Étiquette : torture

  • Khaled Al-Shawish mort en prison sous la torture israélienne

    Etiquettes : Khaled Al-Shawish, prison, torture, Israël, Palestine, Gaza,

    Le détenu palestinien Khaled al-Shawish, 53 ans, est décédé dans la prison israélienne de Nafha, ont annoncé mercredi la Commission des affaires des détenus et ex-détenus et la Société des prisonniers palestiniens (PPS). 

    Cela porte à neuf le nombre total de prisonniers et détenus morts dans les prisons israéliennes depuis le 7 octobre.

    Al-Shawish, originaire du camp d’Al-Fara’a, au nord de Tubas, est détenu depuis le 28 mai 2007 et a été condamné à 11 peines d’emprisonnement à perpétuité.

    Il était l’un des patients atteints de maladies chroniques détenus dans les prisons israéliennes. Il a été arrêté en 1993 après avoir été kidnappé par une force spéciale israélienne infiltrée. Il a passé près de quatre ans dans les prisons d’occupation, sans être inculpé.  

    La PPS a déclaré qu’al-Shawish souffrait de douleurs constantes dans son corps et de fractures osseuses.

    Ré-arrêté 

    Al-Shawish a été libéré en 1996. Il a été grièvement blessé après avoir été abattu par des balles réelles de l’occupation en 2001, ce qui l’a conduit à la paralysie. Six ans après sa blessure, les forces d’occupation l’ont de nouveau arrêté et condamné à 11 peines d’emprisonnement à perpétuité.

    Le PPS et la Commission ont déclaré dans une déclaration commune que 246 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes depuis l’occupation israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, en 1967.

    Depuis le 7 octobre, les autorités pénitentiaires israéliennes, conformément aux directives du ministre d’extrême droite à la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, ont intensifié les pressions sur les prisonniers palestiniens. 

    Les organisations de défense des droits de l’homme affirment que près de 7.000 Palestiniens ont été emprisonnés depuis le 7 octobre et que des milliers d’entre eux sont régulièrement soumis à la torture, aux passages à tabac, à l’isolement et au déni de leurs droits fondamentaux. 

    Sa vie

    Al-Shawish est né le 14 janvier 1971. 

    Il a étudié dans les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA) dans le camp d’Al-Fara’a. 

    Il est marié et père de quatre enfants, dont Qutaiba qui a passé cinq ans et demi dans les prisons de l’occupation, tandis que son frère Musa a été tué par les forces israéliennes en 1992. 

    Son frère Nasser a été condamné à cinq reprises à la prison à vie, tandis que son frère Mohammad a passé 11 ans dans une prison israélienne.

    (WAFA, PC)

    Source

    #Israël #Palestine #Gaza #Khaled #Alshawish

  • L’Islam au Maroc, démagogie ou esclavage?

    Topics : Maroc, monarchie, Mohammed VI, Hassan II, despotisme, répression, torture,

    • Maroc politique – Religion / article de Mourad Degaulle alias Kaddour Errami (il se définit comme écrivain journaliste marocain réfugié politique en Algérie) / www.arabtimes.com
    • Le régime tortionnaire et totalitaire du Roi despote du Maroc l’utilise (l’Islam) souvent comme moyen de manipulation pour sacraliser son pouvoir politique.

    L’ISLAM AU MAROC, LA DÉMAGOGIE OU L’ESCLAVAGE ?

    La religion est ce qui donne la vie, et ce qui plaît et est le refuge des âmes accablées, l’esprit d’un monde sans esprit est le cœur d’un monde sans cœur, c’est l’opium du peuple. Le bourreau du régime du despote totalitaire, roi du Maroc, l’utilise toujours comme moyen de manipulation pour la sacralisation de son pouvoir politique. La religion peut être utilisée et transférée suite aux cas et problèmes à résoudre, soit comme moyen de chantage, diffamation, ethnocentrisme, confusion, intimidation, mystification, obéissance, préjugé, conformisme de pression, la propagande, le terrorisme intellectuel, contre l’information ou la vengeance.

    Il y a un lien très fort entre le discours politique du roi et le discours religieux, pas un rapport de voisinage, mais un rapport d’héritage commun, dans le sens et la lettre, le contenu et la forme.

    Les deux discours, le totalitaire politique et religieux du roi, choisissent de créer un soulagement injonctive langage de conception; discours religieux n’est pas un objectif pour nous convaincre, mais nous soumettons, et si vous ne le faites pas, vous devenez désobéissant (païen); de la même manière, le discours politique s’inspire de l’autorité totalitaire fondée sur le silence et la stigmatisation, et non sur le dialogue. Les deux discours autoritaires sont basés sur des structures socio-politiques (conceptions humaines subjectives) de même conception, c.-à-d. qu’ils montent et descendent et ne permettent aucun mouvement dans la direction opposée, sauf que la politique est un être humain qui tombe dans l’intérêt d’une minorité au pouvoir, et la religion est divine, et rendue dans l’intérêt de la société dans son ensemble.

    En effet, le Roi et tous les chefs d’Etat arabo-islamiques, qui monopolise l’autorité principalement pour l’exercice physique de la répression et il jugera et punira, qui interdit l’assassinat et impose l’ordre, l’ordonner plus important que le peuple.
    Ce n’est pas cette dualité qui établit une certaine alliance entre la politique et le sacré?

    Tout comme le sacré réprime l’imagination et garantit l’obéissance à tout ordre, la politique est l’aspect sacré au point que toute attaque contre l’autorité du roi passe pour une forme d’incrédulité par la répression politique, économique, intellectuel et gnostique ou agnostique. Et vous pouvez décider avec certitude qu’il n’y a pas de régime croyant ou incroyant, mais l’entêtement de certains régimes, comme le despote du Maroc, vu comme un régime religieux, ce qui ne signifie pas qu’il est basé et manipule la religion qui est la force organisationnelle de l’entreprise (dans son intérêt) i.e. il utilise la religion pour profiter de sa force criminelle et l’hégémonie de ses représentants dans la société

    Ainsi, le roi sert les personnes de religion de la même façon qu’il traite les intellectuels, les démocrates, les journalistes laïques, les écrivains, la police et l’armée pour perpétuer l’ordre établi, contrôler les libertés et contenir l’opposition politique. Le profane n’est pas quelqu’un qui méprise les dieux des autres, mais le méchant est celui que Dieu donne aux opinions des autres.

    En défendant la religion, le roi veut prouver sa crédibilité, et il a besoin de l’approbation parce qu’il doutait de sa propre crédibilité ou de ce qu’il est sûr que sa crédibilité est douteuse ou remise en question.

    Le roi n’a pas de potentiel intellectuel de ses compagnons de confiance et de ses fonctionnaires, mais il est plus intéressé par les gens qui ont une influence sur la société et les ignorants Plebs; pourquoi il préfère embaucher des noms connus, qui ont une bonne réputation et religieux qui pourraient se soumettre ou du moins ne pas s’opposer à son despotisme radical, afin de se vanter de biens alignés. Pour cela le roi préfère engager les hommes de religion (c’est le cas du parti islamique marocain PJD) parmi son arsenal et son appareil de propagande et la politique répressive, i.e. qu’il préfère le rôle politique doit être assumé par les hommes de religion. Ainsi, la relation entre le roi et les hommes de religion devient une relation enrichissante et des échanges d’intérêts mutuels. Et ceux qui refusent ce jeu sont martyrisés (c’est le cas des islamistes détenus : Kettani, Rafiki, Fizazi…)
    Tout au long de l’histoire, il y a des cas où la religion est l’homme lui-même despote ou conseiller du despote, ce qui est le cas des cours d’inquisition. Mais dire qu’un parti politique est un parti d’opposition religieuse, cela n’a jamais existé dans l’histoire, et cela devient une comédie plutôt comique.

    Les chefs des Etats arabes veulent par les hommes de religion, suggérer la profondeur de leurs autorités populaires par la bénédiction de la religion de leurs pouvoirs. Soit dit en passant, dans les sociétés islamiques, tout au long de l’histoire, il y a toujours eu un lien très fort entre le pouvoir et la religion, l’imam du calife. Et si les deux derniers sont distincts, il doit d’abord déterminer l’allégeance du second, et le second est de s’assurer que nous faisons le discours le vendredi et décider des sermons dans les mosquées en son nom.

    De là apparaît le besoin des hommes de religion qui sont conscients de leur utilité au point où ils portent parfois le chantage politique contre le pouvoir politique qui veut donner une fausse image de la laïcité et de l’ouverture aux étrangers, et les mêmes spectacles de temps pour les Plebs comme protecteur de la religion, célébrant devant les caméras les fêtes religieuses, les transmettant par les mass media, et forçant la cérémonie tous ses ministres et compagnons de confiance, même les méchants. En partie contre le roi ne demande pas de grandes choses aux hommes de religion, sauf le discours du vendredi qui émane des autorités, la signature de pétitions et quelques actes de foi, sermons et quelques utilité aléatoire.

    Il n’y a pas de destinée fatale pour changer l’être humain tortureurs et victimes, mais ce sont les régimes arabes totalitaires qui veulent nous garder à ce stade et primate instinctif. Et quand ces êtres humains veulent sortir de cette phase, le roi les oblige à rester ou réduits à un niveau inférieur aux animaux par la répression et par des outils, y compris la religion, encore plus bas. Puis il prouve son statut supérieur à la violence de ces animaux humains qui n’ont pas passé le stade animal. Et comme l’être humain est la créature de la plus noble de Dieu, alors la répression du Roi adopte un dessein religieux.

    Le roi du Maroc, ainsi que les chefs des Etats arabes pour maintenir son hégémonie et sa dictature sur le peuple marocain, il a besoin de deux fonctions sociales : le tortionnaire (policier, policier, soldat…) et religieux (Imam prêcheur, parti politique religieux.)

    Il n’y a pas de différence entre le prêtre, le sorcier et le démagogue politique parce qu’il n’y a pas de différence entre la religion, la sorcellerie et l’idéologie, qui ont un seul objectif : la manipulation des autres, réorientation et contrôle de ses actions.

    Et il faut consommer des drogues victimes de l’injustice du roi, qui ne pouvait pas sortir de cette injustice, pour les dédommager psychologiquement pour accepter leur mode de vie. Et cette compensation est ce que l’attente après la mort : l’au-delà. La religion leur enseigne cela, et ils sont engagés dans cette idée parce que c’est leur seul conciliateur et baume. Aussi, ils ne doivent pas se sentir victimes, ils doivent être convaincus que c’est la volonté de Dieu.

    La religion du roi nous croyons que le génie créateur n’est pas parce que le monde a été créé en six jours, et rien de plus ne sera créé ou inventé. En bref, nous devenons une société de contemplation, de sommeil et d’obéissance.

    Encore une fois, cela prouve que l’idéologie politique mythologique et l’esprit sont la même pièce de Janus. Par la suite, la politique détermine la conduite des autres et leur contrôle.

    By Mourad DEGAULLE aka ERRAMI KADDOUR
    Writer freelancer journalist
    Moroccan asylum seeker in Algeria

        e-mail: degaullema@yahoo.fr

        site web: www.mouradegaulle.unblog.fr

  • Ce que m’inspire la mort du tortionnaire Kaddour El Yousfi

    Ce que m’inspire la mort du tortionnaire Kaddour El Yousfi

    Maroc, Kaddour Al Yousfi, répression, torture,

    Le 28 juillet 2022 a connu deux évènements marquants : la publication du rapport de Human Rights Watch sur le « Manuel des techniques de la répression au Maroc », et le décès de Kaddour El Yousfi, tortionnaire en chef du lieu de sinistre mémoire Derb Moulay Chrif sans avoir jamais eu à reconnaître et à rendre compte de ses crimes. La concomitance des deux faits montre que le Maroc est loin d’avoir quitté le système de terreur dans lequel l’accaparement du pouvoir permet le fonctionnement de l’appareil répressif en dehors de tout contrôle légitime, et fait du Maroc un régime de négation des droits fondamentaux des citoyens. Les exécutants passent et les méthodes s’adaptent, mais l’Etat de droit demeure à imposer et à construire.

    Pendant des décennies, le tortionnaire Kaddour El Yousfi a été directeur adjoint officiel de la « Brigade Nationale de la Police Judiciaire », et surtout « le Patron », titre dont l’affublaient l’ensemble des équipes du tristement célèbre centre de détention, séquestration et torture de Derb Moulay Chérif. Il a ainsi joué un rôle pivot dans l’organisation mafieuse d’atteinte à la vie privée, d’enlèvements, de rafles indiscriminées, de séquestration, de tortures qui ont souvent abouti à mort d’hommes, d’envoi aux bagnes – mouroirs dont on n’attendait pas de rescapés, de falsification de dossiers judiciaires qui ont mené à un nombre infini de peines capitales et d’années de prison ferme, et de terreur glaçante pour tout un peuple. Après de nombreuses années de déchéance physique et sociale, le commissaire Kaddour El Yousfi s’est éteint ce 28 juillet 2022.

    J’ai personnellement subi dans ma chair les exactions de Kaddour El Yousfi et de ses sbires. Je sais qu’ils ont fait subir les mêmes affres à mon père quelques années avant moi. Et j’ai été témoin de sa mesquinerie et celle de ses acolytes, qui faussaient délibérément les faits pour pouvoir prétendre qu’ils avaient été essentiels pour la survie du régime contre des éléments dangereux, alors qu’ils avaient presque systématiquement affaire à des personnes qui n’avaient commis aucun acte violent ou délictueux, voire qui n’avaient absolument aucun lien avec une quelconque action politique. Je crois que l’ensemble des victimes qui ont fait de longs séjours à Derb Moulay Chrif se rappelleront toute leur vie le sadisme qu’exprimaient les menaces, les coups, les insultes, le chantage, les abus, la faim, les chaînes aux mains, les bandeaux sur les yeux, la privation totale de soins ou de contact avec le monde extérieur et de tout échange humain à l’intérieur, les sueurs froides de l’attente de nouvelles séances de tortures, la peur panique de voir des proches ou des camarades se faire enlever à leur tour, la frayeur de ne jamais sortir de ce lieu horrible, ou de n’en sortir que pour être condamnés par une justice inique à des peines exorbitantes… Je me rappellerai que, des mois après mon arrivée au Derb, un co-détenu qui croyait reconnaître en moi un militant aguerri a profité d’un moment de relâchement de la garde pour me demander ce que je désirerais par dessus tout, et qu’il a été très déçu que l’adolescent frustré de 19 ans que j’étais lui réponde « Une orange ! » plutôt que d’exprimer le désir de disposer d’un livre…

    Pourtant, je ne sens aucune vindicte et aucun désir de vengeance à l’égard de tous les Kaddour El Yousfi qui nous ont illégitimement privés de la liberté, de l’intégrité physique, de l’inviolabilité de nos personnes, de nos droits minima en tant que détenus, de notre droit à un procès équitable, voire de notre droit à la vie, au rêve et à la participation citoyenne, et privé nos concitoyennes et concitoyens de leur droit de vivre dans une société libre, plurielle, émancipée et épanouie, et de leurs libertés fondamentales de pensée, d’expression, d’organisation, de manifestation et de participation… Je n’exonère pas du tout les exécutants des basses oeuvres du régime de leur responsabilité personnelle dans les crimes qui ont été commis. Mais je ne m’intéresse personnellement à leur reddition des comptes et leur sanction éventuelle qu’en tant que composant impérieux pour la garantie de la fin d’un système tortionnaire et mafieux qui se nourrit de la garantie de l’impunité de ses auxiliaires. Je continue de croire que l’exemple sud-africain demeure à adopter par le Maroc : Nous ne recourrons pas aux poursuites et condamnations pénales contre les criminels qui ont abusé de leur pouvoir pour torturer et assassiner, à la condition qu’ils témoignent publiquement des crimes auxquels ils ont participé ou assisté, qu’ils en demandent excuses aux victimes et au peuple marocain, qu’ils restituent les biens qu’ils ont pu en tirer, et qu’ils soient démis de toutes responsabilités administratives et politiques et déchus de leurs droits de citoyenneté.

    Evidemment, la pieuvre dictatoriale n’a plus les mêmes capacités, ressorts et instruments. Elle ne peut plus diligenter les enlèvements par milliers, la séquestration longue dans des dizaines de centres secrets, la torture systématique, les parodies de procès, l’omerta et l’impunité absolue. Mais, comme ça a été magistralement montré par le rapport de Human Rights Watch cité ci-dessus « Manuel des techniques de la répression au Maroc », la logique de fond de la terreur continue de fonctionner. Tant que le monopole du pouvoir et l’accaparement de la fortune seront servis par des hommes et des appareils répressifs qui ne relèvent pas de l’obligation de responsabilité, de reddition individuelle et collective des comptes et de sanction, les droits fondamentaux des citoyennes et des citoyens ne seront jamais garantis, et les pitreries appelées « justice transitionnelle » et « Instance Equité et Réconciliation » ne seront que des miroirs aux alouettes qui servent à cacher les horreurs du système sans lui imposer de changer.

    Malgré tout ce qui précède, et peut-être aussi en considération de tout celà, le Maroc ne peut échapper éternellement à l’obligation de sortir des temps de l’absolutisme, de l’accaparement, de l’inéquité, de la violence, de l’opacité et de l’impunité. L’urbanisation, la scolarisation, l’ouverture sur le monde, les promesses de démocratisation et de modernisation et l’accès massif à l’information ne peuvent plus s’accommoder d’un régime médiéval et dictatorial.

    Fouad Abdelmoumen

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    #Maroc #Kaddour_Alyoussoufi #répression #Torture

  • Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie, France, colonialisme, guerre de libération, FLN, torture, crimes coloniaux, Maurice Audin

    Grand jour historique et forte émotion, hier, à Alger à l’inauguration du buste du mathématicien partisan de l’indépendance du pays, enlevé et assassiné en juin 1957 par des parachutistes de l’armée française dans des conditions non encore totalement élucidées. La cérémonie s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils du martyr et figure centrale de l’association Josette et Maurice Audin qui milite sur le terrain mémoriel et travaille à intensifier la coopération scientifique, notamment dans le domaine des mathématiques, entre la France et l’Algérie.

    Moment de forte émotion, hier, au cœur d’Alger avec l’inauguration du buste de Maurice Audin, sur la place qui porte son nom, en mémoire de ce militant de la cause algérienne assassiné en juin 1957 par l’armée française.

    La cérémonie d’inauguration du buste intervient à l’occasion de la visite, qu’effectue en Algérie depuis le 28 mai, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin qui s’est rendue également à Oran et à Constantine sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.

    L’inauguration, qui intervient à la veille de la commémoration du 65e anniversaire de la tragique disparition du militant pour l’indépendance de l’Algérie et à l’approche de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance, s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils cadet de Maurice Audin, et du président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, Pierre Mansat, le wali d’Alger, Ahmed Maabed, des autorités locales et militaires et des citoyens.

    Sur place et devant le buste érigé à la mémoire du militant, son fils a exprimé sa «fierté» de se retrouver sur cette place qui porte le nom de son père, «un partisan de l’Indépendance de l’Algérie», a-t-il souligné. Pour le wali d’Alger, il s’agit d’un jour «important» qui confirme la consécration de «la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne».
    Créée en 2004 par le mathématicien Gérard Tronel et Pierre Mansat, l’Association Josette-et-Maurice- Audin affirme militer pour «la défense de la mémoire de Maurice Audin, jeune mathématicien, militant de l’indépendance algérienne, assassiné en 1957 par l’armée française, et de son épouse Josette».

    Elle milite également pour «la promotion d’actions d’échange et de solidarité comme le Prix de mathématiques Maurice-Audin remis tous les deux ans à des mathématiciens algériens et français, et combat pour la vérité sur les injustices et crimes commis par la puissance coloniale envers le peuple algérien et sur les milliers de disparus algériens et français».

    Au-delà de la forte symbolique de cette inauguration, c’est la question de la vérité quant aux circonstances tragiques de la disparition de Maurice Audin qui surgit dans ces moments de commémoration. Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d’Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue, selon des récits d’historiens alors que son corps n’a jamais été retrouvé. Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d’historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, Maurice Audin a été tué pendant son interrogatoire par des parachutistes. Cette thèse a longtemps été rejetée par l’armée et l’Etat français, qui affirmaient qu’il s’était évadé, jusqu’à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l’ordre de le tuer au couteau pour faire croire à un meurtre par des Algériens. La première «reconnaissance officielle» par la France de la mort en détention de Maurice Audin est faite, en 2014, par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant. En 2018, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de l’Etat français et de l’armée française dans cet assassinat.

    L’autre combat pour la vérité

    Or, pour le fils Audin, qui s’est exprimé quelques jours après son retour à Alger, sa terre natale, «l’ouverture des archives, l’accès aux témoignages, l’accès aux archives privées, c’est fondamental, de façon à ce qu’on réussisse à tout savoir sur ce qui s’est passé». Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, pas de choses comme ça. Juste savoir la vérité. Quand j’étais petit, j’ai été bercé par un certain nombre de slogans que répétait ma mère. L’un d’eux disait : «Seule la vérité est révolutionnaire.» «Je pense que c’est un slogan que tout le monde devrait connaître, assimiler. La vérité, c’est ça qui fait avancer les choses».

    Sur son retour en Algérie, muni cette fois d’un passeport algérien, Pierre Audin déborde de joie et de satisfaction. «Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je me sens bien, je me sens bien. Je me sens chez moi», lance-t-il, en soulignant avoir «assez longtemps attendu» pour avoir son passeport. «Je n’ai ressenti vraiment le besoin d’avoir cette preuve de ma nationalité qu’après la déclaration du président Macron», a-t-il avoué, faisant part de son espoir que sa nationalité algérienne «l’aidera dans la recherche des restes, jamais retrouvés, de son père».

    «Quelques jours avant le décès de ma mère, je lui ai promis de continuer à chercher les restes du corps (…) Le fait d’être Algérien est de m’adresser aux autorités de mon pays avec mon passeport vert c’est quelque chose d’important», a indiqué Pierre Audin. «Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire ‘je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon’. Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable», a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.

    Il a ajouté à propos de sa quête de vérité, qu’à «partir du moment où il y a un doute je pense que ça vaut le coup d’aller faire des fouilles aux divers endroits indiqués par différents témoins. C’est un début. Il faut que les gouvernements mettent la main dans la main pour glaner des renseignements sur le sort des Algériens qui ont disparu durant la bataille d’Alger».

    A noter qu’avant l’inauguration du buste de Maurice Audin, le ministre des Moudjahidine a déclaré avoir donné des instructions «pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid pourrait avoir été enterré par ses bourreaux», ajoutant que l’association «fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées».

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Reporters, 06/06/2022

    #Algérie #France #MauriceAudin #Guerre_de_libération #FLN

  • Macron s’est excusé aux Harkis, mais pas aux algériens

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Colonialisme, essais nucléaires, torture, massacres, #Algérie, #Macron,

    L’historien Ouddène Boughouflala : « Il faut en finir avec le néocolonialisme masqué»

    Entre Alger et Paris, le  poids de l’histoire demeure toujours présent, alors que pour une certaine classe politique française de gauche ou de droite, la nostalgie de l’Algérie française continue d’animer les ambitions politiques à l’approche des élections. L’historien Ouddène Boughoufala ne cache pas son exacerbation face aux surenchères politiciennes de la France. «Paris a toujours cette nostalgie d’un passé colonial qui l’empêche de saisir le fait que l’Algérie de 2021 n’est ni celle de 1830 ni celle de 1962», assène-t-il.Le chercheur au Laboratoire des études historiques et archéologiques d’Afrique du Nord est des plus explicites  : «Si la France veut établir des relations politiques solides avec l’Algérie, elle doit de prime abord revoir sa présence en Algérie comme pays colonisateur, qui a commis les crimes les plus odieux et barbares.» Ensuite, «comprendre le fait que la diplomatie passe également par l’histoire», poursuit-il, avant de préciser que «l’acharnement de la France de Macron s’explique par des facteurs internes liés à l’approche de l’élection présidentielle et la tentative de gagner l’adhésion de l’électorat de l’extrême droite».

    Le chercheur explique, dans le même sillage, que la pression exercée par l’Algérie concernant la question de la mémoire et de la reconnaissance des crimes coloniaux«n’a pas réjoui apparemment les apôtres du néocolonialisme en France». Boughoufala rappelle que «Macron a présenté les excuses de la France aux harkis et non pas aux Algériens victimes de la barbarie des léopards français, ni les victimes de la torture et ni celles des essais nucléaires». Une attitude que l’historien n’hésite pas à qualifier de «pernicieuse qui illustre parfaitement le complexe des acteurs politiques français et leur nostalgie coloniale». En référence aux déclarations du chef de l’Etat, le chercheur fait savoir que «le dossier de la mémoire continue de miner les relations entre les deux pays», en raison, dit-il,«des lobbies exerçant leur influence sur la sphère politique à Paris».

    Le Pr. El Houcine Hammache, spécialiste en psychologie sociale : «Le message de Tebboune a été clair»

    Le spécialiste en psychologie sociale, le Pr El Houcine Hammache, a relevé que, dans son message à l’occasion de la Journée nationale de l’émigration, le président de la République n’a pas fait dans le politiquement correct, dans le sens où il a affirmé que l’Algérie est un état souverain. «Les déclarations du chef de l’Etat ont un effet immédiat à l’encontre d’une impulsivité politique d’un Macron à la recherche d’un électorat supplémentaire.

    Le Pr. Hammache affirme que par son «intransigeance», le président français rappelle aux Français que l’Algérie possède des arguments valables qui fortifient ses positions» et surtout, poursuitil,«son exigence de la réouverture de tous les dossiers concernant la barbarie coloniale». Pour le chercheur, les déclarations du chef de l’Etat sont claires dans le sens où il refuse de faire des concessions et exige la reconnaissance par la France de ses crimes de guerre, qui ont débuté avec le début de leur colonialisme, soit de 1830 à 1962.

    «Le président de la République a réagi tout simplement aux déclarations du président français, en démontrant que nous avons beaucoup d’arguments qui sont justes et valables sur les plans politique, social et psychologique. L’Algérie n’a pas bénéficié de ses droits comme nation victime d’une longue nuit de colonialisme», ajoute-t-il. En effet, le dossier de la mémoire hante les esprits des néocolonialistes français dans leur quête d’un passé qu’ils estiment glorieux, mais qui n’était au final qu’un épisode de terrorisme civilisationnel.

    Samira Azzegag

    Horizons, 18/10/2021

  • Tenez-vous bien! Le Maroc élu au Comité de l'ONU contre la Torture

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, torture, #Sahara_Occidental, #Maroc, #Torture, droits de l’homme,

    Le candidat du Royaume du Maroc, Abderrazak Rouwane, a été élu à l’un des cinq sièges vacants du Comité des Nations Unies contre la torture (CAT), pour la période 2022-2025, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
    Une élection qui risque d’étonner l’opinion publique marocaine qui a subi en plien fouet les méthodes violentes du régime puisque les autorités marocaines ont encore largement recours à des méthodes d’interrogatoire violentes pour briser les dissidents et arracher des aveux aux détenus. Les forces de police et de sécurité infligent régulièrement des passages à tabac, des asphyxies, des positions de stress, des simulations de noyade et des violences psychologiques et sexuelles. Les personnes placées en garde à vue se voyaient aussi régulièrement refuser l’accès à un avocat.
    Le royaume d’Afrique du Nord a une longue histoire avec la torture, qui remonte au roi Hassan II. Lorsque le roi Mohammed VI, son fils, est monté sur le trône après la mort du roi Hassan en 1999, l’une de ses principales réalisations a été la création d’une Commission d’équité et de réconciliation qui a dénoncé les horreurs commises sous le règne de son père, bien que personne n’ait été poursuivi.
    Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, le gouvernement a commencé à recourir à la torture après une série d’attentats meurtriers à Casablanca en 2003. Le Maroc a également servi de site noir à la Central Intelligence Agency, où les suspects de terrorisme étaient brutalement interrogés.
    Le Maroc est un pays dont les pratiques sont régulièrement pointées du doigt par la plus hautes instances internationales. La torture est au Maroc ce que la corrida est à l’Espagne. Une vieille tradition ancestrale, une curiosité touristique qu’apprécient particulièrement les pays occidentaux qui n’osent plus trop la pratiquer chez eux. Tous ceux qui osent la dénoncer finissent en prison.
    Le Comite des Nations Unies contre la Torture, qu’est-ce qu’il a à dire sur les horreurs pratiquées par le Maroc au Sahara Occidental où tout un peuple est livré à la barbarie et aux pires atrocités au vu et au su de la communauté internationale qui utilise le silence pour récompenser la prétendue efficacité d’une monarchie médiévale ?
    Qu’est-ce qu’il a à dire au sujet d’une pratique inventée et utilisée par les seuls bourreaux marocains : la bouteille enfoncée dans le derrière des sahraouis qui osent lever la voix contre l’occupation d’un pays classé « territoire non autonome » par les Nations Unies ?
  • La légion d'honneur pour l'homme qui espionne la France

    El Hammouchi décoré en Espagne

    Abdellatif Hammouchi est l’actuel directeur général de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale marocaine) et directeur de la DGST (Direction générale de la surveillance du territoire marocain). Il fait actuellement l’objet d’une enquête pénale pour des crimes de torture présumés commis en 2008 et 2010 au Maroc. Trois plaintes ont en effet été déposées à son encontre.

    La première a été introduite le 21 mai 2013 par Adil Lamtalsi et l’ACAT (Associations des Chrétiens pour l’abolition de la torture) au parquet du Tribunal de Grande Instance de Paris. Ce franco-marocain assure avoir subi des actes de torture en 2008 par les services de renseignement marocains. Arrêté le 30 septembre 2008 à Tanger, puis amené dans un centre de détention secret à Temara, il affirme être passé aux aveux sous l’effet de la torture. Sur la base de ceux-ci, il a été condamné à 10 ans de prison pour trafic de drogue mais n’a jamais cessé de clamer son innocence. En mai 2013, il a été transféré en France et a alors déposé une plainte à l’encontre d’Abdellatif Hammouchi en se constituant partie civile.
    Une seconde plainte a été déposée le 20 février 2014 par Naâma Asfari et l’ACAT devant le juge d’instruction en charge du dossier au sein du Tribunal de Grande Instance de Paris. Ce défenseur des droits de l’homme sahraoui a été arrêté le 7 novembre 2010 à Laayoune, dans la région du Sahara occidental sous occupation marocaine, et condamné le 16 février 2013 à 30 ans de prison par un tribunal militaire, en dépit de sa qualité de civil. Il affirme lui aussi avoir été condamné sur la base d’aveux obtenus sous la contrainte des actes de torture commis par les services de renseignement marocains.
    Le 20 février 2014, Abdellatif Hammouchi s’est rendu à l’ambassade du Maroc à Paris. Informée de sa présence sur le sol français, l’ACAT a déposé une plainte supplémentaire pour complicité de torture, au nom de Naâma Asfari, devant le pôle spécialisé dans la poursuite des crimes contre l’humanité et des crimes et délits de guerre au sein du Tribunal de Grande Instance de Paris. Celle-ci a cependant été rejetée quelques semaines plus tard.
    Le lendemain (21 février 2014), une nouvelle plainte a été déposée auprès du Procureur du pôle spécialisé au nom de Zakaria Moumni pour crime de torture. Celui-ci assure avoir reconnu formellement Abdellatif Hammouchi comme ayant participé à l’une des séances de tortures qu’il a subies au centre de Temara. La CIA a d’ailleurs confirmé l’existence de ce centre de torture dans un rapport de la commission des renseignements du Sénat rendu public en 2014.
    Une convocation a été transmise par la police nationale à la résidence de l’ambassadeur du Maroc, la justice française cherchant à auditionner Abdellatif Hammouchi. A la suite de celle-ci, l’ambassadeur de France à Rabat a été convoqué et le Maroc a suspendu toute coopération judiciaire pénale avec la France durant plusieurs jours. En conséquence, l’assemblée nationale française s’est résolue à adopter la loi du 24 juillet 2015, autorisant l’approbation du protocole additionnel à la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre le Maroc et la France, lequel contraint désormais les magistrats français à renvoyer à la justice marocaine les plaintes déposées en France par des ressortissants marocains portant sur des actes commis au Maroc par des ressortissants marocains.
    La plainte de Zakaria Moumni a donc été transférée à la justice marocaine le 27 mars 2015 et a finalement été classée sans suite par le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat en avril 2016, considérant que de nombreuses contradictions dans sa version des faits remettaient en cause sa crédibilité. Le 19 juillet 2016, le parquet de Paris a également classé cette affaire sans suite en raison de l’absence de preuve de la présence d’Abdellatif Hammouchi sur le sol français.
    En septembre 2015, lors d’une visite de François Hollande au Maroc, El Hammouchi a été décoré de la Légion d’honneur, en vue de mettre fin à la brouille provoquée par la décision de la justice française de convoquer l’espion en chef marocain.
    Etiquettes : Maroc, France, compétence universelle, torture, droits de l’homme, Pegasus, espionnage, NSO Group,
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  • Surveillance et torture en Egypte et en Libye – des dirigeants d’Amesys et Nexa Technologies mis en examen

    Paris, 22 juin 2021 — Les 16 et 17 juin dernier, quatre dirigeants des entreprises Amesys et Nexa Technologies ont été mis en examen par des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Tribunal judiciaire de Paris, respectivement pour complicité de tortures pour le volet libyen de l’enquête, et complicité de tortures et disparitions forcées pour le volet égyptien. Les deux entreprises sont mises en cause pour avoir fourni une technologie de surveillance à des régimes autoritaires en Libye et en Égypte.

    Ces mises en examen font suite à deux plaintes distinctes déposées par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui visaient ces entreprises en raison de la vente de technologies de surveillance aux régimes libyen de Mouammar Khadafi (en 2007) et égyptien d’Abdel Fattah al-Sissi (en 2014).
    Le 19 octobre 2011, nos organisations avaient déposé une première plainte contre Amesys suite aux révélations parues dans le Wall Street Journal et WikiLeaks. En 2013, la FIDH accompagnait des victimes libyennes du régime Kadhafi qui avaient témoigné devant les juges de la manière dont elles avaient été identifiées puis interpellées et torturées, après avoir fait l’objet de surveillance par les services de sécurité libyens.
    Le 9 novembre 2017, la FIDH et la LDH, avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies, avaient déposé au Pôle crimes contre l’humanité du Parquet de Paris une dénonciation de faits relatifs à la participation de cette même entreprise (devenue entre-temps Nexa Technologies) aux opérations de répression menées par le régime al-Sissi, via la vente de matériel de surveillance. Cette demande d’ouverture d’une nouvelle enquête pour des faits de complicité de torture et disparitions forcées commis en Egypte faisait suite aux révélations du journal Télérama, en juillet 2017, selon lesquelles la société Amesys avait « changé de nom et d’actionnaires pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien. Sans que l’État français y trouve à redire ».
    En mai 2017, la société Amesys a été placée sous le statut de témoin assisté pour complicité d’actes de torture commis en Libye entre 2007 et 2011.
    Depuis, nos organisations et les parties civiles qui avaient eu le courage de témoigner devant la justice française attendaient des évolutions dans ces affaires, et avaient exprimé à plusieurs reprises leur incompréhension face aux lenteurs constatées.
    FIDH, 22 juin 2021
    Etiquettes : France, Libye, logiciels espions, Amesys, Nexa technologies, répression, torture, 
  • Torture au Maroc : Mohamed Hajib gagne son procès

    Succès juridique pour le YouTuber Hajib

    Le YouTubeur Hajib provoque des imbroglios diplomatiques avec des vidéos critiques contre le Maroc. Une décision de la Cour constitutionnelle de Berlin en sa faveur pourrait alimenter davantage le conflit.
    Par Marcel Kolvenbach et Ahmet Ssenyurt, SWR

    Mohammed Hajib ne ménage pas ses mots. Plusieurs fois par semaine, cet homme de 40 ans dénonce sur sa chaîne YouTube les conditions de vie au Royaume du Maroc, au grand dam du gouvernement de ce pays, qui est déjà diplomatiquement à couteaux tirés avec l’Allemagne, notamment en raison d’opinions divergentes sur la question du Sahara occidental.Dans l’une des vidéos, Mohamed Hajib est assis dans une voiture, parle directement à la caméra et attaque frontalement la presse marocaine. Il s’agit d’une « presse policière » qui veut en finir avec lui. Depuis plusieurs jours, les médias marocains rapportent que Hajib a reçu 1,5 million d’euros des services secrets allemands pour attaquer le Maroc.

    Détention et torture au MarocEn fait, Hajib demande 1,5 million d’euros de compensation à l’État allemand. Cependant, il demande une compensation pour ce qu’il considère comme une injustice, dont l’Allemagne est en partie responsable. Son accusation : en 2010, des policiers allemands – après son retour d’un pèlerinage au Pakistan – l’avaient incité à l’aéroport de Francfort à poursuivre son voyage vers le Maroc. L’Office de la police criminelle de l’État de Hesse, qui était responsable à l’époque, le dément. Mais des fonctionnaires auraient accompagné Hajib jusqu’à l’avion ; et l’Office fédéral de police criminelle aurait également prévenu les services secrets marocains de l’atterrissage imminent à Casablanca. À son entrée dans le pays, Hajib a été arrêté. Selon ses propres déclarations, il a été torturé au Maroc. En tant que terroriste présumé, il a été condamné à sept ans de prison. Le magazine politique ARD Report Mainz et le « Spiegel » en avaient parlé.

    Depuis son retour en Allemagne, l’homme de 40 ans vit de l’aide sociale. On lui a diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique. Un expert de l’Institut de médecine légale de Düsseldorf a également diagnostiqué des « cicatrices relativement tranchantes, en partie semblables à du fer, en partie plutôt semblables à des bâtons » sur son dos – des traces évidentes de torture.Aujourd’hui, Hajib demande réparation à l’État allemand, car celui-ci l’a pratiquement livré aux autorités marocaines. En fait, les autorités allemandes chargées de la sécurité l’avaient inscrit sur la liste des personnes dangereuses à l’époque parce qu’il faisait du prosélytisme auprès de jeunes musulmans et qu’il avait fini par partir au Pakistan. Mais Hajib s’est séparé de l’un de ses compagnons de voyage, qui a ensuite rejoint les djihadistes. Afin de poursuivre l’État allemand, Hajib a d’abord demandé une aide juridique, mais a échoué devant la cour d’appel de Berlin. Cependant, selon les informations de SWR, l’instance suivante, la Cour constitutionnelle de Berlin, lui a donné raison il y a quelques jours. L’arrêt de 21 pages indique que les droits fondamentaux de Hajib ont été violés par une « évaluation inadmissiblement anticipée des preuves » par la Cour d’appel de Berlin. Il traite également du rôle de l’Office fédéral de police criminelle dans cette affaire : le fait que ses agents aient transmis un « statut de personne dangereuse » aux autorités marocaines en 2010 était « difficilement justifiable » au vu de la situation des droits de l’homme au Maroc. Hajib a déclaré à la radio SWR qu’il était très heureux de la décision. Il montre clairement que « les tribunaux en Allemagne sont indépendants ». L’avocat de Hajib, Eberhard Schultz, a déclaré qu’il n’était pas fréquent qu’une plainte constitutionnelle soit jugée positivement, comme dans ce cas. Le ministère fédéral de l’Intérieur, qui est le défendeur dans cette affaire, a déclaré à SWR qu’il ne voulait pas « commenter les décisions individuelles des tribunaux ».Impact sur les relations diplomatiquesAlors que la Cour d’appel de Berlin doit maintenant traiter à nouveau la demande d’aide juridique. L’arrêt de la Cour constitutionnelle risque toutefois d’arriver à un moment inopportun pour le gouvernement allemand, car l’affaire Hajib est diplomatiquement l’une des principales critiques du Maroc à l’égard de l’Allemagne. Selon les médias, la maison royale a récemment accusé le gouvernement allemand de laisser trop de liberté à Hajib, qui est classé comme « terroriste » au Maroc, en Allemagne. En outre, des informations sensibles des services de sécurité marocains lui avaient été transmises. Quoi qu’il en soit, le gouvernement marocain ne s’est pas distingué ces dernières semaines par son silence diplomatique. Elle a cessé de coopérer avec l’ambassade d’Allemagne dans le pays. Début mai, Rabat accentue la pression diplomatique et retire son ambassadeur de Berlin.

    Tagesshau, 26 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Mohamed Hajib, torture, terrorisme,

  • Mohamed Hajib obtient gain de cause contre l’Allemagne pour la torture subie au Maroc

    Il obtient gain de cause contre l’Allemagne pour la torture subie au Maroc : Mohamed Hadjib fait trembler le trône de M6

    Après une longue bataille judiciaire, l’ancien prisonnier politique marocain Mohamed Hadjib vient d’obtenir gain de cause contre l’État allemand à qui il réclame 1,5 million de dollars pour l’avoir livré en 2010 au Makhzen marocain qui l’a torturé et incarcéré durant 7 ans.

    Le 12 mai dernier, Mohamed Hadjib, se procurera une copie de la sentence de la Cour de Berlin (Verfassungsgerichtshof des landes Berlin, ) qui sera définitive, et contraindra l’Etat fédéral allemand à se soumettre aux exigences du plaignant.

    Il convient de rappeler, que Mohamed Hajib, adepte des réseaux sociaux contre lequel Rabat orchestre une bruyante campagne , serait l’une des causes de la brouille entre le Maroc et l’Allemagne .

    Le germano-marocain qui vit actuellement à Duisburg dans l’ouest de l’Allemagne est devenu une voix critique du Makhzen et de la monarchie sur les réseaux sociaux.

    “Le gouvernement marocain considère les vidéos de Hajib comme une menace majeure puisqu’il est en mesure de faire passer son message à une large audience, ce qui pourrait éventuellement conduire à des mobilisations”, explique Maria Josua, chercheuse au German Institute for Global and Area Studies (GIGA) de Hambourg.

    La Patrie News, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, torture, plainte,