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  • Afghanistan: Poutine invite les Talibans à être « civilisés »

    Afghanistan: Poutine invite les Talibans à être « civilisés »

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    Civilisés

    Dix ans avant la prise total du pouvoir des talibans en Afghanistan en 1996, l’URSS avait été leur premier grand adversaire. Mais à l’époque, en 1986, les Américains, ennemis de l’empire soviétique, avaient décidé de s’allier aux islamistes pour contrer l’influence de Moscou sur la région.

    Les États-Unis avaient alors armé et entraîné des milliers d’hommes qui, s’ils ont réussi à vaincre les Soviétiques, ont aussi réussi à exporter leur lecture fondamentaliste de l’islam aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui, après avoir réussi à vaincre les Américains, les talibans reprennent une fois encore le contrôle du pays après vingt années de guerre.

    Le président russe Vladimir Poutine a dit espérer que les talibans se comportent de manière «civilisée» en Afghanistan, afin que les autres pays puissent avoir des relations diplomatiques normales avec Kaboul.

    Prenant acte de la situation, il a estimé que «plus vite les talibans entreront dans la famille des peuples civilisés, plus il sera facile de maintenir des contacts, de communiquer avec eux afin de les influencer d’une manière ou d’une autre, de (leur) poser des questions».

    Le président russe a prôné à ce titre des «relations civilisées» et le «respect de règles civilisées».

    Le précédent régime taliban, jusqu’à sa chute en 2001 après l’intervention américaine à la suite des attentats du 11 septembre, s’est rendu coupable de terribles exactions et d’une politique de répression des femmes qu’il justifiait par la loi islamique.

    «La Russie n’a aucun intérêt à une désintégration de l’Afghanistan, si cela arrivait il n’y aurait plus personne à qui parler», a en outre noté le président russe.

    S’exprimant lors du Forum économique de l’Est à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, Vladimir Poutine a blâmé les États-Unis pour la «catastrophe» en cours en Afghanistan. «Ils ont dépensé 1 500 milliards de dollars et quel est le résultat ? Il n’y en a pas», a-t-il lancé.

    Les autorités russes ont adopté ces dernières semaines une attitude assez conciliante à l’égard des talibans, constatant leur victoire, tout en les appelant à un «dialogue national» pour former un gouvernement représentatif. Moscou considère en revanche toujours le groupe comme «terroriste», même si la Russie dialogue depuis des années avec lui.

    Les autorités russes sont avant tout inquiètes pour la sécurité des ex-Républiques soviétiques d’Asie centrale, limitrophes de l’Afghanistan, et d’y voir émerger de nouveaux groupes djihadistes inspirés des talibans ou soutenu par eux.

    Le Kremlin veut également éviter un afflux régional de réfugiés ainsi qu’un nouvel essor du trafic d’opium et d’héroïne.

    Reste à voir quel type de relation s’instaurera entre Kaboul et Moscou dans le futur, ces deux anciens ennemis, si différents, ayant toutefois désormais comme adversaire commun, Washington.

    Commentaire par Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 06/09/2021

  • 20 ans après, débâcle américaine en Afghanistan

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    par Abdelhak Benelhadj

    C’est fini. La première puissance militaire du monde a été boutée hors d’Afghanistan par des combattants d’un pays pauvre, sous-développé, armés seulement et pour l’essentiel de leurs convictions. Une leçon qui sera difficile à digérer par les états-majors des nations développées et moins développées.

    La narco-économie1, désorganisée, profondément pénétrée par la corruption et l’iniquité, minée par des luttes intestines qui s’appuient sur le clientélisme féodal et les liens complexes entre chefs de guerre, chefs de tribus et multiples intervenants publics et privés étrangers, rappelant les « guerres de l’opium (de la Chine contre la GB au milieu du XIXème siècle), la « guerre des Boxers » (1899-1901) et le bourbier vietnamien, a fini par voler en éclats.

    Liz Cheney, élue républicaine, a bien résumé la déroute de son pays, s’inquiétant qu’elle ne dégrade durablement l’image de l’Amérique, n’inspirant plus ni crainte à leurs adversaires ni confiance à leurs « alliés ».

    « C’est inexcusable. C’est catastrophique. Et cela est porteur de conséquences pas seulement pour l’Afghanistan, pas seulement pour la guerre contre le terrorisme, mais de façon globale pour le rôle de l’Amérique dans le monde ». La défaite américaine signifie « que les rivaux de l’Amérique [sous-entendu la Russie et la Chine] savent qu’ils peuvent nous menacer, et nos alliés s’interrogent ce matin sur le fait de savoir s’ils peuvent compter sur nous pour quoi que ce soit » (D. 15 août 2021).

    La portée de cet événement est encore difficile à mesurer. Quoi qu’il en soit, il n’était pas nécessaire d’attendre l’inéluctable retrait des armées américaines d’Afghanistan pour constater et anticiper une redistribution des rapports de forces à l’échelle mondiale, avec les pays occidentaux en difficulté dans des domaines où ils dominaient sans partage.

    La gestion de la pandémie en cours a montré les déficits considérables des Etats-Unis hors d’état de faire face à ce défi. Ordinairement prompts à venir au secours du monde, ils se sont avérés incapables de résoudre leurs propres problèmes.

    D. Trump avait même interdit que le moindre masque, test ou vaccin soit exporté, fût-ce vers un pays allié. Il s’est même permis de détourner vers son pays, sur un tarmac chinois, fin mars 2020, des articles destinés à la France.

    Heureusement, les autorités françaises, alliées fidèles, ne sont pas rancunières…

    En Afghanistan, en ce 16 août 2021, s’est joué plus qu’une défaite militaire occidentale infligée à une coalition dirigée par la première puissance de la planète.

    CHRONOLOGIE D’UNE FAILLITE MORTIFÈRE

    Quelques dates seraient bien insuffisantes pour résumer la guerre la plus longue que les Etats-Unis aient entreprise hors de leur territoire. Ci-après quelques repères.

    11 septembre 2001 : effondrement des twin-tower à Manhattan, abattues par deux avions de ligne, provoquant la mort de 2 977 personnes.

    14 septembre 2001. Les États-Unis et le Royaume-Uni désignent ouvertement Oussama Ben Laden comme responsable. Ils exigent des Talibans son extradition.

    18 septembre 2001. Le Conseil de sécurité des Nations unies demande aux Talibans d’appliquer la résolution no1 333 et d’extrader Oussama Ben Laden devant les autorités compétentes.

    Les Américains nationalisent la guerre contre les Talibans et la placent sous leur contrôle exclusif. Ils refusent ainsi à l’ONU le droit de la diriger et même de la surveiller (notamment grâce à un amendement permettant d’empêcher que des soldats américains puissent être déférés devant la Cour Pénale Internationale à laquelle les Etats-Unis ne reconnaissent aucune aptitude à juger leurs ressortissants qui relèvent de leurs seules lois nationales).

    07 octobre 2001 : Déclenchement de la guerre en Afghanistan. Une armada déferle sur l’Afghanistan par terre, air et mer (ainsi qu’il en sera de l’Irak moins de deux plus tard). Bombardements aériens (par des B1 et B52) et tirs de missiles de croisière (BGM-109 Tomahawk). 4 porte-avions sont mis à contribution avec de nombreux bâtiments accompagnés de sous-marins. Faite de bric et de broc, une alliance du nord disparate dont l’efficacité et la réputation surfaite en Europe, apporte un concours relatif qui n’a qu’une valeur politique. 2

    Une armée de près de 100 000 soldats au plus fort de la présence américaine en 2011.

    13 novembre 2001 : Chute de Kaboul.

    05 décembre 2001 : Conférence internationale à Bonn où sont exposés les buts de guerre. Désormais, l’Afghanistan va subir un programme de modernisation, de démocratisation, de pacification dans le cadre d’un « Nouveau Moyen Orient » que les Etats-Unis et leurs alliés se proposent d’entreprendre. Ce « nation building », dans les cartons depuis longtemps, échafaudé par les « faucons » qui gravitaient autour des décideurs à Washington3, allait enfin prendre forme. Samuel Huntington et sa guerre des civilisations4 retrouvaient là une conception ancienne de la colonisation bienfaitrice et civilisatrice qu’un Jules Ferry n’aurait pas reniée.

    En Irak, deux ans plus tard, le laboratoire allait ouvrir une succursale et de nouvelles horreurs expérimentales allaient être conduites. Les « filiales » allaient se multiplier à Abou Ghraïb, à Guantanamo et dans de nombreux pays qui ferment les yeux sur ce qui se passe chez eux…

    Viendra un jour où tous ces crimes seront jugés. Au moins devant le tribunal de l’histoire.

    11 août 2003 : En prenant le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) à Kaboul, l’Otan entame sa première opération hors des frontières européennes en 54 ans d’existence. L’Organisation change de dimension et se place à l’échelle mondiale. Mais l’important ici tient au poids des images et des mots-clé : les Etats-Unis avaient le besoin de construire et de crédibiliser une « communauté internationale » nécessaire à la conduite de sa politique, aussi bien à l’attention de ses ennemis qu’à celle de sa propre opinion publique, toujours rétives aux interventions militaires à l’étranger. La guerre du Vietnam a laissé des traces indélébiles.

    L’écrasante majorité des moyens matériels et humains est américaine. Le reste des figurants est là surtout pour la com’.

    31 décembre 2014. Le retrait des forces de combat de l’Otan s’achève.

    29 février 2020. Après plusieurs mois d’échanges discrets, les talibans signent avec les États-Unis l’Accord de Doha, fixant les conditions du retrait des troupes occidentales dans les quatorze mois (avec des clauses secrètes).

    Les Talibans ont assuré (mais sans aucune garantie) que ceux qui ont travaillé pour le régime et l’occupation étrangère ne seront pas inquiétés. Ils se sont aussi engagés à protéger les étrangers humanitaires et non militaires. Là aussi sans aucune garantie.

    Remarque : J. Biden, lundi 16 août, pour expliquer la défaite de son pays, a mis sur le dos du gouvernement afghan et de son armée (« pourtant soutenue et financée par Washington »), leur inaptitude et leur incapacité de former une autorité capable de faire face aux Talibans.

    Il oublie que les Etats-Unis ont négocié leur retrait avec les Talibans à Doha à l’insu et en l’absence du gouvernement afghan. Comment pouvait-il espérer mieux, avec un tel mépris pour les fantoches installés à Kaboul.

    Tous les procédés similaires (vietnamisation, irakisation, afghanisation…), cosmétiques à l’usage des opinions publiques, de ce type de conflit ne présentent la moindre alternative à une mauvaise guerre et à une inévitable et piteuse retraite.

    S’il y a deux pays, dans l’histoire des deux ou trois derniers siècles, qui ont subi les plus affreuses guerres que l’Amérique ont engagées contre d’autres pays, si l’on excepte les abominations nucléaires commises contre le Japon en 1945, car elles appartiennent à une autre catégories de monstruosités, ce serait bien le Vietnam (libéré le 30 avril 1975) et l’Afghanistan.

    Il y a bien des différences entre ces conflits, notamment le fait que la guerre du Vietnam et celle de Corée participaient d’une guerre froide opposant deux camps idéologiquement et mondialement antagonistes, mais ils sont identiques sur au moins un point : une seconde défaite humiliante pour la première puissance militaire de l’histoire de l’humanité.

    Un record que Hollywood se gardera de glorifier. Rien d’extraordinaire.

    Aucune nation ne commémore ses déroutes : les Français oublient très vite Azincourt, Aboukir, Trafalgar, Waterloo, Sedan, Mers el Kebir… Les historiens embeded se chargent de trier ce qu’il convient d’enseigner aux enfants.

    Les gagnants et les perdants

    L’Afghanistan, les supplétifs abandonnés à leur sort, l’image de l’Amérique et plus largement de l’Occident vont y laisser, chacun pour ce qui le concerne, des plumes. Cette guerre-là des règlements de comptes n’est évidemment pas achevée.

    Le sort des « fixeurs » n’est pas encore fixé.

    On (sous-) estime à 18 000 les auxiliaires Afghans (53 000 avec leurs familles) au service des occidentaux coalisés à divers titres : milices, traducteurs, administratifs, informateurs, guides…

    L’ex-général David Petraeus5 déclarait dans le Washington Post lundi 28 juin qu’il était du devoir moral des Etats-Unis d’organiser un pont aérien pour leur accorder l’asile. Ce serait le minimum que ces gens, pour la plupart d’entre innocents de tout crime, seraient en droit d’attendre.

    Or, les visas ne sont pas délivrés et le budget a été minoré pour les assister. L’idée de les placer en transit sur l’île de Guam en attendant de régler leur situation administrative reste à l’état de projet et vient buter contre les controverses autour de la politique migratoire des Etats-Unis, entre les promesses électorales de J. Biden et l’intransigeance toujours active de D. Trump.

    Les Français usent d’un « hub » sur une base militaire à Abu Dhabi pour opérer discrètement leur tri.

    Paris accorde 1000 visas pour ceux, déclare la ministre de la défense française sur franceinfo le lundi 16 août, « qui ont rendu d’éminents services à notre pays en nous aidant au quotidien, et par ailleurs faire le maximum pour mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les droits de l’Homme, des journalistes, des artistes, tous ceux qui sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde ».

    1000 visas, une goutte d’eau. L’Allemagne annonce dix fois plus. Même si, compte tenu du format de leur engagement, les Etats-Unis se chargent de la plus grande part.

    Abandonnés, jetés après usages. Personne ne s’embarrasse des outils indigènes qui ont épuisé la pertinence et l’opportunité de leur utilité. A l’exception de petits débrouillards et de filous qui réussissent à passer entre les mailles du filet, la plupart de ceux qui ont servi sont livrés à leur sort. Les scènes observées sur les pistes de l’aéroport de Kaboul renvoient à celles de films catastrophe tels « War World Z » (Marc Forster, 2013) et renforce l’imaginaire de barricadés entretenu en Occident, un îlot civilisé entouré d’un océan de barbares, un cliché qui remonte au moins jusqu’à Hérodote.

    La majorité de ceux qui parviennent à rejoindre les rives de la « civilisation », sont parqués comme les harkis en 1962, dans des « camps de transit et de reclassement » dans le sud de la France où ils resteront en transit et reclassement perpétuels.

    Les moins oublieux se souviennent de la fuite éperdue des Américains par la terrasse de leur ambassade via des hélicoptères, alors que les Vietnamiens qui ont servi leur cause tentaient en vain de franchir avec leurs familles les grilles d’une forteresse assiégée.

    Cela permet par la suite de laisser couler quelques larmes de crocodiles sur le sort des supplétifs exécutés par leurs frères ou recyclés dans des camps de « rééducation » et de dénoncer les régimes « terroristes » qui leur ont succédé.

    A l’évidence, tous ceux qui seraient tentés par une carrière d’« auxiliaires » devraient mesurer la confiance très relative que leur témoigneraient leurs employeurs si les affaires tournent mal ou lorsque la « mission » est achevée. Encore une raison qui explique le silence de la fuite.

    Le gouvernement afghan, sous prétexte de pandémie, avant son évaporation, avait fermé le bureau des passeports justement pour éviter un exode massif des Afghans vers l’étranger.

    Le président E. Macron, en campagne pour sa réélection, dans son allocution télévisée du lundi 16 août a très vite souligné le risque migratoire avec les menaces qu’il ferait peser sur la sécurité de l’Europe sur celle des malheureux qui se lanceraient dans cette aventure, comme on l’observe pour les migrants sahéliens ou proche-orientaux qui traversent la Méditerranée.

    La Turquie met une touche finale à son « Mur » et tous les pays de la région se tiennent prêts. Le Pakistan a annoncé très tôt être disposé à fermer ses frontières en cas de mouvement massif de population.

    Les autres supplétifs.

    L’Otan s’est engagée très tôt (août 2003), au nom de l’article V (clause de défense collective) aux côtés des Etats-Unis en Afghanistan. C’est ainsi, au nom de la défense de l’Occident, menacé par le « terrorisme islamiste » que les gouvernements européens ont fait avaler à leurs opinions publiques leur participation à leur campagne afghane. 38 pays ont collaboré à cette guerre américaine en Afghanistan.

    Contrairement à ce qui est affirmé sur tous les médias, ce n’est ni à D. Trump, ni à J. Biden que l’initiative de retrait devrait être attribuée. Dès 2010, B. Obama l’avait projetée. La question alors n’était pas le retrait, mais l’afghanisation du pays après le départ des troupes de l’OTAN (sous commandement américain, est-il besoin de le rappeler).

    22 juin 2011. Obama annonce le retrait de milliers de soldats américains.

    En sorte qu’en 2021, il ne s’agit plus de décision de retrait, mais de décision « d’accélération » de ce retrait.

    Or, les « alliés » de Washington, au même titre d’ailleurs que les Afghans, n’ont été associés ni à cette décision de retrait, ni à son accélération, ni même à son calendrier.

    Ils ont juste été informés après coup… comme d’habitude.

    Il n’y a eu aucun débat à l’Assemblée nationale en France, ni ailleurs.

    Certains auraient peut-être voulu des explications sur ce retrait humiliant. Après tout une centaine de soldats français y ont laissé la vie…

    N’aurait-il pas été pertinent de se demander non pas pourquoi les Occidentaux s’en vont, mais plutôt pourquoi ils y sont allés et guerroyé 20 ans durant ?

    Fut-ce seulement à cause de Ben Laden (au reste exécuté sans jugement au Pakistan) ?

    Le plus cocasse en cette affaire d’« alliés » est qu’au moment de la déclaration de retrait unilatéral américain, les troupes sur le terrain étaient plus américaines mais dans leur majorité, européennes.

    Les Etats-Unis sont aux manettes et contrôlent les opérations (comme ailleurs, en Libye ou au Sahel, par exemple) via les capacités critiques, les clés de la décision stratégique et tactique (la logistique, l’information décisive) qu’ils sont seuls à posséder.

    Les Américains fixent les objectifs, déterminent le chemin à suivre et distribuent les rôles en y mettant (mais pas toujours) la forme qui convient. Les autres exécutent.

    Mais cette guerre n’est pas perdue pour tout le monde. Il y a d’autres comptes à régler.

    Le monde de la finance et le système militaro-industriel poussent régulièrement à la guerre inventant à chaque fois que nécessaire de nouveaux ennemis et un nouvel « empire du mal ».

    En 2010, alors que la pacification du pays et la lutte contre les talibans marquaient le pas, l’USGS (United States Geological Survey) révélait l’existence de ressources minières, pétrolières et gazières d’une valeur minimum de 1000 milliards de dollars, dont près de 1,3 millions de tonnes de terres rares et 3,48 millions de tonnes de minerais de niobium… (https://www.geostrategia.fr, 13 février 2018)

    Selon des chercheurs de l’université Brown, les Etats-Unis ont déboursé 2261 Mds$ entre 2001 et 2021. Les budgets du Département de la Défense et du Département d’État se sont ainsi alourdis de 1435 Mds$. Les dépenses de soin pour les vétérans ont, quant à elle, coûté 296 Mds$. Et les 530 derniers Mds$ ont été nécessaires pour payer les intérêts des emprunts contractés par les Etats-Unis pour financer cette guerre.

    Entre 2001 et 2050, si on élargit aux interventions au Pakistan et en Irak, les Américains devraient verser 6 500 Mds$ d’intérêts sur les sommes empruntées pour les financer. Une montagne de dollars qui semble avoir été investie en pure perte.6

    La Banque Mondiale évalue en 2020 à un peu moins de 20 Mds$ le PIB annuel de l’Afghanistan (36 millions d’habitants), soit un peu plus de 500 dollars par hab. Cela signifie que les Etats-Unis ont dépensé (sans tenir compte des créances à venir) l’équivalent de 113 PIB annuels de ce pays pour tenter officiellement de le pacifier.

    Naturellement, ces sommes ont servi à bien d’autres buts qu’à la quiétude, à la prospérité et à la civilisation des Afghans. Tant d’armements commandés. Tant d’expériences « intéressantes » réalisées dans ce laboratoire in vivo… pour ainsi dire…

    Certes, les Etats-Unis, notamment via le dollar et Wall Street, se débrouillent toujours pour recycler leurs dettes en les faisant endosser par le reste du monde. Il n’en demeure pas moins qu’outre les pertes géopolitiques occasionnées par cette sombre campagne, il reviendra au peuple américain de demander au bénéfice de qui réellement ces dépenses ont été ordonnées en son nom…

    C’est contre ces dérives et ce « système » que naguère le général-président D. Eisenhower (qui parlait d’expérience) prévenait les Américains dans son discours de fin de mandat le 17 janvier 1961. Il ne semble pas que son avertissement ait porté.

    « Dans les assemblées du gouvernement, nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l’énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble. »

    Nouveau contexte géostratégique régional : l’axe du monde bascule.

    Croire que le retour des Talibans aux affaires est un retour aux conditions initiales, serait une grave erreur. Il arrive à l’histoire de bégayer, mais c’est seulement pour permettre aux vaincus de relancer une guerre perdue (déjà la « femme afghane opprimée » devient l’objet principal des tabloïds et des « une ») ou pour couvrir l’ignorance de ceux qui ont besoin d’analogies commodes pour paraître savants.

    Les Etats-Unis, en l’espace de deux interventions militaires en moins de deux ans, ont rendu un immense service à l’Iran, le débarrassant de deux irréductibles ennemis : le régime de Saddam Hussein à l’ouest (ainsi fabriqué pour faire front à la Révolution de 1979) et celui des Talibans à l’est.

    Le nouveau régime victorieux de l’Amérique qui triomphe à Kaboul ne sera sûrement pas dans les mêmes dispositions que celui que les Américains ont chassé en 2001. Téhéran en a pris la mesure dès le 16 août par la voix de son président tout nouvellement élu. Les Russes et les Chinois ont, depuis longtemps, pris leurs dispositions en vue l’inévitable défaite de Washington.

    Désormais, il n’y a plus d’alliés de l’Occident autour de l’Afghanistan, à l’exception peut-être des ambiguës anciennes républiques socialistes soviétiques (Ouzbékistan et le Tadjikistan) qui tentent de se ménager des libertés de manoeuvre sur tous les tableaux.

    Autour, il y a l’Iran, la Russie, la Chine, le Pakistan. Entre les quatre pays une coopération et des liens de plus en plus denses se tissent. Un peu plus loin, Ankara cogite et compute.

    La Chine continue de tisser sa toile et de tracer ses « routes »…

    En 2007, deux entreprises d’État chinoises, Metallurgical Corporation of China (MCC) et Jiangxi Copper Corporation (JCCL) ont investi 4,4 milliards de dollars dans le gisement de cuivre d’Aynak. MCC aurait proposé des investissements à hauteur de 10 Mds$ pour mettre en valeur le gisement. En plus de cela, China National Petroleum Corporation (CNPC) a sécurisé trois blocs pétroliers du champ de pétrole d’Amu Darya. À la suite de cet investissement, un accord de faisabilité a été signé avec le gouvernement afghan en 2012 pour la construction du segment afghan d’un pipeline allant d’Iran en Chine et passant par l’Afghanistan et le Turkménistan. (https://www.geostrategia.fr, 13 février 2018)

    15 novembre 2020. Pékin célèbre en fanfare la conclusion du Partenariat régional économique global (RCEP), établissant sous son égide la zone de libre-échange la plus imposante de la planète, face à l’Europe et aux États-Unis toujours englués dans la pandémie. Le premier ministre Li Keqiang et 14 dirigeants des principales économies d’Asie-Pacifique ont signé, par vidéo interposée, un accord douanier spectaculaire facilitant les échanges entre plus de 2 milliards d’habitants, pesant un tiers du PIB mondial.7

    La Chine a maintenant les mains plus libres pour exploiter l’amitié « proclamée » entre les deux pays à peine les troupes américaines parties. Il ne fait pas de doute que Chinois et Talibans étaient en contacts et en transactions approfondies bien avant la chute de Kaboul.

    L’Inde est affaiblie, perturbée par ses désordres politiques internes, aggravés par la pandémie du Covid-19 où la dernière souche très contagieuse est née et avait pris son nom avant de devenir le « variant delta ». Acteur virtuellement majeur, sans dépourvue de moyens, elle est pour le moment écartée de l’essentiel.

    L’autre nerf de la guerre.

    Ne reste plus à l’Amérique que les leviers traditionnels en attendant…

    Les Talibans ne pourront pas mettre la main sur les milliards de dollars de réserves de l’Afghanistan, largement détenus à l’étranger.

    « Les actifs de la Banque centrale que le gouvernement afghan possède aux États-Unis ne seront pas mis à la disposition des Talibans», assurait lundi 16 août un responsable de l’administration Biden.

    Au total, les réserves brutes de la Banque centrale afghane s’élevaient à 9,4 milliards de dollars fin avril, selon le Fonds monétaire international (FMI). La majorité de ces fonds sont détenus en dehors de l’Afghanistan.

    Cet acte de brigandage est coutumier des pirates qui se paient sur la bête. Personne ne sait ce que sont devenus les capitaux irakiens à l’étranger après la chute de Baghdad en 2003 ou des milliards de dollars libyens après l’assassinat de M. Kadhafi en 2011. Combien ? Où ? Qui ?… « mystère et boule de gomme ».

    Les États-Unis, qui dominaient l’Afghanistan militairement et financièrement depuis 20 ans, pourraient aussi tenter de bloquer l’aide prévue par le FMI et la Banque mondiale, comme ils l’ont fait avec d’autres pays dont ils cherchent à faire capituler les gouvernements, tel le Venezuela.

    Réduire l’aide de façon drastique pour tenter de mettre à genoux le régime, est une tentation si… tentante. Et dire que les pays occidentaux critiquent la Chine l’accusant d’user des mêmes procédés destinés à fabriquer des obligés : endetter pour mieux astreindre…

    Le FMI avait approuvé le 06 novembre 2020 un programme d’aide de 370 millions de dollars pour l’Afghanistan devant alors s’étaler sur 42 mois (trois ans et demi), avec un décaissement immédiat de 115 millions de dollars. Une seconde tranche d’aide d’un montant de 149,4 millions de dollars a été versée début juin. Il reste donc quelque 105,6 millions de dollars à verser dans le cadre de ce plan d’aide. (AFP, mardi 17 août 2021)

    Chacun sait que le FMI et la Banque mondiale sont des instruments entre les mains du bellicisme américain, est un propos de complotiste.

    Ce sont des institutions professionnelles, apolitiques et honorables, hors de toute inclination idéologique et qui s’acquitteront scrupuleusement de leurs obligations contractuelles…

    Cette guerre a fait un peu plus de 3000 morts dans la coalition dirigée par les Etats-Unis et quelques dizaines de milliers de blessés. C’est surtout le contingent américain, en proportion de son engagement, qui en a été le plus affecté.8

    Il a fait un nombre incalculable de victimes afghanes, des centaines de milliers de morts, comme d’habitude surtout parmi des civils.

    En Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, en Somalie, au Soudan… en Palestine…

    Tout ça pour ça…

    Notes :

    1- Juillet 2000. Les Talibans avaient tenté d’éradiquer les champs de pavot en édictant une fatwa en ce sens. La production avait alors chuté de 90%. Vingt ans plus tard, l’Afghanistan est redevenu un pays totalement gangrené par la drogue. En 2020, le pays comptait 224.000 hectares de pavot, soit une hausse de 37% par rapport à 2019, selon l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC).

    2- Le « commandant Massoud » figure de proue de cette coalition hétéroclite (le « Lion du Panshir ») a été éliminé dès le 09 septembre 2001. Aujourd’hui, son fils, Ahmed, reprend du service et lance un appel ce 16 août à la résistance (https://laregledujeu.org), faisant référence à l’Europe de 1940… Le 15 août il envoyait au Journal du dimanche une lettre adressée à « son ami Bernard-Henri Lévy », suppliant la France de soutenir l’armée afghane…

    3- Cf. Lettre ouverte à B. Clinton du 26 janvier 1998 signée par 18 faucons poussant au renversement de S. Hussein.

    4- Samuel P. Huntington (1996) : Le choc des civilisations. Traduction O. Jacob, 2000, 545 p.

    5- Ex-commandant de la « Force internationale d’assistance et de sécurité » en Afghanistan entre 2010 et 2011 et directeur de la Central Intelligence Agency de 2011 à 2012. Il démissionne cette année-là pour une affaire d’adultère et, accessoirement, pour avoir détenu et transmis des informations secrètes.

    6- L’Expansion-Express, le mardi 17/08/2021

    7- Une gigantesque zone de libre-échange entre les 10 États de l’Asean – Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei – et la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cela, malgré les difficultés crées par les Etats-Unis par l’entremise de l’Australie.

    8- Pour éviter les « émotions » qui ont bouleversé l’Amérique lors de la guerre du Vietnam la rendant totalement impopulaire, Washington a pris deux décisions stratégiques : premièrement, l’armée sera composée de « professionnels » tarifés. Il ne s’agira plus que de soldats contractuels qui savent à quoi s’en tenir. Deuxièmement, aucun reporter « indépendants » n’accèdera au front s’il n’est pas scrupuleusement labellisé. Désormais, les guerres seront « clean », sans mort et sans images, sinon celles strictement triées par les « services compétents ».

    Le Quotidien d’Oran, 19/08/2021

  • Afghanistan : La débâcle américaine

    Afghanistan : La débâcle américaine

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    L’anti-Saïgon

    Par Mohamed Habili

    Beaucoup d’Américains, et d’abord leur président, disent après la chute de Kaboul avoir été surpris non que le pouvoir et l’armée afghane créée de toutes pièces par eux se soient effondrés, à l’approche des Talibans, mais qu’ils l’aient fait aussi vite. On n’aurait vu aucune de ses scènes de chaos et de panique sur les pistes de l’aéroport international de Kaboul, où de désespoir des Afghans se sont accrochés à des avions en train de prendre leur envol, pour ensuite s’écraser au sol, si, à les en croire, les Afghans avaient voulu se battre.

    Des images qui n’ont pas été sans rappeler la débâcle de 1975 dans Saigon libéré. On se souvient peut-être qu’au moment où l’offensive talibane commençait, en mai dernier, le renseignement américain était d’avis que le collapse se produirait sans doute, mais pas tout de suite, au bout de six mois, un délai suffisant pour permettre un retrait digne et des troupes, et des ressortissants américains et des alliés afghans.

    Interrogé plus d’une fois sur l’éventualité de l’effondrement, Joe Biden l’avait estimé des plus improbables, alléguant notamment la supériorité de l’équipement mais également la longue préparation des troupes régulières afghanes dans la perspective du choc à venir.

    S’il n’avait pas carrément dit qu’elles remporteraient la victoire, ses propos autant que l’air dont il les avait accompagnés le laissaient néanmoins clairement entendre. On sait maintenant qu’il n’y croyait rien, et que tout ce qu’il attendait des alliés afghans, c’est seulement qu’ils aient assez envie de se défendre pour que son retrait à lui se fasse sinon sans encombre, du moins sans rien qui ressemble à une débâcle.

    Cela bien sûr n’a pas échappé aux amis afghans, certains que leur sort était scellé dès lors qu’ils n’avaient pas été admis aux pourparlers de Doha, censés pourtant déboucher sur un accord de paix en Afghanistan. Une négociation dont une partie essentielle est exclue se fait nécessairement au détriment de celle-ci.

    Américains et Talibans se sont entendus à Doha pour une passation de pouvoir entre eux qui sur le terrain paraîtrait une guerre bien réelle, avec des pertes humaines et matérielles de part et d’autre. Dans ce premier scénario, l’acte final, la bataille de Kaboul, devait avoir lieu, à la suite de plusieurs autres, mais une fois que les Américains auraient vidé les lieux.

    Pour qu’il y ait effondrement, encore faut-il qu’il y ait au départ une réelle volonté de se battre, chez ceux-là même qui sont condamnés à perdre. L’armée afghane ne s’est pas effondrée, elle a refusé le combat, elle a pactisé avec les Talibans, de même que l’ami américain a passé un deal de non-agression avec eux. Elle se serait sans doute battue si les Américains n’avaient pas commencé par faire la paix avec les Talibans, qui pour ce qui les concerne avaient parfaitement compris que les Américains n’avaient qu’une seule envie : s’extirper de l’Afghanistan, leur pays, «le cimetière des empires», une réputation que Joe Biden a tenu à rappeler dans ses dernières «remarques sur l’Afghanistan», faites lundi sous forme d’adresse à ses compatriotes.

    En l’espèce se battre pour les Afghans aurait seulement signifié acheter au prix de leur sang du temps pour que les Américains puisent s’offrir un retrait de première classe. Un anti-Saigon. Une revanche sur Saigon. Ils ont préféré ne pas leur faire ce cadeau-là, mais plutôt les associer à leur débâcle. Ils ont été trahis, ils ont trahi à leur tour.

    « Morts pour rien »

    Fouzia Mahmoudi

    La situation en Afghanistan préoccupe aujourd’hui l’ensemble de la planète, plus particulièrement les pays qui furent militairement engagés lors de la guerre menée par l’armée américaine et ses alliés en octobre 2001, moins d’un mois après les attaques du 11 septembre. La France a quant à elle perdu 89 soldats qui semblent pour certains, au vu de la situation actuelle de l’Afghanistan, être «morts pour rien», des mots même du père d’un militaire français décédé.

    Lundi soir, Emmanuel Macron donnait dans un discours solennel sa vision de la situation afghane et a choqué une partie de la gauche française. Plusieurs responsables de gauche se sont en effet indignés hier des propos d’Emmanuel Macron qui a affirmé lundi, dans son intervention sur l’Afghanistan : «Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants».

    Le député européen EELV Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022, s’est dit sur Twitter «sidéré d’écouter Emmanuel Macron déclarant que les femmes, les hommes et les enfants qui fuient l’enfer des talibans sont d’abord une menace, des migrants irréguliers, avant d’être des victimes et potentiellement des réfugiés». «Et l’asile ? Et ces enfants, ces femmes, ces hommes qui fuient l’horreur ?», a lancé le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou.

    «Macron fait honte à la France», a affirmé le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, autre candidat à la primaire. Lors d’une allocution télévisée lundi à 20 heures, le chef de l’État avait déclaré : «La France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés. (…) Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre les flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature».

    «Flux migratoires irréguliers, c’est donc ce terme que les femmes et les hommes qui s’accrochent aux ailes des avions à Kaboul auront inspiré à Emmanuel Macron», a regretté le député ex-LREM Aurélien Taché, que le gouvernement avait chargé en 2017 d’un rapport sur l’intégration avant qu’il ne prenne ses distances avec la majorité. «Quel cynisme ! Quelle honte !», s’est indignée la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, tandis que son collègue Rémi Féraud jugeait cette intervention «digne d’un mauvais président de droite». Il faut «protéger toutes celles et tous ceux qui relèvent désormais du droit d’asile», a affirmé le patron du PS, Olivier Faure.

    Devant le début de polémique, et alors que ses propos avaient été raillés par le lanceur d’alerte Edward Snowden d’un tweet lapidaire, «Emmanuel Le Pen !», le chef de l’État avait précisé lundi peu avant minuit sur Twitter, à propos de ses déclarations, «que certains veulent détourner», que «la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés». Mais la gauche française semble oublier, comme à son habitude, que les milliers de migrants qu’elle appelle de ses vœux, doivent aussi être accueillis dans des conditions dignes et avec l’argent des contribuables, qui sont déjà nombreux, comme l’a démontré le mouvement des «gilets jaunes» à ne pas être capables de joindre les deux bouts et qui se voient depuis trente ans sommés malgré eux de financer les programmes utopistes de leurs politiques.

    Le jour d’Algérie, 17/08/2021

  • La queue entre les jambes, les USA quittent l’Afghanistan

    La queue entre les jambes, les USA quittent l’Afghanistan

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    Les talibans ont le contrôle de l’ensemble du territoire du pays où s’est déroulée une guerre ratée pendant deux décennies, déclenchée sur la fausse prémisse du « terrorisme ».

    Par Manuel ‘Beam’ Ibarra

    Deux décennies, des « trillions » de dollars (milliards, selon le système utilisé au Mexique et dans le monde) dépensés en armements, pots-de-vin et d’innombrables dépenses et plus d’un quart de million de personnes sont mortes plus tard, la guerre des États-Unis et leurs alliés en Afghanistan, avec la victoire complète des talibans sur les forces occidentales.

    A titre de comparaison, le gouvernement fantoche du Sud-Vietnam a tenu le coup 2 ans après le départ des troupes américaines de son territoire. Le gouvernement dirigé par Achraf ghani, qui a tenté de s’enfuir avec une valise pleine de cinq millions de dollars, n’a pas résisté pendant trois mois à l’avancée des talibans, qui ont pris la capitale de son pays pratiquement sans tirer une seule balle.

    La question ici est de savoir quel était le but de cette guerre de 20 ans ? Le premier objectif stratégique, la lutte contre la « terreur » et contre les talibans, n’a pas été atteint. La plupart des terroristes impliqués dans l’attentat contre les tours jumelles du 11 septembre 2001 étaient d’origine saoudienne.

    Les talibans contrôlaient à nouveau tout le territoire que la ridiculement nommée « Coalition de la volonté » des États-Unis, des pays de l’OTAN et d’autres gouvernements fantoches leur a pris pendant quelques années. Il faut regarder au-delà du superficiel et analyser que le contrôle de l’ Afghanistan par les États Unis et ses alliés se sont également concentrés sur trois axes : l’enrichissement des élites nord-américaines à travers les compagnies d’armement du «complexe militaro-industriel», du nom du général et président nord-américain Dwight Eishenhower ; le contrôle du principal producteur d’opium au monde et la frontière de l’Afghanistan avec la République populaire de Chine, un point stratégique pour ce que le journaliste John Pilger appelle « La guerre future contre la Chine ».

    Au-delà des scènes d’horreur dont nous avons été témoins à l’aéroport de Kaboul, où des personnes d’origine afghane tentent désespérément d’entrer dans des avions militaires américains pour fuir le pays où leur vie est en danger pour avoir collaboré avec l’armée d’invasion, il faut analyser ce que signifie ce coup dur pour le « prestige » militaire américain, un fiasco et un effondrement bien pire que celui du Vietnam il y a près d’un demi-siècle.

    L’armée des États Unis n’est pas invincible et elle fait de moins en moins peur. Que ceux qui doivent le faire en prennent note et se préparent à une nouvelle réalité dans cette décennie et dans le reste de cet encore jeune 21e siècle.

    SDP Noticias, 16 août 2021

  • Afghanistan: Les souvenirs du retrait américain du Vietnam

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    Le Vietnam d’alors, l’Afghanistan d’aujourd’hui : L’évacuation tendue de Kaboul ravive le souvenir d’une autre retraite américaine

    L’opération au Vietnam, baptisée « Frequent Wind », a vu plus de 7 000 civils vietnamiens évacués de Saigon par hélicoptère les 29 et 30 avril 1975.

    L’avancée inexorable des talibans sur Kaboul et les efforts déployés par les États-Unis pour évacuer leur personnel d’ambassade de la capitale afghane ont ravivé les souvenirs de la chute de Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville) et du retrait précipité des États-Unis du Vietnam en 1975.

    Une photo immortalisant l’humiliation américaine au Viêt Nam – on y voit des évacués embarquer dans un hélicoptère sur le toit d’un immeuble – s’est rapidement répandue sur les réseaux sociaux alors que les talibans se rapprochaient de Kaboul et que les États-Unis renforçaient le déploiement de leurs troupes sur place pour superviser l’évacuation de leur personnel. Finalement, dimanche, les talibans sont entrés dans Kaboul alors même que les États-Unis poursuivaient leur mission de sauvetage.

    L’opération au Vietnam, baptisée « Frequent Wind », a vu plus de 7 000 civils vietnamiens évacués de Saigon par hélicoptère les 29 et 30 avril 1975.

    La guerre du Vietnam, qui s’est déroulée dans l’ombre de la guerre froide qui s’intensifiait rapidement, a vu le gouvernement communiste du Nord-Vietnam affronter le Sud-Vietnam et son allié, les États-Unis. Le président John F. Kennedy avait déjà fourni une aide au Sud-Vietnam, mais ne voulait pas s’engager dans une intervention militaire. Puis, Kennedy a été assassiné en 1963. Deux ans plus tard, alors que le Sud-Vietnam était sur un terrain politique instable, le successeur de Kennedy, Lyndon B. Johnson, a pris la décision fatidique d’envoyer des troupes au combat au Vietnam.

    L’intervention qui avait commencé en juillet 1950 par un petit groupe d’assistance et de conseil militaire avait atteint plus d’un demi-million de soldats au plus fort de la guerre en 1968. La guerre du Viêt Nam s’est poursuivie sous la présidence de Richard Nixon, qui a entamé un retrait progressif des 550 000 soldats américains du Viêt Nam en 1969 – qui a culminé quatre ans plus tard, le 27 janvier 1973, avec la signature de l’accord de paix de Paris entre les États-Unis et le Nord-Viêt Nam dans la salle de bal de l’ancien hôtel Majestic à Paris.

    Aux termes de cet accord, le Nord-Vietnam libère 591 prisonniers de guerre américains et les États-Unis retirent leurs 23 000 derniers soldats.

    La chute de Saigon

    Un peu plus de deux ans après la signature de l’accord de Paris, en mars 1975, la Chambre des représentants rejette le projet de loi d’aide militaire supplémentaire de 300 millions de dollars du président Gerald Ford pour le Sud-Vietnam. L’armée et le gouvernement sud-vietnamiens commencent à s’effondrer. Un général sud-vietnamien de haut rang admet qu’aucune aide américaine n’aurait pu sauver les forces découragées et paniquées.

    Les troupes nord-vietnamiennes mettent en déroute les forces de Saigon dans tout le pays. Le président Nguyen Van Thieu fuit le Sud-Vietnam le 21 avril 1975. Dans un discours d’adieu amer et larmoyant, Thieu a déclaré que les États-Unis n’avaient pas tenu leur promesse d’intervenir si le Nord-Vietnam violait l’accord de 1973, et qu’ils avaient ″laissé mourir le peuple sud-vietnamien.″

    Les forces nord-vietnamiennes ont encerclé Saigon, et le mardi 29 avril 1975, ont fait pleuvoir des roquettes et des obus d’artillerie sans relâche sur la base aérienne de Tan Son Nhut. Les caporaux Marines Charles McMahon Jr, 21 ans, de Woburn, Massachusetts, et Darwin Judge, 19 ans, de Marshalltown, Iowa, montaient la garde lorsque les premiers obus ont frappé.Ils ont été les derniers Américains à mourir au Vietnam.

    L’attaque a forcé l’évacuation paniquée de l’ambassade américaine et des Américains restants.

    Le gros titre du New York Times disait : « LES ETATS-UNIS RETIRENT LES AMERICAINS DE SAIGON PAR HELICOPTERE SOUS LA PROTECTION DE LA MARINE ; L’ATTAQUE VIETCONG SUR L’AEROPORT FORCE LE DEPLACEMENT ».

    Opération Frequent Wind

    Comme l’indique le site Web du département d’État, environ 5 000 Américains, dont des diplomates, travaillaient encore à l’ambassade des États-Unis à Saigon.

    C’est l’ambassadeur américain Graham Martin qui a ordonné l’évacuation de Saigon. La radio des forces armées commence à jouer « White Christmas » en boucle pour signaler aux Américains que l’évacuation a commencé.

    Désormais, les voies maritimes sont bloquées et les avions ne peuvent pas atterrir à Saigon, ce qui ne laisse qu’une seule option pour une évacuation : un transport aérien par hélicoptère.

    Après l’attaque du complexe de l’attaché de défense, l’ambassade américaine devient le seul point de départ des hélicoptères. Les plans initiaux prévoyaient de n’évacuer que des Américains, mais l’ambassadeur Martin a insisté pour évacuer les fonctionnaires du gouvernement sud-vietnamien et le personnel local de l’ambassade.

    Pendant ce temps, 10 000 Sud-Vietnamiens attendaient aux portes de l’ambassade, dans l’espoir de monter dans un hélicoptère.

    Du 29 au 30 avril, les hélicoptères ont atterri toutes les 10 minutes dans l’ambassade, y compris sur le toit de l’ambassade. Certains pilotes ayant volé pendant 19 heures d’affilée, plus de 7 000 personnes ont été évacuées, dont 5 500 Vietnamiens, en moins de 24 heures.

    Le mercredi 30 avril 1975, les Marines américains ont tiré une grenade fumigène rouge pour guider un hélicoptère CH-46 vers un atterrissage sur le toit de l’ambassade. Onze Marines, l’arrière-garde, se sont précipités à bord et ont décollé en quatre minutes. Ils furent les derniers Américains à sortir. Quelques heures plus tard, le Sud-Vietnam se rendait sans condition.

    Les Américains étaient partis.

    Saigon s’appelle maintenant Ho Chi Minh Ville et le 30 avril est un jour férié appelé « Jour de la réunification » au Vietnam.

    Ironiquement, en juillet, le président Joe Biden, interrogé sur d’éventuels parallèles entre l’Afghanistan et ce qui s’est passé à Saigon, a déclaré : « Aucun, quel qu’il soit. Aucun. Ce que vous avez eu, c’est – vous avez eu des brigades entières qui ont forcé les portes de notre ambassade – six, si je ne me trompe pas. »

    Biden a poursuivi : « Les talibans ne sont pas l’armée nord-vietnamienne. Ils ne sont pas comparables, même de loin, en termes de capacité. Il n’y aura aucune circonstance où vous verrez des gens être soulevés du toit de l’ambassade [américaine] depuis l’Afghanistan. »

    C’est ainsi que la guerre du Vietnam s’est terminée pour moi aujourd’hui ».

    Peter Arnett, qui a remporté un prix Pulitzer en 1966 pour sa couverture de la guerre du Vietnam pour l’Associated Press et a ensuite acquis une certaine notoriété en tant que correspondant de CNN, dans ses mémoires, Saigon Has Fallen, décrit ainsi la fin de la journée : « Je commence à perforer une bande télex et elle s’enroule sur le sol pendant que j’écris. J’introduis la bande dans l’émetteur et elle se fraye un chemin dans la machine. « En 13 ans de couverture de la guerre du Vietnam, je n’ai jamais rêvé qu’elle se terminerait comme elle l’a fait aujourd’hui à midi. Je pensais qu’elle pourrait se terminer par un accord politique comme au Laos. Même une bataille de type Armageddon avec la ville laissée en ruines. Mais une reddition totale suivie, à peine deux heures plus tard, d’une rencontre cordiale dans les bureaux de l’AP à Saigon avec un officier nord-vietnamien armé et armé jusqu’aux dents avec son assistant, le tout autour d’un coca chaud et d’un gâteau rassis ? C’est ainsi que la guerre du Vietnam s’est terminée pour moi aujourd’hui. »

    « La bande s’arrête de tourner. Je tape sur quelques touches, mais la machine ne fait que tousser deux ou trois fois. Je réessaie la touche, pas de réponse. Le câble AP de Saigon à New York est hors service. Les nouvelles autorités ont finalement débranché la prise. »

    « J’appelle Esper, « Ça y est, George. C’est fini. » »

    First Post, 15/08/2021

  • Joe Biden, de Saïgon à Kaboul

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    De Saïgon à Kaboul : la réponse de Biden au Vietnam trouve un écho dans sa vision du retrait d’Afghanistan

    Par Annie Linskey

    Deux semaines avant la chute de Saigon en avril 1975, Joe Biden, âgé de 32 ans, faisait partie des sénateurs convoqués à la Maison-Blanche pour un briefing top secret sur la crise au Vietnam.

    Bien qu’il ne soit qu’en première année, Biden a transmis un message clair au président : La situation au Viêt Nam était désespérée et les États-Unis devaient partir le plus rapidement possible, selon une chronique de Rowland Evans et Robert Novak de l’époque qui décrivait les interactions de Biden avec le président de l’époque, Gerald Ford.

    D’autres sénateurs qui soutenaient Biden à l’époque ont été décontenancés par la « performance didactique » de leur jeune collègue, écrivent les chroniqueurs.

    Près d’un demi-siècle plus tard, l’attitude de Biden à l’égard du retrait des États-Unis d’Afghanistan est étonnamment similaire – même si les événements font écho à l’évacuation frénétique des Américains et de ceux qui les ont aidés au Sud-Vietnam.

    À l’instar du Viêt-cong qui s’emparait des villes les unes après les autres avec une rapidité qui surprenait les planificateurs de guerre américains, Kaboul a été assiégée ce week-end après des avancées fulgurantes des combattants talibans.

    Dimanche, les images d’hélicoptères transportant des fonctionnaires de l’ancienne ambassade américaine à l’aéroport principal de la ville ont rappelé l’évacuation paniquée des Américains de Saigon et les longues files d’attente des Vietnamiens qui espéraient trouver une issue.

    Les questions d’aujourd’hui sur le sort des citoyens américains, des militaires et des habitants qui ont soutenu l’effort alors que le gouvernement soutenu par les États-Unis s’effondre étaient également des questions clés dans les derniers jours avant la chute de Saigon.

    Et la réponse de Biden a été remarquablement cohérente.

    À l’époque, comme aujourd’hui, Biden n’a pas été impressionné par les arguments des militaires selon lesquels plus de temps et d’argent pourraient changer la dynamique sur le terrain ou du moins retarder le résultat. À l’époque, comme aujourd’hui, il s’est interrogé sur l’utilité de poursuivre un conflit qu’il jugeait perdu. Et à l’époque, comme aujourd’hui, il n’était prêt à augmenter l’aide américaine que pour assurer la sécurité d’un retrait.

    D’autre part, l’approche globale de Biden en matière d’intervention militaire a beaucoup varié au cours de sa longue carrière à Washington. Biden n’a pas soutenu le premier conflit américain avec l’Irak mais a soutenu le second, pour dire ensuite qu’il regrettait ce vote. Il a parfois demandé l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, mais s’est ensuite prononcé contre leur envoi.

    Il y a dix ans, M. Biden a suggéré qu’un retrait d’Afghanistan laissant aux alliés le sentiment d’avoir été trahis était une issue raisonnable, en établissant une comparaison avec la fin du Viêt Nam.

    Lors d’une conversation privée avec Richard Holbrooke, qui était l’envoyé spécial du président Barack Obama en Afghanistan et au Pakistan, M. Biden a soutenu que les États-Unis n’avaient pas d’obligation envers les Afghans qui avaient fait confiance aux États-Unis, selon « Our Man », une biographie de Holbrooke par George Packer.

    « Nous n’avons pas à nous inquiéter de cela », a dit Biden à Holbrooke, selon le livre. « Nous l’avons fait au Vietnam. Nixon et Kissinger s’en sont sortis « , a-t-il dit, faisant référence au président Richard Nixon et à Henry Kissinger, qui était secrétaire d’État de Nixon et de Ford.

    Au cours de la même conversation, Biden aurait également repoussé l’argument selon lequel l’Amérique avait une obligation morale envers les femmes en Afghanistan.

    « Je ne vais pas envoyer mon garçon là-bas pour qu’il risque sa vie au nom des droits des femmes ! ». Biden a dit, selon le récit du livre. « Cela ne marchera tout simplement pas – ce n’est pas pour cela qu’ils sont là ».

    Biden a adopté une vision tout aussi realpolitik de l’Asie du Sud-Est.

    « Je suis peut-être le fils de fusil le plus immoral de cette pièce », a déclaré Biden lors d’un caucus démocrate au début de 1975 alors qu’il plaidait contre l’aide au Cambodge, selon le Wilmington Morning News. « J’en ai assez d’entendre parler de moralité, de notre obligation morale. Il y a un moment où l’on est incapable de répondre aux obligations morales qui existent dans le monde entier. »

    Au début de 1975, Biden avait initialement accepté de participer à une mission d’enquête du Congrès au Sud-Vietnam.

    Les organisateurs du voyage voulaient faire valoir qu’une aide supplémentaire des États-Unis serait utile, et Biden a été critiqué par certains experts conservateurs qui lui reprochaient d’avoir des opinions trop arrêtées.

    Biden, se plaignent-ils, a clairement indiqué qu’il voulait que l’aide militaire américaine prenne fin, quoi qu’il puisse voir sur le terrain. Ils ont noté qu’il avait déclaré au sujet du voyage qu’il « ne peut pas imaginer ce qui pourrait me faire changer d’avis, à moins que ce ne soit la preuve de représailles communistes contre les Sud-Vietnamiens après un effondrement militaire ». Il a rapidement ajouté : « Je doute que je le ferais même dans ce cas. » (Le voyage a été annulé après qu’un certain nombre de législateurs ont supplié, selon les rapports de presse).

    Trois semaines avant la chute de Saigon, de hauts responsables de l’administration Ford ont plaidé auprès de Biden et d’autres sénateurs en faveur d’une aide militaire américaine accrue, selon les comptes rendus des journaux.

    Lors d’une réunion à huis clos, des hauts fonctionnaires des départements d’État et de la Défense ont dit à Biden et à d’autres sénateurs de la commission sénatoriale des affaires étrangères que l’armée sud-vietnamienne avait « une chance » de défendre Saigon et la région du delta du Mékong avec une aide militaire américaine accrue, selon les comptes rendus des journaux.

    « Je suis convaincu qu’il n’y a absolument aucune chance », a déclaré Biden aux journalistes après le briefing, selon un article du Memphis Commercial Appeal.

    Mais Biden était prêt à dépenser l’argent des contribuables dans un effort étroitement adapté pour extraire les Américains.

    Quelques jours avant la chute de Saigon, le Sénat a approuvé une mesure autorisant Ford à utiliser des dizaines de millions de dollars pour aider à une évacuation.

    « Il s’agit simplement d’une rançon « , a déclaré M. Biden, rejoignant ainsi d’autres sénateurs qui s’opposaient à l’aide militaire au Viêt Nam, mais qui soutenaient le financement d’urgence parce qu’ils craignaient que certains Sud-Vietnamiens ne soient furieux d’avoir été abandonnés par leur allié et qu’il faille les  » acheter  » pour permettre aux Américains de partir en toute sécurité, selon les comptes rendus de l’époque.

    Lorsque Saigon est tombée, Biden était réfléchi et a adopté un ton d’espoir.

     » Il semble que nous soyons enfin sortis du Viêt Nam « , a déclaré Biden au Seattle Daily Times. « Il me semble que nous avons appris une leçon importante sur l’engagement militaire imprudent à l’étranger. »

    The Washington Post, 16/08/2021