est dans l’enceinte de ce magasin, situé sur le boulevard Barbés que nous entrevîmes à la fin des années 80, Cherif Hamia pour la dernière fois.

    Cherif Hamia mourut dans un anonymat scandaleux à Paris le 24 juin 1991. 34 ans jour pour jour de…son combat inachevé pour le championnat du monde de boxe.

    L’oubli est un cancer mangeur d’hommes. Et la reconnaissance sélective des faux champions une saloperie insupportable.

    La Nation, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, boxe, Cherif Hamia, sport,

  • L’Algérie, la grande absente de la nouvelle composante du comité exécutif de la caf

    Après le plébiscite du nouveau président de la Confédération africaine de football (Caf), le Sud-Africain Patrice Motsepe, les membres du comité exécutif sont désormais connus à l’issue de la session élective de vendredi. Huit membres issus de différentes zones du continent africain, ont été élus.

    Absente de marque dans cette haute sphère du football africain, l’Algérie est victime de tiraillements internes et de malentendus récurrents entre la Fédération agérienne de Football et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Par ailleurs, et durant ce conclave africain tenu à Rabat, force est de souligner que la politique politicienne était au rendez- vous.

    Accueillant l’événement, le Maroc n’a pas résisté à glisser une disposition réglementaire conditionnant l’adhésion, pour tout nouveau membre, à la Confédération africaine de football par l’obligation d’être membre de l’Onu, dans une volonté manifeste de barrer le chemin à toute évolution de la question du Sahara occidental occupé.

    Le Midi Libre, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, CAF, sport,

  • Algérie : Mahrez, l’”arme fatale” de Manchester City contre le Real

    Un média britannique a dépeint le joueur international algérien Riyad Mahrez comme une “arme secrète” de son club lors du choc qui mettra aux prises Manchester City et le Real Madrid.

    Le stade de Santiago Bernabeu à Madrid sera mercredi soir le théâtre d’une superbe affiche des 1/8 de finale Ligue des champions d’Europe entre les Merengue et les Citizens.

    Le journal britannique “The Independent” a rapporté lundi que Riyad Mahrez constituait “une arme fatale” du coach de Manchester City Pep Guardiola lors du match aller qui opposera son club au Real Madrid. Selon le même titre, Mahrez a retrouvé son haut niveau technique en enchaînant de belles performances.

    En effet, le capitaine des Verts pourrait éventuellement faire partie du onze entrant face aux Merengue compte tenu de ses contributions significatives soit en marquant, soit en délivrant des passes décisives comme ce fut le cas lors du dernier match disputé samedi dernier face à son ancien club Leicester.

    Les Citizens misent énormément sur la Ligue des champions d’autant plus que le titre de championnat semble s’éloigner davantage au profit de Liverpool qui conforte sa 1e place et creuse l’écart à 22 points sur son dauphin.

    Echouroukonline, 25 fév 2020

    Tags : Algérie, football, Manchester City, Real Madrid, sport, Mahrez,