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  • Positions de certains pays des Amériques lors des travaux de la 4ème Commission

    Positions de certains pays des Amériques lors des travaux de la 4ème Commission

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Quatrième Commission, décolonisation, territoires non autonomes, Amérique Latine,

    Il y a lieu de souligner, de prime à bord, que la déclaration faite au nom de la Caricom par le représentant de la Jamaïque, M. Raymond Wolfe, ainsi que celle du Venezuela prêtent à confusion étant donné qu’elles comportent des prises de position contradictoires sinon différentes selon la version anglaise ou française publiées sur le site de l’ONU.

    En effet, selon la version anglaise, et qui a été reprise par une dépêche de la MAP, le représentant de la Caricom a exprimé, en ce qui concerne le Sahara marocain, « son soutien aux négociations informelles en cours entre les parties concernées ».

    Selon la même version, le représentant de la Jamaïque « a encouragé les parties à négocier dans un esprit de compromis et d’engagement sincère, et espère que les prochains pourparlers ouvriront la voie à des négociations plus substantielles entre toutes les parties avec l’objectif de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce conflit prolongé. »

    Cependant, et selon la version française indique que le représentant de la Jamaïque a souligné que « la CARICOM maintient son soutien au peuple du Sahara occidental ainsi qu’à tous les autres peuples vivant dans les territoires non autonomes ».

    Le même constat est valable pour la déclaration publiée au nom du venezuela. Ainsi, selon la version française, le représentant du Venezuela, M. Jorge Valero, a « regretté qu’il y ait toujours des territoires dont les peuples vivent sous occupation étrangère, ce qui est contraire au droit international et aux droits de l’Homme ». 

    Le représentant vénézuelien a indiqué que son pays appuie les processus de décolonisation de ces territoires et a relevé le fait que « les disputes de souveraineté relatives au Sahara occidental restent toujours en suspens». A ce sujet, il a «réaffirmé le soutien de sa délégation au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara occidental»,  en rappelant que son pays « reconnaît diplomatiquement la rasd depuis 2003 » et en insistant pour que « le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui puisse se tenir au plus tôt».

    La version anglaise se contente de citer que « le Sahara Occidental, Puerto Rico et la question des Malouines en tant que cas en suspens, ce qui contredit l’esprit et les objectifs de la charte des Nations Unies », et ne reproduit pas le deuxième paragraphe cité plus haut.

    Par ailleurs, le représentant de la Guyane, M. George Talbot, qui s’est exprimé au nom de l’Union des Nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) a cité l’existence des 16 territoires toujours non autonomes, inscrits sur la liste de décolonisation de l’ONU, en estimant que le processus de décolonisation était toujours incomplet.  L’UNASUR continue à appuyer les travaux du Comité des Vingt-quatre en vue de parvenir à la décolonisation de ces territoires.

    La représentante du Mexique, Mme Yanerit Sotomayor a noté que « le Sahara occidental continuait de susciter de nombreux débats » et a rappelé « la nécessité de trouver une solution juste et durable à ce conflit, ceci en conformité avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité». 

    Elle a souligné la nécessité pour « le peuple sahraoui de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination», en ajoutant « qu’une paix durable passe nécessairement par la tenue d’un référendum sur l’avenir du peuple sahraoui qui doit inclure les trois options possibles, à savoir l’indépendance, l’autonomie ou l’intégration. » Par ailleurs, Mme Sotomayor a réitéré « l’appui de son pays à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO); dont le rôle est essentiellement pour écouter le peuple sahraoui et l’aider à exercer son droit à l’autodétermination ».

    Le représentant de Cuba, M. Oscar Gonzalez, a souhaité que la décolonisation reste une question prioritaire à l’ordre du jour des Nations Unies. Il a rappelé que « les Nations Unies ont réaffirmé que le conflit touchant le Sahara occidental était une question liée à la décolonisation relevant de la résolution 1514 », en ajoutant que « le peuple sahraoui a le droit de déterminer son propre avenir. 

    Enfin les représentants du Guatemala et du Pérou, MM. Gert Rosenthal et Roberto Rodriguez, ont regretté que les Nations Unies n’aient toujours pas réussi à réaliser l’objectif de la décolonisation des 16 territoires non autonomes restants. 

    Cc : Madame et Monsieur les Secrétaires d’Etat ;
    Monsieur le Secrétaire Général ;
    Monsieur le Directeur Général ;
    Mesdames et Messieurs les Directeurs.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #AGNU #4èmeCommission

  • ONU: Recommandations du Séminaire sur la décolonisation

    ONU: Recommandations du Séminaire sur la décolonisation

    ONU: Recommandations du Séminaire sur la décolonisation – Séminaire régional du Pacifique 2022 sur la décolonisation, territoires non autonomes, Comité spécial, Sahara Occidental,

    CASTRIES, Sainte-Lucie, 13 mai – Le Séminaire régional du Pacifique 2022 sur la décolonisation s’est achevé aujourd’hui, les délégations étant parvenues à un accord sur un ensemble de recommandations et de conclusions.

    Thilmeeza Hussain (Maldives) a prononcé une déclaration au nom du Président de l’Assemblée générale, Abdullah Shahid, soulignant la participation record au Séminaire comme un motif d’optimisme. Tout en notant que la décolonisation doit être guidée par le droit international, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, elle a souligné que beaucoup de travail reste inachevé, malgré les progrès accomplis. Les 17 territoires non autonomes, qui abritent 2 millions de personnes, doivent encore être décolonisés, a-t-elle souligné.

    Le Comité spécial a reçu un mandat clair de l’Assemblée générale pour continuer à examiner la situation politique, économique et sociale dans les territoires non autonomes, a-t-elle poursuivi. « Assurons-nous que cette quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, telle que mandatée par l’Assemblée générale en 2020, honore enfin le fait que tous les peuples ont le droit à l’autodétermination conformément à la résolution 1514 (XV). »

    Earl Huntley, conseiller principal du ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie et ancien président du comité spécial, a rappelé que lorsqu’il a présidé pour la première fois le séminaire régional en 2002, il y avait de l’espoir dans l’air au début de la deuxième Décennie internationale de l’élimination des Colonialisme. Il se souvient avoir dit à l’époque : « Nous ne devons pas nous permettre la déclaration d’une troisième ou quatrième décennie pour achever notre tâche. »

    Cependant, « une quatrième décennie nous a trouvés toujours à la tâche », a-t-il dit, ajoutant : « Le nombre de délégués à ce séminaire a augmenté de façon spectaculaire, mais le nombre de territoires non autonomes n’a pas diminué ». Le Comité spécial doit tout mettre en œuvre pour remplir son mandat et être le catalyseur qui pousse le processus de décolonisation dans la voie décrétée par les Nations Unies, a-t-il souligné.

    Keisha Aniya McGuire (Grenade), présidente du Comité spécial, a déclaré que les séminaires régionaux offrent une excellente occasion d’aider le Comité spécial à faire une évaluation réaliste de la situation dans chaque territoire et à concevoir les moyens de promouvoir le programme de décolonisation au cas par cas. – au cas par cas. Le travail qui reste à faire doit être ancré dans des actions concrètes, a-t-elle souligné.

    Au cours de la session finale, les participants ont adopté le rapport de procédure du séminaire (document PRS/2022/CRP.29), tel que révisé oralement, et un projet de résolution exprimant sa « profonde gratitude » au gouvernement et au peuple hôtes de Sainte-Lucie. Le rapporteur du Séminaire a présenté les deux documents.

    Le Comité spécial a également approuvé les conclusions et recommandations du Séminaire, telles que modifiées oralement, pour prendre note de l’offre de l’Indonésie d’accueillir le Séminaire régional de 2023. Le Comité spécial devrait officiellement adopter les conclusions et recommandations du Séminaire lors de sa session de fond de 2022 en juin.

    Organisé sous les auspices du Comité spécial sur la situation en ce qui concerne la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux sur la décolonisation, le thème du Séminaire 2022 est « L’avancement des territoires non autonomes grâce au coronavirus pandémie de COVID‑19 et au-delà ». (Pour une couverture complète du séminaire, voir les communiqués de presse GA/COL/3355 du 11 mai et GA/COL/3356 du 12 mai).

    Nations Unies, 13 mai 2022

  • Le Comité spécial sur la décolonisation ouvre la session 2022

    Le Comité spécial sur la décolonisation ouvre la session 2022

    Le Comité spécial sur la décolonisation ouvre la session 2022 – ONU, territoires non autonomes, pandémie,

    Le Comité spécial sur la décolonisation ouvre la session 2022 saluant les territoires non autonomes pour leurs efforts visant à surmonter les défis de la pandémie et à adopter des plans de relance

    Les membres élisent le bureau et approuvent le plan de travail alors que le président rassemble les délégués pour « obtenir des résultats concrets »
    À l’aube de la deuxième année de la quatrième Décennie pour l’élimination du colonialisme, le processus de décolonisation reste vital, a déclaré aujourd’hui le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, au Comité spécial sur la décolonisation, soulignant l’importance de la coopération mondiale pour faire face aux impacts de la la crise du COVID-19.

    « Nous devons nous engager à faire de 2022 une année de reprise pour tous », a-t-il souligné. Dans un message prononcé par Courtney Rattray, Chef de cabinet, le Secrétaire général a ouvert la session 2022 de l’organe de 24 membres, officiellement connu sous le nom de Comité spécial sur la situation en ce qui concerne la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance à Pays et peuples coloniaux.

    « Venant d’un ancien pays colonial, je suis parfaitement conscient de l’impact dévastateur du colonialisme sur les sociétés », a-t-il poursuivi. « Ces conséquences se font sentir à ce jour. » Il a ensuite mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les territoires non autonomes, soulignant qu’ils ont déployé d’énormes efforts pour faire face à la pandémie, même si certains d’entre eux ont des économies fragiles. À cet égard, l’appui fourni par les puissances administrantes, l’ONU et d’autres organisations a été et continuera d’être d’une grande importance. Il a également noté que, l’année dernière, le Comité a pu mettre en œuvre sa nouvelle méthode de travail, lui permettant d’entendre d’abord les territoires avant d’examiner les résolutions connexes.

    Le Comité a ensuite réélu par acclamation Keisha McGuire (Grenade) à la présidence du Comité spécial pour 2022.

    À la suite de sa réélection, Mme McGuire a fait un bref résumé de la session de 2021, notant que, malgré la pandémie de COVID-19, le Comité spécial a tenu la première réunion en personne en février 2021 et a mené la session de fond en juin 2021, comme programmé. Lors de la session de juin 2021, les délégués ont adopté une nouvelle méthode de travail leur permettant d’entendre d’abord les Territoires, puis d’examiner les résolutions connexes. En août 2021, le séminaire régional des Caraïbes s’est tenu avec succès et en toute sécurité à la Dominique. Il y a eu beaucoup de monde malgré les défis liés à la pandémie.

    En outre, elle a déclaré que le Comité spécial continuait de fonctionner par consensus, comme il l’avait toujours fait. Le 12 décembre 2021, la Nouvelle-Calédonie a organisé le troisième référendum sur son accession à la pleine souveraineté et à l’indépendance, avec un taux de participation de 43 % et une majorité votant « non » à l’indépendance. La Nouvelle-Calédonie est entrée dans une période de transition telle que définie par la France, Puissance administrante, après avoir connu trois référendums dans le cadre de l’Accord de Nouméa de 1998. Le Comité spécial continuera d’accompagner le processus de décolonisation en Nouvelle-Calédonie conformément à son mandat. Le cycle annuel de dialogue informel entre le Bureau et toutes les puissances administrantes et parties prenantes a eu lieu en janvier et février, y compris une réunion avec la France.

    Au début de 2022, deuxième année de la quatrième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, elle a déclaré que le monde continue de ressentir l’impact de la pandémie. Pourtant, l’objectif du Comité spécial reste le même : la décolonisation des 17 territoires non autonomes restants. Elle a exprimé l’espoir qu’une mission de visite dans les territoires non autonomes reprenne cette année, la dernière mission de ce type ayant eu lieu à Montserrat en décembre 2019. « Le temps est venu de renouveler notre engagement […] Collectivement, nous obtiendrons des résultats concrets,  » dit-elle.

    Au départ, le Comité spécial a élu son Bureau par acclamation, réélisant Mme McGuire à la présidence, ainsi que Pedro Luis Pedroso Cuesta (Cuba), Arrmanatha Christiawan Nasir (Indonésie) et Alhaji Fanday Turay (Sierra Leone) à la vice-présidence. Chaises. Bassam Sabbagh (Syrie) a été élu rapporteur.

    Les membres ont également approuvé le document « Organisation des travaux : résolutions et décisions pertinentes de l’Assemblée générale » (document A/AC.109/2022/L.1), ainsi que le programme de travail et le calendrier provisoires du Comité spécial (document A/AC.109 /2022/L.2), étant entendu qu’il pourra être révisé si nécessaire à l’approche ou pendant la reprise de la session de fond en juin.

    Parmi les autres questions de procédure abordées aujourd’hui figuraient les coûts et les préparatifs du séminaire régional du Pacifique, qui doit encore trouver un hôte parmi ses membres de la région du Pacifique, et doit le faire d’urgence le 4 mars au plus tard ; et l’allocation budgétaire réduite du Comité, qui réduit sa capacité à mettre pleinement en œuvre deux importants mandats annuels : envoyer des missions de visite dans les territoires non autonomes ; et l’organisation de ses séminaires régionaux, nécessitant ainsi des ajustements aux plans de voyage du Comité spécial.

    Après leur réélection au Bureau, les représentants de Cuba, de l’Indonésie, de la Sierra Leone et de la Syrie ont pris la parole pour exprimer leur engagement à mettre fin au colonialisme. Les représentants de l’Iran et de l’Irak ont ​​également pris la parole.

    Le Comité spécial se réunira de nouveau en mars pour commencer ses travaux de fond.

    UN Press, 18/02/2022

    #ONU #Décolonisation #Comité_spécial #Territoires_non_autonomes

  • Le Comité spécial des 24 donne le coup d’envoi de sa session de 2022

    ONU, Comité spécial de la décolonisation, Comité spécial des Vingt-Quatre, territoires non autonomes,

    Le Comité spécial de la décolonisation (Comité spécial des Vingt-Quatre) a donné ce matin le coup d’envoi de sa nouvelle session, en procédant à la réélection de sa Présidente et en écoutant une intervention du Chef de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, qui s’est aussi exprimé « en tant que citoyen d’un ancien pays colonial », « parfaitement conscient des effets dévastateurs du colonialisme sur les sociétés ».

    M. Courtenay Rattray a donc jugé essentielle dans ce contexte la coopération internationale, avant de souligner que les 17 territoires non autonomes inscrits sur la liste des Nations Unies, dont certains ont des économies fragiles, ont consenti d’énormes efforts pour faire face aux répercussions socioéconomiques de la crise sanitaire. Il a dit que l’appui fourni par les puissances administrantes, le système des Nations Unies et d’autres organisations continuera d’être d’une grande importance pour faire en sorte que 2022 soit l’année de la reprise « pour tous ».

    Un appel repris à son compte par la Présidente du Comité spécial, Mme Keisha McGuire (Grenade), qui, après sa réélection par acclamation à la tête de cet organe subsidiaire de l’Assemblée générale, a exhorté ses États Membres à redoubler d’efforts pour l’aider dans la conduite de ses travaux. Le Comité est chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, à entendre les déclarations de représentants des territoires non autonomes, et à y dépêcher des missions de visite et à organiser chaque année des séminaires régionaux.

    Sur ce dernier point, elle a regretté que la réduction des allocations pour les voyages au cours des derniers exercices budgétaires ait affaibli la capacité du Comité à s’acquitter pleinement de ses deux importants aspects de son mandat. C’est pourquoi Mme McGuire a demandé des ajustements pour la prise en charge des voyages officiels des membres du Comité, et ce, afin d’éviter des coûts exorbitants encourus en raison de réservations de dernière minute.

    Au nombre des développements récents survenus dans les territoires non autonomes, la Présidente a cité la tenue, le 12 décembre 2021, du troisième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie. Tout en notant qu’une majorité des 43% d’électeurs ayant participé au vote avaient dit « non » à l’indépendance, Mme McGuire a assuré de la volonté du Comité de continuer à accompagner le processus de décolonisation dans ce territoire, conformément à son mandat. Elle a précisé que la Nouvelle-Calédonie est entrée dans une période de transition définie par la Puissance administrante, après avoir organisé trois référendums dans le cadre de l’Accord de Nouméa de 1998. Elle a précisé que le Comité a entretenu un dialogue avec la France en présence de son ministre des Outre-mer.

    Cette séance d’organisation des travaux du Comité a également permis l’élection ou la réélection de ses Vice-Présidents, MM. Pedro Luis Pedroso Cuesta (Cuba),  Alhaji Fanday Turay (Sierra Leone) et Arrmanatha Christiawan Nasi (Indonésie), et de M. Bassam Sabbagh (République arabe syrienne) au poste de rapporteur.

    Les représentants de Cuba, de l’Indonésie, de la République arabe syrienne, de la Sierra Leone, de l’Iran et de l’Iraq ont salué l’adoption d’un programme de travail qui adresse un message clair sur la détermination du Comité spécial à promouvoir la décolonisation à l’ONU. Alors que débute la deuxième année de la Quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, tous ont appelé à favoriser une meilleure communication avec les puissances administrantes pour permettre la mise en œuvre l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale en date du 14 décembre 1960, qui vise à éliminer le colonialisme « sous toutes ses formes et manifestations ».

    Le Comité a également adopté son projet de programme de travail pour cette session.

    Le Comité spécial tiendra une réunion d’organisation du Séminaire régional pour le Pacifique au mois de mars dès qu’un pays hôte potentiel se sera manifesté, tandis que ses travaux de fond se dérouleront du 13 au 24 juin 2022.

    UN Press, 18/02/2022

    #ONU #Décolonisation #Comité_spécial

  • Comité spécial de la décolonisation: Débat sur le Porto Rico

    Comité spécial de la décolonisation: Les pétitionnaires de Porto Rico revendiquent avec force leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un contexte socioéconomique désastreux

    Le Comité spécial de la décolonisation a auditionné aujourd’hui une vingtaine de pétitionnaires sur Porto Rico qui, appuyés par six délégations, ont revendiqué avec force leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance, dénonçant « la domination coloniale » des États-Unis.

    Depuis le 25 juillet 1898, a accusé « Partido Nacionalista de Puerto Rico » le « régime colonial » adopte des lois qui ne servent que les intérêts des entreprises américaines, lesquelles ont « carte blanche » pour piller. Le « Parti des travailleurs socialistes » a parlé d’une économie en chute libre soumise aux attaques « incessantes » du Conseil de supervision et de gestion des affaires financières (Junta), imposé depuis 10 ans par les États-Unis, et dont les sept membres « étrangers » n’ont qu’un seul but: payer les riches détenteurs de la dette publique au détriment des emplois, des pensions et des services sociaux de base. Cette dette, que Cuba a estimé à 167,8 milliards de dollars, n’est pas celle des Portoricains mais celle des porteurs d’obligations, a martelé le pétitionnaire.

    Quelque 157 millions de dollars ont déjà été engloutis, cette année, dans la privatisation de la compagnie d’électricité, faisant grimper encore la dette, a souligné « Call to Action on Puerto Rico ». Les mesures d’austérité encouragent « les colons américains » à faire main basse sur l’économie, dans le but de créer un « Porto Rico sans Portoricains ». C’est « un nettoyage ethnique », a affirmé « Frente Independentista Boricua », avant que « Movimiento Victoria Ciudadana » ne pointe un doigt accusateur sur les « vautours de Wall Street », aidés par un Congrès américain qui continue d’adopter des lois avantageuses pour que les Américains puissent s’enrichir à Porto Rico sans y payer d’impôts, a ajouté « Organization for Culture of Hispanic Origins ».

    « Les serpents » se remplissent les poches, l’éducation est privatisée, le système de santé abandonné. On nous vole nos terres, on croule sous la dette et on nous évacue de force, a dénoncé « El Grito ». Nous n’avons aucun droit à notre sol mais les envahisseurs nous pillent avec l’aide des banques et des fonds spéculatifs, s’est-il emporté. Depuis que les États-Unis ont imposé à Porto Rico, il a près de 70 ans, le statut de libre association, qui n’a de libre que le nom, le Congrès américain exerce ses pleins pouvoirs sur le territoire, a confirmé Cuba, en parlant d’une « supercherie » et d’une « farce » fustigée aujourd’hui par les pétitionnaires.

    Cuba a ajouté qu’après le passage des cyclones Irma et Maria en 2017, les dégâts ont été estimés à 45 et 90 milliards de dollars, sans compter les près de 3 000 morts, les plus de 225 000 familles sans abri, la destruction des exploitations agricoles et une dette « qui est tout simplement impossible à rembourser ». Ce territoire ne relève pas d’une question interne mais d’une question qui tombe dans le mandat du Comité spécial et sur la table de la communauté internationale dans son ensemble. Il est temps de respecter le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance, a encore dit Cuba, en reprenant les appels des pétitionnaires.

    Après 30 résolutions sur une question inscrite à l’ordre du jour du Comité spécial depuis plus de 42 ans, comme l’a souligné l’Azebaïdjan, au nom du Mouvement des non-alignés, rien n’avance, l’ONU ferme les yeux sur la situation, renonçant à son rôle de défenseur des droits de l’homme, s’est impatienté « Herminia Health », jugeant comme les autres que l’Assemblée générale doit se saisir elle-même de la question de Porto Rico et exercer les pressions politiques nécessaires sur les États-Unis pour obtenir le lancement du processus de décolonisation.

    Le Comité spécial a prévu une autre séance publique jeudi 24 juin à partir de 10 heures pour examiner la question des îles Falkland (Malvinas).

    AUDITION DE PÉTIONNAIRES SUR LA QUESTION DE PORTO RICO

    M. MARTIN KOPPEL, Parti des travailleurs socialistes, a estimé que les conditions de travail et de vie des travailleurs portoricains et américains sont véritablement attaquées. Ces attaques, a-t-il dit, ont été mises en lumière par la riposte « désastreuse » à la pandémie de COVID-19 menée par « les dirigeants capitalistes » à Washington et à San Juan. À Porto Rico, a précisé le pétitionnaire, les travailleurs et les fermiers sont soumis aux attaques incessantes du Conseil de supervision et de gestion des affaires financières (Junta), imposé par les États-Unis et leur « gouvernement colonial » dont la priorité est de payer les riches détenteurs de la dette de 74 milliards de dollars, au détriment de la majorité de la population. Ils ont supprimé les emplois, les pensions et les protections sociales si difficilement acquis.

    Mais les travailleurs de Porto Rico ne se laissent pas faire et contre-attaquent, a affirmé le pétitionnaire, en parlant des manifestations généralisées. Nous demandons à Washington d’annuler la dette de Porto Rico car ce n’est pas la dette des travailleurs mais celle des porteurs d’obligations. Le succès dans la lutte pour l’indépendance, a poursuivi le pétitionnaire, renforcerait aussi les travailleurs aux États-Unis. Nous nous battons contre un ennemi commun: la classe dirigeante capitaliste américaine, son gouvernement et ses partis, démocrate et républicain. Les travailleurs américains peuvent s’identifier à la résistance de leurs collègues de Porto Rico contre la brutalité de la « Junta ».

    Beaucoup croient que les États-Unis ne peuvent se libérer tant que Washington maintiendra « sa ceinture coloniale » autour de Porto Rico. Nous pouvons gagner si nous nous battons ensemble, a lancé le pétitionnaire. Depuis six décennies, a-t-il expliqué, Cuba nous montre comment un gouvernement de travailleurs et de fermiers peut devenir une arme contre toutes les formes d’oppression et contre la domination impérialiste et l’exploitation capitaliste dans le monde. La révolution cubaine nous a montré que la liberté et l’indépendance de Porto Rico s’arrachent.

    M. BENJAMIN RAMOS, « The ProLibertad Freedom Campaign », a énuméré toutes les violations des droits de l’homme commises par les États-Unis à Porto Rico depuis 122 ans. Porto Rico, a-t-il souligné, est une colonie et « c’est un fait irréfutable ». Son aspiration à l’indépendance est réelle et l’idée que la « puissance coloniale » puisse contrôler le processus de décolonisation est tout simplement « inacceptable ».

    Le Congrès a les pleins pouvoirs, a confirmé Mme SONIA NEGRON, Herminia Health. Les États-Unis contrôlent toutes les questions liées à la défense et aux affaires étrangères, « sans consulter les Portoricains ». Il est honteux, s’est impatientée la pétitionnaire, que l’ONU ait fermé les yeux sur cette situation, renonçant ainsi à son rôle de « défenseur des droits de l’homme ».

    M. EDWIN ORTIZ, Call to Action on Puerto Rico, a constaté que la situation coloniale de Porto Rico ne fait qu’empirer. La puissance coloniale continue son œuvre de démantèlement des infrastructures civiles de l’île y compris les écoles et les hôpitaux. Quelque 157 millions de dollars ont déjà été engloutis, cette année, dans la privatisation de la compagnie d’électricité, faisant augmenter la dette publique. Les touristes américains refusent de respecter les règles sanitaires contre la COVID-19 et les ONG basées aux États-Unis, en dépit de leurs actions sociales, tendent à créer une dépendance à l’aide. Pour M. Ortiz, le Congrès américain doit entendre la voix des Portoricains parce que « Porto Rico sera libre un jour », a-t-il prévenu.

    Le statut actuel ne peut perdurer, a poursuivi M. JOHN MELENDEZ RIVERA, Frente Independentista Boricua, qui a dénoncé les violations des droits de l’homme. Les mesures d’austérité imposées à Porto Rico encouragent en outre « les colons américains » à faire main basse sur l’économie, dans le but de créer un « Porto Rico sans Portoricains ». C’est « un nettoyage ethnique », a-t-il affirmé, en soulignant l’impact de la loi Jones. Mais notre culture et notre conscience nationale restent intactes et nous continuerons notre lutte. Nous demandons aux États-Unis de cesser de fouler au pied le droit international et d’amorcer immédiatement le processus de décolonisation. L’ONU, a conclu le pétitionnaire, doit rétablir la place de Porto Rico à l’ordre du jour de l’Assemblée générale et du Comité spécial.

    À son tour, M. MANUEL RIVERA, Puertorriqueños Unidos En Acción, a indiqué qu’aucun des projets de loi présentés à la Commission des ressources naturelles du Congrès américain ne respecte les principes du droit international et de la résolution de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cessons de croire, a-t-il prévenu, que l’arrivée d’un président démocrate va favoriser la décolonisation de Porto Rico. Il a rappelé que lors du référendum de 2012, les Portoricains ont rejeté par 54% le statut de libre association avec les États-Unis.

    Mon parti, a expliqué M. MANUEL NATAL ALBELO, Movimiento Victoria Ciudadana (MVC), a été créé en 2019 pour accompagner la décolonisation de Porto Rico. Il a jugé « inacceptable » que le Congrès des États-Unis ait imposé la Junta. Ainsi, les sept personnes qui composent le Conseil de supervision fiscale « se substituent carrément » aux institutions de Porto Rico. À cause d’elles, 43% des écoles publiques ont fermé, les privatisations se multiplient et la pauvreté s’est aggravée. Le pétitionnaire s’en est pris aux « vautours de Wall Street » qui travaillent en fait pour Washington.

    Mme VANESSA RAMOS, « Asociación Americana de Juristas », a demandé au Comité spécial de se pencher sur un certain nombre de problèmes dont la privatisation des entreprises publiques. Le droit à l’éducation est violé avec l’élimination des cours dans les universités et l’augmentation des frais d’inscription. La marine américaine contamine les terres, affectant la santé de la population. Ces problèmes et d’autres doivent être résolus de toute urgence et les Nations Unies doivent jouer leur rôle important de défendre le respect des droits du peuple portoricain, a conclu la pétitionnaire.

    Depuis les années 70, s’est impatienté M. ALEJANDRO TORRES RIVERA, Movimiento Independentista Nacional Hostosiano, les États-Unis brossent un faux tableau de la situation à Porto Rico. Le Comité spécial, a-t-il ajouté, a reconnu notre droit à l’indépendance et à l’autodétermination depuis plus de 40 ans. Or aujourd’hui, les Portoricains ne peuvent même pas accéder à leurs propres ressources pour réaliser leur développement. Il est temps que le Comité spécial lance un véritable processus de décolonisation et mette un arrêt « aux manipulations » de la puissance militaire coloniale. L’Assemblée générale, a martelé le pétitionnaire, doit se saisir de la question de Porto Rico.

    Un vent de changement est en train de souffler sur l’île, a affirmé M. JUAN DALMAU, Puerto Rican Independence Party, en réitérant l’idée d’une assemblée constituante pour négocier l’avenir de Porto Rico avec le Gouvernement américain et l’appui du Comité spécial. M. Dalmau a demandé à la communauté internationale de forcer les États-Unis à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies. L’Assemblée doit se saisir de la question de Porto Rico et exercer les pressions politiques nécessaires, a dit à son tour le pétitionnaire.

    La situation devient « ridicule », s’est exclamé M. WALTER ALOMAR, Organization for Culture of Hispanic Origins. Tout le monde est d’accord sur la nécessité de décoloniser Porto Rico mais rien n’avance, a-t-il dit, en prenant l’exemple du Congrès américain qui continue d’adopter des lois avantageuses pour les Américains qui s’enrichissent à Porto Rico sans y payer d’impôts. « La solution est simple », a-t-il martelé. Il faut faire cesser « le statut colonial de Porto Rico » et obtenir des États-Unis qu’ils restituent « ce bien volé ».

    Les États-Unis, a ajouté Mme ESTELI CAPOTE, Frente Socialista, étranglent économiquement Porto Rico par des mesures telles que la privatisation des compagnies d’électricité.  Les investisseurs américains bénéficient d’avantages fiscaux énormes alors que le Conseil de supervision fiscale gère les affaires économiques et financières « sans partage ». L’absence de mesures contre la pandémie de COVID-19 a fait que les élèves ont manqué une année d’école, a dénoncé, entre autres, Mme Capote, avant de demander au Comité spécial de veiller à ce que la question de Porto Rico soit examinée comme une question internationale et « non interne », comme voudraient le faire croire les États-Unis.

    Nous ne sommes ni libres ni associés ni indépendants, s’est impatienté, à son tour, M. MICHAEL VIERA, El Grito. Nous sommes sous une domination coloniale qui doit cesser et les États-Unis doivent être comptables de leurs actes. Les serpents se remplissent les poches, l’éducation est privatisée comme l’est le système de santé. On nous vole nos terres par la force, on croule sous la dette et on nous évacue de force, a poursuivi le pétitionnaire. Nous n’avons aucun droit à notre sol mais les envahisseurs nous pillent avec l’aide des banques et des fonds spéculatifs. Si jamais la loi que le Congrès américain examine en ce moment sur « l’annexion » de Porto Rico est adoptée, « à qui sera le tour, après nous »? « Non, l’indépendance est la seule voie viable », a tranché le pétitionnaire.

    Depuis le 25 juillet 1898, a dit à son tour M. GERARDO LUGO SEGARRA, Partido Nacionalista de Puerto Rico, Movimiento Libertador, le « régime colonial » adopte des lois qui ne servent que les intérêts des entreprises américaines, lesquelles ont carte blanche pour piller Porto Rico. Or, la communauté internationale s’est laissée berner par « la farce de 1952 » sur le statut de libre association.

    Il est temps que les Nations Unies réagissent, a martelé Mme TRILCE TORRES LÓPEZ, Grand Orient National de Porto Rico. Rien n’a changé depuis 40 ans malgré l’adoption d’une résolution annuelle. La « dictature américaine » s’aggrave, portée par des lois qui privent les Portoricains de leur souveraineté. Aujourd’hui, le Conseil de supervision fiscale, sous le prétexte de trouver les moyens de rembourser la dette publique, sert les intérêts de fonds vautours qui n’hésitent pas à privatiser les services sociaux de base. Depuis le dernier recensement, la population portoricaine a baissé de 12%. Craignant à son tour « un Porto Rico sans Portoricains », la pétitionnaire a exhorté le Comité spécial à donner « des directives claires » pour la décolonisation du territoire.

    La décolonisation devient « une nécessité urgente », a confirmé Mme GABRIELA MALESPIN, New York Boricua Resistance, en parlant de la situation socioéconomique « très difficile ». Le colonialisme continue de nous étrangler, servi aujourd’hui par son fameux Conseil de supervision fiscale. Les États-Unis ne renoncent pas à leur « passé raciste », a dénoncé Mme Malespin, en rappelant que les résultats des sept referenda organisés dans l’île n’ont jamais été pris en compte par le Congrès américain. Comme mesure urgente, elle a réclamé le démantèlement du Conseil de supervision fiscale et la reconnaissance par Washington de « ses échecs ». Nous voulons un gouvernement socialiste à Porto Rico, a-t-elle dit.

    Survivante d’un cancer qui a emporté son mari, après les essais de missiles et les substances nocives dans les îles de Vieques et de Culebra, Mme MYRNA PAGÁN, Vidas Viequenses Valen, a estimé que Porto Rico a été trahi par « ses maîtres ». Le Congrès américain a eu beau débloquer la somme de 10 millions de dollars pour évaluer les effets des exercices militaires, les produits toxiques continueront de se répandre. Les enfants et les jeunes meurent et ces morts illustrent les violations des droits de l’homme que l’on ne réserve qu’« aux citoyens de seconde zone ». Les hôpitaux devraient être capables d’offrir tous les services, y compris les évacuations médicales, et nous, avoir la possibilité vivre dignement car « nous sommes ici pour rester », a insisté Mme Pagán.

    Cela fait maintenant 10 ans que l’économie portoricaine subit un véritable démantèlement, a alerté Mme MARIANA NOGALES-MOLINELLI, représentante (MVC), qui a ajouté que la situation s’est aggravée en 2016 avec la loi « Promesa » et son Conseil de supervision fiscale. Aujourd’hui, tout est privatisé ou sur le point de l’être, même les plages et les espaces naturels. « Ce sont des politiques colonialistes qui tuent le peuple portoricain. »

    Pour les États-Unis, a renchéri Mme MARIA DE LOURDES GUZMAN, Movimiento Unión Soberanista, Porto Rico n’est qu’un « butin de guerre », comme en attestent « la farce » du statut de libre association, la loi « Promesa » et sa « tyrannie fiscale » menée tambour battant par « sept étrangers ».

    Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. KAMAL ALIZADA (Azerbaïdjan) a insisté sur l’attachement de son mouvement à la question de la décolonisation. Quant à celle de Porto Rico, inscrite à l’ordre du jour du Comité spécial depuis plus de 42 ans, le représentant a exprimé son ferme appui aux résolutions adoptées jusqu’ici et a appelé à leur pleine mise en œuvre. Il a promis de travailler à une autre résolution « consensuelle » cette année. Lors du Sommet du Mouvement, les 25 et 26 octobre 2019, a indiqué le représentant, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé leur préoccupation face à la subordination politique des Portoricains qui les empêche de prendre des décisions souveraines sur leurs graves problèmes économiques et sociaux, dont la crise fiscale, l’insolvabilité du Gouvernement et la nécessité de restructurer la dette, sans oublier la crise humanitaire résultant du passage des cyclones Irma et Maria qui ont fait grimper les taux de pauvreté de 45 à 60%, causant une migration massive et compromettant le développement durable.

    Les chefs d’État et de gouvernement ont aussi exprimé leur préoccupation face à la législation adoptée par le Congrès américain pour imposer un Conseil de supervision fiscale au Gouvernement de Porto Rico, réduisant le pouvoir budgétaire et fiscal déjà limité des autorités locales. Les chefs d’État et de gouvernement ont également exhorté le Gouvernement américain à restituer les terres et installations de l’île de Vieques ainsi que la Station navale de Roosevelt Road. Le Mouvement, a conclu le représentant, demande aux États-Unis d’assumer leur responsabilité d’accélérer le processus qui permettrait enfin au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Au nom de la Communauté des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a réitéré le caractère caribéen et latino-américain de Porto Rico qui fait partie d’une région qui doit une fois pour toutes être débarrassée du colonialisme.

    Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a appuyé les aspirations légitimes de Porto Rico à vivre dans un État indépendant libre et souverain. Elle a exigé des États-Unis qu’ils respectent leurs obligations au regard du droit international et leur a demandé de restituer les territoires occupés par leur armée et d’en assurer les frais de dépollution. Porto Rico est et restera latino-américain et caribéen, malgré les 122 ans de colonialisme américain.

    M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a mis, à son tour, l’accent sur le caractère caribéen et latino-américain de Porto Rico et exigé des États-Unis qu’ils engagent le processus de décolonisation dès que possible. À l’Assemblée générale, il a réclamé un examen approfondi de la situation d’un territoire « qui ne peut pas rester l’exception dans la région », avec son statut de colonie.

    M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a rappelé que 38 résolutions ont été adoptées par les Nations Unies, sans aucune conséquence sur le processus de décolonisation de Porto Rico. Il a donc exhorté les États-Unis à respecter au plus vite leur obligation conformément à la résolution 1540 de l’Assemblée générale.

    Depuis que les États-Unis ont imposé à Porto Rico, il a près de 70 ans, le statut de libre association, qui n’a de libre que le nom, le Congrès américain exerce ses pleins pouvoirs sur le territoire, a souligné M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba). Le statut de libre association est clairement « une domination coloniale ». C’est la Cour suprême, le Congrès et le Gouvernement américains qui ont dévoilé « cette supercherie » quand en 2016, ils ont déclaré que Porto Rico n’a aucune souveraineté et qu’il est totalement assujetti aux règles de Washington. Nous sommes donc devant « une colonie américaine ».

    Revenant au rapport paru sous la cote A/AC.109/2021/L.13, le représentant a dit avoir retenu que depuis le dernier examen de la situation à Porto Rico, la situation socioéconomique s’est détériorée spectaculairement. Le « pays » fait face à un recul économique et à une dette publique impossible à payer sans sacrifier la qualité « étonnante » de l’éducation, de la santé et de la protection sociale. Après le passage des cyclones Irma et Maria en 2017, les dégâts ont été estimés à 45 et 90 milliards de dollars, sans compter les près de 3 000 morts, les plus de 225 000 familles sans abri et la destruction des exploitations agricoles. La dette s’élève à 167,8 milliards de dollars, « ce qui est tout simplement impossible à rembourser ».

    La bataille pour la fermeture des installations militaires sur les îles de Vieques et de Culebra se poursuit, étant donné que la présence militaire s’est renforcée, dans le cadre du plan d’intervention au Venezuela. Une nouvelle fois, a fait observer le représentant, Porto Rico est utilisé comme rampe de lancement pour attaquer d’autres pays, en violation de la résolution 57/140 de l’Assemblée générale.

    Le représentant a rappelé que le cinquième Sommet des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, en 2017, et celui du Mouvement des pays non alignés, en 2019, ont tous deux appuyé la juste cause de l’autodétermination et de l’indépendance de Porto Rico. Ce territoire ne relève pas d’une question interne des États-Unis. C’est une question qui tombe dans le mandat du Comité spécial et sur la table de la communauté internationale dans son ensemble. Il est temps, a martelé le représentant, de respecter le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Nations Unies, 18 juin 2021

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