Étiquette : Thomas Sankara

  • De l’assassinat du leader africain Thomas Sankara et le début de l’effondrement de l’Empire français au nouveau style libertaire en Afrique de l’Ouest.

    Etiquettes : Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Congo, Burkina Faso, France, Mali, Niger, Sahara Occidental, Maroc,

    La révolution de libération algérienne (1954-1962) a contraint les colonialistes français à rassembler leurs forces pour affronter l’Armée de libération nationale algérienne, et Paris, sous la pression armée algérienne, s’est empressé de déclarer l’indépendance formelle de ses colonies d’Afrique du Nord d’abord et de l’Ouest et du Centre. L’Afrique ensuite, à partir de 1960, par crainte de la propagation de l’infection. Pour elle, la libération nationale.

    La France a non seulement préservé ses intérêts économiques, mais a également contrôlé le destin des peuples de ses colonies en Afrique en contrôlant la politique intérieure et étrangère de ces pays dans ce que l’on appelle le néocolonialisme.

    Depuis cette date, et selon cette stratégie, la majorité des pays africains francophones sont passés sous le contrôle direct de ce qu’on appelle en France le Groupe France-Afrique, qui est un mécanisme au niveau de l’Elysée à travers lequel Paris gère les affaires de ses anciennes colonies.

    Ce mécanisme, qui a remplacé ce qu’on appelait autrefois le ministère de l’Outre-mer puis le ministère de la Coopération, constitue le véritable centre de leadership des entreprises et des différentes agences sécuritaires et administratives qui gèrent les pays francophones à travers des gouvernements locaux fantoches. qui mettent en œuvre les programmes et les instructions de Paris et de ses représentants dans ces pays, y compris les ambassadeurs, ainsi que les hommes de sécurité et les chefs de divers départements.

    La France contrôle donc les aspects de la vie économique, politique et sociale et contrôle ainsi toutes les ressources naturelles de ses anciennes colonies (pétrole, minéraux, produits agricoles). Il domine également le secteur monétaire, monétaire, bancaire et des services. Elle contrôle également les domaines de l’éducation, de la culture et de l’art à travers ses différents médias. Elle protège son emprise susmentionnée à travers des bases militaires dans tous les pays.

    Cette situation coloniale a été connue à ses débuts dans les années 1960 par l’opposition des nationalistes africains et l’affrontement de nombreux dirigeants politiques et intellectuels, dont certains ont été assassinés, comme Patrice Lumumba au Congo (ex-Zaïre) et Thomas Sankara, du Burkina Faso (ancien Haute-Volta), oOu bien les jeter en prison et les faire taire à travers des procès fictifs et des accusations fabriquées de toutes pièces (comme le cas actuel d’Ousmane Sonko au Sénégal).

    La France a ainsi tenté d’anticiper l’édition contemporaine de soulèvements et de révolutions contre ses régimes politiques dans les pays francophones souffrant de gouvernements dictatoriaux vénaux, dont les plus célèbres sont les régimes de Mobutu au Congo et d’Omar Bongo au Gabon. Dans ce contexte, des coups d’État ont été organisés et des assassinats ont été perpétrés, dont le plus célèbre a été récemment l’assassinat du leader africain Thomas Sankara, comme nous l’avons évoqué plus haut.

    Cependant, les coups d’État militaires dont sont témoins les pays africains francophones ces dernières années, dont le plus récent en République du Niger, sont le résultat inévitable d’une réalité coloniale d’exploitation, d’injustice et de domination cachée depuis des décennies sous différents noms. et des slogans.

    Les mouvements militaires en Afrique de l’Ouest (coups d’État) au Mali, en Guinée, au Burkina et au Niger sont donc en fait une rébellion contre le colonialisme français et peuvent, sans risque, être considérés comme un nouveau type de mouvement de libération pour autant que le but ultime de la libération soit c’est l’indépendance nationale.

    Il ne fait aucun doute que les peuples des anciennes colonies françaises d’Afrique ne peuvent plus tolérer l’exploitation, la domination et l’humiliation que Paris a adoptées à leur encontre. (Par exemple, les discours que vous trouverez accompagnant ce document du Premier ministre de la République du Mali, M. Abdoulaye Maiga, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2022, et du président du Burkina Faso, M. Ibrahim Traoré, devant le gouvernement russe. -Sommet Africain, juillet 2023)

    Les nouveaux patriotes africains en uniforme militaire mènent aujourd’hui des transformations fondamentales visant à obtenir l’indépendance complète de leurs pays et à restaurer la souveraineté de leur peuple sur ses biens et ses richesses.

    La leçon ou la conclusion la plus importante que l’on puisse tirer de ce qui se passe en Afrique de l’Ouest est que la nuit du colonialisme doit prendre fin, peu importe le temps qu’elle prendra.

    C’est le nouveau colonialisme en Afrique francophone qui a contraint les régimes qu’il représente à se tenir aux côtés de l’occupant marocain depuis son invasion du Sahara occidental en 1975.

    La détermination du peuple de la République sahraouie et sa résistance au colonialisme et à l’occupation illégale marocaine, que la France soutient, ont créé un exemple à suivre en Afrique, dont les peuples aspirent à la liberté et à l’émancipation.

    Emhammed/Al-Bukhari, 29 juillet 2023

    #Sahara #Occidental #Maroc #Afrique #France #Niger #Mali #Burkina #Faso #Françafrique

  • Desde el asesinato del líder africano Thomas Sankara y el inicio del colapso del Imperio francés hasta el nuevo estilo libertario en África Occidental

    Etiquetas : Africa, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Niger, Mali, Burkina Faso, Francia, Sahel,

    La revolución de liberación de Argelia (1954-1962) obligó a los colonialistas franceses a reunir sus fuerzas para enfrentarse al Ejército de Liberación Nacional de Argelia, y París, bajo la presión armada de Argelia, se apresuró a declarar la independencia formal de sus colonias en el norte de África primero y en Occidente y Centro. Después de eso, a África, a partir de 1960, por miedo a la propagación de la infección, se le dio la liberación nacional.

    Francia no sólo preservó sus intereses económicos, sino que también controló los destinos de los pueblos de sus colonias en África controlando la política interna y exterior de esos países en lo que se conoce como neocolonialismo.

    Desde esa fecha, y según esa estrategia, la mayoría de los países africanos francófonos están bajo el control directo de lo que en Francia se conoce como Grupo Francia-África, que es un mecanismo a nivel del Palacio del Elíseo a través del cual París gestiona los asuntos de sus antiguas colonias.

    Este mecanismo, que sustituyó al antiguamente Ministerio de Ultramar y posteriormente Ministerio de Cooperación, constituye el verdadero centro de dirección de las empresas y de los distintos organismos administrativos y de seguridad que gestionan los países francófonos a través de gobiernos locales títeres. que implementan los programas e instrucciones de París y sus representantes en esos países, incluidos embajadores, hombres de seguridad y jefes de diversos departamentos.

    Francia, por tanto, controla los aspectos de la vida económica, política y social y, por tanto, controla todos los recursos naturales de sus antiguas colonias (petróleo, minerales, productos agrícolas). También domina el sector monetario, monetario, bancario y de servicios. También controla los campos de la educación, la cultura y el arte a través de sus diversos medios. Protege su control antes mencionado a través de bases militares en todos los países.

    Esta situación colonial se conoció desde sus inicios en los años 1960 por la oposición de los nacionalistas africanos y el enfrentamiento de muchos líderes políticos e intelectuales, algunos de los cuales fueron asesinados, como Patrice Lumumba (Congo, antiguo Zaire) y Thomas Sankara en Burkina Faso (antes Alto Volta) o meterlos en prisión y silenciarlos mediante juicios falsos y acusaciones inventadas (como el caso actual de Ousmane Sonko en Senegal).

    Así, Francia intentó anticipar la edición contemporánea de levantamientos y revoluciones contra sus regímenes políticos en los países francófonos que padecían gobiernos dictatoriales venales, los más famosos de los cuales son los regímenes de Mobutu en el Congo y Omar Bongo en Gabón. En este contexto se organizaron golpes de estado y se llevaron a cabo asesinatos, el más famoso de los cuales fue recientemente el asesinato del líder africano Thomas Sankara, como mencionamos anteriormente.

    Sin embargo, los golpes militares que están presenciando los países africanos francófonos en los últimos años, el más reciente de los cuales fue en la República de Níger, son resultado inevitable de una realidad colonial de explotación, injusticia y dominación que ha estado oculta durante décadas bajo diferentes nombres. y consignas.

    Los movimientos militares en África occidental (golpes de estado) en Mali, Guinea, Burkina y Níger son, de hecho, una rebelión contra el colonialismo francés y pueden, sin riesgo, considerarse un nuevo tipo de movimiento de liberación, siempre que el objetivo final de la liberación es la independencia nacional.

    No hay duda de que los pueblos de las antiguas colonias francesas en África ya no pueden tolerar la explotación, la dominación y la humillación que París adoptó contra ellos. (Los ejemplos incluyen los discursos que acompañan a este documento del Primer Ministro de la República de Malí, Sr. Abdoulaye Maiga, ante la Asamblea General de las Naciones Unidas, septiembre de 2022, y del Presidente de Burkina Faso, Sr. Ibrahim Traoré, ante el gobierno ruso. -Cumbre Africana, julio de 2023)

    Los nuevos patriotas africanos con uniforme militar lideran hoy transformaciones fundamentales encaminadas a lograr la independencia total de sus países y restaurar la soberanía de sus pueblos sobre sus bienes y riquezas.

    La lección o conclusión más importante que se puede extraer de lo que está sucediendo en África occidental es que la noche del colonialismo debe terminar, sin importar cuánto tarde.

    Es el nuevo colonialismo en el África francófona el que obligó a los regímenes que representa a apoyar al ocupante marroquí desde su invasión del Sáhara Occidental en 1975.

    La firmeza del pueblo de la República Saharaui y su resistencia al colonialismo y a la ocupación ilegal marroquí, que Francia respalda, ha creado un ejemplo a emular en África, cuyos pueblos aspiran a la libertad y la emancipación.

    Emhammad/Al-Bukhari, 29 de julio, 2023

    #Sahara #Occidental #Marruecos #Africa #Francia #Niger #Mali #Burkina #Faso

  • من إغتيال الزعيم الأفريقي توماس سنكارا و بداية مسلسل إنهيار الإمبراطورية الفرنسية إلي النمط التحرري الجديد في غرب افريقيا

    الجزائر فرنسا افريقيا Patrice Lumumba, Thomas Sankara, الصحراء الغربية المغرب


    فرضت ثورة التحربر الجزائرية (1954-1962) علي المستعمر الفرنسي تجميع قواته لمواجهة جيش التحرير الوطني الجزائري و سارعت باريس تحت الضغط الجزائري المسلح إلي إعلان إستقلال شكلي لمستعمراتها في شمال إفريقيا أولا و في غرب و وسط افريقيا بعد ذلك ابتداء من سنة 1960خوفا من انتقال عدوى التحرر الوطني إليها.

    لم تحافظ فرنسا علي مصالحها الإقتصادية فقط بل تحكمت في مصائر شعوب مستعمراتها في أفريقيا من خلال التحكم في السياسة الداخلية و الخارجية لتلك البلدان فيما يعرف بالإستعمار الجديد.

    اصبحت غالبية البلدان الفرنكفونية الأفريقية منذ ذلك التاريخ و طبقا لتلك الاستراتيجية ترزح تحت السيطرة المباشرة لما يعرف في فرنسا بمجموعة فرنسا-افريقيا ( France -Afrique) و هي عبارة عن آلية علي مستوي قصر الإيليزي تسير بها باريس شؤون مستعمراتها السابقة.

    هذه الآلية التي اخذت محل ما كان يعرف قديما بوزارة ألأراضي ما وراء البحار و وزارة التعاون لاحقا تشكل المركز القيادي الفعلي للشركات و مختلف الأجهزة الأمنية و الإدارية التي تدير البلدان الفرنكفونية من خلال حكومات محلية عميلة تنفذ برامج و تعليمات باريس و ممثليها في تلك البلدان من سفراء و رجال امن و رؤساء مصالح مختلفة.

    تتحكم فرنسا، إذن، في مفاصل الحياة الاقتصادية و السياسية و الاجتماعية و تسيطر هكذا علي كل الثروات الطبيعية في مستعمراتها السابقة ( البترول ، المعادن ، المنتوجات الفلاحية ). كما تهيمن علي المال و العملة و المصارف و قطاع الخدمات. كما تتحكم في مجالات التعليم و الثقافة و الفن عبر وسائطها المختلفة. و تقوم بحماية قبضتها المذكورة عبر قواعد عسكرية في كل البلدان.

    هذا الوضع الاستعماري عرف في بدايته انطلاقا من ستينيات القرن الماضي معارضة من الوطنيين الأفارقة و مواجهة من لدن العديد من القادة السياسيين و المثقفين الذين تم إغتيال بعضهم مثل باتريس لومومبا
    Patrice LUMUMBA في الكونغو ( الزايير سابقا) و توماس سنكارا Thomas SANKARA
    في بوركينا فاصو ( فولطا العليا سابقا)
    او رميهم في السجون و اسكاتهم عن طريق المحاكمات الصورية و الاتهامات الملفقة) مثل حالة عصمان صونكو في السنيغال حاليا).

    حاولت فرنسا هكذا إستباق الطبعة المعاصرة من الانتفاضات و الثورات ضد الأنظمة السياسية التابعة لها في البلدان الفرنكفونية التي ترزح تحت حكومات ديكتاتورية مرتشية من اشهرها نظامي موبوتو في الكونغو و عمر بونغو في الغابون. و نظمت في هذا الإطار انقلابات و نفذت اغتيالات من اشهرها حديثا إغتيال الزعيم الأفريقي توماس سنكارا كما اسلفنا.

    إلا أن ما تشهده البلدان الأفريقية الفرنكفونية، هذه السنوات الأخيرة من انقلابات عسكرية و آخرها كان في جمهورية النيجر، يعد نتيحة حتمية لواقع استعماري من الاستغلال و الظلم و الهيمنة تستر لمدة عقود تحت أسماء و شعارات مختلفة.

    الحركات العسكرية في غرب افريقيا ( الانقلابات) في مالي و غينيا و بوركينا و النيجر هي في الحقيقة، إذن، تمرد علي الإستعمار الفرنسي و يمكن، بدون مجازفة، اعتبارها نمط جديد من حركات التحرير ما دام الهدف الاسمى للتحرر هو الإستقلال الوطني.


    لا شك أن شعوب المستعمرات الفرنسية السابقة في أفريقيا لم تعد تحتمل الاستغلال و الهيمنة و الأهانة التي اعتمدتها باريس في حقها. ( من الامثلة الخطابات التي تجدونها رفقة هذه الورقة لكل من الوزير الأول لجمهورية مالي، السيد عبدولاي مايݣا، أمام الجمعية العامة للأمم المتحدة سبتمبر 2022 و رئيس بوركينا فاصو، السيد ابراهيم طراوري، أمام القمة الروسية الأفريقية، يوليوز 2023)

    الوطنييون الأفارقة الجدد بالبدلة العسكرية يقودون اليوم تحولات جوهرية تهدف إلى تحقيق بلدانهم للإستقلال التام و إستعادة سيادة شعوبهم علي خيراتها و ثرواتها.

    إن اهم درس او خلاصة يمكن إستنتاجهما مما يحصل في غرب إفريقيا هو أن ليل الإستعمار لا بد أن ينجلي مهما طال الزمن.

    و أن الإستعمار الجديد في افريقيا الفرنكوفونية هو الذي فرض علي الأنظمة التي تمثله الوقوف إلي جانب المحتل المغربي منذ غزوه للصحراء الغربية سنة 1975.

    و إن صمود شعب الجمهورية الصحراوية و مقاومته للإستعمار و الإحتلال المغربي اللاشرعى الذي تقف فرنسا ورائه خلق مثالا يقتدى به في أفريقيا التي تصبوا شعوبها إلي الحرية و الانعتاق.

    امحمد/ البخارى 29 يوليوز 2023

  • Le Burkina Faso enterre les restes exhumés de Sankara

    Le Burkina Faso enterre les restes exhumés de Sankara

    Tags : Burkina Faso, Thomas Sankara, Blaise Compaoré, colonialisme, corruption,

    La dépouille exhumée de l’ex-président bien-aimé du Burkina Faso, Thomas Sankara, dont le meurtre en 1987 a choqué la nation ouest-africaine, a été inhumée lors d’une cérémonie dans la capitale Ouagadougou jeudi.

    Le révolutionnaire marxiste charismatique, connu sous le nom de « Che Guevara de l’Afrique », a été abattu avec 12 autres personnes lors d’un coup d’État sanglant mené par son ancien allié et successeur Blaise Compaoré. Il avait alors 37 ans.

    Compaoré, qui a régné pendant près de trois décennies, avant d’être renversé en 2014, a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité l’année dernière pour complicité dans le meurtre de Sankara.

    Deux de ses anciens meilleurs associés ont été condamnés à la même condamnation lors d’un procès qui a débuté en octobre 2021. Tous les trois ont nié les actes répréhensibles.

    Sankara et les autres victimes ont été enterrés dans un cimetière civil en 1987. Mais les autorités ont exhumé les restes en 2015 pour les identifier et aider aux enquêtes sur le meurtre de Sankara.

    Ils ont tous été inhumés à nouveau jeudi dans des cercueils drapés du drapeau rouge et vert du Burkina Faso et surmontés de roses rouges.

    Les membres de la famille vêtus de blanc ont défilé devant le cercueil de Sankara pour lui rendre un dernier hommage. Ils ont été rejoints par d’anciens membres de son personnel militaire, des citoyens et des proches d’autres victimes.

    « Nous remercions les autorités qui ont participé à l’écriture d’une page importante de notre histoire », a déclaré Mousbila, l’oncle de Sankara.

    Parmi les participants se trouvait le politicien burkinabé Mayamba Malick Sawadogo, qui était prisonnier au moment du meurtre de Sankara et faisait partie d’un groupe de condamnés forcés d’enterrer le défunt.

    « C’est émouvant de me retrouver ici », a-t-il déclaré à Reuters, retenant ses larmes. « C’est vrai que plus de 30 ans se sont écoulés… mais ce n’est pas facile. »

    Sankara a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 1983 sur des promesses de lutter contre la corruption et les influences néocoloniales.

    Il a publiquement dénoncé les programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale, interdit l’excision et la polygamie, et a été l’un des premiers dirigeants africains à sensibiliser le public au VIH/sida.

    Il a gagné le soutien du public avec son style de vie modeste et son admiration demeure, malgré les critiques qui disent que ses réformes ont restreint les libertés et n’ont pas fait grand-chose pour enrichir les gens ordinaires.

    Les victimes de 1987 seront à nouveau enterrées dans un mémorial construit sur le site de l’assassinat de Sankara.

    Reuters

  • Burkina Faso : Traoré sur les pas de Thomas Sankara

    Burkina Faso : Traoré sur les pas de Thomas Sankara

    Burkina Faso, Ibrahim Traoré, Thomas Sankara, France, Mali, Sahel,

    Thomas Sankara, avec le grade de Capitaine a renversé le président Jean-Baptiste Ouedraogo à l’âge de 34 ans. Aujourd’hui, Ibrahim Traoré a renversé Paul Damiba au même âge et au même grade. Est-ce le fruit de l’hasard?.

    En tout cas, ce qui est sûr c’est que le nouveau homme fort du Burkina Faso semble aller sur les pas du président martyr le plus apprécié du Pays des Hommes Libres. Celui qui en seulement 4 ans au pouvoir (1983-87), a construit 350 écoles, des routes, des chemins de fer sans aide étrangère. Il a augmenté le taux d’alphabétisation de 60%. Il a également interdit les mariages forcés, donné des terres aux pauvres, vacciné 2,5 millions d’enfants et planté 10 millions d’arbres.

    Thomas Sankara a nommé des femmes à des postes gouvernementaux élevés, les a encouragées à travailler, les a recrutées dans l’armée et leur a accordé des congés de maternité. Il a également vendu la flotte de voitures Mercedes du gouvernement et a fabriqué la Renault 5 (la voiture la moins chère vendue au Burkina Faso à cette époque).

    « Il n’y a pas de véritable révolution sociale sans la libération de la femme. Que mes yeux ne voient jamais et que mes pieds ne me conduisent jamais dans une société où la moitié du peuple est tenue au silence. J’entends le rugissement du silence des femmes. Je sens le grondement de leur tempête et je ressens la fureur de leur révolte », a-t-il déclaré.

    Il a rendu la Renault 5 voiture de service officielle des ministres. Il réduit les salaires de tous les fonctionnaires, y compris les siens, et interdit l’utilisation des chauffeurs du gouvernement et des billets d’avion de première classe. Et il a abaissé son salaire à 450 dollars par mois.

    Il s’est opposé à l’aide étrangère, affirmant que « celui qui vous nourrit, vous contrôle ». Il a également chassé l’impérialisme français et retiré le Burkina Faso du FMI.

    Après tout cela, il a quand même été tué comme un chien par les laquais de la France. Leçon : Peu importe votre loyauté et votre patriotisme envers votre peuple et votre pays, si l’Occident veut votre mort, vos propres compatriotes seront utilisés pour faire le sale boulot.

    Comme disait le président guinéen, Ahmed Sékou Touré, « quand vous êtes félicité par le colon, cela signifie que vous êtes mauvais pour votre peuple. Quand ils disent que tu es mauvais, cela veut dire que tu es bon pour ton peuple. Le jour où ils diront que je suis bon, cela voudra dire que je vous ai trahi ».

    Aujourd’hui les responsables français s’agitent dans des déclarations qui trahissent leur esprit colonisateur. Ainsi, François Hollande a affirmé que «les coups d’Etats au Mali et au Burkina ont été utilisés par les Russes pour mettre la France dehors». N’est-ce pas là, un aveu implicite que Paul Damiba était un pion français?

    #Burkina_Faso #Ibrahim_Traoré #Thomas_Sankara #France #Mali #Sahel

  • Burkina Faso: Compaoré « demande pardon » à la famille de Sankara

    Burkina Faso, Thomas Sankara, Blaise Compaoré,

    L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, condamné par contumace à perpétuité pour l’assassinat en 1987 de son prédécesseur Thomas Sankara, a « demandé pardon », à la famille de ce dernier mardi, dans un message à ses compatriotes.

    « Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara », indique ce message lu par le porte-parole du gouvernement burkinabè Lionel Bilgo.

    « J’assume et déplore du fond du cœur, toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », poursuit l’ancien chef de l’État.

    Blaise Compaoré, 71 ans, était arrivé au pouvoir en 1987 à la faveur d’un putsch qui avait coûté la vie au président d’alors, Thomas Sankara. En avril, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans cet assassinat.

    Renversé par la rue en 2014, Blaise Compaoré vit depuis en Côte d’Ivoire, mais il a pu faire un bref retour de quelques jours dans son pays, début juillet, sans être arrêté. Il était invité par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, actuel président de transition arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en janvier, dans le but de « sceller la réconciliation nationale » face aux attaques jihadistes qui endeuillent le pays.

    Après avoir rencontré le nouvel homme fort du pays, il était apparu amaigri à ses côtés. Exprimant « sa profonde reconnaissance » aux autorités de transition il a appelé dans son message les Burkinabè « à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de la Nation ».

    Sa visite en juillet avait suscité une pluie de critiques au sein de la classe politique et de la société civile qui estimaient que la réconciliation ne devait pas être synonyme d’impunité.

    Euronews, 26/07/2022

    #Burkina_Faso #Thomas_Sankara #Blaise_Compaoré

  • Thomas Sankara, l’homme intègre, le « Che » africain

    Thomas Sankara, l’homme intègre, le « Che » africain

    Thomas Sankara, Burkina Faso, Afrique, colonialisme, dette,

    Thomas Sankara était un « Peul-Mossi » issu d’une famille catholique. Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires d’abord au Lycée Ouézin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, puis à partir de la seconde et jusqu’au bac à Ouagadougou, au PKM, le Prytanée militaire du Kadiogo. Il a suivi une formation d’officier à l’Académie militaire d’Antsirabé, à Madagascar, et devint en 1976 commandant du CNEC, le Centre national d’entraînement commando, situé à Pô, dans la province du Nahouri, à 150 km au sud de la capitale. La même année, il se lie d’amitié avec Blaise Compaoré lors d’un stage d’aguerrissement au Maroc. Ensemble, ils fondent le Regroupement des officiers communistes (ROC) dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo, Boukary Kabore et Jean-Baptiste Lingani.

    En septembre 1981, il devient secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement du colonel Saye Zerb. Il démissionne le 21 avril 1982, déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d’État portait au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo dont Sankara devint le Premier ministre en janvier 1983, mais il fut limogé et mis aux arrêts le 17 mai, après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand. Le lien entre la visite de Guy Penne et l’arrestation de Sankara reste sujet à controverse, même si les soupçons d’une intervention française restent forts.

    Un nouveau coup d’État, le 4 août 1983 plaça Thomas Sankara à la présidence. Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son « Discours d’orientation politique », écrit par Valère Somé. Son gouvernement retira aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu’ils continuaient d’exercer. Il créa les CDR (Comités de défense de la révolution), qui hélas eurent toutefois tendance à se comporter en milice révolutionnaire faisant parfois régner une terreur peu conforme aux objectifs de lutte contre la corruption.

    Pour définir l’essentiel de ses idées et de ses actions politiques, Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l’un ou l’autre des deux blocs. Il a beaucoup côtoyé des militants d’extrême gauche dans les années 1970 et s’est lié d’amitié avec certains d’entre eux. Il a mis en place un groupe d’officiers clandestin d’influence marxiste : le Regroupement des officiers communistes (ROC).

    Dans ses discours, il dénonce le colonialisme et le néo-colonialisme, notamment de la France, en Afrique (essentiellement les régimes clients de Côte d’Ivoire et du Mali, lequel Mali lance plusieurs fois, soutenu par la France, des actions militaires contre le Burkina Faso). Devant l’ONU, il défend le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif, être éduqués.

    Pour redonner le pouvoir au peuple, dans une logique de démocratie participative, il créa les CDR (Comités de défense de la révolution) auxquels tout le monde pouvait participer, et qui assuraient la gestion des questions locales et organisaient les grandes actions. Les CDR étaient coordonnés dans le CNR (Conseil national de la révolution). Les résultats de cette politique sont sans appel : réduction de la malnutrition, de la soif (construction massive par les CDR de puits et retenues d’eau), des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabé ou non) et de l’analphabétisme (l’analphabétisme passe pour les hommes de 95% à 80%, et pour les femmes de 99% à 98%, grâce aux « opérations alpha »).

    Thomas Sankara est aussi connu pour avoir rompu avec la société traditionnelle inégalitaire burkinabé, par l’affaiblissement brutal du pouvoir des chefs de tribus, et par la réintégration des femmes dans la société à l’égal des hommes. Son programme révolutionnaire se heurta à une forte opposition du pouvoir traditionnel qu’il marginalisait ainsi que d’une classe moyenne peu nombreuse mais relativement puissante. Il a aussi institué la coutume de planter un arbre à chaque grande occasion pour lutter contre la désertification.

    Il est le seul président d’Afrique (et sans doute du monde) à avoir vendu les luxueuses voitures de fonctions de l’État pour les remplacer par de basiques Renault 5. Il faisait tous ses voyages en classe touriste et ses collaborateurs étaient tenus de faire de même. Il est célèbre aussi pour son habitude de toujours visiter Harlem (et d’y faire un discours) avant l’ONU. Il est considéré par certains comme le Che Guevara africain.

    Extrait du discours de Thomas Sankara à la vingt-cinquième Conférence au sommet des pays membres de l’OUA ; Addis-Abeba, le 29 juillet 1987 :

    « […] Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins. Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer. La dette, c’est encore le néo colonialisme où les colonisateurs se sont transformés en assistants techniques ; en fait, nous devrions dire qu’ils se sont transformés en assassins techniques ; et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement. Des bailleurs de fond, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez les autres. Ces bailleurs de fond nous ont été conseillés, recommandés ; On nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers ; nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans, même plus c’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus. Mais la dette, c’est sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette, ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur de rembourser ou de ne pas rembourser.

    Monsieur le président,

    Nous avons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même : elle a dit, elle qui est Européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée. La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également. Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino ; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement ; et l’on parle de crise. Non ! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue ! Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer ; nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette ; nous ne pouvons pas payer la dette parce que, au contraire, les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer c’est-à-dire la dette de sang. C’est notre sang qui a été versé ; on parle du plan Marshall qui a refait l’ Europe Économique mais ne parle jamais du plan Africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leur économie était menacée, leur stabilité était menacée. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique ! On en parle très peu, on en parle si peu que nous ne pouvons pas nous être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas Chanter nos louanges, nous avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du Nazisme.

    La dette, c’est aussi la conséquence des affrontements et lorsque l’on nous parle aujourd’hui de crise économique, on oublie de nous dire que la crise n’est pas venue de façon subite, la crise existe de tout temps et elle ira en s’aggravant chaque fois que les masses populaires seront de plus en plus conscientes de leur droit face aux exploiteurs. Il y a crise aujourd’hui parce que les masses refusent que les richesses soient concentrées entre les mains de quelques individus ; il y a crise parce que quelques individus déposent dans des banques à l’étranger des sommes colossales qui suffiraient à développer l’ Afrique ; il y a crise parce que face à richesses individuelles que l’on peut nommer, les masses populaires refusent de vivre dans les ghettos, dans les bas quartiers ; il y a crise parce que les peuples partout refusent d’être dans Soweto face à Johannesburg. Il y a donc lutte et l’exacerbation de cette lutte amène les tenants du pouvoir financier à s’inquiéter. On nous demande aujourd’hui d’être complices de la recherche d’un équilibre, équilibre en faveur des tenants du pouvoir financier, équilibre au détriment de nos masses populaires. Non, nous ne pouvons pas être complices, non, nous ne pouvons pas accompagner ceux qui sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de nos peuples, nous ne pouvons pas les accompagner dans leur démarche assassine.

    Monsieur le président,

    Nous entendons parler de club, club de Rome, club de Paris, club de partout. Nous entendons parler du groupe des cinq, du groupe des sept, du groupe des dix peut être du groupe des cent et que sais-je encore. Il est normal que nous créions notre club et notre groupe en faisant en sorte que dès aujourd’hui Addis Abeba devienne également le siège, le centre d’où partira le souffle nouveau : le club d’Addis Abeba. Nous avons le devoir aujourd’hui de créer le front uni d’Addis Abeba contre la dette. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons dire aux autres qu’en refusant de payer la dette nous ne venons pas dans une démarche belliqueuse, au contraire, c’est dans une démarche fraternelle pour dire ce qui est. Du reste, les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique mais ceux qui veulent exploiter l’Afrique, ce sont les mêmes qui exploitent l’Europe ; Nous avons un ennemi commun. Donc notre club parti d’Addis Abeba devra également dire aux uns et aux autres que la dette ne saurait être payée. Et quand nous disons que la dette ne saurait être payée ce n’est point que nous sommes contre la morale, la dignité, le respect de la parole. Parce que nous estimons que nous n’avons pas la même morale que les autres. Entre le riche et le pauvre, il n’y a pas la même morale. La bible, le coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui qui exploite le peuple et celui qui est exploité ; il faudrait alors qu’il y ait deux éditions de la bible et deux éditions du coran.

    Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous parle de dignité, nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de mérite de ceux qui payent et de perte de confiance vis à vis de ceux qui ne paieraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui, nous devons au contraire reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. Un pauvre, quand il vole, il ne commet qu’un larcin ou une peccadille tout jute pour survivre par nécessité. Les riches ce sont eux qui volent le fisc, les douanes et qui exploitent les peuples. Monsieur le président, ma proposition ne vise pas simplement à provoquer ou à faire du spectacle, je voudrais dire ce que chacun de nous pense et souhaite. Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée ? Celui qui ne le souhaite pas, il peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la banque mondiale payer ! Tous nous le souhaitons ! Je ne voudrais pas que l’on prenne la proposition du Burkina Faso comme celle qui viendrait de la part de jeunes sans maturité et sans expérience. Je ne voudrais pas non plus que l’on pense qu’il n’y a que les révolutionnaires à parler de cette façon. Je voudrais que l’on admette que c’est simplement l’objectivité et l’obligation et je peux citer pour exemples ceux qui ont dit de ne pas payer la dette, des révolutionnaires comme des non révolutionnaires, des jeunes comme des vieux. Je citerai par exemple Fidel Castro, il n’a pas mon âge même s’il est révolutionnaire mais je pourrais citer également François Mitterrand qui a dit que les pays africains ne peuvent pas payer, que les pays pauvres ne peuvent pas ; Je pourrais citer Madame le premier ministre de Norvège, je ne connais pas son âge et je m’en voudrais de le lui demander. Je voudrais citer également le président Félix Houphouët-Boigny. Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence. » ( «Jeanne Aicha Ba a signé le 13 juillet 2009 un article bien documenté et une analyse fort didactique intitulé » Thomas Sankara, leader charismatique – ou le Che Guevara africain » ; il semble opportun de le publier ad integrum dans ce blog)

    Né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute Volta, actuel Burkina Faso, Thomas Sankara a fréquenté l’école primaire à Gaoua, a commencé ses études secondaires au Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo et est entré par la suite au Prytanée militaire du Kadiogo où il a obtenu son baccalauréat. Il a ensuite entrepris une carrière militaire, notamment au Madagascar où il est revenu de l’Académie Militaire d’Antisirabe (Madagascar) avec le grade de sous-lieutenant. Il a également fait un stage à l’école de parachutisme de Pau en France puis au centre de parachutiste de Rabat au Maroc. Au niveau de sa carrière politique, il a été nommé secrétaire d’état à l’information en 1981 sous le régime de Seye Zerbo, par la suite, il devient premier ministre sous la présidence de Jean-Baptiste Ouédraogo en 1983. Il a été en prison la même année à la suite de la visite de Jean-Christophe Mitterrand, le fils de François Mitterrand, qui était à l’époque le conseiller de son père en matière d’affaires Africaines. À la suite d’un coup d’état avec l’actuel président, Blaise Compaoré, il devient président le 4 août 1983 à l’âge de 33 ans. Lors de son premier anniversaire au pouvoir, il changea le nom du pays, de Haute Volta en Burkina Faso, il a également changé le drapeau et a écrit un nouvel hymne national.

    Thomas Sankara est sans aucun doute le personnage de l’histoire Burkinabé le plus connu et le plus populaire dans le monde. Au delà de son rôle, de ses actions et de son leadership, il est devenu une figure populaire et symbolique de l’histoire au Burkina Faso et est, autant considéré comme tel en Afrique et dans le monde. Il était un leader charismatique. Le fait qu’il était un guitariste et qu’il aimait les motocyclettes, des choses pourtant très simples, ont également contribué à son charisme. Grâce à sa politique, Thomas Sankara constituait un espoir pour le peuple Burkinabé et l’Afrique. La participation de plusieurs femmes à des postes ministériels, environ le quart, ainsi que, sa politique axée sur l’éducation, la santé, l’élimination de la corruption et de la famine, et enfin, le reboisement ont fait de lui quelqu’un d’intègre, un homme juste et droit. L’amélioration du statut des femmes était l’une des priorités de Sankara, ce qui était sans précédent en Afrique occidentale, à l’époque. La circoncision des filles a été interdite par son gouvernement, il condamnait également la polygamie, et faisait la promotion de la contraception. Son gouvernement a été le premier gouvernement africain à reconnaître le SIDA comme un fléau et constituant une menace importante pour l’Afrique.

    Thomas Sankara était un homme du peuple, accessible et simple, il se mêlait à la population sans aucun problème, il a même déjà été arbitre lors d’un match où son gouvernement jouait. De par ses activités, ses actions, ses discours et sa politique, Sankara était quelqu’un de troublant et de gênant. Il était dérangeant pour plusieurs personnes et pays, puisqu’il rejetait ce que la majorité des autres présidents faisait, approuvait ou prônait, comme la corruption ou la non reconnaissance des droits des femmes. En outre, contrairement à plusieurs chefs d’états, Sankara, ne croyait pas au fait que les pays industrialisés vont l’aider à développer son pays. Au contraire, pour lui, le développement du Burkina Faso se fera par la participation et le travail du peuple Burkinabè. Il prônait l’idée que le Burkina ne devait compter que sur lui-même et sa population. Il appartenait, sans aucun doute, au groupe de chefs africains qui ont voulu donner au continent africain en général et à leur pays en particulier une nouvelle dimension socio-économique. On le surnommait « Tom Sank », et il a souvent été comparé à Che Guevara, pour bien des africains, et sur plusieurs autres continents, il était considéré comme un Che Guevara africain.

    Thomas Sankara était un nouveau style de chef d’état. Il fascinait les gens et personne ne restait indifférent face à lui. C’est pourquoi il fut si aimé et si haï en même temps. Plusieurs années après sa disparition, le monde garde de lui l’image d’un leader intègre et modeste, qui a changé les mentalités de la majorité ses concitoyens et donné une certaine dignité à son pays. Une image et un idéal qui résistent encore au temps. On peut, donc dire que sa mort a été vraiment un échec pour ceux qui voulaient l’éteindre et éliminer son nom. Puisqu’elle a permis de donner un signal à la jeunesse africaine, qui se reconnaît en ce héros et leader et dont son courage, ses politiques, ses discours et ses actions guident plusieurs jeunes africains, qui sont l’espoir Africain de demain, et qui continuent de le percevoir comme quelqu’un qui pouvait freiner l’injustice et la misère en Afrique.

    Son entourage le décrit comme quelqu’un de taquin, d’amical, de chaleureux et d’humoristique. Dès fois lyrique et poétique, mais toujours égal à lui-même : un nationaliste jusque dans l’âme, un idéaliste, un organisateur, un rigoureux, un méticuleux, un audacieux, un provocateur, un homme imprévisible et attachant qui aimait les belles choses et la simplicité. Cependant, une des limites de ses actions était de vouloir prendre les biens des riches pour les distribuer aux pauvres. Il n’a pas, non plus, remarqué le scepticisme croissant de son peuple à l’égard de ses politiques. À cet effet, le fait d’obliger un ministre à payer sa facture d’électricité a été dénoncé par plusieurs personnes. Même si la majorité du peuple burkinabé était d’accord avec ses politiques, ils ne trouvaient pas cette attitude correcte et digne d’un chef d’état. Sa totale confiance envers son entourage, sa rapidité dans ses actions, ses discours et ses politiques ont en bout de ligne mené à sa perte. {…].

    La popularité de Thomas Sankara se situait principalement dans ses nombreuses qualités charismatiques, son énergie communicative, son exigence envers lui-même et les autres, son intelligence, sa créativité, sa sincérité, sa loyauté, sa conception de la justice, l’ampleur du travail qu’il était capable d’accomplir, et sa simplicité. Son leadership, quant à lui, résidait au niveau de sa capacité à faire adhérer les gens à ses actions, en restant toujours très proche des populations, tant sur le plan physique qu’au niveau du langage qu’il utilisait, sa capacité à entraîner son entourage et son peuple, mais aussi son intégrité, ses convictions et sa modestie.

    D’après Bruno Jaffré (1997), les seuls véritables reproches qu’on pourrait lui faire, c’est d’avoir accédé au pouvoir trop jeune, d’avoir voulu aller très vite dans une situation pourtant extrêmement difficile en regard des objectifs que la révolution s’était fixés, et des moyens disponibles pour les atteindre. Ce qu’on peut lui reprocher c’est finalement d’avoir été trop humain, trop sensible. C’est son humanité qui l’avait amené à pousser son entourage à s’atteler à une tâche que beaucoup pensaient inhumaine car trop ambitieuse. Thomas Sankara a été assassiné à la suite d’un coup d’état organisé par son ancien compagnon et l’actuel président, Blaise Compaoré, le 15 Octobre 1987. Toute la population Burkinabé défilait dans les rues pour le pleurer et les jours suivants, des milliers de personnes se sont rendus sur sa tombe en condamnant ainsi l’assassinat. »

    Jeanne Aicha Ba

    Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara fut assassiné lors d’un coup d’État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré « décédé de mort naturelle » par un médecin militaire. L’absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabé a été condamnée en 2006 par le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Par ailleurs, le gouvernement français de l’époque (cohabitation entre Jacques Chirac qui gouverne et François Mitterrand qui préside) est soupçonné d’avoir joué un rôle dans cet assassinat, ainsi que plusieurs autres gouvernements africains gouvernés par des amis de la France. Kadhafi pourrait être impliqué et avoir utilisé ce meurtre pour redevenir un ami de la France. C’est notamment la famille Sankara, réfugiée en France, qui soutient ces hypothèses. Cette hypothèse est aussi soutenue par la plupart des historiens africains. Si la décision de condamner l’absence d’enquête constitue une première mondiale dans la lutte contre l’impunité, elle est insuffisante, puisqu’elle n’a conduit à aucune condamnation. Thomas Sankara a été proclamé modèle par la jeunesse africaine au forum social africain de Bamako 2006 et au forum social mondial de Nairobi en 2007. L’ancien président Thomas Sankara est enterré à Ouagadougou ; le cimetière est devenu aujourd’hui un lieu de manifestations pour ceux qui partagent encore ses idéaux. Depuis le 28 décembre 2005, une avenue de Ouagadougou porte son nom, dans le cadre plus général d’un processus de réhabilitation décrété en 2000 mais bloqué depuis lors. Diverses initiatives visent à rassembler les sankaristes et leurs sympathisants, notamment par le biais d’un comité national d’organisation du vingtième anniversaire de son décès, de célébrer sa mémoire, notamment par des manifestations culturelles, tant au Burkina Faso qu’en divers pays d’implantation de l’immigration burkinabé. En 2007, pour la première fois depuis 19 ans, la veuve de Thomas Sankara, Mariam Serme Sankara a pu aller se recueillir sur sa tombe présumée lors des 20es commémorations à Ouagadougou. En conclusion,

    Thomas Sankara, l’homme intègre Rarement président africain aura autant incarné la dignité et la volonté d’exister d’un continent meurtri. Assassiné le 15 octobre 1987, le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, est devenu un symbole et une référence politique majeure pour toute l’Afrique. Les points cardinaux de son action, durant ses quatre ans au pouvoir, étaient : lutte contre la corruption, développement autocentré, condamnation du néocolonialisme, éducation et santé pour tous, émancipation des femmes. Dans tous ces domaines, il a adopté des mesures concrètes comme la réduction du train de vie de l’Etat (à commencer par le sien propre), interdiction de certaines importations de produits alimentaires et réforme agraire, campagnes de scolarisation et de vaccinations (pour lesquelles il a reçu les félicitations de l’Organisation mondiale de la santé), dénonciation des ingérences françaises, interdiction de la polygamie et lutte contre l’excision, etc. Les commémorations du vingtième anniversaire du coup d’Etat au cours duquel Sankara a trouvé la mort se sont accompagnées de conférences, de débats et de concerts au Burkina Faso mais aussi en Europe et dans le reste du monde. Ces manifestations se sont déroulées malgré les menaces de mort lancées contre certains de leurs animateurs. En mai 2006, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a fait droit à une demande de la Campagne internationale justice pour Sankara (CIJS), effectuée au nom de la veuve de Thomas Sankara, Mariam. Il a demandé au gouvernement actuel du Burkina Faso, issu du putsch de 1987, de diligenter une enquête indépendante sur les circonstances de la mort de Sankara et de rectifier son certificat de décès (il porte toujours la mention » mort naturelle « ). La procédure se poursuit et une pétition de soutien à la CIJS est lancée. La décision du Comité représente une première dans la lutte contre l’impunité concernant les auteurs de coups d’Etat.

    Cet article a été construit à partir de plusieurs références écrites et de plusieurs sites internet, dont le Forum Des Peuples En Lutte, dit encore Forum d’informations sur les peuples sans état, pour le respect des Droits de l’Homme et de la Démocratie.

    Bibliographie : Jaffré Bruno : « Biographie de Thomas Sankara : La patrie ou la mort, nous vaincrons », Paris/Montréal, l’Harmattan, 1997.

    Source : « FRENCH DOCTOR » POUR SIX MOIS, 17 mai, 2010

    #BurkinaFaso #ThomasSankara #Afrique #Dette #Colonialisme

  • Rappel historique : Marien Ngouabi (18 mars 1977-18 mars 2021)

    RAPPEL HISTORIQUE MARIEN NGOUABI
    18 Mars 1977 – 18 Mars 2021 : 44 ans
    L’homme disait « Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité qu’en le lavant avec ton sang». Disait Mariën Ngouaby.

    Il est allé jusqu’à laisser sa vie pour son Congo, son Afrique, l’humanité. Le sacrifice ultime dont sont capables ceux qui épousent profondément les causes qu’ils défendent.

    Mais qui était l’homme d’État Marien Ngouaby.

    L’officier professeur « marxiste léniniste » Marien Ngouabi assassiné de plusieurs coups de couteau dans sa gorge à l’hôtel MISTRAL de Brazzaville a été dès l’age de 30 ans, le président de la république du Congo Brazzavile. Après les deboirs de la présidence Massamba Débat, une période d’observation avant l’instauration du comité national revolutionniare renforcé, il a tenté d’instaurer un programme socialiste en vue de transformer la société congolaise. Cet homme troisième président du Congo va pendant sa gouvernance en même temps géré le pouvoir d’État et continuer à donner les cours à l’université de Brazzaville où il dispensait un cours de physique aux étudiants de première année de la faculté de sciences. Chose qui apparaît comme un exploit pour ceux qui ont une petite responsabilité en dehors de leurs responsabilités d’enseignant. Marien NGOUABI, était un president comme les autres. Il faisait dès 6h son footing matinal dans Brazzaville. Il sautait en parachute avec ses soldats parachutistes. Même si fondamentalement Marien dans ses actions politiques ne transforme pas la société congolaise, il reste dans les annales comme un homme d’état qui a donné sa vie pour construire un Congo autre. Sous Marien Henry Lopès ( l’auteur de Tribaliques) deviendra premier ministre. Sous la révolution, l’ancien PMK a été baptisé du nom de Marien Ngouaby dans la capitale ouagalaise. La capitale de son camarade et frère Sankara avec qui il avait un destin croisé.

    MARIEN NGOUABI ET THOMAS SANKARA.

    QUELQUES FAITS DE RESSEMBLANCE.

    En termes de formations :

    Marien NGOUABI tout comme Sankara étaient deux soldats qui sautaient au parachute. L’un a été formé à Strasbourg et le second à Pau.

    Les dates des révolutions :

    NGOUABI après avoir débarqué Massamba Débat met en place le CNR Conseil National de la Révolution aux sortir des consultations des nuits du 3 et 4 août 1971 pendant que SANKARA prend le pouvoir la nuit historique du 4 août 1983 et instaure le CNR Burkinabé.

    Si on pouvait voir NGOUABI dans les rues de Brazzaville lors de ses footing quotidiens à 6h, on pouvait rencontrer également le camarade président burkinabé au sport de masses ou sur son vélo dans les rues de Ouaga
    Au Congo Brazzaville de NGOUABI comme de SANKARA l’organe central s’appelait le CNR composé de 30 membres dont 12 militaires dont un certain lieutenant SASSOU NGUESSO. Au Burkina FASO il se nommait le CNR avec les 12 capitaines dont le bourreau BLAISE COMPAORE.

    Le malheur qui s’abbattra sur les deux hommes vient des plus proches. NGOUABI sera assassiné par des hommes envoyés par SASSOU NGUESSO à l’hôtel mistral ce 18 mars 1977, pendant que SANKARA le sera par les hommes envoyés par BLAISE membre du CNR et ministre de la justice faisant parti des 12 militaires.

    Au BURKINA c’est une coïncidence peut être mais le lycée qui porte son nom est un ancien camp militaire et le monument qui est devant l’école est le livre ouvert du Discours d’Orientation Politique de la Révolution burkinabé. Est ce un signe ? Les héritiers de SANKARA ont chassé son assassin 27 ans après sa dictature, espérons que les héritiers de NGOUABI fassent autant de SASSOU qui a construit depuis maintenant 32 ans un pouvoir tribal à fortes connexions ethniques.

    La proximité n’est pas un hasard.

    Vive éternellement les camarades présidents.

    L’homme Marien NGOUABI est un homme politique à connaître. A ouaga un lycée porte son nom depuis la Revolution démocratique et populaire mais combien sont les élèves de ce lycée qui le Connaissent effectivement, qui connaissent son statut d’enseignant…

    Ouaga Flash Info

    Tags : Congo Brazzaville, Burkina Faso, Marien Ngouabi, Thomas Sankara,

  • Burkina Faso : L'esprit de Thomas Sankara bafoué au nom de quelques miettes

     Le président Thomas Sankara est mort il y a 33 ans sous l’instigation de la France colonialiste. Sa mort est purement physique parce que son esprit est toujours vivant non seulement au Burkina Faso, mais en Afrique et au monde entier. Trente-trois ans après, le peuple burkinabé rend hommage au président qui lui a donné l’espoir et montré le chemin de la dignité et du progrès.

    Au niveau international, les peuples assoifés de liberté se rappelleront toujours de ce jeune burkinabé qui a brillé par sa solidarité et son soutien aux justes causes, plus particulièrement ce peuple qui se bat pour son indépendance depuis plus de 4 décennies et dont les aspirations, à l’instar du peuple burkinabé, ont été étouffées par la même puissance colonialiste qui a assassiné Sankara. Il s’agit du peuple sahraoui qui se rappellera toujours de ce premier président à lui rendre visite dans ses terres d’exile en Algérie.

    Oui, Thomas Sankara a été le premier Chef d’Etat à rendre visite aux réfugiés sahraouis qui vivent dans la région de Tindouf depuis 1975, date de l’invasion de son pays par le Maroc, soutenu par la France et les Etats-Unis. Immédiatement après, le Conseil national de la révolution et le gouvernement révolutionnaire du Haute-Volta ont pris le 4 mars 1984, la décision souveraine de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique et de lui apporter leur soutien actif pour jouir de tous les droits attachés à l’indépendance et à la souveraineté nationale.

    Malheureusement, l’esprit de Sankara a été bafoué par gouvernants actuels du Burkina qui ont voulu porter atteinte aux droits du peuple sahraoui en procédant à l’ouverture d’un consulat fictif dans le territoire non autonome du Sahara Occidental. Au nom de quelques miettes qui iront dans les poches de la clique qui a succédé le sanguinaire Blaise Compaoré. Le Maroc traverse une crise économique de grande envergure. Il n’a rien à donner si ce n’est 

    L’intérêt économique n’est pas le mobile de cette trahison parce que le Maroc n’a rien à donner si ce n’est quelques promesses qui ressemblent à un chèque sans provision puisque le Maroc traverse une crise économique aiguë. Par conséquence, elle n’aportera rien au peuple burkinabé. Les quelques miettes que Rabat déboursera iront aux poches des dirigents de la Terre des Hommes Libres devenu la terre des hommes corrompus par le Maroc.

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Burkina Faso, Thomas Sankara,

  • Thomas Sankara, le Che Guevara africain

    L’Histoire pour Tous N° 34 : Histoire du Burkina-Faso et Thomas Sankara, le Président Révolutionnaire.

    Thomas Sankara a été le Président du Burkina-Faso entre 1984 et 1987, date de son assassinat. Durant sa Présidence, la lutte contre les élites et contre l’Impérialisme Européen a été constante pour profiter aux classes inférieure.

    1) La Haute-Volta : de sa colonisation par la France à son Indépendance.

    La Haute-Volta était un territoire sous le contrôle de la France entre 1919 et 1958, non sans nombreuses réorganisations dans les territoires adjacents ; tel que le Haut-Sénégal, le Niger et le Tchad, tous situés en Afrique Occidentale Française, entre 1895 et 1958.

    En 1887, après plusieurs campagnes militaires, les Français obtinrent finalement la capitulation Mossi : Tenkodogo, Yatenka et Wogodogo ; des royaumes qui s’étendaient entre l’actuel Ghana et le Burkina-Faso. Une fois ses territoires annexés, la déportation de la population qui servirait d’esclaves a commencé, principalement pour l’Amérique Coloniale de la France (Martinique, Guadeloupe, etc.). malgré la disposition des royaumes, l’ethnie Mossi, encore majoritaire au Burkina-Faso, a réussit à maintenir sa langue et sa culture, jusqu’à aujourd’hui.

    En 1958, face aux tensions, croissantes dans la région, outres les problèmes de la France après la Seconde Guerre Mondiale, Charles de Gaulle proposa un référendum sur l’indépendance des territoires qui le souhaitaient. À partir de ce moment, la Haute-Volta est née, bien que ne soit qu’en 1960, qu’elle soit officiellement Indépendante, adaptant le territoire délimité par la France et changeant son nom en République de Haute-Volta.

    Comme beaucoup d’États voisins, la République de Haute-Volta a été caractérisée par une par une grande instabilité au début au début de son existence en tant que État Souverain.
     
    L’indépendance fut proclamée par Maurice Yaméogo, qui est le Premier Président. Pendant plusieurs années, les Coups d’États et les Gouvernements se sont succédé, laissant un pays déjà pillé par la France Coloniale dans des conditions encore pires.

    L’un des leaders les plus durables fut Sangoulé Lamizana, entre 1966 et 1980, au cours duquel les Partis d’Oppositions furent proscrits.avec la chute de Lamizana, la Présidence de Saye Zerbo, qui a offert la première place dans un Gouvernement à Thomas Sankara, qui l’a acceptée.
     
    2) Thomas Sankara : son enfance, son entraînement militaire et son accession au pouvoir.


    Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21/12/1949 à Yako, une ville de la Colonie de Haute-Volta. D’origine modeste et connu pour son enfance rebelle, il rentre à 17 ans dans une Académie Militaire, sa seule chance de pouvoir faire des études pour quelqu’un de son statut social.

    Pour compléter sa formation, il s’est rendu à Paris, où il sera envoyer plus tard pour participer aux conflits Français qui se sont déroulés à Madagascar, puis au Maroc. Enfin, en 1974, il rentre en Haute-Volta pour participer à la guerre entre son pays et le Mali : dite la Guerre de la Bande d’Agacher (entre la frontière du Burkina-Faso et celle du Mali), du 14 au 30/12/1985 ; où il fut décoré.

    Au cours de ses voyages, il fit la connaissance de Blaise Compaoré, un compatriote avec lequel, il a noué des relations étroites et qui influera sur sa future présence au sein de son gouvernement.
    Fort de sa popularité, Saye Zerbo lui propose en 1981, un poste au gouvernement, qu’il accepte.

    Cependant, un an plus tard, il démissionne en raison d’irrégularité et de son opposition sur certaine décision de Zerbo. Cela a conduit à son emprisonnement, ce qui a provoqué une réaction des secteurs urbains et surtout universitaires, ce qui a conduit à des grèves pour obtenir sa libération.

    Ce n’est qu’en 1982 que Zerbo fut renversé, par des sous-officiers de l’armée, et fut remplacer par Jean-Baptiste Ouédraogo, médecin militaire, à la tête de l’État, qui aussitôt fit libéré Sankara et en fait le Chef de son Gouvernement.


    Sankara a rénové les structures public et de l’armée, en essayant d’éliminer la corruption et les abus des classes riches contre le peuple.

    En outre, Sankara a lancé un discours Révolutionnaire Marxiste, dans lequel, il a appelé à l’insurrection du peuple devant l’ineptie de certains dirigeants, fonctionnaires, etc …. Ces attitudes n’aimaient pas l’aile conservatrice du Gouvernement.enfin, il y a eu un Coup d’État, qui a de nouveau emprisonné Sankara avec ses alliés politiques, à l’exception de Campeoré, qui s’était enfuit et s’est retranché à Pö, une petite ville du sud. Il fut remplacé par le Général Yorian Gabriel Somé (assassiné le 9/8/1983, sur ordre de Campaoré) , qui prend ses fonctions, mais ne décide pas d’éliminer Jean-Baptiste Ouédraogo, qui est resté au pouvoir. De plus Somé comptait sur le soutient de Gui Penne, conseiller du Président de la France, François Mitterrand.


    Cependant, l’incarcération de Thomas Sankara n’est pas passé inaperçu ; à nouveau, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Ouagadougou (Capital du Burkina-Faso), y comprit les étudiants, les lycéens, les chômeurs et même les prostituées, ont participé à la manifestation, pour la libération de Sankara et de ses alliés. Profitant de ce climat de tension, un nouveau Coup d’État était prévu.


    Le 4 août 1983, jour de la célébration de la fête de l’Indépendance, la garnison insurgée de Pô, avec à sa tête Campeoré , arrive à Ouagadougou accompagnée d’une foule en liesse ; prirent les points névralgiques du pouvoir : le Palais de la Présidence, la radio-télévision et la gendarmerie.

    Campaoré fit libéré Sankara, qui fut mis à la Présidence du Conseil National Révolutionnaire . Sankara forme un nouveau Gouvernement avec la Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et l’Union des Luttes Communistes (ULC)

    Sankara déclare que ses objectifs sont :

    «Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que, sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance ».

    Il s’entoure de cadres compétents, défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la responsabilisation de la jeunesse, la décentralisation, la lutte contre la corruption, etc. …

    3) De la Haute-Volta au Burkina-Faso : Le Gouvernement de Thomas Sankara (1984-1987).

    Un an plus tard, le 4 août 1984, Sankara, profitant à nouveau de l’anniversaire de l’Indépendance, décida de changer le nom du pays et tous les symboles Nationaux. La Haute-Volta, nommée en raison de la présence du fleuve du même nom a été rebaptisé Burkina-Faso.

    Le nom n’a pas été choisie sur un coup de tête : Burkina signifie ; ’’Homme de Valeur’’ en langue Moré et Faso : signifie ’’Pays’’ ou ’’Pays de’’ en langue Dioula. Ainsi le Burkina-Faso pourrait être traduit par : ’’Terre d’Homme de Valeur’’.

    À son tour, le drapeau tricolore à également a été changé en noir, blanc et rouge, par un rouge et vert (symbolisant respectivement la ville et la terre) avec une étoile jaune avec cinq point intermédiaires ; et l’Hymne National, écrit par Sankara, lui-même, en langue Lobi, remplace l’Hymne précédent en Français, héritage de la colonie.

    Sankara a également entamé un processus de reconstruction de l’État : il a handicapé tous les fonctionnement qui ne se conformaient pas à leur travail. Il a crée un nouvel organe directeur : le Comité National de la Révolution (CNR). En parallèle, ont été crées les Comités de Défense de la Révolution (CDR), des organisations créées par le peuple et qui ont servi à assister la population dans tous les domaines et qui se sont rapidement étendues à toutes les localités. Les Tribunaux Populaires de la Révolution ont également été créés, ce qui a lancé un processus de réorganisation de l’État et de la fonction publique.


    La politique de Sankara était assez cohérente : elle visait à réaliser une redistribution de la richesse ; il voulait aider la population rurale qui représenté plus de 80 % des habitants du Burkina-Faso ; et il voulait mettre fin à toute influence du système Capitaliste Européen, qu’il considérait corrompu et inefficace. Son discours, proche du Marxisme, ne nia pas la religion et incorpora en fait des éléments à la fois Chrétiens et Islamiques.

    Il a également incorporé la lutte pour les Droits des Femmes à sa révolution : Sankara n’a pas accepté le fait que dans une lutte u collectif opprimé, le peuple était contre les élites, il n’y avait pas non plus de lutte contre l’oppression des femmes. En fait, son gouvernement a incorporé des femmes, parmi ses ministres.

    Sankara a également éliminé tout culte de personnalité ; il n’a pas laissé son portrait figurer dans les institutions officielles (comme l’on fait de nombreux dirigeants Africains). Il a également introduit une politique d’austérité : obligeant tous les fonctionnaires et tous les postes ministres, y comprit lui, à baisser son salaire, et fixant une limite de salaire. Élimination des dépenses inutiles, telle que, l’entretien des Mercedes coûteuses pour les ministres et l’établissement d’une Renault 5, beaucoup moins chères.


    L’un des objectifs les plus connus de Sankara était de fournir deux repas et dix litres d’eau par jour à tous les résidents Burkinabés. Une tentative d’acculturation de la population a été à ajoutée à sa politique, créant différentes entités dans le but d’éduquer la population majoritairement analphabète. En outre, il a ouvert de nombreuses écoles secondaires et instituts afin que le peuple puisse aller à l’école.

    Thomas Sankara devant les Nations Unies

    Sur un plan international, Sankara s’est toujours opposé au Fonds Monétaire International (FMI) et a ses propositions, tout en refusant de payer la dette extérieure. Il a assuré que, dans ses priorités, il nourrissait son peuple et ne payerait pas les dettes que l’ancien colonisateur (la France) leur avait imposées dans le but de tenter une nouvelle domination économique. Il a également critiqué la politique interventionniste Américain, ce qui lui a valu la désapprobation des Présidents Américains, tels que Ronald Reagan ou George Bush.


    Il était favorable à des Gouvernements tels que Cuba ou le Nicaragua, qui selon lui, s’étaient défendus de l’Impérialisme Américains. Il s’est également opposé à l’Apartheid Sud-Africaine, la denoçant à chaque occasion.

    4) La Mort de la Révolution :

    Thomas Sankara a été assassiné le 15/10/1987.

    Sankara est devenu gênant, du fait de sa lutte contre le néocolonialisme, menaçant la place de la France en Afrique ainsi que le pouvoir des autres chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, au comportement plus docile.

    Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État organisé par un de ses camarades les plus proches Blaise Compaoré (plus disposé à soutenir les intérêts de la France, de la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny et du Malien Moussa Traoré, qui soutiennent se renversement)

    L’implication de la Libye de Khadafi (en dépit du soutien politique et matériel qu’il apportait à Sankara) a parfois été souligné, mais aucune preuve ne peut l’affirmée. Quelques jours plus tard, il est déclaré : « décédé de mort naturel » par un médecin militaire.

    Son frère d’armes Blaise Compaoré (photo ci-dessus) qui lui succède à la tête du Burkina Faso, est soupçonné d’être le principal responsable de son assassinat.

    Selon sa version des faits ; il déclara ; qu’il fut contraint de recourir à la force meurtrière pour faire face à la résistance de Sankara, une version démentie par de nombreux témoins.

    Thomas Sankara et certains de ses camarades tués lors du coup d’État seraient enterrés sans tombe au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, pour éviter la création ’’d’un Mythe et d’un Martyr’’. Plus tard, de simples tombes en ciment sont édifiées.

    Une fois installé au pouvoir, Compaoré élimina tous les alliés de Sankara, ouvrant ainsi la voie à un régime dictatorial.

    Cependant, malgré la dure répression, des étudiants ont protestés contre la mort de Sankara, mais cette fois-ci, ils n’ont pas réussit à ébranler le nouveau régime.
    La mort de Thomas Sankara , en revanche, ébranla les pays voisins : les Présidents du Ghana, du Mali et de la Côte-Ivoire lui ont rendu un hommage pour ses actes politiques ; mais au Nicaragua et à Cuba des message de deuil ont été consacrés à la mort de Thomas Sankara.

    Ainsi se termina la vie de celui qu’on surnommé : ’’Le Che Guevara Africain’’.

    Liste des Présidents de Haute-Volta puis du Burkina-Faso :

    Maurice Yaméogo (1921-1993), Président du 11/12/1959 au 3/01/1966

    Sangoulé Lamizana (1916-2005), Président du 3/01/1966 au 25/11/1982, arrivé par un Coup d’État.

    Saye Zerbo (1932-2013), Président du 25/11/1980 au 7/11/1982

    Jean-Baptiste Ouédraogo ( né en 1942) Président du Comité Militaire de redressement pour le
    Progrès National (CMRPN), du 7/11/1982 au 4/8/1983), arrivé par un Coup d’État.

    Thomas Sankara (1949-1987), Président du Conseil National de la Révolution du 4/8/1983 au 15/10/1984, arrivé par un coup d’État.

    Blaise Compaoré (né en 1951), Président du Front Populaire du 15/10/1987 au 24/12/1991, arrivé par Un Coup d’État, puis Président du Burkina-Faso du 24/12/1991 au 31/12/2014, contrait de démissionner par un soulèvement populaire.

    Isaac Zida (né en 1965), Chef f’Etat par Intérim du 1/11/ au 21/1/2014

    Michel Kafanko (né en 1942), Président du 21/11/2014 au 29/12/2015 ; son mandat a été interrompu par un Coup d’État, organisé par le GénéralGilbert Diendéré. Chérif Sy, Président du Conseil National de Transition, assure l’intérim. Le Putsch ayant échoué, Michel Kafango reprend ses fonction le 23/9/215.

    Rock Marc Christian Kaboré (né en 1957, Président élu depuis le 29/11/2015.

    Sources :

    L’Afrique de Thomas Sankara, de Carlo Batà, 2011

    Les fondements historiques, économiques et politique Africaine de la France, Guy Martin, 1985

    La presses internationales et mes propres recherches.

    Nîmes le jeudi 21 mars 2019,

    Cazorla Denis.

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    Tags : Burkina Faso, Haute Volta, Thomas Sankara, Blaise Compaoré,