Étiquette : tables rondes

  • Sahara Occidental: Droit sur la vérité

    Sahara Occidental: Droit sur la vérité. En refusant à la participation aux tables rondes l’Algérie revient à ses principes sur une question de décolonisation.  

    En affichant ouvertement son refus de se rassembler à la table ronde pour la reprise des négociations sur le Sahara occidental, comme le propose le projet de résolution sur la prorogation de la Minurso, l’Algérie revient à ses principes cartésiens sur cette vieille question de décolonisation.

    Il n’échappe à personne que la diplomatie algérienne est revenue à l’offensive sur toutes les questions qui engagent ses avis et ses positions et le dossier du Sahara occidental ne peut faire exception. Déjà, on imagine mal l’Algérie s’asseoir autour d’une même table avec le Maroc alors que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues. On ne chercherait donc pas mieux à bloquer encore une solution politique au Sahara occidental en soumettant, voire en liant, le projet de résolution de la prorogation de la Minurso à un retour au format des négociations en ‘table ronde’ entre le Maroc et le Front Polisario, avec la participation en tant que pays observateurs de l’Algérie et la Mauritanie qui devrait également exprimer sa position sur la question.

    Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ces trois dernières années et la situation n’est vraiment plus la même que celle qui a vu les quatre parties s’asseoir, à la fin de l’année 2018, autour d’une table à New York pour débattre autour des voies et moyens à mettre en pratique pour trouver une issue politique à ce conflit qui date de près d’un demi-siècle. Les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, doivent reprendre des négociations directes sous l’égide des Nations unies pour ne pas laisser croire que le Maroc négocie avec trois parties.

    Pour le moment, on n’a entendu que l’avis de l’Algérie sur ce format des tables rondes, jugé inefficace et contre-productif, servant plus le Maroc qui fait obstacle à toutes les tentatives de l’ONU pour organiser un référendum d’autodétermination depuis que le Sahara était sous occupation espagnole. Un droit inaliénable auquel n’ont jamais cessé d’appeler clairement, pourtant, toutes les résolutions de l’ONU. Le Maroc qui cherche toujours à dévier le débat de cet objectif, et qui a réussi jusque-là à faire perdurer le statu quo avec l’aide de puissances étrangères, ne peut plus continuer à cacher le soleil avec un tamis. Maintenant, c’est de deux choses l’une, soit la reprise des négociations entre les deux principales parties engagées dans le conflit, en l’occurrence le Maroc et le Front Polisario, telles qu’identifiées explicitement par toutes les résolutions du Conseil de sécurité, soit le retour au langage des armes, qui a en fait déjà commencé depuis l’intervention militaire marocaine à Guerguerate au mois de novembre dernier.

    Droit sur la vérité

  • Sahara Occidental: L’Algérie siffle la fin de la récré

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Conseil de Sécurité, résolution, ONU, tables rondes,

    L’Algérie vient de secouer les délibérations qui se font dans les coulisses du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Sahara Occidental où les Etats-Unis ont soumis aux autres membres du Conseil un projet de résolution proposant la poursuite des tables rondes sous les auspices du nouvel envoyé onusien, Staffan de Mistura. Alger a fait savoir officiellement son opposition à toute participation dans lesdites tables rondes qu’elle a qualifié de « inefficaces et contre-productives ».
    Voici les recommandations du projet de résolution présenté par la délégation américaine:
    1. – Il décide de proroger le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental d’une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2022.
    2. – Souligne la nécessité de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et mutuellement acceptable de la question du Sahara occidental, fondée sur l’engagement et l’importance d’aligner l’approche stratégique de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental et de consacrer les ressources des Nations unies à cette fin.
    3. – Exprime son plein appui au Secrétaire général et à son Envoyé personnel pour faciliter le processus de négociations en vue de parvenir à une solution de la question du Sahara occidental, prend note de l’intention de l’ancien Envoyé personnel d’inviter le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à se réunir à nouveau dans le même format et se félicite de l’engagement du Maroc, du Front Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie à rester engagés tout au long du processus dans un esprit de réalisme et d’engagement pour assurer une issue positive.
    4. – Demande aux deux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des développements ultérieurs en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre de résolutions conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, en soulignant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.
    5. – Invite les États membres à fournir une assistance appropriée à ces pourparlers.
    6. – Réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus par la MINURSO concernant le cessez-le-feu, et demande aux parties de se conformer pleinement à ces accords, d’honorer leurs engagements envers l’ancien envoyé personnel et de s’abstenir de toute action visant à saper les négociations facilitées par l’ONU afin de déstabiliser la situation au Sahara occidental.
    7. – Réitère son appel à toutes les parties pour qu’elles coopèrent pleinement avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, y compris leur libre interaction avec tous les interlocuteurs, et pour qu’elles prennent les mesures nécessaires afin d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ainsi que la mobilité et l’accès sans entrave à leur mandat, conformément aux arrangements existants.
    8. – Souligne l’importance d’un engagement renouvelé des parties pour faire avancer le processus politique en vue de la poursuite des négociations et indique qu’il soutient la recommandation contenue dans le rapport du 14 avril 2008 (S/2008/251) selon laquelle le réalisme et l’esprit de compromis des parties sont nécessaires pour faire avancer les négociations, et encourage les pays voisins à apporter des contributions importantes et efficaces à ce processus.
    9. – Appelle les parties à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue pour faire avancer les négociations, en assurant la mise en œuvre des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009). 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018) , 2468 (2019) et 2494 (2019) et 2548 (2020) et des négociations réussies.
    10. – Prie le Secrétaire général de soumettre au Conseil de sécurité, périodiquement et à tout moment qu’il jugera opportun pendant le mandat, y compris dans les six mois suivant le renouvellement de ce mandat et de nouveau avant son expiration, des informations sur l’état et les progrès de ces négociations sous ses auspices, sur l’application de la présente résolution, les défis auxquels la Mission est confrontée et les mesures prises pour y faire face, exprime son intention de se réunir pour recevoir et examiner leurs exposés et, à cet égard, prie en outre le Secrétaire général de présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental bien avant la fin de la période couverte par le mandat.
    11. – Se félicite des initiatives prises par le Secrétaire général pour normaliser une culture de la performance dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et réaffirme son soutien à l’élaboration d’un cadre d’action global et intégré qui établisse des critères de performance clairs pour l’évaluation de l’ensemble du personnel civil et militaire des Nations Unies servant dans des opérations de maintien de la paix, les soutienne et facilite la mise en œuvre de mandats efficaces et complets, y compris des méthodologies complètes et objectives fondées sur des critères clairs et bien définis pour assurer la responsabilisation en cas de mauvaises performances, des incitations et la reconnaissance des performances exceptionnelles, et exige sa mise en œuvre le cadre de mission de la MINURSO tel que défini dans la résolution 2436 (2018) du Secrétaire général, qui vise à augmenter le nombre de femmes dans la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, ainsi qu’à assurer la pleine participation effective et significative des femmes dans tous les aspects opérationnels.
    12. – demande instamment aux parties et aux États voisins de s’engager de manière productive avec la MINURSO, qui examine comment utiliser les nouvelles technologies pour réduire les risques, améliorer la protection de ses forces et mieux remplir son mandat.
    13. – Encourage les parties à coopérer avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin d’identifier et de mettre en œuvre des mesures de confiance, y compris la participation des femmes et des jeunes, et encourage les États voisins à soutenir ces efforts.
    14. – Demande instamment aux États membres de verser des contributions volontaires nouvelles et supplémentaires pour financer les programmes alimentaires afin de garantir que les besoins humanitaires des réfugiés soient correctement satisfaits et d’éviter les réductions de rations.
    15. – Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures nécessaires pour que tout le personnel de la Mission respecte pleinement la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels, et de le tenir pleinement informé, par ses rapports au Conseil, des progrès de la Mission à cet égard ; et demande instamment aux pays fournisseurs de contingents et de forces de continuer à prendre les mesures préventives appropriées, y compris la sélection de l’ensemble du personnel, la formation préalable au déploiement et la sensibilisation au sein de la mission, ainsi que de veiller à ce que la responsabilité soit pleinement engagée en cas de comportement impliquant leur personnel, en faisant en sorte que les pays fournisseurs de contingents et de forces enquêtent rapidement sur les allégations auprès de la MINURSO, le cas échéant.
    16. – Décide de rester saisi de l’affaire.