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  • Amnesty : Agressions contre des militantes sahraouies

    Amnesty : Agressions contre des militantes sahraouies

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    AMNESTY INTERNATIONAL DÉCLARATION PUBLIQUE

    27 mai 2022 MDE 29/5648/2022

    LES AUTORITES MAROCAINES AGRESSENT DES MILITANTES SAHRAOUIES

    Les 15 et 16 avril 2022, les autorités marocaines ont frappé et blessé au moins cinq femmes ayant participé à des manifestations pacifiques et témoigné leur soutien à Sultana Khaya, une militante sahraouie de renom, qui se trouve dans les faits en résidence surveillée depuis novembre 2020 pour son action en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental.

    Des policiers et des agents des forces de sécurité marocains vêtus en civil ont donné des coups de poing, de pied et de bâton aux militantes sahraouies Zeinab Babi, Embarka Al Hafidhi, Fatima al Hafidhi, Oum Al Moumin Al Kharashi et Nasrathum (Hajatna) Babi durant le week-end du 15 avril à Boujdour, une ville du Sahara occidental. Lors de ces agressions distinctes, des groupes d’au moins quatre membres des forces de sécurité s’en sont pris à ces femmes devant chez elles, dans le but de les empêcher de se joindre à Sultana Khaya à l’occasion de manifestations pacifiques organisées sur le toit de son domicile afin de revendiquer l’autodétermination du Sahara occidental, ont-elles dit à Amnesty International.

    Par ailleurs, le 16 avril au moins sept membres des forces de sécurité ont insulté trois de ces femmes et ont infligé des agressions sexuelles à deux d’entre elles. Des représentants de l’État ont déchiré les habits de Zeinab Babi et d’Embarka Al Hafidhi, et ont touché Embarka à l’aine. Les autorités ont menacé Nasrathum Babi de nouvelles violences, et menacé Embarka Al Hafidhi de mort si elle essayait encore de rendre visite à Sultana Khaya.

    Ces cinq femmes ont été gravement blessées et ont peur de sortir de chez elles. Lorsqu’elles ont parlé à Amnesty International, la plupart d’entre elles ont déclaré qu’elles n’avaient pas appelé d’ambulance, en s’appuyant sur le fait que lors d’affaires précédentes aucune ambulance n’est venue quand elles ont appelé les secours. Quand la famille de Zeinab Babi a appelé une ambulance le 16 avril, les forces de sécurité postées devant sa maison lui ont fait rebrousser chemin, et ses proches ont dû la conduire à l’hôpital de Boujdour. Des médecins des hôpitaux de Boujdour et de Laayoune ont soigné les blessures causées par les coups qu’elle avait reçus, notamment plusieurs fractures à la main gauche. Amnesty International a examiné des vidéos et des photos des blessures et hématomes présentés par ces femmes, qui correspondent à leurs descriptions de ces événements.

    Présidente d’une organisation appelée Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles, Sultana Khaya est connue pour militer haut et fort, de façon pacifique, afin d’obtenir que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soit respecté. Elle est également membre de l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM). Les autorités marocaines maintiennent dans les faits Sultana et sa famille en résidence surveillée depuis novembre 2020 ; durant cette période, les autorités ont soumis ces personnes à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, et ont empêché quiconque de s’approcher de la maison jusqu’à la mi-avril 2022. En mai 2021, des membres des forces de sécurité ont effectué une descente au domicile de Sultana Khaya, l’ont agressée, ont tenté de la violer, et ont violé sa sœur1 . Les forces de sécurité ont aussi arrêté et torturé trois militants qui se trouvaient sur place pour apporter leur soutien à Sultana Khaya et à sa famille. En novembre 2021, des membres des forces marocaines de sécurité se sont introduits chez Sultana Khaya, l’ont violée et ont agressé sexuellement ses deux sœurs et ont agressé sa mère âgée de 80 ans2 .

    Le 16 mars 2022, quatre bénévoles américains sont parvenus à rendre visite à Sultana Khaya dans le cadre d’une mission menée par plusieurs organisations caritatives œuvrant en faveur des droits humains et de la paix dans le monde, notamment le Human Rights Action Center (HRAC), Non-Violence International, Karama Sahara et Solidarity 20203 . Le but de leur mission était de témoigner leur solidarité à la famille Khaya, de réclamer la fin de leur assignation à domicile et des mauvais traitements qui leur sont infligés, et de demander que des organisations internationales de défense des droits humains soient autorisées à leur rendre visite. Depuis leur arrivée, des militant·e·s organisent des actions de protestation pacifique quotidiennes sur le toit de Sultana Khaya, durant lesquelles ils agitent des drapeaux sahraouis et scandent des slogans. Au cours du premier mois ayant suivi cette arrivée, les forces de sécurité ont restreint leur présence devant le domicile de Sultana Khaya, et des militant·e·s sahraouis, des ami·e·s et des parent·e·s ont pu se rassembler sur le toit de Sultana pour y mener des actions non violentes. Depuis le 16 avril, cependant, les restrictions et les menaces visant ceux et celles qui essaient de se rendre chez Sultana Khaya se sont intensifiées, et la présence de la police a été renforcée devant son domicile ainsi que devant les maisons d’autres militant·e·s.

    Les autorités marocaines imposent de longue date des restrictions arbitraires aux droits des Sahraoui·e·s à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, en particulier quand l’exercice de ces droits est en relation avec le statut du Sahara occidental. Les forces marocaines de sécurité ont eu recours, à diverses occasions, à une force injustifiée et excessive pour disperser des manifestations pacifiques, et des militant·e·s sahraouis ont été victimes de harcèlement, de manœuvres d’intimidation et de poursuites simplement pour avoir exprimé leurs opinions de manière non violente et exercé leurs autres droits fondamentaux4 .

    La majeure partie du Sahara occidental est placée de fait sous le contrôle du Maroc, depuis que celui-ci s’est arrogé ce pouvoir après le retrait de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale qui administrait ce territoire, en 1975. Le gouvernement marocain considère qu’il s’agit d’un territoire marocain et rejette les demandes en faveur d’un vote d’autodétermination. Cette solution a été incluse dans le référendum sur lequel le Maroc et le Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) se sont accordés dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu parrainé par les Nations unies en 19915 . La communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de fait par le Maroc, et les Nations unies considèrent que le Sahara occidental est un territoire non autonome. Les États-Unis ont cependant reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël6 . L’administration Biden n’a pas remis cette position en cause.

    Après un affrontement armé entre des soldats marocains et le Front Polisario en novembre 2021, et la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020, les autorités marocaines ont intensifié les violations visant les militant·e·s sahraouis indépendantistes, les soumettant à des mauvais traitements, des arrestations, des placements en détention et des manœuvres de harcèlement dans le but de les réduire au silence ou de les sanctionner pour leur action non violente contre les tentatives du Maroc visant à renforcer encore son contrôle sur le territoire contesté du Sahara occidental7 .

    En juillet 2021, Mary Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a fait une déclaration condamnant le gouvernement marocain pour « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des droits de l’homme » dans le Sahara occidental, et dénonçant les agressions physiques et sexuelles commises par des policiers masqués contre Sultana Khaya et sa famille. Elle s’est dite particulièrement préoccupée par le recours des autorités marocaines à la violence et à des menaces de violence dans le but d’empêcher des défenseures des droits humains de mener leurs activités pacifiques en faveur de ces droits8 .

    Les autorités marocaines ont limité la possibilité pour les organes de suivi et les journalistes indépendants de se rendre au Sahara occidental, ce qui signifie que la réalité de cette répression est difficile à démontrer. Cela fait une dizaine d’années qu’Amnesty International demande au Conseil de sécurité des Nations unies d’inclure une dimension relative aux droits humains à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui permettrait un suivi et la remontée d’informations sur les atteintes aux droits humains, comme le font la grande majorité des autres missions des Nations unies comparables à travers le monde. En octobre 2021, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2602/2021 reconduisant le mandat de la MINURSO pour 12 mois. Les dernières évolutions en date nous rappellent de manière brutale qu’il est urgent d’établir un mécanisme indépendant, impartial et efficace afin d’effectuer un suivi des droits humains dans ce territoire.

    Amnesty International demande aux autorités marocaines d’honorer les obligations qui leur sont faites, en vertu du droit international relatif aux droits humains, de respecter les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique, ainsi que le droit de ne pas faire l’objet de la torture et d’autres formes de mauvais traitements, et de :

     Veiller à ce que soient menées dans les meilleurs délais des enquêtes impartiales, indépendantes et efficaces sur les actes de torture et autres formes de mauvais traitements qu’auraient subis Sultana Khaya et ces autres militantes aux mains de policiers et de membres des forces de sécurité marocains.

     Lever tous les placements arbitraires en résidence surveillée et diligenter des enquêtes indépendantes sur le recours arbitraire et abusif à la force lors de descentes au domicile de militant·e·s sahraouis.

     Mettre fin aux restrictions à l’accès au Maroc et au Sahara occidental pour les journalistes, les militant·e·s pacifiques et les défenseur·e·s des droits humains, et prévoir un suivi et des comptes rendus impartiaux et indépendants par les Nations unies au Sahara occidental.

    ZEINAB BABI

    Samedi 16 avril, vers midi, des policiers marocains ont arrêté Zeinab Babi, 43 ans, militante sahraouie en faveur de l’indépendance, alors qu’elle se trouvait dans un taxi à destination d’un supermarché de Boujdour. Zeinab Babi a déclaré à Amnesty International que deux voitures banalisées se sont arrêtées à côté de son taxi, et que quatre policiers et membres des forces de sécurité en civil sont descendus et ont pris les clés du chauffeur de taxi, lui disant que cela ne le concernait pas9 . Au bout d’une dizaine de minutes, trois autres voitures banalisées et une voiture de police transportant huit officiers sont arrivées. Le chef de la police de Boujdour est descendu de la voiture de police et a dit à Zeinab Babi qu’elle était en état d’arrestation, sans lui expliquer pourquoi. Zeinab Babi a déclaré à Amnesty International qu’elle avait récemment participé à plusieurs manifestations pacifiques à Boujdour, notamment sur le toit de la maison de Sultana Khaya.

    « Ils ne m’ont pas dit pourquoi ils m’arrêtaient, mais je sais que c’est à cause de mes activités politiques ici, pour des manifestations à Boujdour. »

    Les policiers ont poussé Zeinab Babi à l’intérieur de leur voiture et l’ont conduite au poste de police de Boujdour. Dans le véhicule, deux policiers ont roué Zeinab Babi de coups, de pied notamment, sur tout le corps et l’ont insultée. Au poste, quatre agents ont questionné Zeinab Babi de 12 h 30 à environ 15 h 20 au sujet de son action militante, lui demandant si le Front Polisario la payait et combien, tout en l’insultant et en la frappant de manière intermittente, lui donnant notamment des coups de poing. Zeinab Babi a déclaré avoir quitté le poste de police à 15 h 20, pieds nus car les policiers lui avaient pris ses sandales. Sa melehfa (foulard traditionnel sahraoui) avait été déchirée par les coups des policiers. Deux voitures de police ont suivi Zeinab Babi, puis se sont arrêtées une fois qu’elle est arrivée à hauteur d’une route déserte. Zeinab Babi a dit à Amnesty International qu’une Mercedes venant de la direction opposée s’est alors approchée d’elle, et que cinq hommes portant des masques de protection contre le COVID-19 et des chapeaux en sont sortis et se sont mis à lui donner des coups de tige métallique, visant ses genoux, ses bras et ses mains, pendant quelques minutes, tandis que les policiers qui l’avaient suivie observaient la scène depuis leurs voitures. Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils ont continué à me frapper. J’ai repéré un talkie-walkie sur un des agents, je pouvais voir qu’ils étaient de la police. Ils essayaient de m’empêcher de me débattre en me frappant avec ces tiges de fer. Ils m’ont battue sans pitié. »

    Zeinab Babi a déclaré avoir reconnu les officiers qui l’ont ainsi rouée de coups en dépit de leurs masques, car ils sont bien connus à Boujdour. Elle est arrivée à rentrer chez elle à pied malgré ses blessures. Quand elle a atteint sa maison, un groupe de six agents vêtus en civil et arborant des masques contre le COVID-19, lui ont donné des coups de poing, de pied et de bâton. Zeinab Babi a expliqué à Amnesty International qu’elle pouvait à peine tenir debout, que ses habits étaient en loques, et que les agents l’ont battue jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. La famille de Zeinab Babi est sortie de la maison et a appelé une ambulance, mais quand cette dernière est arrivée, les autorités lui ont fait rebrousser chemin. Sa famille l’a conduite à l’hôpital de Boujdour, où elle a été soignée pour deux fractures à la main gauche. Le même jour, Zeinab Babi a été transférée à l’hôpital de Laayoune, la capitale du Sahara occidental, afin d’y être soignée, et le 21 avril, des médecins ont opéré sa main cassée afin de la reconstruire. Elle a déclaré à Amnesty International qu’elle avait aussi des entailles sur les jambes et les épaules, et une blessure au-dessus de l’œil gauche. Amnesty International a examiné des vidéos et des photos montrant Zeinab Babi à l’hôpital ainsi que ses blessures. L’hôpital de Laayoune a refusé de fournir un rapport médical à Zeinab Babi. Elle a dit à Amnesty International que des policiers sont postés devant chez elle depuis le jour de ces agressions.

    FATIMA AL HAFIDHI

    Fatima Al Hafidhi, 40 ans, est une militante sahraouie indépendante ayant pris part à des manifestations demandant l’indépendance du Sahara occidental, notamment sur le toit de Sultana Khaya. Fatima Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International que le 15avril 2022, à 8 heures du matin, elle a quitté son domicile afin d’amener ses quatre enfants à l’école locale, à Boujdour, où elle vit, et qu’elle a vu entre six et huit membres des forces de sécurité en civil en train de l’observer depuis une voiture banalisée garée devant chez elle. À midi, Fatima Al Hafidhi est sortie de chez elle pour se rendre chez Sultana Khaya, afin d’apporter son aide lors de la manifestation pacifique quotidienne se tenant sur son toit. Les membres des forces marocaines de sécurité qui attendaient devant son domicile l’ont encerclée et l’ont frappée en utilisant leurs mains, leurs pieds et des bâtons, pendant environ une minute. Fatima Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International que ces fonctionnaires portaient des masques contre le COVID-19 et des chapeaux, et que l’un d’entre eux a mis ses mains sur le visage de la militante afin de l’empêcher de crier ou de voir10 . Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils sont venus, m’ont encerclée et m’ont frappée. Ils m’ont sauté dessus devant chez moi et c’est arrivé très vite, ils avaient peur des appareils photos et de se faire filmer, alors ils ont été rapides. »

    Après cette agression, les fonctionnaires sont partis et elle a continué à marcher vers le domicile de Sultana Khaya, malgré une vive douleur dans le genou. Elle a dit à Amnesty International : « Après, quand j’ai essayé de bouger, c’était difficile parce que je saignais du genou, j’ai tenté de continuer à marcher lentement vers la maison de Sultana Khaya, mais un autre groupe est arrivé vers moi armé de bâtons et m’a menacée afin de m’empêcher d’aller jusque chez elle. » Ces agents, vêtus en civil et ne portant pas de masque, ont roué Fatima Al Hafidhi de coups de bâton sur tout le corps. Elle a déclaré à Amnesty International qu’elle s’est cachée dans une maison sahraouie à proximité, jusqu’à ce que les agents partent, puis qu’elle est rentrée chez elle, craignant que d’autres fonctionnaires ne la frappent. À la fin de l’entretien, elle a déclaré que des agents en civil avaient été postés devant son domicile, où elle vit avec ses quatre enfants, depuis le 15 avril, et qu’elle ne quittait plus la maison par crainte d’une autre agression. Elle n’a pas appelé d’ambulance, car elle a dit que lorsqu’elle l’a fait par le passé, l’hôpital a refusé d’en envoyer une. Elle a déclaré à Amnesty International :

    « Mon genou me fait trop souffrir, alors je n’ai pas essayé d’aller chez Sultana depuis ce jour-là, j’ai peur de sortir au cas où ils me feraient de nouveau mal. »

    Amnesty International a examiné des vidéos et des photos, prises les 16 et 17 avril, sur lesquelles on peut voir Fatima Al Hafidhi en larmes et montrant sa jambe droite, couverte de sang et présentant des marques de perforation sur la peau à l’endroit des lésions causées.

    EMBARKA AL HAFIDHI

    Le 16 avril, à midi, Embarka Al Hafidhi, 44 ans, est sortie de chez elle avec son fils aîné pour rejoindre un rassemblement pacifique sur le toit de Sultana Khaya. Elle a déclaré qu’une voiture banalisée s’est arrêtée à côté d’elle, et que cinq policiers en civil en sont sortis et l’ont frappée avec les mains et les pieds, devant son fils. Un des agents a traîné Embarka Al Hafidhi par les cheveux, tandis que d’autres ont déchiré sa melehfa, et l’ont touchée à l’aine. Embarka Al Hafidhi a dit que les agents portaient des masques contre le COVID-19 mais qu’elle en a reconnu quelques-uns, notamment le vice président de la police de Boujdour, qui tenait un talkie-walkie11 . Après l’avoir frappée pendant quelques minutes, les agents l’ont soulevée de terre et l’ont reposée devant son portail et sa maison. Ils l’ont insultée et ont menacé de la tuer si elle se rendait de nouveau chez Sultana Khaya un jour. Un des policiers a pris ses clés dans son sac à main, a ouvert sa porte d’entrée et l’a poussée à l’intérieur de chez elle. Un homme sahraoui qui passait en voiture a proposé d’emmener Embarka Al Hafidhi chez ses parents, mais les agents lui ont dit de partir. Ils sont restés près de chez elle et l’ont surveillée tout le reste de la journée. À 16 heures, Embarka Al Hafidhi est sortie pour accueillir son fils cadet. Les agents l’ont poussée et lui ont dit de retourner à l’intérieur. Embarka Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International qu’au moment de l’entretien, elle avait toujours mal à la tête, à l’endroit où les agents l’avaient frappée, et que des agents se trouvaient encore devant chez elle, assis sur des chaises et surveillant la maison. Elle avait trop peur de quitter son domicile, alors des voisins lui apportaient de la nourriture et d’autres fournitures. Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils continuent à surveiller ma maison. Ce ne sont pas les mêmes, mais d’autres agents. Ils sont dehors à se cacher, mais les gens les reconnaissent. Cela arrive tous les jours, nous les connaissons, ils sont toujours assis dehors sur des chaises. Mes voisins m’amènent ce dont j’ai besoin, j’ai trop peur de sortir et qu’ils me frappent encore. »

    NASRATHUM (HAJATNA) BABI

    Nasrathum Babi, 35 ans, manifeste de manière pacifique en faveur de l’indépendance sahraouie avec des amies et d’autres femmes depuis 2005. Elle a dit à Amnesty International que le 16 avril vers 11 h 30, elle est sortie de chez elle pour se joindre à une manifestation pacifique au domicile de Sultana Khaya. Trois membres des forces marocaines de sécurité vêtus en civil sont arrivés derrière elle, et lui ont mis des gifles et des coups de pied pendant environ une minute. Nasrathum a déclaré à Amnesty International qu’elle est tombée et que les agents ont continué à lui donner des coups de pied alors qu’elle était à terre12 . Elle a ajouté que les agents lui ont demandé si elle allait chez Sultana et lui ont dit qu’elle n’atteindrait jamais la maison de celle-ci. Ils lui ont dit qu’ils lui feraient subir de nouvelles violences si elle continuait à se rendre au domicile de Sultana Khaya. Nasrathum a dit à Amnesty International que les membres des forces de sécurité observent sa maison depuis des années, et que cette surveillance s’est intensifiée depuis que Sultana Khaya a été placée en résidence surveillée. Elle pense que le but des agressions du week-end du 15 avril était de « nous intercepter et de nous frapper pour que nous ne puissions pas bouger. » Au moment de cet entretien, le 27 avril, Nasrathum a déclaré qu’il y avait actuellement deux agents en civil postés devant chez elle. Elle a déclaré à Amnesty International :

    « Ils essaient de nous frapper sur les bras et les jambes pour nous empêcher de monter sur le toit avec Sultana, et pour nous réduire au silence pendant quelque temps. » Ce n’est pas la première fois que Nasrathum est prise pour cible par les forces marocaines de sécurité. Elle a dit à Amnesty International que durant le ramadan en 2021, des agents ont lancé une substance toxique inconnue sur son domicile à sept reprises, notamment une fois sur son visage et ses habits, parce qu’elle participait à une campagne contre les élections législatives marocaines du 8 septembre 2021. Cette substance toxique lui a valu des problèmes cutanés, notamment des éruptions et des brûlures, ainsi que des difficultés respiratoires.

    OUM AL MOUMIN AL KHARASHI

    Oum Al Moumin, 57 ans, est une militante indépendantiste sahraouie et est membre, avec Sultana Khaya, de la Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles depuis 2015. À 11 heures le 16 avril, alors que Oum Al Moumin et son fils se rendaient à pied chez Sultana Khaya, cinq policiers en civil portant des masques contre le COVID-19 ont poussé et insulté la militante, et l’ont séparée de son fils. Elle est rentrée chez elle avec son fils. À 12 h 30, Oum Al Moumin a de nouveau quitté son domicile et trois voitures banalisées se sont arrêtées devant chez elle. Chacune transportait quatre agents vêtus en civil, portant des masques contre le COVID-19 et des chapeaux. Six de ces agents l’ont frappée pendant plusieurs minutes, utilisant leurs mains et leurs pieds, et la faisant tomber à terre. Un agent l’a giflée de manière répétée sur le côté de la tête. Au moment de l’entretien, elle a déclaré souffrir de problèmes auditifs résultant de ces coups. Oum Al Moumin a déclaré à Amnesty International que les agents l’ont injuriée tout en la frappant, et lui ont dit qu’elle ne brandirait plus jamais le drapeau sahraoui. Les agents sont restés dans leurs voitures devant le domicile d’Oum Al Moumin cette nuit-là13 .

    Le 17 avril à midi, quatre agents arborant des masques contre le COVID-19 et des chapeaux ont intercepté Oum Al Moumin dans la rue principale près de chez elle, où elle essayait de héler un taxi pour se rendre chez son frère. Les agents l’ont frappée sur le dos et partout sur le corps avec des bâtons et des tiges de métal pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’elle coure se réfugier au domicile d’une personne sahraouie dans le voisinage, ne rentrant chez elle qu’une fois les agents partis, après le repas de l’iftar, moment où les musulmans rompent leur jeûne durant le ramadan. Pendant l’entretien, Oum Al Moumin a déclaré à Amnesty International que les agents étaient encore devant son domicile, et qu’elle avait peur de sortir de chez elle depuis qu’ils l’ont frappée.

    1. 1 Voir Amnesty International, Action urgente : Action urgente : Une militante sahraouie violée par les forces marocaines, 30 novembre 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5058/2021/fr/
    2. 2 Voir Amnesty International, Action urgente : Action urgente : Une militante sahraouie violée par les forces marocaines, 30 novembre 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5058/2021/fr/
    3. 3 Voir Amnesty International, Action urgente : Il faut enquêter sur les atteintes aux droits humains infligées à une militante violée, 6 avril 2022, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5457/2022/fr/
      4 Voir Amnesty International, Maroc et Sahara occidental : Une enquête doit être ouverte sur la violente répression de manifestations sahraouies, 1er août 2019, amnesty.org/fr/latest/news/2019/08/morocco-western-sahara-investigate-brutal-crackdown-on-sahrawi protesters/ ; et Maroc et Sahara occidental : Répression ciblée de militant·e·s sahraouis, 19 juillet 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/4404/2021/fr/
    4. 5 Le Front Polisario est un mouvement politique revendiquant un État indépendant dans le Sahara occidental. En 1991, le Maroc et le Front Polisario ont signé un cessez-le-feu et les Nations unies ont établi une mission de maintien de la paix (la MINURSO). Le 14 novembre 2020, Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, a annoncé que le Front Polisario mettait fin au cessez-le-feu.
    5. 6 Voir Amnesty International, Amnesty International Rapport 2020/21: La situation des droits humains dans le monde: Maroc et Sahara occidental, 7 avril 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/pol10/3202/2021/fr/ /
    6. 7 Voir Amnesty International, Maroc et Sahara occidental : Répression ciblée de militant·e·s sahraouis, 19 juillet 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/4404/2021/fr/
    7. 8 HCDH des Nations unies, Maroc : un expert des droits de l’homme de l’ONU dénonce la « répression » contre les défenseurs des droits de l’homme, 1 er juillet 2021, https://www.ohchr.org/fr/2021/07/morocco-un-human-rights-expert-decries-clampdown-human rights-defenders?LangID=F&NewsID=27244
      9 Entretien téléphonique avec Zeinab Babi et son interprète et ami Khayya Abdellah (Cheikhtoo), 19 avril 2022

      10 Entretien téléphonique avec Fatima Al Hafidhi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022
    8. 11 Entretien téléphonique avec Embarka Al Hafidhi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022

      12 Entretien téléphonique avec Nasrathum Babi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 21 avril 2022 13 Entretien téléphonique avec Oum Al Moumin Al Kharashi, et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022

    Source : Amnesty International, 27 mai 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #AmnestyInternational

  • Sahara : Le Maroc laisse Sultana Khaya se rendre en Europe

    Sahara : Le Maroc laisse Sultana Khaya se rendre en Europe

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    Après 550 jours d’assignation à résidence à son domicile dans la ville de Boujdour, au Sahara Occidental, les autorités marocaines ont laissé Sultana Khaya sortir pour se rendre en Europe pour suivre un traitement médical. Elle promet de poursuivre la lutte contre « l’occupation marocaine ».

    La militante sahraouie et sa famille ont subi de manière répété viols et tortures par les forces de répression marocaines. Son enfermement derrière les murs de sa maison est devenu comme un cailloux dans le pied des autorités marocaines qui ont préféré la laisser partir pour mettre fin à la vague de solidarité suscitée par sa résistance. Dernièrement, plusieurs activistes américains se sonr rendus chez elle en vue de contribuer à sa libération.

    Pour le milieu des activistes sahraouis, Sultana Khaya a gagné son pari. Le signe de la victoire est affiché pendant son déplacement en direction de la ville d’El Aaiun d’où elle embarquera vers Las Palmas de Grande Canarie.

    #Maroc #SaharaOccidental #SultanaKhaya

  • Le site Qantara interviewe Sultana Khaya

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    Conflit du Sahara occidental : « Un jour nous serons libres »

    Sultana Khaya, 41 ans, résiste pacifiquement depuis de nombreuses années à l’occupation marocaine du Sahara occidental. En raison de sa campagne pour affirmer l’autodétermination du peuple sahraoui, elle a été agressée et violée. Elle est assignée à résidence depuis plus d’un an. Interview d’Elisa Rheinheimer.

    Mme Khaya, vous êtes assignée à résidence depuis novembre 2020 ; les forces de sécurité marocaines vous empêchent de quitter la maison. Vous a-t-on donné une raison à cela ?

    Sultana Khaya : Non. Aujourd’hui, c’est le 487e jour que l’on m’empêche de quitter la maison que je partage avec ma mère et ma sœur. Le gouvernement marocain a déclaré aux organisations de défense des droits humains que je n’étais pas assigné à résidence. Mais si j’essaie de sortir, je suis battu. Au cours des premiers mois, des hommes en uniforme militaire étaient positionnés autour de la maison, mais depuis février 2021, ce sont des policiers en civil. Il y a un changement d’équipe toutes les 12 heures. Quand les gens voulaient nous rendre visite, on les empêchait d’entrer dans la maison. Cela n’a changé que le 16 mars 2022, lorsqu’un groupe de militants américains des droits de l’homme a réussi à y accéder.

    En quoi cela vous affecte-t-il d’être enfermé tout le temps ? Avez-vous développé des routines pour le rendre plus supportable ?

    Khaya : Tous les jours entre 12h30 et 14h, ma sœur et moi organisons une « démonstration » sur le toit de notre maison. Pendant un quart d’heure, nous agitons le drapeau sahraoui pour symboliser notre campagne d’autodétermination. Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, nous sommes là-haut. Nous le filmons et le diffusons dans le monde. C’est une façon pour nous de montrer que la résistance pacifique sahraouie continue . Je le fais au nom de toutes les femmes sahraouies.

    Comment les forces de sécurité marocaines réagissent-elles à cela ?

    Khaya : Bien sûr, ils font ce qu’ils peuvent pour l’arrêter. Pour eux, c’est un scandale si notre drapeau flotte dans les territoires occupés qu’ils considèrent comme leur nation. Ils viennent tôt le matin ou tard le soir. Puis ils ont défoncé la porte dans une démonstration de force, nous ont ligotés, nous ont pelotés. En décembre, ils ont placé un coton imbibé sur mon visage et j’ai perdu connaissance. Et la dernière fois qu’ils m’ont injecté quelque chose ; Je ne sais pas ce que c’était. Le pire, c’est juste avant qu’ils n’arrivent : la peur au moment où je les entends défoncer la porte.

    Harcèlement quotidien par les gardes marocains. Comment gérez-vous votre quotidien dans ces circonstances ?

    Khaya : Notre alimentation électrique est sévèrement restreinte depuis avril 2021. Nous utilisons un réchaud de camping, du gaz et un pack de recharge pour le téléphone portable qui dure un certain temps sans électricité. Depuis qu’ils nous ont coupé le courant, le frigo ne marche pas non plus. Ma mère de 86 ans est la seule de nous trois autorisée à quitter la maison, elle doit donc faire ses courses tous les jours.

    Elle apporte également 10 litres d’eau. Ce n’est pas beaucoup pour nous trois pour cuisiner et se laver. Mais elle ne pourrait plus en porter. Il est très difficile de se procurer des médicaments. La seule façon d’en obtenir est secrètement par l’intermédiaire d’amis. Et s’ils la trouvent en la fouillant, elle est confisquée. Ils nous enlèveraient notre dernier paracétamol.

    Vous êtes présidente de la Ligue de défense des droits de l’homme. Dans quel genre de choses étiez-vous impliquée avant d’être détenue ?

    Khaya : Depuis 2005, je suis engagé dans l’intifada pacifique de la liberté et de l’indépendance. Mais ce que je fais n’a rien de spécial ; c’est ce que font la plupart des femmes sahraouies : résister à la répression et à l’occupation de manière non violente . Nous sommes torturés, mais nous n’abandonnons pas. Parce que j’ai été déplacé de ma patrie et qu’il n’y a pas d’universités dans les territoires occupés, j’ai décidé d’aller au Maroc pour étudier le français.

    Là-bas, j’ai participé à une manif pour le Sahara Occidental à l’université – après tout il y a aussi des Marocains qui sont de notre côté. Peu nombreux, la plupart des Marocains ne sont pas intéressés ou ont peur de leur propre régime. Mais il y en a quelques-uns, et un parti marocain de gauche soutient également le droit sahraoui à l’autodétermination. Lors de cette manifestation, j’ai été attaqué si violemment par un homme que j’ai perdu mon œil gauche.

    Mais ils n’ont pas jugé l’agresseur, l’homme qui m’a volé mon œil, mais ils m’ont jeté en prison ! Depuis huit mois. Je ne peux pas dire combien de fois mes côtes ont été cassées. Certains de mes associés ont été détenus pendant un an et deux co-manifestants marocains sont morts.

    Avez-vous envisagé de quitter votre pays d’origine et de demander l’asile ?

    Khaya : Je ne ferais jamais ça. Je souffre énormément, mais pas plus que les femmes sahraouies ne souffrent depuis 40 ans. Je n’ai pas l’intention de quitter le pays. Je veux vivre et mourir ici. J’étais dans un hôpital de Barcelone, où j’ai reçu une prothèse oculaire, et j’avais un permis de séjour en Espagne. Mais en novembre 2020, j’ai décidé de retourner dans les territoires occupés. Un jour plus tard, ils m’ont placé en résidence surveillée. Les Marocains espèrent pouvoir me faire taire. Mais ils ont réussi le contraire.

    « Auparavant, je serais mort depuis longtemps »

    Comment menez-vous votre travail maintenant, malgré l’assignation à résidence ?

    Khaya : Grâce aux nouveaux médias et systèmes de communication, je suis en contact étroit avec d’autres militants. Malgré tous les problèmes techniques – par exemple, lorsque les forces de sécurité m’ont pris mon ordinateur portable et mon téléphone portable – cela fonctionne dans une certaine mesure. Je suis conscient que les Marocains sont toujours à l’écoute. Même maintenant, lors de cette interview, nous ne sommes probablement pas seuls. Mais Internet me permet de rester en contact avec le monde extérieur.

    Cela a aussi une fonction de protection pour moi. Autrefois, je serais mort depuis longtemps. Début décembre, ils sont venus et ont scellé la porte du toit pour nous empêcher de monter là-haut pour notre manifestation quotidienne contre le drapeau. « C’est fini avec le toit maintenant », m’ont-ils dit. Mais nous avons utilisé des pierres pour faire un petit trou dans le mur et nous en sortons. Non, ce n’est pas fini et ce ne sera pas fini.

    On ne nous refusera pas l’air à respirer. Les viols, la répression, je ne pense pas que cela soit dû à la méchanceté personnelle des individus, mais au calcul politique de la puissance occupante. Je ne crois pas que les hommes qui entrent par effraction ici soient contre moi personnellement, mais ils ne me le font que parce que je suis sahraoui. Ils font ça pour nous humilier tous.

    Les Sahraouis protestent pacifiquement contre l’occupation depuis des décennies. Est-ce que ça change maintenant ?

    Khaya : Les Sahraouis ont fait preuve d’une grande patience. Leurs réserves de patience ne sont pas encore épuisées. La lutte pacifique pour la terre vaut toujours la peine. Malgré la souffrance et les difficultés, en tant que femme dans les territoires occupés, je crois que la voie pacifique est la meilleure. Mais les Sahraouis de l’autre côté, en exil algérien, ont décidé de lancer une campagne armée.

    Les Sahraouis se sentent abandonnés par le monde
    Vous faites référence à la fin du cessez-le-feu par le Polisario, le mouvement de libération sahraoui basé dans la ville algérienne de Tindouf, en novembre 2020…

    Khaya : Oui, le Polisario a démontré que le Maroc et le monde ne peuvent tout simplement pas continuer comme ils sont. Les combattants de la libération sont toujours là – et ils sont prêts à se battre. C’est aussi compréhensible, après que les 40 années de résistance pacifique n’aient abouti à rien. Le référendum promis à nous Sahraouis par l’ONU n’a pour l’instant pas eu lieu. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une attention internationale.

    Les Nations Unies doivent veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés ici – ils sont bafoués chaque jour. Si la communauté internationale continue à regarder sans rien faire, je ne sais pas combien de temps encore les choses resteront pacifiques. Nous nous sentons abandonnés par le monde. Ce que je demande à l’ONU et à la communauté internationale n’est pas grand-chose : reconnaître que nous vivons sous une puissance occupante. Veiller à ce que nos droits humains soient respectés et que nous puissions vivre dans la dignité.

    Le nouveau gouvernement allemand s’efforce de normaliser les relations avec le Maroc. Si vous pouviez rencontrer la ministre allemande des Affaires étrangères, que lui diriez-vous ?

    Khaya : Je lui dirais : s’il vous plaît, ne participez pas aux crimes de l’occupation, à l’exploitation illégale de nos ressources naturelles et aux violations des droits de l’homme. Des relations normales avec le Maroc sont une bonne chose – mais pas à nos dépens. Notre demande d’autodétermination est légitime. Soit l’Allemagne se tient du côté de la justice – et c’est notre côté – soit elle reste en dehors, mais ne soutient pas le Maroc.

    Il y a un nouvel envoyé personnel des Nations Unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura. Êtes-vous optimiste quant à sa capacité à faire bouger les choses ?

    Khaya : Il fera certainement de son mieux, comme tous ses prédécesseurs. Mais s’il peut réellement faire quelque chose, c’est discutable. La MINURSO , la mission de l’ONU chargée de préparer un référendum sur le statut du Sahara occidental, est en place depuis 30 ans – mais elle ne nous protège pas. C’est une partie du problème, pas la solution. La solution ne se trouve pas avec une personne comme de Mistura, mais cette pression internationale est appliquée sur le régime d’occupation marocain. Mais la dernière décision de l’Espagne de se ranger du côté du Maroc montre le contraire.

    « L’Espagne a vendu nos terres au Maroc et à la Mauritanie »

    Le 18 mars, l’Espagne a fait volte-face dans sa politique sur le Sahara Occidental et soutient désormais le projet marocain de faire du territoire une province autonome sous souveraineté marocaine…

    Khaya : La nouvelle position du gouvernement espagnol m’a moins surpris qu’il ne m’a déçu. Le 14 novembre 1975, l’Espagne a illégalement vendu nos terres au Maroc et à la Mauritanie et nous a trompés. Et maintenant, en 2022, le gouvernement espagnol a fait de même. La volte-face espagnole me fait mal ainsi qu’à de nombreux sahraouis. Mais je suis absolument convaincu que ni l’Espagne, ni les États-Unis, ni aucun autre pays n’ont le droit de décider de notre avenir. Nous déterminerons notre propre destin !

    Qu’est-ce qui vous donne la force et l’espoir de continuer ?

    Khaya : La prochaine génération ne devrait plus avoir à vivre comme moi, confrontée à la torture, au racisme, aux traitements injustes. Cela doit cesser. C’est pour cela que je me bats – chaque jour. Et les femmes sahraouies sont très patientes et tenaces. C’est dans notre sang. Même ma mère de 86 ans se bat toujours. Nous défendons ce qui est juste. Nous opprimer est mal. Je suis certain qu’un jour, le Sahara Occidental sera libre. Aujourd’hui, demain ou dans 100 ans, la justice prévaudra. Je ne sais pas si je serai là pour en faire l’expérience moi-même, mais un jour cela arrivera et cette pensée me remplit de joie.

    Entretien réalisé par Elisa Rheinheimer

    © Qantara.fr 2022

    Traduit de l’allemand par Nina Coon

    Qantara, 18 mai 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #SultanaKhaya #Staffan_de_Mistura




  • Western Sahara : Large truck crashes into Khaya home

    Large truck crashes into Khaya home – Morocco, Sultana Khaya, Just Visit Western Sahara,

    WASHINGTON, D.C./Boujdour, Western Sahara, May 15/16, 2022 — At midnight a truck repeatedly crashed into the home of Khaya Sisters. It smashed the house and garage doors 3 times. Local people stopped the truck from smashing into the front door and halted the attack.

    Witnesses shared that the truck first attempted to hit the east side of the house but the street was too narrow so it went to the other side. The truck appeared to be empty.

    The first Moroccan “police” car on the scene drove by, appearing to ignore the attack. Within minutes, approximately 30 Moroccan agents appeared, some who had previously participated in home invasions and assaults on the Khaya family, including rape.

    No investigation took place. No one questioned any witnesses. The driver of the truck is unknown. “Police” escorted the truck away.

    Sultana Khaya said, “The whole house shook. For a huge truck to crash three times into the door of my home is an obvious attempt to harm my family and my American guests.”

    Dr. Stephen Zunes, professor at University of San Francisco and expert on Western Sahara said, “This seems like a bizarre and despicable attempt to harm or injure the Khaya sisters and their guests.”

    The Khaya Sisters are human rights defenders in Western Sahara who advocate against violence towards women and for self-determination of the Saharawi people. They have been the subject of a siege for more than 500 days and in March were visited by American tourists who have been staying in the home.

    The Americans are part of a US coalition called Just Visit Western Sahara. It is a network of groups and individuals committed to peace and justice for the Saharawi people, protection of their human rights, respect for international law, and encouraging Americans and international travelers to witness the beauty and appeal of Western Sahara and to see the reality of the Moroccan occupation for themselves.

    Just Visit Western Sahara, mai 16, 2022

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    #Morocco #WesternSahara #SultanaKhata #JustVisitWesternSahara

  • Sahara Occidental : Des militantes américaines défient le Maroc

    Sahara Occidental : Des militantes américaines défient le Maroc

    Sahara Occidental : Des militantes américaines défient le Maroc – Sultana Khaya, Protection des civils non-armés, UCP, Bojudour,

    Un groupe d’activistes américaines membres de l’ONG Protection des civils non-armés (UCP) a réussi à rencontrer la militante sahraouie Sultana Khaya. Ces volontaires, qui se sont fait passer pour des touristes, ont trompé la vigilance des forces coloniales marocaines afin de lever le siège imposé à Sultana et sa famille depuis le 19 novembre 2020.

    Quatre militantes américaines des droits humains sont parvenues à tromper la vigilance des forces coloniales marocaines pour se rendre dans la maison de Soltana Khaya à Boujdour, ville du Sahara occidental occupé. Une visite surprise- et surprenante- menée, hier, mercredi 16 mars, par des volontaires l’ONG Protection des civils non-armés (UCP) en collaboration avec d’autres organisations, notamment Human Rights Action Center (HRAC). Ruth McDonough, Adrienne Kinne et deux autres activistes, ont pu se rendre dans le Sahara occupé en se faisant passer pour des touristes. Une fois à Boujdour, elles se sont rendues au domicile de la famille Khaya et ont réussi à pénétrer malgré l’important dispositif sécuritaire imposé autour de la maison de Soltana.

    Depuis le 19 novembre 2020, la famille Khaya vit en état de siège et un climat de violences permanent. Soltana, sa sœur et leur mère de 84 ans ont subi à plusieurs reprises des agressions sexuelles. La visite des activistes américaines marque donc la fin du siège contre leur domicile. Les images de leur rencontre ont été immédiatement publiées sur les réseaux sociaux.

    Les autorités coloniales marocaines n’ont pas encore réagi à ce qui devrait être considéré comme une humiliation. Il est peu probable que le Makhzen prenne des mesures contre des citoyennes américaines. Les exactions subies par Sultana Khaya et ses proches sont dénoncées régulièrement par les organisations de défense des droits humains. La militante pour l’autodétermination du Sahara occidental a récemment reçu le Prix des droits de l’homme pour l’année 2021 de l’Association espagnole des défenseurs des droits de l’homme.

    APS

    #Maroc #SaharaOccidental

  • Sultana raconte le terrible sort que lui inflige le Maroc

    Sultana raconte le terrible sort que lui inflige le Maroc

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Sultana Khaya – Sultana raconte le terrible sort que lui inflige le Maroc

    ALGER- La militante et figure de proue du combat du peuple sahraoui pour son indépendance, Sultana Sid Brahim Khaya, boucle vendredi une année depuis qu’elle est assignée, elle et sa famille, à résidence surveillée par l’occupant marocain, au cours de laquelle elle a subi toutes sortes de sévices psychologiques et physiques et plusieurs tentatives de liquidation.

    Dans son témoignage à l’APS, la militante infatigable des droits de l’Homme et farouche opposante à la politique du fait accompli suivie par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, a fait part de quelques séquences de son vécu sombre fait de brutalité, de terreur, de torture et d’intimidations quotidiennes de la part des forces de sécurité marocaines, dans l’indifférence la plus totale de l’ONU et des ONG de défense des droits de l’Homme, maintes fois sollicitées, vainement, pour intervenir et mettre fin à sa souffrance et celle de son peuple.

    Elle a raconté, dans ce contexte, que « les forces de sécurité marocaines ont eu recours, le long de son assignation à résidence surveillée, à toutes formes de violence et de terreur qui existent afin de la tétaniser, elle et sa famille, à l’image des descentes nocturnes et à l’aube à son domicile familial à Boujdour occupée », soulignant que « la pire violence qu’elle a endurée, est peut-être celle de son viol devant (sa) maman, gravement malade et âgée de 85 ans ».

    Poursuivant son témoignage, les larmes aux yeux, Sultana Khaya a indiqué que la dernière descente des forces de sécurité marocaines à son domicile « a été simplement cauchemardesque ».

    « Après avoir pris d’assaut notre maison, en se faufilant à travers une maison voisine, la police d’occupation, cagoulée, a pillé tous nos biens, défoncé des portes et abîmé tous les aliments avant de me battre moi et mes soeurs et de nous violer devant les yeux de ma mère gravement malade », a-t-elle raconté, notant que ce n’est pas la première fois qu’elles subissent un tel sort.

    Sultana Khaya a indiqué qu’outre la torture et les violences physiques et psychologiques qu’elle a subies, elle a fait l’objet « de plusieurs tentatives de liquidation physique de la part des voyous de la police marocaine à travers parfois l’étranglement ou l’injection d’un liquide inconnu ou en la ciblant par une substance dangereuse ».

    « On m’a également transmis le Covid-19 et empêchée de me soigner, sans parler des objets immondes et nauséabonds qu’ils jetaient dans la maison », faisant observer que « ces pratiques étaient conçues dans le but d’apeurer la famille ».

    Faisant observer que son sort est dû à ses positions inébranlables et à sa défense indéfectible pour le droit légitime des Sahraouis à l’indépendance, Sultana Khaya a assuré que « le peuple sahraoui ne reculera pas devant son droit légitime de bâtir la République arabe sahraouie démocratique sur l’ensemble de ses terres, même si cela lui coûtera la vie », estimant que « la honte poursuivra le Maroc et marquera son histoire à jamais ».

    L’icône de la cause sahraouie a appelé enfin « tous les peuples du monde épris de liberté et de paix à intervenir pour protéger le peuple sahraoui qui souffre sous le joug de l’occupation marocaine » »Nous sommes en danger, sauvez-nous », a-t-elle alerté.

    APS

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Sultana_Khaya

  • Nouvelle agression marocaine contre Sultana Khaya

    Tags: Sahara Occidental, Maroc, Sultana Khaya – Nouvelle agression marocaine contre Sultana Khaya

    Les forces d’occupation marocaines pratiquent, une fois de plus, les pires formes de répression contre la militante sahraouie des droits humains Sultana Khaya qui a été « violée et agressée brutalement », a indiqué lundi la Commission sahraouie des droits de l’homme (CONASADH), dans un communiqué condamnant cette agression « ignoble et lâche ». « Une fois de plus, au mépris de toutes les normes, des traités internationaux des droits humains et des Conventions de Genève relatives à la protection des civils sous occupation, les autorités marocaines pratiquent les pires formes de répression contre la défenseuse sahraouie des droits humains Sultana Khaya et sa famille », dénonce la CONASADH.

    Tôt lundi, des dizaines de membres des forces de sécurité marocaines masqués ont attaqué le domicile de la famille de Sid Ibrahim Khaya, assiégée depuis le 19 novembre 2020, selon la même source. « Trois membres des forces de sécurité ont immobilisé Sultana Khaya, qui hurlait à cause de la torture et tentait de s’échapper de leurs mains, elle a été violée et agressée brutalement », souligne le communiqué, ajoutant que sa sœur a subi les mêmes pratiques inhumaines.

    « Toute cette agression a eu lieu devant leur mère, Minatu Emberic, 84 ans, qui tremblait de peur alors qu’elle suppliait ceux qui avaient maltraité sa fille d’arrêter leur crime odieux », a-t-on ajouté de même source. La CONASADH « condamne dans les termes les plus forts cette agression ignoble et lâche des autorités d’occupation marocaines contre la famille Khaya, assiégée de manière brutale », indique le communiqué. Elle « condamne fermement le silence des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui jouent un rôle honteux et incompréhensible, car ils n’ont rien fait pour protéger les civils (sahraouis) sous occupation dans le cadre de leur mandat de mettre en œuvre les dispositions des Conventions de Genève », selon le texte.

    La CONASADH « appelle toutes les organisations des droits humains, associations, et personnalités épris de justice à prendre des mesures urgentes pour faire cesser ces crimes contre l’humanité et à condamner le régime marocain, qui continue d’opprimer les Sahraouis civils, sans punition ni responsabilité », conclut le communiqué.

    Pour sa part, l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) a elle aussi condamné la nouvelle agress ion contre Sultana Khaya et impute de nouveau la responsabilité de ce « crime contre l’humanité » à l’ONU et ses instances, au CICR et aux forces d’occupation marocaines, indique un communiqué de l’instance présidée par Aminatou Haïdar.

    L’ISACOM a appelé aussi dans son communiqué toutes les organisations des droits de l’homme internationales à « agir » devant la poursuite par l’occupant marocain des violations des droits humains dans les territoires sahraouis occupés.

    L’Expression, 15/11/2021

    #SaharaOccidental #Maroc #Sultana_Khaya

  • Sahara: Sultana Khaya injectée avec une substance inconnue

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Sultana Khaya, Maroc -Sahara: Sultana Khaya injectée avec une substance inconnue

    Nouvelles agressions contre Sultana Sid Brahim. Sa vie est en danger.

    Vers 4 heures du matin, ce lundi 8 novembre 2021, des éléments des forces d’occupation marocaines ont de nouveau fait une descente au domicile de la famille de Sid Brahim Jaya dans la ville occupée de Bojador (République sahraouie). Les assaillants ont utilisé le mode opératoire habituel d’agression physique et mentale, détruisant les biens et les effets personnels de la famille. Ils ont versé un liquide immonde d’origine inconnue sur le sol et les murs de la maison. Ils ont également injecté la défenseuse des droits humains Sultana Sid Brahim Jaya une substance inconnue tant en termes de produit que de conséquences.

    Le régime expansionniste marocain a soigneusement choisi le moment, coïncidant avec la Journée nationale du prisonnier civil sahraoui ainsi que le timing du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik, le 8 novembre 2020.

    Aujourd’hui, à partir de midi, Sultana Sid Brahim Jaya a commencé à avoir de la fièvre, des maux de tête, des étourdissements, des nausées et des vomissements. Son état continue de se détériorer au moment de la rédaction de ce communiqué et on craint pour sa vie.

    L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) craint qu’il s’agit d’une nouvelle tentative d’assassinat ou expérience medicale avec le but de rendre au silence la défenseure des droits humains.

    Rappelons que depuis le 19 novembre 2020, la famille de Sid Brahim Jaya vit sous un siège sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’humanité. La mission sordide est menée par des hommes sans scrupules, envoyés sur ordre direct d’un monarque digne des royaumes des ténèbres. Cela rappelle étrangement les menaces lancées par Hassan II contre tout Marocain qui rencontre un Palestinien. C’était le 24 avril 1987, après la rencontre historique entre le président sahraoui Mohamed Abdelaziz et son homologue palestinien Yaser Arafat à Alger. Dans son allocution télévisée ce jour-là, Hassan II n’a pas lésiné sur ses propos : « Quiconque rencontre un Palestinien, sa maison sera entachée avec ce qui ne se dit pas, comme faisaient mes aïeux » . Mohammed VI met ces menaces à exécution contre deux sœurs sahraouies et défenseures des droits humains, Sultana et Luaara, et leur mère, Minatu Emboiric, 84 ans, ainsi que d’autres membres de la famille de Sid Brahim Khaia.

    Face à la gravité des faits, l’AFAPREDESA lance un appel urgent à l’opinion nationale, au mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies (y compris ses organes tels que l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le Comité de la décolonisation, le Secrétaire général de l’ONU…), l’Union africaine et ses organes tels que la Commission de l’UA, la Commission africaine sur les droits de l’homme et des peuples et le Parlement panafricain, l’Union européenne et ses organes tels que la Commission de l’UA et le Parlement européen, aux gouvernements des États concernés, en particulier l’Espagne, la puissance administrante de jure et les États-Unis d’Amérique, titulaire de la plume au Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, la France, en tant qu’acteur majeur dans la région, ainsi que le reste des membres du Conseil de sécurité, la Confédération suisse, dépositaire de la Convention de Genève et le Comité international de la Croix-Rouge afin d’agir rapidement pour :

    • L’envoi d’une commission médicale neutre et indépendante pour examiner et prodiguer les soins physiques et psychologiques nécessaires à l’état de santé de Sultana Sid Brahim et des membres de sa famille.

    • Une intervention urgente pour protéger Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille de futures attaques.

    • La levée immédiate de l’état de siège et de l’assignation à résidence, imposée de facto, à partir du 19 novembre 2021, contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille.

    • L’ouverture d’une enquête approfondie, indépendante, transparente et impartiale sur les graves violations des droits humains et crimes de guerre perpétrés par les forces coloniales marocaines contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille, depuis le 19 novembre 2021.

    Camps de réfugiés sahraouis, 8 novembre 2021

    Source: AFAPREDESA, 08/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Sultana_Khaya

  • Sahara Occidental: Nouvelle agression contre Sultana Khaya

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    Pour la famille Khaya, dans la ville occupée de Boujdour, les jours se succèdent et se ressemblent. Chacun avec son lot d’agressions, de violations et de dépassements contre la dignité humaine.

    Ainsi, le domicile de cette honorable famille continue sous le siège des bourreaux des forces de sécurité marocaines en vue d’empêcher toute visite des membres de la famille et des citoyens qui souhaitent exprimer leur soutien et solidarité avec Sultana Khaya, sa soeur Louaara et leur vieille mère.
    Selon le comité des médias de la ville occupée de Boujdour, ce samedi, l’activiste sahraouie des droits de l’homme a de nouveau été victime d’une agression. Des coups, des violences, des insultes. Parce qu’elle voulait protester contre l’interdiction d’un groupe de femmes sahraouies venues lui rendre visite.

  • Sahara Occidental: La famille Khaya de nouveau agressée

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    BOUDJDOUR (Territoires sahraouis occupés)-La militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis 11 mois dans la ville occupée de Boudjdour, a été victime d’une nouvelle agression physique perpétrée par les forces de sécurité marocaines, rapportent des médias sahraouis.
    Selon les mêmes sources, Sultana Khaya et sa soeur Al-Waara ont été victimes d’une nouvelle agression brutale, alors que leur mère, Minatu Embeirik, âgée de 84 ans est également victime de la répression marocaine.
    Assignée à résidence depuis le 19 novembre 2020 et son retour d’Espagne, l’activiste sahraouie continue de subir un traitement inhumain et dégradant de la part de la police et des « voyous » recrutés par les autorités marocaines, indiquent les médias.
    Au cours de ces 320 jours d’assignation à résidence, elle a dénoncé des tortures au cours desquelles elle et sa sœur ont notamment été passées à tabac. Les forces d’occupation marocaines empêchent également les visiteurs d’accéder à son domicile.
    Dans une tribune publiée fin juillet sur CNN.com, la militante sahraouie avait fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara occidental.
    « En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques », avait-elle écrit.
    Dans une lettre adressée le 13 octobre au Secrétaire d’Etat Antony Blinken, dix sénateurs américains ont alerté sur le cas de « la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille, détenue en résidence surveillée, qui aurait fait l’objet d’abus sexuels continus et d’harcèlement de la part des autorités (marocaines), bien qu’elle n’ait jamais été informée des charges retenues contre elle ».
    « Ces détentions sont inacceptables et nous vous exhortons à plaider pour la libération de tous les prisonniers politiques du Maroc », ont écrit les sénateurs dans leur missive.
    Le 2 octobre, les autorités marocaines ont expulsé de l’aéroport de la ville de Laâyoune occupée une délégation espagnole composée de médecins et d’avocats qui allait à Boudjdour pour rendre visite à la militante sahraouie Sultana Khaya.
    Dès leur arrivée à l’aéroport à bord d’un avion de la compagnie aérienne Binter Canarias, les membres de la délégation ont été arrêtés par la police marocaine sans motif valable avant leur expulsion, quelques minutes plus tard, aux Iles Canaries.
    APS