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  • Des troupes et des armes françaises débarquent au Tchad

    Tchad, France, Libye, Mali, Centrafrique, RCA, Sahel, armes, troupes,

    Selon l’Agence Panafricaine de Presse, « des containers d’armes de guerre et des munitions des troupes françaises sont déjà entrés au Tchad ».

    « À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 50 containers, arrivés à Toubouro, attendent d’être convoyés à Moundou avant de foncer sur N’Djaména », rapporte la même source dans une dépêche publiée ce samedi ».

    La France cherche-t-elle à créer un génocide au Tchad comme au Rwanda en 1994 ? Ou bien cherche-t-elle à livrer la guerre contre le Mali et la RCA à partir du Tchad ? Toutes ces questions trouveront de réponses dans les jours à venir », s’interroge l’APP.

    « Selon une indiscrétion, la personne qui assure le transit de ces matériels se trouve curieusement être un Tchado-libyen. Il s’appellerait Djamal », conclue l’APP.

    #Tchad #France #Libye #Mali #Centrafrique #RCA #Sahel




  • Est-ce la fin du projet français au Sahel africain ?

    Est-ce la fin du projet français au Sahel africain ?

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    Le 15 mai 2022, la junte militaire au Mali a annoncé qu’elle ne ferait plus partie de la plateforme du G5 Sahel. Le G5 Sahel a été créé à Nouakchott, en Mauritanie, en 2014, et a réuni les gouvernements du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger pour collaborer sur la détérioration de la situation sécuritaire dans la ceinture du Sahel, la région située juste en dessous du désert du Sahara en Afrique. — et d’accroître les échanges entre ces pays. Dans les coulisses, il était clair que la formation du G5 Sahel était encouragée par le gouvernement français et que, malgré tous les discours commerciaux, le véritable objectif du groupe allait être la sécurité.

    Début 2017, sous la pression française, ces pays du G5 Sahel ont créé la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), une alliance militaire pour lutter contre la menace sécuritaire posée par les séquelles de la guerre civile algérienne (1991-2002) et les détritus de La guerre de l’OTAN en Libye en 2011. La Force conjointe du G5 Sahel a reçu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies pour mener des opérations militaires dans la région.

    Le porte-parole militaire du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré le 15 mai que son gouvernement avait envoyé une lettre le 22 avril au général Mahamat Idriss Déby Itno, président du conseil militaire de transition du Tchad et président sortant du G5 Sahel, l’informant de la décision du Mali ; l’immobilisme dans la tenue de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel, qui devait avoir lieu au Mali en février, et la passation de la présidence tournante du FC-G5S au pays, ont contraint le Mali à prendre le parti de partir à la fois le FC-G5S et la plateforme G5 Sahel, a déclaré le colonel Maïga à la télévision nationale.

    Le départ du Mali était inévitable. Le pays a été déchiré par les politiques d’austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et par les conflits qui parcourent ce pays de plus de 20 millions d’habitants. Deux coups d’État en 2020 et 2021 au Mali ont été suivis de promesses d’élections, qui ne semblent pas se profiler à l’horizon. Des organismes régionaux, tels que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont également imposé des sanctions sévèrescontre le Mali, ce qui n’a fait qu’exacerber les problèmes économiques déjà rencontrés par le peuple malien. Les ministres de la défense du G5 Sahel se sont réunis pour la dernière fois en novembre 2021, et la réunion des chefs d’État des pays membres du G5 Sahel en février 2022 a été reportée. Le Mali était censé prendre la présidence tournante du G5 Sahel, mais les autres États qui font partie de la plateforme n’étaient pas favorables à ce transfert (le Tchad a poursuivi la présidence).

    Pouvoir extra-régional

    La déclaration de l’armée malienne a imputé la dérive institutionnelle du G5 Sahel aux « manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali ». Cet « État extra-régional », c’est la France qui, selon le Mali, a tenté « d’ instrumentaliser » le G5 Sahel pour des objectifs français.

    Les cinq membres du G5 Sahel sont tous d’anciennes colonies françaises, qui ont chassé les Français par des luttes anticoloniales et ont tenté de construire leurs propres États souverains. Ces pays ont subi des assassinats (comme celui de l’ancien dirigeant du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987), ont fait face aux programmes d’austérité du FMI (comme les mesures prises contre le gouvernement de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré de 1996 à 1999) et ont fait face à la réaffirmation du pouvoir français (comme lorsque la France a soutenu le maréchal tchadien Idriss Déby contre Hissène Habré en 1990). Après la guerre de l’OTAN initiée par la France contre la Libye en 2011 et la déstabilisation qu’elle a provoquée, la France est intervenue militairement au Mali à travers L’opération Barkhane, puis, avec l’armée américaine, elle est intervenue dans tout le Sahel dans le cadre de la plateforme G5 Sahel.

    Depuis la rentrée de l’armée française dans la région, elle a conduit un programme qui semble être plus axé sur la satisfaction des besoins de l’Europe que sur ceux de la région du Sahel. Le principal argument avancé en faveur de l’intervention française (et américaine) au Sahel est qu’ils veulent s’associer aux militaires de la région pour lutter contre le terrorisme. Il est vrai qu’il y a eu une montée du militantisme, en partie enracinée dans l’ expansion des activités d’Al-Qaïda et de l’État islamique au Sahel. Des conversations avec des responsables des États du Sahel révèlent cependant qu’ils ne croient pas que la lutte contre le terrorisme soit le principal enjeu de la pression française sur leurs gouvernements. Ils estiment, même s’ils hésitent à s’exprimer publiquement, que les Européens sont davantage préoccupés par la question des migrations que par celle du terrorisme. Plutôt que de permettre aux migrants – dont beaucoup d’Afrique de l’Ouest et d’Asie de l’Ouest – d’atteindre la côte libyenne et de tenter de traverser la mer Méditerranée, ils veulent construire un périmètre au Sahel pour limiter le mouvement des migrants au-delà ; La France a, en d’autres termes, déplacé la frontière sud de l’Europe du nord de la Méditerranée au sud du Sahara.

    L’endroit le plus pauvre de la Terre

    « Nous vivons dans l’un des endroits les plus pauvres de la planète », m’a dit l’ancien président malien Amadou Toumani Touré avant de mourir en 2020. Environ 80 % des habitants du Sahel vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, et la croissance démographique dans ce pays La région devrait passer de 90 millions en 2017 à 240 millions d’ici 2050. La ceinture du Sahel a une dette énorme envers les riches détenteurs d’obligations des États de l’Atlantique Nord, qui ne sont pas préparés à l’annulation de la dette. Lors du septième sommet du G5 Sahel en février 2021, les chefs d’État ont appelé à une « restructuration profonde de la dette des pays du G5 Sahel ». Mais la réponse qu’ils ont reçue du FMI a été assourdissante.

    Une partie du problème budgétaire réside dans les demandes faites à ces États par la France d’augmenter leurs dépenses militaires contre toute augmentation de leurs dépenses d’aide humanitaire et de développement. Les pays du G5 Sahel consacrent entre 17 et 30 % de leur budget à leurs armées. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, trois des cinq pays du Sahel ont augmenté astronomiquement leurs dépenses militaires au cours de la dernière décennie : le Burkina Faso de 238 %, le Mali de 339 % et le Niger de 288 %. Le commerce des armes étouffe ces pays. Avec l’ entrée potentielle de l’OTAN dans la région, cette forme illusoire de traiter les problèmes du Sahel comme des problèmes de sécurité ne fera que persister. Même pour les Nations Unies, les questions de développement dans la région sont devenues une réflexion secondaire par rapport à l’accent principal mis sur la guerre.

    Le manque de soutien aux gouvernements civils pour faire face aux vrais problèmes de la région a conduit à des coups d’État militaires dans trois des cinq pays : le Burkina Faso, le Tchad et le Mali. La junte militaire au Mali a expulsé l’armée française du territoire malien le 2 mai, une semaine avant son départ du G5 Sahel. Des signes d’inquiétude concernant la politique française tourbillonnent dans la région. L’exemple du Mali sera-t-il suivi par l’un des autres pays faisant partie du groupe G5 Sahel, et le véritable projet de la France au Sahel – pour limiter la migration des personnes du Sud vers l’Europe – finira-t-il par s’effondrer avec la sortie du Mali du G5 Sahel ?

    Par Vijay Prashad / Globetrotter

    Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est rédacteur et correspondant en chef chez Globetrotter. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur de Tricontinental : Institute for Social Research . Il est chercheur principal non résident à l’ Institut Chongyang d’études financières de l’Université Renmin de Chine. Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations . Son dernier livre est Washington Bullets , avec une introduction par Evo Morales Ayma.


    Scoop Media, 20 mai 2022

  • Sénégal : Le combat politique par la culture

    Sénégal : Le combat politique par la culture

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    Si les peuples africains au Tchad, au Mali et au Burkina Faso ont opté par la confrontation directe avec la puissance coloniale, la France en l’occurrence, leurs frères sénégalais suivent la même voie mais avec des armes culturelles.

    Dès sa nomination à la tête de la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko, a annoncé la rebaptisation des cinq rues portant jusqu’alors des noms français. Ces noms ont été catégoriquement remplacés par des noms africains de vaillants hommes et de vaillantes femmes qui ont marqué l’histoire du Sénégal. Ainsi, le maire de la municipalité de Ziguinchor, Ousmane Sonko, a procédé au changement des noms des rues et des boulevards de la ville qui portaient des noms coloniaux. La rue du Général de Gaulle s’appelle désormais, rue de la Paix. La Rue de France, rue de l’Union Africaine. Et ainsi de suite.

    « Nous avons le devoir de réconciliation avec la mémoire africaine et la mémoire de nos pères et mères qui se sont battus pour nous et pour la dignité. Nul part en France, vous verrez une « Rue Hitler » parce qu’il a été un poison pour l’histoire française. Pourquoi, chez nous au Sénégal, on doit donner les noms de tous ceux qui ont tué nos pères, nous ont colonisés, forcés à la soumission et tué toux ce qui bouge », a-t-il déclaré au média Africa24

    #Tchad #Mali #BurkinaFaso #Sénégal #Ziguinchor #Ousmane_Sonko #Françafrique #Colonisation

  • Tchad: arrestation de Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tama

    Tchad: arrestation de Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tama

    Tchad, Max Loalngar, Wakit Tama, CMT, France,

    Le porte-parole de la plateforme « Wakit Tama », Max Loalngar, a été arrêté par la police sur fond d’organisation d’une manifestation (samedi dernier) contre la politique française au Tchad, a-t-on appris de sources policières, mardi.

    « Contrairement aux informations erronées véhiculées sur les réseaux sociaux, Max Y. Loalngar a été interpellé suite à la marche du 14 mai 2022, transformée en manifestation violente » dans plusieurs villes tchadiennes, a annoncé, mardi, la police tchadienne dans un communiqué.

    « Il est à signaler qu’il est l’un des organisateurs de ladite marche », où des débordements ont été constatés, a précisé la police.

    Lundi, le porte-parole de Wakit Tama, Max Loalngar, avait été convoqué par la direction de la police judiciaire de N’Djamena afin d’être entendu aux renseignements généraux.

    Dans un tweet lundi, le porte-parole de Wakit Tama, une coalition de partis politiques et de la société civile, a indiqué qu’il « ne répondra pas à la convocation de la Police » en évoquant la loi 33 qui protège les avocats».

    Samedi dernier, Wakit Tama a organisé une manifestation pour dénoncer la politique française au Tchad.

    Cette manifestation contre la politique française au Tchad a causé des dégâts.

    Pour le ministère de la Sécurité publique, Wakit Tamma doit répondre d’actes de vandalisme.

    Il faut rappeler que plusieurs autres acteurs de la société civile ayant appelé à manifester samedi dernier ont été arrêtés après des actes de dégradations lors de la marche.

    « Ce qui s’est passé (samedi) est extrêmement grave (…) Les gens vont répondre de leurs actes. Maintenant, ce n’est pas la peine de pleurnicher sur les réseaux sociaux en disant qu’il faut libérer X ou Y », a indiqué dimanche le ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah.

    Anadolou

    #Tchad #France #MaxLoalngar #Wakit_Tama 

  • Le Sahel signe l’acte de décès de la Françafrique

    Le Sahel signe l’acte de décès de la Françafrique

    Le Sahel signe l’acte de décès de la Françafrique – Tchad, Mali, Burkina Faso, Barkhane,

    Au-delà d’un simple sentiment de rejet, nous assistons à une foudre populaire contre la maléfique France. Quelle est la raison au juste ? Le gourou maudit et créateur de la colonialiste Françafrique, un certain Charles de Gaulle acta en 1947 à l’endroit de ses successeurs.

    Il est hors de question que la France puisse imaginer perdre un seul instant sa vache à lait. Cela entrainera immédiatement sa chute irrémédiable et affectera son indépendance. C’est pourquoi elle est condamnée à garder sous sa domination ses divers gouvernorats bananiers pour des motifs de « suprématie et de puissance ».

    Il affirma que ces derniers sont liés par des traités durables avec l’hexagone, qui ne doit permettre à aucun pays signataire de les remettre en cause, au demeurant user de la force contre tout réfractaire.

    Les fausses indépendances, les démocratisations de façade, les élections corrompues, les atteintes systémiques des libertés fondamentales dans l’ensemble de l’Afrique françafricaine, et la promotion active de la pauvreté, constituent l’unique projet « civilisationnel » de la France, poussant les innombrables victimes, à se lever en disant « stop ! ».

    #France #Françafrique #Tchad #Mali #BurkinaFaso #Barkhane

  • Du Mali au Tchad, le sentiment anti-français gagne du terrain

    Du Mali au Tchad, le sentiment anti-français gagne du terrain

    Du Mali au Tchad, le sentiment anti-français gagne du terrain – France, Françafrique, Barkhane, Mahamat Idriss Déby, Comité militaire de transition,

    Samedi, des centaines de personnes ont manifesté au Tchad contre la présence de la France, accusée de soutenir la junte militaire au pouvoir.

    Les manifestants tchadiens sont descendus sans dans la rue pour protester contre l’ingérence de la France dans les affaires de leur pays et réclamer le départ définitif de l’ancien colonisateur.

    Ils disent également non a la politique française et l’installation de bases militaires françaises sur le sol du Tchad.

    “Non a la colonisation”, “France, dégage”, peut-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants.

    En colère, les contestataires ont brûlé au moins deux drapeaux de l’ancien colonisateur et saccagé un nombre de stations-services appartenant au groupe énergétique français “Total”.

    Les forces anti-émeute tchadiennes ont fait usage de gaz lacrymogène et des canons a eau pour disperser la foule a laquelle des étudiants a moto se sont joints en scandant: “France, dégage”, ”France, dégage” …

    Echoroukonline, 15 mai 2022

    #Tchad #France #Barkhane #Sahel #Mali

  • Le Tchad se rebelle contre la présence de la France

    Le Tchad se rebelle contre la présence de la France

    Le Tchad se rebelle contre la présence de la France – Mahamat Idriss Déby, Conseil Militaire de Transition, Sahel, Barkhane,

    Depuis ce matin, des manifestations ont éclaté à N’Djamena contre la présence française dans le pays à l’appel des organisations de la société civile composées notamment de l’Union des Syndicats du Tchad (UST) et Association Tchadienne la Libre Parole à la Jeunesse (ATLPJ)

    Dans les cortèges à N’Djamena comme à Abéché, on peut entendre « France barra » (France dégage), et voir des drapeaux français traînés derrière des motos et brûlés. Quelques drapeaux russes sont aussi visibles.

    Des stations Total, notamment de Sabangali, Dembe et rond point double voies, ont été saccagées. Les stations sont désormais quadrillées par les forces de l’ordre et de défense.

    L’ambassade de France demande à ses ressortissants de « limiter les déplacements au strict nécessaire » ce week-end.

    Une partie de l’opposition au Tchad manifeste depuis oct. 21 sans être parvenue à empêcher la réélection du MIDI ni la mise en place du CMT qui a débauché plusieurs de ses membres. Désormais face à la prolongation annoncée de la transition, elle change de discours. Désormais face à la prolongation annoncée de la transition, elle change de discours.

    Source : Twitter

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    #Tchad #France #Barkhane #Takuba

  • Leçons à tirer de la présence militaire européenne au Sahel

    Leçons à tirer de la présence militaire européenne au Sahel

    Leçons à tirer de la présence militaire européenne au Sahel – Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger, Barkhane, Takuba, France, UE,

    Par Nina Wilen

    La Task Force Takuba, mise en place en mars 2020, est une coalition d’unités de forces spéciales européennes ayant pour objectif de lutter contre le terrorisme aux côtés de l’armée malienne et de l’opération française Barkhane, déployée depuis 2014. Le 17 février, le président français Emmanuel Macron a annoncé la retrait des troupes françaises et européennes du Mali. Dans ce contexte, comment évaluer les opérations militaires européennes au Sahel ? Nina Wilén, directrice du programme Afrique à l’Institut Egmont des relations internationales et professeure associée à l’Institut des politiques de développement de l’Université d’Anvers, partage son analyse.

    Comment voyez-vous l’avenir de la présence européenne au Sahel, alors que le commandement européen de la task force Takuba a annoncé son retrait du Mali en février dernier ?
    Cela reste un grand point d’interrogation pour le moment, notamment à la lumière de l’annonce récente par l’EUTM (Mission de formation de l’UE) de l’arrêt de ses activités au Mali . Il semble probable que la France renforcera sa présence dans les pays où elle dispose déjà de bases militaires et de collaborations établies, notamment le Niger et les pays du golfe de Guinée.

    Ces derniers ont également connu une augmentation des activités djihadistes au cours des derniers mois, il y a donc une incitation à anticiper et à empêcher une expansion des activités dans cette région. La présence d’États européens qui ont déjà des accords militaires bilatéraux avec des États du Sahel est également incertaine, compte tenu de la survenance de plusieurs coups d’État et de la détérioration du contexte sécuritaire, tant au Sahel qu’en Europe.

    La Task Force européenne Takuba a été déployée au Sahel en 2020. Quel bilan faites-vous de la mission européenne d’appui aux forces maliennes dans la lutte contre le terrorisme ? Comment percevez-vous l’argument selon lequel Takuba aurait pu être un laboratoire d’expérimentation de ce à quoi pourrait ressembler la défense européenne ?

    Il est difficile d’évaluer les opérations ou les résultats de Takuba, notamment en termes de soutien et d’augmentation des capacités et capacités des forces maliennes. Il ne fait aucun doute qu’il y a eu plusieurs opérations conjointes réussies contre les forces armées négatives. Pourtant, ces évolutions se déroulent dans un contexte politique et sécuritaire qui se dégrade constamment, où la junte malienne est devenue de plus en plus autoritaire, les attaques djihadistes se multiplient et le professionnalisme et l’éthos militaire des forces maliennes ne se sont manifestement pas améliorés, comme en témoignent les derniers événements en Moura.

    Takuba a été ce que j’ai appelé une  » mission pull-and-plug  » dans une publication précédente , ce qui signifie qu’elle repose entièrement sur le fait que la France est la nation-cadre, commandant, soutenant et comblant les éventuelles lacunes pour que cela fonctionne. Elle est restée une mission française du début jusqu’à aujourd’hui, bien qu’avec des contributions des États membres européens. Il est difficile de dire si cela pourrait servir de prédécesseur pour de futures opérations similaires. Je pense que cela dépend de l’endroit et du moment où ces opérations auraient lieu.

    Cependant, l’influence croissante de la Russie en Afrique et le besoin de l’Europe de se sevrer de l’énergie russe augmenteront l’importance de l’Afrique pour l’Europe.

    Compte tenu de l’importance croissante de la Russie et de sa milice Wagner au Sahel, quel avenir voyez-vous pour les opérations militaires internationales dans la région, comme la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ?

    La MINUSMA fait face à un environnement opérationnel de plus en plus difficile : la viabilité de l’ Accord d’Algerfait l’objet d’un doute sérieux et peu de progrès ont été accomplis dans sa mise en œuvre, un obstacle auquel se heurte également la junte actuelle. Les niveaux de violence augmentent à la fois parmi les acteurs armés non étatiques, tels que les groupes djihadistes, et les forces de sécurité maliennes, qui sont régulièrement accusées d’avoir commis des massacres, récemment avec des mercenaires du groupe Wagner. En outre, la junte malienne s’est efforcée de réduire l’espace politique et militaire de la MINUSMA en introduisant de nouvelles conditionnalités et règles, l’empêchant de fonctionner efficacement. Dans ce contexte, la poursuite de la collaboration avec les FAMA (forces armées maliennes) semble difficilement envisageable. La MINUSMA perdra également le soutien logistique et la réassurance stratégique apportés par les forces françaises. Dans ces circonstances, il semble peu probable que la Mission soit en mesure d’augmenter ses effectifs, pourtant, rentrer chez eux n’est pas non plus une option satisfaisante, étant donné le contexte actuel de graves violations des droits humains et le mandat de la MINUSMA de protéger les civils. Une option serait de donner la priorité à la protection des civils (PoC) et d’essayer de faire revivre l’accord d’Alger. Cela permettrait de faire fonctionner une structure politique de transition, mais pourrait soulever de nouveaux problèmes, compte tenu de la situation sécuritaire et de la longue période de transition de la junte, qui pourrait très bien finir par être encore plus longue.

    Cet article a été publié pour la première fois sur le site de l’Institut Montaigne .

    Egmont Institute, 12 mai 2022

    #France #UE #Sahel #Barkhane #Takuba #Mali #Tchad #BurkinaFaso #Niger

  • Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel

    Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel

    Le PE s’inquiète de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel – Parlement européen, Mali, Algérie, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Erythrée, Ethiopie,

    Le Parlement européen s’est inquiété aujourd’hui de la montée de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, notamment par la présence croissante de groupes terroristes dans la région, condamnant la violence et exigeant un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

    Dans une résolution adoptée aujourd’hui lors de la session plénière de l’Assemblée européenne, à Strasbourg, en France, les députés « expriment leur inquiétude face à l’aggravation de l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, condamnant fermement la violence et les morts dans la région, y compris la exactions commises dans le cadre d’opérations militaires », a déclaré l’institution dans un communiqué.

    Dans la résolution (approuvée par un vote à main levée), les parlementaires se disent également « profondément préoccupés par l’état de la démocratie et les récents coups d’État », appelant ainsi « tous les putschistes à fixer des limites claires à la durée de la transition politique et qui garantissent un retour rapide à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections transparentes et inclusives ».

    Pour le Parlement européen, « toute coopération politique et de sécurité à long terme avec les acteurs de l’UE nécessitera des calendriers réalistes pour un retour à la démocratie, y compris des jalons clairs et mesurables ».

    « Inquiets de la présence croissante de groupes terroristes dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest, les députés pointent l’appauvrissement croissant des populations qui constitue la base socio-économique du développement du terrorisme », a déclaré l’institution à la presse.

    Dans le document approuvé, les députés affirment également soutenir les actions de l’Union africaine et les actions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour défendre la démocratie et l’État de droit.

    S’exprimant mercredi lors du débat en plénière, la commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a déclaré que l’Union européenne (UE) n’abandonnerait pas le Sahel en raison de l’instabilité dans cette région africaine, tout en exigeant plus d’engagement politique et de responsabilité envers les pays.

    « Qu’il soit clair que nous n’allons pas abandonner le Mali ni le Sahel », qui « restent une priorité pour l’UE », a souligné Jutta Urpilainen, intervenant dans un débat sur la situation dans cette région africaine qui regroupe 11 pays : le nord du Sénégal , sud de la Mauritanie, du Mali, du nord du Burkina Faso, de l’extrême sud de l’Algérie, du Niger, du nord du Nigeria, du centre du Tchad et du Soudan, de l’Erythrée et du nord de l’Ethiopie.

    Cependant, a-t-il prévenu : « Nous ne pouvons travailler qu’avec ceux qui veulent travailler avec nous, en étant plus exigeants dans la nécessité d’un engagement politique renforcé et d’une plus grande responsabilisation ».

    L’UE a déjà dénoncé la présence de mercenaires du groupe de sécurité privé russe Wagner dans différents pays africains, ce qui compromet le travail mené depuis des années pour renforcer la défense des États durement touchés par le terrorisme « djihadiste ».

    Fragilisée par la crise sahélienne, l’Afrique de l’Ouest a été encore plus déstabilisée par les coups d’État militaires successifs qui ont eu lieu au Mali (août 2020 à mai 2021), en Guinée Conakry (septembre 2021) et au Burkina Faso (janvier 2022).

    RTP Noticias, 05/05/2022

    #PE #Parlement_européen #Afrique_ouest #Sahel

  • On ne parle pas de l’armée allemande opérant au Sahel

    On ne parle pas de l’armée allemande opérant au Sahel

    On ne parle pas de l’armée allemande opérant au Sahel – Bundeswehr, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad,

    Pratiquement aucun reportage sur la mission de la Bundeswehr au Sahel

    Les médias rapportent peu et beaucoup trop superficiellement le déploiement de la Bundeswehr dans la région du Sahel, critique le journaliste Afrique Lutz Mükke sur Dlf. Ils portent une grande responsabilité, en particulier lorsqu’il s’agit d’opérations de guerre. Après tout, la formation de l’opinion publique influence les décisions politiques.

    L’Allemagne soutient la région du Sahel en Afrique du Nord depuis des années. La Bundeswehr y est active dans les pays du G5 : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. En mai, le Bundestag veut décider si le déploiement de la Bundeswehr dans la zone sahélienne doit être poursuivi ou non.
    Cependant, beaucoup de gens dans ce pays sont à peine conscients de l’importance et de la portée de cette décision. L’Afrique en tant que sujet est à peine évoquée dans les médias. Et pas seulement à cause de l’impact des reportages depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Même avant cela, le soi-disant mandat Sahel de la Bundeswehr n’était apparemment que rarement adapté à de longs rapports.
    Raison pour le journaliste Afrique Lutz Mükke d’ examiner de plus près les reportages médiatiques sur les missions de la Bundeswehr au Sahel . Au nom de la Fondation Otto Brenner, affiliée au syndicat, Mükke examine les éditions en ligne de quatre médias : « Zeit », FAZ, « Bild » et Tagesschau. Sa conclusion : Des recherches approfondies ou des rapports d’investigation – aucun. Les correspondants rapportent depuis des endroits éloignés, les experts africains ont à peine la chance de parler. Mükke parle même de « négligence dans les reportages sur les conflits du Sahel ».

    Correspondants à des milliers de kilomètres

    Un groupe d’experts du Niger, du Mali et d’Allemagne a analysé 41 articles liés au vote du Bundestag sur la mission au Sahel en 2021, explique Mükke dans l’interview du Dlf. Le résultat qui donne à réfléchir : pas de recherche sur place au Sahel, pas de rapports de fond ou de recherche d’investigation. Les correspondants des reportages étaient pour la plupart basés à des milliers de kilomètres de la zone sahélienne. « Cela frise l’imposture », dit Mükke.

    Les sources d’information utilisées sont également discutables : surtout, les correspondants se seraient appuyés sur des déclarations de hauts responsables gouvernementaux allemands et français, de l’armée et d’organisations internationales. Les scientifiques africains, les hommes d’affaires ou les représentants religieux, en revanche, n’ont jamais été mentionnés comme des sources importantes.

    Pourquoi l’Afrique est-elle négligée dans les médias ?

    Il y a plusieurs raisons à cette « superficialité », dit Mükke, qui a lui-même fait des reportages depuis le continent pendant de nombreuses années : la réduction des budgets des maisons de presse, par exemple, a aminci les réseaux de correspondants. Mükke voit un autre problème dans le fait que les postes de correspondants dans les pays africains sont souvent considérés comme le point de départ idéal pour les jeunes collègues inexpérimentés. « Cela contraste avec la complexité de ce qui se passe sur ce continent. »
    Après tout, des milliards d’argent des contribuables affluent dans des opérations de la Bundeswehr comme celle au Mali. « Cela oblige en fait les médias à faire des reportages en profondeur », critique Mükke. Les opérations militaires en particulier devraient donc avoir « la valeur d’information la plus élevée ». Au lieu de cela, « un multiple serait investi à chaque jour de match de Bundesliga ».

    Engager les médias locaux africains

    Sa demande aux médias : les rédacteurs spécialisés doivent s’occuper des régions en crise, faire beaucoup plus de recherches sur place – également en coopération avec les médias locaux africains. Les déclarations officielles devraient être remises en question de manière plus critique. Les correspondants doivent être en permanence dans les zones opérationnelles.

    La Bundeswehr décrit Mükke comme une « armée parlementaire » – ce qui signifie que les médias ont une « obligation démocratique » de donner aux habitants de ce pays une image techniquement compétente de ce qui se passe au Mali et dans la zone sahélienne. On en est loin pour le moment.

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    Quel est le mandat de la Bundeswehr au Sahel ?

    Au Mali, la Bundeswehr était auparavant impliquée dans la mission de formation de l’UE EUTM (European Union Training Mission Mali), qui a été active à partir de là dans les cinq pays du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Avec la mission de stabilisation dirigée par l’ONU MINUSMA (Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali), la force opérationnelle conjointe des pays du G5 a également reçu des conseils et une formation militaires. À l’été 2021, environ 1 100 soldats allemands ont été déployés au Mali pour cette seule mission. La Bundeswehr forme également des forces spéciales au Niger.

    Le 11 avril 2022, l’UE a décidé de mettre fin temporairement à la mission de formation de l’UE au Mali après qu’il est apparu que les troupes maliennes, ainsi que les forces russes, pourraient avoir commis des violations massives des droits de l’homme. Cependant, la ministre fédérale de la Défense Christine Lambrecht prône la poursuite de la mission dans la région sous certaines conditions. En mai, le Bundestag doit clarifier si l’Allemagne continuera à être impliquée dans la MINUSMA et l’EUTM.

    Pourquoi la région a-t-elle besoin d’une aide militaire ?

    Attaques terroristes, changement climatique, pauvreté : dans les cinq États de la zone sahélienne, la violence jihadiste se mêle aux conflits ethniques et au crime organisé. Les forces de sécurité locales sont débordées, les structures étatiques ne fonctionnent pas correctement. Les climatologues supposent que la région sera particulièrement touchée par le changement climatique. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, plus de 10,5 millions de personnes au Sahel souffrent actuellement de la faim, aggravée par des années de sécheresse.

    Quels sont les objectifs de la Bundeswehr au Sahel ?

    Selon ses propres déclarations, la Bundeswehr veut d’une part conseiller et mieux former les militaires régionaux, et d’autre part renforcer la société civile : administration, police et justice, services de base à la population et systèmes d’éducation et de santé.

    Cependant, le déploiement de la Bundeswehr sert aussi des intérêts nationaux : la région du Sahel est considérée comme importante pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Il faut éviter qu’un refuge sûr pour les terroristes ne soit créé ici – ce qui pousse la population à migrer vers l’Europe.

    Deutschlandfunk, 03/05/2022

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