Étiquette : subventions

  • Algérie. A petits pas…

    Tags: Algérie, loi des finances, budget, subventions – Algérie. A petits pas…

    Plus l’année 2022 approche, plus les inquiétudes grandissent. Elles sont multiples certes, mais celles qui toucheront directement les citoyens sont les plus appréhendées. Et parmi elles, il y a les changements attendus de l’application de la loi des fi nances 2022. L’intervention hier du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, devant les députés a été une occasion de voir plus clair. «Clair» n’est cependant pas le terme le plus adéquat.

    Effectivement, le Premier ministre a rappelé les grandes lignes des changements qui devront toucher les subventions, avec la refonte annoncée depuis plusieurs mois, mais il reste, et il faut le préciser, les détails. Et ces derniers sont (et le seront jusqu’à leur divulgation) très attendus. Ça concerne les ménages qui pourront profiter des transferts monétaires, présentés comme l’alternative aux subventions généralisées appliquées jusqu’à ce jour. Comment seront établis ces listes ?

    Le Premier ministre a indiqué qu’une commission sera installée pour mettre en application ce saut qui va sans aucun doute susciter de nombreux remous. L’histoire est là pour rappeler qu’à chaque fois qu’il a été question d’établir des listes (l’exemple pas lointain de celles des bénéfi ciaires des logements sociaux reste encore dans les mémoires), l’anarchie était rendez-vous. D’où le poids énorme qui est déjà sur les épaules de ceux qui vont devoir siéger dans cette commission.

    Ce qui est sûr, c’est que cette réforme des subventions va rester encore longtemps au devant de la scène. Pour le moment, les citoyens n’ont encore rien de concret, et sont en situation d’attente. D’autant plus que ni la classe politique ni les syndicats ne semblent donner de l’importance à ce dossier.

    Le gouvernement sera également surveillé sur sa promesse de canaliser la politique sociale sur les secteurs de la santé et de l’éducation, tout en soutenant les salaires.

    De changements radicaux sont donc en gestation au niveau des bureaux et que devront affronter les citoyens dans quelques semaines.

    Yazid Miloudi

    Reporters, 14/11/2021

    #Algérie #Budget #Loi_Finances #Subventions

  • Algérie : Le début de la fin des subventions ?

    Tags : Algérie, subventions, loi des finances – Algérie : Le début de la fin des subventions ?

    Pourrait-on vraiment appliquer dès le début de l’année 2022 la révision de la politique des subventions directes de l’Etat, qui concerne des services et des produits de larges consommations, alors qu’à priori, la préparation du changement à la base demeure, à première vue, très aléatoire ? En l’absence de paramètres palpables, malgré l’inscription de cette révision dans le projet de Loi de finances (LF) 2022, la question reste objet de supputations, voire de diversions au sein de l’Assemblée populaire nationale lors du débat des députés autour des articles de cette LF 2022.

    On sait pertinemment que les autorités sont décidées à emprunter cette voie de la libération de certains produits de la subvention généralisée, mais on sait également que cela ne peut se faire sans mettre en place un dispositif adéquat, qui peut prendre du temps selon l’aveu du président de la République, lui-même. Et, à moins d’estimer que le dossier a pris le temps nécessaire, c’est là où cet article 187 de la LF 2022 suscite l’incompréhension. L’article 187 prévoit, en effet, la libération de certains produits de base de la subvention généralisée, et en parallèle la mise en place d’un dispositif de ciblage des subventions de l’Etat permettant une compensation monétaire au profit des ménages à faible et à moyen revenu, mais sans connaître avec précision ni les produits et services qui seront touchés par cette levée des subventions ni les ménages éligibles à la compensation monétaire. Les députés sont presque unanimes à soutenir que cette disposition «ne peut être appliquée en cette conjoncture», mais nécessite de la mettre en œuvre «progressivement» pendant plusieurs années avec l’élaboration d’un fichier national précis.

    Si on se fie, donc, à pareilles considérations, on serait tenté de croire que le gouvernement a introduit à la légère cet article 187 dans la LF 2022, tout juste pour donner la pertinence aux députés d’exiger son retrait pur et simple. Pourtant, cet article pourrait bien être retenu dans la LF 2022, en attendant de lui associer les modalités d’application, qui comportent notamment ce fameux fichier national des tranches de populations éligibles à l’aide monétaire ou transferts monétaires directs après la levée partielle ou totale des subventions aux prix, ainsi que la désignation des produits et services concernés.

    En gestation depuis au moins quatre ans, le fichier national des ménages à faibles revenus serait fin prêt selon des sources proches de ce dossier. Et puis, le fichier en question resterait objet de perpétuels changements avec l’arrivée ou la sortie des ménages ciblés, selon l’évolution des situations sociales, et on pourrait, ou on devrait, de ce fait lui apporter les correctifs nécessaires en cours de route pour éviter de porter atteinte à l’équité sociale.

    Rien n’est mieux que de sortir des hésitations pour se lancer dans l’application partielle de la levée des subventions aux prix qui, de l’avis général, ne profite pas qu’aux pauvres. Entre un gouvernement bien décidé d’en finir avec les tergiversations sur ce dossier de la levée des subventions aux prix et des députés qui craignent de cautionner cet article 187, pouvant s’apparenter à leurs yeux à une politique sociale immuable, la LF 2022 a peut être trouvé son seul point de discorde.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 13/11/2021

    #Algérie #Loi_finances #Budget #Subventions

  • Algérie: 2022 sera difficile

    Algérie: 2022 sera difficile. Il y a les réajustements qui vont toucher les subventions, la dévaluation du dinar, l’augmentation des prix des produits à l’importation.

    Les cours du pétrole dépassent 85 dollars et les salaires augmenteront dès janvier prochain ! Deux nouvelles qui, normalement, devraient rassurer les ménages sur l’avenir, mais, la réalité est tout autre ; 2022 sera une année difficile. Les espoirs suscités par les « bonnes nouvelles » des marchés pétroliers, en plus de celles concernant l’IRG et du point indiciaire, ne devront pas tarder à être revus à la baisse. Ce qui va être gagné va être (sauf surprise) bien moindre par rapport à ce qui va être déboursé par les ménages. Les raisons sont multiples.

    Il y a, d’abord, les réajustements qui vont toucher les subventions. Le Projet de loi de finances 2022 a annoncé la couleur et beaucoup de changements sont attendus. La levée des subventions prévue va entraîner la libération des prix de produits, dont l’importance est primordiale dans le quotidien des Algériens. Il suffit juste d’imaginer l’impact sur les ménages de trouver plus cher, et en même temps, le lait, le sucre, l’huile, le pain et, probablement, les carburants ! Que dire alors sur le stress qu’engendre l’attente des factures « salées » de l’eau et de l’électricité !

    A la levée des subventions, il faut ajouter deux autres paramètres. Le premier est celui de la dévaluation du dinar. De ce côté, il n’est point prévu, par le gouvernement, de faire marche arrière. Pour 2021, tel mentionné dans le Projet de loi de finances, il est projeté un taux de 142 dinars pour 1 dollar. L’année prochaine il est question de 149,71 dinars, et 156 dinars pour 2023. Sur quatre ans (depuis 2020), la dévaluation prévue de la monnaie nationale sera de 25%. L’objectif de cette décision n’est pas un secret. Il s’agit tout simplement de réduire l’énorme déficit budgétaire. Toutefois, le premier qui aura à ressentir les effets c’est, bien évidemment, le citoyen.

    L’autre paramètre à ajouter à la levée des subventions et à la dévaluation du dinar, est l’augmentation des prix des produits à l’importation. Une réalité face à laquelle le gouvernement devait trouver une « parade ». Les raisons essentielles étant l’augmentation des cours des produits de base sur les marchés internationaux et la hausse des coûts du fret.

    Cette situation va donc impacter en premier lieu le pouvoir d’achat des Algériens qui, déjà, et depuis plusieurs mois, est en mode « dégringolade » continue.

    2022 ne sera pas facile à vivre.

    Par YAZID MILOUDI

    Reporters, 28/10/2021

  • Subventions : la fin de la gabegie en Algérie

    Subventions : la fin de la gabegie en Algérie. Selon le PLF 2022, les subventions entre 2012 et 2017 dépassaient annuellement 3 200 milliards de DA , soit 19,3 % du PIB

    Dans le projet loi de finances 2022, il est mentionné que les subventions entre 2012 et 2017, dépassaient annuellement 3 200 milliards de dinars, soit 19,3 % du PIB. Une situation pour le moins insoutenable tant ces subventions pèsent lourdement sur les finances de l’État sans pour autant profiter aux catégories sociales auxquelles elles sont destinées.

    Depuis des années, on parle de la réforme des transferts sociaux et le dossier est déposé chaque année sur la table du gouvernement, mais par crainte de toucher violemment aux catégories démunies et moyennes et de provoquer par-là des tensions sociales incontrôlables, les pouvoirs publics ont toujours opté pour la remise de ce dossier sensible aux calendes grecques.

    L’actuel gouvernement est décidé à franchir le pas et à en finir définitivement avec ces subventions généralisées. Le premier ministre, Aimène Benabderrahmane a déclaré, il y a quelques jours que le système de subvention actuel, contraire à l’esprit de la justice sociale, sera remplacé par des compensations financières que recevront exclusivement les catégories nécessiteuses.

    Tout le monde est d’accord sur ce point ! Les aides et les subventions, c’est pour ceux qui les méritent, pas pour toute la population ! Continuer dans cette politique de transfert sociaux qui a atteint en 2020, 17 milliards de dollars et qui ne profite que relativement aux catégories ciblées est un suicide ! Et le gouvernement actuel s’y refuse et c’est une bonne chose.

    Il est souligné dans le projet de loi 2022 que l’identification des personnes en droit de recevoir la compensation financière, les critères d’éligibilité à cette aide, la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix… seront tous fixés par voie réglementaire. Certes ce n’est pas du tout aisée de faire le recensement exact et sans tricherie des personnes méritant ces aides sociales, mais le gouvernement actuel est semble t-il décidé à relever le défi et à s’attaquer à ce lourd dossier que les gouvernements précédents n’ont pas osé toucher.

    Même si c’est un exercice délicat, surtout que la situation économique du pays ne s’y prête guère, tout en mettant fin au système actuel de subventions, le gouvernement est décidé à garder le caractère social de l’État et à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Challenge difficile mais il est relevé.

    Rendez-vous est donné pour 2022 pour assister au démantèlement du système actuel de subventions et à l’amélioration des salaires par l’augmentation du point indiciaire et la baisse de l’IRG. L’Algérie sera un État social ad vitam aeternam, mais elle va se débarrasser de toutes ces aides et subventions qui profitent même aux riches !

    L’Express, 27/10/2021

  • Algérie : 80% des aides de l’Etat sont gaspilés

    Seules 20% des aides de l’Etat parviennent aux franges nécessiteuses : Où vont les subventions

    La conjoncture économique difficile du pays, contraindra le prochain gouvernement à procéder à la refonte de certains dossiers en urgence, notamment, celui des transferts sociaux. Un dossier «épineux» nécessitant une véritable volonté et courage politiques pour en finir avec le système actuel, qualifié d’injuste.

    Par Akrem R.

    D’ailleurs, tous le monde s’accorde à dire que l’équité sociale n’y est pas garantie, et ce, malgré le colossal budget alloué par les pouvoir publics à cet effet. Même le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait mis l’accent sur l’impérative réduction du budget destiné aux transferts sociaux, oscillant entre 12 et 14 milliards de dollars par an, sans pour autant, «attenter aux catégories défavorisées, aux pauvres et aux indigents».

    Lors d’une entrevue avec des responsables de médias nationaux, le président Tebboune avait fait savoir que «nous avons enclenché le processus de prise en charge de cette catégorie dont le salaire ne dépasse pas les 30.000 DA, en leur supprimant l’IRG, et nous continuerons à lui apporter notre soutien jusqu’à ce que tous les Algériens puissent jouir de chances égales à une vie décente».

    Selon le Dr. Haouari Tigharssi, seulement 20% du budget consacré annuellement aux transferts sociaux, parvient, réellement, aux citoyens. Autrement dit, sur les 1927,5 milliards de DA, seulement 500 milliards de DA concernent directement les ménages ! Sans le dire, cet expert en économie avoue qu’il y a trop de gaspillage dans ce chapitre de dépenses de l’Etat. La situation financière du pays ne permet pas de maintenir ce niveau des transferts sociaux. Selon notre interlocuteur, les pouvoirs publics doivent impérativement s’attaquer à ce dossier sans tarder, et ce, en identifiant les familles nécessiteuses. Il a précisé que techniquement, l’opération est faisable. Dr. Tigharsi a recommandé d’accélérer les opérations de numérisation des différents secteurs et la finalisation de l’opération de recensement de la population, lancée en 2018. Le professeur en économie, Abdelkader Berriche a, pour sa part, fait savoir que tout le monde s’accorde à dire que le système actuel des transferts sociaux n’est pas juste, d’où la nécessité d’aller vers un système ciblé. «Au sein de notre parti politique, nous aspirons à la mise en place d’un système sociale juste et équitable. Nous travaillons pour l’instauration d’un Etat social, dont les catégories vulnérables auront leur part des richesses du pays», a précisé, l’expert, et néanmoins, le candidat du parti El Binaa dans la wilaya d’Alger. Il a, ainsi, insisté sur la nécessité de construire la nouvelle Algérie sur des bases solides. C’est le seul moyen afin d’éviter de tomber dans les erreurs du passé. Pour cet économiste, le traitement économique des dossiers se fera selon les priorités de chaque secteur. Certaines questions d’ordre organisationnelles doivent être traitées dans le court terme de 2 à 3 ans et les dossiers nécessitant des réformes structurelles seront traités dans le moyen terme et d’autres à long terme de 7 ans et plus.

    La refonte du dossier des subventions a été à chaque fois, reporté, pour des raisons politiques que traverse le pays et parfois, à cause de l’absence d’un système de statistiques moderne. Les pouvoirs publics ont sollicité, l’année dernière, l’aide technique de la Banque Mondiale pour mettre en place un système de ciblage des subventions. Une étude est en cours afin de procéder à des réformes visant à créer un outil ciblant les familles aux revenus modestes, permettant à l’Etat de rationaliser les dépenses publiques.

    A.R.

    Ecotimes, 27 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, aides, subventions, statistiques, gaspillages, familles pauvres, nécessiteux,

  • Djerad rebondit sur la question : Pourquoi l’Algérie a rejeté l’option FMI

    Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé que l’Algérie a refusé de recourir au Fonds monétaire international (FMI) afin de protéger la souveraineté nationale, précisant qu’après la pandémie de coronavirus l’une des priorités de l’Algérie était de maintenir l’équilibre économique et social. Présidant hier la cérémonie de célébration du 65e anniversaire de la Journée nationale de l’étudiant, à l’Université Alger 3 « Ibrahim Sultan Cheibout », Djerad a indiqué que « les enjeux actuels induits par la pandémie du nouveau coronavirus ont impacté les relations internationales et économiques, qui ont connu un changement radical », précisant que certains pays parmi les grandes puissances économiques sont touchés par cette conjoncture ». Cependant le Premier ministre a évoqué la période post-Covid-19, les conflits qui ont suivi et les répercussions de la pandémie qui, a-t-il dit, « nous a imposé, et à l’ensemble du gouvernement, de préserver les équilibres qui nous ont évité de recourir au Fonds monétaire international (FMI) ». « Il fallait faire face à toutes les pressions, y compris politiques qui voulaient que l’Algérie se soumette à cette institution », a-t-il ajouté. Insistant a ce fait que « l’étudiant doit comprendre que nous devons préserver et protéger notre souveraineté nationale afin que nos décisions demeurent entre nos mains, et que nous puissions éviter ce qui s’est produit dans certains pays qui se sont effondrés et à qui l’on impose, aujourd’hui, voire même le régime politique ».

    « Les étudiants ne doivent pas être dirigés »

    Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que « les étudiants ont le droit aujourd’hui de défendre leurs idées, de se former et de participer à la dynamique politique du pays s’ils comprennent les défis et les enjeux qui les entourent », estimant que « les étudiants sont la locomotive et ils ne doivent pas être dirigés ». « Nous respectons les idées. Il faut qu’il y ait un débat fort au sein de l’université pour faire ressortir la place fondamentale de celle-ci ainsi que son rôle dans la promotion du savoir et l’ouverture sur les sciences et les défis scientifiques, outre sa contribution à l’édification du pays à tous les niveaux y compris culturel et économique ». À la même occasion Le Premier ministre, a appelé, la nouvelle génération d’étudiants « à se mettre au diapason du développement, à travers la maîtrise des langues étrangères », insistant sur le rôle de ces derniers dans la protection de la souveraineté nationale ; « l’Algérie a formé une génération d’économistes de très haut niveau », qui est appelée aujourd’hui à se mettre au diapason du développement en cours à travers la maîtrise des langues étrangères, car la plupart des rapports sont désormais rédigés en anglais, d’où l’impératif d’apprendre la langue », a-t-il soutenu.

    Message du Président à la famille estudiantine

    Pour rappel à l’occasion de la Journée nationale de l’étudiant du 19 mai, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de félicitations à l’ensemble des étudiants algériens. Dans son message de félicitations publié sur la page Facebook du ministère de l’Enseignement supérieur, le Président a exprimé ses vœux de réussite aux étudiants. Le Président a indiqué qu’ « en ce jour éternel, le jour où les étudiants se sont levés pour rejoindre la lutte armée et la courageuse Armée de libération nationale le 19 mai 1956, alors qu’elle combattait avec le peuple algérien dans sa lutte acharnée pour retrouver son indépendance ».
    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 20 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, FMI, dettes, endettement, Fonds monétaire international, souveraineté nationale, équilibre économique et social, subventions, aides sociales, rente pétrolière,

  • Peut-on faire autrement en Algérie?

    L’après Aïd El Fitr ouvre la voie à une période d’accalmie d’une courte durée, puisque la dépense de Aid El Adha pointe à l’horizon. Mais qu’à cela ne tienne. Cette fête apporte sa joie et les préparatifs de l’été qui frappe à la porte apaise les esprits, d’autant qu’il apporte lui aussi son lot de bonnes nouvelles. Et sur la petite liste d’évènements qui font plaisir aux Algériens il y a, bien entendu, le comportement tout à fait correct du pétrole sur les marchés internationaux.

    Même si la dépréciation de la monnaie nationale et l’envolée des prix des produits alimentaires locaux ont grevé le budget des ménages, les observateurs estiment que les effets de cette double «punition» s’estomperont dans les semaines à venir en raison, estiment-ils, des performances inattendues de l’or noir. En ces temps d’incertitudes financières internationales, l’Algérie rattrape un peu des pertes qu’elle a subi à cause des crises sanitaire et économique.

    Mais cette perspective intéressante appelle néanmoins une résurgence des mouvements sociaux. Le pays en a eu un avant-goût pendant le Ramadhan, avec la grève dans l’Éducation et le coup de colère des agents de la Protection civile. Les travailleurs d’autres secteurs ne manqueront pas de joindre leur voix à celles des protestataires, maintenant qu’il est théoriquement possible de satisfaire certaines revendications salariales dans la fonction publique. Il faut croire que face à un gouvernement, pas assez réactif, mais surtout sur le départ, la partie ne sera pas facile.

    Mais la pression fiscale, les enjeux électoraux, régionaux et internationaux, le besoin vital d’une paix civile, censée favoriser l’installation d’une démocratie effective fera faire à ce gouvernement et au prochain, issu des prochaines élections législatives, des dépenses supplémentaires pour maintenir un équilibre précaire. C’est dire donc que la bonne nouvelle n’en n’est pas réellement une, puisqu’elle servira plus à clamer le front social qu’à relancer l’économie. On aura donc compris que globalement les Algériens savent, grâce aux rubriques économiques des chaînes toutes info, la courbe des cours du pétrole et n’en démordent pas. Ils savent d’où vient l’argent et veulent leur part. Ils ont raison et tort à la fois en maintenant une pression permanente sur un exécutif qui se voit obligé de toujours nourrir la vache à lait des subventions. Mais peut-on faire autrement en Algérie ?
    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Aïd El fitr, dépréciation de la monnaie nationale, hausse des prix des produits alimentaires, crise sanitaire, covid 19, élections législatives, subventions,

  • Algérie/ Fronts multiples (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Au vu de la situation financière du pays, il semble que la planche à billets sera appelée encore une fois à mettre un peu de mou dans la rigidité des obstacles économiques et sociaux. La loi de finances complémentaire en fin d’ébauche, en tenant compte du déficit budgétaire et des lourds soucis annonçant de dangereuses perturbations sociales ne pourra que se plier à un procédé déjà utilisé par la Banque centrale.

    Dans la logique du gouvernement, le recours au FMI est à écarter car il ne peut être question de se plier aux conditions draconiennes du fonds financier international dont la première et la principale sera de se départir sans rechigner de la politique du soutien des prix et en définitive faire table rase de la politique sociale suivie actuellement par le gouvernement. A fortiori quand il est constaté que malgré une évidente générosité financière gouvernementale en matière de politique des prix, discutable et discutée en permanence, des indicateurs démontrent chaque jour que le lourd malaise social n’est pas maîtrisé. Malgré une magnanimité gouvernementale visible à l’œil nu, des milliers de ménages ne paient plus leurs factures d’eau, de gaz et d’électricité et le chômage et le sous-emploi cruellement palliatif envahissent les rues.

    Les retraites sont péniblement honorées. Les salaires de la fonction publique n’ont pas une odeur de sainteté et la boucle est bouclée par les banques qui se dessaisissent de plus en plus de leurs réserves qui ne sont plus des chasses gardées. Cerise sur le gâteau, les réclamations salariales à cors et à cris se multiplient sans que l’on tienne compte de leurs répercussions classiques toujours occultées et qui souvent ne sont pas synonymes d’amélioration du niveau de vie.

    On voit mal le gouvernement se faire harakiri en adoptant des mesures somme toute objectives et sensées, et constituant le fondement élémentaire d’une saine économie, et nouer avec la vérité des prix. Les autorités politiques sont conscientes qu’à emprunter cette voie, c’est l’explosion sociale assurée et garantie. Pour elles, la multiplicité des fronts à affronter ne permet pas la latitude de se conformer à une normalité économique et qu’importent les moyens pour que la stabilité sociale soit préservée.

    Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, situation financière, économie, loi de finances complémentaire, déficit budgétaire, FMI, politique du soutien des prix, politique social, subventions, chômage,