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  • Etats-Unis: Biden conditionne l’aide  militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc – Sahara Occidental, Loi sur l’autorisation de la défense nationale, NDAA, budget défense du Pentagone, Staffan de Mistura, ONU, processus de paix,

    WASHINGTON- Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a signé pour l’année fiscale 2022, la Loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) qui prévoit notamment de limiter les aides et le financement militaire octroyés au Maroc si le Royaume ne s’engage pas à « rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental », a annoncé la Maison Blanche.

    La nouvelle restriction fait partie du budget défense du Pentagone de 770 milliards de dollars.

    Ainsi, le budget défense des Etats-Unis pour l’année 2022 prévoit que les fonds rendus disponibles au titre de cette loi ne doivent être utilisés par le secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces marocaines dans les exercices multilatérales organisés par le Pentagone, sauf si le secrétaire à la Défense constate, en consultation avec le chef de la diplomatie américaine, que le Maroc s’est engagé dans la recherche d’une solution politique au Sahara occidental.

    Si le texte permet au chef du Pentagone de déroger à cette mesure pour des considérations qui doivent être liées aux intérêts sécuritaires des Etats-Unis, il doit cependant le faire en consultation avec les deux commissions défense du Congrès, en présentant une décision par écrit motivant la renonciation à l’application de ladite disposition.

    Cette limitation intervient après que « des douzaines » de membres du Congrès aient appelé à l’administration Biden de revenir sur la reconnaissance de l’ex-président américain Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Le texte en question représente une avancée positive du fait qu’il permet au Congrès d’exercer son pouvoir d’appréciation concernant cette dérogation, alors que dans une version précédente du projet de budget, ce pouvoir a été confié au département d’Etat.

    En octobre, la Commission du Sénat américain en charge des dotations budgétaires avait également approuvé un projet de loi interdisant l’utilisation des fonds alloués au Sahara occidental, au titre de l’aide américaine, dans l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla occupée, bloquant ainsi une des promesses de l’ancien président américain Donald Trump au Maroc.

    La disposition budgétaire s’inscrit à l’opposé de la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l’égard de ce conflit.

    L’ancien locataire de la Maison Blanche avait dans la foulée de l’accord de normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste, promis l’ouverture d’un consulat américain dans la ville de Dakhla occupée.

    L’administration Biden a promis de « soutenir activement » les efforts du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région.

    #Maroc #EtatsUnis #SaharaOccidental #Staffan_de_Mistura #ONU #Processus_de_paix

  • Oxfam appelle à la reprise des pourparlers de paix au Sahara

    Oxfam appelle à la reprise des pourparlers de paix au Sahara

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, OXFAM – Oxfam appelle à la reprise des pourparlers de paix au Sahara

    Le 13 novembre 2020, le cessez-le-feu de 29 ans entre le mouvement de libération Polisario et le Maroc, occupant le Sahara occidental, a été rompu. Oxfam dénonce la récente escalade et craint des conséquences dévastatrices pour le peuple sahraoui. L’ONU doit reprendre pleinement son rôle de médiation.

    La nomination de Staffan de Mistura comme nouvel envoyé de l’ONU était attendue depuis longtemps, mais est néanmoins une décision bienvenue, selon Oxfam. L’organisation appelle la communauté internationale à soutenir les pourparlers de paix dirigés par l’ONU.

    L’ extension du mandat de l’ONU à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) pour organiser un référendum est également un pas dans la bonne direction.

    L’organisation internationale Oxfam est active en Algérie depuis 1975 pour les réfugiés sahraouis, les premiers habitants du Sahara occidental.

    Sur les plus de 173 000 réfugiés, 94 pour cent dépendent entièrement de l’aide humanitaire pour la nourriture, l’eau et le logement, selon le rapport de recherche 2018 du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Seulement 12 pour cent des familles ont la sécurité alimentaire.

    Oxfam rappelle que les Sahraouis sont abandonnés depuis plus de 45 ans. « C’est un moment critique pour la communauté internationale de se rallier aux réfugiés sahraouis.

    DeWereldMorgen, 16/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario

  • Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné

    Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental doit relancer le processus de négociation entre le Polisario et le Maroc dans un contexte de reprise des hostilités et d’horizon fermé à tout dialogue sérieux. Les indépendantistes sahraouis, qui ont réagi à sa dernière résolution, accusent le Conseil de sécurité d’encourager le «statu quo»…

    Lundi 1er novembre, le nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental a pris ses fonctions après avoir été nommé, début octobre, par le Secrétaire général Antonio Guterres. Staffan de Mistura prend en main le dossier dans un contexte marqué par la fin du cessez-le-feu après l’attaque par le Maroc de la zone tampon de Guerguerat et la reprise des armes par le Polisario. Il aura la lourde tâche de relancer les négociations entre ces deux belligérants et, à une plus grande échelle, les contacts diplomatiques avec les pays et les organisations susceptibles d’influer sur le cours de ces négociations.

    Avant lui, l’ONU avait déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, le conflit, vieux de quarante-six ans. Il s’agit des deux Américains James Baker et Christopher Ross, du Néerlandais Peter van Walsum et de l’Allemand Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019, officiellement pour «raison de santé», en raison de «l’irresponsabilité» du Conseil de sécurité à résoudre le conflit, avaient dit à l’époque des diplomates sahraouis. M. Köhler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission, avait également déclaré le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Qu’en sera-t-il pour son successeur ?

    Vendredi 5 novembre, Staffan De Mistura s’est entretenu, à New York, avec le représentant du Polisario auprès des Nations unies et responsable de la coordination avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar, qui «a informé l’Envoyé spécial de la position du Front sur le processus de paix au Sahara occidental», selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Le Polisario, qui avait déjà indiqué que la nomination d’un nouvel envoyé spécial onusien «n’est pas une fin en soi», a réagi sévèrement à la dernière résolution votée par le Conseil de sécurité, vendredi 29 octobre, et qui demande aux indépendantistes sahraouis de «respecter le cessez-le-feu» sans s’attarder sur la responsabilité de Rabat dans la détérioration de la situation sur le terrain. C’est un «grave échec» aux retombées graves sur la paix dans la région, a affirmé le Front. «Il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-il expliqué dans un communiqué en date du dimanche 31 octobre.

    Le Front Polisario a réaffirmé son rejet «catégorique de l’inaction et du silence du Conseil de sécurité, notamment de certains membres influents, une attitude manifeste dans la nouvelle résolution qui constitue un grave échec aux retombées graves sur la paix et la stabilité dans la région entière».

    «Face à l’inaction continue du Conseil de sécurité, il ne reste «d’autre choix que d’intensifier» le combat et de «poursuivre» la lutte armée légitime pour «garantir l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance», a-t-il souligné.

    Pour le Maroc, le responsable, c’est l’Algérie

    L’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2602 (2021) constitue un retour regrettable à la politique «du maintien du statu quo», car l’instance onusienne «ignore complètement la situation de guerre», en cours, dans le territoire depuis le 13 novembre 2020 en raison de la violation flagrante par l’occupant marocain du cessez-le-feu de 1991 et des conventions militaires pertinentes, a encore relevé le Front Polisario dans son communiqué. Mardi 2 novembre, et pour résumer la position du Polisario, son représentant en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir, a qualifié la résolution de «premier clou dans le cercueil de la mission de l’Envoyé spécial onusien De Mistura». Tout observateur de la dernière résolution onusienne, censée constituer le cadre de la mission de De Mistura, «constate qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambiguës qu’avant qui ne font que confirmer l’impression qu’il n’y a pas de processus, mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie», a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien algérien EChaâb.

    Pour Abi Bouchraya Bachir, la résolution 2602 est «décevante», non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes, mais surtout «en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020», une guerre «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment». «Il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation», a-t-il dit. Ajoutant que ces parties «entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer la pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, à définir la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Côté marocain, son représentant permanent aux Nations unies, Omar Hilale, a, de nouveau, désigné l’Algérie comme «responsable» dans la «création» et le «maintien» du conflit au Sahara occidental. Le diplomate marocain, qui s’est exprimé devant la 76e session du débat général de la quatrième commission de l’ONU (chargée des questions de décolonisation), a fait réagir la chargée d’affaires de la mission algérienne. Zakia Ighil a ainsi rejeté le récit marocain «trompeur» visant à déformer les réalités juridiques et politiques du conflit. «Nous sommes contraints d’aborder le discours partial et déformé de la délégation marocaine et de rappeler que la question du Sahara occidental est et reste inscrite à l’ordre du jour de cette auguste assemblée depuis 1963 comme une question de décolonisation relevant de la mise en œuvre de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux», a-t-elle déclaré. «Une simple lecture des nombreuses résolutions et rapports des Nations unies sur la question du Sahara occidental montre que, depuis son origine, le conflit au Sahara occidental a opposé le Royaume du Maroc au Front Polisario (…)», a-t-elle encore soutenu.

    Anis Remane

    Reporters, 07/11/2021

  • ICG: Remettre la diplomatie sur les rails au Sahara

    Remettre la diplomatie sur les rails au Sahara occidental – Le premier défi auquel De Mistura sera probablement confronté sera la négociation d’une cessation des hostilités. 

    Après deux ans d’impasse diplomatique, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a nommé un nouvel envoyé pour le Sahara occidental, un territoire contesté entre le Maroc et le Front Polisario pro-indépendance, qui représente la population sahraouie du territoire. La récente désignation du diplomate italo-suédois chevronné Staffan de Mistura marque une avancée cruciale et très attendue dans une impasse qui, si elle n’est pas traitée, risque de propager l’instabilité ailleurs dans la région.

    La température est montée ces derniers temps dans ce conflit souvent négligé. En novembre 2020, des combats ont éclaté entre le Maroc et le Front Polisario. Un mois plus tard, le président Donald Trump a jeté de l’huile sur le feu et mis en péril le rôle traditionnel des États-Unis en tant que courtier neutre entre les parties en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le territoire en échange de la normalisation par le Maroc de ses relations avec Israël. Depuis lors, Rabat et le Polisario ont durci leurs positions respectives. M. De Mistura devrait profiter de l’élan suscité par sa nomination pour proposer des idées nouvelles et une série de mesures de confiance afin de ramener les deux parties à la table des négociations.

    Lorsque l’Espagne a mis fin à son contrôle colonial sur le Sahara occidental en 1975, le Maroc et la Mauritanie ont divisé le territoire face à la forte résistance du Polisario, qui s’était battu pour l’indépendance du territoire. (Des milliers de Sahraouis ont fui la guerre qui a suivi et se sont réfugiés dans des camps situés de l’autre côté de la frontière, en Algérie. Les Nations Unies ont négocié un cessez-le-feu en 1991, qui a laissé la plupart du territoire aux mains du Maroc. L’ONU a également créé et surveillé une zone tampon pour séparer les deux parties et a mis en place une mission, appelée MINURSO, pour mettre en œuvre un plan de paix centré sur la tenue d’un référendum sur l’indépendance. Cependant, les désaccords entre les deux parties ont empêché la tenue du scrutin, et le conflit s’est figé pendant près de 30 ans.

    Alors qu’une nouvelle génération de Sahraouis grandissait, les tensions ont commencé à monter, atteignant leur paroxysme lors des violences de novembre dernier, qui ont débuté lorsque le Maroc a envoyé des troupes pour lever le blocus du Polisario sur la route de Guerguerat, principale artère de circulation traversant la zone tampon. En réponse, le Polisario s’est retiré du cessez-le-feu en vigueur depuis 30 ans et a repris ses attaques, tandis que Rabat a établi une présence militaire à l’intérieur de la zone tampon pour protéger la route. L’année dernière, le conflit a été de faible intensité, les deux parties échangeant régulièrement des tirs le long de la berme de sable marocaine qui longe la zone tampon et divise le Sahara occidental entre le territoire tenu par Rabat – qui représente 80 % de la superficie totale – et ce que le Polisario appelle son « territoire libéré ».

    Ayant perdu toute confiance dans la communauté internationale […], [les jeunes Sahraouis] pensent que le combat est le seul moyen d’atteindre leurs objectifs.

    Si les combats ont été limités dans leur portée et leur impact, certains signes indiquent qu’ils pourraient s’intensifier. Le retour à la guerre du Front Polisario a dynamisé et mobilisé les jeunes Sahraouis dans les camps de réfugiés algériens, qui semblent soutenir cette décision. Ayant perdu confiance dans la communauté internationale et ses outils diplomatiques inefficaces, ils pensent que le combat est le seul moyen d’atteindre leurs objectifs et sont prêts pour une longue guerre. Le risque d’une forte escalade militaire reste relativement faible, mais il pourrait augmenter si le Polisario adoptait des tactiques plus audacieuses et capturait des troupes marocaines, ce que certains militants indépendantistes ont préconisé. A son tour, les rapports selon lesquels le Maroc a utilisé un drone dans l’assassinat en avril d’un officier de police supérieur du Polisario – qui, s’il est exact, serait sans précédent dans ce conflit – pourraient signifier que les deux parties sont plus susceptibles de recourir à de telles tactiques provocatrices à l’avenir.

    La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a enhardi Rabat. À la mi-mai, le royaume aurait encouragé des milliers de personnes à franchir la frontière vers l’exclave espagnole de Ceuta, où la police locale s’est retrouvée submergée par un afflux sans précédent de migrants, principalement marocains. Cette mesure aurait été prise en représailles de l’accueil par Madrid du chef du Polisario Brahim Ghali, qui avait besoin d’un traitement médical urgent pour un cas grave de COVID-19.

    Alors que le Maroc a rapidement repris le contrôle de ses frontières avec l’Espagne, l’incident a mis en évidence l’impact potentiel du conflit du Sahara occidental sur la sécurité de l’Europe – un message qui a été clairement entendu à Bruxelles, où le Parlement européen a adopté en juin une résolution condamnant Rabat pour son rôle présumé dans l’incident de Ceuta. Par ailleurs, le Maroc a suspendu ses contacts diplomatiques avec l’Allemagne et a rappelé son ambassadeur de Berlin au début de l’année pour protester contre les tentatives de l’Allemagne d’évoquer la flambée des combats au Conseil de sécurité de l’ONU, où Rabat craint d’être critiqué. Les relations bilatérales restent suspendues.

    Dans ce contexte de tensions accrues, la nomination de M. De Mistura, qui a déjà été envoyé de l’ONU en Syrie, en Afghanistan et en Irak, offre une rare lueur d’espoir. Même si Rabat a retardé sa nomination pendant plusieurs semaines, De Mistura jouit de la stature et de l’expérience qui seront nécessaires pour une médiation efficace entre le Maroc et le Polisario.

    Le premier défi auquel [De Mistura] sera probablement confronté sera la négociation d’une cessation des hostilités. 

    Le premier défi auquel il sera probablement confronté sera la négociation d’une cessation des hostilités. Les responsables du Polisario et les militants indépendantistes considèrent le cessez-le-feu de 1991 comme une erreur stratégique qu’ils ne doivent pas répéter, car ils estiment qu’il leur a coûté tout le poids qu’ils auraient pu avoir sur le Maroc lors des négociations ultérieures. Ainsi, plutôt que de revenir à la trêve de 1991, l’envoyé des Nations Unies ferait mieux de proposer des mesures de confiance pour désamorcer le conflit. Dans le cadre d’un éventuel accord intérimaire, le Polisario pourrait accepter de cesser unilatéralement les attaques le long du mur de sable en échange de la fin de la répression par le Maroc des militants sahraouis pro-indépendance. M. De Mistura pourrait alors profiter de cette accalmie des combats pour faire pression en faveur d’une trêve plus large, qui pourrait à son tour ouvrir la porte à de nouvelles négociations sur le statut final du territoire.

    Pour que cette approche réussisse, De Mistura aura besoin du soutien des États-Unis. En tant que titulaire du dossier du conflit du Sahara occidental au Conseil de sécurité de l’ONU, Washington devrait envisager de raccourcir le mandat de la MINURSO de 12 à 6 mois, ce qui obligerait à des discussions plus fréquentes et publiques sur le conflit. (Actuellement, le conseil tient deux réunions sur le conflit par an, mais une seule d’entre elles est un événement à portes ouvertes). Il pourrait également modifier la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question, qui fait référence à la nécessité d’une « solution politique réaliste, praticable et durable » – une formulation que le Front Polisario considère comme une approbation de la position du royaume. Pour faire pression sur Rabat et séduire le Polisario, les États-Unis devraient ajouter une formulation indiquant le droit de la population sahraouie à l’autodétermination.

    Une désescalade militaire, associée à des signaux clairs d’une attention diplomatique continue de la part de Washington et d’autres, pourrait jeter les bases d’une reprise des négociations sur le statut final du territoire contesté. Si le conflit est laissé à l’abandon, il ne peut qu’accroître les tensions entre le Maroc et l’Algérie, ce qui pourrait déstabiliser la région.

    Riccardo Fabiani
    Directeur de projet, Afrique du Nord

    International Crisis Group, 04/11/2021

  • Sahara Occidental: 30 ans d’échec du Conseil de Sécurité

    Sahara Occidental: 30 ans d’échec du Conseil de Sécurité – La résolution 2602 est un premier clou dans le cercueil de la mission de l’envoyé spécial onusien De Mistura

    L’échec des envoyés personnels des Nations unies au Sahara occidental, depuis 1991, date de l’accord du cessez-le- feu, entre l’occupant marocain et le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination, n’est pas en raison de compétences ou la place qu’occupaient ses envoyés onusiens, sur la scène mondiale, mais d’absence de volonté politique du Conseil de sécurité à parachever le processus de décolonisation au Sahara occidental, tel dicté par la légalité internationale.

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne (UE) Abi Bouchraya, qualifiant la résolution 2602 sur le Sahara occidental, adoptée vendredi dernier, par le Conseil de sécurité « de premier clou dans le cercueil de la mission de l’envoyé spécial onusien De Mistura », il affirme que c’est « dans la déficience, le déséquilibre et le désespoir» que Staffan De Mistura entame sa mission, qui , pour rappel a débuté, lundi dernier. Pour l’ex-ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Afrique du Sud, tout observateur de la teneur de la résolution 2602/21, devant constituer le cadre dans lequel se traduit la mission du nouveau envoyé onusien pour le Sahara occidental, constate, Abi Bouchraya « qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambigües qu’avant » qui ne font que confirmer, poursuit-il «l’impression qu’il n’y a pas de processus mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie » explique-t-il.

    Une spirale infinie favorisant le statu quo, lequel profite au système politique colonial du Maroc au Sahara occidental, depuis, faut-il le noter, le désengagement de Rabat à se conformer au droit international, après la conclusion du cessez-le-feu précité et l’envoi de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Un désengagement qui a été rendu possible, non seulement par le soutien inconditionnel de l’ex-puissance coloniale en Afrique du Nord, la France, par son rôle de membre permanent au Conseil de sécurité, mais aussi du rôle non constructif du Conseil de sécurité à faire valoir la force du droit dans la traduction effective du mandat de la mission de l’ONU, qu’il a créé en 1991, et défini même dans sa nomination, celui de l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Le diplomate sahraoui semble convaincu, que la mission de De Mistura est vouée à l’échec , d’avance. Faisant remarquer que la résolution « n’est au final qu’une copie conforme des anciennes résolutions qui ont poussé les envoyés à démissionner » il affirme que «le même scénario étant malheureusement très attendu avec le nouvel envoyé ».

    Si pour le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE la résolution 2602 était « décevante », il explique qu’elle l’est « non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes », mais surtout, poursuit-il « en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020 ». Une guerre qui est selon lui «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment » dira le diplomate sahraoui Abi Bouchraya, dans un entretien au quotidien algérien, Echâab.

    Il est à rappeler que la guerre entre l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS) et le Maroc, le 13 novembre dernier est suite, à la violation militaire marocaine dans la zone tampon Guerguerat, des accords de cessez-le-feu conclu en 1991 entre ces deux parties sous les auspices de l’ONU, suite à quoi le Front Polisario avait riposté et annonçé et son secrétaire général, président de la RASD, Brahim Ghali, avait fait savoir qu’ un décret annonçant la fin des obligations vis-à-vis de l’accord de cessez-le-feu et «la reprise des actions armées afin de protéger les droits inaliénables de notre peuple».

    Si les prédécesseurs de De Mistura menaient leur mission, depuis 1991, en période d’absence de combats armés entre le Front Polisario et le Maroc, et ont échoué dans leurs missions, en raison, des postures marocaines, comme l’ont affirmé, les deux diplomates américains, James Baker, et dernièrement Christopher Ross, la mission de leur collègue De Mistura sera plus compliquée, voire impossible, dans une situation de conflit armé et avec une résolution ouvrant une brèche vers la violation des principes et textes de la charte de l’ONU, s’agissant d’une question de décolonisation.

    Pour le diplomate sahraoui, Abi Bouchraya « au lieu de remettre le train de la décolonisation sur les rails » le Conseil de sécurité, avec notamment sa dernière résolution 2602/21 sur le Sahara occidental « pousse à davantage de dérapage et d’escalade qui pourraient dégénérer dans toute la région » a-il déclaré. Pour lui «traiter une nouvelle situation, dangereuse de surcroît, de manière ordinaire et à l’ancienne, comme si le Conseil de sécurité était indifférent ou prenait les choses à la légère » soulignant que ceci « est tout à fait illogique » a-t-il martelé. Ce qui l’amène à affirmer qu’ « il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation », ajoutant que ces mêmes parties « entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer sa pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, » à définir , poursuit-il « la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui ».

    Après une année de rupture de l’Accord de cessez-le-feu et du processus de règlement, le Front Polisario a affirmé, à travers ses appels lancés au Conseil de sécurité et lettres transmises au SG de l’ONU que la nouvelle situation exige « une nouvelle prescription »et que l’on ne peut « se cacher derrière l’envoyé personnel du secrétaire général » a fait observer le diplomate sahraoui, Abi Bouchraya.

    Concluant que l’approche politique promue à ce jour, par le Conseil de sécurité « a engendré 30 ans d’échec et entrainé la reprise de la guerre au Sahara occidental » et que la position exprimée par le Front Polisario est « claire » et met l’accent, sur une série de nouvelles mesures opérationnelles et politiques, outre la poursuite de la lutte armée du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine pour enfin épouser l’indépendance de son pays, le Sahara occidental.

    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 04/11/2021

  • Seule la légalité internationale

    Seule la légalité internationale – L’objectif du Maroc et ses alliés est de faire pencher la balance du coté du plan marocain consistant à mettre en oeuvre une large autonomie du Sahara occidental.

    Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura a pris ce lundi ses fonctions de nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental. Une prise de fonction déjà torpillée par le conseil de sécurité qui a prorogé pour un an, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Une prorogation qui interroge quant à son parti pris et dans les missions mêmes de la Minurso. Un fait clairement refusé par l’Algérie qui a annoncé qu’elle ne soutiendra pas cette résolution, affirmant dans un communiqué du ministère des affaires étrangères que « suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil.

    L’Algérie, qui exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant (Maroc) dont elle encourage l’intransigeance et les manoeuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental».

    Le Maroc et ses alliés, en premier desquels vient la France, refusent en réalité de se soumettre à la légalité internationale et tentent, depuis plusieurs années déjà, de pervertir les efforts qui sont engagés par l’instance onusienne pour régler le conflit selon la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité. Leur objectif est de faire pencher la balance du coté du plan marocain consistant à mettre en oeuvre une large autonomie du Sahara occidental, dans une basse manœuvre occultant le droit des Sahraouis en tant que peuple à disposer de son droit légitime à l’auto détermination et à l’indépendance, dans un conflit qui est avant tout, et comme le stipule toutes les résolutions de l’Onu, une question de décolonisation. Une colonisation qui dure depuis plus de 45 ans et qui met en danger la stabilité de toute la région.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 03/11/2021

  • Brahim Ghali appelle à une renégociation de l’accord

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, #Sahara_Occidental, #Maroc, #Front_polisario

    Le président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé à une renégociation de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc, signé sous les auspices de l’ONU en 1991 car, selon lui, il doit être adapté « aux nouvelles circonstances ».
    Au cours d’une conférence de presse avec de nombreux journalistes de la presse internationale dans les camps de réfugiés sahraouis, Brahim Ghali a souligné que le référendum d’autodétermination accepté par la partie marocaine demeure ‘’une ligne rouge pour le peuple sahraoui.’’
    « Il faut rappeler que la nomination du nouvel envoyé spécial de l’ONU (Staffan de Mistura) n’est pas une fin en soi. L’objectif est la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il souligné.
    Pour le chef de l’État sahraoui Il faut «tenir les engagements signés entre les deux parties à travers la célébration du référendum d’autodétermination. Votre succès dépendra de votre capacité à faire respecter les objectifs. Malheureusement, après 30 ans de présence de l’ONU au Sahara occidental, l’échec a été le sort de tous les envoyés de l’ONU », a-t-il estimé.
    Brahim Ghali a rappelé que les Sahraouis ont été les premiers à accepter la candidature du diplomate italo-suédois et a insisté sur le fait qu’il doit être conscient que « c’est le Maroc qui fait une politique d’obstruction». Mais en même temps, le Conseil de sécurité a été incapable de faire respecter le droit international. De Mistura arrive à un moment particulier, marqué par la rupture du cessez-le-feu et la reprise de la guerre », a-t-il déclaré.
    « C’est un nouveau scénario qui nécessite un nouveau traitement de la part du Conseil de sécurité pour réparer les erreurs de ces 30 années. Le Conseil de sécurité doit être conscient du danger auquel la région est confrontée. Penser au scénario précédent sera une grave erreur de calcul », a-t-il prévenu. La situation dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est extrêmement tendue depuis qu’il y a près d’un an les troupes marocaines sont entrées dans la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des territoires occupés en 1975 par le Maroc, pour démanteler un sit-in de civils sahraouis qui protestaient contre l’usage commercial que les deux pays font de cette zone de conflit.
    Un jour plus tard, le Front Polisario a estimé que l’action militaire marocaine représentait une rupture avec le cessez-le-feu signé en 1991 et a lancé des opérations de harcèlement le long du mur érigé par Rabat dans le désert, le plus long du monde.
    Un nouveau plan
    Ghali a réitéré que le travail de De Mistura doit être adapté à un nouveau plan dont le seul objectif est d’organiser la consultation référendaire à travers « une feuille de route claire, avec des dates précises pour son exécution et des garanties qui permettent au Conseil de sécurité d’obliger les parties à se conformer au processus ».
    « Malheureusement, l’obstruction marocaine n’a fait parler que du cessez-le-feu et la MINURSO est devenue un simple observateur de la trêve. Le cessez-le-feu est devenu un instrument que le Maroc utilise pour imposer la politique du fait accompli », a-t-il dit. « La guerre n’est pas une option ou un objectif du peuple sahraoui, qui n’a jamais attaqué aucun peuple voisin. Nous l’assumons en tant que partie à la légitime défense et dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il déclaré.
    Critiques de l’Espagne et de la France
    Ghali a également évoqué le récent arrêt du Tribunal de l’Union européenne, qui a donné raison au Front Polisario en déclarant illégaux les accords entre le Maroc et l’UE concernant l’exploitation commerciale des ressources halieutiques, minières et agricoles dans les zones occupées.
    « L’arrêt de la CJUE est une victoire historique que nous avons remportée avec légalité et justice face à la France, l’Espagne et d’autres pays de l’UE. Les pressions politiques et les lobbies n’ont pas empêché la décision », a-t-il déclaré. « La décision renforce qu’il s’agit de territoires différents et séparés. Nous demandons à l’UE de s’abstenir de toute action pour satisfaire le Maroc. La France et l’Espagne seront responsables de toute action de l’UE », a-t-il déclaré, faisant référence aux recours possibles.
    M. Bendib
  • Point de presse quotidien de l’ONU

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    Ce qui suit est une transcription quasi textuelle de l’exposé de midi d’aujourd’hui par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

    Commençons par ce qui se passe sur le terrain, par opposition à ce qui se passe ici. D’accord. Un certain nombre de mises à jour humanitaires pour vous.

    ** Yémen

    D’abord du Yémen, où de violents combats se poursuivent, notamment dans les gouvernorats de Marib, Shabwah et Al Bayda, où les affrontements se sont intensifiés ces dernières semaines, selon nos collègues humanitaires. Cette escalade a un impact de plus en plus dévastateur sur les civils. Près de 10 000 personnes ont été déplacées à Marib en septembre – le taux le plus élevé enregistré dans le gouvernorat en un seul mois jusqu’à présent cette année. Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation dans le district d’Al Abdiyah, au sud-ouest de Marib. Le district abrite environ 35 000 personnes, dont beaucoup y avaient trouvé refuge après avoir fui les conflits dans les régions voisines. La zone est encerclée par les forces houthies depuis fin septembre. Nous exhortons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et d’autres lois, y compris assurer la protection des civils et fournir un passage sûr à ceux qui fuient les zones de conflit. Nous appelons également toutes les parties à faciliter un accès humanitaire sûr, rapide et durable dans toutes les zones touchées du Yémen.

    ** Éthiopie

    Depuis l’Éthiopie, nos collègues humanitaires nous ont dit que la situation dans le nord du pays continue d’être très imprévisible et volatile. La livraison de fournitures humanitaires dans le Tigré reste fortement limitée par la seule route d’accès routier depuis Afar. Entre le 6 et le 12 octobre, 211 camions transportant des fournitures humanitaires sont arrivés au Tigré, contre 80 camions une semaine plus tôt. Si l’augmentation du nombre de camions est une évolution positive, elle reste insuffisante, étant donné que, comme nous le savons, nous avons besoin de 100 camions par jour qui arrivent au Tigré pour répondre aux besoins. Depuis le 12 juillet, près de 900 camions sont entrés dans le Tigré, ce qui ne représente que 14 % de ce qui est nécessaire pour entrer dans la région. Nous n’avons pas pu acheminer de carburant dans le Tigré depuis fin juillet. Dix pétroliers sont actuellement stationnés à Semera, dans la province d’Afar.

    Cependant, nous n’avons toujours pas pu faire entrer de médicaments dans le Tigré. Plusieurs de nos partenaires ont considérablement réduit ou fermé des programmes parce que le carburant, l’argent et les fournitures sont épuisés ou font face à de graves pénuries. Malgré cela, nos partenaires ont continué de répondre à certains des besoins les plus urgents de la province. Alors que plus de 146 000 personnes ont reçu de la nourriture la semaine dernière, il faut toucher au moins 870 000 personnes en moyenne par semaine. Dans les régions voisines d’Afar et d’Amhara, nos partenaires intensifient la réponse, ayant atteint quelque 639 000 personnes avec de la nourriture à Amhara depuis début août et quelque 72 000 personnes déplacées à l’intérieur de l’Afar. Nous appelons instamment toutes les parties à permettre un accès sans entrave et durable à tous les habitants du Tigré, de l’Amhara et de l’Afar.

    ** Afghanistan

    Et en Afghanistan, notre équipe des Nations Unies continue de soutenir la population du pays pour lutter contre la pandémie. Nos collègues là-bas nous disent qu’à ce jour, il y a eu plus de 150 000 cas confirmés de COVID-19, ainsi que plus de 7 200 décès. Avec le soutien de l’ONU, quelque 760 000 tests COVID-19 ont été effectués. Près de 80 % des 5,2 millions de doses de vaccin arrivées en Afghanistan provenaient de COVAX. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a contribué à la livraison et à la distribution des vaccins, ainsi qu’à la chaîne du froid. Au début du mois, près de 2,4 millions de personnes avaient été vaccinées, dont plus de 1,5 million étaient complètement vaccinées. L’équipe de l’ONU a organisé des séances de sensibilisation sur la prévention du COVID-19 et la façon de le traiter. Nous avons fourni des équipements de protection individuelle, des équipements médicaux et une formation médicale.

    ** Cinquième Commission

    Ce matin, de retour ici, le Secrétaire général s’est adressé à la Cinquième Commission de l’ Assemblée généralesur le projet de budget programme pour 2022. Comme vous le savez, nous continuons d’être dans une phase expérimentale de fourniture de budgets annuels. Il a noté que, partout dans le monde, grâce au soutien et à l’engagement des États membres, les Nations Unies sont restées et ont réussi dans un monde bouleversé par la pandémie. M. [António] Guterres a déclaré que, tout au long de la pandémie, les réformes sont restées en cours. Contrairement aux situations d’urgence passées, le Secrétariat n’a pas eu besoin de créer de nouvelles structures pour gérer la réponse. Au lieu de cela, les nouvelles structures de réforme en matière de développement, de paix et de sécurité et de gestion déjà en place ont facilité une réponse unifiée et agile à la pandémie, économisant du temps et de l’argent. Le Secrétaire général a déclaré aux États Membres que nous avions besoin d’un total de 3,119 milliards de dollars avant de recalculer les coûts du budget-programme pour 2022. Nous avons partagé l’intégralité de ses remarques avec vous.

    ** Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe

    Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la réduction des risques de catastrophe. Maintenant, vous connaissez ma sonnerie pour le DSG. Un jour, vous entendrez ma sonnerie pour le SG. Donc, je sais prendre le téléphone, et ça marche. D’accord. J’aurais peut-être dû répondre pour éviter une catastrophe. De toute façon. Dans un message pour la Journée de la réduction des risques de catastrophe, le Secrétaire général souligne que pour relever les défis en cascade du XXIe siècle et protéger la vie, la santé et les moyens de subsistance de tous, nous devons réduire les risques systématiques. Le Secrétaire général note que la faiblesse de la gouvernance, la pauvreté croissante, la perte de biodiversité, l’effondrement des écosystèmes et l’urbanisation rapide non planifiée sont tous des facteurs interconnectés de risque de catastrophe. Si elles ne sont pas traitées, elles aggravent l’intensité et la fréquence des catastrophes et augmentent le besoin d’aide humanitaire.

    ** Questions et réponses

    Question : Premièrement, un suivi sur le Yémen. Pouvez-vous nous tenir au courant de ce qui se passe avec l’Envoyé spécial des Nations Unies et des efforts politiques ? Et deuxièmement, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme en Corée du Nord a publié aujourd’hui un rapport disant essentiellement que la nourriture n’entre pas ; il y a un risque de famine. Le Secrétaire général a-t-il l’intention de faire quoi que ce soit pour essayer de se débarrasser essentiellement des barrages routiers qui, selon lui, incluent des sanctions et d’autres obstacles ?

    porte-parole: D’accord. Laissez-moi… me rappeler la première question. C’était… oh, le Yémen. Oui désolé. Hans Grundberg, notre envoyé, comme vous le savez, vient de terminer une tournée régionale. Il était à Aden, à Oman, en Arabie saoudite, pour s’entretenir avec des interlocuteurs là-bas. Le Secrétaire général, je le sais, s’est entretenu hier avec le Ministre des affaires étrangères du Yémen. Nous continuons à nous engager politiquement afin d’aider les Yéménites à parvenir à un accord politique qui conduirait à un cessez-le-feu national soutenu, entre autres, ce qui aurait évidemment un impact extrêmement positif sur notre capacité à fournir une aide humanitaire, qui est… comme je l’ai noté, est désespérément nécessaire. Sur la RPDC [République populaire démocratique de Corée], nous avons… évidemment… nous avons vu le rapport du rapporteur indépendant. Nous’ Nous avons déjà exprimé notre inquiétude au sujet de la situation humanitaire en RPDC. Autant que je sache, nous n’avons pas, pour le moment, de personnel international là-bas, en raison des restrictions liées au COVID. Nous gérons certains programmes. De toute évidence, c’est un environnement difficile dans lequel travailler. Le Secrétaire général est pour… a appelé à plusieurs reprises les États membres à éviter toute sanction qui blesserait les gens et a appelé à des sanctions ciblées. James?

    Question : Oui. Votre déclaration sur l’Éthiopie, imprévisible et volatile, la situation, puis vous avez parlé de la situation humanitaire. Vous avez des gens sur le terrain. Qu’en est-il de la situation militaire ? L’ONU peut-elle confirmer qu’il y a maintenant une nouvelle offensive menée par l’armée éthiopienne ? Et à quel point êtes-vous préoccupé par une telle offensive ?

    Porte – parole : Je ne suis pas en mesure de confirmer des mouvements militaires. Quoi… nous entendons évidemment des rapports, et cela… la situation sur le terrain ne facilite pas notre capacité à fournir de l’aide. Je peux vous dire que le Secrétaire général s’est entretenu hier avec le Premier ministre éthiopien, réitérant essentiellement beaucoup de choses que nous avons dites publiquement et… pour voir ce que… un engagement pour aider à éviter la guerre, dans un sens.

    Question : Puis-je vous poser une question… également vous poser des questions sur quelqu’un que je connais à qui le Secrétaire général a parlé hier, qui est le Président [Uhuru] Kenyatta ? Il… ils ont parlé, clairement, parce qu’ils étaient tous les deux au Conseil de sécurité hier. Mais, à peu près au même moment, ils étaient là, il y avait la décision de la CIJ [Cour internationale de justice] sur le différend frontalier maritime entre le Kenya et la Somalie. C’est une décision finale de la plus haute juridiction du système des Nations Unies, et pourtant le Kenya rejette maintenant cette décision, affirmant qu’elle est totalement erronée. Quelle est la réaction de l’ONU au rejet du Kenya ? Que dit le Secrétaire général au Président kenyan à ce sujet ?

    Porte – parole : Écoutez, nous… ce n’est pas à nous de commenter les décisions de la CIJ. Par principe, nous pensons que la CIJ et ses décisions sont extrêmement importantes pour le système international auquel nous croyons tous.

    Question : De quoi… a-t-il discuté… ?

    Porte – parole : Je ne suis pas au courant qu’il en ait discuté. Désolé. J’ignorais ta question, pas exprès. Señora ?

    Correspondant : Merci. Stéphane, hier, il a été annoncé par la DA du Venezuela, l’ancien ministère vénézuélien de la Défense… Le ministre Raul Baduel, est décédé en détention à cause du COVID. Les membres de la famille ont remis en question cette théorie selon laquelle il est décédé à cause de COVID. Et aujourd’hui, le Haut-Commissariat [des Nations Unies] aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé son inquiétude à cause de sa mort, mais aussi alors qu’il était en détention.

    Porte – parole : Nous n’avons vraiment rien à ajouter à ce que la Haut-Commissaire aux droits de l’homme a dit et à soutenir ce qu’elle a dit, mais je n’ai rien à ajouter. Soit je ne te connais pas, soit je ne te reconnais pas.

    Correspondant : [Inaudible].

    Porte – parole : Oui. Oui. Oui. Salut. Salut. Oui.

    Question : Alors, le Sahara Occidental, le nouvel Envoyé Personnel, avons-nous une date pour sa visite… ?

    Porte – parole : 1er novembre. Eh bien, il… laisse-moi… je n’aurais pas dû t’interrompre. Il commence son mandat le 1er novembre. Et puis il commencera à planifier ce qu’il fera ensuite, mais il commencera à travailler le 1er novembre.

    Question : Nous ne pouvons pas donner de date pour le premier voyage dans la région… ?

    Porte – parole : C’est exact, ouais.

    Question : Et il indique, dans ce voyage, va-t-il se rendre sur les territoires du… ?

    Porte – parole : Nous sautons un certain nombre de bermes, si vous me le permettez. Laissez-le commencer, et ensuite il décidera où il doit aller. Oui. S’il vous plaît, allez-y. Vas-y. Oui s’il vous plaît?

    Question : C’est peut-être prématuré, mais le Secrétaire général a-t-il été en contact avec les autorités taïwanaises au sujet de… ce qui semble être une escalade de la situation dans les détroits transfrontaliers et également en contact avec la Chine ?

    Porte – parole : Je n’ai rien là-dessus. Michelle Nichols ? Et puis Joe Klein.

    Correspondant : Merci. Merci, Steph. En fait, va d’abord voir Joe si ça te va, et je reviendrai vers toi.

    Porte – parole : D’accord. Joe, j’espère que tu es prêt.

    Question : Oui, je le suis. Pouvez-vous m’entendre?

    Porte – parole : Oui, monsieur.

    Question: D’accord. En fait, je veux faire suite à la question de Carla, je suppose une question connexe. Plus tôt dans le mois, on vous a demandé si le Secrétaire général avait des commentaires sur les tensions croissantes dans les environs de Taïwan avec les vols de la Chine et [inaudible] et ainsi de suite et a donné le même genre de réponse que vous venez de faire ici, essentiellement sans commentaire. Je me demande si… numéro un, si vous avez quelque chose de plus à dire sur ce niveau de tension accrue que nous avons vu plus tôt dans le mois. Et je vais vous poser une question connexe, car Taïwan est considérée comme presque la seule source de puces Takeda fabriquées par l’un de ses principaux fabricants, et cela pourrait être considéré comme faisant partie des goulots d’étranglement plus larges de la chaîne d’approvisionnement que nous constatons. de [inaudible]. Donc, se demandant si le Secrétaire général avait des commentaires ou des préoccupations concernant les goulots d’étranglement généralisés de la chaîne d’approvisionnement en général et, en particulier, s’il voit un lien entre les tensions croissantes impliquant Taiwan et son approvisionnement stratégique en puces sophistiquées. Merci.

    Porte – parole : Sur votre première partie de la question, je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai dit précédemment à ce sujet. Sur le goulot d’étranglement du commerce mondial, personnellement, je n’ai pas, en ce moment, la bande passante intellectuelle pour faire un commentaire. Désolé. Michèle ?

    Question : Merci, Steph. Désolé pour ça. Juste un suivi sur l’Éthiopie. Vous avez dit que le SG s’est entretenu avec le Premier ministre hier. Le premier ministre ou le gouvernement éthiopien ont-ils fourni des preuves pour étayer les accusations qu’ils ont formulées la semaine dernière lors de la réunion du Conseil de sécurité?

    Porte – parole : Non, je ne suis pas au courant qu’aucune information n’ait été soulevée.

    Question : D’accord. Et puis juste un autre suivi, toujours sur l’Éthiopie. Il semble qu’il y ait eu des responsables de l’UNFPA [Fonds des Nations Unies pour la population] et de l’OIM [Organisation internationale pour les migrations] rappelés après la sortie de certains enregistrements audio qui critiquaient ou affirmaient… accusaient certains hauts responsables de l’ONU dans le monde de sympathiser avec les forces de la région du Tigré. Quelle est votre réponse à ces accusations ?

    Porte – parole : Écoutez, sur votre… sur cette question particulière, nous avons vu que les agences ont rappelé du personnel ; à eux de commenter. Ce que je peux vous dire, c’est que le travail de l’ONU, en particulier le travail humanitaire de l’ONU, se poursuit sans relâche en Éthiopie sur la base des principes de l’aide humanitaire fondée sur les besoins et, surtout, de l’impartialité — l’impartialité dans tout notre travail. Le Secrétaire général est depuis longtemps très préoccupé par la situation en Éthiopie. Je veux dire, son message aux parties est de prendre du recul par rapport à l’action militaire, de cesser les hostilités et de laisser un espace pour une aide humanitaire sans entrave, et que l’aide humanitaire est fournie par les Nations Unies de manière totalement impartiale. James?

    Question : Et l’appel téléphonique d’hier a été initié… l’appel téléphonique d’hier a été initié par le Secrétaire général ou le Premier ministre ?

    Porte – parole : Permettez-moi de vérifier cela. Je crois que c’était par le Secrétaire général, mais je… laissez-moi… donnez-moi quelques minutes et je vous le confirmerai. James?

    Question : Une question sur le capitaine Kirk ?

    Porte – parole : Ah, oui.

    Question : Le Secrétaire général félicite-t-il l’acteur William Shatner d’être devenu la personne la plus âgée dans l’espace, ou pense-t-il, pour citer en partie le Secrétaire général le mois dernier, qu’il se rendait dans l’espace avec joie grâce à un ami milliardaire alors que des millions avoir faim sur terre ?

    Porte – parole : Vous me mettez dans une situation délicate ici. Le Secrétaire général croit clairement et continue de croire ce qu’il a dit dans son discours. Et je pense que, pour la première fois dans ma carrière de porte-parole, je dirai, sur une note très personnelle, qu’en tant que fan du vrai Star Trek , ce fut un beau moment pour William Shatner. Mais, très sérieusement, je pense que le Secrétaire général continue de croire ce qu’il a dit à l’Assemblée générale. Célia ?

    Correspondant : Merci, Steph. Juste une petite question sur la possibilité que l’ONU vérifie ou envoie une mission aux élections du 21 novembre. Nous savons que…

    Porte – parole : Désolé. Désolé. Je suis toujours avec James T. Kirk en route vers un nouveau monde audacieux… alors laissez-moi… revenons sur terre. Oui?

    Question : Désolé. Ainsi, le 21 novembre seront des élections au Venezuela, parlementaires, maires. Nous avons entendu différents partis, l’opposition, ainsi que le gouvernement officiel du Venezuela, ils ont demandé aux organisations internationales, l’UE [Union européenne] vient d’annoncer il y a quelques semaines qu’elle allait envoyer une mission. C’est devenu un peu controversé maintenant, mais l’ONU est-elle prête à envoyer une mission ? Le Secrétaire général a-t-il… ?

    Porte – parole : Je ne me souviens d’aucune lettre très récente à cet effet. Comme vous le savez, pour apporter une assistance, une assistance électorale, nous avons généralement… nous avons besoin d’une sorte de mandat législatif. Mais je ne suis au courant d’aucune demande récente. Il y avait eu une demande pour d’autres élections dans le passé, mais je ne suis pas au courant d’une demande pour celle-ci.

    Question : Et juste un suivi. Serait-ce l’occasion peut-être d’avancer dans un appel pour tenter de demander au gouvernement de [Nicolas] Maduro de libérer les prisonniers politiques à la lumière de la mort du ministre des Affaires étrangères, de la Défense…

    Porte – parole : Nous avons toujours appelé à la libération des prisonniers politiques partout. D’accord. À moins qu’il n’y ait quelque chose sur le chat, je le remettrai au capitaine Monica.

    UN Press, 13/10/2021

  • Le tweet de Trump aux oubliettes

    Sahara Occidental, Maroc, Donald Trump, Joe Biden, Staffan de Mistura, ONU, #Sahara_Occidental, #Maroc, #Staffan_de_Mistura, #Donald_Trump

    La nomination de Stefan de Mistura pour le Sahara occidental relance le processus de décolonisation entamé par l’ONU et contredit le tweet de l’ex-président américain. Joe Biden, certes, n’a pas annulé le tweet de l’ex-président américain mais n’a pas cautionné non plus la décision de Trump. Washington qui a applaudi la nomination de Stefan de Mistura approuve, donc, le dialogue pour l’indépendance du Sahara occidental. 
    Le Maroc et Israël ont accepté de normaliser leurs relations. Un accord négocié avec l’aide des États-Unis, qui, en contrepartie, offrent un soutien à Rabat sur le Sahara occidental. Cet accord a été condamné par le Polisario, et de nombreux pays, dont de l’Europe. La Cour de Justice de l’Europe a méme qualifié d’illégale la coopération engageant le Maroc et les pays de l’Europe concernant les richesses naturelles du Sahara occidental. 
    Le tweet de l’ex-président américain qui ne respecte pas la légalité mondiale est aux oubliettes. La Russie, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a déclaré que la décision «unilatérale» de Trump sort complètement du cadre du droit international. 
    «La décision ne respecte pas non plus les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d’accord», a ajouté le responsable russe. 
    De son côté, le sénateur, Patrick Leahy, a affirmé que Donald Trump «ne pouvait ignorer le droit international et celui des Sahraouis à l’autodétermination». 
    Pour l’ancien président du sénat, les Sahraouis «ont droit à ce qu’on leur a promis depuis longtemps, un vote libre et juste sur l’autodétermination». Toujours aux Etats-Unis, l’élue démocrate du Minnesota, Betty McCollum, pense que les actions de Trump, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, rendent «dangereusement légitime l’annexion illégale du territoire sahraoui». 
    «Je condamne la reconnaissance unilatérale par Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la reconnaissance diplomatique d’Israël par le Maroc», a déclaré Mme Mc Collum dans un tweet. 
    Le tweet de l’ex-président américain dénoncé par la communauté mondiale, est, aujourd’hui, «illégalisé» par la nomination de l’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental occupé par le Maroc.
  • La RASD demande à De Mistura de fixer une date pour le référendum

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    Les autorités sahraouies ont demandé à Staffal De Mistura, fraîchement nommé émissaire onusien pour le Sahara occidental, d’arrêter une date pour la tenue du référendum d’autodétermination.
    Dans un communiqué diffusé ce samedi, le ministère sahraoui des affaires étrangères a demandé à De Mistura de fixer la date du référendum d’autodétermination ou un plan effectif à même de mettre fin aux manœuvres et aux lenteurs ayant sabordé les efforts des Nations unies en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, et ce en garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
    Le communiqué affirme également que l’histoire retiendra que De Mistura et le secrétaire général de l’ONU ont mis le train de la légalité internationale au Sahara occidental sur les rails.
    Il faut dire que ce référendum, prévu dans les accords de cessez-le-feu entre les Sahraouis et le Makhzen, tarde à être concrétisé depuis déjà trente ans. La création de la Minurso, la mise en place de son dispositif et de ses effectifs pour le recensement de la population élective ainsi que le vote d’un budget pour cet organe sont étroitement liés à l’organisation de ce référendum d’autodétermination. Même sur les questions des droits de l’homme, la Minurso a été empêchée d’intervenir pour protéger les populations sahraouies de la répression marocaine.
    Ce sont les louvoiements et les mensonges ainsi que les manœuvres dilatoires et les complots diplomatiques du Makhzen qui ont paralysé ce processus et ont fait échouer toute tentative de réaliser la paix dans la région et garantir la liberté du peuple sahraoui et son droit à l’indépendance. Le retard dans le règlement de la question sahraouie, selon les propres résolutions onusiennes, risquent encore de provoquer de nouvelles tensions et d’exacerber le conflit.
    Si De Mistura avait des difficultés à fixer un calendrier clair et ordonné dans son plan qu’il va adopter, en raison des pressions françaises, certains diplomates africains penchent pour que l’Assemblée générale de l’ONU fixe une date pour la tenue de ce référendum, conformément à la Charte des Nations unies relative à la décolonisation.
    Depuis son invasion du Sahara occidental en 1975, le Maroc y agit au mépris de la Charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’UA et des principes fondamentaux du droit international, mais aussi de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), qui avait statué, la même année, que Rabat n’avait pas de titre souverain sur le territoire du Sahara occidental.
    Aujourd’hui, le Maroc, puissance occupante, s’est ouvertement engagé dans une série d’actions déstabilisatrices et provocatrices, dont l’ouverture illégale de prétendus consulats dans les zones occupées du Sahara occidental ainsi que l’exploitation illégale des ressources et des richesses du territoire, notamment halieutiques et de phosphate. De plus, chaque jour, il est fait état de violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Les civils sahraouis sont constamment soumis à des arrestations arbitraires, des tortures, des détentions illégales, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées.
    Persuadé et encouragé par son allié français et par la paralysie de l’ONU, le régime marocain persiste dans son déni total des aspirations du peuple sahraoui. C’est encore en raison de cette situation de blocage, qui dure depuis trois décennies alors qu’il y avait des approches positives vers le règlement total, que De Mistura est interpellé pour éviter les échecs et inscrire ainsi son nom dans l’histoire diplomatique internationale. Il suffit juste de fixer une date pour le référendum et d’engager ainsi le processus tant refusé et interdit par la monarchie marocaine.