Étiquette : Tayeb Louh

  • Algérie: 7 ans de réclusion requis contre Louh et Bouteflika

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    Le procurer général près la chambre criminelle du tribunal de Dar El-Beida a requis, lundi, des peines allant de 3 ans à 10 ans de prison ferme contre les accusés dans l’affaire de l’ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.

    La peine maximale a ainsi été requise contre Tayeb Louh, accusé principal, avec 10 ans de prison ferme assortie d’une déchéance des droits civiques. Louh est, pour rappel, poursuivi pour «abus de fonction», «entrave au bon déroulement de la justice», «incitation à la partialité» et «faux et usage de faux en écritures administratives». Une peine de 7 ans de réclusion criminelle a été requise contre Saïd Bouteflika, frère et conseiller du défunt président de la République. La même peine (7 ans de réclusion) est requise pour l’homme d’affaires et patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, idem pour Tayeb Benhachem et Zouaoui Laâdjine, respectivement ancien inspecteur général et ancien SG au ministère de la Justice.

    Le parquet requiert 3 ans de prison ferme à l’encontre du juge d’instruction près le Pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed, Sid Ahmed S., ainsi que pour l’ancien président de la cour d’Alger, Mokhtar, et l’avocat de la famille de Chakib Khelil, Mustapha D., et pour l’ancien procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, Khaled B. Dans son réquisitoire, le procureur général a relevé, d’emblée, que ce procès «servira de leçon pour tous».
    «L’ affaire est inédite, dit-il, très suivie par une opinion publique qui aspire à la justice. Personne ne peut se soustraire à la loi, quel que soit son statut», déclare le PG, qui est revenu longuement sur «les crimes et délits (qui) sont confirmés, preuves à l’appui».

    Le PG rappelle les déclarations faites par les magistrats, lors de l’instruction par le parquet près la Cour suprême, notamment dans le volet de l’affaire ayant trait à l’annulation des mandats d’arrêt émis contre l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, et des membres de sa famille.

    «C’est M. Louh qui a instruit le procureur de la République et le juge d’instruction et leur a remis le numéro de téléphone de Chakib Khelil. Tayeb Belhachemi a confirmé l’intérêt qu’accordait Louh à cette affaire. De même, pour l’ancien procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed qui déclara qu’il a été contacté par Benhachem pour régler l’ affaire», rappelle le PG. Il rappelle, dans la foulée, la déclaration de Sid Ahmed S., faite à l’audience, faisant état de «pression» subie pour annuler les mandats d’arrêt. Me Mustapha Derfouf déclare qu’il a été «contacté par Benhachem». «Il a révélé que c’est l’ancien inspecteur général au ministère de la Justice qui lui a demandé de se constituer avocat de la famille Khelil et que c’était lui qui lui a remis le numéro du téléphone de Khelil», poursuit le PG, qui série, dans le même ordre d’idée, le cas de la juge Sihem Sakhri — auditionnée comme partie civile par le parquet près la Cour suprême — victime, elle aussi, de «pression» et de «harcèlements» pour régler le litige opposant la société SNVI au groupe CIMA en faveur du PDG de ce dernier, Mahieddine Tahkout. «Cette juge, enchaîne le PG, a été harcelée par l’ancien PG à la cour de Boumerdès, Djamila Zigha (accusée), qui lui a demandé de prononcer des jugements en faveur de Tahkout (…) De même pour la présidente de la chambre commerciale à la cour d’Alger, Souhila Bayou, elle aussi instruite pour régler le litige opposant Saïd Alik à Ali Haddad en faveur de ce dernier. Devant son refus, elle a été dégradée (…).»

    Le Trésor public, partie civile

    Le procureur général revient sur les incidents ayant émaillé le renouvellement partiel du Conseil de la nation à Tlemcen. «Des magistrats membres de la commission électorale ont été agressés et séquestrés pendant 3 heures (…) sans qu’une enquête soit diligentée. Or, la commission rogatoire démontre que le suspect principal, Sid Ahmed A., beau-frère de Tayeb Louh, a effectué plusieurs appels lors des faits», relève-t-il. Le PG, sans le dire, réfute le caractère prétendument politique de l’affaire. C’est un «procès judiciaire», insiste-t-il.

    Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies, hier dans la journée. Me Ahmed Sai, un des avocats de Louh et de Benhachem, salua la conduite du procès mené dans de «bonnes conditions», mais a regretté la détention de l’ancien ministre de la Justice et les poursuites engagées contre d’anciens magistrats.

    «C’est la justice algérienne qui est en prison (…), c’est le procès de la justice algérienne», plaidait-il. Avocat du Trésor public, Me Zakaria Dehlouk s’est présenté, plutôt dans la matinée, pour se constituer partie civile, considérant le «préjudice grave (porté) à la justice», du fait du «statut des accusés», argue-t-il. Un avocat du collectif de défense de Louh s’y oppose. «Ce n’est pas une affaire de corruption ni de dilapidation de deniers publics, mais plutôt d’erreurs juridiques», insiste-t-il. Le verdict est attendu après la clôture des auditions et délibération.
    Neila Benrahal

    Houda Feraoun au box des accusés

    Le procès de l’ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Imane Houda Feraoun, et d’anciens cadres du secteur et des entreprises sous tutelle, a débuté lundi au Pôle pénal spécialisé dans la lutte contre les crimes financiers et économiques près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

    Imane Houda Feraoun et le reste des accusés sont poursuivis pour corruption, dilapidation de deniers publics, octroi d’indus privilèges et abus de fonction.

    Le procès a débuté par l’audition de l’ancien directeur général d’Algérie Télécom, Kebbal Tayeb, qui a nié les charges retenues contre lui, et déclaré qu’Algérie Télécom «était contrainte» de traiter avec Huawei afin d’accélérer la mise en œuvre des projets, notant qu’Algérie Télécom «a traité avec Huawei de 2007 à 2016».

    De son côté, Houda Feraoun a déclaré qu’elle «travaillait dans le cadre du programme du gouvernement dans son volet relatif au renforcement des investissements liés aux nouvelles technologies», à l’instar de la mise en place de la fibre optique, et dans sa réponse aux questions du juge, elle a nié s’être «intervenue» auprès d’Algérie Télécom pour conclure une transaction de gré à gré avec Huawei, soulignant que son intervention était dans les limites de «ses prérogatives en tant que ministre».

    Elle a également révélé qu’elle «intervenait» afin d’accélérer la délivrance d’autorisations pour les projets approuvés par l’État dans ce secteur.

    À noter que le tribunal a auditionné, dans la matinée, un membre de la commission des transactions d’Algérie Télécom, en l’occurrence Ahmed Alilèche, ainsi que le chef de cette commission et son Secrétaire technique, qui ont nié les charges retenues contre eux.

    Un représentant de ZTE a également été auditionné (via un interprète), et a admis «qu’une transaction de gré à gré a été négociée avec le directeur général d’Algérie Télécom», tandis que le représentant de Huawei a nié l’accusation d’influence de l’autorité des agents et d’implication à la dilapidation de deniers publics.

    APS

  • Algérie: Le général Ghali Belksir en fuite au Vanuatu

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    Poursuivi pour « haute trahison » par la justice militaire

    The Guardian, le prestigieux quotidien d’information britannique, dont le site Internet est aujourd’hui l’un des plus lu au monde, vient de révéler le nom du pays où le général Ghali Belksir, ancien patron de la Gendarmerie national aurait trouvé refuge. Ayant quitté l’Algérie quelques semaines après son limogeage, le 24 juillet 2019, avant d’être suivi par son épouse, Fatiha Boukhers, ex-présidente de la Cour de justice de Tipasa, il a été signalé en France, en Espagne et aux Emirats arabes unis. Selon des articles de presse datés de cette période, son limogeage, lié à des affaires de corruption, est intervenu au lendemain de l’ouverture d’une enquête préliminaire à l’encontre de l’ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption.

    Ghali Belksir serait aujourd’hui installé dans l’archipel du Vanuatu, un paradis fiscal situé dans le Pacifique au nord de la Nouvelle-Calédonie. Selon The Guardian, le fugitif, poursuivi pour « haute trahison » par la justice militaire, aurait payé 130 000 euros cash pour s’offrir le passeport de Vanuatu ; un document qui lui permet de voyager sans visa ou visa en ligne à l’arrivée dans plus de 125 pays, dont l’espace Schengen. Pour rappel, il est notamment accusé de « possession d’informations et de documents secrets pour les remettre à des agents d’un pays étranger ».

    Enfoncé par les témoignages du général Abdelghani Hamel, ex-DGSN, qui avait déclaré à la justice, lors de son procès, que Ghali Belksir agissait pour le compte de Zendjabil, le Pablo Escobar algérien ; le 10ème chef de la Gendarmerie nationale a également été fortement impliqué par l’adjudant-chef, Guermit Bounouira, secrétaire particulier de Gaïd Salah, extradé de Turquie, après que sa fuite dans ce pays ait été facilitée par le général Wassini Bouazza.

    D’après la publication britannique, l’ancien patron de la Gendarmerie nationale compte parmi plus de 2 000 personnalités les plus sulfureuses, dont des anciens dignitaires syriens et libyens, entre autres. The Guardian a cité l’ancien Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, qui, selon le journal, « a également obtenu la nationalité de l’archipel ».

    A l’instar de la majorité de ces « individus » impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans des scandales de tous genres, de la corruption aux affaires de mœurs, Ghali Belksir mène aujourd’hui une retraite dorée, après avoir ramassé et transféré illégalement à l’étranger une fortune colossale, en utilisant son statut et son pouvoir à des fins personnelles. Son nom a été cité en Algérie, et de nombreuses sources avaient rapporté qu’il a joué un rôle des plus troubles dans la répression ayant touché les porteurs de l’emblème amazigh durant les marches du Hirak.

    Le journal londonien le met d’ailleurs dans la même case que, ces centaines de fugitifs, politiciens et hommes d’affaires en disgrâce, controversés ou recherchés, qui ont pu s’établir dans ce petit pays du Pacifique, dont les autorités semblent peu regardantes sur le passé de tous ceux qui ont de quoi payer leur séjour.

    Traqué par la justice militaire, qui a déjà lancé plusieurs mandats d’arrêt internationaux à son encontre, l’ex-commandant de la Gendarmerie nationale risque la peine de mort, au vu des lourdes charges qui pèsent sur lui.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 18/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Vanuatu, Ghali Belksir, Fatiha Boukhers, Cour de justice de Tipasa, Tayeb Louh, Guermit Bounouira, Wassini Bouazza, gendarmerie,

  • Algérie : La justice traque les suppôts de la Issaba

    OULD KADDOUR, CHAKIB KHELIL, BOUCHOUAREB, BELKECIR ET ZITOUT AND CO : La justice traque les suppôts de la Issaba

    Le sulfureux Abdelmoumen Ould Kaddour, ancien P-DG du géant pétrolier Sonatrach, arrêté samedi à Dubaï en provenance de Paris, reste en instance d’extradition vers l’Algérie, pour rendre des comptes à la justice pour les graves torts causés au Trésor public, notamment dans ce qu’il est convenu d’appeler le scandale de la raffinerie d’Augusta, dont il est le principal concepteur.

    Ce dernier qui était un soutien de poids pour le clan Bouteflika n’aurait dû jamais prendre la direction de la Sonatrach, lui qui avait été condamné pour une charge lourde, l’espionnage économique dans le cadre de l’affaire BRC (Brown Root and Condor). Et malgré un casier judiciaire chargé et une condamnation infamante, il fut bombardé patron de la plus grosse firme pétrolière algérienne.

    En mai 2018, alors que tous les experts du secteur des hydrocarbures avaient crié au scandale, l’homme-lige du clan Bouteflika, affirmait que Sonatrach venait de réaliser l’affaire du siècle en rachetant auprès d’Esso Italiana une filiale du groupe américain ExxonMobil, la Raffinerie Augusta en Italie. Il avait soutenu que cette opération est plus rentable que la réalisation d’une raffinerie à Hassi Messaoud pour un coût de 3 à 4 milliards de dollars. Mais en réalité il avait déboursé de l’argent pour s’offrir un tas de ferraille pour une raffinerie dépareillée. Alors que la maintenance du complexe avait ruiné son propriétaire, Ould Kaddour lui offre une solution tombée du ciel en achetant cette station et ses oléoducs.
    Ould Kaddour ne devait jamais accéder à un poste aussi sensible en raison des casseroles qu’il trainait, mais sa proximité avec le clan Bouteflika lui a permis de revenir, en seigneur, à la direction de la Sonatrach.

    Les maillons de la chaîne

    Cette affaire nous renvoie aux dossiers Sonatrach 1 et 2, et dans lesquels est cité nommément l’ancien ministre des hydrocarbures, Chakib Khelil. Dans le cadre de l’enquête diligentée il y a quelques années par le parquet d’Alger, le magistrat instructeur, l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, alors procureur général près la cour d’Alger, avait émis en 2013 un mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil. L’accusé qui faisait partie du cercle très rapproché de l’ancien Président avait alors fui le pays, le temps de permettre à l’ancien garde des Sceaux, Tayeb Louh, de trouver la parade pour invalider le mandat émis par la justice.

    Ce qui fut fait en arguant un vice de forme, permettant ainsi à Chakib Khelil de revenir au pays et de se lancer dans une véritable campagne de séduction des zaouïas en se posant, pour la « Issaba », comme une alternative en cas de retrait de Bouteflika pour la course à un cinquième mandat. Ce plan fut éventé grâce au Hirak du 22 février 2019. Aujourd’hui, l’homme est sous la menace d’un mandat d’arrêt international qui pourrait être délivré par la justice algérienne tant son nom est cité dans plusieurs affaires et scandales de corruption.

    La justice a également condamné l’ancien ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb et émis, à son encontre, un mandat d’arrêt international. Ce dernier, cité à comparaitre dans l’affaire du montage des véhicules et plusieurs autres affaires, a quitté le pays depuis la chute de l’ancien Président et ses relais. Plusieurs autres noms d’acolytes de la Issaba pourront bientôt faire face à la justice algérienne.

    Le général Ghali Belkecir et son épouse, l’ancienne présidente de la cour de Tipaza, qui avaient mis en place une justice parallèle avec le soutien de Tayeb Louh, en fuite à l’étranger, pourraient un jour revenir au pays pour répondre des lourdes charges qui pèsent sur eux.

    C’est dans la même veine que des mandats d’arrêt international ont été lancés, ce dimanche, contre Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz et le gendarme déserteur Mohamed Abdallah, s’inscrivent d’ailleurs dans la nouvelle dynamique de la justice algérienne qui veut faire payer ceux qui ont voulu attenter à la stabilité du pays et de le ruiner, d’avilir le peuple par leurs pratiques maffieuses, et surtout osé mettre le pays et ses richesses au seul service de la Issaba et ses relais.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, justice, Zitout, Hichem Aboud, Amir Dz, Mohamed Abdallah, Abdelmoumen Ould Kaddour, Sonatrach, Augusta, Bouteflika, Chakib Khelil, Tayeb Louh, Ghali Belkecir, Issaba,