Étiquette : Syrie

  • La Turquie interviendra plus longtemps en Syrie et en Irak

    La Turquie interviendra plus longtemps en Syrie et en Irak- En raison de la présence du PKK, la Turquie ne serait tranquille qu’en annexant ces frontières. 

    Du point de vue des Turcs, dès lors que leurs députés accordent leur consentement à des interventions militaires en dehors de leurs frontières, notamment en Syrie et en Irak, personne ne devrait trouver à redire, du moment que les règles ont été scrupuleusement respectées. Que ces décisions soient purement les leurs ne devrait poser aucun problème, ni à eux, ce qui est compréhensible, ni à ceux qui les subissent, obligés qu’ils sont de reconnaître qu’elles ne sont pas des oukases, mais des projets de lois largement discutées avant de se transformer en des lois tout court. Il y a même eu des députés de l’opposition pour les repousser, c’est dire si tout s’est fait selon le droit le plus exigeant. La seule différence avec les interventions précédentes, c’est que celles qui viennent d’être approuvées, se sont vues accorder un délai d’exécution deux fois plus grand que d’habitude, deux ans au lieu d’un seul.

    Pendant deux ans, l’armée turque a carte blanche pour mener les opérations, au nord-est de la Syrie et au nord de l’Irak, qu’elle juge nécessaire contre la menace persistante que représentent les Kurdes à ses frontières. Il faut donc s’attendre à ce que ces opérations soient plus importantes que les précédentes, ne serait-ce que parce qu’elles ont plus besoin plus de temps pour réaliser leurs objectifs. Aujourd’hui, la Turquie est présente militairement dans deux pays arabes, la Syrie et la Libye ; elle intervient de plus périodiquement dans un troisième, l’Irak, comme si nulle frontière ne l’en séparait.

    On savait déjà qu’elle n’était guère pressée de rappeler ses soldats de Libye, en dépit du fait que des élections capitales doivent s’y tenir avant la fin de cette année, qui ne pourront l’être en présence de forces étrangères. On sait maintenant que ce n’est pas pour bientôt qu’elle compte se retirer de la Syrie, un autre pays arabe qui ne pourra espérer sortir de sa déjà longue crise que si elle-même commence par le quitter. Sans doute l’armée turque n’est-elle pas la seule à occuper le territoire syrien, les Américains s’y trouvent eux aussi, eux aussi dans le nord, mais en principe seulement pour empêcher que l’Etat islamique ne renaisse de ses cendres. Mais elle est la seule à avoir un intérêt majeur à s’y enraciner.

    Les centaines de soldats américains encore présents en Syrie n’ont pas vocation à y demeurer éternellement. Washington ne demanderait d’ailleurs qu’à pouvoir les rappeler sans plus attendre. Mais comme les Kurdes syriens et irakiens alliés du PKK indépendantiste seront toujours aux frontières de la Turquie, celle-ci ne serait tranquille qu’en annexant ces frontières. C’est probablement ce qu’elle ferait si la chose était possible; c’est-à-dire si elle était certaine que les grandes puissances la laisseraient faire.

    Là où la Turquie a réussi à mettre le pied, elle ne l’en retirerait que contrainte forcée, quand cela serait loin de ses frontières. La Libye n’est pas pour elle un pays voisin. Elle n’aurait même pas dû y intervenir. Mais maintenant qu’elle y est, son intention est d’y rester.

    Dernièrement, elle a failli mettre un bout de pied en Afghanistan, dans le même temps que les Américains et leurs alliés le fuyaient à la va-vite, ayant pu se ménager une porte de sortie, et craignant par-dessus tout qu’elle ne se referme trop vite. Un seul pays de l’Otan avançait à contre-courant : elle, la Turquie, qui quémandait auprès des Américains et des Talibans l’autorisation de s’y montrer utile.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 29/10/2021

  • Algérie, Irak et Jordanie pour le retour de la Syrie à la Ligue arabe

    Algérie, Irak et Jordanie pour le retour de la Syrie à la Ligue arabe. « Mais moi, en tant que secrétaire général, je n’ai personnellement observé aucune demande formelle ou informelle », déclare Ahmed Aboul Gheit

    L’Algérie, l’Irak et la Jordanie souhaitent que le régime syrien revienne pour conserver son siège à la Ligue arabe, selon le secrétaire général Ahmed Aboul Gheit.

    « Certains pays arabes s’ouvrent discrètement à la Syrie », a déclaré mercredi soir Aboul Gheit à la chaîne égyptienne Sada Al-Balad. « Mais moi, en tant que secrétaire général, je n’ai personnellement observé aucune demande formelle ou informelle concernant le début des procédures ».

    Aboul Gheit a également précisé qu’ »il y a un sommet confirmé en Algérie en mars ».

    Il a affirmé que « l’Algérie est à l’avant-garde du retour de la Syrie. L’Irak parle du retour de la Syrie. Et la Jordanie souhaite que la Syrie revienne pour nouer des contacts et renvoyer des ambassadeurs et tout cela représente le début d’un élan ».

    La majorité de la Ligue arabe a voté le 12 novembre 2011 pour suspendre l’adhésion au régime syrien en réponse à ses crimes contre les Syriens.

    Le développement de la normalisation arabe avec le régime syrien a connu, au cours des trois derniers mois, des rencontres bilatérales intenses et rares, des accords économiques transitoires et des ententes avec les pays arabes, en particulier avec la Jordanie, les Émirats arabes unis et l’Égypte.

    Anadolou

  • Point de presse quotidien du Bureau de l’ONU

    ONU, Ethiopie, santé, crimes, réfugiés, questions humanitaires, Eswatini, Haiti, Afghanistan, RDC, Congo, Syrie, Libye,

    Ce qui suit est une transcription quasi textuelle de l’exposé de midi d’aujourd’hui par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

    ** Briefing hybride aujourd’hui

    Dans peu de temps, évidemment, nous aurons Monica [Grayley] pour vous informer au nom du [Président de l’Assemblée générale], puis, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, c’est Irene Khan, et elle sera ici dans cette salle pour vous informer.

    ** Éthiopie

    Depuis l’Éthiopie, nous avons reçu des rapports alarmants d’attaques aériennes ce matin, et celles-ci ont apparemment eu lieu dans les zones résidentielles de la capitale du Tigré, Mekelle. Nous essayons toujours de vérifier les détails des frappes aériennes, mais nous sommes profondément préoccupés par l’impact potentiel sur les civils qui résident ou travaillent dans les zones touchées.

    Le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’escalade du conflit dans le nord de l’Éthiopie, comme l’illustrent les frappes aériennes à Mekelle aujourd’hui. Il souligne que toutes les parties doivent éviter de cibler des civils ou des infrastructures civiles. Le Secrétaire général réitère son appel à l’arrêt de toutes les hostilités. Il exhorte les parties à donner la priorité au bien-être de la population et à fournir le soutien nécessaire à l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle, notamment en facilitant la circulation du carburant et des médicaments.

    Comme nous vous l’avons dit, le manque de fournitures essentielles, en particulier d’argent et de carburant, perturbe gravement les opérations d’aide au Tigré, où au moins 400 000 personnes sont confrontées à des conditions de famine.

    Et nous rappelons une fois de plus à toutes les parties au conflit leurs obligations en vertu du droit international humanitaire de protéger les civils et les infrastructures civiles. Cela comprend des centaines de travailleurs humanitaires sur le terrain qui travaillent sans relâche pour fournir une assistance à des millions de civils pris dans les combats.

    Et ce fait que les civils soient pris dans les combats et les combats eux-mêmes nous oblige à réduire les opérations de sauvetage lorsque les gens en ont le plus besoin, y compris les distributions de nourriture, la distribution d’eau et les services de santé.

    Dans les régions voisines d’Amhara et d’Afar, notre capacité à atteindre les personnes qui ont un besoin urgent d’assistance – y compris de nombreuses personnes qui ont été déplacées à plusieurs reprises – a été entravée par l’escalade des combats.

    Nous appelons instamment toutes les parties à autoriser et à faciliter le passage rapide et sans entrave des fournitures de secours et du personnel humanitaire vers toutes les zones ayant des besoins humanitaires, y compris celles touchées par les récents combats. Ces fournitures comprennent du carburant et de l’argent, sans lesquels les humanitaires ne peuvent pas faire leur travail, et des médicaments, afin que nos collègues puissent atteindre les personnes qui ont désespérément besoin d’aide.

    ** Eswatini

    J’ai une déclaration sur la situation à Eswatini :

    Le Secrétaire général suit avec préoccupation les événements en cours à Eswatini, notamment le récent déploiement de forces de sécurité armées dans diverses écoles, les informations faisant état d’un recours excessif à la force en réponse aux manifestations d’étudiants et la fermeture indéfinie d’écoles. Cela affecte négativement les enfants et les jeunes.

    Le Secrétaire général réitère l’importance de permettre au peuple d’Eswatini d’exercer pacifiquement ses droits civils et politiques. Il exhorte le gouvernement à veiller à ce que les forces de sécurité agissent conformément aux normes internationales pertinentes en matière de droits de l’homme, y compris la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

    Il condamne tous les actes de violence et exhorte toutes les parties et les médias à s’abstenir de désinformation, de discours de haine et d’incitation.

    Nous restons déterminés à travailler avec le gouvernement et le peuple d’Eswatini, et tous les partenaires, pour parvenir à un règlement pacifique.

    ** Afghanistan

    Passons à l’Afghanistan : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont annoncé aujourd’hui la reprise des vaccinations contre la polio à domicile dans tout le pays, et c’est la première fois en trois ans.

    La campagne, qui reprendra le 8 novembre, cible plus de 3,3 millions d’enfants qui étaient auparavant restés inaccessibles à une campagne de vaccination. Une deuxième campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite sera synchronisée avec la campagne contre la poliomyélite au Pakistan en décembre.

    Pendant ce temps, avant l’hiver, la communauté humanitaire s’intensifie pour aider des milliers de familles avec une aide en espèces, des vêtements chauds, des couvertures, de l’argent pour le loyer et la réparation d’abris. Des évaluations des besoins sont en cours dans tout le pays.

    Nos collègues humanitaires nous disent que les distributions d’aide continuent. La semaine dernière, plus de 56 000 personnes dans l’est du pays ont reçu une aide humanitaire d’urgence. Il s’agit notamment de 54 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire qui ont reçu des rations alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que de 2 100 personnes déplacées à l’intérieur du pays et 259 rapatriés.

    Près de 39 000 personnes ont besoin d’une aide alimentaire dans les provinces de Nangarhar, Kunar et Laghman.

    L’appel éclair pour l’Afghanistan, qui recherche un peu plus de 606 millions de dollars pour aider 11 millions de personnes jusqu’à la fin de cette année, est financé à 45 %. Ce nombre augmente, mais nous avons encore besoin de plus de transformation des promesses de dons en espèces.

    ** Haïti

    Sur Haïti, nos collègues sur le terrain nous disent que la recrudescence récente de la violence des gangs, y compris les enlèvements, impacte les opérations de secours.

    Le représentant résident du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) – qui agit actuellement en tant que coordonnateur résident et humanitaire, Fernando Hiraldo – déclare que la violence, les pillages, les barrages routiers et la présence persistante de gangs armés constituent tous des obstacles à l’accès humanitaire. La situation est encore compliquée par de très graves pénuries de carburant et une offre réduite de marchandises.

    M. Hiraldo a ajouté que l’insécurité croissante non seulement entrave la réponse humanitaire, mais crée de nouveaux besoins humanitaires. Depuis juin, la violence des gangs à Port-au-Prince a déplacé au moins 19 000 personnes et touché plus de 1,5 [million] de femmes, d’hommes et d’enfants.

    Haïti, comme vous le savez, traverse de multiples crises, dont les séquelles du séisme du mois d’août. Dans tout le pays, 4,3 millions de personnes connaissent un niveau élevé d’insécurité alimentaire, contre 4 millions en août de l’année dernière.

    ** Colin Powell

    En réponse aux questions que j’ai reçues ce matin, je peux vous dire que le Secrétaire général est attristé par le décès de Colin Powell, l’ancien secrétaire d’État américain.

    M. Powell, qui a été le premier secrétaire d’État afro‑américain, a mené une brillante carrière, tant dans le domaine de la défense que de la politique étrangère.

    Le Secrétaire général présente ses sincères condoléances à la famille endeuillée, au Gouvernement et au peuple des États-Unis.

    ** République Démocratique du Congo

    Quelques annonces de voyage à faire : le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, se rendra demain en République démocratique du Congo. Il [sera là jusqu’au dimanche 24 octobre]. La visite sera l’occasion d’évaluer les développements récents liés à la situation politique et sécuritaire, ainsi que les principaux défis associés à la mise en œuvre du mandat de la Mission des Nations Unies.

    Au cours de sa visite, M. Lacroix rencontrera les autorités nationales et provinciales, des représentants clés de la politique et de la société civile, notamment des associations de femmes et de jeunes, ainsi que des chefs religieux. Dans la province du Tanganyika, M. Lacroix portera une attention particulière à la transition de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO). Au Nord-Kivu, il fera le point sur les efforts de la Mission pour relever les défis politiques et sécuritaires persistants et échangera sur les façons dont l’ONU peut au mieux relever ces défis.

    Il exprimera aussi, bien entendu, son soutien et sa reconnaissance pour le travail que nos collègues font là-bas sur le terrain.

    ** Libye

    La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, est arrivée en Libye pour le début d’une visite de cinq jours qui la verra discuter du soutien de l’ONU au processus politique et d’autres questions, notamment le retrait des forces étrangères et mercenaires et les prochaines élections. A Tripoli aujourd’hui, elle devait rencontrer le Premier ministre Abdul Hamid Debeibah, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Khaled Mazen, et les adjoints du président du Conseil de la présidence.

    Le vendredi 22 octobre, Mme DiCarlo doit se rendre en Tunisie avant de retourner à New York.

    ** République Centrafricaine

    En ce qui concerne la République centrafricaine, vous aurez vu au cours du week-end que le Secrétaire général s’est félicité de la déclaration unilatérale d’un cessez-le-feu annoncée par le Président Faustin Archange Touadéra.

    Le Secrétaire général a salué cette étape cruciale, conformément à la Feuille de route commune pour la paix en République centrafricaine, adoptée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et a appelé toutes les autres parties à respecter immédiatement ce cessez-le-feu et à renouveler leurs efforts pour mettre en œuvre l’accord de paix de 2019.

    Cette déclaration a été partagée avec vous.

    ** Conseil de sécurité

    Et ici au Conseil de sécurité, la République centrafricaine était aussi à l’ordre du jour.

    Le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Mankeur Ndiaye, a également félicité le Président et son gouvernement pour la déclaration de cessez-le-feu, la qualifiant de grande ouverture au dialogue. Il a également appelé tous les groupes armés et leurs dirigeants à souscrire sincèrement au processus de paix.

    La mission de l’ONU, a-t-il ajouté, entend faire un usage optimal de ses bons offices et de sa Force pour accroître la contribution des partenaires internationaux au processus de paix.

    M. Ndiaye a conclu son propos en appelant au soutien de tous les membres du Conseil pour s’engager, tant séparément que collectivement, avec tous les acteurs centrafricains et de la région pour faire de la cessation immédiate des hostilités et du cessez-le-feu une réalité.

    ** Syrie

    Vous aurez vu que la Sixième Session du Comité Constitutionnel Syrien Small Body a commencé ses travaux aujourd’hui à Genève. Cette convocation faisait suite à une série de réunions dimanche au cours desquelles l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est réuni avec les coprésidents désignés par les parties.

    M. Pedersen a annoncé que les parties étaient parvenues à un consensus sur la manière d’aller de l’avant et que les deux coprésidents étaient convenus de lancer un processus de rédaction d’une réforme constitutionnelle en Syrie. L’Envoyé a également souligné que le processus constitutionnel est important mais ne peut à lui seul résoudre le conflit.

    ** COVAX

    Une mise à jour rapide de COVAX en provenance de Colombie : ils ont reçu 2,6 millions de doses via COVAX aujourd’hui. Cela porte le nombre total de doses qu’ils ont reçues via COVAX à plus de 10,8 millions, aidant les autorités à poursuivre le déploiement de la [campagne de vaccination].

    Au cours du week-end, le Guatemala a reçu plus de 155 000 doses données par l’Espagne via COVAX, et nous les remercions. Le Guatemala a maintenant reçu plus de 2,2 millions de doses [via COVAX].

    Comme vous le savez, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) fournit un soutien logistique sur les vaccins dans la région.

    ** Contribution financière

    Et, enfin, je tiens à remercier le Bélarus pour son versement intégral au budget ordinaire. Nous sommes maintenant à 131 [pays entièrement libérés].

    ** Questions et réponses

    Benno ?

    Question : Suivi de Colin Powell. Il y a eu son célèbre discours en 2003 au Conseil de sécurité. Cela a-t-il une influence sur la façon dont les Nations Unies se souviennent de lui ?

    Porte – parole : Je veux dire, un homme qui a occupé des postes de direction au fil des ans aux États-Unis et dans le pays hôte est décédé, et nous lui adressons nos pensées et nos condoléances ainsi qu’à sa famille.

    Edie puis James.

    Question : Merci, Steph. Un suivi d’abord sur l’Éthiopie. Quelle est la présence de l’ONU à Mekelle, où ont eu lieu ces attaques aériennes frappant des civils ?

    Porte – parole : Nous avons… Je ne vais pas entrer dans les chiffres exacts, mais nous en avons quelques centaines sur le terrain. Mais à la lumière des contraintes opérationnelles et de la situation sécuritaire fragile dans le nord de l’Éthiopie, nos partenaires humanitaires ont constamment revu leur présence pour s’assurer qu’ils sont en mesure de soutenir les opérations et de maintenir leur devoir de diligence envers leur personnel sur le terrain.

    La semaine dernière, plusieurs organisations humanitaires ont réduit leur présence au Tigré, notamment en raison de l’absence de fournitures essentielles, notamment de carburant. Au total, il y a environ 1 300 travailleurs humanitaires au Tigré.

    Question : Et cela inclut… uniquement l’ONU ou l’ONU et les partenaires humanitaires ?

    Porte – parole : Ce sont nous et nos partenaires humanitaires.

    Question : Et une autre question, sur la République centrafricaine, l’ONU a été critiquée par au moins un membre du Conseil de sécurité pour avoir fait un rapport qui faisait référence aux partenaires bilatéraux du Gouvernement sans les nommer. Pouvez-vous nous dire pourquoi ces partenaires n’ont pas été nommés ?

    Porte – parole : Non, je… le rapport a été publié, rendu public. Je n’ai rien à ajouter.

    James?

    Question : Donc, vous dites qu’il y a plusieurs centaines d’agents de l’ONU à Mekelle. Le gouvernement… le porte-parole du gouvernement éthiopien dit que… que « les frappes aériennes n’ont pas eu lieu ; c’est un mensonge absolu. Pourquoi le gouvernement éthiopien attaquerait-il sa propre ville ? Mekelle est une ville éthiopienne. Alors, pouvez-vous confirmer que ces frappes aériennes ont bel et bien eu lieu à partir de votre personnel au sol ?

    Porte – parole : D’accord. Tout d’abord, je voulais dire quelques centaines… de personnel de l’ONU au Tigré. D’accord.

    Question : Pas à Mekelle… ? [Discussion croisée]

    Porte – parole : Exactement. Nous avons un numéro à Mekelle. Je ne peux pas m’inquiéter que ces frappes aériennes aient eu lieu. Nous voyons ces rapports. Nous les examinons.

    Question : Pourriez-vous essayer de nous répondre plus tard dans la journée ? Parce que si vous avez du personnel là-bas, il est assez important que nous le découvrions. [Discussion croisée]

    Porte – parole : Ouais. Oui. Bien sûr.

    Question : Si ce sont des frappes aériennes qui ont eu lieu, est-ce que c’est quelque chose, étant donné qu’il s’agit d’une ville d’environ un demi-million d’habitants, cela pourrait constituer des crimes de guerre ?

    Porte – parole : Ce qui est clair, c’est que les civils ne doivent jamais être ciblés. Les infrastructures civiles ne devraient jamais être ciblées. Ce sont des principes humanitaires de base. Quant à ce qui s’est passé exactement, nous n’avons pas assez de détails à ce stade.

    Question : Et pourrais-je en avoir un sur le Myanmar, où des prisonniers sont en train d’être libérés… Je pense que 5 600 sont censés être libérés. Quelle est la réaction de l’ONU face à la libération de prisonniers politiques au Myanmar ?

    Porte – parole : Je veux dire, nous avons vu ces… nous sommes au courant de ces rapports. Nous essayons d’obtenir plus de détails à ce sujet depuis notre bureau de pays.

    Je veux dire, comme vous le savez, le Secrétaire général a appelé à plusieurs reprises à la libération des prisonniers, à la fin des violences, à la fin de la répression que nous avons connue, et à ce que tout le monde… tous les prisonniers politiques soient libérés , y compris, bien sûr, Aung San Suu Kyi et le président Win Myint.

    D’accord. Madame?

    Question : Steph, pour revenir à ce que Benno a dit tout à l’heure, voici un homme, Colin Powell, qui a menti aux membres du Conseil de sécurité et, grâce à lui, nous sommes allés à la guerre. Alors, devons-nous le traiter comme s’il était un héros ?

    Porte – parole : Je ne vais pas remettre en cause ce qui s’est passé au Conseil de sécurité ou ce qui s’est passé en Irak. Je pense que la position de l’ONU à l’époque était très claire. Un homme est décédé et nous lui adressons nos condoléances ainsi qu’à sa famille.

    Correspondant : Mais à l’époque, l’ONU était contre cette guerre, et Kofi Annan l’a clairement dit.

    Porte – parole : J’y étais. J’étais là. Merci.

    D’accord. Attendez. Rick, vous avez une question sur Haïti, puis nous retournerons dans la salle.

    Question : Oui, Steph. J’ai une question sur Haïti construite autour du kidnapping de masse des missionnaires et des enfants qui s’est produit au cours du week-end. Le Secrétaire général pense-t-il qu’il est temps pour… que les Nations Unies renforcent leur Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour… et notamment pour redéployer les forces de maintien de la paix en Haïti ? Quel est son point de vue sur ce sujet ?

    Porte – parole : Le Conseil de sécurité vient de prendre une décision sur ce que devrait être la présence de l’ONU en Haïti. Ils ont pris cette décision à un long débat vendredi. Nous continuerons, dans le cadre de ce mandat, à travailler avec les autorités haïtiennes pour renforcer les institutions démocratiques et l’ordre public d’Haïti.

    Je veux dire, pour le Secrétaire général, il est très préoccupé par ce que nous voyons, par la détérioration dramatique de la situation sécuritaire, qui inclut ces enlèvements endémiques. Je veux dire, certains font les gros titres et d’autres pas, mais nous savons que les enlèvements sont monnaie courante.

    Il incombe au gouvernement d’Haïti de se concentrer sur les défis sécuritaires, notamment de redoubler d’efforts pour réformer et renforcer la capacité de la police nationale à assurer la sécurité publique, et tous ces crimes doivent faire l’objet d’enquêtes.

    Iftikhar, et puis je reviendrai vers vous.

    Question : Merci, Steph. Dans une lettre aux talibans, Malala Yousafzai a lancé un appel puissant pour que les filles retournent à l’école secondaire. Le Secrétaire général a-t-il un commentaire à faire là-dessus ?

    Porte – parole : Nous avons toujours cru fermement que les filles devraient avoir les mêmes opportunités académiques que les garçons en Afghanistan. Je pense que nous avions ici jeudi ou vendredi le directeur adjoint de l’UNICEF qui l’a dit très clairement également, et c’est le message que nous avons transmis à nos interlocuteurs en Afghanistan.

    Benno ?

    Question : Merci. Il y a des rapports sur une nouvelle arme hypersonique en provenance de Chine. La Chine n’a pas vraiment précisé ce que c’était. Y a-t-il quelque chose que vous en savez ? Et aussi, y a-t-il de quoi s’inquiéter?

    Porte – parole : Personnellement, je… nous n’avons aucune information à part ce qui se passe dans la presse. Donc, je n’ai pas de commentaire sur un cas particulier, mais nous sommes très préoccupés par l’absence de progrès que nous avons constaté au niveau mondial sur les questions de désarmement.

    D’accord. Laissez-moi voir s’il y a des questions dans le chat. Sinon, nous allons maintenant passer la parole à Monica, et alors s’il vous plaît ne le faites pas pour… oh, James et ensuite l’invité après ça. Oui?

    Question : Ouais. Juste j’en ai eu un autre sur le Myanmar. L’envoyée spéciale de l’ONU, Christina Schraner Burgener, se retire très prochainement. Nous le savons depuis un certain temps. Avons-nous un nouveau…

    Porte – parole : Nous espérons avoir quelqu’un annoncé…

    Correspondant : Avant que son temps ne soit écoulé. Je veux dire, ça… [Discussion croisée]

    Porte – parole : Je ne veux pas dire… Non, c’est clairement… nous savons… comme vous l’avez dit, nous savons cela depuis un certain temps et un départ annoncé , comme nous le disons, donc nous espérons avoir quelqu’un annoncé bientôt.

    Question : D’accord. Et dernière chose, en ce qui concerne le COVID dans ce bâtiment et les journalistes qui doivent maintenant montrer leur statut vaccinal, je voulais vérifier parce que l’ONU a dit que le personnel de l’ONU orienté vers l’avant est censé être vacciné. Comment se passe la conformité ? Les gens y obéissent-ils ? Êtes-vous… [Discussion croisée]

    Porte – parole : Nous sommes… Je veux dire, nous n’avons aucun problème de conformité pour autant que je sache de ce côté-là.

    D’accord. Benno ?

    Question : je suis désolé. Juste un suivi. Donc, cette règle est déjà en place, n’est-ce pas, puisque… [Discussion croisée]

    Porte – parole : C’est exact, pour le Général… c’était en place… a commencé à être en place pour l’Assemblée Générale.

    Correspondant : Parce que je devais envoyer mon vaccin COVID…

    Porte – parole : Non, non, non. Je suis désolé. On parle du personnel.

    Concernant les journalistes, c’est quelque chose que nous avions demandé, je pense, un délai du 15 octobre ; nous l’avons prolongé de quelques jours. Mais nous sommes… Je suis personnellement très catégorique pour que les gens dans cette pièce soient complètement vaccinés.

    Question : Avez-vous un certain nombre de…

    Porte – parole : Pour les journalistes ?

    Question : Peut-être pour les journalistes et tous ensemble pour les gens qui ont juste refusé et dit non, alors je ne reviens pas ?

    Porte – parole : Non, je n’ai pas de chiffres pour le personnel là-dessus. Et les journalistes, je pense, la preuve sera dans le pudding de qui vous voyez dans cette pièce et qui vous ne voyez pas dans cette pièce. [Rire]

    Edie Lederer ?

    Question : Juste une dernière question à ce sujet. La sécurité de l’ONU va-t-elle obtenir une liste des personnes qui n’ont pas soumis d’informations sur la vaccination ? [Discussion croisée]

    Porte – parole : Je veux dire, le but est de faire en sorte que les personnes qui n’ont pas… les journalistes qui n’ont pas soumis les informations de vaccination n’aient pas accès à ce bâtiment dans un court laps de temps. Le taux de vaccination du personnel de l’ONU, m’a-t-on dit, par mon fidèle personnel est d’environ 87,08 % de personnes entièrement vaccinées, le personnel au total.

    Question : [Hors micro, inaudible]

    Porte – parole : Non, le personnel orienté vers l’avant, je pense que tous ceux qui étaient censés être vaccinés parce qu’ils sont orientés vers l’avant ont été vaccinés, mais c’est rapporté, autodéclaré.

    D’accord. Monica, et s’il te plaît, n’oublie pas le rapporteur spécial après. Merci.

    UN Press, 18/10/2021

  • Il y a 48 ans, la guerre d’Octobre …

    Syrie, Egypte, Jordanie, Algérie, Maroc, Israël, Guerre des six jours, #Maroc, #Algérie, #Israël,

    – 6 octobre 1973, l’Egypte et la Syrie attaquèrent par surprise Israël, déclenchant la quatrième guerre israélo-arabe. Huit ans plus tard, El Sadate, le héros de la guerre et de la paix sera assassiné lors d’une parade militaire commémorant la guerre

    AA/ Mohamed Badine El Yattioui*

    Dès le début de sa présidence en 1970, Anouar El Sadate se rend compte de l’urgence de faire évoluer la situation stratégique régionale, catastrophique pour les pays arabes après l’humiliation de 1967. L’Égypte considère alors qu’une nouvelle guerre avec Israël pourrait redistribuer les cartes. Pour cela, il s’allie au Président syrien Hafez al Assad. Leurs armées ont été rééquipées en matériel par l’URSS. En ce qui concerne l’attaque surprise de 1973, selon Claude Franc, spécialiste d’histoire militaire, « trois phases peuvent être identifiées : l’offensive égypto-syrienne du 6 au 13 octobre, la réaction offensive israélienne du 13 au 16 octobre, l’exploitation israélienne du 16 au 25 octobre. » Le 17 octobre, l’impact devient international lorsque les membres arabes de l’OPEP annoncent une baisse de production et un embargo contre les pays occidentaux qui soutiennent Israël.

    Notons que ce conflit, dans un contexte de Guerre Froide a provoqué une fois de plus une réaction des deux Grands. Ils ont à la fois tenté de soutenir militairement leurs alliés et de mettre en place un cessez-le-feu sous les auspices des Nations Unies. Ses conséquences sont très importantes d’un point de vue géopolitique. Claude Franc va jusqu’à dire que « le processus de paix israélo-égyptien de 1978 est l’enfant naturel de la guerre du Kippour (guerre d’Octobre, NDLR) ».

    Mais cette guerre a surtout façonné les relations entre l’Egypte et Israël et ouvert une nouvelle page dans les relations du Caire avec l’Occident.

    Rupture avec l’époque nassérienne

    Selon Marc Lavergne, géopolitologue et directeur de recherche émérite au CNRS en France, “depuis le milieu des années 1970, l’Égypte est entrée dans une voie nouvelle, entre libéralisation économique et alignement diplomatique sur l’Occident”.

    Durant la présidence d’Anouar El Sadate (1970-1981), l´Egypte a signé la paix avec Israël, devenant le premier pays arabe à le faire. Sur le plan économique, son action a été marquée par l’infitah (ouverture économique). Selon ce spécialiste de l´Egypte, elle a eu comme conséquence l’urbanisation rapide du pays et l’émigration massive de la jeunesse vers les pays du Golfe et vers la Libye.

    Durant les années 1950-1960, l´Egypte exerce une véritable “hégémonie” diplomatique, selon Gérard Claude. Cela correspond à l’époque nassérienne. Le leader du nationalisme arabe se rapproche de l’Union soviétique qui le soutient contre les Etats-Unis et Israël. Les décisions de son successeur à partir de 1977 marquent une rupture majeure en entreprenant un “renversement spectaculaire des alliances” lors de son rapprochement avec Washington et Tel Aviv selon ce professeur à Sciences Po Aix-en-Provence, en France.

    L’historien libanais, Georges Corm, estime que la guerre de 1973, qui débute le 6 octobre, est une décision personnelle du Président Anouar El Sadate. Il ajoute que c´est “une décision courageuse, car elle est prise contre l’avis de beaucoup d’officiers de l’état-major égyptien, qui ne croient guère possible une aventure militaire visant à traverser le canal”.

    A la suite de la guerre de 1967, la prise du Golan au Nord, du Sinaï, de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, a multiplié par quatre la taille du territoire israélien. En 1973, en décidant d’intervenir en même temps, l’Égypte et la Syrie veulent jouer l’effet de surprise au nord et au sud afin de récupérer leurs territoires perdus.

    Les accords de Camp David, une arme à double tranchant

    Les accords de Camp David, signés en 1978 et suivis une année après par la signature du traité de paix israélo-égyptien, constituent une arme à double tranchant pour la diplomatie égyptienne. Parmi les avantages de la reconnaissance de l´Etat d´Israël, une aide financière et technologique américaine conséquente. Malgré tout, son principal problème est que ce pas l’isole du monde arabe qui critique vivement cette décision unilatérale et l´exclut de la Ligue Arabe.

    Après la guerre d’octobre 1973, le Président égyptien tente d´utiliser l’Organisation de l’Unité africaine pour dénoncer la politique israélienne. Lors du sommet de Mogadiscio, en juin

    1974, « les États africains qui entretenaient des relations diplomatiques et économiques avec Israël rompent ces relations » en pleine crise économique, conséquence de la crise pétrolière (à l´exception du Malawi, du Lesotho et du Swaziland).

    Henri Kissinger, le puissant Secrétaire d’État et conseiller à la sécurité nationale durant les présidences de Richard Nixon et Gérald Ford, souhaite un rapprochement entre Israël et l’Égypte. L’Égypte cède et Sadate rétablit les relations de son pays avec les Etats-Unis.

    L’accord du 4 septembre 1975 sur le Sinaï est signé à Genève. Il fait suite à la résolution no 338 du Conseil de sécurité des Nations unies et affirme que le conflit entre l’Égypte et Israël ne peut être résolu que par un processus de paix et propose la création d´une zone tampon gérée par les Nations Unies. L’Égypte va jusqu´à autoriser le passage par le canal de Suez des produits non militaires en provenance ou à destination d’Israël.

    Renversement des alliances

    Le président démocrate Jimmy Carter (1977-1981) poursuit les négociations entre Anouar El Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin. En décembre 1977, une première conférence se déroule entre Égyptiens, Américains et Israéliens. Israël accepte de démilitariser le Sinaï mais en ce qui concerne l’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, et le droit au retour des Palestiniens, aucune avancée ne se fait sentir. En septembre 1978, les Accords de Camp David, divisés en deux accords-cadres, sont ratifiés par les deux leaders. Le second accord-cadre signé en mars 1979, prévoit l’évacuation du Sinaï par l’armée israélienne. D’après Henry Kissinger, c´est parce que le Président Sadate ne considérait plus l’URSS comme un allié fiable qu´il a choisi un renversement des alliances : « l’Union soviétique pouvait apporter des armes, mais pas le progrès diplomatique pour récupérer la péninsule du Sinaï en la libérant de l’occupation israélienne, par conséquent le Président Anouar el-Sadate a changé de camp ».

    Anouar El Sadate a été assassiné le 6 octobre 1981 par six soldats égyptiens, appartenant à l’organisation du Djihad islamique égyptien, lors d’une parade en commémoration de la guerre d’octobre 1973. Ils ont attaqué à coups de grenades et de mitrailleuses la tribune présidentielle. Anouar El Sadate décède quelques heures plus tard. Hosni Moubarak, alors vice-président, lui succède. Il renforcera la nouvelle relation de son pays avec les Etats-Unis et Israël.

    * Les opinions exprimées dans cette analyse n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale de l’Agence Anadolu.

    * Dr. Mohamed Badine El Yattioui, Professeur de Relations Internationales à l´Université des Amériques de Puebla (Mexique).

    Anadolou

  • Point de presse quotidien de l’ONU: 05 octobre 2021

    ONU, Afghanistan, UNICEF, PAM, Ethiopie, Syrie, Yémen, Conseil de Sécurité, Pakistan, covid19, covax, #COVAX,

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Afghanistan/UNICEF/PAM : À la fin d’une visite de deux jours à Hérat, les chefs du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM), M. Hervé Ludovic De Lys et Mme Mary-Ellen McGroarty, ont tiré l’alarme sur l’état désastreux de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire qui sévit en Afghanistan. L’hiver approchant à grands pas, ils ont dit que c’est maintenant une course contre la montre pour aider les familles afghanes qui n’ont pas non plus accès à l’eau potable et aux services de santé et de nutrition. Quatorze millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en Afghanistan et 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë d’ici à la fin de l’année.

    Les deux agences des Nations Unies déploient 100 équipes mobiles de santé et de nutrition supplémentaires. Déjà 168 équipes mobiles constituent une bouée de sauvetage pour les enfants et les mères dans les zones difficiles à atteindre de l’Afghanistan. Depuis le début de l’année, le PAM a également fourni une aide alimentaire et nutritionnelle vitale à 8,7 millions de personnes. Près de 4 millions de personnes ont été aidées au cours du seul mois de septembre.

    En outre, plus de 210 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont reçu cette année un traitement salvateur grâce aux services appuyés par l’UNICEF. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué qu’après une pause de ses acticités, le programme de lutte contre la polio a repris le dépistage et les vaccinations des voyageurs se déplaçant entre l’Afghanistan et le Pakistan au point de passage frontalier de Torkham.

    L’OMS a aussi déployé 64 équipements médicaux pour les centres de santé dans l’ouest du pays afin de subvenir aux besoins sanitaires de 64 000 personnes pour les trois prochains moins. Depuis août, l’OMS a envoyé par pont aérien près de 185 tonnes de fournitures médicales essentielles, soit neuf vols dont un vol dimanche dernier. L’appel éclair pour l’Afghanistan demandant 606 millions de dollars pour apporter une aide humanitaire à près de 11 millions de personnes jusqu’à la fin de l’année 2021 a reçu 212 millions de dollars, soit 35%. Le nombre des donateurs augmente mais nous avons toujours besoin d’argent.

    Invité du Point de presse

    Mme Mary-Ellen McGroarty, Directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afghanistan, sera l’invitée du Point de presse mercredi 6 octobre, en visioconférence depuis Kaboul.

    Éthiopie

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a achevé sa première opération de distribution alimentaire aux personnes touchées par la propagation du conflit dans les régions de l’Afar et de l’Amhara.

    Depuis le 15 août, le PAM a livré de la nourriture à près de 300 000 personnes dans les deux régions.

    Toutefois, le PAM a déclaré que le manque d’approvisionnement lié aux difficultés d’acheminement de l’aide humanitaire entraîne toujours un retard des distributions dans le Tigré.

    La deuxième opération de distribution alimentaire est en cours dans le Tigré depuis le 27 mai et plus de 2,4 millions de personnes ont bénéficié d’une aide alimentaire dans le nord-ouest et certaines parties du sud du Tigré.

    Le PAM a dit que des rapports isolés provenant du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara suggèrent que l’insécurité alimentaire augmente alors que les familles fuient leurs maisons et voient leurs moyens de subsistance détruits.

    Le PAM insiste qu’il est absolument vital d’avoir la pleine coopération et le soutien de toutes les parties au conflit pour pouvoir apporter à l’ensemble des populations touchées une aide alimentaire urgente avant que nous n’ayons une catastrophe humanitaire dans tout le nord de l’Éthiopie.

    Syrie

    En Syrie, l’ONU a reçu des informations selon lesquelles cinq millions de personnes sont touchées par la crise de l’eau dans le nord et le nord-est du pays.

    Les habitants du nord de la Syrie n’ont pas été en mesure d’accéder de manière fiable à une eau suffisante et salubre en raison des faibles niveaux d’eau, des perturbations des systèmes d’approvisionnement en eau et de la capacité opérationnelle déjà réduite des stations d’eau.

    Le manque d’eau potable entraîne une prévalence accrue de maladies véhiculées par l’eau et réduit une première ligne de défense essentielle pour endiguer la pandémie de COVID-19. Le manque d’électricité ajoute également à la pression sur la santé publique et les systèmes éducatifs et a un impact disproportionnel sur la santé générale et reproductive des femmes et des filles.

    L’ONU, avec ses partenaires, a publié un plan consolidé au cours des six prochains mois, qui ciblera 3,4 millions de personnes parmi les plus touchées dans ces régions de la Syrie à la suite de la crise de l’eau. Les besoins nécessitent une réponse multisectorielle de 251 millions de dollars, dont 51 millions seulement ont été reçus.

    Yémen

    M. Hans Grundberg, Envoyé spécial pour le Yémen, a achevé aujourd’hui une visite de trois jours à Riyad. M. Grundberg a rencontré le Ministre des affaires étrangères saoudien, M. Faisal bin Farhan, l’Ambassadeur saoudien au Yémen, M.  Mohamed Al Jaber, ainsi que d’autres hauts responsables saoudiens. Il a également rencontré le Vice-Président du Yémen, Ali Monhsen, ainsi que d’autres hauts responsables yéménites.

    M. Grundberg a déclaré que la fin du conflit et la recherche d’une solution politique globale et inclusive, répondant aux aspirations du peuple yéménite, devaient être les objectifs premiers et urgents de tous les acteurs concernés.

    Au cours de sa visite à Riyad, M. Grundberg s’est également entretenu avec le Haut-Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, M. Josep Borell, et le Secrétaire d’État du Ministère fédéral des affaires étrangères, M. Michel Berger, ainsi qu’avec des diplomates des membres permanents du Conseil de sécurité basés à Riyad.

    M. Grundberg se rend aujourd’hui à Aden, au Yémen, pour des consultations supplémentaires.

    Conseil de sécurité

    Lors du Conseil de sécurité ce matin, Mme Bintou Keita, Chef de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo, a appelé les membres du Conseil à continuer à soutenir le travail de l’ONU.

    Elle a déclaré que la sécurité et la protection des civils demeuraient les plus grands défis dans l’est du pays. La coopération entre les Forces armées congolaises et les forces de maintien de la paix de l’ONU a été renforcée, et des progrès ont été réalisés dans la planification et la conduite des opérations.

    Cependant, a-t-elle ajouté, beaucoup reste à faire, notamment pour garantir le respect systématique des droits humains dans la lutte contre les groupes armés en RDC. Au sujet de la situation humanitaire, Mme Keita a rappelé aux membres du Conseil que le pays compte plus de cinq millions de déplacés à l’intérieur de ses frontières. Elle a appelé la communauté internationale à financer l’appel humanitaire.

    COVID-19/Pakistan 

    Au Pakistan, l’équipe des Nations Unies, menée par le Coordonnateur résident Julien Harneis, poursuit son travail avec les autorités pour lutter contre les conséquences sanitaires, humanitaires et socioéconomiques de la pandémie. À compter du 2 octobre, plus de 82 millions de doses de vaccins ont été administrées. Près de 30 millions de personnes ont été entièrement vaccinées et deux fois plus partiellement vaccinées.

    Sur le plan sanitaire, UNICEF s’emploie à assurer le maintien des services de soins primaires essentiels dans près de 140 établissements de santé pour plus de 3,6 millions d’hommes, femmes et enfants. Plus de 110 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole. L’UNICEF a également contribué à la formation de milliers de travailleurs de santé de première ligne et de volontaires communautaires à l’identification des cas de COVID-19.  

    L’équipe des Nations Unies a livré 1 000 concentrateurs d’oxygène et des millions d’articles de protection individuelle aux agents de santé de première ligne dans tout le pays. 

    COVAX

    Le Honduras, l’Équateur et le Pérou ont tous reçu des livraisons supplémentaires de vaccins de la part du Mécanisme COVAX. En Amérique latine et dans les Caraïbes, près de 53 millions de doses ont été distribuées par le Mécanisme COVAX dans 33 pays avec le soutien logistique de l’Organisation panaméricaine de la santé.

    Eau 

    Selon un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation météorologique mondiale, les risques liés à l’eau, comme les inondations et les sécheresses, augmentent en raison des changements climatiques.  D’après ce rapport, 3,6 milliards de personnes n’ont pas eu un accès suffisant à l’eau au moins un mois par an en 2018. D’ici à 2050, ce chiffre devrait passer à plus de cinq milliards. 

    Récifs de corail

    Selon un nouveau rapport soutenu par le programme des Nations Unies pour l’environnement, la hausse des températures à la surface de la mer a entraîné la disparition de 14% des coraux depuis 2009.  Le rapport avertit qu’une perte irrévocable des récifs de corail serait catastrophique, car ils abritent au moins un quart de toutes les espèces marines, fournissent un habitat essentiel et une source fondamentale de protéines, ainsi que des médicaments vitaux. On estime que des centaines de millions de personnes dans le monde en dépendent pour leur alimentation, leur emploi et leur protection contre les tempêtes et l’érosion.  Le rapport complet est en ligne. 

    Journée mondiale des enseignants

    C’est aujourd’hui la Journée mondiale des enseignants ayant pour thème cette année « Les enseignants au cœur de la reprise de l’éducation ». La Journée met l’accent sur le soutien dont les enseignants ont besoin pour contribuer pleinement au processus de relèvement de la pandémie. Dans une déclaration commune, l’UNESCO, l’Organisation internationale du Travail, l’UNICEF et l’Internationale de l’éducation ont appelé les pays à investir dans les enseignants et à leur donner la priorité dans les efforts mondiaux de redressement de l’éducation, afin que chaque apprenant ait accès à un enseignant qualifié et soutenu. 

    OMS/Conférence de presse

    Jeudi matin à 9 h 30, le Secrétaire général et le docteur Tedros, de l’Organisation mondiale de la Santé, tiendront une conférence de presse virtuelle conjointe sur la stratégie mondiale de vaccination COVID-19 de l’OMS.  L’événement sera organisé par l’OMS, à partir de Genève, et se tiendra sur Zoom.

    UN Press, 05/10/2021

  • La semaine prochaine au Conseil de Sécurité de l’ONU

    La semaine prochaine au Conseil de Sécurité de l’ONU

    ONU, Conseil de Sécurité, Libye, Syrie, MANUL,

    Cette semaine, toutes les réunions du Conseil de sécurité et des organes subsidiaires devraient avoir lieu en personne.

    Lundi 27 septembre, l’Irlande organisera une réunion d’information de haut niveau sur la non-prolifération des armes de destruction massive pour marquer le 25e anniversaire de l’ouverture à la signature du Traité d’interdiction complète des essais (TICE). Simon Coveney, ministre irlandais des Affaires étrangères et ministre de la Défense, présidera la réunion. Les rapporteurs attendus sont le Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement Izumi Nakamitsu, le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) Robert Floyd, et un représentant de la société civile.

    Mardi (28 septembre), le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information publique, suivie de consultations à huis clos, sur les développements politiques en Syrie. L’Envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen, fera un exposé. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.

    Mardi également, il y aura un briefing sur la Somalie qui se concentrera sur les femmes, la paix et la sécurité. La vice-secrétaire générale Amina Mohammed, qui s’est rendue en Somalie le 12 septembre, fera un exposé. Un représentant de la société civile devrait également faire un briefing.

    Mercredi 29 septembre, les membres du Conseil devraient voter sur un projet de résolution renouvelant les autorisations accordées par la résolution 2546 du 2 octobre 2020, permettant aux États membres agissant au titre de leur capacité nationale ou par l’intermédiaire d’organisations régionales d’intercepter des navires au large des côtes libyennes soupçonnés du trafic de migrants.

    Le Conseil se réunira mercredi pour sa réunion mensuelle sur le « Moyen-Orient, y compris la question palestinienne ». Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, devrait faire un briefing. Les représentants de la société civile peuvent également informer.

    Vendredi 1er octobre, le Kenya assume la présidence du Conseil de sécurité. Les membres du Conseil prévoient d’adopter le programme de travail provisoire pour septembre vendredi.

    Cette semaine, les membres du Conseil devraient voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies à la Libye (MANUL) avant son expiration le 30 septembre.

    Les membres devraient également continuer à négocier un projet de résolution sur la protection de l’éducation en période de conflit, initié par le Niger et la Norvège.

    Au niveau des organes subsidiaires, le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés se réunira mercredi 29 septembre pour la présentation du rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés au Yémen par le Bureau du Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés .

    Vendredi 1er octobre, il y aura une réunion du 751 Comité des sanctions contre la Somalie. Le Groupe d’experts sur la Somalie présentera son rapport final au comité, qui doit être soumis au Conseil d’ici le 15 octobre. En outre, un représentant d’OCHA présentera le rapport annuel du Coordonnateur des secours d’urgence sur l’acheminement de l’aide humanitaire en Somalie et sur tout obstacle à l’acheminement de l’aide, qui est également attendu avant le 15 octobre.

  • Lafarge au coeur d’une enquête sur le financement du terrorisme

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    Une cimenterie syrienne au centre d’une enquête sur le financement du terrorisme « utilisée par des espions occidentaux »
    Un officier du renseignement jordanien a déclaré au Guardian que l’usine Lafarge avait été utilisée par les agences de renseignement pour recueillir des informations sur les otages de l’EI

    Une cimenterie en Syrie au centre d’une enquête sur le financement du terrorisme en France a été utilisée par les agences de renseignement occidentales pour recueillir des informations sur les otages détenus par l’Etat islamique , ont indiqué des sources liées à l’opération.

    Un officier du renseignement jordanien qui était au cœur de l’effort d’espionnage a confirmé au Guardian que l’usine Lafarge, qui a continué à fonctionner après que le groupe terroriste a envahi l’est de la Syrie, dans l’un des épisodes les plus controversés de la guerre, était le centre régional d’un échec. pour sauver jusqu’à 30 otages. Parmi les détenus de l’EI figuraient le journaliste américain James Foley, le photographe britannique John Cantlie et le pilote jordanien Moaz al-Kasasbeh, dont deux ont par la suite été confirmés avoir été tués.

    La plus haute juridiction française a décidé cette semaine que Lafarge pouvait encore faire l’objet d’une enquête sur des allégations de complicité de crimes contre l’humanité dans ses relations avec la Syrie, affirmant qu’une décision précédente de radiation de l’accusation était viciée. La société fait l’objet d’une enquête officielle en France sur les efforts déployés pour maintenir les opérations au plus fort du déchaînement du groupe terroriste en 2013-14.

    Lafarge a été accusé d’avoir payé jusqu’à 13 millions d’euros (11,15 millions de livres sterling) de taxes et de frais à l’EI pour maintenir en fonctionnement l’usine, située au cœur du territoire de l’EI. La société n’a pas contesté le chiffre et a reconnu avoir payé des frais aux intermédiaires, mais a déclaré qu’elle ne connaissait pas la destination finale de l’argent.

    La décision tant attendue est considérée comme un précédent judiciaire et a de larges implications pour les entreprises qui opèrent dans des zones de guerre, mais le rôle de l’officier de renseignement jordanien pourrait également soulever des questions sur l’influence des services de renseignement sur des décisions commerciales sensibles, apparemment prises par de grandes entreprises, et dans tout rôle non déclaré du gouvernement français dans le maintien de l’usine en marche.

    « C’était une décision plus importante que Lafarge », a déclaré une source principale du renseignement. « L’affaire judiciaire ne raconte pas toute l’histoire. »

    L’ancien directeur général Bruno Lafont, ainsi que l’ancien directeur de la sécurité Jean-Claude Veillard, et un ex-directeur de la filiale syrienne de l’entreprise, Frédéric Jolibois, ont nié les accusations de financement d’une organisation terroriste et de mise en danger de la vie d’autrui et pourraient faire face à jusqu’à 10 ans de prison et des amendes en cas de condamnation.

    Cependant, de hauts responsables français n’ont pas fait l’objet d’un examen public et n’ont pas été identifiés dans un rapport commandé plus tard par une entité fusionnée, LafargeHolcim, et préparé par le cabinet d’avocats Baker McKenzie.

    Le Guardian a appris que tout au long du pic de l’emprise de l’EI sur la région, l’espion jordanien Ahmad al-Jaloudi s’est rendu régulièrement entre l’usine et Amman pour informer les chefs du renseignement régional et mondial de la prétendue localisation des otages, à un moment donné les traquant pour une usine pétrolière près de la ville de Raqqa, dans l’est de la Syrie.

    Jaloudi, dont la description de poste était responsable des risques pour Lafarge, s’est également rendu à Raqqa pour s’occuper d’un haut responsable de l’EI pour tenter d’obtenir la libération du pilote jordanien dont l’avion de chasse F-16 s’est écrasé près de Raqqa. Le pilote a ensuite été brûlé vif par l’EI, sa mort a été filmée et diffusée à titre de propagande, marquant l’un des moments les plus horribles de l’insurrection de cinq ans.

    Contacté par le Guardian ce mois-ci, Jaloudi, un officier vétéran de la Direction générale du renseignement jordanien (GID) a confirmé son rôle. « J’étais très fier du travail que j’ai accompli pour essayer d’obtenir la libération des otages, le pilote jordanien, et pour protéger les travailleurs de l’usine. J’ai donné des renseignements précis et exploitables en temps réel qui auraient pu conduire au sauvetage des personnes détenues. »

    Pendant trois ans, Jaloudi a fait des voyages répétés depuis l’usine Lafarge, entre Raqqa et Alep, à travers le cœur du soi-disant califat jusqu’en Turquie, puis à Amman pour informer les autorités tous les mois environ. Son rôle était connu des espions en France, en Turquie, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Jordanie, qui ont tous contribué à faciliter son accès à et depuis l’un des coins les plus dangereux du monde, en passant par les points de contrôle de l’EI et en survivant à la surveillance incessante. de ses équipes de contre-espionnage.

    Des sources du renseignement ont confirmé que Jaloubi n’avait joué aucun rôle dans les opérations commerciales de l’entreprise. Son entrée et sa sortie de Syrie ont été facilitées par la frontière turque, par le service national de renseignement turc, le MIT, et son contact était alors le chef du GID, le général Faisal al-Shobaki. Des sources ont confirmé que Jaloudi était l’un des agents les plus importants dirigés par tout service de renseignement à l’intérieur du territoire de l’EI, fournissant des informations régulières sur les mouvements du groupe, sa direction – et en particulier la localisation des otages qu’il gardait.

    Début 2014, Jaloudi a aidé à confirmer que les otages, dont des journalistes et des travailleurs humanitaires, étaient détenus dans la station pétrolière d’al-Akirashi à la périphérie de Raqqa.

    L’information a été confirmée par les chauffeurs-livreurs et les coursiers de l’usine. Une deuxième source à l’intérieur de l’EI avait également déclaré au Guardian que l’usine pétrolière servait de centre de détention. Une mission de sauvetage a été lancée en avril de la même année, mais les otages n’avaient été déplacés que quelques jours plus tôt.

    Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, compte plus de 2 500 usines dans le monde. Son investissement en Syrie en 2007 s’élevait à environ 600 millions d’euros à l’époque et était considérée comme une marque d’entreprise française influente au Moyen-Orient.

    La société a précédemment admis, à la suite de sa propre enquête interne, que sa filiale syrienne avait payé des groupes armés pour aider à protéger le personnel de l’usine. Mais il a rejeté plusieurs charges retenues contre lui dans le cadre de l’enquête judiciaire française, dont celui de complicité de crimes contre l’humanité en raison de ses relations avec des groupes militants de la région, dont l’EI.

    L’enquête, dans le cadre de laquelle Lafarge est également interrogée pour le financement présumé d’une organisation terroriste, pourrait déboucher sur un procès bien qu’aucune date n’ait été fixée.

    L’usine, près de Jalabiya, a finalement été saisie par l’EI fin 2014. L’EI a été évincé lors d’une campagne aérienne de la coalition et l’usine a ensuite été occupée par des équipes des forces spéciales américaines et françaises alors que la bataille pour vaincre le groupe s’intensifiait.

    The Guardian, 09/09/2021

  • Lafarge enfonce les renseignements français dans le financement du terrorisme en Syrie

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    L’implication de la France dans le financement du terrorisme en Syrie, est de plus en plus d’actualité, comme le révèle l’affaire du géant cimentier français la Farge et ses derniers rebondissements.

    Ainsi, la Cour de cassation de Paris a cassé ce mardi 7 septembre 2021,la décision de la chambre de l’instruction d’annuler la mise en examen de la société française Lafarge, pour complicité de crimes contre l’humanité.

    La plus haute instance judiciaire française déboute ainsi La Farge qui en 2019, avait obtenu de la cour d’appel de Paris l’annulation de sa mise en examen pour ce motif. , précisant que “la chambre de l’instruction, dans une composition différente, devra à nouveau se prononcer sur cette question”.

    “La chambre de l’instruction a confirmé la mise en examen de cette société pour financement de terrorisme en raison d’indices graves ou concordants de recours à des intermédiaires pour verser des fonds à des groupes armés afin de sécuriser l’acheminement des salariés de l’usine entre leur lieu d’hébergement et leur lieu de travail, alors que le caractère terroriste de ces groupes ne pouvait pas être ignoré”, peut-on lire dans le communiqué publié mardi.

    La Farge finançait le terrorisme en Syrie

    Pour en revenir à cette affaire, il faut souligner qu’au mois de juillet dernier, l’agence d’information turque Anadolu (AA) s’était procurée des documents confidentiels, prouvant des liens entre le cimentier français et l’organisation terroriste de Daesch. Ces liens étaient connus de l’État français étant donné que Lafarge a régulièrement informé les services de renseignements français internes et externes (DGSI et DGSE).

    Les documents officiels français, en la possession de l’Agence Anadolu, mettent également en avant l’historique des échanges entre Lafarge, par l’intermédiaire de son Directeur sûreté, Jean-Claude Veillard, et les services de renseignement français, via une adresse e-mail du ministère de l’Intérieur français.

    Une fois l’affaire de financement de Daech par Lafarge dévoilée par les médias, et l’ouverture d’une enquête concernant les activités du cimentier français en Syrie, un élément des services français a été interrogé par la justice.

    Dans ses dépositions du 18 novembre 2018, où son identité n’est pas dévoilée et où il est appelé « AM-02 », le membre des renseignements français confirme que Lafarge était la principale source d’informations en Syrie. Il explique comment les services français ont « profité » des activités de Lafarge pour récolter des renseignements sur la Syrie.

    En 2016, des médias français révèlent l’existence de paiements par Lafarge de commissions à Daech, participant ainsi au financement de l’organisation terroriste.

    D’après la presse française, en plus de payer des commissions à Daech pour pouvoir poursuivre les activités de l’usine de ciment de Jalabiya en Syrie, Lafarge s’est également fournie en matériels et carburants auprès de l’organisation terroriste.

    Le cimentier Lafarge a reconnu, en 2017, avoir payé des taxes aux différents groupes armés en Syrie pour pouvoir garder son usine ouverte, mais a catégoriquement rejeté les accusations « de complicité de crimes contre l’humanité ».

    Huit personnes, dont les principaux cadres dirigeants de Lafarge, ont été mises en examen pour « financement du terrorisme » et « complicité de crimes contre l’humanité ».

    En juillet 2021, le journal français «Libération» révélait un document de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) attestant que l’État avait connaissance d’un accord passé entre le cimentier et l’organisation terroriste de Daesh dès l’été 2014.

    C’est une note qui ne laisse plus de place au doute. L’État, à travers la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), était bien au courant des conditions dans lesquelles Lafarge maintenait son activité en Syrie en territoire en partie occupé par l’Etat islamique (EI). Le document que révèle Libération, émane de la direction de la stratégie de ce service de renseignement, est daté du 26 août 2014 et estampillé «confidentiel défense».

    Un modus Operandi, similaire au paiement des rançons

    Si la tendance aujourd’hui, condamne fermement le cimentier français La Farge, il en demeure, que c’est la France qui doit être condamnée, pour ses opérations de financement du terrorisme, via le paiement des rançons, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la France est un membre permanent.

    De Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande, tous ces locataires du Palais de l’Élysée avaient payé des rançons aux groupes terroristes en activité dans la région du Sahel, en vue de soigner leur image au niveau de l’opinion publique française, en vue de « racoler » des voix à des fins électoralistes.

  • Syrie: La DCA riposte aux attaques israéliennes à Damas

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    BEYROUTH (AP) – De fortes explosions ont secoué la capitale syrienne jeudi en fin de journée, alors que les médias d’État ont fait état de frappes aériennes israéliennes autour de Damas.

    L’agence de presse nationale SANA a déclaré que les défenses aériennes syriennes ont fait face aux avions israéliens, tandis que la radio Cham FM du gouvernement pro-syrien a fait état de frappes aériennes dans la campagne de Damas et dans la province centrale de Homs.

    Des habitants de Damas ont déclaré avoir entendu au moins cinq fortes explosions qui ont secoué des immeubles d’habitation sur une période de 15 minutes. Les missiles semblent avoir été tirés depuis le Liban, ce qui a surpris les habitants qui les ont entendus filer dans le ciel avant de frapper des cibles en Syrie.

    Aucun commentaire immédiat n’a été fait par Israël, qui commente rarement ses opérations militaires en Syrie. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.

    Israël a mené des centaines de frappes aériennes à l’intérieur de la Syrie au cours de la guerre civile syrienne, contre ce qu’il considère comme des cargaisons d’armes suspectes destinées au groupe militant libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran, qui combat aux côtés des forces gouvernementales syriennes. Il est rare que la Syrie reconnaisse ou discute de telles opérations.

    En début de semaine, les médias d’État syriens ont rapporté qu’Israël avait mené une attaque au missile sur le sud de la Syrie mardi en fin de journée, visant une position militaire non précisée.

  • Syrie: Deux soldats turcs tués et deux autres blessés

    Deux soldats turcs tués dans le nord de la Syrie ; deux autres blessés

    ISTANBUL (AP) – Deux soldats turcs ont été tués et deux autres ont été blessés dans une attaque dans le nord de la Syrie, a déclaré dimanche le ministère turc de la Défense.

    Le ministère a indiqué sur Twitter qu’un véhicule blindé turc avait été attaqué. L’attaque s’est produite samedi dans la zone dite du Bouclier de l’Euphrate, qui consiste en une région située entre la frontière turque et le nord d’Alep, y compris les villes de Jarablus et d’al-Bab.

    Le ministère a déclaré avoir frappé des cibles « terroristes » en représailles. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé en Grande-Bretagne, a déclaré que des dizaines de roquettes turques avaient été tirées sur le nord d’Alep, sans faire état de blessés. La Turquie a toutefois déclaré que sept combattants avaient été « neutralisés ».

    La déclaration n’a pas précisé qui a attaqué les soldats mais les a qualifiés de « terroristes ». La Turquie combat la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple, ou YPG. La Turquie les considère comme une extension d’un groupe kurde qui a mené une insurrection de plusieurs décennies en Turquie.

    La Turquie a lancé sa première opération transfrontalière en Syrie à l’été 2016 dans le but de nettoyer le groupe État islamique après plusieurs attentats meurtriers en Turquie. Cette opération a été baptisée « Bouclier de l’Euphrate ». La Turquie a mené trois autres opérations dans le nord de la Syrie, dont une majorité pour combattre les YPG.

    La Turquie a été exaspérée par le soutien américain aux combattants kurdes syriens qui formaient l’épine dorsale d’une unité qui combattait l’IS.

    Associated Press, 25/07/2021

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