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    Maroc : La stratégique de Bourita mise à nu par la réalité

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    Complètement dans la tourmente, la diplomatie velléitaire de Bourita a été un cuisant échec sur tous les plans. En quelques semaines, Rabat a subi, tour à tour, des gifles de la part de l’Union européenne puis de Berlin sur la question sahraouie ainsi qu’un un rappel à l’ordre de la part de la Tunisie. Les illusions vendues au peuple marocain se sont heurtées à la dure réalité.

    Le Maroc a boycotté le sommet de la TICAD 8 en Tunisie après avoir échoué à entraîner dans son sillage d’autres pays africains. Pourtant il a tout tenté dans ce sens en mobilisant à outrance ses médias, ses relais et ses lobbies pour faire pression sur certains pays africains alliés. Le départ précoce de ce sommet d’un dirigeant africain a été présenté par les marocains comme un signe de soutien à sa position. Il n’en fut rien puisque d’autres raisons étaient à l’origine de ce départ précipité de ce dirigeant. Un échec diplomatique, un autre, qui atteste indubitablement de la perte de vitesse de la diplomatie du Makhzen.

    Ensuite, les déclarations de Josep Borrell Fontelle, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui a affirmé à la télévision espagnole qu’il est nécessaire de consulter le peuple sahraoui pour décider de son futur. Le coup de grâce est venu à la fin de la ministre allemande des Affaires étrangères, qui, elle, a rappelé, dans la capitale marocaine même, lors d’une visite officielle, la position de son pays sur la question du Sahara occidental, qui ne saurait, selon ses dires, déroger au droit international, emboîtant ainsi le pas à l’Espagnol Josep Borrell.

    En raison de sa politique belliqueuse, malveillante et agressive, le Makhzen a rompu toutes les amarres, non seulement avec l’Algérie mais aussi avec son plus proche voisinage. En brandissant des chantages honteux à la communauté internationale, il s’isole de plus en plus, en comptant uniquement sur ses nouveaux alliés de l’entité sioniste et les soutiens fragiles de la part de certains Etats européens à son plan de colonisation du Sahara occidental.

    Une diplomatie aux abois

    En fait, ces contradictions sont le signe d’un comportement erratique d’une diplomatie marocaine qui a perdu toute crédibilité, indique la même source, qui aboutit à la conclusion que le dénigrement, dont font l’objet le peuple tunisien et les instituions du pays, est motivé par des considérations d’ordre interne liées aux échecs successifs essuyés dernièrement par la diplomatie marocaine dans son entreprise visant à imposer sa vision expansionniste, y compris par le recours aux mensonges et à l’intimidation.

    Même en s’appuyant sur des alliés étrangers à la région, et en dépit de l’acceptation par le royaume chérifien, de transformer le Maroc en une succursale des puissances néocoloniales, Rabat ne semble pas pouvoir mesurer les méandres de sa politique étrangère.

    #Maroc #Tunisie #TICAD8

  • Avant les accords d’Abraham : Le Maroc affichait une hostilité "implacable" envers l’Algérie

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    « Le Maroc entretenait une hostilité « implacable » envers l’Algérie bien avant les accords d’Abraham, mais le seuil de tolérance d’Alger contre cette hostile attitude a été atteint en juillet lorsque l’ambassadeur marocain à l’ONU a distribué une note exprimant son soutien au mouvement terroriste MAK, » indique l’expert en relations internationales Yahia Zoubir.
    Dans une analyse publié lundi sur le site spécialisé The conversation. com, M. Zoubir, relève qu’ « avant les accords d’Abraham, les responsables marocains affichaient une hostilité implacable envers l’Algérie et à laquelle le gouvernement algérien n’a pas répondu ». « Néanmoins, le seuil de tolérance d’Alger contre cette hostilité a été atteint à la mijuillet lorsque l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a distribué une note exprimant son soutien à l’organisation terroriste (mouvement l’autonomie de la Kabylie), » fait-il remarquer. 
    Cela a conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur au Maroc pour des « consultations » et à demander au Maroc une clarification officielle, ce qu’Alger n’a jamais reçu. À compter du 24 août, l’Algérie a décidéalors de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.
    En effet, selon Yahia Zoubi, cette rupture est « le produit d’une longue histoire de tensions » u cours de la dernière décennie, « le Maroc a fait avancer ses intérêts, souvent au détriment de l’Algérie ». Ces « actes hostiles » envers l’Algérie sont à l’origine de cette rupture. 
    « En 1994, durant la décennie noire qu’a traversée l’Algérie, les autorités marocaine ont accusé à tort l’Algérie d’être à l’origine des attentats terroristes de l’hôtel Asni à Marrakech et a imposé, par la suite, des visas aux Algériens. Par réciprocité, l’Algérie a imposé des visas et a fermé ses frontières terrestres avec le Maroc, »rappell -t-il. 
    Au cours des derniers mois, le professeur de relations internationales à Kedge Business School, relève deux événements qui ont exacerbé les tensions. Le premier était l’agression menée par les forces marocaines, le 13 novembre 2020, contre des Sahraouis qui manifestaient pacifiquement à El-Guerguerat. 
    Ensuite, il y a eu le tweet de l’ex-Président des États-Unis, Donald Trump, annonçant sa reconnaissance unilatérale de la prétendue souveraineté marocaine au Sahara occidental. L’Algérie a perçu ces deux décisions comme « une menace réelle pour sa sécurité nationale », note l’auteur.
    L’autre acte hostile a été le scandale d’espionnage révélé par un consortium de médias Forbidden Stories et Amnesty International. Selon les révélations sur l’affaire Pegasus, du nom du logiciel espion commercialisé par la société israélienne NSO, le Maroc a ciblé 6.00 Algériens, dont de hauts responsables. 
    En termes d’impact, M. Zoubir estime que le projet de l’Union du Maghreb, créé en 1989 est devenu depuis 1996 « moribond » en raison des tensions répétées. 
    La rupture risque aussi, pour lui, d’ « entraîner des réalignements géopolitiques. Mais tout dépendra de savoir si le Maroc intensifiera les tensions en utilisant la carte israélienne contre l’Algérie, ou s’il cherchera à réduire les tensions ».
    Par : LAKHDARI BRAHIM
    Le Midi libre, 14/09/2021