Étiquette : Terrorisme

  • Lettre de l’ex-ôtage Sophie Pétronin à Macron

    J’ai appris que vous avez été choqué d’apprendre que moi, Sophie Petronin, la femme française de pure race blanche, catholique chrétienne, je me suis convertie à l’Islam après 75 années de christianisme et 4 ans d’emprisonnement chez les musulmans ! Permettez moi de vous simplifiez les choses…

    Dans une lettre empreinte de convictions et d’humanisme, l’ancienne otage au mali libérée le 08 octobre 2020, Sophie Myriam Petronin qui avait déclaré dés son rapatriement en France sa conversion à la religion musulmane, a interpellé le Président Français Emmanuel Macron sur la situation actuelle marquée par une atmosphère anti-islam suite à l’assassinat d’un enseignant de collège par un adolescent d’origine tchétchène qui avait reproché à la victime l’utilisation à des fins pédagogiques les caricatures controversées sur le Prophète Mohamed.

    L’ancienne otage au Mali écrit :

    Monsieur Macron,

    J’ai appris que vous avez été choqué d’apprendre que moi, Sophie Petronin, la femme française de pure race blanche, catholique chrétienne, je me suis convertie à l’Islam après 75 années de christianisme et 4 ans d’emprisonnement chez les musulmans ! Permettez moi de vous simplifiez les choses…

    Monsieur Macron,

    Oui,j’étais prisonnière chez les musulmans, mais ils n’ont à aucun moment intenté à ma personne et leur comportement à mon égard était empreint de respect et de considération et ils m’offraient de quoi boire et manger au détriment même de leurs personnes malgré leurs conditions précaires…j’ai été respectée dans ma personne et je n’ai jamais été victime d’harcèlement moral ni physique et ils n’ont jamais insulté ma religion, Jésus ni la vierge Marie que le salut soit sur eux comme vous le faites vous avec le Prophète Mohamed que le salut soit sur lui. La religion musulmane ne m’a pas été imposée, mais j’ai vu l’Islam dans leur comportement, ils se purifient avec l’eau et prient Dieu cinq fois par jour et observent le jeune durant le mois de Ramadan.

    Monsieur Macron,

    Les musulmans au Mali sont certes pauvres et leur pays qui l’est tout aussi ne possède par « la tour Eiffel » et ils ne connaissent pas nos parfums, mais les maliens sont les êtres les plus propres corporellement et les plus purs moralement. Oui, ils ne possèdent pas de voitures luxueuses et n’habitent pas les hauts buildings mais leur préoccupation est au-dessus des nuages ​​et leur foi est plus solide que les montagnes. Monsieur Macron Avez-vous déjà entendu une fois dans votre vie la récitation du Coran, ils le récitent dans leur prière matin et soir ?

    Source : La Nation, 26 oct 2020

    Tags : Macron, Sophie Pétronin, Mali, groupes armés, Sahel, terrorisme, islamisme, Islam, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures,

  • Musulmans de France… Jusqu’à quand l’incompréhension ?

    A l’occasion des Journées Cinématographiques de Carthage (du 23 au 31 octobre 2010), j’ai eu l’occasion de visionner le documentaire « Musulmans de France » (3 volets) qui retrace l’histoire des relations entre les musulmans et la France depuis la colonisation et jusqu’en 2009, et de discuter avec M. Karim Miske (réalisateur avec Mustapha Hasnaoui du film).

    Durant plus de 3 heures, le documentaire revient sur cette incompréhension historique entre l’islam et la France. La cause : l’histoire le montre bien, absence d’une stratégie républicaine globale et sur le long terme. Toujours, la République intervient en urgence, toujours en pompier, jamais en stratège. Et avec ce sentiment bizarre de voir l’incompréhension qui se développe d’une génération à une autre. Et de revendications purement économiques (facilitation de l’intégration, demandes d’emplois…) les musulmans de France se dirigent vers des revendications identitaires et religieuses. La cause : là aussi, l’inaction des gouvernements français successifs qui ne se rappellent des minorités qu’en cas de crise majeure.

    Un article publié récemment par The Christian Science Monitor, revient sur la relation actuelle entre la France de M. Sarkozy et les musulmans de France. Lisez ci-dessous ce qu’écrit ce journal, fidèle aux traditions des différentes républiques, le gouvernement actuel ne fait qu’empirer les choses, favorisant une incompréhension dangereuse entre les Français et les Français… musulmans !

    Français musulmans, vos papiers !

    Ici, on mange plus de pita que de baguette, et les fast-foods halal sont plus nombreux que les salons de thé. A trois stations de RER seulement des magasins de vêtements chics, des musées de renommée mondiale et des librairies spécialisées dans les beaux livres rares, on débarque dans un autre Paris. L’Ile Saint-Denis, au nord de la capitale, est une banlieue de discothèques hip-hop, de parfumeries à prix cassés et d’immigrés qui travaillent dur. Des Marocains, la tété couverte, achètent fruits et légumes, des commerçants tunisiens vendent pâtisseries et olives, des Congolais et des Sénégalais jouent au football dans un par et des Pakistanais barbus bavardent en sirotant leur thé au bar du coin (…)

    « Voyez ce qui se passe en ce moment », se lamente Kinaz Dicko, un musulman pratiquant dont les parents sont venues du Mali. « Il y a une alerte à la bombe ? Alors tout de suite, on nous contrôle. Des rumeurs sur des militants musulmans et quelques arrestations ? Encore des contrôles… et immédiatement on nous soupçonne de terrorisme ! ». (…)

    Depuis vingt ans, le nombre des musulmans vivant en Europe de l’Ouest ne cesse d’augmenter, passant de moins de 10 millions en 1990 à environ 17 millions aujourd’hui. Dans l’Hexagone comme dans l’ensemble de l’Europe, les relations entre cette communauté et le reste de la population sont souvent tendues. Le Conseil constitutionnel vient de valider définitivement la loi interdisant le port du voile intégral sur la voie publique. La France devient ainsi le premier pays à prendre une telle mesure. L’Espagne et la Belgique envisagent de lui emboiter le pas. (…)

    Pour une enquête réalisé par l’institut Gallup, seuls un tiers des Français ont répondu qu’ils pensaient que les musulmans vivant en France étaient loyaux envers le pays ; de leur coté, trois quarts des musulmans de France ont affirmé la loyauté. « Ce qui est certain, c’est que nous ne sommes pas des terroristes, martèle Mme Dendoune. Et on ferait mieux de ne plus suggérer une chose pareille par ici, maintenant », ajoute-t-elle en souriant gentiment.

    Islamiqua, 1 nov 2010

    Tags : France, Laïcité, Islam, musulmans, discrimination, islamophobie, terrorisme, stigmatisation,

  • A l’ONU, le Yémen annonce la découverte de documents sur la relation de l’Arabie Saoudite avec Al Qaïda et Daech.

    Selon le site HyspanTV, le Yémen a révélé au Conseil de Sécurité de l’ONU, les liens de l’Arabie Saoudite avec les groupes terroristes d’Al-Qaïda et Daech.

    Dans deux lettres envoyées simultanément à l’Assemblée Générale et au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le minstre yéménite des affaires étrangères a mis en exergue les récentes réalisations de l’armée yéménite, soutenue par des comités populaires, face aux terroristes d’Al-Qaïda et de Daech opérant dans la province sud-ouest d’Al-Bayda.

    D’après les lettres, lors d’une opération menée dans cette province, des dizaines d’éléments d’Al-Qaïda et de Daech ont été tués ou capturés. Parmi les morts figurent des chefs de ces gangs et des éléments de nationalité arabe et occidentale, pour la plupart des Saoudiens.

    Les forces armées et les comités populaires ont confisqué de grandes quantités d’armes de qualité et d’équipements militaires à des terroristes appartenant à seulement quelques pays, tels que l’Arabie saoudite et les États-Unis, confirmant leurs liens avec les deux gangs Takfiri, selon les lettres. .

    Ils indiquent également qu’à Al-Bayda, les forces yéménites ont trouvé une partie des archives d’Al-Qaida et de Daech. Ces documents montrent que les ministères saoudiens de la défense et ceux de leurs alliés apportent un soutien financier aux terroristes, y compris le paiement de salaires mensuels, et ont émis des cartes militaires identifiant les terroristes comme des membres militaires de la coalition saoudienne.

    Selon le ministère yéménite des Affaires étrangères, même certains des dirigeants de ces groupes extrémistes occupent des postes de haut rang dans le gouvernement de l’ancien président yéménite en fuite, Abdu Rabu Mansur Hadi, et parmi eux plusieurs figurent sur la liste noire américaine, ajoute-t-il.

    Par ailleurs, la note remarque, lors des pourparlers sur l’échange de prisonniers, les affiliés de Mansur Hadi ont appelé à la libération de 96 membres d’Al-Qaïda et de Daech qui sont sous l’arrestation du gouvernement de salut national du Yémen à Sanaa, la capitale.

    Par conséquent, le ministère yéménite des Affaires étrangères appelle le CSNU et l’ONU à condamner la coopération entre l’Arabie saoudite et ses partenaires avec des organisations terroristes.

    Tags : Yémen, terrorisme, Al Qaïda, Daech, Etats Islamique, ISIS, Arabie Saoudite,



  • Maroc: Sur Twitter, un hashtag appelle au boycott des produits français

    Selon le site Middle East Monitor, les marocains ont adhéré à la campagne de boycott des produits français suite à la publications de caricatures illustrant le prophète Muhammad sur les murs d’immeubles français.

    La campagne a débuté sur les réseaux sociaux avec le hachtag #BoycottFrenchProducts « en réponse aux caricatures et à la suite des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui ont suscité l’émoi des musulmans du monde entier ».

    Sur Twitter et Facebook, les photos de profil des utilisateurs ont été changés par « la bannière «Muhammad le messager d’Allah», en rejet des déclarations des responsables français », indique MEMO.

    Rania Lamlahi a tweeté: «En tant que Marocaine, je n’accepte pas la façon dont le président français se comporte envers l’Islam, alors je soutiens la campagne de boycott des produits français.»

    À son tour, l’activiste Siham Sark a critiqué dans un tweet la façon dont Macron a traité la question des caricatures offensives: «Malgré son allégation selon laquelle la France est un pays qui garantit les libertés.»

    Quant à Jalal Aouita, il a posté sur Facebook: «Il n’y a pas de différence entre la France d’autrefois et la France d’aujourd’hui sauf pour les tendances maquillage et les veilleuses de Paris. La même haine, la même discrimination, la même intimidation, les mêmes mentalités.

    Aouita a ajouté: «J’ai volontairement publié les caricatures pour que tout le monde prenne conscience de la rancune des décideurs français contre l’islam.»

    Dans un post Facebook, le consultant de la municipalité de Rabat, Hisham El-Harch, a déclaré: «C’est un triste jour dans l’histoire des musulmans, un triste jour dans le vrai sens du terme. La France est-elle devenue folle?

    El-Harch a ajouté: « Les caricatures publiées par le magazine français Charlie Hebdo visant le Messager d’Allah sont affichées sur les murs de certains hôtels de Toulouse et Montpellier en France, après que le président français a annoncé qu’il n’interdirait pas ces publications abusives. »

    La France a récemment été témoin d’une polémique sur les déclarations de politiciens français visant l’Islam et les musulmans, suite à la décapitation d’un enseignant le 16 octobre.

    « Ces derniers jours, les raids contre les organisations de la société civile islamique en France se sont multipliés suite à l’attaque. Mercredi, Macron a annoncé dans un communiqué de presse que son pays n’interdirait pas les caricatures insultant le prophète Mahomet et l’islam », conclue la mème source.

    Tags : Maroc, France, caricatures, Samuel Paty, prophète, Islam, Islamisme, terrorisme, amalgame, islamophobie, Charlie Hebdo,

  • La décapitation en France et les enfants de la haine

    Opinion- Luk Vervaet

    Le 16 octobre 2020, un enseignant a été assassiné, décapité à Paris. L’acte est terrifiant et terrible, les mots pour le décrire le sont également. Un meurtre commis au couteau, à mains nues, non seulement d’un passant, mais d’un enseignant, touche délibérément notre imagination, plus qu’un meurtre commis à distance, avec une arme à feu ou avec un drone. Il évoque une image du passé, des temps barbares et primitifs, que nous pensions révolus depuis longtemps.

    Pourtant, nous ne découvrons pas cette horreur pour la première fois. Nous l’avons vu en Syrie, nous l’avons vu en Grande-Bretagne. Le meurtre du professeur de français m’a rappelé les images de l’attaque de Woolwich près de Londres. Le 22 mai 2013, deux jeunes hommes, Michael Adebolajo (28 ans) et Michael Adebowale (22 ans) d’origine nigériane, ont assassiné le soldat Lee Rigby (25 ans) avec un couteau de boucher puis ont tenté de le décapiter. Pour se venger de la guerre contre les musulmans en Irak, ont-ils déclaré.

    Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique, l’un des instigateurs de la guerre contre l’Irak, a ensuite déclaré que l’attaque n’était pas l’expression isolée de deux individus fous, mais une partie, je cite, « d’un problème plus large au sein de l’Islam ». Dans la semaine qui a suivi le meurtre, 193 incidents islamophobes ont été signalés, dont des attaques contre 10 mosquées.

    Un an et demi plus tard, le 14 janvier 2015, le raciste blanc Zack Davies (26 ans) a piraté le Dr Sarandev Bhambra, un sikh, avec une machette et un marteau dans un supermarché Tesco au Pays de Galles. Pour se venger du meurtre du soldat Lee Rigby, il a déclaré lors de son procès. La chaîne de vengeance et de représailles est sans fin. La ressemblance avec ce qui s’est passé en France est frappante. Seul l’auteur en France, contrairement aux trois auteurs susmentionnés en Grande-Bretagne, ne fera plus de déclaration. En France, plus de siège d’un coupable jusqu’à ce qu’il se rende, mais l’application de la peine de mort dans la rue. Quelque chose qui alimentera à nouveau toutes sortes de théories du complot.

    Dans une société comme la nôtre qui concentre tout sur l’individu, il suffit de marquer les auteurs comme des monstres qui se cachent sous nous et surgissent soudain de nulle part. Il suffirait de classer encore mieux et plus de personnes, de les liquider physiquement dans une attaque terroriste ou de les emprisonner à vie. Le choc généré par la cruauté des jeunes auteurs peut nous faire perdre de vue tout sens de la raison et de la proportion. Il ne s’agit pas ici de comparer les meurtres d’une part avec ceux de l’autre et donc de les blanchir. Ce qui compte, c’est d’assumer nos responsabilités en tant que société et société si nous voulons éviter autant que possible de telles tragédies.

    Les gens, et en particulier les jeunes, sont le produit de leur temps, de leur environnement, de leur société. Par exemple, ma génération de mai 68, ou du moins sa partie de gauche radicalisée, était un produit de son temps. Nous n’avons aucun mérite à cela. Nous avons été pris dans la vague de protestations et de résistances révolutionnaires qui faisait rage dans le monde à l’époque.

    Les jeunes d’aujourd’hui sont tout autant des produits et des échos du temps présent. En ce sens, le meurtre du professeur est un signe, un signal sur le monde barbare que les jeunes d’aujourd’hui ont hérité de nous. Aussi parce que la génération qui les a précédés a stocké ses rêves et ses idéaux d’un nouveau monde, ainsi que sa résistance aux guerres sans fin, pour s’intégrer dans le système que nous détestions autrefois.

    Kyle Rittenhouse (17) et Abdoullakh Anzorov (18)

    Je viens d’écrire un petit essai sur le meurtre de George Floyd aux États-Unis et les liens entre le terrorisme, l’extrême droite et la police aux États-Unis. Quand j’ai appris la nouvelle du meurtre du professeur à Paris, j’ai été frappé par le parallèle entre deux jeunes tueurs, l’un aux États-Unis, l’autre en France. Certains diront que c’est tiré par les cheveux ou que les États-Unis n’ont pas leur place dans ce débat. Parce que les Américains seraient des barbares en matière d’armes, de violence, de prisons ou de Guantanamo. Mais peut-être devrions-nous commencer précisément par regarder le monde, sans regarder aveuglément les soi-disant identités nationales et supériorité, comme cela se passe en France aujourd’hui.

    Le jeune homme aux États-Unis s’appelle Kyle Rittenhouse. Il a 17 ans. Il est fasciné par Trump. Il y a deux mois, le 25 août, il a commis deux meurtres. Deux jours plus tôt, il a vu des images de Mark et Patricia McCloskey en tant qu’invités d’honneur à la Convention nationale républicaine. Le couple était devenu connu dans tout le pays quand, lui avec un fusil d’assaut, elle avec un pistolet, ils se tenaient menaçants devant leur villa alors qu’une manifestation Black Lives Matter passait. Lors de la Convention, le couple a lancé un appel à suivre leur exemple: «Si nous sommes menacés, nous devons nous défendre». « S’ils ne l’avaient pas fait », a tweeté Trump, « au mieux, ils auraient été battus, leur maison aurait été pillée et peut-être incendiée ».

    Le lendemain, le Kenosha Guard, une milice locale d’extrême droite, a lancé un «Appel aux armes» sur Facebook. Le groupe a appelé « les patriotes armés à descendre dans la rue pour défendre la ville contre les criminels de Black Lives Matter ». C’est le climat qui a poussé Kyle à décider de déménager à Kenosha, de chez lui à Antioche, dans l’Illinois, à une demi-heure de route. Il était armé de son fusil Smith and Wesson AR-15, avec 30 cartouches. Sur ce, il a tiré de sang-froid sur deux manifestants.

    Le jeune homme en France s’appelle Abdullakh Anzorov. Il a 18 ans. Il est d’origine tchétchène et est né à Moscou en 2002. Il vit en France depuis l’âge de six ans. Comme Kyle, il ne vit pas là où il commettra son acte. Il habite Evreux, à une centaine de kilomètres de la commune de Conflans-Sainte-Honorine, où s’est déroulé le drame. Il aurait publié des messages sur Twitter pour promouvoir le jihad contre la Chine et l’Afghanistan.

    Tout comme Kyle a dû faire un long voyage, Abdoullakh doit se rendre à l’école, où il demande à un certain nombre d’élèves de lui désigner l’enseignant qu’il recherche. Il aurait même payé des étudiants pour cette information. Il ne connaît pas ce professeur. Il ne le connaît que par le biais des réseaux sociaux où il a lu les manifestations, demandant sa démission parce qu’il a montré les caricatures du prophète Mohamed dans la classe. L’humiliation doit être vengée. Abdoullakh répond à l’appel: « J’ai exécuté un de vos chiens de l’enfer qui a osé humilier Mohammed », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Plusieurs heures plus tard, la police l’a abattu.

    Je peux continuer avec des comparaisons, comme celle entre Patrick Crusius, 21 ans, qui a tiré sur 21 personnes dans un supermarché d’El Paso, et Mohammed Merah, 23 ans, qui a tué sept personnes à Toulouse et Mantauban.

    Vingt ans de guerre, vingt ans de haine

    Ces jeunes ont tous le même âge que la guerre qui s’est déclenchée dans le monde entier il y a vingt ans pour se venger des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Ces attaques ont été à leur tour une réponse à la première guerre du Golfe, qui a commencé en 1991 contre le monde arabe, contre l’Irak. Ce fut le début d’une guerre de cent ans contre les pays du Sud, pour l’instant principalement les pays arabes et musulmans.

    Nous nous souvenons des paroles de Bush et Blair: «Qui n’est pas avec nous est contre nous», «Les règles du jeu ont changé à jamais». Ce qui signifiait que la violence devenait le moyen de résoudre les problèmes politiques, sociaux ou religieux. Ce qui signifiait qu’il était légitime d’aller en guerre. Se venger. Détester l’autre. Œil pour œil dent pour dent.

    Ces jeunes n’ont jamais rien connu d’autre, jamais rien entendu d’autre. Ce sont les enfants de vingt ans de déclarations guerrières, racistes et islamophobes ininterrompues. Appel aux enfants de vingt ans à riposter et à se venger du massacre et de l’humiliation subis par les peuples et les pays opprimés.

    Dans ce climat, la liberté d’expression a une signification guerrière et un arrière-goût amer: quelqu’un comme Julian Assange est en prison à Londres et risque 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir publié des documents anti-guerre. Les militants du BDS doivent régulièrement répondre devant les tribunaux de leurs publications contre l’État d’apartheid d’Israël. Les caricatures dégoûtantes de Charlie Hebdo sont déclarées marque de commerce de la République française. Quelque chose qui équivaut presque à la déclaration de Trump comme symbole de la civilisation occidentale.

    Les enfants nous regardent avec incrédulité. Le droit à la caricature est assimilé à l’éducation aux valeurs de la République: oubliez la pénurie d’enseignants, oubliez l’inégalité choquante dans l’éducation ou le manque tout aussi poignant de soutien et de ressources pour les écoles pour les enfants du peuple, oubliez les défavorisés les quartiers et les quartiers où les enfants sont censés apprendre.

    À la guerre!

    Le 2 octobre, quatorze jours avant l’assassinat, le président français Macron avait annoncé lors d’une conférence de presse sous le thème «La République en action», des mesures radicales pour enrayer le «séparatisme islamique», qui échappe aux valeurs de la république. coucher. Désormais, il ne s’agit plus d’une guerre contre le terrorisme, mais d’une guerre contre l’islamisme politique.

    Après le meurtre, une autre vitesse est passée: une véritable machine de guerre est mise en marche pour venger le meurtre du professeur. Stigmatisation de la communauté tchétchène par les uns. L’unanimité pour freiner «l’islam politique». Les perquisitions à domicile et l’annonce de la dissolution des organisations à but non lucratif et d’autres organisations, comme le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Fermeture de mosquées radicales. Annonce des expulsions. Renforcement de l’interdiction de porter le foulard.

    Les politiciens de gauche et les défenseurs des droits humains doivent commencer à s’excuser d’avoir participé à des marches contre l’islamophobie, au risque d’être qualifiés d’islamo-gauchistes, les judéo-bolcheviks des années 1930. Si nécessaire, disent certains, la constitution doit changé pour faire adopter toutes ces mesures. Le tout surmonté d’un discours ininterrompu sur la défense de nos valeurs, de notre civilisation, de notre liberté d’expression. Contre la barbarie des minorités qui rejettent ces valeurs.

    Breivik et Anzorov: deux mesures, deux poids

    Je n’oublierai jamais le silence qui a régné en Europe après le massacre de 77 personnes, dont des dizaines de jeunes, par Anders B. Breivik à Oslo et sur l’île d’Utoya le 21 juillet 2011. Bien sûr, l’absence a été grande et tout le monde a approuvé – de la gauche à la droit – me demande ce qui s’était passé. Mais pas de manifestations de masse, pas de stigmatisation, pas de raids, pas d’organisations interdites, pas de dénigrement contre «la barbarie de la majorité», pas d’interdiction de publication ou de traduction du manifeste de Breivik.

    Ce qui m’a le plus frappé à l’époque, c’est l’unanimité européenne, le déni dans toutes les clés de toute responsabilité politique de la droite ou de l’extrême droite pour la folie qui s’était produite en Norvège. Après tout, le meurtre et la liberté d’expression étaient deux choses différentes. Cette fois, c’est différent. Cette fois, il semble que nous nous dirigeons vers la guerre civile. La population n’a qu’une impression: le terrorisme musulman est l’ennemi parmi nous. L’extrême droite n’a rien à faire, à ne rien dire, elle a juste besoin de récolter les fruits du climat actuel.

    Où sont nos valeurs en ce qui concerne la percée de l’extrême droite juridique dans pratiquement tous les pays européens? Où est l’éducation sur nos valeurs et notre civilisation en réponse à la série de meurtres d’extrême droite en Europe?

    Après les 10 meurtres, les 15 vols de banque et les 2 attentats à la bombe commis entre 2000 et 2011 par la NSU, le groupe fasciste allemand de Beate Zschäpe. Après le meurtre du député britannique Jo Cox en 2016 par le raciste blanc Thomas Mair. Après la fusillade de Luca Traini, 28 ans, candidat de la Lega Norte aux élections municipales, qui a tiré ses deux pistolets semi-automatiques dans les rues de Macerata en février 2018 sur six migrants africains qui se sont croisés sur son chemin. Après l’assassinat du politicien allemand Walter Lübcke en juin 2019 par le fasciste Stephan Ernst, décrit par lui et une partie de la presse comme un «défenseur des migrants».

    Après l’attaque de Philip Manshaus, le terroriste raciste d’Oslo, contre la mosquée Baerum en août 2019. Après les meurtres de Stephan Balliet, 27 ans, un homme de Halle, en Allemagne, qui, le 9 octobre 2019, parce qu’il n’est pas entré une synagogue pour commettre une attaque, puis abattre une femme qui a eu le malheur d’y passer, et un homme dans un restaurant de kebab. Après les meurtres de Tobias Rathjen qui a abattu 11 personnes dans deux bars à chicha du centre-ville de Hesse le 19 février de cette année avant de se suicider. Et puis nous ne parlons pas de toutes les attaques et incendies criminels contre les centres d’asile qui ne sont pas classés comme terrorisme, mais comme crimes de haine.

    Chez Europol, toutes les flèches restent focalisées sur le djihadisme islamique. Mais pour la première fois, le rapport sur le terrorisme d’Europol 2019 pourrait ressentir une inquiétude croissante concernant l’extrémisme de droite. «En 2019, une vague d’incidents violents de droite, y compris les terribles attentats à Christchurch (Nouvelle-Zélande) et les attaques aux États-Unis, a également atteint l’Europe. Avec des attaques en Allemagne, en Norvège et au Royaume-Uni, une attaque ratée en Lituanie et un plan terroriste contrecarré en Pologne … Bien que de nombreux groupes d’extrême droite dans l’UE n’utilisent pas la violence, ils contribuent à un climat de peur et d’hostilité contre les groupes minoritaires. Ce climat, basé sur la xénophobie, la haine des juifs et des musulmans et des sentiments anti-immigrés, peut abaisser le seuil pour que certaines personnes radicalisées utilisent la violence contre les personnes et les biens des minorités, comme nous l’avons trop souvent vu ces derniers mois. Comme les djihadistes, les auteurs violents isolés de droite sont intégrés dans des communautés en ligne plus larges qui prêchent la haine et déshumanisent certains groupes de nos diverses sociétés ». Le rapport vaut largement la peine d’être lu. Tout cela étant entendu que, dans la plupart des cas, le terrorisme de droite n’est pas classé dans le terrorisme mais dans le crime de haine.

    Personne ne rate le fait qu’il s’agit d’une explosion mondiale de terrorisme blanc de droite. Le Centre très officiel d’études stratégiques et internationales (CSIS), qui se qualifie lui-même de «réflexion-merci numéro un dans le monde de la défense et de la sécurité nationale», exprime son inquiétude depuis des années. En 2018, vous pouviez lire sur son site Web: «  Le nombre d’attaques terroristes perpétrées par des auteurs d’extrême droite a augmenté au cours de la dernière décennie, et a plus que quadruplé entre 2016 et 2017 … En Europe, les attaques de l’extrême droite ont également augmenté, avec 43% entre 2016 et 2017… Depuis 2014, le nombre d’attaques d’extrême droite est plus élevé que celui d’attaques par des islamistes extrémistes ».

    Le 17 juin 2020, le SCRS a publié un nouveau rapport, encore plus inquiétant: «Entre 1994 et 2020, il y a eu 893 attentats et complots terroristes aux États-Unis. Dans tout cela, les terroristes de droite ont commis 57% de toutes les attaques et complots de cette période, contre 25% par des terroristes de gauche, 15% par des terroristes religieux, 3% par des ethno-nationalistes et 0,7% par des terroristes ayant d’autres motifs. ‘

    L’alternative ne peut être que de nous mobiliser pour mettre fin aux guerres sans fin qui font non seulement des centaines de milliers de victimes, mais qui alimentent également le terrorisme de toutes parts. Protéger les minorités ensemble. Ensemble, encore une fois, ouvrant la perspective radicale d’un monde qui mettra fin aux inégalités et à la pauvreté dans tous les domaines. Une inégalité déjà dramatique, mais qui s’est intensifiée pendant la crise sanitaire. Plus de répression, plus de guerre interne apporteront exactement le contraire de ce dont nous avons besoin: plus de haine et plus de folie meurtrière.

    De Wereld Morgen, 24 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, terrorisme, Islam, islamisme, France, racisme, haine,

  • La peur au ventre

    par Hatem Youcef


    A chaque fois qu’un acte criminel perpétré est relié de près ou de loin à des motivations religieuses pour ne pas dire islamiques surtout quand l’horreur le dispute à la consternation comme ce fut le cas pour la condamnable décapitation de l’enseignant Samuel Paty par un refugié tchétchène, toute la communauté musulmane de France se retrouve dans de beaux draps, contrainte de vivre avec la peur au ventre durant tout le temps que le crime en question occupe les esprits et les médias surtout. Alors, tout ce qui a un lien avec la religion musulmane devient (ir)réellement le point de mire de la nation éplorée, musulman pratiquant ou pas, barbu ou rasé de près, vêtu de qamis ou col blanc, burkini ou bikini, intello ou simple ouvrier d’usine, naturalisé ou simple résident, nouveau débarqué ou beur de l’ultime génération, utile à la France ou pas, baptisé ou arborant son prénom musulman comme un stigmate en l’occurrence, laïc, agoniste, déiste ou athée, tous sont coupables d’appartenir à la confession musulmane même s’ils s’égosillent à longueur d’année à apporter de l’eau au moulin de la République.

    Tous se recroquevillent durant tout le temps que la tension est maintenue au summum, ils rasent les murs, se font tout petits, pestent contre le coreligionnaire qui a réveillé les démons patents du racisme et de l’islamophobie. On veut se renier, se convertir momentanément au christianisme, au judaïsme ou encore au bouddhisme pour être fréquentable, innocent et intégrable. La peur au ventre ne laisse point de place aux délices de la nourriture, aux lumières de Paris ; on étouffe dans ce décor tout à coup redevenu gothique et l’on voit partout des policiers prêts à bondir sur vous pour vous inculper d’homicide de Français. On s’impose un couvre-feu, on s’autocensure et se confine à loisir. Les victimes de Charlie Hebdo refont surface et leur journal redevient prisé, très vendable et les sinistres caricatures par qui l’islamophobie croit triompher sont (re)prises d’assaut et exhibées lors des rassemblements et les hommages subséquents.

    La peur au ventre fait oublier la démocratie et les droits de l’homme, vous donne envie de réécrire l’histoire, replonger dans le passé avant l’affaire de l’éventail et envisager une vie en terre natale sans déchirement ni reniement. Tant que la tension est à son paroxysme, on s’en veut d’être là, on se trouve lâche de s’être expatrié, d’être proie aux caprices du destin. La nostalgie vous happe et en rajoute à la peur au ventre qui est l’unique lot de tous ceux qui sont liés de près ou de loin à l’islam là-bas. Il ne faut surtout pas se montrer dans les rassemblements où l’on rend hommage au défunt, il ne faut pas non plus se joindre aux pétitionnaires et signer ‘je suis prof’ car le nom aux consonances musulmanes est plausiblement rejeté, car en pareilles circonstances il ne fait bon être musulman dans l’hexagone. Même les nouveaux convertis adoptent un profil bas et vivent eux aussi avec la peur au ventre en dépit du bleu qu’ils ont dans les yeux.

    Le Quotidien d’Oran, 22 oct 2020

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, intégrisme,

  • France : deux femmes voilées d’origine algérienne poignardées sous la tour Eiffel

    Les effets collatéraux de la tension psychologique et politique suscitée par le débat sur l’intégrisme dans l’Islam et l’amalgame créée par ce débat commencent à être visibles dans la rue française.

    La Tour Eiffel a été témoin dimanche soir d’une agression contre deux femmes voilées d’origine algérienne. Même si le mobile religieux n’est pas encore évoquée, l’agression a été précédée d’insultes racistes suite à un différend autour d’un chien non attaché. Le commissariat du 7ème arrondissement est chargé d’interroger deux personnes qui se trouvent en garde-à-vue.

    Tout a commencé lorsqu’un chien appartenant à deux jeunes femmes a fait peur aux enfants des deux femmes algériennes. Ces dernières leur ont demandé de tenir le chien en laisse. Et c’est là que la dispute a commencé pour finir avec les deux femmes poignardées.

    Les agresseuses ont proféré des propos racistes tels que « rentre dans ton pays”, « sale arabe », « on est chez nous »…Le voile de l’une des femmes a été arrachée par l’une des femmes coupables d’agression.

    L’une des victimes a déclaré qu’elle n’est pas sûre que l’agression a été intentionnelle, que c’était parce qu’elles portaient un voile. Le parquet de Paris a indiqué qu’il est trop tôt pour se prononcer à ce sujet.

    L’une des deux cousines algériennes a reçu plusieurs coups de couteau et a dû être opérée de la main. L’autre, qui se trouve toujours hospitalisée, a reçu six coups d’arme blanche et subi une perforation du poumon.

    Agences

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, radicalisation, intégrisme,

  • L’héritage empoisonné d’Emmanuel Macron

    Valeurs

    En France, un professeur a été lâchement et brutalement assassiné vendredi dernier, provoquant l’effet d’un véritable électrochoc de la classe politique, des médias et d’une large majorité de Français qui s’inquiètent plus que jamais de voir certaines de leurs valeurs et liberté être combattues sur leur sol par des islamistes aux méthodes abominables. Et si Emmanuel Macron avait déjà posé les jalons d’une prochaine réforme de la laïcité pour combattre le communautarisme, l’horrible attentat dont a été victime un professeur de collège pourrait pousser le Président français et ses équipes à se faire encore plus intransigeants contre ceux qui veulent soumettre la France et qui usent une fois encore des réseaux sociaux pour s’organiser, même à la plus petite échelle.

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi souligné dimanche la «responsabilité» de ceux qui ont participé au «lynchage public» de l’enseignant Samuel Paty sur internet avant l’assassinat de l’enseignant, mais aussi celle des réseaux sociaux. «Je suis convaincu que ceux qui ont participé à ce lynchage public de cet enseignant, il y a des vidéos qui ont été postées sur les réseaux, il y a peut-être d’autres mobilisations qu’on n’a pas vues, sont d’une certaine manière responsables de ce qui s’est passé», a-t-il estimé.

    «Je ne suis pas la justice, je ne suis pas la police, mais il faut une réponse absolument exemplaire sur ce sujet-là», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement a en outre estimé que les réseaux sociaux «ont une responsabilité», remarquant que «les choses ont démarré sur les réseaux sociaux et se sont terminées sur les réseaux sociaux». Donc, «on doit arriver à mieux les encadrer».

    Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a indiqué que le gouvernement travaillait à «un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux». Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, doit recevoir aujourd’hui les patrons de ces réseaux. Y a-t-il eu des ratés de la part de l’Éducation nationale ? L’enquête va permettre de «voir s’il y a eu des angles morts ou pas», a indiqué Gabriel Attal, en remarquant que «la principale du collège, de l’avis de tous, a été absolument exemplaire dans son action». «On en tirera des enseignements, rien ne sera mis sous le tapis», a-t-il promis.

    Gabriel Attal a, par ailleurs, précisé que le gouvernement travaillait avec les enseignants et leurs représentants syndicaux pour que «quelque chose de spécifique et d’historique se passe à la rentrée scolaire» après la Toussaint dans les établissements. Il a jugé «pas acceptable» que des professeurs puissent «s’autocensurer» sur les sujets de laïcité car ils auraient «peur de la réaction de leurs élèves dans les endroits les plus difficiles», ce qui risque d’être «encore plus le cas» après cet assassinat. Reste à voir si les autorités françaises s’appuieront pour corriger cet état de fait sur les lois déjà existantes et qui répondent à de nombreux problèmes rencontrés aujourd’hui par les professeurs, agents administratifs, élus de la République, ou simples citoyens, ou si le gouvernement décidera de muscler encore un peu plus l’appareil législatif en place, qui doit déjà être revu dès le 2 décembre avec la présentation de la nouvelle loi sur la laïcité.

    Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron doit affronter ce dossier de front et traiter ce problème de société que lui ont légué ses prédécesseurs qui ont toujours préféré ignorer et même souvent dénigrer ceux qui tentaient de les alerter sur les dangers de l’islamisme en France et de son emprise de plus en plus menaçante, notamment dans les banlieues des grandes villes.

    Source : Le Jour d’Algérie (Le titre a été modifié)

    Tags : France, Islam, Islamisme, terrorisme, Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui,

  • ONU-Mali : La résolution 2133 de l’ONU ignorée ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    La libération des quatre otages au Mali contre la libération de quelque 200 djihadistes a encore rompu le dogme, déjà très mal respecté, par les Etats occidentaux notamment, où la forte influence des sociétés, qui se solidarisent avec les otages et leurs proches, contraint les dirigeants de ces pays à nouer des tractations avec les groupes terroristes pour payer des rançons, ou autre monnaie d’échange, contre la libération de leurs ressortissants enlevés. De nombreux pays ont exprimé leur désapprobation face à cette libération négociée de quatre otages, « payée chèrement », selon le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

    Cette libération de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de dangereux terroristes, ne peut qu’ajouter à l’inquiétude d’un pays qui a subi, pas plus tard que mercredi 14 octobre, une série d’attaques djihadistes qui ont fait une vingtaine de morts, selon les déclarations du président burkinabé.

    La France, l’Italie et le Mali ne peuvent que se féliciter de la libération des quatre otages, une Française, deux Italiens et une haute personnalité malienne, personne ne peut d’ailleurs ressentir autre chose que de la satisfaction après la libération des otages, mais les négociations avec les kidnappeurs, le prix à payer et les retombées attendues en matière de lutte antiterroriste dans cette région, poussent plus à la crainte de voir les groupes terroristes renforcer leur capacité de nuisance, sans oublier que cette victoire les encouragera à sévir encore en multipliant ces rapts qui se confirment forts bénéfiques, non seulement pour le moral des troupes, mais également pour la trésorerie et l’armement, grâce au soutien de la récolte des rançons et la libération des leurs.

    Ainsi, ce dernier coup, éclatant pour la nébuleuse terroriste en activité au Sahel, augmente les soucis sécuritaires à travers le risque accru d’attentats terroristes au Mali et les pays limitrophes, avec lesquels il partage 7.420 km de frontières, particulièrement l’Algérie (au Nord), le Niger et le Burkina Faso (à l’Est) et la Côte d’Ivoire (au Sud).

    L’Algérie, qui a plaidé avec acharnement à l’ONU, dès le début des années 2000, pour la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, ayant abouti en 2014 à la prise de la résolution 2133, qui interdit « de mettre des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou autres services connexes directement ou indirectement à la disposition de personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme et d’empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques », garde un silence pesant sur ces tractations qui ont abouti à la libération de quatre otages contre l’élargissement de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de simples suspects arrêtés lors d’opérations de ratissage et également des responsables de certains des attentats les plus meurtriers de ces dernières années dans la région, selon des sources bien informées à ce sujet, notamment des militaires français déployés au Mali dans le cadre de l’opération ‘Barkhane’, qui se sont exprimés sous l’anonymat.

    Même si on attribue les tractations en question au Mali, qui a négocié seul avec le camp des preneurs d’otages, la France qui ne s’est pas moins sentie impliquée dans cette situation, vu son importante influence au Mali et la nationalité française de l’un des otages, a vite réaffirmé sa volonté de ne pas dévier du cadre de la lutte antiterroriste pour réconforter ses militaires au Mali, dont le moral a subi un sérieux contrecoup, ainsi que les familles qui ont perdu l’un des leurs dans les combats dans ce pays, et rassurer Alger en y dépêchant son ministre des Affaires étrangères immédiatement dans le sillage de ces évènements.

    Le Quotidien d’Oran, 17 oct 2020

    Tags : Algérie, Mali, France, terrorisme, rançons, Sahel, Barkhane,

  • « Une violente et cruelle histoire d’amour … »

    « El erss khayeb, l’basstela kane’t berda » : « La fête de mariage était nulle, la pastella était froide ».

    Voilà la première phrase qui m’est venue à l’esprit en entamant ce post … Allez savoir pourquoi ?

    Ce que je retiens pour l’heure des tueries dans la rédaction de Charlie Hebdo et du supermarché casher et que ma colère et ma tristesse peuvent commencer à entrevoir, se précise dans ce tourbillon où viennent se mêler passion, affecte et « déraison »… Comme une violente et cruelle histoire d’amour…

    Amour des mots, de la satire, de la liberté et de la folie.

    « Je préfère mourir debout que vivre à genoux »

    Charb

    Le poids des religions, de toutes les religions ça n’existait pas il y a 20 ans.

    On est là pour ça, même si on traite de choses graves, il faut faire rire, c’est notre fonction.

    Cabu

    Un jour je vais faire des dessins sur le sexe, le lendemain je vais faire un dessin su F.Hollande, mais parfois le dessin sur le sexe peut être sur Hollande aussi, il nous a donné des exemples.

    Wolinski

    Waw, c’est maintenant que vous n’êtes plus que je vous découvre.

    Certaines analyses à chaud d’internautes en mal d’inspiration, voient derrière cette tragédie l’occasion de régler des pathos identitaires, si lourdement justifiés, vous ne trouvez pas ?

    Ils crient souvent à l’insoutenable et sempiternel sentiment de justification « imposé », du sentiment d’obligation d’une prise de position « si attendue ».

    Un fraternel message à cette majorité silencieuse indignée, qu’elle descende dans les rues, qu’elle envahisse l’espace public, l’heure est à la condamnation, l’heure est à la symbolique. Si cet espace reste vide, il sera envahi par des porte-voix autoproclamés.

    Avec ceci comme slogan par exemple :

    Au nom d’Allah et de son Prophète on a tué ici, comme on le fait au nom de la démocratie là-bas !

    Ces mots pèseront pour certains comme une attaque au bélier devant la porte du silence !

    D’autres préfèrent jouer avec des notions complexes, plutôt que de condamner sans ambivalence.

    Ceux qui craignent les amalgames peuvent être rassurés, ils existent depuis bien longtemps. Le manque de clarté ne fera que les renforcer.

    Aujourd’hui, moi, je me sens le devoir de me prononcer, mais personne ne m’oblige…

    Le sens des mots dans de pareilles circonstances a une importance capitale.

    De plus, je refuse toutes formes de prise d’otage et de braquage intellectuel, au nom d’un certain appel au consensus dans un camp comme dans l’autre.

    Zmagri, moi le zmagri, parti depuis un petit temps en croisade identitaire, victime d’un racisme occidental comme d’un racisme oriental, je vous la laisse votre terre sacrée que vous choisirez et je vous emmerde tous !

    Laissez-moi pleurer en paix, laissez-moi le droit de pleurer qui je veux en liberté.

    Au-delà des individus qu’était cette bande de potes, je pleure aujourd’hui ce qu’ils représentaient. Une voix discordante à l’ordre établi et à la « bonne conscience ».

    Je n’en étais même pas un lecteur, mais je me retrouve dans la notion de défenseur de la liberté qu’ils insufflaient.

    Aujourd’hui, nos têtes bien pensantes au gré de leurs humeurs distribuent ou confisquent des attestations de liberté d’expression à qui bon leur semble.

    Cela dénote d’un manque de maturité et d’iniquité flagrante !

    Complot or not complot … ?

    Pleurer Charlie, c’est comme souhaiter Joyeux Noël, c’est haram … !

    Hein ????
    Cela va du complexe militaro-industriel aux illuminatis en passant par les sionistes … Les médias nous mentent et sont cadenassés, la carte d’identité retrouvée dans le véhicule, l’employé caché dans un carton à Dammartin-en–Goële, la couleur des rétroviseurs qui mue, l’absence de sang sur le trottoir …

    Le complot fait office de foi, il explique tout, mais ne résout rien, servant de camouflet par moment. Je l’ai pratiqué et en suis revenu depuis.

    Et de lire et entendre aussi :

    Ils l’ont bien mérité, tu as vu ce qu’ils ont fait en Syrie et en Palestine …

    Hein ??
    Les adeptes des théories multifonctions ne font que réconforter leurs préjugés et leurs thèses sont même considérées pour certains, comme des écrits immuables, voire sacrés qu’ils répètent liturgiquement, en se gardant bien le droit de pratiquer toutes formes de remise en question …

    Ces théories sortent souvent de la bouche de ceux qui croient venir à bout des crimes commis par l’Etat d’Israël en arrêtant de manger des kiwis.( je précise LOL)

    Why not … Tout le monde a le droit d’avoir un avis, tout le monde a aussi le droit de dessiner en paix !

    -« Au nom d’Allah on tue aussi sur cette terre, il serait plus que temps de l’avouer … »

    -Moi j’ai juste envie de pleurer des grands rêveurs qui jouent avec des Magic Colors.

    Il y aura un après 7 janvier, souhaitons le plus humain que l’après-11- Septembre.

    -Moi je veux juste les pleurer …

    « Pour énerver les cons aussi on est manifestement utile, donc c’est agréable … ».

    Tignous

    Les manifestations ont été phénoménales avec évidemment des bémols et selon moi la triste palme revient au Maroc.

    Et l’attitude du ministre marocain des Affaires étrangères, Salahedinne Mezouar, qui s’est rendu à Paris, mais n’a pas participé à la marche prétextant qu’il y aurait des caricatures du prophète …

    Hein ??
    Toutefois, il est excusé, qu’attendre de plus d’une classe politique qui est encore selon la théorie freudienne au « stade anal ». Faites déjà bien caca les gars, bientôt vous pourrez vous tenir la bite tout seuls!

    Ensuite cette polémique sur certains représentants : Netanyahu aura fait parler de lui, une telle attitude, ça vous surprend ? cette arrogance est le propre des sans vergogne !

    Ils en auraient fait une superbe couverture satirique les gars de Charlie Hebdo …

    Et que dire des représentants de l’Arabie saoudite présents à Paris, alors qu’ au même moment était fouetté sur la place publique à Jeddah, le blogueur saoudien Raif Badawi …

    Et bien d’autres qui sans scrupule pointèrent leur gueule en front de manifestation, c’est juste dégueulasse… C’est dégueulasse !!!!

    Le clivage entre les « Je suis Charlie » et les « Je ne suis pas Charlie ».

    Il n’est guère étonnant celui-là.

    Pour ce qui est de notre cher royaume surréaliste, il est même logique.

    Nous restons encore en 2015 un pays communautariste, pour le vivre ensemble, on repassera aussi !

    Il pourrait trouver une partie de son explication dans la manière dont a été gérée l’immigration maghrébine et turque en Belgique.

    Dans la manière dont a été géré le culte musulman en Belgique …

    Vous me suivez toujours ?

    Avec dans les premières années, un entrisme édifiant du plus obscur et rétrograde des courants qui soient, made in Arabie saoudite : le wahhabisme.

    -L’argent n’a pas d’odeur… C’est des conneries ça… L’argent a une odeur et dans le cas qui nous préoccupe ici, une vilaine odeur de fuel !!

    Chère Belgique tu as été très gourmande en Afrique et ça ne t’a pas suffit, ton inquiétante naïveté et ta vanité t’ont poussé à faire des choses pas très catholiques !

    Et bien évidemment une connerie ne vient jamais seule. Des années plus tard, ce fut les partis politiques qui voyant un potentiel électoral significatif se sont lavés de tout principe séculier dans certaines de leurs opérations de séduction visant ces électeurs-là !

    Les espaces culturels, déjà maigres, se sont vus très vite dépassés par une multitude de mosquées qui pour certaines ont servi de lieu de propagande de courants tantôt anodins tantôt plus inquiétants.

    Enfin les stratégies de quadrillage des pays d’origine, Ankara et Rabat veulent faire partie du festin.

    Contrôler et cogérer voir gérer complètement l’obédience spirituelle de leur diaspora respective. Et nous savons tous que ces deux pays sont loin d’être des Etats de droit, de liberté d’expression et de libertés individuelles.

    Ils ont tous bossé en toute tranquillité depuis des décennies et aujourd’hui ils récoltent.

    Une politique non réfléchie sur des enjeux cruciaux se paie un jour ou l’autre

    Me voilà donc baisé, et tellement bien que je finis par y prendre plaisir.

    A chacune de mes positions, chacun de mes choix, mes identités me rappellent à l’ordre, l’une me trouvant trop flou m’invitant continuellement à lui présenter des gages de loyauté , l’autre jouant avec mon affect d’un attachement à des racines qu’elle m’octroie par moments et me confisque à d’autres.

    – « Aujourd’hui, il n’y a pas que les travestis prostitués du quartier « Yser » qui se lèvent en ayant mal au cul ! »

    Sauf que moi je ne veux plus de ça moi , je ne l’ai pas choisi ! Je veux être libre, comme le vent, me défaire de tout attachement communautariste et chérir moi-même mes identités , en les façonnant comme bon il me semble .

    « Je suis Charlie » au nom de l’esprit de liberté qu’insufflait cette presse, je le suis ne veut pas dire que j’en étais féru. Je le suis, car c’est nécessaire pour les personnes qui cultivent la liberté de pensée, d’expression et d’écriture.

    Il est nécessaire aussi, car derrière ce canard volontairement provocateur, irrévérencieux à souhait, brisant les limites de la bienséance et des « bonnes consciences », se trouve un refuge pour les bousculeurs… pour les affranchis. Et leur place est indispensable dans nos sociétés.

    Que nos gouvernants agissent en cohérence lorsqu’il s’agit de liberté d’expression.

    LA LIBERTE D’EXPRESSION EST PLEINE ET ACCESSIBLE POUR TOUS !!!!!

    Bordel de merde !!!!!

    Une manifestation à Bruxelles

    Lors de la manifestation à Bruxelles, je suis passé chez ma mère qui depuis le décès de mon père est morte aussi et que la télévision marocaine est en train de tuer une 2e fois.

    Mais dans un sursaut de lucidité, elle m’a dit :

    « Allah y Baadek min oulad el haram »

    -Que Dieu te tienne éloigné des “personnes indignes ».

    De qui parlait-elle ?

    Finalement, c’est ma sœur qui m’accompagna avec ses deux enfants. Près de 20 000 personnes dans les rues de la capitale, une très faible présence de la « communauté musulmane » s’il y a lieu de la nommer ainsi, comme le fait une grande majorité de la presse.

    Une chose est vraie, cette faible affluence est un signal pour la citoyenneté qu’il faudra avoir le courage d’analyser !

    Crispation justifiée ?

    Oui , oui et re-oui !

    C’est l’expression d’un malaise et d’ un mal-être qui ankylosent cette volonté de solidarité

    Il serait temps que ces anthropologues et que cette élite belge se penchent sérieusement là-dessus !

    Oui, les Belges d’origine turque et maghrébine sont mal aimés, ils sont mis au ban de la société, ils sont pointés du doigt quotidiennement !

    Oui, ils sont assignés à vivre l’ émancipation dans quartiers et écoles ghettos !

    Oui, on ne peut pas s’ouvrir aux autres si on ne s’est pas encore révélé à soi-même !

    Oui, ça crie à l’aide depuis des décennies. Personne ne l’entend vraiment !

    Oui, ça a payé, ça paie et paiera probablement encore !

    Oui, ça vit dans l’indifférence de sa différence sans qu’elle ne soit jamais valorisée, comme cet enfant né par accident à qui on a reproché « d’être » toute sa vie et qui réclame juste un peu d’amour …

    Cet amour… De cet amour absent et tant recherché, cette reconnaissance sincère « d’être » qui poussa peut-être deux frères dans cette escalade de la folie .

    Deux frères qui se sont aimés dans un schéma dénué d’humanité.

    Cela pourra en choquer plus d’un ce que j’écris là, j’en suis conscient… Mais tout ça, ça sent juste le manque d’amour.

    Conclusion facile me diront certains, peut-être …

    Non, à dire vrai il n’y a pas de conclusion.

    Et s’il devait y en avoir une pour moi, elle ressemblerait à ça :

    Je pleure ces grands rêveurs qui dessinent avec des Magic colors, je pleure Ahmed et toutes les autres victimes, je pleure pour la liberté, je pleure pour le musulman, je pleure pour le juif, je pleure pour l’athée , je pleure pour le chrétien, je pleure pour l’humanité …

    J’ai déjà moins mal au cul aujourd’hui, mais je mesure avec effroi la profondeur de l’enculade !

    En hommage à Charlie et à tous ceux qui sont tombés.

    Reposez en paix …

    Zmagri

    Source : Zmagri déliquescent, 14 janv 2015

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