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  • Conseil informel des affaires étrangères (Défense): remarques à la presse du haut représentant Josep Borrell lors de la conférence de presse

    Tags : Union Européenne, UE, Suède, Ukraine, Russie, OTAN,

    Bon après-midi à tous,

    Tout d’abord, encore une fois, cher ministre [de la défense de la Suède], cher Pål [Jonson], je vous remercie d’avoir organisé cette réunion informelle des ministres de la défense.

    Les ministres de la Défense étaient dévoués à l’Ukraine – principalement. Il ne pouvait en être autrement.

    Nous avons eu le ministre ukrainien de la Défense, notre collègue [Oleksii] Reznikov, qui nous a informés de la situation militaire sur le terrain et nous a expliqué quels sont les besoins militaires de l’Ukraine. Et nous savons après avoir écouté le ministre Reznikov, que les prochaines semaines et mois – mais surtout des semaines, on parle de semaines – seront critiques car la situation militaire sur le terrain reste très difficile, notamment à Bakhmut, où la lutte acharnée se poursuit .

    Ensuite, nous sommes allés analyser ce que nous faisons pour soutenir l’Ukraine et ce que nous pouvons faire de plus.

    D’ici la fin de ce mois, notre mission d’assistance militaire [de l’UE] [EUMAM Ukraine] aura formé plus de 11 000 soldats ukrainiens – et d’ici la fin de l’année, nous prévoyons d’avoir formé 30 000 soldats. Et tous les États membres ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus par cette mission de formation et se sont engagés à faire plus, en particulier lorsque les chars de combat arrivent en Ukraine et que les équipages de ces chars de combat doivent être formés. Non seulement individuellement pour chaque char, mais pour qu’ils puissent tous se battre ensemble. Cela rendra notre mission de formation très chargée. Ils sont déjà occupés.

    Cette mission de formation est une nouvelle preuve de notre soutien inébranlable et déterminé à continuer avec l’Ukraine. C’est un message clé que je voudrais vous adresser, à adresser à l’opinion publique, après cette rencontre.

    Après avoir écouté le ministre Reznikov, je pense qu’il y a un message clair : pour que l’Ukraine gagne la paix, il faut qu’elle gagne la guerre. Et c’est pourquoi nous devons continuer à soutenir l’Ukraine : pour gagner la paix, l’Ukraine doit gagner la guerre. Et les forces armées ukrainiennes ont besoin de notre soutien continu, en particulier – et c’était au cœur de ce qui a été discuté aujourd’hui – pour les munitions d’artillerie. C’est également le message que nous avons entendu il y a quelques jours du président [de l’Ukraine, Volodymyr] Zelensky lors du Conseil européen.

    Et là-dessus, le temps presse. Nous devons livrer plus, mais nous devons livrer plus vite. Et pour cela, je propose une approche qui s’appuie sur trois pistes complémentaires. L’un va avec les autres. Ils ne peuvent être considérés comme isolés. Ce n’est pas « un oui, mais les autres non ». Les trois pistes vont ensemble.

    Premièrement, nous avons besoin d’un nouveau programme de soutien par le biais de la Facilité européenne pour la paix (EPF). Nous avons besoin d’un nouveau paquet de soutien pour le remboursement de la livraison immédiate de munitions qui doivent provenir des stocks nationaux – commandes déjà existantes ou en attente, travaux en cours. Tout type : standard OTAN ou standard soviétique ; 155 millimètres ou 152 millimètres. Et pour ce paquet de soutien, j’ai proposé aux ministres [de mobiliser] 1 milliard d’euros de la Facilité européenne pour la paix.

    Deuxièmement, nous avons besoin d’une demande coordonnée afin de nous procurer à nouveau des munitions de 155 millimètres par l’intermédiaire de l’Agence européenne de défense. J’ai insisté sur l’idée que nous devons agir de manière coordonnée, pour adresser à l’industrie un ensemble global de demandes, en ajoutant les demandes des États membres de reconstituer leurs stocks et également de fournir davantage à l’Ukraine.

    L’Agence européenne de défense (AED), qui a été créée par le traité de Lisbonne et est en charge de l’approvisionnement de ce genre de choses – l’approvisionnement commun – a défini un projet à cet effet et ils peuvent utiliser une procédure accélérée pour le faire plus rapidement . Si nous allons ensemble, nous pouvons réduire non seulement les prix unitaires, mais nous pouvons également réduire le délai de livraison. Et la Facilité européenne pour la paix peut soutenir ces efforts au profit de l’Ukraine, et je propose de mobiliser 1 milliard d’euros supplémentaires pour cette deuxième voie.

    Et la troisième piste – comme je l’ai dit, c’est complémentaire – nous devons augmenter la capacité de l’industrie européenne de défense à répondre à une demande massive pour nos armées. [Ce n’est] pas seulement pour l’Ukraine, c’est [aussi] pour nos armées. [Lorsque] nos armées fournissent une partie de leur stock à l’Ukraine, c’est parce qu’elles s’attendent à pouvoir reconstituer ces stocks, grâce à une capacité plus grande et plus forte de notre industrie de défense. Et pour cela, nous devons accompagner une montée en puissance de nos capacités de fabrication et réduire les délais de production. Nous sommes en temps de guerre et nous devons avoir – [je suis] désolé de le dire – une mentalité de guerre. Je préférerais parler de paix. Je préférerais de beaucoup parler de négociations de paix. Mais malheureusement, je dois parler de munitions car la guerre continue de faire rage, et c’est ce que nous devons faire aujourd’hui.

    Ces trois pistes se renforcent mutuellement et doivent être menées en parallèle. Il y a une continuité entre ces trois pistes.

    Les États membres de l’UE sont encouragés à puiser davantage dans leurs stocks s’ils reçoivent la garantie qu’ils peuvent reconstituer leurs stocks, car l’industrie de défense européenne augmentera ses capacités, alors ils seront plus prêts à soutenir l’Ukraine.

    Nous en avons discuté. Je pense pouvoir dire qu’il y a eu un accord général sur cette procédure, mais il reste des questions en suspens. Tout doit être discuté en détail. Tout le monde s’accorde sur l’urgence d’avancer car tout le monde s’accorde sur l’objectif qui est de soutenir l’Ukraine, le plus possible et le plus vite possible.

    Et avec le soutien de la présidence suédoise [du Conseil de l’Union européenne], nous continuerons [à travailler afin de parvenir à] un accord sur un accord global lors de la prochaine réunion Jumbo qui est [aura lieu] dès que Le 20 mars, date à laquelle les ministres des affaires étrangères et les ministres de la défense parviendront – je l’espère – à une décision concrète et formelle à ce sujet.

    Pour résumer : [une] [approche] à trois volets et] 2 milliards d’euros pour fournir plus rapidement plus de munitions à l’Ukraine pour soutenir les [forces armées] et résister à l’invasion russe.

    Ensuite, nous avons eu un déjeuner de travail avec le secrétaire général de l’OTAN, [Jens] Stoltenberg, et le sous-secrétaire général des Nations Unies pour les opérations [de paix], Jean-Pierre Lacroix, et nous avons discuté de la manipulation et de l’ingérence étrangères.

    Nous avons rassemblé des preuves claires de la manipulation d’informations par la Russie dans le rapport Threat sur la manipulation d’informations étrangères et l’ingérence que nous avons publié le 8 février. Et notre coopération dans ce domaine avec les Nations unies et l’OTAN doit s’intensifier pour lutter [contre] ces nouvelles menaces. Parce que le combat n’est pas seulement sur le terrain aujourd’hui, en conquérant des terres, c’est aussi en conquérant l’esprit des gens. L’opinion publique compte et l’opinion publique fait l’objet de beaucoup de désinformation dans bon nombre de nos pays partenaires.

    Dernier mot, car c’est aujourd’hui la journée internationale de la femme. Les femmes sont essentielles à la résilience et à la stabilité des sociétés. Leurs efforts sont rarement reconnus, mais c’est le jour pour le faire. C’est le jour de reconnaître à quel point les femmes sont importantes pour le bien-être de nos sociétés, ainsi que pour notre résilience et notre stabilité.

    En Ukraine et partout dans le monde, les femmes sont aussi des soldats. Les femmes sont des gardiennes de la paix. Les femmes sont des artisans de la paix, des juges et des défenseurs des droits humains.

    Les femmes continuent de voir leurs droits contestés. L’Union européenne et ses États membres luttent contre cela. Hier, nous avons adopté un paquet de sanctions contre neuf individus et trois entités pour leur rôle dans la commission de graves violations et atteintes aux droits humains, en particulier les violences sexuelles et sexistes.

    Cela représente une approche large de ce qui se passe dans le monde. Il couvre deux ministres talibans. Il couvre la police de Moscou. Il couvre les milices au Soudan du Sud, au Myanmar, [et] en Iran. Partout où des violations des droits de l’homme, et des [droits] des femmes en particulier, ont été affectées, nous avons pris une liste de sanctions.

    Je le répète, [cela inclut] les ministres talibans (le ministre de l’Enseignement [supérieur] et le ministre chargé de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice). Le poste de police de Moscou responsable des arrestations arbitraires. Membres de haut rang des forces armées russes dont les unités ont systématiquement participé à des actes de violence sexuelle et sexiste en Ukraine. Les commandants des milices sud-soudanaises responsables de l’utilisation généralisée et systématique de la violence sexuelle et sexiste comme tactique de guerre dans le pays. Le vice-ministre de l’intérieur du Myanmar/Birmanie. La prison de Qarchak en Iran. Les gardes de la République syrienne et le bureau du chef des affaires de sécurité militaire au Myanmar/en Birmanie.

    Tous sont sanctionnés en raison de leur rôle dans les violations [et] atteintes aux droits humains [sexuelles et] sexistes.

    Je pense que c’est tout.

    Merci.

    Questions et réponses

    Q. Si j’ai bien compris, tant l’Agence européenne de défense (AED) que les pays sont censés essayer d’augmenter la production d’artilleries, les grenades. N’y a-t-il pas un risque, si l’EDA et les pays essaient simultanément d’augmenter la production d’artillerie, qu’au lieu de se coordonner, il y a un risque que les deux essaient d’exploiter les mêmes sources – pour ainsi dire – quand ils vont tous les deux dans le système ? Vous proposez que l’AED coordonne cela. Si des pays essaient simultanément d’augmenter leur production, n’y a-t-il pas un risque qu’ils se rapprochent des mêmes industries ? Qu’ils exploitent en quelque sorte les mêmes sources ? Qu’il n’y a pas de coordination alors ?

    Comme je l’ai dit – je ne me suis peut-être pas bien expliqué – il y a trois piliers parce qu’il y a une continuité. Si je demande à un État membre de fournir une partie de ses stocks de munitions à l’Ukraine, les États membres ne seront pas prêts à le faire s’ils ne sont pas convaincus qu’ils pourraient reconstituer leurs stocks. Afin de reconstituer leurs stocks, nous devons rendre notre industrie plus apte à produire.

    La première chose pour que l’industrie soit prête à produire plus est d’avoir un signal clair de la demande. Quel est le niveau de demande ? Le niveau de la demande serait déterminé par des achats communs. Non seulement, mais le deuxième pilier enverra un signal clair à l’industrie que oui, ils doivent augmenter leurs capacités parce qu’il y a – disons – une demande potentielle qui se présente, non seulement pour les États membres mais pour l’Ukraine.

    Et le troisième pilier, qui est à moyen terme, est d’augmenter leur capacité. Donc, je ne vois pas le risque. Au contraire, il s’agit de donner une assurance pour éliminer le risque. Plus les trois piliers vont ensemble, moins il y a de risque pour un État membre d’être privé de son stock de munitions car il sera sûr que l’industrie pourra reconstituer le stock.

    Donc, les trois piliers sont une question de diminution du risque.

    Q. Sur le deuxième pilier, à quelle vitesse cela pourrait-il aller ? Dans quel délai les contrats pourraient-ils être signés – les contrats d’approvisionnement conjoints pourraient-ils être signés ? À quelle vitesse les munitions provenant de ce deuxième pilier pourraient-elles se trouver en Ukraine et être utilisées sur le champ de bataille ? Et une question connexe : si les États membres suivent votre proposition, cela signifierait que 2 milliards d’euros de la facilité européenne pour la paix seraient utilisés uniquement pour les munitions, ce qui signifie que le nouveau plafond que vous avez fixé sera déjà atteint. Cela signifie-t-il que vous demanderez un nouveau complément à la facilité européenne pour la paix?

    Passons à la deuxième partie de votre question, à laquelle je pourrais mieux répondre car je n’ai pas de boule de cristal.

    Certes, nous avons décidé le complément de 2 milliards d’euros. Si nous utilisons ce supplément de 2 milliards d’euros pour l’envoi de munitions à l’Ukraine par le biais de deux procédures – je comprends maintenant que les deux procédures sont claires, les deux lignes de travail – alors certainement, si les États membres veulent continuer à utiliser la facilité européenne pour la paix, ils devra aller pour un autre [top-up]. Mais ce n’était pas la question d’aujourd’hui. Ne mélangez pas les choses car, si vous mettez tout alors à la fin vous ne décidez rien.

    Aujourd’hui, la question était « que fait-on des 2 milliards d’euros que nous avons déjà décidés ? Et vous voulez en faire plus ? Ensuite, vous déciderez pour plus. Certes, si vous voulez en faire plus, vous devrez vous décider pour plus. Mais c’est une décision politique de haut niveau qui appartient aux dirigeants du Conseil européen [qui aura lieu] le 23 mars. Ils doivent décider quel est le niveau d’engagement qu’ils veulent continuer à avoir, non seulement pour l’Ukraine mais pour d’autres conflits dans le monde dans lesquels nous sommes engagés.

    Combien de temps dure la deuxième piste ? Eh bien, je suis désolé de ne pas avoir la boule de cristal, mais je connais la procédure. Les États membres qui souhaitent participer doivent convenir des conditions de la procédure. Une fois que nous avons décidé du montant total, alors c’est une négociation entre les 15 firmes européennes capables de produire ce genre d’armement afin de fixer un prix et un délai de livraison en fonction du montant que nous demandons. Ensuite, une fois l’accord conclu, ils commenceront à produire. Ce ne sera pas court. Mais plus tôt on commence, mieux c’est. Et je ne connais aucune autre procédure qui puisse aller plus vite que celle-ci. J’espère donc que, d’ici la fin du mois, nous pourrons nous mettre d’accord avec les États membres qui souhaitent participer.

    Cette procédure n’est pas la seule possible. Il existe d’autres possibilités, je n’exclus pas que les États membres veuillent suivre les autres par eux-mêmes. Mais si nous voulons aller tous ensemble avec un gros paquet qui inclut non seulement les besoins des États membres, mais aussi les besoins de l’Ukraine, je suis convaincu que c’est la meilleure façon de le faire. Associer l’expertise de l’Agence européenne de défense et l’expertise des agences des armées nationales. Ce sont des objectifs paneuropéens qui doivent être résolus et mis en œuvre dans un esprit paneuropéen. Encore une fois, c’est Team Europe. Mais utilisons ce que nous avons. L’Agence européenne de défense a été créée pour faire ce genre de choses. Ils ont travaillé ces six derniers mois pour préparer ces programmes, mettons-les en pratique.

    Q. Compte tenu de ce que nous avons entendu de l’Ukraine, qu’ils manquent de munitions, ils perdent même du terrain à cause de cela, à quelle vitesse les premières cartouches d’artillerie peuvent-elles être livrées ? Compte tenu de ce que nous avons entendu ici que vous nous avez dit vous-même.

    Premièrement, ne croyez pas que nous n’avons pas fourni de munitions [à l’Ukraine] avant aujourd’hui. Ce n’est pas nouveau. Depuis le début de la guerre, nous fournissons des munitions à l’Ukraine. Je peux vous donner un chiffre: la facilité européenne pour la paix a remboursé aux États membres environ 450 millions d’euros pour des munitions fournies à l’Ukraine. Alors ne croyez pas que tout est nouveau et jusqu’à présent, personne ne fournissait de munitions à l’Ukraine. Oui, nous avons commencé à le faire depuis le début, logiquement.

    Le problème c’est qu’aujourd’hui que la guerre est devenue une guerre de position, avec un combat d’artillerie et c’est très consommant du point de vue du nombre de coups que chacun tire contre l’autre. Avant cela, la guerre était une guerre de mouvement, avec moins de consommation d’artillerie. Aujourd’hui, c’est une guerre de haute intensité, avec beaucoup de tirs, des dizaines de milliers chaque jour. Les besoins sont donc plus importants. Nous avons fourni [des munitions] mais nous devons accélérer le rythme. Chaque jour, des munitions provenant des États membres européens arrivent en Ukraine. Chaque jour, il y a un flux qui se passe. Le problème, c’est qu’il faut l’augmenter. Plus et plus vite – et c’est pourquoi nous essayons d’aller plus loin et plus vite. Mais le flux coule depuis le début. 450 millions d’euros de munitions. Alors, quand je propose 1 milliard d’euros de plus, c’est juste le double de ce que nous avons déjà fait. Ce n’est pas une figure stratosphérique, c’est quelque chose d’assez habituel.

    Q. La première question est de savoir si, après cette réunion, vous avez une meilleure idée de l’endroit où il y a suffisamment de munitions en Europe pour ce milliard d’euros provenant de l’EPF ? Ou si ce milliard d’euros, afin de fournir ces munitions très rapidement à l’Ukraine, devra également être utilisé pour acheter des munitions en dehors de l’Union européenne ? La deuxième question porte sur ces rapports publiés dans le New York Times [sur Nord Stream]. Je comprends que vous disiez « nous attendons l’enquête finale », je comprends cela. Avez-vous peur de l’impact potentiel que ce genre d’histoires pourrait avoir sur l’opinion publique au moment où il y a une véritable poussée ? Ce matin, le commissaire [au marché intérieur, Thierry] Breton parlait de l’économie de guerre, vous avez aussi utilisé un langage similaire. L’Union européenne doit changer de vitesse pour faire encore plus, mais à un moment où il y a ce genre de rapports. Ma deuxième question est de savoir si vous craignez l’impact que ces rapports pourraient avoir dans des pays clés comme l’Allemagne ?

    Il est clair que nous préférerions que l’industrie européenne de la défense produise les munitions dont nous avons besoin. Parce que nous avons besoin d’une industrie de défense européenne. Nous avons besoin de la capacité de produire par nous-mêmes, et nous n’avons pas assez de capacité car nous étions habitués à vivre en paix et la guerre n’était pas dans notre imagination. Mais aujourd’hui, dans notre structure industrielle, l’industrie de la défense doit se développer davantage. Et certainement, nous demanderons à nos firmes de produire et nos firmes produiront si nous leur donnons un horizon clair sur le niveau de la demande – comme tout autre producteur. Si je demande à quelqu’un de produire plus de tomates, il me dira combien et pour combien de temps. Eh bien, combien et combien de temps sont les questions auxquelles nous devons donner des réponses. Donc, priorité à l’industrie, certainement.

    Certains États membres ont été très clairs à ce sujet : « nous voulons que l’argent européen soit utilisé pour créer des emplois dans l’industrie européenne de la défense ». Nous sommes d’accord là-dessus et nous essaierons de le faire autant que possible. Mais si demain, les États membres fournissent des munitions à l’Ukraine, en prenant ces munitions dans leurs stocks, je ne vais pas demander « où les avez-vous achetées ? » Je ne vais pas lui demander « où l’as-tu acheté ? Mais pour le deuxième pilier, la deuxième piste, quand on va sur le marché et qu’on demande aux firmes de produire, on s’adresse aux 15 firmes européennes qui pourraient le faire. Nous n’avons pas besoin d’aller chercher ailleurs.

    Et regardez, à propos du Nord Stream II, ce sont des choses sérieuses, des choses très sérieuses. Tout d’abord, n’ayez jamais peur de la vérité. Je n’ai pas peur de la vérité. N’importe quelle vérité. Mais nous parlons – pour le moment – de spéculations. Des enquêtes sur les circonstances exactes sont toujours en cours en Suède – vous pouvez peut-être en dire quelque chose, cher ministre – au Danemark et en Allemagne. Et soyons sérieux : tant que les enquêtes sont en cours, nous ne pouvons pas tirer de conclusions définitives. Que puis-je dire ? Je dois attendre d’avoir une compréhension claire de ce qui s’est passé. Y a-t-il eu un sabotage du gazoduc Nord Stream ? Oui, il y en a eu, c’est clair. Cela signifie une chose. Nous devons être beaucoup plus vigilants sur la résilience de nos infrastructures critiques, car ce qui s’est passé avec le Nord Stream II peut arriver demain avec un câble de fibre optique ou un câble électrique alimentant en électricité un pays à un autre sous la mer. Et nous avons déjà pris des mesures rapides pour accélérer les travaux et protéger nos infrastructures critiques, la résilience sur les domaines prioritaires, et pour donner une réponse, une réponse aux menaces internationales par la coopération internationale, en particulier avec l’OTAN.

    Mais à propos de ce qui s’est passé avec Nord Stream II, je ne sais pas. Et tant que ceux qui pourraient le savoir, à savoir les autorités suédoises, danoises et allemandes, [n’ont pas terminé leur enquête], je ne prendrai aucune position.

    Lien vers la vidéo :  https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-238153

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    #UE #Europe #Suède #Défense #Ukraine #Russie

  • La Suède extrade vers la Turquie un homme accusé de liens avec le terrorisme

    La Suède extrade vers la Turquie un homme accusé de liens avec le terrorisme

    Tags : Turquie, Suède, OTAN, PKK, Finlande,

    Les autorités turques ont arrêté et emprisonné samedi à Istanbul un membre condamné d’un groupe militant illégal qui a été extradé de Suède où il s’était enfui, a annoncé l’agence de presse publique turque.

    Cette décision intervient alors que la Turquie continue de bloquer les demandes de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN pour que les deux pays nordiques acceptent d’extrader des terroristes présumés vers la Turquie. Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré cette semaine que des progrès avaient été réalisés mais que des « étapes concrètes » étaient encore nécessaires pour obtenir l’approbation de la Turquie.

    L’agence de presse Anadolu a identifié l’homme comme étant Mahmut Tat, qui a été reconnu coupable d’appartenance à une organisation terroriste armée en 2015 et condamné à plus de six ans de prison. La Suède a confirmé l’expulsion mais n’a pas donné le nom de la personne concernée.

    « Il s’agit d’un cas d’expulsion où une personne a vu sa demande d’asile rejetée », a déclaré la ministre suédoise des migrations, Maria Malmer Stenergard, à la chaîne publique suédoise SVT.

    Anadolu a déclaré que Tat avait été transporté par avion de Stockholm à Istanbul dans la nuit, répondant à la demande d’extradition de la Turquie. SVT a déclaré que l’homme s’était enfui en Suède suite à sa condamnation et vivait dans l’ouest du pays où il travaillait dans l’industrie de la restauration.

    Tat a été accusé d’appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, qui mène depuis des décennies une lutte pour l’indépendance. Le groupe est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne.

    #Turquie #PKK #Suèce #OTAN

  • Deux Suédois accusés d’espionnage pour le compte de la Russie sont jugés

    Deux Suédois accusés d’espionnage pour le compte de la Russie sont jugés

    Tags : Russie, Suède, espionnage,

    STOCKHOLM (AP) – Un procès s’est ouvert vendredi en Suède pour deux frères suédois d’origine iranienne accusés d’espionnage pour la Russie et son service de renseignement militaire GRU pendant une décennie.

    Peyman Kia, 42 ans, et Payam Kia, 35 ans, ont comparu devant le tribunal de district de Stockholm pour faire face à des accusations d’avoir travaillé conjointement pour transmettre des informations à la Russie entre le 28 septembre 2011 et le 20 septembre 2021.

    Entre 2014 et 2015, Peyman Kia a travaillé pour l’agence suédoise de renseignement intérieur mais aussi pour les forces armées du pays. Les procureurs suédois allèguent que les données qu’ils ont fournies aux Russes provenaient de plusieurs autorités au sein du service suédois de sécurité et de renseignement, connu sous son acronyme SAPO.

    Les médias suédois ont rapporté que Peyman Kia travaillait pour l’agence de renseignement de défense étrangère des forces armées, connue en Suède sous son acronyme MUST, et travaillait avec une unité top secrète au sein de l’agence qui s’occupait des espions suédois à l’étranger.

    L’expert en renseignement Joakim von Braun a déclaré à la chaîne de télévision suédoise SVT que même si de nombreux détails restent inconnus, il semble que ce soit l’un des cas d’espionnage les plus dommageables de l’histoire de la Suède car les hommes ont compilé une liste de tous les employés de SAPO.

    « Cela seul est un gros problème parce que les renseignements russes se concentrent sur les sources humaines », a déclaré von Braun.

    « Le matériel est le matériel le plus secret disponible », a déclaré le procureur Mats Ljungqvist au tribunal. « Il s’agit d’un procès inhabituel dans la mesure où un cas similaire ne s’est pas présenté en Suède depuis plus de 20 ans. »

    L’un des plus grands scandales d’espionnage en Suède a eu lieu pendant la guerre froide lorsque Stig Bergling, un agent de sécurité suédois qui travaillait à la fois pour SAPO et les forces armées, a vendu des secrets à l’Union soviétique. Il a été condamné en 1979 à la réclusion à perpétuité pour des accusations similaires et s’est ensuite évadé alors qu’il purgeait sa peine, est retourné volontairement en Suède en 1994. Il est décédé dans son pays natal en janvier 2015.

    Peyman Kia a été arrêté en septembre 2021 et son frère en novembre 2021. Tous deux ont nié tout acte répréhensible, ont déclaré leurs avocats à la cour.

    Payam Kia, 35 ans, a aidé son frère et « a démonté et cassé un disque dur qui a ensuite été retrouvé dans une poubelle » lorsque son frère a été arrêté, selon l’acte d’accusation obtenu par l’Associated Press.

    Les citoyens suédois naturalisés risquent des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité s’ils sont reconnus coupables.

    Dans une affaire distincte et sans rapport, les autorités suédoises ont libéré jeudi l’une des deux personnes arrêtées cette semaine, soupçonnée d’espionnage contre la Suède et une autre puissance étrangère non identifiée.

    L’individu libéré reste un suspect et les autorités n’ont pas expliqué pourquoi l’autre personne a été maintenue en détention.

    Les deux hommes ont été arrêtés mardi lors d’une opération menée avant l’aube dans la région de Stockholm. Les autorités ont donné peu de détails sur l’affaire, mais les médias suédois ont cité des témoins qui ont décrit la police d’élite descendant en rappel de deux hélicoptères Black Hawk pour les arrêter.

    Selon des informations suédoises, les deux sont un couple et sont tous deux des Russes arrivés en Suède à la fin des années 1990. L’AP n’a pas pu confirmer ces informations de manière indépendante.

    AP

    #Suède #Russie #Espionnage

  • Entre le marteau russe et l’enclume turque

    Entre le marteau russe et l’enclume turque

    Russie, Turquie, Ukraine, OTAN, Finlande, Suède,

    Jusqu’à encore récemment, lorsque les Etats-Unis apportaient leur soutien à un pays en butte à une difficulté quelconque, que celle-ci soit grande ou petite, ce pays pouvait estimer être tiré d’affaire, quand bien même il devrait attendre un peu avant de voir son ciel se dégager à nouveau. Ainsi de la Finlande et de la Suède, dont les principaux dirigeants ont été invités à la Maison-Blanche jeudi dernier exprès pour recevoir de ce puissant d’entre les puissants qu’est Joe Biden l’assurance qu’elles seront bientôt membres à part entière de « la plus grande alliance militaire de l’histoire », comme les Américains se plaisent depuis quelque temps à parler de l’Otan, et que par suite rien ni personne ne pourra faire qu’elles n’y soient pas au bout d’un délai tout à fait dans les normes. Voilà qui devrait calmer leurs craintes, elles qui se voient prises entre le marteau russe et l’enclume turque, le premier qui menace de s’abattre et la seconde qui s’intercale pour leur barrer l’entrée de l’Otan, le seul endroit au monde où elles pourraient se mettre à l’abri de l’orage venant d’Ukraine.

    Dans le principe que vaut une opposition turque quand on dispose déjà du consentement américain, sans même parler de celui des autres membres de l’organisation? Rien. A plus forte raison quand il s’agit d’une question interne à l’Otan, une création américaine de tout temps sous commandement américain. Dans une alliance militaire seule la parole du chef devrait compter. Si au sein même de l’Otan l’avis des Etats-Unis n’est pas prépondérant, s’il peut être contrebalancé par celui de la Turquie, ou par celui de tout autre mauvais coucheur, s’agit-il encore de l’Otan ?

    Avant même que la Turquie leur fasse savoir qu’elle se servirait de son doit de veto contre elles, la Suède et la Turquie se croyaient en grand danger d’être attaquées entre le moment où elles cessaient d’être neutres et celui où elles rejoignaient l’Otan. Plus court serait ce temps de passage, moins nombreuses seraient les occasions pour la Russie de s’en prendre à elles. Et puis voilà que c’est de l’intérieur même de l’Otan que surgit le péril, que pointe la bouche de canon prête à cracher son feu de barrage dans leur direction. Elles se hâtaient de passer de la neutralité à l’alignement, tout entières tendues vers la porte de salut, et voilà que quelqu’un se profile dans son embrasure qui de loin leur fait signe de rebrousser chemin. S’en retourner, soit, mais où ? A leur position de neutralité d’avant ? Mais cela n’est plus possible, car elles ont pris soin de signifier à la Russie qu’elles dénonçaient le pacte de non-agression passé avec elle, qu’elle peut à partir de maintenant les compter au nombre des pays hostiles à son endroit.

    Si ce n’est pas là à proprement parler une déclaration de guerre, c’est en tout cas loin d’être un geste d’amitié. Leur situation risque même de s’empirer si la guerre en Ukraine est perdue par l’Otan, comme d’ailleurs cela tend à se préciser. A moins qu’elles ne donnent satisfaction à la Turquie sur toutes ses demandes d’extradition de membres du PKK et de partisans de Fethullah Gülen, celle-ci ne se laisserait probablement pas dissuader d’user de son droit de veto contre leur admission dans la maison du salut. Les Etats-Unis eux-mêmes n’y pourraient rien, sauf si eux-mêmes livraient Gülen à la Turquie, ou alors revenaient sur leur refus de lui vendre des F-35. Dans tous les cas, le prix à payer serait plus qu’exorbitant, humiliant.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 20 mai 2022

    #Russie #OTAN #EtatsUnis #Finlande #Suède #Turquie

  • Le cas apparemment désespéré de la Suède et de la Finlande

    Le cas apparemment désespéré de la Suède et de la Finlande

    Suède, Finlande, OTAN, Russie, Ukraine, Etats-Unis,

    Les dirigeants des deux pays européens candidats à l’entrée dans l’Otan par ces temps de guerre, la Première ministre de Suède Magdalena Andersson et le président de Finlande Sauli Niiniströ, devront se trouver aujourd’hui à la Maison-Blanche pour obtenir de Joe Biden l’assurance que malgré l’opposition réitérée de la Turquie, leurs pays seront reçus bien et à «bras ouverts» dans l’Otan, pour reprendre une expression qu’ils n’ont pas peu entendue ces derniers jours. Le moment est d’une importance capitale pour leurs deux pays qui parce qu’ils ont rompu avec la politique de neutralité, suivie par eux depuis si longtemps qu’elle a semblé faire partie de leur ADN, se sentent aujourd’hui à découvert, exposés de leur propre initiative à connaître un sort similaire à celui de l’Ukraine. Ils pensaient qu’ils couraient le danger d’être attaqués même en l’absence de la moindre opposition interne à l’Otan, et cela du seul fait qu’il est d’usage que leur demande d’intégration soit examinée avant d’être approuvée.

    Dans l’intervalle en effet, ils se trouveraient dans quelque chose ressemblant à une zone de non-droit international, dépourvus de toute garantie et de toute protection, aussi bien de celles que confère le statut de neutralité, dont ils se sont librement dépouillés, que de celle qu’accorde l’Article 5 de la charte de l’Otan, dont par la force des choses ils ne sont pas encore membres.

    Ils avaient calculé que cette période de tous les dangers prendrait place entre le moment du dépôt officiel de la demande d’intégration et celui où elle est acceptée solennellement, forcément à l’issue d’un sommet de l’Otan, le prochain étant prévu en juin prochain à Madrid. Il leur fallait déjà prendre un risque énorme indépendamment de tout contretemps par définition imprévisible. Or voilà que la Turquie leur signifie qu’elle opposerait son veto à leur entrée, quoi qu’ils fassent pour la convaincre de les laisser passer.

    Lors d’un point de presse tenu en présence du président algérien, en visite à Ankara, Recep Tayyip Erdogan a eu à leur égard des mots peu faits pour les rassurer sur son intention : vous voulez nous rendre visite, grand bien vous fasse, mais si c’est pour nous convaincre de vous céder le passage, je vous conseille de ne pas même vous donner cette peine. Et il a ajouté : avec vous dans l’Otan, c’est comme si celle-ci devenait un nid de terroristes. Evidemment, ce ne sont pas les Suédois et les Finlandais qui sont en l’occurrence les terroristes, mais du point de vue d’Erdogan les Kurdes du PKK et les partisans de Fethullah Gülen qu’ils abritent chez eux, et dont ils ont toujours refusé l’extradition.

    Au vu d’arguments aussi radicaux de la part des Turcs, à l’appui de leur refus annoncé de l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, l’affaire semble entendue. On voit mal comment leurs auteurs pourraient se laisser fléchir après les avoir assénés. C’est pourtant pour rassurer les Suédois et les Finlandais que le président américain a invité à la Maison-Blanche leurs dirigeants. L’idée vient tout naturellement à l’esprit qu’il doit disposer des moyens à même de faire revenir Erdogan à de meilleurs sentiments. Il se pourrait bien toutefois qu’il soit en train tout simplement de prendre ses désirs pour des réalités. A moins qu’il soit disposé à user de son influence pour faire en sorte que les demandes du pouvoir turc se rapportant à ses opposants soient satisfaites, sinon toutes du moins pour les plus importantes d’entre elles. Qu’il soit lui-même prêt à livrer Gülen, la bête noire d’Erdogan.

    A ce prix, la Turquie voudrait sans doute lever son opposition. Mais à moins que cela, probablement non.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 18 mai 2022

    #Finlance #Suède #OTAN #EtatsUnis #Turquie #Gülan #Russie #Ukraine

  • Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande, Suède, OTAN, Turquie, Russie, Ukraine,

    Résumé
    -Demande déposée au siège de l’OTAN
    -Un mouvement qui redessine la carte géopolitique de l’Europe.
    -Non-alignés pendant des décennies, la guerre en Ukraine a provoqué un bouleversement de leur politique.


    Les pays cherchent à résoudre les objections de la Turquie aux candidatures à l’OTAN.
    BRUXELLES, 18 mai (Reuters) – La Finlande et la Suède ont déposé mercredi au siège de l’OTAN leur demande officielle d’adhésion à l’Alliance, une décision motivée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais la Turquie s’oppose à un processus d’adhésion qui ne devrait prendre que quelques semaines.

    Neutres tout au long de la guerre froide, la décision de la Suède et de la Finlande d’adhérer à l’OTAN est l’un des changements les plus importants de l’architecture de sécurité de l’Europe depuis des décennies, reflétant un changement radical de l’opinion publique dans la région nordique depuis l’invasion de la Russie le 24 février.

    « Il s’agit d’un moment historique que nous devons saisir », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une brève cérémonie au cours de laquelle les ambassadeurs de Suède et de Finlande auprès de l’Alliance ont remis leurs lettres de candidature, chacune dans une enveloppe blanche ornée du drapeau national.

    « J’accueille chaleureusement les demandes d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède. Vous êtes nos partenaires les plus proches, et votre adhésion à l’OTAN renforcera notre sécurité commune », a déclaré M. Stoltenberg. L’alliance considère que l’adhésion de la Finlande et de la Suède la renforcerait considérablement en mer Baltique.

    Les candidatures ayant été officiellement déposées, les pays nordiques et leurs nombreux partisans doivent maintenant faire face à des mois incertains au cours desquels toute résistance à leur candidature doit être surmontée, les 30 membres de l’OTAN devant approuver l’élargissement.

    La ratification par tous les parlements alliés pourrait prendre jusqu’à un an, selon les diplomates.

    Ces derniers jours, la Turquie a surpris ses alliés en émettant des réserves quant à l’adhésion de la Finlande et de la Suède, affirmant que ces deux pays abritent des individus liés à des groupes qu’elle considère comme terroristes et s’en prenant aux embargos sur les exportations d’armes qui lui ont été imposés après son incursion en Syrie en 2019.

    Stoltenberg a déclaré mercredi qu’il pensait que les problèmes pouvaient être résolus.

    « Nous sommes déterminés à travailler sur toutes les questions et à parvenir à des conclusions rapides », a déclaré Stoltenberg, notant le soutien solide de tous les autres alliés.

    Soucieux de faire avancer le processus d’adhésion, le ministre suédois de la défense s’est déjà rendu à Washington et sera suivi par le Premier ministre suédois Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinisto dans le courant de la semaine. en savoir plus

    Les pays espèrent que la ratification rapide de l’accord par les États-Unis, première puissance de l’alliance, contribuera à leur faciliter le chemin vers l’adhésion, la Maison Blanche s’étant déclarée convaincue que tout obstacle pourra être surmonté.

    La décision de chercher une place sous le parapluie de l’OTAN représente un revers pour Moscou, la guerre en Ukraine ayant déclenché le type même d’élargissement de l’alliance aux frontières de la Russie qu’elle a pris les armes pour empêcher.

    Jusqu’à présent, la réponse de Moscou a été étonnamment modérée, puisqu’elle avait précédemment mis en garde contre des mesures de nature « militaro-technique » et indiqué qu’elle pourrait déployer des armes nucléaires dans son exclave européenne de Kaliningrad si les pays adhéraient à l’Alliance.

    Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ne constituait pas une menace pour la Russie, mais il a averti que Moscou réagirait si l’alliance occidentale renforçait l’infrastructure militaire dans les nouveaux membres nordiques.

    Par Robin Emmott et Marine Strauss

    Reuters, 18 mai 2022

    #OTAN #Finlande #Suède #Russie #Ukraine

  • D’autres chats à fouetter

    Ukraine, Russie, OTAN, Finlande, Suède, Union Européenne, UE,

    La discrète Finlande a décidé d’intégrer l’OTAN. La sage Suède se dit prête à la rejoindre. Du coup, avec l’énorme coulée de lave née en Ukraine, l’Europe nordique est en passe de perdre sa sérénité légendaire et de fatidiques turbulences risquent d’embraser le monde entier.

    Sans doute, ne faudrait-il plus s’arrêter aux justifications et aux arguments que chacun pourrait avancer et fixer plutôt l’attention sur la permanente culture de l’animosité que les hommes développent comme première nature et continuer à nourrir les conflits alors que l’humanité a d’autres chats à fouetter. Elle fait face, de plus en plus, aux catastrophes naturelles et elle doit plus que jamais s’armer de patience et de courage pour nouer définitivement avec la pitance qui se fait outrageusement désirer aux quatre coins de la terre. Pauvre ou nanti, nul n’échappe plus à la grande difficulté de survie.

    Forts d’un grand espoir, l’ensemble des peuples étaient heureux à la fin de la Deuxième Guerre mondiale de voir revenir la paix et la sagesse nécessaires au recouvrement de la maturité à laquelle le monde était censé voué. Mais on s’est rendu compte au fil du temps que la malédiction ne s’était pas estompée et que la folie des hommes s’est perpétuée. Ne changeant que leurs natures, les conflits se sont multipliés. La misère et ses famines se sont élargies et l’Eden tant espéré n’était que chimère et une fausse vue de l’esprit.

    En quoi donc finalement est utile cette lutte perfide des idéologies contraires, ces batailles de vérités surfaites, grosses humeurs, clamant avec hypocrisie les aléatoires et contraires sens accordés à la liberté de l’homme ? Le pragmatisme des quidams du monde où qu’ils soient, n’ont de préoccupations premières que le souci du pain et de la santé. Ils n’ont cure des communismes chantés à toutes les modes ni des démocraties peintes de toutes les couleurs.

    Avant d’être dans les esprits de ceux qui régentent les gouvernances, le monde libre est d’abord et avant tout dans les cœurs des gouvernés.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 17 mai 2022

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    #Ukraine #Russie #OTAN #Suède #Finlande #Europe #UE

  • La Turquie contre l’adhésion de Suède et  Finlande à l’OTAN

    La Turquie contre l’adhésion de Suède et Finlande à l’OTAN

    #Turquie #OTAN #Erdogan #Suède #Finlande #Ukraine #Russie

    Le président Recep Tayyip Erdoğan a réitéré lundi les objections de la Turquie et a déclaré que le pays n’approuverait pas l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, car il les a critiquées pour ne pas avoir pris une position claire contre les organisations terroristes.

    Les remarques d’Erdoğan sont intervenues après que les pays nordiques ont officiellement annoncé leur intention de demander leur adhésion à l’alliance militaire après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La Turquie a déclaré la semaine dernière qu’elle ne verrait pas leurs candidatures de manière positive , citant principalement leur historique de soutien aux organisations terroristes, notamment le PKK et son aile syrienne, les YPG.

    Toute demande d’adhésion doit être approuvée à l’unanimité par les 30 membres de l’OTAN.

    « Aucun de ces pays n’a une attitude claire et ouverte envers les organisations terroristes », a déclaré Erdoğan lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune dans la capitale Ankara. « Comment pouvons-nous leur faire confiance ? »

    « Tout d’abord, nous ne pouvons pas dire ‘oui’ à ceux qui imposent des sanctions à la Turquie, à l’adhésion à l’OTAN qui est une organisation de sécurité », a-t-il noté.

    La Suède et la Finlande avaient imposé des embargos sur les exportations d’armes à la Turquie après son opération militaire visant à dégager le nord de la Syrie à l’est de l’Euphrate des YPG en 2019.

    Erdoğan a décrit la Suède comme un « centre d’incubation d’organisations terroristes », affirmant que certains membres de son parlement soutenaient le PKK, désigné comme organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne.

    La Première ministre Magdalena Andersson a déclaré lundi que le gouvernement suédois avait officiellement décidé de demander son adhésion à l’OTAN, un jour après que le président finlandais Sauli Niinisto a confirmé qu’Helsinki demanderait également son adhésion.

    La Suède a signé mardi une demande officielle d’adhésion à l’OTAN, un jour après que le pays a annoncé qu’il demanderait l’adhésion à l’alliance militaire de 30 membres. En Finlande voisine, les législateurs devraient plus tard dans la journée approuver officiellement la décision des dirigeants finlandais de se joindre également.

    Le ministère suédois des Affaires étrangères a déclaré plus tôt lundi que de hauts représentants de la Suède et de la Finlande prévoyaient de se rendre en Turquie pour des entretiens afin de répondre aux préoccupations d’Ankara.

    Cependant, Erdoğan a déclaré qu’ils « ne devraient pas prendre la peine » de venir s’ils espèrent convaincre Ankara d’assouplir ses objections à leur adhésion.

    « Ils disent qu’ils viendront en Turquie lundi. Vont-ils nous convaincre ? Excusez-moi mais ils ne doivent pas se fatiguer », a-t-il noté.

    Erdoğan a déclaré que l’OTAN deviendrait « un endroit où les représentants des organisations terroristes sont concentrés » si les deux pays se joignaient.

    Le président a déclaré que la Suède et la Finlande refusaient d’extrader des personnes liées au PKK et au groupe terroriste güleniste (FETÖ), le groupe terroriste à l’origine du coup d’État défait de 2016 en Turquie.

    Le ministère de la Justice a déclaré lundi que les deux pays n’avaient pas approuvé la demande de la Turquie d’extradition de 33 personnes liées au PKK et au FETÖ.

    La Turquie a déclaré qu’elle souhaitait que les pays nordiques cessent leur soutien aux groupes terroristes présents sur leur territoire et lèvent les interdictions de vente de certaines armes à la Turquie.

    La Turquie étant un membre apprécié de l’OTAN, toute préoccupation en matière de sécurité doit être résolue, a également déclaré lundi le chef de l’OTAN après avoir discuté avec le haut diplomate turc des candidatures à l’adhésion de la Suède et de la Finlande.

    « J’ai parlé avec le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu des décisions de nos partenaires les plus proches, la Finlande et la Suède, de demander l’adhésion à l’OTAN. La Turquie est un allié précieux et tout problème de sécurité doit être résolu », a déclaré le secrétaire général Jens Stoltenberg sur Twitter après un appel téléphonique. avec Çavuşoğlu.

    « Nous devons être solidaires en ce moment historique », a-t-il ajouté.

    L’adhésion potentielle de la Suède et de la Finlande à l’OTAN « renforcerait » l’Union européenne, a également déclaré mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles.

    L’adhésion des deux pays nordiques à l’alliance militaire occidentale augmenterait également la « capacité de réaction » de l’UE aux menaces le long de sa frontière, a déclaré Borell en arrivant à la réunion.

    Selon Borrell, l’élargissement potentiel de l’OTAN est « le contraire de ce que Poutine était prêt à réaliser » en envahissant l’Ukraine alors que le président russe Vladimir Poutine « essayait d’arrêter le développement de l’OTAN [le long] des frontières de la Russie ».

    Borrell a ajouté qu’il « espère que l’OTAN sera en mesure de surmonter » les objections de la Turquie à la candidature de la Finlande et de la Suède.

    Le porte-parole présidentiel Ibrahim Kalın a déclaré samedi que la Turquie n’avait pas fermé la porte à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, mais souhaitait des négociations et une répression de ce qu’elle considère comme des activités terroristes.

    Le ministre des Affaires étrangères Çavuşoğlu a déclaré dimanche que les discussions avec ses homologues suédois et finlandais à Berlin avaient été utiles. Les deux pays avaient fait des suggestions pour répondre aux inquiétudes d’Ankara, que la Turquie considérerait, alors qu’il avait fourni la preuve que des terroristes étaient présents sur leur territoire, a-t-il dit.

    Il a notamment pointé du doigt la Suède, affirmant que le PKK avait tenu des réunions à Stockholm ce week-end.

    Néanmoins, il a déclaré que la Turquie ne s’opposait pas à la politique de l’alliance d’être ouverte à tous les pays européens qui souhaitent postuler.

    L’invasion de l’Ukraine par Moscou le 24 février a fait basculer l’opinion politique et publique en Finlande et en Suède voisine en faveur de l’adhésion à l’OTAN comme moyen de dissuasion contre l’agression russe.

    La Suède et la Finlande étaient toutes deux neutres tout au long de la guerre froide, et leur décision de rejoindre l’OTAN serait l’un des plus grands changements apportés à l’architecture de sécurité européenne depuis des décennies, reflétant un changement radical de l’opinion publique dans la région nordique depuis que la Russie a envahi son voisin l’Ukraine en février.

    Moscou a réagi à la perspective de l’adhésion des États nordiques à l’OTAN en menaçant de représailles, y compris des «mesures militaro-techniques» non spécifiées.

    Daily Sabah, 16 mai 2022

  • OTAN-Russie : A quels scénarios s’attendre ?

    OTAN-Russie : A quels scénarios s’attendre ?

    OTAN-Russie : A quels scénarios s’attendre ? – Ukraine, Finlande, Suède, Turquie,

    Les discussions, assez avancées, à propos de l’adhésion de la Finlande et la Suède à l’Otan reflètent-elles vraiment un échec de Poutine et une consolation, aussi maigre soit-elle, pour les Occidentaux ? L’opération militaire engagée par la Russie en Ukraine a complètement bouleversé l’Europe, et le monde, changeant profondément les opinions des populations de pays voisins directs de la Russie, particulièrement les pays nordiques. La Finlande, qui partage avec la Russie une longue frontière de 1 340 kilomètres, semble plus que jamais pressée de conclure son adhésion à l’Otan depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Avant le 24 février, à peine 20 % des finlandais souhaitaient une adhésion à l’Otan, et après cette date, ils sont plus de 65 % de voix favorables à cette adhésion.

    Selon les informations en circulation, les autorités finlandaises ont entamé les démarches de l’adhésion de leur pays à l’Otan en mars dernier, en se rendant aux Etats-Unis où les discussions à ce sujet ont été sérieusement engagées à la Maison Blanche. On voit bien que ce dossier n’a pas été ouvert hier, mais sa médiatisation outrancière, elle, ne remonte qu’à ces trois derniers jours. Pourquoi maintenant ? Cherche-t-on à perturber la concentration des Russes sur le front ukrainien ?

    L’insécurité ambiante et la peur de voir un jour la Russie se tourner contre eux, a poussé les gouvernements finlandais et suédois à faire ce choix, qui n’était pas à l’ordre depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. L’attaque militaire russe contre l’Ukraine a-t-elle fait sauter la vieille neutralité finlandaise ? A vrai dire, la neutralité de ces deux pays a pris fin en 1995, à la suite de leur adhésion à l’Union européenne et la ratification dans ce sillage des clauses de sécurité du traité de l’UE. Et si la Finlande et la Suède sont assurées de bénéficier de ces clauses de sécurité liant les pays de l’UE, soit une défense commune et solidaire en cas de menace militaire contre l’un des pays membres, pourquoi alors a-t-on besoin du parapluie de l’Otan ? Peut être à cause du fait que l’Europe n’a pas encore bien mis en place cette stratégie de défense commune, et c’est pour cette raison que les autres membres de l’UE sont presque tous membres de l’Otan, sauf Malte, Chypre, l’Autriche et l’Irlande, et bénéficient de la garantie de défense du traité de l’Otan. Deux pays en quête de protection, poussés par la Russie dans le giron de l’Otan dans le sillage de son ‘opération militaire spéciale’ en Ukraine ? Bien évidemment que cette adhésion dérangerait la Russie, qui a déployé ses troupes militaires en Ukraine pour prévenir, précisément, l’extension de l’Otan à ses frontières. Est-ce à dire, les mêmes causes produisant les mêmes effets, que la Russie va agir de la même façon avec ces deux nordiques ?

    De toute évidence, la Finlande et la Suède ne sont pas l’Ukraine, qui est la deuxième république fédérée de l’ex-URSS par sa population. La symbolique, en sus de l’importance géostratégique de cette région, ne sont plus à souligner pour la Russie. La situation reste toutefois ouverte à tous les scénarios. En attendant l’officialisation de la demande d’adhésion de la Finlande et la Suède à l’Alliance atlantique, la Turquie (membre de l’Otan depuis 1952) vient jouer le trouble-fête, affichant son opposition à ce projet (un seul membre de l’Otan peut bloquer toute demande d’adhésion), accusant ces deux pays d’être des «maisons d’hôte pour organisations terroristes».

    Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 15 mai 2022

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    #OTAN #Russie #Ukraine #Finlande #Suède


  • La géopolitique sera basculée par le conflit ukrainien

    La géopolitique sera basculée par le conflit ukrainien – Zhou Bo, Russie, Europe, OTAN, Suède, Finlande,

    Cet avertissement a été lancé par le colonel chinois Zhou Bo. Il a ajouté que plus l’adhésion à l’OTAN devient populaire, plus l’Europe sera incertaine.

    Un responsable militaire chinois a prédit que la guerre en Ukraine accélérerait le changement géopolitique de l’Ouest à l’Est, selon The Economist .

    Zhou Bo, ancien chef du Centre pour la coopération en matière de sécurité internationale au ministère chinois de la Défense, a ajouté : « Lorsque la Finlande rejoindra l’OTAN, les forces de la coalition pourraient apparaître à proximité immédiate et à proximité de Saint-Pétersbourg, en Russie ».

    « Le Kremlin avait mis en garde contre les conséquences de l’adhésion de nouveaux membres à l’OTAN et a appelé l’alliance à prendre au sérieux la position de la Russie sur cette question, et le Kremlin a également averti qu’une telle mesure mettrait fin au statut de centrale nucléaire en mer Baltique,  » a déclaré le fonctionnaire.

    Il a ajouté : « Il est ironique que plus l’OTAN devient populaire, moins l’Europe devient sûre. Si la principale crainte de l’OTAN est le lancement d’armes nucléaires tactiques russes, pourquoi l’OTAN harcèle-t-elle inlassablement la Russie ?

    Il a souligné que la sécurité en Europe, qui appartient désormais au passé, ne peut être assurée que par la coopération avec la Russie.

    La Suède et la Finlande ont récemment déclaré qu’elles pourraient abandonner leur neutralité de longue date et rejoindre l’OTAN à propos du conflit en Ukraine.

    De son côté, le Kremlin a qualifié l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN de menace existentielle pour le pays.

    Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a annoncé la nécessité de se préparer aux mouvements de l’alliance dans le contexte des tentatives d’étendre sa présence près des frontières russes.

    Almayadeen, 12 mai 2022

    #Europe #OTAN #Russie #Ukraine #Suède #Finlande