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  • Innocence volée: Le tourisme sexuel impliquant des enfants

    Innocence volée : Le tourisme sexuel impliquant des enfants. Selon SOS Maroc, la majorité des touristes pédophiles sont des hommes professionnels ou des pédophiles souffrant de troubles mentaux

    Les histoires d’enfants victimes du tourisme sexuel à l’étranger sont déchirantes et dérangeantes, et alors que l’industrie internationale est en plein essor, ses effets juridiques se font sentir ici même aux États-Unis. En fait, l’Amérique du Nord représente un quart de tout le tourisme sexuel impliquant des enfants dans le monde, selon des experts humanitaires. Cette semaine, un millionnaire du New Jersey est jugé pour avoir prétendument recruté des garçons démunis pour des rencontres sexuelles à l’étranger, et un voyagiste sexuel new-yorkais sera condamné mercredi à sept ans de prison pour promotion de la prostitution.

    L’industrie du tourisme sexuel impliquant des enfants de plusieurs millions de dollars est soutenue par des étrangers qui voyagent dans des pays en développement où la pauvreté généralisée et l’application de la loi corrompue favorisent un environnement illicite dans lequel ils peuvent avoir des relations sexuelles avec des enfants aussi jeunes que 5 pour aussi peu que 5 $, souvent avec peu de recours, a déclaré Geoffrey Keele, porte-parole de la protection de l’enfance à l’UNICEF, la plus grande organisation mondiale de protection de l’enfance. Selon les chiffres du ministère de la Justice, les enfants prostitués servent entre deux et 30 clients par semaine, soit un total de 100 à 1 500 clients sexuels par enfant et par an. Mais certains touristes sexuels affirment que loin de maltraiter les enfants, ils contribuent à les soutenir.

    ABC News s’est penché sur le monde obscur du désir et de l’exploitation qui, selon les autorités, victimise environ 2 millions d’enfants chaque année.

    Le monde numérique secret du tourisme sexuel impliquant des enfants

    Exploiter le tourisme sexuel impliquant des enfants est à peu près aussi simple que d’aller en ligne, de réserver un vol et de prendre un taxi, ont déclaré des experts en protection de l’enfance.

    Avant même de mettre le pied sur un sol étranger, les « touristes » peuvent surfer sur le Web pour tout savoir sur les relations sexuelles avec un enfant à l’étranger.

    Les pédophiles, qui constituent un groupe important de touristes sexuels qui exploitent des enfants, principalement de moins de 12 ans, suivent les articles de presse qui mentionnent l’emplacement des enfants et des écoles dans des zones particulièrement pauvres. Ils partagent ensuite leurs histoires et planifient des visites sexuelles, a déclaré Carol Smolenski, directrice exécutive d’ECPAT-USA, la branche américaine d’un réseau international qui lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants.

    « Il s’agit d’acheter le corps d’un enfant en tant que marchandise, et Internet rend la vente encore plus facile », a-t-elle déclaré.

    Les sites Web fournissent des récits pornographiques écrits par des touristes pédophiles et des voyagistes expérimentés, y compris des informations spécifiques sur la façon d’accéder à un enfant prostitué et combien dépenser.

    Un site Web de tournées sexuelles a annoncé des nuits de sexe « avec deux jeunes filles thaïlandaises pour le prix d’un réservoir d’essence », a déclaré le ministère de la Justice.

    Trouver des informations sur les visites sexuelles peut être aussi simple que de parcourir le Web pour un canapé ou un appartement usagé. Les utilisateurs des sites de petites annonces en ligne comme Craigslist peuvent se connecter et trouver des listes de jeunes prostituées ainsi que de nombreux autres articles à vendre, selon Ken Franzblau, coordinateur de la campagne anti-traite pour Egalité Maintenant, une organisation internationale de défense des droits humains qui travaille à promouvoir et à protéger droits des femmes.

    « Craigslist est en train de devenir le plus grand souteneur d’Amérique », a déclaré Franzblau. « Leurs utilisateurs ont publié des listes de prostituées à vendre qui peuvent être trouvées avec une simple recherche. »

    Craigslist n’a pas immédiatement répondu par un commentaire.

    Une destination mortelle

    Même sans recherche préalable ou sans l’aide d’une entreprise de voyages sexuels en ligne, le voyageur enthousiaste peut facilement recueillir des informations sur les enfants prostitués une fois arrivé à destination, ont déclaré les experts.

    Du chauffeur de taxi qui fournit des brochures et escorte le délinquant jusqu’à un hôtel participant, aux proxénètes et aux enfants pauvres qui rôdent au bar du quartier, l’accessibilité aux enfants prostitués est bien trop simple.

    « De nombreux touristes pédophiles pensent en fait que le sexe est légal dans le pays étranger ou semblent le justifier moralement. Ils n’essaient même pas de le cacher », a déclaré Smolenski d’ECPAC-USA.

    Le contact initial est parfois établi dans la rue, où un enfant ou un agent s’approche d’un type « occidental » et lui propose de vendre du sexe avec l’enfant, a-t-elle déclaré.

    Souvent, un « recruteur » intermédiaire attire les enfants dans l’industrie du sexe en leur promettant des emplois dans une ville, puis en les forçant à se prostituer, a écrit un porte-parole du ministère de la Justice.

    Dans les quartiers pauvres, les enfants sans éducation, pour la plupart des femmes, doivent souvent débourser de l’argent pour leur famille ou sont jetés à la rue. Ces enfants sont parfois prostitués par leurs propres familles qui ont désespérément besoin d’argent, a déclaré le ministère de la Justice.

    Un touriste sexuel impliquant des enfants peut également attirer des enfants pauvres errants avec des « produits de luxe » comme des jeux vidéo et des baskets que les enfants pauvres ont tendance à considérer comme des objets de statut, a déclaré Franzblau d’Egalité Maintenant.

    Profilage du prédateur

    La majorité des touristes pédophiles sont généralement des hommes professionnels ou des pédophiles souffrant de troubles mentaux des pays d’Europe occidentale, des États-Unis et du Canada, a déclaré Driss Temsamani, fondateur de SOS Maroc, une agence humanitaire basée au Maroc. Les délinquants viennent de toutes les tranches de revenus et de tous les cheminements de carrière, a-t-il déclaré.

    Depuis l’adoption du Protect Act, une loi de 2003 qui criminalise différents types d’exploitation des enfants comme la pornographie juvénile et les agressions sexuelles, même lorsqu’elles sont commises dans des pays étrangers, le touriste qui voyage avec l’intention d’avoir des relations sexuelles avec un mineur et celui qui décide de le faire après son arrivée, les deux violent la loi fédérale.

    Pendant ce temps, de nombreux touristes sexuels ont affirmé qu’ils n’abusaient pas de ces enfants, dont beaucoup contractent le VIH et souffrent de graves problèmes psychologiques plus tard dans la vie, mais les aident en fait en leur donnant de l’argent, ont déclaré des experts humanitaires.

    Selon le site Web du ministère de la Justice, un enseignant américain à la retraite a déclaré à propos de sa tournée sexuelle d’enfants : « J’ai eu des relations sexuelles avec une fille de 14 ans au Mexique et une adolescente de 15 ans en Colombie. en les aidant financièrement. S’ils n’ont pas de relations sexuelles avec moi, il se peut qu’ils n’aient pas assez de nourriture. Si quelqu’un a un problème avec moi, laissez l’UNICEF les nourrir.

    Les défenseurs des enfants ne sont pas convaincus, affirmant que cette ligne de pensée n’est qu’une justification.

    « S’ils ont le revenu disponible pour acheter du sexe, ils ont le revenu disponible pour faire un don à un refuge ou à une école pour aider à éloigner les enfants de la prostitution », a déclaré Smolenski d’ECPAT-USA.

    De nombreux enfants qui ne gagnent pas assez d’argent sont sévèrement punis, souvent par des coups et la famine. Les maladies vénériennes sont monnaie courante et la consommation de drogue et le suicide sont courants chez les victimes d’exploitation sexuelle des enfants, a déclaré le ministère de la Justice.

    Efforts mondiaux pour combattre le cycle

    Le millionnaire du New Jersey Anthony Bianchi a entamé lundi son procès devant le tribunal fédéral de Philadelphie pour avoir prétendument enfreint la loi Protect en agressant sexuellement près d’une douzaine de mineurs sur un sol étranger. Bianchi a plaidé non coupable et risque jusqu’à 180 ans d’emprisonnement pour ses multiples chefs d’accusation.

    Huit adolescents ont été transportés par avion de Trebujeni, en Moldavie, et seront probablement confrontés à un contre-interrogatoire par l’avocat de la défense Mark Geragos, qui a représenté des clients aussi remarquables que Michael Jackson et Scott Peterson.

    Geragos a déclaré que Bianchi s’était simplement lié d’amitié avec les garçons. Il a fait valoir que son client est victime de chantage et d’extorsion de la part des villageois, et que son traducteur et proxénète présumé n’a avoué qu’après que la police moldave l’ait torturé, selon le Philadelphia Inquirer.

    « Pendant qu’il était là-bas, M. Bianchi était un bienfaiteur pour un grand nombre de personnes dans le village, jeunes et vieux, hommes et femmes », a déclaré Geragos dans un dossier cité dans l’Inquirer. « Il a fourni de l’argent pour la nourriture, les soins médicaux et le transport dans une grande partie du village.

    Geragos a tenté en vain de faire classer l’affaire, arguant que si le gouvernement américain avait payé pour amener les garçons moldaves à Philadelphie, Bianchi n’avait pas été en mesure de contraindre ou de payer les témoins de la défense pour assister au procès, selon l’Inquirer.

    La distance rend les poursuites difficiles

    Smolenski d’ECPAT a convenu que défendre et poursuivre des clients dans des affaires comme celle de Bianchi est compliqué et coûteux car les avocats doivent souvent collecter des preuves dans un autre pays et envoyer des témoins étrangers aux États-Unis.

    Un autre problème est que de nombreux voyagistes et intermédiaires ne connaissent pas ou ne demandent pas l’âge de leurs prostituées, ce que même les enfants eux-mêmes ne connaissent pas toujours, a déclaré Franzblau.

    Malgré ces difficultés, il y a eu 55 cas de tourisme sexuel impliquant des enfants et 36 condamnations prononcées en vertu de la Protect Act, selon le rapport de 2006 du procureur général Alberto Gonzales sur la traite des êtres humains.

    L’industrie privée et les fournisseurs de services Internet travaillent avec les forces de l’ordre pour fermer les salons de discussion des réseaux pédophiles, tandis que les groupes financiers et les coalitions surveillent pour s’assurer que les cartes de crédit ne sont pas utilisées pour payer de la pornographie juvénile, a déclaré Amy O’Neill Richard de la Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes au Département d’État.

    Selon le gouvernement américain, 32 pays ont des lois qui leur permettent de rejoindre le mouvement mondial pour poursuivre leurs citoyens qui se livrent au tourisme sexuel impliquant des enfants à l’étranger.

    Les ONG ont encouragé les agences de voyages comme les hôtels, les compagnies aériennes et les voyagistes à signer un « code de conduite » pour s’engager à former le personnel et à faire connaître l’illégalité du tourisme sexuel, a déclaré Richard. Depuis 2004, plus de 600 entreprises à travers le monde se sont jointes aux efforts.

    Temsamani de SOS Maroc a également déclaré qu’il prévoyait un concert-bénéfice en 2008 pour le pays africain afin de stimuler l’économie avec des dollars « sains ».

    Les avocats encouragent les bons Samaritains à signaler les suspects citoyens américains à l’étranger à l’ambassade et au consulat des États-Unis les plus proches. Le département d’État a déclaré que si vous êtes à la maison et que vous entendez ou constatez un comportement en ligne suspect, appelez le 1-866-DHS2ICE, une hotline de signalement.

    abc News, 17/07/2007

  • Maroc : nouvel eldorado des pédophiles ?

    Maroc : nouvel eldorado des pédophiles ?

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    La grâce puis l’arrestation et finalement l’annulation de la grâce du pédophile espagnol Daniel Galvan Vina a soulevé le courroux de la population marocaine. Cette réaction populaire – nouvelle dans ce pays – révèle l’importance du phénomène au Maroc, grande destination du tourisme sexuel.

    Les Marocains ne décolèrent pas. L’annonce début août de l’annulation de la grâce accordée par erreur au pédophile espagnol Daniel Galvan Vina n’a fait qu’envenimer l’ire populaire. La mobilisation de la société civile sur ces questions d’abus sexuels qu’elles concernent des Marocains ou des étrangers, remontent à deux ans observe Béatrice Bouron, directrice de l’association marocaine d’aide à l’enfance Amane : « On sent que la population est de plus en plus révoltée par à ces situations. Elle le manifeste et le fait savoir. » C’est le fruit du travail de sensibilisation d’associations et de collectifs. « Récemment, des artistes ont décidé d’organiser une marche blanche », souligne Béatrice Bouron. « La mobilisation fonctionne très bien aussi sur Facebook. » S’il est rare, voire inédit, qu’un pédophile soit condamné à 30 ans de prison puis gracié, comme Daniel Galvan Vina, ce n’est pas la première fois qu’un violeur d’enfants bénéficie d’une grâce royale.

    Ex-ministre

    Ce fut le cas de Hervé Le Gloannec. Ce ressortissant français arrêté en 2005 à Marrakech en possession de 17 000 photos et 140 00 vidéos de pornographie pédophile a été condamné à quatre ans de prison. Puis sa peine a été réduite à deux ans, avant qu’il ne soit libéré par grâce royale en 2006 à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du pays. C’est ce que révèle un câble diplomatique publié à l’époque sur Wikileaks et ressorti récemment par le site Lakome. Le cas de ce pédophile arrêté par les autorités marocaines n’est pas isolé. On lit aussi sur Wikileaks qu’un autre Français, Jacques-Henri Soumere, ancien directeur du théâtre de Mogador à Paris et aujourd’hui encore de l’opéra de Massy, en France a été arrêté en 2006 alors qu’il se trouvait avec un garçon de 16 ans. Placé deux mois en prison, il est alors accusé d’homosexualité et non de relations sexuelles avec mineur. Il sera ensuite libéré. Sa peine est bien légère comparée à celle de Daniel Galvan Vina.

    Ces trois cas ne sont pas isolés dans le pays. D’autres sont régulièrement dénoncés par la presse nationale et jusque sur les plateaux de télévision en France. Lors d’une émission en 2011, l’ancien ministre de l’Education – Luc Ferry – avait accusé un ex-ministre d’avoir des relations sexuelles avec des mineurs au Maroc. « Nous savons qu’il y a du tourisme sexuel, que certaines villes sont particulièrement concernées mais on ne sera pas en mesure de donner des chiffres », regrette Béatrice Bouron. « Dans notre association, nous n’avons pas voulu nous focaliser sur les étrangers. Souvent, on fermait un peu les yeux sur ce qui se passait avec des Marocains, tout en sachant que l’inceste est assez répandu. Mais on accusait le touriste ou l’étranger qui venait abuser de nos enfants. » Ces derniers ne sont, certes, pas les auteurs de tous les abus sexuel du pays, mais ils y participent.

    A la mode

    Cette année, le Maroc enregistre une augmentation de 9% du nombre de touristes. Et tous les voyageurs de cette destination à la mode n’ont pas pour seule intention d’admirer les beautés culturelles du pays. Les vols peu chers ont participé à rendre plus accessible cette destination et facilité l’accès aux pédophiles. « On a commencé à parler du tourisme sexuel en Asie du Sud-Est avec la Thaïlande », observe Béatrice Bouron. « Mais ces pays ont pris des dispositions et on s’est rendu compte que le tourisme sexuel s’est déplacé. On a alors vu au Maroc et dans d’autres pays se développer ce type de tourisme. »Soi-disant touriste, businessmen, hommes politiques, ils viennent du Golfe pour beaucoup d’entre eux, pour d’autres d’Europe. Ils profitent de leur séjour ou se déplacent uniquement pour abuser de mineurs dans les villes les plus touristiques du pays. « Quand on en parle à Marrakech, on pense systématiquement aux jeunes garçons, mais ça dépend des zones », constate Béatrice Bouron.

    Les hommes des pays du Golfe se déplacent plus souvent dans le sud du pays, dans la région d’Agadir, pour y chercher une femme. Tanger accueille aussi ces touristes bien particuliers. A Marrakech, il ne fait pas bon évoquer ces abus sur mineurs remarque la directrice de l’association Amane : « Il y a cette volonté du ministère du Tourisme et des autorités de ne pas vouloir donner ou renforcer cette image – qu’elle a déjà- de lieu du tourisme sexuel. » Les associations comme la sienne rencontre des difficultés pour enquêter sur ces abus.

    Dans la rue Les victimes – en majorité mineures – sont racolées par des rabatteurs en échange d’argent. Ce miroir aux alouettes piège les enfants qui vivent dans une grande pauvreté. « Ce sont souvent des jeunes qui vivent dans la rue et qui vont mendier, être approchés par les touristes, les abuseurs », explique Béatrice Bouron. « Toute la difficulté, pour les autorités, c’est de mettre des mesures en place, pour en parler. C’est une façon aussi de montrer que l’on reconnaît ce qui se passe et que l’on prend le problème à bras le corps », ajoute-t-elle. Les chiffres officiels sur le tourisme sexuel ou les réseaux pédophiles restent inexistants.

    Dans le câble diplomatique sur Wikileaks, il apparaît que le ministère de la Justice marocain a fourni des statistiques en 2008 selon lesquelles 1 122 cas d’agressions sexuelles sur mineurs auraient été enregistrés. Il est difficile de dire si elles reflètent la réalité. Toujours selon le ministère, dix étrangers ont été poursuivis en 2009 pour homosexualité, incitation de mineur à la prostitution, participation à l’exploitation d’un mineur et viol violent de mineur. Par la voix de son rapporteur spécial sur le trafic de personnes, Joy Ngozi Ezeilo, l’ONU affirmait le 25 juin 2013 que le « Maroc fait face à un défi considérable en tant que source, lieu de transit et destination de plus en plus importante pour le trafic de personnes ». Le rapporteur exprimait ses inquiétudes sur la viabilité des services de protection des victimes et presse l’État marocain de mettre en place une institution et une politique pour combattre efficacement le trafic d’êtres humains.

    Pédopornographie Le Haut Commissariat de l’ONU aux Réfugiés (UNHCR) souligne également dans l’un de ses rapports les lacunes du Maroc en termes de statistiques sur le trafic de personnes sur son sol, ainsi que le peu de structures d’accueil pour les jeunes victimes. Si les chiffres manquent, le Maroc tente de faire tout de même des efforts au niveau législatif. En 2003, le Maroc a renforcé son code civil pour lutter contre la pédopornographie. Mais Béatrice Bouron place davantage d’espoir dans la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, établie à Lanzarote le 25 octobre 2007. C’est le premier traité international qui s’attaque à la pédopornographie. Le texte est encore en cours de ratification par le Maroc. Actuellement, les violeurs encourent de faibles peines de prison, entre 2 et 5 ans en général. « Mais il y a encore des avancées à faire à ce niveau-là », assure Béatrice Bouron.

    Face au manque d’outils judiciaires, des associations comme Touche pas à mon enfant ou Amane mènent des actions. « Ça n’a pas été de très grande envergure », prévient Béatrice Bouron. « Mais on a commencé une action avec le groupe hôtelier Accord pour sensibiliser les réceptionnistes et les employés d’hôtels à l’identification de personnes qui montent dans leurs chambres avec de jeunes enfants », raconte Béatrice Bouron, directrice d’Amane. Les pédophiles ont vite appris à se camoufler davantage et louer une maison loin de leur chambre d’hôtel. Le Maroc a cependant ratifié le 25 avril 2011 une directive des Nations unies pour supprimer et punir le trafic de personnes, particulièrement des enfants et des femmes. Si la législation ne montre pas encore de résultats dans la lutte contre les abus sexuels sur mineurs, la population y est plus sensible qu’auparavant : « On commence à avoir une prise de conscience du phénomène, car jusqu’à présent, c’était tabou. Mais on en parle de plus en plus. »

    TV5 Monde, 12 août 2013

  • Le tourisme sexuel, un autre phénomène social marocain

    Le tourisme sexuel, un autre phénomène social marocain. Certaines villes comme Marrakech, Casablanca, Tanger ou Agadir sont un eldorado pour les touristes sexuels et pédophiles

    Le Maroc est depuis plus d’une dizaine d’années déjà, une terre d’élection pour le tourisme sexuel. Certaines villes comme Marrakech, Casablanca, Tanger ou Agadir sont un eldorado pour les touristes sexuels et pédophiles. Mais l’ampleur de ce fléau est bien plus grande : beaucoup de marocaines prostituées s’envolent vers les riches pays du Golf pour exercer leur métier. Quelle est l’histoire du tourisme sexuel marocain ? Quels sont les principaux bénéficiaires ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Découvrons le Maroc de l’ombre.

    L’Afrique du Nord en général, mais en particulier le Maroc, est une destination incontournable pour quiconque désire passer une nuit à l’orientale, en compagnie d’une de ses nombreuses prostituées. Le tourisme sexuel est né à l’époque coloniale. En effet dans les années 1930 et 40, lorsqu’elle avait le statut de ville internationale, Tanger était connue pour être une destination très prisée par les français et les espagnoles. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui continuent de fréquenter Tanger. Ces touristes traversaient le Détroit pour venir s’offrir les charmes d’une population parfois très jeune (certaines filles ont à peine 10 ans !). Mais, à l’époque, ce phénomène restait marginal, et était perçu comme un véritable tabou. Il faudra attendre les années 70 et surtout, les années 80 pour qu’il prenne de l’ampleur. Marrakech, Casablanca et Agadir deviennent les pôles d’attraction préférés des allemands, français et scandinaves.

    Il est vrai que c’est pendant les années 1980 que la mauvaise réputation des Marocaines s’est établie. Mais la réputation des Marocaines ne se répand pas qu’en Europe. Les Moyen-orientaux, qui avaient pour coutume de faire débauche au Liban et en Egypte, se sont détournés de ces régions secouées par la guerre civile libanaise et celle d’octobre 1973 pour se diriger vers le Maroc, au climat politique relativement stable, mais en pleine crise économique et à la veille du Plan d’ajustement structurel. Dans ce contexte rigide, les pétrodollars ont représenté une « bouée de sauvetage » pour le royaume, qui a donc gracieusement ouvert ses portes aux Saoudiens et aux koweïtiens les plus vicelards. “Le tapis rouge a été déroulé pour ces Moyen-orientaux qui payaient nos fonctionnaires. Des pères se sont transformés en maquereaux et certaines femmes ont offert leur ‘savoir-faire’. C’est ainsi que de nombreuses familles pauvres se sont enrichies avec ‘Flouss Sa3oud’”, témoigne Harakat.

    Le temps a fait que beaucoup parmi ces touristes du Golfe, s’installent de façon définitive au Maroc, où ils fondent des familles avec femmes et enfants. Au début des années 90, après l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, des jeunes Algériens débarquent par milliers pour épancher leurs frustrations dans les bordels miteux de certaines villes du moyen Atlas comme Azrou, Imouzzar, El Hajeb et Khénifra.

    Les Algériens cessent de venir au Maroc à partir 1994, mais une autre forme de tourisme sexuel né. Malgré le fait que Marrakech, Casablanca et Agadir restent de véritables paradis sexuels, beaucoup de prostituées marocaines migrent vers les pays du Golf pour exercer leur métier, le plus souvent dans le luxe.

    Meriem a 27 ans et est consultante dans le secteur des télécoms à Dubaï, elle a souvent dû faire face aux préjugés, liés à son origine. « Ah, vous êtes Marocaine ? Vous savez ce que l’on dit sur vos femmes, elles sont belles mais très légères » . Malheureusement une remarque pareille reste assez polie par rapport à ce qu’elle entend quotidiennement depuis qu’elle vit aux Emirats arabes unis. Un nombre impressionnant de Khalijis ne se barricadent pas d’autant de politesses: pour certains, les Marocaines sont toutes des prostituées… alors que ce sont bien souvent les premiers clients.

    Hélas confrontées à un choix crucial, les autorités marocaines hésitent entre un verrouillage sécuritaire qui peut avoir pour conséquence la déroute des touristes, ou une attitude passive avec le risque de laisser la situation s’envenimer et se dégrader. Néanmoins, plusieurs associations ont vu le jour pour lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie. Parmi elles, l’association Touche pas à mon enfant, dirigée par Najat Anwar, est l’une des plus actives en matière de lutte contre la pédophilie. Il y’a quelques années, elle a été rejointe par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH). Cependant, malgré les efforts de l’administration, la création en 1994 d’une police touristique, le jugement depuis 2001 pour des affaires de pédophilie et de prostitution de plus d’une centaine de touristes vacanciers ou de retraités occidentaux installés au Maroc, nous avons encore un long chemin à parcourir pour pouvoir désherber ce phénomène

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  • Maroc : 30 euros la nuit avec un mineur

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    Au Maroc, le tourisme représente la première source de revenus. Les jeunes très durement frappés par le chômage se tournent parfois par désespoir vers le tourisme sexuel à 30 euros la nuit. Trente euros, c’est beaucoup au Maroc lorsque l’ont sait que le salaire moyen est de 200 euros par mois.

    Avocat de l’association marocaine « Touche pas à mon enfant » : Mme la Ministre, vous avez indiqué qu’il y avait 7800 cas qui ont été traités l’année dernière, mais combien de condamnés ? Combien d’affaires ont abouti devant la justice et combien de touristes ont été condamnés ? C’est ça qui est important ! Parce qu’on peut ouvrir des dossiers mais s’ils ne sont pas traités.

    Ce reportage montre bien que le tourisme sexuel existe, car il est arrivé sur la Place et tout de suite il a été abordé. Il ne faut pas se voiler la face, il faut se retrousser les manches pour lutter contre ce fléau.

    Il y a lieu de rappeler Luc Ferry, ancien ministre qui déclare sur une chaîne de TV qu’un ancien ministre français se serait adonné à des parties des gens garçons. Il aurait été arrêté par les autorités marocaines il y quelques années et puis relâché. Le nom de ce ministre n’a pas été dévoilé.

    Selon l’association « Touche pas à mon enfant », qui a fait son enquête aussi, les faits seraient de 1999. Le ministre en question a été arrêté et emmené dans un commissariat et relâché sous intervention d’autorités françaises et marocaines.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=jVym1t3ggsk&w=560&h=315]

    Source : France24

  • Marrakech, capitale marocaine du sexe rémunéré

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    Au Maroc, les prostituées se rassemblent le plus souvent dans des endroits de la ville qui sont un symbole du consumérisme : le jour, dans les magasins de mode, les fast-foods et les brasseries ; la nuit, dans les discothèques et les restaurants branchés. On reconnaît le fait qu’il s’agit de prostituées à la façon dont elles s’habillent et regardent les clients potentiels.

    On estime à 50 000 le nombre de prostituées au Maroc. Une étude du ministère de la santé a examiné les données de 2011 et 2014, affirmant qu’il y en a jusqu’à 19 000 uniquement entre Agadir, Fès, Rabat et Tanger.

    Marrakech se taille toutefois la part du lion, suivie de Casablanca.

    À trois heures à peine des principaux aéroports italiens, la ville est la capitale du tourisme : elle représente une destination exotique de proximité. Much loved », le film de Nabil Ayouch présenté à Cannes et censuré, raconte l’histoire de quatre prostituées à Marrakech, levant le voile sur l’un des principaux commerces de la ville. Il n’y a pas d’intermédiaire, les femmes marocaines s’offrent directement. Et elles se battent pour leur part de marché avec des concurrentes originaires d’Afrique centrale. Elles ont en moyenne entre 18 et 20 ans, elles coûtent entre 500 et 700 dirhams, soit 50 à 70 euros. Les plus belles, souvent sélectionnées par les boîtes de nuit, peuvent demander jusqu’à 300 euros par nuit, dîner payé par le client compris.

    Dans la ville nouvelle, entre ce qui reste des bâtiments construits par les Français pendant le protectorat et les nouveaux établissements de la movida, la réputation des filles de Marrakech est rapportée de touriste en touriste.

    Le square 16 novembre, l’avenue Mohammed V, la rue Yougoslavie sont parmi les adresses les plus faciles à fréquenter le jour. La nuit, les lieux à privilégier sont Gueliz et l’Hivernage, les quartiers qui comptent le plus grand nombre de boîtes de nuit.

    Les clients les plus recherchés sont ceux d’Arabie Saoudite, mais les Européens sont aussi les bienvenus, à condition qu’ils aient de l’argent.

    Et entre deux emplois, ils peuvent se faire coiffer ou choisir une esthéticienne jusqu’à 5 heures du matin. Ceux qui cherchent à changer de vie sont à la recherche d’un passeport ainsi que d’un revenu à vie.

    Le désespoir se trouve plutôt dans la médina. Dans l’ancien quartier juif du Mellah, les femmes qui proposent des rapports sexuels sont plus âgées et les tarifs descendent à 20 dirhams, soit 2 euros pour un rapport sexuel à deux pas du souk.

    Certains disent que c’est un scandale en terre d’islam. Et puis il y a ceux qui, hors des frontières du pays, organisent des circuits dédiés aux clients les plus exigeants – avec des sites web spécialisés qui répertorient les lieux et les tarifs dans les principales villes, donnent des conseils sur la façon d’approcher les prostituées, la meilleure période pour un voyage et les meilleures discothèques.

    L’enquête du ministère de la santé a révélé que sur les 19 000 prostituées interrogées, la plupart étaient analphabètes, divorcées ou veuves (entre 62 et 73 %), et qu’elles avaient eu leur premier rapport sexuel lorsqu’elles avaient entre 15 et 19 ans. La plupart vivent seules (entre 60 et 70%) mais soutiennent financièrement quelqu’un (dans 50 à 80% des cas), souvent les enfants (jusqu’à 56%) ou leur famille d’origine. La majorité (54%) a révélé qu’elle n’avait pas utilisé de préservatif dans les 30 jours précédant l’entretien pour l’enquête, soit parce qu’elle n’en avait pas sur elle, soit parce que son client ne voulait pas l’utiliser.

    Dans 98% des cas, les prostituées ont des rapports sexuels là où leur client les emmène, soit dans des appartements loués, soit dans un riad loué exclusivement. Il est impossible de louer une chambre d’hôtel car une loi du royaume interdit aux Marocains de louer une chambre avec une personne qui n’est pas leur conjoint, afin de réprimer la prostitution. Ceux qui ne présentent pas de certificat de mariage sont passibles d’arrestation et l’hôtelier risque de devoir fermer boutique.

    Olga Piscitelli

    ANSAmed

  • Pourquoi le Maroc est devenu l’Eldorado des pédophiles français et européens

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    Par Khider Mesloub
    Tout se consomme, la nature comme les humains. Aussi, ces dernières années, l’intérêt ne se porte plus seulement sur les paysages idylliques, la découverte des «bons sauvages», par ailleurs graduellement détruits par le capital. Aujourd’hui, le tourisme contemporain, à l’image de l’Occident libidinalement perverti, s’est sexualisé. Désormais, le touriste prédateur s’envole vers les contrées exotiques pour goûter aux charmes des corps sensuels «indigènes» juvéniles, de préférence impubères, dotés d’une volupté virginale.
    Cette nouvelle consommation touristique sexuelle est la dernière forme d’exploitation capitaliste (occidental, oriental, méridional, septentrional).
    Certes, les anciennes puissances coloniales et impérialistes n’occupent plus les terres fertiles et fécondes des pays du Sud, mais certains de leurs lubriques habitants n’hésitent pas à accaparer les corps lascifs des autochtones impubères pour assouvir leur appétence libidinale insatiable.
    Ces nouvelles prestations sexuelles participent de la nouvelle industrie touristique internationale offerte aux lubriques occidentaux et orientaux riches des pays du Golfe, en quête de transcendance sensuelle exotique, de débauches orgiaques touristiques. Ces escapades libidineuses participent de la nouvelle forme de domination du mode de production capitaliste libertaire et libertin mondialisé.
    Dans ce secteur lucratif et lascif du tourisme sexuel géographiquement en pleine turgescence, outre la Thaïlande, le Maroc est devenu une des destinations favorites du tourisme lubrique, l’Eldorado des pédophiles. En particulier, des pédophiles français et européens, sans oublier les féodaux orientaux des pays du Golfe, adeptes des prosternations lascives. Les victimes, en majorité mineures, sont racolées par des rabatteurs en échange d’argent.
    Au Maroc, cette industrie du sexe, à la prospérité et postérité garanties, a toujours été tolérée par le Makhzen, qui l’a sacrée en activité principale du pays car elle procure un certain zen à leur tempérament lascif et belliqueux.
    Cette économie des amours tarifées, nullement prête à se raréfier, en particulier dans le contexte de crise sanitaire et économique actuelle, profite à de multiples acteurs de la société marocaine : tenanciers de bars, videurs de discothèques, taxieurs, policiers (qui ferment les yeux en échange de quelques billets ou faveurs sexuelles gracieuses), les loueurs d’appartement, les hôteliers, qui vivent sans scrupule de l’exploitation sexuelle de leurs progénitures, leurs jeunes compatriotes livrés à la prostitution. Dans la plupart des hôtels touristiques, des jeunes femmes offrent leurs services aux étrangers de passage. Globalement, ce sont majoritairement des professionnels du sexe tarifé. Mais certaines se prostituent de façon occasionnelle (pour elles, c’est un hobby tout à fait intégré dans leurs mœurs dissolues). Plus anonyme, la prostitution masculine est très répandue également. Même des enfants se livrent au racolage pour quelques dirhams.
    Au Maroc tout se vend. Il n’y a pas que la prostitution «traditionnelle» qui permet aux touristes hommes de s’offrir les services sexuels de jeunes filles ou garçons. Il existe également la prostitution «cougarienne», celle qui permet aux touristes femmes occidentales, âgées entre 50 et 70 ans, de passer leurs vacances lubriques en compagnie de jeunes hommes, moyennant rétribution.
    Sans conteste, pour les touristes en quête d’aventures lubriques, les conditions sont idéales : la monarchie marocaine leur garantit une royale impunité, la loi du silence et le silence de la loi. Selon les informations, le tourisme sexuel se serait considérablement développé dans le royaume chérifien, royaume qui chérit bien ses touristes libidineux. Dans la seule ville de Marrakech, les deux tiers des enfants prostitués se consacrent uniquement aux touristes. Touristes chouchoutés mais nullement chahutés, bichonnés mais jamais bastonnés, dorlotés mais aucunement menottés, par la population marocaine consentante. Contente de l’attrait touristique de son pays sexuellement dépaysant, sensuellement plaisant, voluptueusement apaisant. Le touriste ne vient pas à Marrakech pour admirer uniquement le minaret de la Koutoubia mais, surtout, cajoler les tibias des minets.
    M. K.
  • Le tourisme sexuel, un autre phénomène social marocain

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    Le Maroc est depuis plus d’une dizaine d’années déjà, une terre d’élection pour le tourisme sexuel. Certaines villes comme Marrakech, Casablanca, Tanger ou Agadir sont un eldorado pour les touristes sexuels et pédophiles. Mais l’ampleur de ce fléau est bien plus grande : beaucoup de marocaines prostituées s’envolent vers les riches pays du Golf pour exercer leur métier. Quelle est l’histoire du tourisme sexuel marocain ? Quels sont les principaux bénéficiaires ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Découvrons le Maroc de l’ombre.
    L’Afrique du Nord en général, mais en particulier le Maroc, est une destination incontournable pour quiconque désire passer une nuit à l’orientale, en compagnie d’une de ses nombreuses prostituées. Le tourisme sexuel est né à l’époque coloniale. En effet dans les années 1930 et 40, lorsqu’elle avait le statut de ville internationale, Tanger était connue pour être une destination très prisée par les français et les espagnoles. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui continuent de fréquenter Tanger. Ces touristes traversaient le Détroit pour venir s’offrir les charmes d’une population parfois très jeune (certaines filles ont à peine 10 ans !). Mais, à l’époque, ce phénomène restait marginal, et était perçu comme un véritable tabou. Il faudra attendre les années 70 et surtout, les années 80 pour qu’il prenne de l’ampleur. Marrakech, Casablanca et Agadir deviennent les pôles d’attraction préférés des allemands, français et scandinaves.
    Il est vrai que c’est pendant les années 1980 que la mauvaise réputation des Marocaines s’est établie. Mais la réputation des Marocaines ne se répand pas qu’en Europe. Les Moyen-orientaux, qui avaient pour coutume de faire débauche au Liban et en Egypte, se sont détournés de ces régions secouées par la guerre civile libanaise et celle d’octobre 1973 pour se diriger vers le Maroc, au climat politique relativement stable, mais en pleine crise économique et à la veille du Plan d’ajustement structurel. Dans ce contexte rigide, les pétrodollars ont représenté une « bouée de sauvetage » pour le royaume, qui a donc gracieusement ouvert ses portes aux Saoudiens et aux koweïtiens les plus vicelards. “Le tapis rouge a été déroulé pour ces Moyen-orientaux qui payaient nos fonctionnaires. Des pères se sont transformés en maquereaux et certaines femmes ont offert leur ‘savoir-faire’. C’est ainsi que de nombreuses familles pauvres se sont enrichies avec ‘Flouss Sa3oud’”, témoigne Harakat.
    Le temps a fait que beaucoup parmi ces touristes du Golfe, s’installent de façon définitive au Maroc, où ils fondent des familles avec femmes et enfants. Au début des années 90, après l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, des jeunes Algériens débarquent par milliers pour épancher leurs frustrations dans les bordels miteux de certaines villes du moyen Atlas comme Azrou, Imouzzar, El Hajeb et Khénifra.
    Les Algériens cessent de venir au Maroc à partir 1994, mais une autre forme de tourisme sexuel né. Malgré le fait que Marrakech, Casablanca et Agadir restent de véritables paradis sexuels, beaucoup de prostituées marocaines migrent vers les pays du Golf pour exercer leur métier, le plus souvent dans le luxe.
    Meriem a 27 ans et est consultante dans le secteur des télécoms à Dubaï, elle a souvent dû faire face aux préjugés, liés à son origine. « Ah, vous êtes Marocaine ? Vous savez ce que l’on dit sur vos femmes, elles sont belles mais très légères » . Malheureusement une remarque pareille reste assez polie par rapport à ce qu’elle entend quotidiennement depuis qu’elle vit aux Emirats arabes unis. Un nombre impressionnant de Khalijis ne se barricadent pas d’autant de politesses: pour certains, les Marocaines sont toutes des prostituées… alors que ce sont bien souvent les premiers clients.
    Hélas confrontées à un choix crucial, les autorités marocaines hésitent entre un verrouillage sécuritaire qui peut avoir pour conséquence la déroute des touristes, ou une attitude passive avec le risque de laisser la situation s’envenimer et se dégrader. Néanmoins, plusieurs associations ont vu le jour pour lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie. Parmi elles, l’association Touche pas à mon enfant, dirigée par Najat Anwar, est l’une des plus actives en matière de lutte contre la pédophilie. Il y’a quelques années, elle a été rejointe par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH). Cependant, malgré les efforts de l’administration, la création en 1994 d’une police touristique, le jugement depuis 2001 pour des affaires de pédophilie et de prostitution de plus d’une centaine de touristes vacanciers ou de retraités occidentaux installés au Maroc, nous avons encore un long chemin à parcourir pour pouvoir désherber ce phénomène.
  • Le Maroc et le tourisme sexuel

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    Dimanche 19 mars 2006, deux chaînes parmi les plus importantes du PAF (paysage audiovisuel français) offrent au Maroc une publicité dont il pouvait se passer. Claire Chazal, célèbre présentatrice de Tf1, annonce au journal de 20 heures, suivi chaque jour par quelque 10 millions de téléspectateurs, un reportage sur le tourisme sexuel au Maroc.
    La caméra de Tf1 s’insinue parmi les dédales de la vieille médina de Marrakech et dans les avenues et les boîtes de nuit d’Agadir pour en extraire des images et des témoignages accablants sur l’effervescence que connaît le phénomène dans ces deux villes. Mais c’est Enquête Exclusive, l’émission d’investigation de M6, qui fera le plus de mal: images de proxénètes filmés en caméra cachée proposant les services d’enfants âgés d’à peine huit ans, rappel des grands scandales sexuels qui ont défrayé la chronique ces deux dernières années, témoignages de jeunes prostitués et de garçons abusés…
    Diffusés dans la même soirée, en prime time, à deux heures d’intervalle l’un de l’autre, ces deux reportages, qui ont mis à nu une réalité particulièrement sordide de notre pays, ont sérieusement écorné l’image du Maroc touristique. Ce pays de soleil, de mer et de couscous vanté dans les brochures et les devantures des agences de voyages, sur les affiches et les panneaux publicitaires déployés à Paris et dans d’autres capitales européennes, ainsi que dans les spots télévisés de l’Office National du Tourisme.
    Deux mois auparavant, un autre reportage sur la prostitution infantile au Maroc concocté par des journalistes espagnols en mal d’images chocs et diffusé sur la chaîne espagnole Antenna 3, avait fait lui aussi un grand bruit.
    Hormis la dégradation de l’image du Maroc, présenté comme un paradis sexuel, le documentaire d’Antena 3 a eu pour conséquence l’arrestation et l’incarcération d’une trentaine de personnes à Tanger et à Marrakech. Mais que révèlent ces reportages? Rien de nouveau, si ce n’est une réalité que tout le monde connaît ici-bas. Car, quoi qu’on en dise, le phénomène du tourisme sexuel n’est pas tellement récent au Maroc.
    Déjà, dans les années 1930 et 40, lorsqu’elle avait le statut de ville internationale, Tanger était connue pour être une destination très prisée par la communauté Gay. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui continuent de fréquenter Tanger. Majoritairement homos, ces touristes traversaient le Détroit pour venir s’offrir les charmes d’une population jeune, masculine et déshéritée. Mais, à l’époque, ce phénomène restait marginal. Il faudra attendre les années 70 et, surtout, les années 80 pour qu’il prenne de l’ampleur. Marrakech et Agadir deviennent les pôles d’attraction préférés des homosexuels allemands, français et scandinaves.
    La demande créant l’offre, des jeunes gens commencent à racoler et à proposer leurs corps sur la place Jamâa Lafna et dans les cafés de Guéliz, à Marrakech. À Agadir, l’essentiel de l’activité était concentré dans les plages et sur l’avenue Mohammed V.
    Dans les années 80, juste après l’éclatement de la guerre au Liban, une nouvelle race de touristes sexuels va s’intéresser au Maroc. Riches de leurs pétrodollars, des Moyen-orientaux, essentiellement saoudiens et koweïtiens, affluent en masse. La plupart s’établissent à Casablanca, où ils trouvent une offre généreuse de femmes, jeunes, belles, arabes et, surtout, musulmanes. 
    Avec le temps, beaucoup parmi ces touristes du Golfe, ironiquement baptisés Lahouala (moutons), s’installent de façon définitive au Maroc, où ils fondent des familles avec femmes et enfants. 
    Au début des années 90, après l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, des jeunes Algériens débarquent par milliers pour épancher leurs frustrations dans les bordels miteux de certaines villes du moyen Atlas comme Azrou, Imouzzar, El Hajeb et Khénifra. L’afflux des Algériens cessera dès 1994, après la fermeture des frontières.
    Cette date qui coïncide avec le retour de la paix au Liban, marque également la diminution du nombre des touristes sexuels arabes. Ceux-ci se font de moins en moins nombreux au Maroc et optent pour le Liban, mais également la Jordanie et les Émirats Arabes Unis qui offrent l’avantage de la proximité. Entre temps, le Maroc dont le gouvernement a lancé la vision 2010 avec pour objectif d’attirer 10 millions de touristes chaque année, reçoit de plus en plus de touristes occidentaux. Et par ricochet, d’avantage de touristes sexuels. À Marrakech et à Agadir, les deux destinations favorites de ces touristes, la prostitution prospère à vue d’œil. Et les scandales se multiplient.
    Au lendemain du Tsunami qui a ravagé les côtes de plusieurs pays de l’Asie du sud-est en décembre 2004, la cadence va s’accélérer de manière spectaculaire. Dès lors, le Maroc devient une destination très en vogue. Sur Internet, dans les forums spécialisés, le royaume est décrit comme un pays ouvert et permissif. Plus proche que la Thaïlande, les Philippines ou le Sri lanka, il ne manque pas pour autant d’exotisme.
    C’est ainsi que sur ces forums, des pédophiles et des touristes sexuels se délectent de leurs exploits à l’ombre des minarets, dans la volupté des Ryads, avec des partenaires musulmans dociles et bon marché. 
    Parmi ces touristes qui apprécient les frasques en terre d’Islam, Philippe Servaty, journaliste du quotidien Belge Le Soir, défrayera la chronique à Agadir. Ses ébats filmés, diffusés sur Internet, puis gravés sur des Compact Disc (CD) coûteront leur liberté à treize femmes innocentes. 
    Baptisées les filles du CD, ces innocentes victimes, dont une était mineure ont passé de longs mois en prison. Onze ont été libérées, tandis que deux sont toujours en détention. Philippe Servaty qui fantasmait sur des femmes musulmanes, les contraignait à porter le voile pendant l’acte sexuel.
    Avant même que ce scandale ne soit oublié, Agadir fut récemment le théâtre d’une autre affaire de CD. Mais cette fois-ci, les faits sont beaucoup plus graves. Le jeudi 16 mars 2006, un ressortissant allemand a été en effet arrêté en flagrant délit de pédophilie. Âgé de 67 ans, cet Allemand qui fréquente Agadir depuis une vingtaine d’années draguaient des jeunes garçons démunis et désoeuvrés de la banlieue d’Agadir.
    Il les attirait ensuite à bord de sa caravane et les prenait en photo dans des poses obscènes, moyennant 50 à 70 dirhams. Lors de son arrestation, la police a saisi dans sa caravane un cd-rom contenant 250 photos de jeunes hommes nus, âgés entre 15 et 21 ans. Mais c’est surtout à Marrakech que la pédophilie bat son plein. En l’espace de deux années, cette ville a en effet connu une dizaine d’affaires impliquant des ressortissants étrangers.
    Le scandale le plus marquant, reste sans conteste celui du Français Hervé Désiré Le Gloannec. Arrêté en mars 2005 en plein acte avec un mineur de 14 ans dans son appartement de Daoudiyat, la police a découvert sur le disque dur de son ordinateur 100 000 photos et 17 000 vidéos à caractère pédophile. Parmi ces photos, la police dénombrera une cinquantaine de victimes marocaines.
    Le reste étant constitué de clichés de jeunes asiatiques et africains. Malgré tout, Hervé le Gloannec et son rabatteur Mustapha Balsami, ne seront finalement condamnés qu’à des peines dérisoires. Fait nouveau au Maroc, Marrakech est également devenue une destination prisée par les réseaux pornographiques internationaux. C’est ainsi que, le samedi 4 mars 2006, une dizaine de jeunes Marrakchis ont été condamnés à des peines allant de six mois, jusqu’à six années de prison. Leur tort: avoir joué dans des films pornographiques homosexuels tournés par une boîte de production française et diffusés sur Internet.
    Longtemps toléré par les autorités, qui fermaient les yeux sur les incartades de ces touristes spéciaux mais pourvoyeurs de devises, le tourisme sexuel a pris au fil des ans des allures de véritable industrie informelle. Cependant, à la différence de pays comme la Thaïlande, le Vietnam ou le Sri Lanka, le Maroc n’a pas connu l’émergence de réseaux organisés et spécialisés dans cette activité, qui reste le fait d’individus et de groupes de personnes isolés.
    Ceci étant, dans certaines villes comme Agadir, Marrakech, mais également Tanger, Casablanca, Rabat et de plus en plus, Ouarzazate, Essaouira et Taroudant, les populations qui vivent de cette activité se comptent par dizaines de milliers de personnes de tous bords: prostitués professionnels et occasionnels, proxénètes, enfants des rues, hôteliers, tenanciers de bars et de discothèques…
    Diverses couches de la société marocaine sont en effet représentées. En plus des pauvres qui constituent le gros des troupes, on retrouve également des prostitués, hommes et femmes, issus de la classe moyenne, qui cherchent à arrondir leurs fins de mois. L’offre, elle aussi, est très variée.
    À Marrakech, Ouarzazate, Tanger ou Agadir, des prostitués de luxe qui racolent dans les palaces et les restaurants branchés proposent leurs services à des prix variant entre 150 et 300 euros (1.500 à 3.000 DH). Tandis que, dans la rue, les prostitués bas de gamme et les enfants des rues vendent leurs corps entre 50 et 200 dirhams.
    Pendant des années, cette réalité passait presque inaperçue.
    Se développant à l’ombre des tabous et des non dits, le tourisme sexuel ne prendra davantage de visibilité que pendant les dernières années, marquées par plus d’ouverture démocratique et médiatique. Le développement des médias aidant, les affaires de pédophilie et de tourisme sexuel, autrefois gérées dans la discrétion, sont devenues le sujet favori de la presse écrite. Et même les deux télés nationales osent aujourd’hui l’aborder.
    En revanche, les membres du gouvernement ne semblent guère concernés. Confrontées à un dilemme, les autorités marocaines hésitent entre un verrouillage sécuritaire qui peut avoir pour conséquence la désertion des touristes, ou une attitude passive avec le risque de laisser la situation s’aggraver et pourrir.
    Les islamistes, eux, restent étrangement impassibles. Mais pas pour longtemps. À l’approche des élections de 2007, ils ne manqueront pas d’exploiter l’essor de ce phénomène pour en faire un argument politique de leurs campagnes.
    En attendant, seule la société civile semble s’activer. Plusieurs associations se sont constituées pour lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie. Parmi elles, l’association Touche pas à mon enfant, dirigée par Najat Anwar, est l’une des plus remuantes et des plus agissantes en matière de lutte contre la pédophilie.
    Dernièrement, elle a été rejointe par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH). Interpellés par cette évolution, les reporters de M6 et ceux de Tf1 ont d’ailleurs choisi de débuter leurs reportages avec les images de manifestations organisées récemment à Marrakech par ces deux associations.
    On y voit des hommes, des femmes et des enfants descendus dans la rue pour dénoncer le tourisme sexuel et la pédophilie.
    Scènes inconcevables il y a quelques années, et uniques dans le monde arabo-musulman, ces manifestations se font de plus en plus fréquentes au Maroc. Elles traduisent le ras-le-bol de la population.
    Source : Skyrock, 24/05/2007
  • Maroc: "Malheureusement, pour l'état, le sexe est une manière d'attirer les touristes"

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    « Les pédophiles peuvent avoir ce qu’ils veulent au Maroc à moindre prix »
    Le Maroc peut bien rejoindre en 2015 le Comité sur les droits de l’enfant (CRC) lié à l’ONU, plusieurs organisations de défense des droits des enfants tirent la sonnette d’alarme à propos de l’exploitation des enfants et la prostitution enfantine.
    Le Maroc va faire partie, dès le mois de mars 2015, des 194 pays qui contrôlent l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant des Nations unies. Or, en 2011 le pays avait eu un rapport défavorable des autorités américaines à propos du trafic d’être humain. Aurait-il fait autant de progrès en 4 ans? 
    De nombreuses associations tirent la sonnette d’alarme autour des enfants des rues laissés pour compte, des nombreux abus subis dans les orphelinats et d’une prostitution enfantine qui ne cesse de croître. Knack.be a cherché ce qui se cachait derrière l’image idyllique d’un Maroc fait de plages, de soleil et de palmiers.
    Nichée entre la mer et les majestueuses montagnes de l’Atlas, la ville Agadir s’est transformée ces dernières années en une destination touristique de premier plan. Si c’est bon pour l’économie locale, cette expansion a aussi son côté sombre. Il semble que la ville soit devenue une destination très prisée pour le tourisme sexuel, avec les enfants des rues comme principales victimes. 
    La prostitution enfantine y est devenue monnaie courante, selon Abdelkhalek Benzekri, vice-president de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) qui a plus de 100 bureaux à son actif, dont certains en Belgique, en Espagne et en France. 
    « Chaque jour, nous recevons des signalements de pédophilie. Surtout dans des villes comme Marrakech et Agadir. Bien sûr le phénomène a aujourd’hui l’attention des médias, ce qui le rend plus visible. Mais dans la plupart des cas que nous observons, nous remarquons surtout une augmentation de la prostitution enfantine. »
    Agadir, Marrakech, Tanger, Casablanca, Meknès. Toutes les grandes villes du Maroc semblent touchées par le phénomène et ont une réputation de paradis pour pédophiles. La question reste de savoir pourquoi. 
    Selon Benzekri, la pauvreté serait la principale fautive. « Le Maroc compte beaucoup familles nombreuses. Certaines n’ont pas les moyens d’élever autant d’enfants. Ceux-ci sont alors abandonnés à leur sort et il n’est pas étonnant de les voir se tourner vers la prostitution. Certains parents n’hésitent pas à inciter leurs propres enfants à se prostituer. »
    Mohamed El Khalfioui, politologue à L’ULB et spécialiste du Maroc, confirme que certains parents poussent leurs enfants à se prostituer. « La pauvreté incite certaines familles à se tourner vers la prostitution comme moyen de subsistance. Je pense qu’ils savent que ce n’est pas une bonne chose, mais qu’in fine cela permet quand même de nourrir leur famille ».
    Faire travailler les enfants dès leur plus jeune âge semble souvent être l’unique solution pour les familles pauvres. Même si le travail des enfants est interdit légalement, il semble très difficile d’en faire baisser le nombre. Selon les statistiques de Save the Children de 2011, il y aurait 366.943 enfants âgés de 5 à 14 ans qui travaillent.
    « Les garçons travaillent principalement comme apprenti dans les secteurs de l’artisanat et de la construction. Pour les filles, la situation est souvent encore plus difficile puisqu’elles sont principalement employées en tant que bonnes à demeure et ne peuvent jamais ou presque quitter la maison. Elles sont souvent battues et travaillent régulièrement plus de 20 heures par jour. Sans compter que la plupart sont violées par leur employeur », selon Abdelkhalek Benzekri.
    Selon l’organisation des droits des enfants de l’Unicef, Casablanca ne compterait pas moins 13.500 bonnes de moins de quinze ans. L’organisation End Child Prostitution, Child Porno¬graphy and Trafficking of Children for Sexual Purposes (ECPAT) estime elle que le nombre de jeunes victimes d’exploitations sexuelles dans la plus grande ville du Maroc s’élève à 10.000 enfants.
    Les entités étatiques essayent pourtant de limiter le phénomène en harmonisant les lois marocaines avec les lois internationales. Mais rien ne semble pourtant endiguer le phénomène qui prend chaque année de plus en plus d’ampleur, et ce même s’il n’existe pas vraiment de chiffres officiels.
    « Malheureusement, pour l’état, le sexe est une manière d’attirer les touristes »
    Pour Benzekri c’est l’attitude même de l’Etat qui pourrait faire perdurer le problème. « L’Etat ferme régulièrement les yeux sur la violation de droits de l’Homme. Il en va de même pour la prostitution enfantine. Le secteur touristique est le second du pays et représente une source importante de revenu. On cherche à attirer le touriste de toutes les manières. Et malheureusement le tourisme sexuel en fait partie. »
    « Avant l’Asie du Sud-est était la terre promise des pédophiles, mais suite au tsunami qui ravagea la région, ils ont dû trouver d’autres endroits », précise Benzekri . Le fait que le Maroc est bien plus proche géographiquement joue aussi en sa faveur. De même que les nombreuses liaisons aériennes à bas prix entre le Maroc et l’Europe. Dans le pays lui-même, tout est aussi moins cher qu’en Europe. En sachant que le taux d’échange de l’euro est très bas et que l’abus d’enfants reste souvent impuni, on ne peut qu’émettre cet amer constat : au Maroc les pédophiles ont ce qu’ils veulent à moindre prix. »
    Le Vif, 05/08/2014
  • Maroc: « Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux » ou comment Rabat fait chanter les décideurs français…

                                    Sahara Occidental, Maroc, France, tourisme sexuel, lobbying,

    Parution du livre « Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux » : Ou comment Rabat fait chanter les décideurs français…
    Par Mohamed Abdoun
    Certes, la question relève du secret de polichinelle. Le Maroc a, depuis toujours, usé de procédés délictueux, carrément crapuleux, pour faire chanter une bonne partie des décideurs, hauts fonctionnaires et hommes politiques français.
    C’est ce qui explique en très grande partie le laxisme, voire l’encouragement, de Paris, à l’endroit des actes criminels de Rabat, comme le trafic de drogue planétaire ou bien l’occupation illégale du Sahara Occidental doublé du pillage de ses ressources.
    Le secret de ce silence intrigant et complice de la part de la France, déjà abordé dans un précédent article très fouillé, réside dans la corruption, d’une part et le chantage de l’autre. Luxe et luxure font bon ménage dans cette entreprise où le Makhzen s’échine à mettre les petits plats dans les grands.
    Le logiciel sioniste d’espionnage Pegasus aidant, Rabat peut aujourd’hui plus que jamais se livrer à son sport favori, puisque même le président Macron, ainsi que son ex-Premier ministre en ont été les victimes. Le livre en question en parle avec un luxe de détails, et sans jeu de mot aucun.
    Le livre en question est le produit des deux journalistes, experts du Maghreb, Ali Amar et Jean-Pierre Turquoi. Il s’appesantit sur les séjours de luxe auxquels ont droit la plupart des hauts responsables et hommes politiques français dans des « Ryad » dignes des contes des milles et une nuits. Les « nourritures terrestres » évoquées par Gide y sont disponibles profusion. Reste à préciser que ce paradis sur terre, où tous les plaisirs interdits sont permis, comporte un « mortel bémol ».
    Tous les faits et gestes de ces hôtes de marque sont scrutés, détaillés et, le cas échéant, carrément enregistrés. Aucun de ces responsables n’a dès lors plus de secrets pour le Maroc.
    Tous ses points faibles relèvent de véritables lieux communs. La plupart des décideurs français en deviennent de véritables pantins entre les mains des gens du Makhzen. «Marrakech, une ville française?», s’interrogent les auteurs de ce livre dans l’introduction de l’ouvrage pour planter le décor d’une ville que l’ancien Premier ministre britannique, le glorieux Winston Churchill, peintre à ses heures perdues, avait qualifiée de « Paris du Sahara». Ici tout est hypocritement toléré.
    Même la pédophilie. Cela génère au finish une armée d’obligés français. L’avocat Joseph Breham avait déjà évoqué ce sujet sensible après l’éclatement du scandale Pegasus, dont il avait lui-même été la victime.
    Pour cet homme de loi hexagonal, qui connaît mieux que personne la complexité des relations quasi-incestueuses qui lient très étroitement le Makhzen à la plupart des hauts responsables français depuis De Gaulle jusqu’à Macron en passant par Chirac, Mitterrand et les autres, les non-dits sont autrement plus parlants et explicites que tous les mots et discours du monde.
    Cet avocat, qui a eu à défendre Naâma Asfari militant sahraoui arbitrairement condamné dans les incidents de Gdeim, et sauvagement torturé par les services de sécurité marocains Izik, un royaume comme le Maroc ne s’encombre d’aucun scrupule quand il s’agit de ses intérêts étroits.
    Rabat, avec ses gros rangers, semble agir sous la protection d’un blanc-seing lui assurant une totale impunité et protection franco-sioniste en dépit de son usage « immodéré» du logiciel Pegasus. Rabat, en effet, en acquérant ce logiciel pour la bagatelle de 10 millions de dollars auprès de ses alliés et complices sionistes, n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat, et à franchir le Rubicon.
    Des milliers de numéros de téléphones dont les détenteurs ne sont pas des citoyens lambda, ont découvert abasourdis que leurs vies et leur intimité avaient été violées depuis des mois, ou peut-être des années par les barbouzes d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de renseignement et de sécurité marocains. Joseph Breham suggère plus qu’il ne le dit, que la France officielle, à commencer par celle de Macron, est soigneusement « muselée» par le Maroc.
    « La position de la France est déplorable mais pas étonnante. Elle est parfaitement en phase avec l’agenouillement français dans le cadre des relations avec le Maroc. Sous Hassan II et à partir de François Mitterrand, il y a eu globalement une politique pensée et organisée par le Maroc pour créer de bonnes relations avec la France ».
    C’est ce qu’assène cet avocat en parfaite connaissance de cause. Cela sans oubli que cette prise de contrôle discrète n’a sans doute été rendue possible que grâce au concours de cette armée d’agents sionistes qui infestent le palais royal marocain.
    L’avocat évoque à ce propos la « mamounisation»du personnel politique français. Entendre par là l’octroi de privilèges indus, des séjours touristiques dans des sites idylliques, de la monnaie sonnante et trébuchante, u carrément des plaisirs sexuels dont seul le Maroc détient le secret : « Cette stratégie s’est mise en place à plusieurs niveaux. La politique, ce que l’on a appelé la « mamouniasation» de la classe politique française [en référence à La Mamounia, mythique hôtel de luxe de Marrakech qui voit défiler des personnalités politiques françaises], de ses décideurs ou de chefs d’entreprise, consiste à les inviter, leur offrir des cadeaux voire assurer un financement de la vie politique française à un niveau assez conséquent ».
    Le terme « assez conséquent», n’est qu’un euphémisme quant on se penche sur la frilosité et le silence gêné de l’Elysée par rapport à ce scandale qui, gageons-le, n’en est encore qu’à ses débuts.
    Il s’agissait de créer un mélange de liens institutionnels très forts et de liens personnels, voire de compromission, avec un certain nombre de membres de la classe dirigeante française.
    « Je peux parler d’un exemple tiré de mon expérience d’avocat. En 2014, au nom d’un certain nombre de clients dont Claude Mangin et Nâama Asfari, nous déposons des plaintes pour torture contre différentes personnes dont Abdellatif Hammouchi, directeur de la DGSN [Direction générale de la sûreté nationale, la police marocaine]. Dans le cadre de ces plaintes, j’indique à la juge d’instruction que M. Hammouchi, qui se trouve alors en France, va être interviewé dans les heures qui suivent à Neuilly-sur-Seine, par des journalistes. En temps normal, nous ne sommes jamais informés de la venue de M. Hammouchi sur le sol français. Il se déplace sous de faux noms. Je demande à la juge de saisir l’occasion pour l’interroger. Elle envoie alors une convocation à l’intéressé pour l’entendre dans le cadre des plaintes en question. Non seulement Abdellatif Hammouchi ne viendra pas, mais le Maroc fera un énorme scandale à ce sujet. Les amis français du Maroc entrent dans la danse. Le Maroc suspend la convention judiciaire bilatérale avec la France ».
    On sait que Paris a, par la suite, fini par s’aplatir face à Rabat, un peu de la même manière qu’elle le fait dans ce grand et grave scandale. « Il s’agit selon moi d’un point fondamental. L’État marocain exercerait une pression sur un certain nombre de décideurs français ».
    La Patrie News, 18/09/2021