Étiquette : TICAD 8

  • Akhannouch: on n’oubliera pas ceux qui jouent sur les deux cordes

    Akhannouch: on n’oubliera pas ceux qui jouent sur les deux cordes

    Maroc, Tunisie, Sahara Occidental, Union Africaine, TICAD 8,

    Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a fortement critiqué, lors d’une allocution donnée vendredi 9 septembre 2022, l’accueil fait par le président de la République, Kaïs Saïed au leader du Front Polisario, Brahim Ghali au cours de la Ticad 8.

    Un vif échange par communiqués a eu lieu les 26 et 27 août 2022 entre les Affaires étrangères marocaines et tunisiennes après la publication de photos mettant en scène l’accueil, par le président de la République de Brahim Ghali, chef du mouvement indépendantiste sahraoui.

    Voyant d’un mauvais œil ce geste, le Maroc n’a pas hésité à manifester son mécontentement. En plus de la publication de communiqués incendiaires, le Royaume a rappelé son ambassadeur à Tunis. La diplomatie tunisienne a, elle, réagi, de même. Une crise diplomatique sans précédent entre les deux pays.

    Le responsable marocain a appelé la Tunisie à préserver l’indépendance de ses décisions, soulignant que son pays n’accepte pas la duplicité de positions. Par ailleurs, il a expliqué le royaume « n’oubliera pas ceux qui soutiennent sa cause nationale, mais également ceux qui jouent sur les deux tableaux ».

    Aziz Akhannouch a affirmé que cette cause nationale est une ligne rouge et que « ce qui s’est passé quant à l’accueil du chef du Front Polisario et les interférences dans le dossier de l’intégrité territoriale du Maroc, ne fait qu’accroitre la détermination du royaume à défendre la marocanité du Sahara occidental ». Le chef du gouvernement marocain a aussi dit espérer que la Tunisie préserve sa souveraineté, assurant que le pays a commis une grave erreur diplomatique.

    Business News, 10/09/2022

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #Union_Africaine

  • Tunisie-Maroc : Dilemme diplomatique

    Tunisie-Maroc : Dilemme diplomatique

    Tunisie, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, TICAD 8, Israël, normalisation,

    Faouzi Bouzaiene

    De mémoire d’homme, jamais il n’y a eu une telle tension entre la Tunisie et le Maroc. Les deux pays respectant, chacun de son côté, la souveraineté de l’autre.

    Ceci dit, que le Maroc prenne mal que Brahim Ghali soit accueilli à l’aéroport peut se comprendre, ce qui ne l’est pas, c’est la réaction plus que disproportionnée qui en a résulté et qui relève plus de l’ingérence dans les affaires internes de notre pays qui reste souverain et en droit de recevoir qui il veut sur son territoire.

    En fait, la réaction marocaine a dévoilé que la crise couvait depuis longtemps et l’incident diplomatique provoqué à l’occasion de la TICAD 8 n’aura été que l’étincelle pour allumer la mèche.

    Disons-le d’emblée, le Roi du Maroc a le vent en poupe depuis qu’il a consolidé les relations de son pays avec l’entité sioniste dans tous les domaines, y compris militaire. Et partant, avec l’Occident, en tête les Etats-Unis d’Amérique. Donc, il décide et impose ses choix. En interne, cela ne concerne que les Marocains. Hors des frontières marocaines, il y a, forcément, problèmes. Tous les pays n’ont pas les mêmes intérêts que lui, ni les mêmes objectifs, sans pour autant être hostiles ou inamicaux. Cependant, pour le souverain marocain, cette règle ne s’applique pas au dossier du Sahara occidental, qu’il considère désormais clos et pour lequel il appelle et exhorte tous les pays à trancher entre lui et les séparatistes sahraouis en affichant une position claire « sans équivoque ».

    Il s’agit de soutenir sa vision pour le Sahara occidental, c’est-à-dire un territoire autonome sous souveraineté marocaine contre celle des séparatistes du Front Polisario (soutenus par l’Algérie) qui réclament un référendum d’autodétermination. Le roi du Maroc a multiplié les initiatives pour mobiliser le maximum de reconnaissance à l’échelle mondiale autour de sa vision depuis que l’ancien président des Etats-Unis a reconnu « la marocanité » de ce territoire en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste dans le cadre des Accords d’Abraham (décembre 2020), un processus soutenu par Washington. Le Maroc est un pays souverain, ses décisions sont souveraines, la Tunisie n’a exprimé ni son avis, ni fait des commentaires, ni sur cette affaire, ni sur les Accords d’Abraham, sachant que la Tunisie se réserve le droit d’être pour ou contre la normalisation sans avoir à donner des justifications pour qui que ce soit. D’autant que cette normalisation s’est faite avec une entité ennemie qui avait bombardé la Tunisie en 1985 (Hammam Chott). Notre pays a respecté la souveraineté de ce pays ami et son droit de nouer des relations avec qui il veut en n’émettant aucune réserve. Il n’a pas non plus rappelé son ambassadeur.

    Idem pour le Sahara occidental que l’ONU considère comme un territoire « non autonome », et n’ayant jamais reconnu « la marocanité » de ce territoire contrôlé à 80% par le Maroc. En octobre 2021, le Conseil de sécurité des Nations unies avait prorogé d’un an le mandat de sa Mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. La résolution 2602 (2021) avait été adoptée par 13 voix, zéro contre, 2 abstentions (la Tunisie et la Russie). Le renouvellement du mandat n’a donc pas fait l’objet de consensus et a suscité des critiques. La résolution réitère « la nécessité de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable » qui repose sur le compromis. Le Conseil indique, en outre, appuyer pleinement les efforts du Secrétaire général des NU et de son envoyé spécial « pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental ». La Tunisie s’est abstenue de voter. C’est clair. Le mobile peut être le choix de la neutralité ou le soutien à des négociations qui conduiraient à une solution acceptable par toutes les parties. C’est cette dernière voie qui semble être celle retenue par Kaïs Saïed et qui a été indiquée dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères en réponse à celui du royaume du Maroc.

    Faut-il souligner ici que de Bourguiba à Béji Caïd Essebsi en passant par Ben Ali, l’affaire du Sahara occidental est presque un sujet tabou dont on évite de parler et la diplomatie tunisienne a toujours su, voire réussi, à ménager Algériens et Marocains à travers l’adoption d’une politique de neutralité prudente que les défunts grand père et père de Mohammed VI respectaient.

    Un nouveau Conseil de sécurité devrait toutefois, se pencher à nouveau sur la question en octobre prochain (2022), et la Tunisie aura ainsi tout le temps de réfléchir et de peser le pour et le contre de la position la plus adéquate à adopter, celle qui tienne compte de ses intérêts d’abord.

    Mohammed VI a sans doute ses raisons pour chercher à gagner du temps, mais ses desiderata ne sont en aucune manière des ordres, sauf pour ses sujets. Le Roi du Maroc ne se soucie que de ses propres intérêts et ne fait preuve d’aucune compréhension pour les intérêts et les contraintes des autres pays. En déclarant dans son discours de la fête de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2022) que « le dossier du Sahara occidental est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international… » et que « c’est… l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats… », Mohammed VI fait tout simplement du chantage, autant à ses amis qu’aux autres, les neutres et les contre. Le chantage, personne n’aime cela et bien souvent il suscite des réactions non spontanées.

    Quant à l’incident diplomatique, il résulte d’une réaction démesurée des dirigeants marocains contre un geste de Kaïs Saïed, que l’on peut interpréter différemment selon que l’on se range derrière le Maroc ou en face, dans cette affaire du Sahara occidental. Kaïs Saïed était peut-être de bonne foi puisque Brahim Ghali était dans le même avion que le président du Burundi et a ainsi bénéficié du même accueil réservé à un chef d’Etat. Son geste peut être aussi considéré comme un faux pas diplomatique dont la responsabilité est à chercher ailleurs.

    Ceci dit, la campagne au ras du caniveau menée par certains médias marocains contre la Tunisie et le président de la République tunisienne ne mérite même pas de contre-campagne. Les mouches à m…, il faut les éviter pour ne pas être infectés.

    Maintenant, faut-il regretter cet incident diplomatique ? Sans doute. Comme on regrette la mort clinique d’un Maghreb arabe qui a tout pour être une région unie, prospère, où il fait bon vivre. Cela restera un rêve désormais inaccessible dès lors que l’entité sioniste y a posé le pied, sans doute pas pour apporter la paix et la prospérité.

    Quant au Maroc, il pourrait préserver certaines amitiés de proximité s’il cessait de voir l’Algérie dans la Tunisie et vice-versa. L’Algérie et la Tunisie sont deux pays indépendants et souverains et leurs deux peuples tiennent à le rester.

    Réalités online, 03/09/2022

    #Tunisie #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Israël #Normalisation

  • Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

    Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

    Tunisie, Maroc, Algérie, TICAD 8, Sahara Occidental, UMA, Union du Maghreb Arabe,

    Comment, du jour au lendemain, les relations diplomatiques entre la Tunisie et le Maroc se sont-elles dégradées aussi rapidement ? L’incident diplomatique relatif à l’accueil du chef du Polisario à Tunis en est-il réellement la cause unique et directe ? Le Maroc craint-il un rapprochement quasi-parfait entre la Tunisie et l’Algérie ?

    Entre la Tunisie et le Maroc, une crise diplomatique s’est bien installée au point que les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs. L’incident est simplement dû à l’accueil du chef du Polisario à Tunis à l’occasion de la Ticad 8, mais les causes sont bien plus profondes.

    La crise actuelle entre les deux pays fait étendre son spectre sur l’Union du Maghreb arabe (UMA) déjà affaiblie par la tension interminable entre Alger et Rabat sur la question du Sahara occidental.

    Pour rappel, la Tunisie avait annoncé, il y a dix jours, le rappel de son ambassadeur au Maroc, dans la foulée d’une décision similaire, la veille, de Rabat à l’égard de Tunis pour protester contre l’accueil dans la capitale tunisienne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Une crise qui a marqué les travaux de la Ticad 8 boycottés par le Maroc.

    En annonçant le rappel de son ambassadeur, Tunis a assuré avoir «maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale», prônant une «solution pacifique et acceptable par tous».

    Mais pour le Maroc, l’accueil de Brahim Ghali à la Ticad est «un acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain ». Rabat estime que Tunis a invité «unilatéralement» Brahim Ghali au sommet «contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation».

    «Nous nous apprêtons à ce que la Tunisie mène la médiation entre Alger et Rabat, et nous voilà surpris par une nouvelle crise», se désespérait pour sa part Taieb Baccouche, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. Ce dernier venait juste de lancer une initiative pour «une retraite» des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l’Union dans le but «d’élaborer un plan de paix pour la Libye» et tenir «des réunions bilatérales pour discuter des différences».

    De nouvelles formes

    Au Maroc, cet incident diplomatique a pris de nouvelles formes, et c’est ce qui explique d’une manière ou d’une autre la gravité de la situation et la profondeur de la crise du côté du royaume chérifien. Les médias marocains se sont rapidement précipités à orchestrer une campagne de dénigrement sans précédent, ciblant la Tunisie, ses intérêts et son président.

    Une situation qui n’a pas laissé le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) muet. Le Snjt a fustigé la «campagne médiatique orchestrée par un certain nombre de médias et de sites internet marocains contre l’État tunisien, suite à la polémique enclenchée sur fond de la visite du chef du Front Polisario en Tunisie pour participer à la conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8)».

    Tout en réaffirmant son rejet catégorique des différentes formes de débordement médiatique marocain et les tentatives visant à faire muer le débat politique et diplomatique en des campagnes diffamatoires immorales sciemment orchestrées, visant à ternir l’image de la Tunisie et porter atteinte à ses intérêts, le Snjt prévient dans un communiqué contre «l’implication de certains médias marocains et étrangers dans « la manipulation sans équivoque de l’affaire à des agendas politiques».

    Dans les médias marocains, on est allé jusqu’à qualifier la Tunisie d’un régime sous le protectorat de l’Algérie. Dernièrement, le politologue marocain Mustapha Sehimi a estimé que la Tunisie est sous le protectorat de l’Algérie. Sur le plan économique, plusieurs appels à boycotter les produits tunisiens ont également marqué la scène médiatique marocaine. En effet, suite à l’incident diplomatique entre la Tunisie et le Maroc, c’est notamment l’Association marocaine de défense du consommateur qui a appelé les Marocains à boycotter les produits tunisiens. Un appel qualifié «d’injustifié et d’hostile» par l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC).

    L’ODC annonce ainsi l’arrêt de sa coopération avec l’association marocaine «jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits et s’en tienne aux principes universels pour la protection du consommateur».

    Dans son communiqué, l’association tunisienne a rappelé les principes de fraternité entre les peuples qui doivent primer dans ces associations, «censées protéger la santé et l’intégrité du consommateur quelle que soit son origine». L’ODC s’indigne contre cette «étrange hostilité injustifiée contraire aux pratiques diplomatiques et aux principes qui devraient régir le travail des associations de défense du consommateur».

    Quelles solutions ?

    Cette crise ne profite en rien ni au Maroc ni à la Tunisie, dans une conjoncture internationale et régionale marquée par une crise économique profonde.

    Qualifiant la situation d’« incident », Ahmed Ounaies, ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, a appelé les deux parties à la retenue. Selon ses dires, la Tunisie devrait prendre l’initiative et missionner un messager pour démêler l’affaire — qui ne peut être résolue à coup de communiqués — et ainsi éviter que la situation ne s’envenime davantage et devienne une véritable crise.

    La Presse de Tunisie, 05/09/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Sahara_Occidental #TICADb8

  • Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, Tunisie, RASD, Japon, TICAD 8, Mohammed VI,

    Correspondant Gibson Nyikadzino

    Le 8e sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui vient de s’achever en Tunisie la semaine dernière présente des opportunités fondées sur la valeur pour les pays animés par l’éthos panafricain pour mesurer la sincérité du Maroc en tant qu’Union africaine (UA) membre.

    Les développements qui se sont produits, comme ayant été déclenchés par le Maroc, sont un scénario éhonté que le Maroc expose au monde sur sa position contre la présence du chef du Front Polisario qui fait pression pour l’autonomie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD ).

    La présence de la RASD au sommet de la TICAD a exaspéré le Maroc qui a dû rappeler son ambassadeur à Tunis pour « consultation », car il a par la suite annulé sa participation à la conférence sur l’investissement.

    Pour comprendre les actions du Maroc, il faut comprendre les événements qui se sont produits une semaine avant le sommet lorsque le dirigeant du pays, le roi Mohammed VI, a été filmé trébuchant ivre dans les rues de Paris, en France.

    Il possède un palais près de la Tour Eiffel.

    Le maître s’est saoulé

    Une vidéo tendance montre le roi Mohammed VI ivre et titubant à Paris. On voit également des membres de sa sécurité essayer d’empêcher les gens de filmer le moment décevant du monarque marocain.
    Alors qu’il titubait, le roi tenait toujours sa bouteille de boisson alcoolisée.

    Il y a aussi une opinion que depuis son divorce avec la princesse Lalla Salma, le roi Mohammed VI n’est plus lui-même car la structure familiale qui le soutenait depuis 2002 s’est effondrée.

    Plus d’informations qui ont été laissées dans le domaine public indiquent que la vidéo du monarque ivre a été divulguée par des membres d’un service secret d’un pays européen, qui tiennent à montrer au monde que le roi Mohammed VI n’est pas ce qu’il semble être.

    Ligne scénarisée pour influencer l’opinion

    Avant la TICAD des 27 et 28 août, le Maroc a déclenché une querelle diplomatique avec la Tunisie sur la participation de la RASD.

    En principe, la RASD avait le droit d’assister au sommet de la TICAD comme n’importe quel autre membre de l’UA, car il en est un depuis 1984, lorsque le Maroc s’est retiré en signe de protestation et a tenté de rejoindre la Communauté économique (CEC) avanr d’être rejeté.

    Le sommet de la TICAD est l’un des forums internationaux les plus importants pour la coopération au développement entre les pays africains, le Japon et les instances internationales.

    Les représentants marocains ont tenté en vain de convaincre toutes les délégations africaines de la nécessité d’exclure la RASD en avançant de vains arguments selon lesquels « le partenariat liant les pays africains au Japon ne rentre pas dans le cadre de l’UA ».

    Sur le plan institutionnel, lors d’une réunion de l’UA qui a eu lieu en juillet à Lusaka, en Zambie, les États membres avaient une résolution contraignante selon laquelle la RASD devait participer à la TICAD.

    L’UA, en plus de partager la solidarité et le panafricanisme, est également régie par des valeurs de coopération entre les États membres pour faire avancer les intérêts de l’organisme. Ce qui est lié au niveau institutionnel devrait être reflété par les États membres.

    Comme ce que l’UA a fait dans le cas du dialogue UE-Afrique concernant ses États membres, ils devraient tous être présents. Cela explique pourquoi le président Mnangagwa s’est rendu à Bruxelles.

    Pour le Maroc, il voulait politiser un sommet multilatéral et le présenter comme une question bilatérale à l’UA.

    Cela convient donc à la raison pour laquelle le Maroc a rappelé son ambassadeur.

    Premièrement, le rappel, qui a suivi la vidéo d’un roi Mohammed VI ivre à Paris, était un récit national préparé dans lequel le gouvernement monarchiste de Rabat s’est délibérément déployé pour détourner l’attention régionale afin de couvrir le comportement de son roi.

    En plus d’essayer de déstabiliser l’Afrique du Nord, le Maroc l’a fait pour essayer d’influencer l’opinion publique au niveau national et spécifiquement dans le monde arabe que la position de l’UA de soutenir la RASD ne correspondait pas à sa politique étrangère qui, selon lui, est ancrée sur le maintien de la domination sur la RASD.

    Deuxièmement, tout en influençant l’opinion publique, le roi Mohammed VI a également compris que sa position de chef du comité judéo-arabe serait entachée par la vidéo divulguée, il devait donc trouver un moyen d’expier ses actions depuis son train de normalisation de 2020 avec Israël.

    Provocation et représentation trompeuse

    L’année dernière, la responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Laura Palatini, a déclaré que « le Maroc est l’un des rares pays qui se présente comme un modèle pour la gestion des problèmes d’immigration et le traitement civilisé des étrangers, tout en offrant une vie digne ».

    Palatini a présenté le Maroc comme un réformateur. Mais cette représentation idéaliste s’est avérée trompeuse.
    La mort de 37 migrants africains à Melilla, en Espagne, le 24 juin par collusion hispano-marocaine souligne la politique de sécurité autoritaire du Maroc contre les migrants africains.
    Une telle tragédie n’a reçu que peu ou pas de condamnation de la part de l’UE car, aidé par des fonds européens, le Maroc est à son tour récompensé par le silence face à des catastrophes comme à Melilla.

    Depuis sa réadmission à l’UA en 2017 après que 39 membres de l’UA ont voté pour en faire le 55e membre de l’instance, le Maroc, par son comportement, fait avancer un agenda anti-africain et préserve les intérêts de l’Occident en jouant une carte alliée des États-Unis et l’UE; maltraitant et dans d’autres cas tuant des immigrants africains pour protéger les intérêts de l’UE en servant de tampon pour limiter l’afflux d’Africains en Europe.

    Cela se produit en raison du rôle de longue date du Maroc en tant que partenaire de l’UE dans la politique migratoire de la région de la Méditerranée occidentale, qui vise à empêcher les migrants sans papiers de quitter le territoire marocain pour l’Espagne, une ligne de conduite souvent condamnée pour non-conformité avec le droit international.

    Cela se produit parce que le Maroc a toujours agi en tant que partenaire de l’UE dans sa politique migratoire en Méditerranée occidentale, dans le but d’empêcher les migrants irréguliers de quitter le territoire du pays pour l’Espagne.

    Une politique maintes fois critiquée comme peu compatible avec le droit international.

    Africains à cause des valeurs

    Alors que le continent cherche la bonne voie vers l’Agenda 2063, il est impératif de souligner que ce qui fait de l’UA un organe continental est davantage lié aux valeurs et à l’architecture pan-ubuntuistes de l’Afrique qu’à la géographie.

    La géographie seule ne doit pas être utilisée pour embrasser un pays comme africain car le Maroc a toujours, pendant longtemps, pensé à remplir l’agenda européen et américain plutôt qu’à défendre les valeurs de l’Afrique.

    Dans tous les domaines, l’Afrique a besoin d’une voix unitaire qui ait son mot à dire dans ce monde en mutation, tant pour les membres que pour les étrangers.

    Démolir l’unité qui a été formulée dans la lutte contre le colonialisme en ce moment est une initiative qui ne profitera qu’à ceux qui complotent contre le continent.

    The Herald, 05/09/2022

    #Maroc #Union_Africaine #RASD #Sahara_Occidental #Tunisie #TICAD8

  • Maroc-Tunisie : Le pari perdu du Makhzen

    Maroc-Tunisie : Le pari perdu du Makhzen

    Maroc, Tunisie, TICAD 8, Sahara Occidental,

    La huitième édition de la TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) entre le Japon et le continent africain, qui s’est déroulé ces derniers jours en Tunisie, a été, de l’avis unanime des observateurs un véritable succès.

    Créée en 1993, la Conférence marque le long engagement du Japon en Afrique. Entre aide au développement et partenariats économiques à long terme, le Japon s’est engagé cette année a accordé un soutien de 30 milliards de dollars destinés au développement des pays du continent africain. La Tunisie a ainsi tenu le pari d’organiser cette conférence. Pourtant cela n’a pas été facile tant à un moment donné une sérieuse menace a plané sur cette conférence. Oeuvre du Maroc, cette tentative de saborder ce sommet a, finalement, fait long feu.

    Le Maroc, qui a boycotté ce sommet, n’a pas réussi, comme il l’espérait ardemment, a entrainer dans son sillage d’autres pays africains. Pourtant il a tout tenté dans ce sens en mobilisant à outrance ces médias, ses relais et ses lobbies pour faire pression sur certains pays africains alliés. Le départ précoce de ce sommet d’un dirigeant africain a été présenté par les marocains comme un signe de soutien à sa position. Il n’en fut rien puisque d’autres raisons étaient à l’origine de ce départ précipité de ce dirigeant. Un échec diplomatique, un autre, qui atteste indubitablement de la perte de vitesse de la diplomatie du Makhzen. Mais que s’est-il passé pour que le Maroc tente ainsi de saborder cette conférence pour ses intérêts étroits au détriment de celles de tout un continent ?

    La question du Sahara occidental est à l’origine de cet impair marocain . Rabat n’a pas admis que le président de la RASD et chef du Polisario, Brahim Ghali, participe à cette conférence. Ce qui a le plus irrité le Makhzen c’est le fait que le Président tunisien, Kais Saied, accueille et s’entretient avec le Président Brahim Ghali. Ce dernier est venu participer à cette conférence comme tous les autres dirigeants ou représentants des dirigeants. Il en a parfaitement le droit car son pays , la RASD, est membre de plein droit de l’Union africaine (UA).

    Un membre fondateur, de surcroît. Et c’est cet argument massue qui a été présenté par la Tunisie pour justifier l’action du président Kaïs Saïed. Mais le Maroc ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a alors de suite convoqué son ambassadeur accrédité à Tunis en guise de protestation. En réaction à cette outrance diplomatique la Tunisie en a fait de même en convoquant à son tour son ambassadeur accrédité à Rabat.

    Dans un communiqué le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé son « profond étonnement face à ce qui a été déclaré dans un communiqu du Royaume du Maroc. » le qualifiant d’ »inacceptable. » « Il convient de préciser dans ce cadre que l’Union africaine, en tant que principal participant à cette conférence, avait appelé tous ses membres, y compris la RASD, à y prendre part, » ajoute le communiqué. Cela a, l’évidence, créé une crise diplomatique avec la Tunisie.

    Le Maroc est familier avec ces méthodes faites de chantages, de provocations et de pressions. Mais cela ne réussit pas à tous les coups et cette fois-ci le Makhzen s’est juste ridiculisé en perdant la face.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 31/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #TICAD8

  • Maroc : La stratégique de Bourita mise à nu par la réalité

    Maroc : La stratégique de Bourita mise à nu par la réalité

    Maroc, Tunisie, TICAD 8, Israël, stratégie de la tension, diplomatie,

    Complètement dans la tourmente, la diplomatie velléitaire de Bourita a été un cuisant échec sur tous les plans. En quelques semaines, Rabat a subi, tour à tour, des gifles de la part de l’Union européenne puis de Berlin sur la question sahraouie ainsi qu’un un rappel à l’ordre de la part de la Tunisie. Les illusions vendues au peuple marocain se sont heurtées à la dure réalité.

    Le Maroc a boycotté le sommet de la TICAD 8 en Tunisie après avoir échoué à entraîner dans son sillage d’autres pays africains. Pourtant il a tout tenté dans ce sens en mobilisant à outrance ses médias, ses relais et ses lobbies pour faire pression sur certains pays africains alliés. Le départ précoce de ce sommet d’un dirigeant africain a été présenté par les marocains comme un signe de soutien à sa position. Il n’en fut rien puisque d’autres raisons étaient à l’origine de ce départ précipité de ce dirigeant. Un échec diplomatique, un autre, qui atteste indubitablement de la perte de vitesse de la diplomatie du Makhzen.

    Ensuite, les déclarations de Josep Borrell Fontelle, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui a affirmé à la télévision espagnole qu’il est nécessaire de consulter le peuple sahraoui pour décider de son futur. Le coup de grâce est venu à la fin de la ministre allemande des Affaires étrangères, qui, elle, a rappelé, dans la capitale marocaine même, lors d’une visite officielle, la position de son pays sur la question du Sahara occidental, qui ne saurait, selon ses dires, déroger au droit international, emboîtant ainsi le pas à l’Espagnol Josep Borrell.

    En raison de sa politique belliqueuse, malveillante et agressive, le Makhzen a rompu toutes les amarres, non seulement avec l’Algérie mais aussi avec son plus proche voisinage. En brandissant des chantages honteux à la communauté internationale, il s’isole de plus en plus, en comptant uniquement sur ses nouveaux alliés de l’entité sioniste et les soutiens fragiles de la part de certains Etats européens à son plan de colonisation du Sahara occidental.

    Une diplomatie aux abois

    En fait, ces contradictions sont le signe d’un comportement erratique d’une diplomatie marocaine qui a perdu toute crédibilité, indique la même source, qui aboutit à la conclusion que le dénigrement, dont font l’objet le peuple tunisien et les instituions du pays, est motivé par des considérations d’ordre interne liées aux échecs successifs essuyés dernièrement par la diplomatie marocaine dans son entreprise visant à imposer sa vision expansionniste, y compris par le recours aux mensonges et à l’intimidation.

    Même en s’appuyant sur des alliés étrangers à la région, et en dépit de l’acceptation par le royaume chérifien, de transformer le Maroc en une succursale des puissances néocoloniales, Rabat ne semble pas pouvoir mesurer les méandres de sa politique étrangère.

    #Maroc #Tunisie #TICAD8

  • Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    TICAD 8, Union Africaine, Japon, Russie, Chine, Ukraine, crise alimentaire,

    En Tunisie, le Japon a tenté de se présenter comme un partenaire ayant une approche différente de celle de la Chine, qui accorde beaucoup de prêts, mais dans le contexte de la dislocation de l’économie mondiale, cette remise à zéro pourrait avoir un impact limité.

    Angus Chapman

    Ce fut un étrange week-end à Tunis.

    Lors de la cérémonie d’ouverture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), pierre angulaire de l’influence économique, politique et de développement du Japon dans la région, étroitement liée à l’héritage de Shinzo Abe, disparu tragiquement, le Premier ministre japonais Fumio Kishida n’a pas mâché ses mots.

    L’ordre international fondé sur des règles est essentiel », a-t-il déclaré aux délégués, accusant à la fois la Chine et la Russie de saper cet ordre, dans une déclaration forte de son intention de regagner du terrain pour ce qui a été appelé à plusieurs reprises une approche distinctement « japonaise » du développement, enracinée dans la paix, la démocratie et l’épanouissement humain, avec un accent sur les droits sociaux, politiques et humains. L’Ukraine, en particulier, a occupé une place importante, presque toutes les interventions – du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mahamat, à Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, en passant par la multitude de déclarations des 48 pays africains représentés à la conférence – commençant par évoquer les coûts terribles que l’invasion russe a imposés au continent africain. La déclaration de Tunis, adoptée lors de la clôture de la TICAD dimanche, est allée encore plus loin, s’ouvrant sur un engagement à « maintenir la paix et la stabilité internationales » avant de se faufiler dans un défi direct à la Chine, prenant « bonne note de l’initiative d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ».

    Des crises aggravées

    Mais comme l’ont souligné plusieurs intervenants, l’environnement économique mondial n’est pas nécessairement propice à une réinitialisation ambitieuse des relations nippo-africaines.

    « Les choses se sont compliquées », a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’un des coorganisateurs de la TICAD. Il a énuméré une série de vents contraires auxquels l’organisation est confrontée dans sa lutte pour mettre fin aux perspectives de développement de l’Afrique.

    « La pandémie a fait dévier de nombreux pays de leur trajectoire ; des dizaines de millions de personnes se sont appauvries et, pour couronner le tout, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine a provoqué d’énormes perturbations. Nous essayions d’investir dans le développement, nous essayions d’investir dans l’économie numérique en Afrique, au lieu de cela nous devons [maintenant] nous concentrer sur la manière dont les gens ont accès à la nourriture et aux engrais. Sans parler de la récession économique mondiale, où le coût du capital explose et frappe les économies africaines à un point d’endettement maximal. »

    M. Steiner ajoute qu’au-delà de l’économie, « nous sommes confrontés à un moment où les questions d’inégalité et de polarisation politique, le manque de confiance dans le gouvernement sont en train de déchirer les coutures de la cohésion sociale et la fonctionnalité du gouvernement. »

    C’est dans ce contexte que le Japon tente de se réaffirmer et de se distinguer de la Chine, alors que l’approche de son rival régional en matière de développement africain, fondée sur les prêts, lui vaut d’être accusé de « diplomatie du piège de la dette » sur tout le continent.

    Alors que l’on a l’impression que la TICAD a perdu de son lustre – le nombre de hauts fonctionnaires des pays africains présents a diminué de plus de la moitié, pour atteindre 20 personnes seulement, par rapport à la TICAD 7 à Yokohama il y a trois ans – la promesse élevée du Japon de consacrer 30 milliards de dollars supplémentaires au cours des trois prochaines années pour contribuer au développement de l’Afrique a été bien accueillie. Bien que l’intention soit de mobiliser conjointement des fonds provenant de sources publiques et privées, conformément à la réorientation en cours vers un développement dirigé par le secteur privé, établie lors de la TICAD 7, la répartition jusqu’à présent penche fortement en faveur du gouvernement et des autres institutions officielles de développement. Outre un fonds de 10 milliards de yens (70 millions de dollars) créé par les milieux d’affaires japonais dans le but de soutenir les jeunes entreprises africaines, 4 milliards de dollars sont consacrés à une nouvelle « initiative de croissance verte avec l’Afrique », 5 milliards de dollars seront fournis sous forme de cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi qu’aux problèmes de santé publique, 5 milliards de dollars seront fournis en cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi que de transparence et de viabilité de la dette, avec 300 millions de dollars supplémentaires pour la facilité de production alimentaire d’urgence de la BAD, 1 milliard de dollars ira à un fonds mondial pour la prévention des maladies infectieuses et, enfin, 300 000 professionnels africains supplémentaires seront formés au Japon.

    Aussi bien intentionné et précieux que soit le soutien du Japon, il n’est cependant pas certain que la TICAD 8 ait constitué une grande réinitialisation de la coopération nippo-africaine. Encore moins s’il s’agissait d’un rempart bilatéral défiant les forces globales et multidimensionnelles qui exercent une pression sur le continent. Malgré toutes les références du Japon à la qualité, et non à la quantité, de la coopération et de la croissance, et malgré l’accent mis sur l’importance de l’agence, de la consolidation de la paix, de la justice, de la durabilité et du capital humain, la réalité désagréable est que le changement radical des investissements japonais en Afrique – le principal levier prévu pour obtenir des résultats positifs en matière de développement – ne s’est pas encore concrétisé. Les États-Unis ont investi 44 milliards de dollars d’IDE en 2021, le Royaume-Uni et la France environ 60 milliards de dollars chacun et la Chine 43 milliards de dollars, les 5 milliards de dollars du Japon restant loin derrière, alors même que ses dirigeants politiques et économiques vantaient la jeunesse, le dynamisme et le potentiel économique inexploité du continent. Bien qu’on ne puisse attendre du Japon qu’il fasse tout à lui seul, il reste la troisième plus grande économie du monde en termes de PIB et peut se targuer d’un héritage riche et partageable en matière d’industrialisation de haute technologie, d’administration publique efficace, d’infrastructures transformatrices et de contributions de soutien aux affaires mondiales. Elle peut certainement faire plus. Dans le même temps, le recours fréquent aux changements du système mondial, comme l’insistance de M. Kishida pour que l’Afrique dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui correspond aux ambitions du Japon dans cette arène – a été un rappel constant de l’ampleur des oscillations de la politique, de l’économie, de la finance et de la diplomatie internationales.

    Le changement climatique, la détérioration de l’économie, l’inégalité, le recul de la démocratie et l’agression nucléaire sont de véritables défis mondiaux, dont l’Afrique ressent l’extrémité plus que tout autre continent. Alors que j’écoutais le discours d’ouverture du Premier ministre Kishida, j’étais assis en face du chef de bureau d’une grande agence de presse internationale. Lors d’un appel Skype avec des collègues de la Libye voisine, il m’a dit, par-dessus le bruit des tirs, que des militants avaient commencé à tirer des coups de feu près de leur bureau.

    Dans un contexte d’élections nationales difficiles, de privations économiques croissantes, de sécheresse et de luttes pour le contrôle de l’industrie pétrolière nationale en raison de la flambée des prix induite par la guerre, il semblait inévitable que la violence qui sévit dans le pays depuis plus de dix ans et qui implique d’innombrables acteurs régionaux, internationaux et multinationaux, reprenne.

    Le Japon fait peut-être – ou peut-être pas – de son mieux, mais malgré les discours enthousiastes, les plénières, les promesses et la bonne volonté authentique et abondante de la TICAD 8, ses nobles ambitions pour l’Afrique restent frustrantes et hors de portée.

    African business, 30(08/2022

    #TICAD #Union_Africaine #Japon


  • UA: Le Maroc renouera-t-il avec la politique de la chaise vide?

    UA: Le Maroc renouera-t-il avec la politique de la chaise vide?

    Union Africaine, Maroc, Tunisie, TICAD 8, Sahara Occidental,

    Le Maroc a brillé une nouvelle fois à Tunis par la politique de la chaise vide en refusant d’assister à la 8e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD-8) en réaction à la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    Le siège du Maroc est resté vide samedi et dimanche aux travaux de la TICAD-8 pour protester contre l’accueil par le président tunisien Kaïs Saïed, du président sahraoui, Brahim Ghali qui s’est déplacé à Tunis à la tête d’une importante délégation pour représenter son pays – membre fondateur de l’Union africaine (UA) – lors de cet événement.

    L’attitude des autorités marocaines trahit le sentiment d’un échec cinglant dans la réalisation des objectifs de son adhésion en 2017 à l’Union Africaine. Selon Boubker Jamaï, Bourita et son équipe étaient persuadés que l’UA allait chasser la RASD immédiatemet après leur adhésion à l’organisation panafricaine.

    #Maroc #Union_Africaine #Tunisie #TICAD8 #Sahara_Occidental

  • La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    Maroc, Tunisie, Algérie, Sahara Occidental, Maghreb, Union Européenne, Espagne, Union Africaine, TICAD 8,

    Ali Lmrabet

    Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb

    Un malheur, dit-on, n’arrive jamais seul. Et le régime marocain en a eu son lot la semaine dernière. Plusieurs, d’un seul coup, et d’une espèce qui ébranle certains fondements vite établis.

    Lors de son discours radio-télévisé du 20 août, le roi Mohammed VI s’était voulu explicite et même menaçant. « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara [occidental] est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit. »

    En résumé, le souverain alaouite expliquait qu’il ne pouvait y avoir de demi-mesure dans le conflit du Sahara occidental et que les États étrangers devaient prendre leur parti : pour ou contre le Maroc.

    Or, quelques jours plus tard, alors qu’il était interviewé par la télévision publique espagnole, TVE, le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne (UE), l’Espagnol Josep Borrell, déclarait que « la position du gouvernement espagnol était et reste celle de l’UE, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation pour que le peuple sahraoui puisse décider de la manière dont il souhaite son avenir ».

    Incompréhension et grosse colère à Rabat, dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annulé dans la foulée une rencontre prévue avec le diplomate européen au mois de septembre.

    Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne étant espagnol, du même parti que celui de Pedro Sánchez (PSOE), et de plus l’un de ses proches, parlait-il au nom du gouvernement espagnol ?, se demandèrent les Marocains.

    Selon la presse espagnole, Bourita a appelé directement Josep Borrel pour exiger de lui qu’il rectifie sa déclaration. Le diplomate européen s’est exécuté non sans quelques contorsions linguistiques indéchiffrables. Puis il a fait de même avec le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, obligé d’aller à la radio pour réaffirmer le soutien officiel espagnol à la proposition d’autonomie marocaine considérée comme la « plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit le conflit.

    Punition
    Mais ce à quoi le Maroc ne s’attendait pas, c’est d’avoir à croiser le fer avec un pays du Maghreb autre que l’Algérie. Et c’est pourtant ce qui a eu lieu la même semaine.

    En déroulant littéralement le tapis rouge au président de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) et du Front Polisario, Brahim Ghali, venu participer à Tunis à la huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui s’est tenue à Tunis les 27 et 28 août, la Tunisie a provoqué la colère du Maroc sur le même sujet que celui de l’Espagne.

    Le président Kais Saied ne s’est pas contenté de recevoir personnellement M. Ghali à l’aéroport, comme il le fait d’ailleurs avec le reste des délégations invitées, il l’a reçu comme un chef d’État.

    Au grand dam de Rabat, qui n’a pas tardé à réagir en faisant publier par son ministre des affaires étrangères un dur communiqué contre cette Tunisie qui aurait « multiplié récemment les positions et actes négatifs à l’égard du Royaume du Maroc et de ses intérêts supérieurs ».

    La presse alaouite s’est chargée de rappeler que la Tunisie s’était abstenue, le 29 octobre 2021, lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur la résolution onusienne sur le Sahara occidental.

    En guise de punition, le Maroc a décidé d’annuler sa participation à la TICAD et de rappeler pour consultation son ambassadeur à Tunis.

    Selon certains observateurs, c’est le traitement de chef d’État réservé à Brahim Ghali plus que son invitation qui a fâché les Marocains.

    Que le Mozambique traite M. Ghali comme un chef d’État, comme ce fut le cas en 2017 lors de la même conférence TICAD, qui a provoqué tout de même une foire d’empoigne entre diplomates marocains et policiers mozambicains, peut être surmonté, mais la Tunisie est un État maghrébin dit « frère » avec lequel le Maroc a des relations étroites et historiques.

    Pour résoudre ses conflits diplomatiques, le Maroc parie souvent sur la traditionnelle position de la vierge effarouchée : on se fâche, on menace, voire on coupe quelques ponts, et on attend que l’autre partie fasse le premier pas pour résoudre la crise. Cette tactique lui réussit bien en Europe, habituée à ses mouvements brusques en raison de sa position de gendarme musclé, et sans pitié comme on l’a vu à la frontière de Melilla.

    Avec la Tunisie, autrefois gouvernée par « l’ami » et obligé Moncef Marzouki, dont le père est enterré au Maroc, Rabat est tombé sur un os. En fait, sur un régime qui lui ressemble, dans les domaines de l’autoritarisme et des susceptibilités.

    Dans sa réponse, le ministère des Affaires étrangères tunisien a rejeté catégoriquement le contenu du communiqué marocain, qu’il a accusé de « porter préjudice à la République tunisienne », rappelé l’historique des rencontres de la TICAD où la présence de Brahim Ghali n’a pas posé des problèmes insurmontables, et réaffirmé avec insistance la position de « neutralité » adoptée par la Tunisie quant à la question du Sahara occidental. Le communiqué se termine par le rappel pour consultation de l’ambassadeur tunisien à Rabat. Œil pour œil.

    Une certaine forme de désarroi

    La coutumière campagne de presse marocaine qui s’est déclenchée depuis contre la Tunisie exprime certainement un dépit, mais également une certaine forme de désarroi. Comme si le Maroc prenait conscience qu’il risquait de se retrouver isolé internationalement.

    Avec l’Espagne, en dépit de quelques gestes de bonne volonté de part et d’autre, Rabat n’a toujours pas finalisé sa réconciliation. Madrid soupçonne le Maroc de laisser traîner certaines décisions pour obtenir plus de concessions.

    Les relations avec l’Algérie sont totalement coupées et au moindre faux pas, la région risque de se retrouver embourbée dans un conflit armé que personne ne souhaite.

    Avec la France, dont le président a paradé pendant trois jours en Algérie sous les applaudissements de ses hôtes, les accointances passées ne sont plus ce qu’elles étaient.

    Le refus de visa à des élites marocaines, dont des anciens ministres, prouve que l’Élysée n’a pas encore pardonné au royaume chérifien d’avoir espionné son président et la moitié de son gouvernement via le logiciel espion israélien Pegasus.

    Enfin, en remettant en cause l’existence de la Mauritanie, l’érudit musulman marocain Ahmed Raïssouni, qui, contrairement à ce que débite la presse algérienne, n’est pas un proche du Makhzen (Palais royal), a provoqué une inopportune secousse diplomatique avec Nouakchott. Une fâcheuse sortie qui a fini par coûter à ce alem (savant) respecté la présidence de l’Union internationale des savants musulmans.


    Tout le monde le sait à Rabat. La crise maroco-tunisienne n’augure rien de bon. Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, taxée par la presse marocaine de nouvelle alliée d’Alger, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb.

    Et le Maghreb, ce n’est pas l’Europe ni l’Occident. C’est l’essence même de l’être marocain.

    Middle East Eye, 29/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Espagne #UE #Maghreb #Sahara_Occidental

  • Le SNJT dénonce la propagande du Makhzen contre la Tunisie

    Le SNJT dénonce la propagande du Makhzen contre la Tunisie

    Maroc, Tunisie, TICAD 8, Syndicat National des Journalistes Tunisiens, SNJT,

    Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), a tenu à dénoncer la campagne médiatique et la propagande hostile à la Tunisie, lancée par les médias marocains, suite à la participation du Président Brahim Ghali à la 8e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD8), tenue à Tunis.

    Pour le SNJT, les médias marocains appuyés par certains réseaux étrangers à la région, essayent de faire sortir le malentendu diplomatique entre la Tunisie et le Maroc, de son contexte officiel, à travers des campagnes de désinformation et de dénigrement contre la Tunisie.

    Le SNJT, a appelé à l’arrêt de ces campagnes, a également appelé les forces politiques, la société civile et les médias tunisiens, à la mobilisation générale et à mettre les différents politiques internes de côté, pour défendre l’image et les intérêts vitaux de la Tunisie.

    « Ces campagnes de désinformation et de dénigrement, visent le Peuple et les Instituions de la Tunisie, à travers des manipulations médiatiques et avec le soutien et l’appui de cercles occultes qui visent à porter atteinte à la Tunisie…Nous appelons l’ensemble des mouvances politiques, la société civile et les médias de la Tunisie à la mobilisation générale pour soutenir la Tunisie et ses intérêts, face à ces attaques calamiteuses au service d’agendas politiques étrangers » rapporte le SNJT dans son communiqué.

    APS

    #Maroc #Tunisie #TICAD8 #SNJT