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  • Le Maroc et le statut avancé : Entre un mérite et un besoin

    Le Maroc et le statut avancé : Entre un mérite et un besoin

    Tags : Maroc, Union Européenne, statut avancé,

    Le lundi 13 octobre 2008 constitue un tournant dans l’histoire des relations entre le Maroc et l’Union européenne dans la mesure où il marque la fin d’une ère dans les relations européennes du Maroc et le début d’un nouveau processus.

    A cette date, le Maroc et l’Union européenne ont décidé à Luxembourg d’élever leur relation bilatérale à un statut plus que de partenariat et moins que d’adhésion. Ce statut a été appelé « le statut avancé ». Cet événement revêt une dimension stratégique dans l’histoire des relations entre les rives de la Méditerranée en général et dans les relations européennes du Maroc en particulier.

    En effet, il s’inscrit dans le contexte d’une évolution du concept de « partenariat » mis en avant par la convention de Barcelone qui a une portée limitée. Il s’agit plutôt de consolider les relations multidimensionnelles entre les deux parties, que ce soit sur le plan politique, sécuritaire, économique ou social. Si cela implique que le Maroc poursuive son processus de réforme à plusieurs niveaux, cela souligne, d’autre part, un engagement de l’Union européenne à rattraper le mouvement d’ouverture et de progrès et l’interaction positive avec le monde que le Maroc s’est choisi.

    Un mérite marocain ?

    Si le « statut avancé » vise officiellement la consolidation des relations euro-marocaines, le choix du Maroc seul revêt diverses connotations. En effet, l’établissement d’un partenariat ambitieux et pionnier avec l’Union européenne constitue une option stratégique pour le Royaume du Maroc. Cela remonte à 1987, lorsque feu le Roi Hassan II – Que son âme repose en paix – a exprimé le souhait du Maroc d’adhérer à la Communauté européenne en s’appuyant sur un certain nombre de motifs et de préoccupations géopolitiques, historiques et économiques. Vient ensuite la suggestion faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2000, appelant à élever le niveau de la relation entre les deux parties pour la porter à un statut qui soit plus qu’un partenariat et moins qu’une adhésion.

    Le Maroc est l’État africain et arabe le plus proche du continent européen. Il a une forte interaction non seulement avec l’océan Atlantique et la mer Méditerranée mais aussi avec son appartenance africaine. Ces éléments géopolitiques lui ont fait poursuivre une stratégie de diversification des partenaires partout, tant sur le plan politique qu’économique.

    Le Maroc jouit d’une stabilité politique qui lui a permis de surmonter avec succès les nombreux bouleversements qu’ont connus plusieurs pays de la région. Ceci découle, en grande partie, de l’importance des réformes inaugurées, au coup par coup, par le Royaume depuis la fin des années 90 du siècle dernier. Celles-ci ont connu un rythme accéléré avec l’intronisation du Roi Mohamed VI. Au premier rang de ces réformes figure la création de l’ »Instance équité et réconciliation », reconnue comme une expérience pionnière en matière de justice transitionnelle ; l’amélioration des lois et règlements électoraux, y compris la loi sur le contrôle indépendant ; le lancement d’un nouveau code de la famille (2004), qui met surtout l’accent sur l’égalité des sexes et la protection des droits de l’enfant ; le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (2005), qui a une dimension sociale ; l’hommage rendu à la culture amazighe en tant que composante essentielle de la culture marocaine ; la promulgation de nouvelles lois régissant les libertés publiques : la loi sur les partis politiques, la loi sur les ONG.

    De cette manière, le Maroc a été un modèle pour un changement tranquille et une transition démocratique harmonieuse, contrairement à un certain nombre de pays de la région.

    Il est clair que l’Union européenne a plus d’une fois réservé un accueil chaleureux à cette évolution, ce qui a permis au Maroc d’obtenir, avec mérite, le « statut avancé » auprès de l’Union européenne.

    Ce « statut avancé » reposait sur trois éléments principaux :

    -L’édification d’un espace de  » valeurs partagées  » de démocratie, d’état de droit, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme….

    -L’édification d’un « espace économique commun » qui est susceptible de permettre au Maroc d’adhérer progressivement aux politiques et mécanismes de l’Union européenne et qui peut l’aider à mettre en place une économie ouverte et compétitive.

    -L’édification d’un espace commun de connaissance et de culture, d’échanges universitaires et de recherche scientifique.

    C’est ainsi que le « statut avancé » a permis aux deux parties de mettre en place un cadre bilatéral ambitieux englobant toutes les politiques publiques et tous les secteurs. Il est significatif que la réactivation de l’aspiration du Maroc vers son partenaire européen soit restée en harmonie avec ses engagements pour la construction de l’Union du Maghreb, avec la consolidation de son appartenance aux nations arabes et islamiques, ainsi qu’avec son interaction naturelle africaine, notamment avec l’espace sahélo-saharien et ouest-africain. Ceci a été couplé à son ouverture aux Etats-Unis à travers la conclusion de l’ALE Maroc-Etats-Unis en 2004 et de l’ALE Maroc-Turquie en 2006.

    Besoin mutuel

    On peut éventuellement dire que ces développements ne suffisent pas à expliquer tout ce qui s’est passé jusqu’à présent entre le Maroc et l’Union européenne, car il y a beaucoup d’intérêts entremêlés entre eux qui rendent le processus possible ou plutôt nécessaire.

    La partie européenne a besoin d’un partenaire efficace et crédible, bien positionné sur la scène maghrébine, arabe et africaine, face aux épineux problèmes communs qui menacent la stabilité régionale, tels que l’immigration clandestine, la contrebande, le terrorisme intercontinental et le trafic de drogue. Le Maroc, grâce à sa position stratégique, a interagi positivement avec ses partenaires européens à partir de ses responsabilités géopolitiques, ce qui a permis aux deux parties de prendre des initiatives communes face à de tels défis, en particulier sur les questions liées au contrôle des frontières, à l’établissement de la sécurité régionale et à la lutte contre la traite des êtres humains, le trafic de drogue et le terrorisme dans le monde.

    D’autre part, la rive sud de la Méditerranée est généralement considérée comme une pierre fondatrice, non seulement pour la sécurité et la stabilité de l’Europe, mais aussi pour l’évolution de ses économies. En effet, l’Union européenne et le Maroc partagent des préoccupations communes telles que la sécurisation des ressources énergétiques, la stimulation de l’intégration économique, la protection de l’environnement méditerranéen…..

    Les développements économiques, en particulier ceux qui ont suivi la crise financière des zones euro, impliquent que l’Europe recherche des partenaires pour consolider sa présence économique et sa compétitivité dans le contexte de l’accroissement de la concurrence entre elle et d’autres économies puissantes ou montantes comme les États-Unis, le Japon, la Chine, le Brésil et les pays d’Asie de l’Est.

    Le Maroc, quant à lui, s’est efforcé, à travers le renforcement de sa relation avec l’Europe se terminant par le statut avancé, de renforcer ses institutions administratives et managériales et ses secteurs économiques de manière à permettre au Royaume de s’engager dans la bataille de la compétitivité mondiale et de tirer profit des potentialités de la modernisation et de l’expertise européenne dans ce domaine. Le Maroc s’est également efforcé de tirer profit du partenariat économique qui attire les investissements et offre une place à ses exportations sur le marché européen qui compte quelque 500 millions de consommateurs.

    Compte tenu de ce qui précède, l’aspect économique du statut avancé s’est appuyé sur une conviction fondamentale selon laquelle le développement durable ne peut être atteint en dehors de l’ouverture commerciale et de la conclusion d’accords de libre-échange. Partant de là, le Maroc n’a rien négligé pour : exploiter tous les mécanismes et moyens fournis par l’UE pour améliorer ses indicateurs socio-économiques (éducation, santé, équipements publics, transport, projets d’infrastructure et de logement), procéder à l’activation d’une nouvelle série de réformes dans le domaine de la gouvernance économique (propriété intellectuelle, sécurité sanitaire, loi sur la compétitivité, protection du consommateur, gouvernance d’entreprise, politiques d’assistance publique et normes bancaires).

    Le Maroc a choisi cette vision pour initier une approche basée sur la convergence graduelle, le jumelage technique au moyen d’un arsenal de réglementations européennes, au même titre que les candidats à l’adhésion à l’UE.

    L’ambition stratégique du Maroc est de lui permettre de bénéficier du même environnement économique et du même climat des affaires, des mêmes règles et normes de compétitivité que les autres Etats membres de l’UE.

    Cette aspiration se traduit par de grands projets d’infrastructures. En fait, le Maroc a été le premier pays à conclure le traité Open Sky avec l’UE en 2005. Dans le secteur de l’énergie, le Maroc a conclu un partenariat avec l’Europe en 2007 qui prévoit la conception de projets ambitieux dans le domaine des énergies renouvelables.

    Il a également développé son réseau électrique avec l’Espagne, ce qui lui facilite l’accès au marché européen de l’électricité. Par ailleurs, il a participé aux activités de l’UE dans le cadre du « programme-cadre pour la recherche et le développement ».

    De même, le Maroc a souscrit activement à la réalisation d’opérations de jumelage institutionnel permettant aux administrations marocaines d’œuvrer pour développer et coordonner les mécanismes de régulation au Maroc et les normes et réglementations suivies dans l’UE.

    Ainsi, les opérations de jumelage qui ont été mises en œuvre au Maroc ont pu avoir les résultats suivants :

    Mise en place de normes de bonne gouvernance (lutte contre le blanchiment d’argent, gestion du parlement, modernisation des tribunaux, lutte contre le crime organisé, lutte contre l’immigration clandestine…).

    Gestion de l’ouverture économique (gestion des institutions publiques, mécanisme de règlement des différends, propriété intellectuelle et industrielle, ciel ouvert, service public de l’énergie, conseil supérieur de la responsabilité, audiovisuel…)

    Améliorer les indicateurs sociaux (Initiative nationale de développement humain, lutte contre l’analphabétisme, pensions de santé, etc.)

    Le jumelage institutionnel couvrira à l’avenir de nouveaux domaines (marchés publics, services financiers, assurances, compétitivité, protection des consommateurs, réglementation du travail, normalisation industrielle, contrôle des marchés et sécurité maritime…).
    L’objectif étant de faire du Maroc le premier pays arabe non européen à avoir pu comprendre et s’adapter aux règles de l’Union européenne connues sous le nom d’ »Acquis communautaire ».

    Quel avenir ?

    Avec le temps, la dimension stratégique de la relation entre l’UE et les pays du sud de la Méditerranée se confirme de plus en plus, avec une sensibilité pour les deux parties. Il faut juste plus d’efforts pour en faire une relation renouvelable et ambitieuse dans le sens où elle devrait réaliser un espace stratégique commun qui s’élève à l’évidence de l’ère similaire à l’ALENA ou l’ASEAN.

    Le partenariat évolutif entre le Maroc et l’UE peut prendre une dimension de premier plan dans ce domaine et peut servir de modèle au reste des États du sud de la Méditerranée.

    Ceci étant dit, la prochaine étape dans l’approfondissement des relations Maroc-UE est une étape cruciale vers l’établissement d’un « partenariat privilégié » qui consolide les acquis du statut avancé et ouvre de nouvelles perspectives. En avril 2013, les négociations sur la « zone de libre-échange complète et approfondie » Maroc-UE seront lancées parmi une série de conventions diverses relatives à l’agriculture, la pêche maritime, la mobilité des personnes et le commerce des services.

    Si le Royaume du Maroc est consciemment tenu de poursuivre le processus de réformes politiques et socio-économiques, l’UE est tenue, quant à elle, d’adopter un concept de partenariat et de sécurité plus ouvert, plus équilibré et plus solidaire. Dès lors, la sécurité de l’UE ne peut se limiter au contrôle des frontières et à l’imposition de conditions et de visas, mais plutôt à un traitement culturel fondé sur les droits et le développement, tout en tenant compte des questions d’identité et de diversité culturelle et civilisationnelle. En cela, elle doit s’appuyer sur une approche communicationnelle prônant la solidarité et l’humanité dans le traitement global des questions.

    En conclusion, les évolutions démocratiques observées dans le sud du bassin méditerranéen et les événements récents sur la carte post-crise financière de l’économie mondiale, couplés à l’émergence de contraintes internationales liées à l’énergie et au climat, aux défis sécuritaires transfrontaliers, et aux interrogations liées à l’identité, au débat actuel sur l’avenir de l’UE… tous sont susceptibles de transformer les traits géostratégiques de la région méditerranéenne.

    Les métamorphoses démocratiques observées dans les Etats arabes, en particulier, impliquent la mise en place d’une nouvelle charte pour la région méditerranéenne couvrant, sur un pied d’égalité, les questions de sécurité régionale, de démocratie, de développement commun et de solidarité.

    Cette charte peut être établie en s’appuyant sur les acquis des années 60 du siècle dernier (conventions commerciales), des années 70 (accords de coopération), des années 90 (accords de partenariat) et du début de ce siècle (politique de voisinage).

    Une telle charte peut permettre de consolider l’intégration économique entre les deux rives édifiées grâce à ces conventions. Elle permet également de jumeler les priorités stratégiques de tous les membres de la région vers l’édification d’un corps culturel euro-méditerranéen alliant universalité et spécificité d’une part ; ouverture et enracinement d’autre part.

    Au niveau économique, cette charte visera la création d’un espace économique compétitif commun face aux blocs américain et asiatique, ce qui permettrait de faire prospérer les accords commerciaux (dans l’agriculture, les services et la pêche maritime…) par la reprise des exportations commerciales du sud vers le nord. Il s’agit d’un objectif plus ambitieux et évolutif qui dépasse la logique limitée du libre-échange et qui tient compte du fait que l’excédent commercial de l’UE dans la région méditerranéenne est le plus important au niveau international.

    Sur le plan culturel, le Maroc, qui a toujours été à l’avant-garde des pays concernés par le partenariat euro-méditerranéen, considère que cette nouvelle charte est destinée à renforcer les valeurs d’ouverture, de pluralisme, de diversité et de respect des spécificités de chacun.

    La prévalence du discours populiste dans certaines régions d’Europe pose l’équivoque sur le sens de l’organisation européenne et menace la coexistence et la cohésion positive qui ont longtemps distingué l’espace euro-méditerranéen. Alors que l’isolement et la crispation identitaire contre celle des autres vont à l’encontre de la tendance portée par la mondialisation dans ses aspects universels (libre échange, libre circulation, compétitivité économique, nouvel équilibre démographique et développement technologique…) tous ces aspects constituent une opportunité et une source de richesse commune et un facteur d’ouverture dont les sociétés euro-méditerranéennes doivent idéalement bénéficier.

    Dans le même contexte, une approche équilibrée de la question de l’immigration sous tous ses aspects permettrait de combler les écarts démographiques entre les pays de la Méditerranée, en plus d’encourager une immigration temporaire entre ces pays, garantissant l’intégration sociale et économique des migrants dans les pays d’accueil.

    Le Maroc est confiant que l’utilisation de la conjoncture actuelle porterait le partenariat euro-méditerranéen à un niveau nouveau et plus ambitieux qui interagit avec les opportunités et les défis de notre ère moderne.

    C’est pourquoi l’ambition du Maroc de conclure « un partenariat privilégié » avec l’UE est susceptible de constituer une pierre fondatrice de ce nouveau cadre régional en Méditerranée.

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • Le statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne : une reconnaissance du processus de réforme du Maroc et une nécessité géopolitique et stratégique pour l’UE

    Tags : Maroc, Union Européenne, Statut avancé, relations bilatérales, coopération,

    Alors que l’Union européenne s’apprête à accueillir dans les semaines à venir son 28ème membre, poursuivant ainsi son élargissement vers l’est dans ce qui semble atteindre sa capacité maximale à l’est, pour des raisons géopolitiques évidentes couplées à un processus d’Union pour la Méditerranée au point mort, il est important de réfléchir à l’avenir de la politique européenne de voisinage et à la nature de la relation qui liera l’UE à ses voisins du sud de la Méditerranée, en particulier le Royaume du Maroc.

    Il ne fait aucun doute que des développements intéressants ont eu lieu ces dernières années dans le cadre du processus de Barcelone/Union pour la Méditerranée et de la signature de l’accord sur le statut avancé entre le Maroc et l’UE, mais le printemps arabe qui a déferlé sur l’Afrique du Nord, combiné à une impasse dans le processus de paix au Moyen-Orient, a freiné cet élan encourageant. Aujourd’hui, le partenariat de l’UE avec ses voisins du sud de la Méditerranée peut être considéré comme une tasse à moitié pleine pour certains ou une tasse à moitié vide pour d’autres.

    À la lumière des nouveaux défis inquiétants qui sont apparus dans la région du Sahel, notamment après la tentative déjouée des groupes terroristes et extrémistes de prendre le contrôle total du Mali, il est plus que jamais urgent de renouveler le partenariat entre l’UE et ses voisins du Sud.

    Au fil des ans, il est indéniable que le Maroc a prouvé à maintes reprises qu’il était un pionnier, à la fois en tant que pays arabe et africain, pour ouvrir la voie à un partenariat plus renforcé avec l’UE et à un ordre euro-méditerranéen renouvelé.

    Si l’histoire, la géopolitique et le commerce ont pu contribuer à cette fin, il est indéniable que la vision définie par feu le roi Hassan II et Sa Majesté le roi Mohammed VI en vue d’un partenariat UE-Maroc renforcé, ainsi que les valeurs et aspirations partagées, ont été des facteurs moteurs importants derrière l’un des partenariats les plus étroits que l’UE ait jamais développé avec un pays de la rive sud de la Méditerranée.

    L’accord sur le statut avancé Maroc-UE : Une reconnaissance claire des décennies de réformes entreprises par le Maroc. En effet, le partenariat Maroc-UE n’a cessé de se développer au fil des ans. Il a notamment connu une avancée importante avec la signature, le 13 octobre 2008, de l’accord de statut avancé Maroc-UE qui a propulsé les liens vieux d’un demi-siècle à un nouveau niveau permettant de renforcer le partenariat multidimensionnel existant aux niveaux politique, économique et humain. Par cet accord, le Maroc et l’UE ont convenu de donner un nouvel élan à leur coopération bilatérale basée sur les valeurs partagées de la démocratie, de l’état de droit, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme, d’un dialogue politique renforcé, d’une zone économique commune, notamment par le lancement récent des négociations sur un nouvel ALE, de la participation progressive du Maroc aux activités et programmes communautaires ainsi que d’un espace commun pour la connaissance et la culture, les échanges universitaires et la recherche scientifique.

    Peut-être l’un des aspects les plus importants de cet accord est qu’il sert de reconnaissance par l’UE des réformes profondes et multidimensionnelles que le Maroc a entrepris au niveau politique, économique, social, culturel et des droits de l’homme sur la voie d’une plus grande ouverture et dans sa transition vers une plus grande démocratie au cours des deux dernières décennies, mais reflète également la confiance placée par l’UE dans le Maroc pour poursuivre ces efforts. Cet accord implique également que le Royaume continue sur la voie des réformes qu’il a initiées tandis que l’UE continuera à soutenir ces efforts.

    L’accord de statut avancé, le premier de ce type à être signé avec un pays de la région, continue de représenter une étape importante dans le contexte des perspectives futures de coopération dans le cadre d’une politique européenne de voisinage rénovée. La demande du Maroc pour un statut avancé n’était pas destinée à se démarquer du reste de la foule, mais plutôt motivée par sa conviction de la nécessité d’un espace euro-méditerranéen nord-sud renforcé. Il est encourageant de voir que l’approche du Maroc a inspiré d’autres pays de la région tels que la Tunisie ou la Jordanie à suivre cette même voie et à revoir son partenariat avec l’UE.

    Le Maroc : un partenaire crédible pour l’UE dans un sud de la Méditerranée instable. Il est facile d’affirmer que l’histoire, la géographie et une vision claire d’une société marocaine démocratisée ne suffisent pas, dans un monde mû par des intérêts, à expliquer la nature des relations euro-marocaines existantes.

    Compte tenu des changements politiques croissants en Afrique du Nord et des menaces sécuritaires confirmées qui ont émergé dans la région du Sahel, la stabilité du Maroc, ses identités arabe, africaine et méditerranéenne combinées à ses valeurs partagées d’ouverture et de démocratie ont été un atout précieux pour l’Union européenne dans le dialogue politique existant. En outre, l’implication active du Maroc dans la recherche de solutions aux conflits affectant le continent africain ou le monde arabe, ainsi que sa volonté de favoriser une plus grande coopération régionale dans le domaine de la sécurité, ont fait du Maroc un interlocuteur stratégique pour l’UE.

    Au niveau économique, le Maroc reste un partenaire économique important pour l’UE (Besoin de trouver des statistiques). Depuis le 1er mars, des négociations ont débuté entre l’UE et le Maroc pour la signature d’un accord de libre-échange qui remplacera l’accord d’association existant. Cependant, le large éventail d’accords de libre-échange que le Maroc a déjà signé ou est en train de négocier avec des pays d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), de la zone arabo-méditerranéenne (accord d’Agadir) et d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) représente une opportunité pour l’UE dans une période de difficultés économiques et financières.

    Par ailleurs, la vision marocaine de convergence progressive et de jumelage technique visant à aligner ses normes, standards et réglementations sur ceux de l’UE sont également un atout pour faciliter la circulation des biens et services. Bien que beaucoup reste à faire, le Maroc est déterminé à poursuivre cet objectif dans le seul but d’aligner toutes ses normes sur celles de l’UE dans un avenir proche.

    La voie à suivre :

    Alors que l’élargissement de l’UE semble atteindre ses limites à l’Est, la rive sud de la Méditerranée représente une nouvelle frontière pour des partenariats renforcés et approfondis. L’analyse et la réflexion sur cette question devraient devenir une priorité aux deux extrémités de la Méditerranée afin de créer une zone stratégique commune capable de concurrencer d’autres forums tels que l’ALENA ou l’ANASE.

    Le partenariat du Maroc avec l’UE peut être utilisé comme un modèle à suivre.

    Cinq ans après la signature de l’accord sur le statut avancé, et alors qu’un nouvel accord de libre-échange approfondi et complet doit être discuté le mois prochain (avril 2013), il est important de se tourner vers l’avenir et les nouvelles perspectives des relations Maroc-UE à travers l’établissement d’un « partenariat privilégié » s’appuyant sur les liens vieux d’une demi-décennie et les avancées récentes.

    Si le Royaume du Maroc est consciemment obligé de poursuivre sur la voie des réformes politiques et socio-économiques, l’UE, pour sa part, est obligée d’adopter une conception plus ouverte et équilibrée du partenariat, basée sur la solidarité et la sécurité. Pour aller de l’avant, il faudra également que le partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée soit moins axé sur le contrôle des frontières et les questions de sécurité, mais plutôt sur le renforcement des échanges culturels et des partenariats de développement qui tiennent compte des questions d’identité et de diversité culturelle et « civilisationnelle ».

    Les évolutions démocratiques au sud de la Méditerranée, les récentes turbulences financières qui ont secoué les plus grandes économies mondiales, l’émergence de défis multidimensionnels, qu’ils soient liés à la sécurité, à l’énergie ou à l’environnement, ainsi que les questions croissantes liées à la question de l’identité, tout cela indique clairement la nécessité d’un débat sur l’avenir du partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée et d’une transformation géostratégique de la zone méditerranéenne.

    La transformation démocratique à laquelle assistent les pays arabes, en particulier, implique la mise en place d’une nouvelle charte pour la région méditerranéenne couvrant, sur un pied d’égalité, les questions de sécurité régionale, de démocratie, de développement commun et de solidarité.

    Cette charte peut s’appuyer sur les acquis du début des années 60 avec la signature des conventions commerciales, les accords de coopération des années 70, les accords de partenariat des années 90 et plus récemment sur la politique de voisinage du XXIème siècle.

    Une telle charte pourrait permettre de consolider l’intégration économique entre les deux rives édifiée grâce à ces conventions. Elle pourrait également aider à construire des synergies entre les priorités stratégiques de tous les membres de la région vers l’édification d’un corps culturel euro-méditerranéen qui rassemble spécificité et universalité ainsi qu’ouverture et tradition.

    Au niveau économique, cette charte visera la création d’un espace économique compétitif commun capable de faire face et de concurrencer les blocs commerciaux américains et asiatiques, ce qui permettrait aux accords commerciaux (dans l’agriculture, les services et la pêche maritime…) de prospérer grâce à la reprise des exportations commerciales du sud vers le nord. Il s’agit d’un objectif plus ambitieux et évolutif qui dépasse la logique limitée du libre-échange et qui tient compte du fait que l’excédent commercial de l’UE dans la région méditerranéenne est le plus important au niveau international.

    Sur le plan culturel, le Maroc, qui a toujours été à l’avant-garde des pays concernés par le partenariat euro-méditerranéen, considère que cette nouvelle charte est destinée à renforcer les valeurs d’ouverture, de pluralisme, de diversité et de respect des spécificités de chacun.

    La prévalence du discours populiste dans certaines régions d’Europe pose la question de la finalité de l’institution européenne et menace la cohésion et la culture de la coexistence qui a toujours caractérisé l’espace euro-méditerranéen.

    À notre époque, le recours à l’isolement ou le fait de s’accrocher à son identité sans accepter celle de l’autre vont à l’encontre de la tendance actuelle à la mondialisation, à la mobilité accrue, à la compétitivité économique, au nouvel équilibre démographique et au développement technologique. Tous ces aspects constituent une opportunité et une source de richesse commune qui profiterait à toutes les sociétés euro-méditerranéennes.

    Dans le même contexte, une approche équilibrée de la question de l’immigration couvrant tous ses aspects permettrait de redresser les écarts démographiques entre les pays de la Méditerranée. Cela pourrait se faire en encourageant l’immigration temporaire entre ces pays et en assurant une meilleure intégration sociale et économique des migrants dans les pays d’accueil.

    Ce moment unique dans l’histoire de la zone euro-méditerranéenne doit être saisi afin de construire un partenariat euro-méditerranéen revigoré, un partenariat capable de fournir de nouvelles synergies et opportunités, une zone euro-méditerranéenne plus sûre et plus sécurisée tout en apportant de l’espoir et des réponses aux besoins des peuples de la Méditerranée.

    Le Maroc est prêt à jouer son rôle, dans cette nouvelle vision du partenariat euro-méditerranéen, et à continuer à jouer un rôle pionnier à travers la conclusion d’un « partenariat privilégié » entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne.

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Tags : Maroc, Union Européenne, UE, statut avancé, relations bilatérales,

    Le Maroc et l’UE ont développé durant plus de 40 ans une coopération riche et multidimensionnelle, dont les principales réalisations sont :

    Accord Commercial(1969); Accord de coopération(1976); Accord d’association(1996); Accord de coopération scientifique et technologique(2003); Plan d’action de voisinage(2005); Plan d’action dans le domaine du terrorisme(2005) ; Accord de l’Open sky(2006); Accord sur certains aspects des services aériens -Accord horizontal(2006); Accord Galileo(2006); Quatre Accords de partenariat dans le domaine de la pêche(dont le dernier en 2007); Déclaration commune sur l’énergie(2007); Document conjoint sur le Statut avancé(2008);

    Accord établissant un Mécanisme de règlement des différends en matière commerciale(2010).

    Les accords signés et qui sont en cours de ratification par le Parlement européen sont:

    Accord de libéralisation du commerce des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche (signé, le 13 décembre 2010); Protocole sur la participation du Maroc aux programmes de l’UE (signé, le 13 décembre 2010).

    Certains accords sont en cours de négociations :

    -Accord sur la libéralisation du Commerce des services et le droit d’établissement;

    -Accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA); Accord sur la réadmission des personnes en situation irrégulière; Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé.

    Plusieurs autres accords sont prévus dans le cadre du document conjoint sur le statut avancé et qui seront inclus dans le futur plan d’action Maroc-UE. Il s’agit, notamment de :

    -Accord de Libre Echange Global et Complet.

    -Soutien du Maroc aux déclarations et décisions du Conseil de l’UE en matière de PESC.

    -Accord de coopération entre le Maroc et Eurojust.

    -Accord de coopération stratégique entre le Maroc et EUROPOL ;

    -Accord-cadre sur la sécurité des informations dans le domaine de la PSDC ;

    -Accord-cadre pour la participation du Maroc aux opérations de gestion des crises de l’UE ;

    -Partenariat pour la Mobilité (Dialogue pour la migration, la mobilité et la sécurité).

    En outre, un processus de rapprochement réglementaire dans le domaine du Marché intérieur a été lancé en 2010 portant sur les « services financiers – Assurances », les « Marchés Publics » et les « Normes et réglementations techniques ».

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • Conseils de Mehrez pour réussir le Statut Avancé du Maroc

    Maroc, Union Européenne, UE, statut avancé, conseils, Abdellah MEHREZ, communication, lobbying,

    M. Abdellah MEHREZ Mohammedia 16.06.12

    Expert Principal en Communication & Visibilité
    http://amehrez-consultant.com http://maroconsultants.com http://cemcis.org

    Mission d’Appui à la Cellule d’Accompagnement du Programme « Réussir le Statut Avancé »

    ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION ET DE COMMUNICATION POUR RÉUSSIR LE STATUT AVANCÉ DU MAROC

    Problématique Générale :

    Le Maroc revendique un partenariat plus équilibré avec l’Europe. Il invite celle-ci à mettre en place une politique de « macro-région », tandis que l’UE estime être dans le flou tant que le Maroc n’a pas défini son ambition. On voit d’emblée l’existence d’une certaine forme de susceptibilité voire d’incompréhension sur la définition et la perception du rôle de chacun en fonction de l’attente de l’autre. D’où la nécessité d’une meilleure communication pour optimiser les convergences et expliquer les divergences sans pour autant bloquer l’avancement et l’aboutissement du processus.

    En effet, l’existence d’une volonté politique de décision aussi positive et ambitieuse soit-elle ne suffit en l’absence d’une méthodologie d’action pour définir les modalités d’application et le niveau d’engagement de chacun afin de déterminer les responsabilités et les échéances et les indicateurs de performance.

    Par conséquent l’objectif principal de la communication est de rapprocher les positions, de comprendre le fonctionnement respectif des institutions marocaines et européennes, les spécificités culturelles et organisationnelles et expliquer le sens et les conséquences du Statut Avancé et des enjeux exprimés, des défis affrontés, des acteurs mobilisés, des moyens engagés et des avantages escomptés pour le réussir.

    Les raisons du choix européen pour le Statut Avancé du Maroc :

    Le déclenchement du Printemps Arabe au sud de la Méditerranée a suscité autant d’espoirs de démocratie et de liberté que d’inquiétudes de désordre et de risques d’instabilité qui planent sur la majeure partie des pays arabe de l’Algérie jusqu’en Syrie d’insurrections en guerres civiles, de coup d’état en révolutions inachevées, en mal d’aboutissement ou totalement confisquées.

    Dans ce paysage peu rassurant, le Maroc fait réellement exception de par le caractère pacifique et démocratique de ses mutations maitrisées et de ses institutions séculaires stabilisées d’une monarchie capable d’évoluer et de répondre même relativement aux attentes des populations pour éviter la contagion des explosions.

    D’autre part la tenue relative du Maroc face à la crise avec une croissance positive malgré les aléas géopolitiques et climatiques, la position stratégique à l’interface des cultures et des civilisations et à la porte de l’Afrique le continent du futur font que ce pays très courtisé reprend peu à peu son rôle régional d’antan et devient incontournable lorsqu’on cherche un pays arabe et africain stable avec autant de facilités, de possibilités et d’accord de libre échange pour conquérir de nouveaux marchés.

    Aux deux portes Est et Ouest de la Méditerranée se trouvent aujourd’hui comme au haut Moyen Age les deux puissances régionales qui comptent de par leur voisinage pour l’Europe à savoir le Maroc et la Turquie.

    Du côté de l’Union européenne l’enlisement des conséquences de la crise systémique sur l’économie mondiale et sur la cohésion européenne elle-même avec le risque de la dislocation de la zone euro d’une part, les rigidités de la rigueur, la montée du chômage et du populisme, la faiblesse de la croissance et la puissance montante de la concurrence des nouveaux pays émergents amènent l’Europe à reconsidérer son positionnement stratégique en direction du Sud qu’elle avait négligée au bénéfice de son extension à l’Est.

    Le soutien occidental direct et indirect de régimes dictatoriaux en Tunisie, en Lybie et en Egypte qui a abouti aux révolutions actuelles et le silence du coup d’état militaire contre les élections en Algérie qui a plongé ce pays dans une guerre civile ont été contreproductifs et surtout contraire à l’éthique et aux principes européens affichés de démocratie, de liberté et de droit de l’homme.

    Et pour cause, le Maroc était le seul pays qui représentait un partenaire sérieux et stable dans la profondeur géopolitique et stratégique de l’Europe et qui ne pouvait se contenter d’une simple coopération classique et que faute d’adhésion complète il aspirait à une association autant que possible parfaite que le statut avancé semble promettre pour identifier un exemple concret de succès de rapprochement Nord-Sud que l’Union Pour la Méditerranée peut parfaire et transmettre.

    Pour toutes ces raisons l’octroi du Statut Avancé au Maroc en 2008 la même année du déclenchement de la crise systémique actuelle n’est pas un hasard mais le fruit d’une lecture prospective pragmatique de l’avenir de l’Europe dans l’espace méditerranéen et du choix judicieux du Maroc pays stable, ouvert et tolérant lorsque d’autres pays se révèlent imprévisibles et turbulents.

    Que signifie le Statut Avancé octroyé par l’union Européenne au Maroc ?

    Le Statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne lui permet de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre, sauf la participation aux institutions politiques de l’Union. C’est une feuille de route qui permettra au Maroc à terme d’intégrer le marché unique européen.

    Ce statut permet également dès maintenant au Maroc pays de participer aux Agences et programmes de l’Union européenne. Les moyens pour atteindre les objectifs du Statut avancé sont le dialogue politique renforcé, l’appui à la modernisation de l’économie, et l’assistance financière notamment par l’appui aux réformes structurelles.

    L’une des conditions principales pour la réalisation du Statut avancé pour le Maroc est le rapprochement législatif et la convergence réglementaire avec l’Union européenne. Ceci a été réalisé par les pays est-européens qui ont intégré dans leur législation l’acquis communautaire lorsqu’ils ont adhéré à l’Union européenne.

    Pour le Maroc, il s’agit d’une convergence sélective et séquencée, fixée d’un commun accord par les deux parties.

    Afin d’atteindre cet objectif, et après un long travail et préparation, a été signée le 23 février 2012 une Convention de financement qui accorde au Maroc un budget de 2
    Milliards de dirhams plus de 200 millions d’Euros qui est le plus vaste programme de coopération financé par l’Union européenne au Maroc.

    Cette convention a été signée du côté marocain par le ministre de l’Économie et des Finances, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, et aussi pour la première fois par le Secrétaire général du gouvernement renforce l’engagement du Maroc.

    La première partie de la convention de financement qui s’élève à un montant de 1 milliard de dirhams couvre neuf secteurs jugés prioritaires, ll s’agit des normes industrielles, des transports, de la pêche maritime, de l’agriculture, de l’emploi, de l’eau, de l’enseignement supérieur, de la protection des consommateurs et de la promotion des droits humains.

    Concrètement, des commissions bipartites, composées des ministères marocains concernés, et des représentants de l’Union européenne, vont examiner pour chacun de ces secteurs les textes existants, et tenter de les harmoniser avec ceux de l’Union européenne. C’est un travail exigent, éprouvant et de longue haleine.

    Ce travail d’harmonisation des règlementations exige beaucoup de détermination de part et d’autre, un management interculturel du fonctionnement des administrations marocaines et européennes respectives, et pour réussir ce défi cela exige :

    -Un effort soutenu de concertation de communication.
    -Un management interculturel de l’administration.
    -Une facilitation de l’accès aux sources d’information.
    -Une optimisation ciblée d’échange des expériences.
    -Une démystification des objectifs de convergence.
    -Une assimilation aisée des jargons techniques.
    -Une interprétation utile des législations respectives.
    -Une coordination efficace du travail des équipes.

    L’Exigence européenne d’une stratégie marocaine pour Réussir le Statut Avancé :

    -La clarification de la vision et de la visibilité du Maroc.
    -La définition de l’ambition exprimée et des moyens engagés.
    -L’identification des domaines de prédilection de coopération.
    -La planification actualisée des actions et des délais de réalisation.
    -Le renforcement de la transparence, de la justice et de l’état de droit.
    -La consolidation de la trilogie marocaine de gouvernance pour RSA.
    -L’approfondissement des réformes institutionnelles et administratives.
    -La qualification et l’amélioration de la gouvernance du Statut Avancé.
    -La convergence règlementaire des normes de qualité et de sécurité.
    -La formation de l’administration marocaine à l’application des normes.
    -La coordination de l’efficience des politiques publiques marocaines.
    -L’inspiration des bonnes pratiques des nouvelles adhésions à l’Union.
    -La consécration d’une instance spécialisée des relations européennes.
    -Le rapprochement règlementaire et transfert de l’acquis communautaire.
    -L’importance d’associer les opérateurs économiques et financiers.
    -L’utilité d’impliquer et de mobiliser les acteurs de la société civile.
    -Le suivi effectif des résolutions et recommandations communes.

    La Convention Financière pour Réussir le Statut Avancé du Maroc :

    La signature de cette convention financière est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Elle renforce également la mobilité pour les Marocains en ce qui concerne les étudiants, les chercheurs et les doctorants.

    Elle intervient alors que le Parlement européen a ratifié le 16 février 2012 l’Accord agricole Maroc-Union européenne, qui va permettre une progression de nos exportations de fruits et légumes.

    Elle est en phase également avec le programme indicatif national doté de 580 millions d’euros pour la période 2011-2013.

    La prochaine étape sera la finalisation de l’Accord sur le commerce des services et l’élaboration in fine d’un Accord de libre-échange global et approfondi.

    Le Maroc se félicite de cette coopération stratégique avec l’Union européenne, qui va lui permettre de capitaliser intelligemment l’expérience et l’acquis européens à tous les veaux du développement institutionnel, politique, économique, social, culturel et stratégique.

    Cependant, le Maroc tout en valorisant la motivation politique et financière européenne en sa faveur souligne la nécessité de traduire cette volonté par des efforts plus importants concernant la mobilité des personnes, qui est indispensable pour accompagner l’intégration économique et sociale.

    De même, la promotion et l’accroissement des investissements privés européens au Maroc est indispensable, à l’instar de ce qui a été réalisé dans les pays est-européens à la suite de leur adhésion dans l’Union européenne.

    Enfin, un dossier qui n’a pas encore été traité est celui de l’accompagnement de l’Union européenne dans la nouvelle politique marocaine de régionalisation avancée.
    Beaucoup des régions marocaines sont encore pauvres et nécessitent un développement accéléré.

    Les revendications marocaine d’un engagement européen pour Réussir le Statut Avancé :

    -Une définition claire et engageante du contenu du statut avancé.
    -Un sens visionnaire de rapprochement euro-marocain stratégique.
    -Une Synergie politique, économique, culturelle et humaine globale.
    -Une approche partenariale régionale euro-marocaine intégrée réelle.
    -Une coordination euro-marocaine efficace régionale et internationale.
    -Une reconnaissance valorisante des efforts de mise à niveau entrepris.
    -Un engagement durable équilibré fondé sur la confiance et la responsabilité.
    -Un élargissement du champ d’application du statut avancé à tous les domaines.
    -Une dynamique ambitieuse pour une complémentarité économique optimale.
    -Une mutualisation des intérêts et des solidarités pour la paix et le développement.
    -Une gestion pragmatique optimale des mobilités et des investissements réciproques.
    -Un échange des expériences au niveau des politiques sectorielles et stratégiques.
    -Une levée des entraves techniques à la liberté du commerce marocain en Europe.
    -Une communautarisation de différents aspects de la coopération euro-marocaine.
    -Une participation marocaine active aux divers programmes des agences européennes.
    -Une modélisation exemplaire du partenariat Euro-Marocain pour toute la région.

    Ventilations des Attentes du Maroc par Secteur pour Réussir le Statut Avancé :

    Ce que le Maroc attend du «statut avancé» et ce qu’il revendique dans ses relations spécifiques avec l’Union Européene se décline à travers l’interaction des volets ci- après détaillés pour améliorer le contenu, la qualité et l’applicabilité du statut avancé.

    Ces volets sont les suivants :

    Le volet politique :
    Concertations politiques plus profondes et plus régulières avec les instances communautaires.
    Faire participer les ministres marocains, sur une base ad hoc, aux réunions ministérielles européennes.
    Possibilité de participer à la gestion civile des crises dans le cadre de la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense)
    Coopération plus approfondie dans les domaines judiciaire et des affaires intérieures.
    Participation aux programmes et aux travaux des agences européennes.
    Mise en réseau des secteurs d’énergie, de transports et de nouvelles technologies de communication et d’information.
    Renforcement de la coopération sectorielle dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement, du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies.
    Respect réciproque de la souveraineté, des institutions et des Etats et application application du principe de non-ingérence.

    Le volet parlementaire :

    Développer des canaux de contact approfondis entre les Parlements respectifs.
    Organiser les rencontres et les débats collectifs sur les problématiques d’intérêt commun.
    Améliorer la connaissance des systèmes et des mécanismes parlementaires respectifs.

    Le volet économique :
    Coopération tous azimuts dans un large éventail de domaines porteurs de croissance tels que le tourisme, les transports, les infrastructures, l’agriculture, les télécoms, les connexions énergétiques et les technologies de l’information.
    Une levée des entraves techniques à la liberté de circulation dans les deux sens des biens et des personnes et des capitaux.
    Facilitation de la recherche développement et des transferts de technologie civiles.
    Une aide communautaire accrue (réponse à cette sollicitation : les actions de l’UE sont actuellement encadrées dans le budget communautaire 2007-2013, que les marges de manœuvre sont très difficiles).

    Le volet socioculturel :
    Circulation des personnes. Le Maroc a demandé à ce que, notamment les étudiants, les chercheurs, les hommes d’affaires mais aussi les jeunes Marocains, puissent circuler librement dans les pays membres de l’UE.
    Coopération accrue dans les domaines clés que sont l’emploi des jeunes et l’éducation.
    Dialogue des cultures, tolérance et lutte contre toutes les formes de discrimination, de xénophobie et d’atteinte à la liberté et à la dignité humaine.
    Dynamique de la société civile, organisations non-gouvernementales et syndicats.
    Participation au comité de régions européens et accompagnement de la nouvelle régionalisation au Maroc.
    Echanges au niveau du Conseil Economique et Social marocain et européen.

    Objectifs Généraux de la Communication pour Réussir le Statut Avancé :
    L’objectif principal de la stratégie de communication vise à générer, notamment auprès du grand public, une meilleure compréhension des politiques et programmes de développement inhérents à la mise en application du Statut avancé.

    Pour ce faire, la communication agit à deux niveaux, à savoir :

    1- Le niveau institutionnel, technique et gouvernemental pour faire travailler ensemble les intervenants européens et marocains sur les objectifs d’harmonisation des règlementations et d’intégration des législations pour améliorer le partenariat.

    2- Le niveau économique, social et civil pour impliquer les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile dans l’appropriation et la mise en œuvre des finalités du Statut Avancé en termes de rapprochement européen et marocain, d’intégration de l’espace économique et de solidarités.

    Par conséquent pour élaborer la communication afin de réussir le statut avancé doivent s’articuler autour des objectifs suivants :

    1- Instaurer un climat de confiance, de respect et de transparence. 2- Adopter une approche constructive pour simplifier les démarches. 3- Comprendre la logique et l’exigence des institutions européennes.
    4- Apprécier la valeur ajoutée de l’expérience et de l’exception locale. 5- Faciliter les échanges des informations utiles dans les deux sens.
    6- Ecouter et répercuter les attentes des populations marocaines. 7- Elargir la concertation euro-marocaine autour du statut avancé.
    8- Sonder la position des opinions publiques en Europe et au Maroc. 9- Evaluer l’opportunité et l’utilité des actions de sensibilisation.
    10- Adapter les bonnes pratiques européennes à la réalité marocaine. 11- Adopter un langage direct, simple, compréhensible et pratique.
    12- Identifier des actions novatrices et motivantes des publics.
    13- Elaborer d’outils adéquats d’évaluation et de suivi des actions.
    14- Capitaliser les meilleures pratiques de coopération internationale. 15- Etablir un calendrier précis de mobilisation et de sensibilisations.

    Approche Globale de la Communication Pour Réussir le Statut Avancé :
    Ainsi pour réussir le statut avancé on doit mieux communiquer pour améliorer en amont les le contenu et les priorités conséquences de ce statut, et communiquer en aval pour apprécier les résultats et les conséquences de l’aboutissement de ce statut sur l’amélioration et l’approfondissement des relations euro-marocaines exprimées à
    travers les diverses réalisations concrètes qui donne un sens réel à l’avancement de ce statut.

    Il s’agit, d’une part, d’annoncer et d’expliquer les choix stratégiques et opérationnels du statut avancé qui sont toujours inspirés par la recherche d’une plus grande efficacité de l’aide au développement et, de l’autre, de montrer et rendre compte des résultats accomplis et, le cas échéant, restant à accomplir.

    La communication externe pour réussir le statut avancé vise des publics et des partenaires directs concernés ou mobilisés au Maroc et au sein de l’Union Européenne par ce statut.

    A cet effet les médias et les vecteurs choisis pour la communication doivent refléter un souci de clarté, d’accessibilité, d’efficacité, de proximité et de réactivité pour communiquer et traduire fidèlement et objectivement les réalisations, les propositions, les ambitions les critiques, les réserves, les convergences et les divergences marocaines et européennes relatives à l’élaboration du statut avancé à la définition de son ampleur, de sa teneur et de sa durabilité en élargissant le champ de l’écoute, de la concertation et de l’appréciation à tous les acteurs, les destinataires et les bénéficiaires officiels et officieux de la nouvelle dynamique du statut avancé.

    Dans cette logique, l’approche de communication pour réussir le statut avancé s’inspire sur le plan technique des exigences du guide européen de communication et de visibilité, et sur le plan pédagogique elle adopte une approche partenariale de consultation, d’explication et d’association des acteurs et des publics concernés et sur le plan stratégique elle obéit aux orientations et aux accords négociés et réciproquement approuvés et consolidés qui régissent et organisent les relations euro-marocaines depuis leur commencent antérieur jusqu’à leur aboutissement actuel.

    Le Management Interculturel des Méthodes de Communication :

    Cependant cette communication doit se faire dans la nuance pour ménager de part et d’autre les éventuelles susceptibilités et autres filtres culturelles d’interprétation ou d’extrapolation des concepts et des comportements pour éviter toutes formes de blocages ou de vexation.
    Ainsi, exigence ne doit pas signifier rigidité, suivisme ou influence de subordination car le principe de coopération et encore celui de partenariat signifie une forme d’équivalence favorable à l’échange et à la complémentarité dans les deux sens.

    Conclusion :

    Des valeurs de respect, de dignité, d’humilité, de partage et de modestie doivent être au cœur du dispositif de communication pour réussir le statut avancé car la finalité comme les révolutions arabes ou les manifestations en Europe nous le rappelle c’est bien l’homme, ses droits, ses devoirs et son ambition légitime à une qualité de vie meilleure, à la paix et à la sécurité tout aussi valable, vitale et nécessaire pour le Nord comme pour le Sud de la Méditerranée berceau de l’humanité et des civilisations.

    Source : Boîte mail de Saadeddine El Othmani

    #Maroc #Marocleaks #Union_Européenne #UE #Statut_avancé


  • Maroc : Une drôle de façon de remercier la France

    Le Maroc jouit d’un statut de partenaire privilégié. Pour en faire une exception, on l’a appelé « statu avancé ». Au détriment du principe des droits de l’homme imposé aux autres partenaires de l ‘Union Européenne. Les élites politiques, médiatiques et culturelles françaises ferment les yeux sur les dépassements et les exactions du régime monarchique alaouite dans le cadre du régime de faveur que les dirigeants français, de gauche comme de droite, font tout pour maintenir et conserver. Des élites largement dénudées par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi dans leur livre “Paris-Marrakech : sexe, fric et réseaux”.

    Dans cet ouvrage, les deux journalistes dévoilent les méthodes en vue de créer des liens en faire des amis. En plus des cadeaux, le Makhzen joue sur la corde e l’attachement au pays natal des français d’origine juive dont il fera son arme létale pour s’en prendre aux sahraouis et à l’Algérie. « Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France », soulignent-ils.

    Ainsi, des intellectuels, des hommes d’affaires, des industriels, des lobbyistes professionnels, quelques personnalités indéfinissables, et bien évidemment une belle brochette représentative du spectre politique français seront invités « tous frais payés » à diverses manifestations organisées par les autorités marocaines. Il y a de tout, hommes et femmes, gauche et droite, riches et pas riches. Tous au service d’un seul idéal : protéger le régime et vanter ses « mérites ». Autrement, ils seront sévèrement punis par le roi qua accumulé, pendant toutes ces années, des preuves accablantes obtenues grâce aux pratiques d’espionnage que les deux associations Forbidden Stories et Amnesty International ont, dernièrement, mises à la lumière.

    La France, toutes couches confondues, s’est retrouvée ainsi, compromise et kidnappée par le Makhzen. Personne n’ose froisser le Maroc et gouvernants, entrepreneurs, journalistes et personnalités de toute genre sont obligés de protéger le régime et vanter ses prétendus “mérites”.

    En dépit de toutes ces vérités, ironie du sort, le Maroc remercie la France d’une façon très originelle : En espionnant ces élites, y compris le président Macron. Il cherche, ainsi, à renforcer, sa mainmise sur les français malgré leur plus que prouvée allégeance à la monarchie marocaine.

    Etiquettes : Maroc, France, tourisme sexuel, Marrakech, La Mamounia, lobbying, chantage, Sahara Occidental, Algérie, Pegasus, espionnage, statut avancé,