Étiquette : tunisie

  • Tunisie: Benabderrahmane prépare la visite de Tebboune

    Tunisie: Benabderrahmane prépare la visite de Tebboune – Kaïs Saïed, coopération, sécurité, échange,

    D’IMPORTANTS ACCORDS SERONT SIGNÉS LORS DE LA PROCHAINE VISITE DU PRÉSIDENT TEBBOUNE EN TUNISIE : Benabderrahmane à Tunis pour préparer le terrain
    En préparant la prochaine visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, s’est rendu jeudi en Tunisie. Cette visite d’une journée, à laquelle a pris part une importante délégation ministérielle intervient en prévision d’échéances bilatérales importantes et en concrétisation de la volonté commune des deux parties de renforcer la coopération bilatérale au mieux des intérêts des deux pays.

    En effet, selon le communiqué des services du Premier ministère, cette visite souligne la volonté des deux pays de renforcer les relations bilatérales et de mettre en place une stratégie intégrée, surtout que « les relations algéro-tunisiennes revêtent un caractère particulier et exceptionnel au regard de la profondeur des liens d’amitié et de fraternité existant entre les deux pays ». Rappelant dans ce registre que les deux pays entretiennent des relations privilégiées notamment sur le plan économique, sachant que la Tunisie est le deuxième partenaire économique de l’Algérie en Afrique, et que les deux parties sont soucieuses d’approfondir l’année de la concertation et de renforcer la coordination sur les questions régionales et internationales.

    Sur le plan politique, l’Algérie et la Tunisie sont unies, de longue date, par des liens de fraternité et veillent à les renforcer sur le plan économique conformément aux intérêts communs des deux pays, en témoigne la visite de travail en février 2020 du président tunisien, Kaïs Saïed qui avait choisi l’Algérie comme première destination après son accession au pouvoir, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’appui total apporté par l’Algérie à la Tunisie durant la période difficile qu’elle a traversée récemment, son soutien permanent aux Tunisiens face à la crise financière, son aide pour contenir la propagation de la pandémie du coronavirus outre la coopération commune en matière de sécurité aux frontières sont autant de facteurs qui consacrent le caractère privilégié des relations bilatérales qui prennent une dimension stratégique et vitale.

    Dans la foulée, le Premier ministre a été reçu jeudi à son arrivée à Tunis par le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed. A l’issue de la rencontre des deux parties, Benabderrahmane a affirmé, qu’il a pu transmettre au chef d’État tunisien les salutations « sincères » de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. « Nous avons souligné le caractère stratégique de nos relations et la nécessité de les renforcer pour de nouvelles perspectives entre nos deux pays conformément aux orientations des deux chefs d’États et en tant que gouvernements nous œuvrons à matérialiser ces orientations.

    Tous les dossiers sont en cours d’examen et nous avons franchi des étapes importantes pour les finaliser afin que les protocoles, qui concernent principalement les domaines économiques, l’industrie, les travaux publics, l’énergie et le commerce, soient signés lors de la visite d’Abdelmadjid Tebboune en Tunisie. Nous sommes ici pour bien préparer cette visite », a-t-il déclaré.

    Par ailleurs et lors de cette même visite, Benabderrahmane s’est entretenu également avec la cheffe du Gouvernement tunisien, Najla Bouden au Palais du gouvernement tunisien. En parallèle, des rencontres sectorielles bilatérales ont été tenues entre les ministres accompagnant Benabderrahmane et leurs homologues tunisiens. Ces rencontres concernent le secteur de coopération économique; commerciale et de développement des régions frontalières; regroupant, ainsi, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig; et les ministres tunisiens du Commerce et du développement des exportations, Fadhila Rabhi Ben Hamza,; de l’Economie et de la planification, Samir Saïd et de la Santé, Ali Merabet.

    Au volet coopération énergétique et industrielle, une rencontre a été tenue entre les ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab; de l’Industrie, Ahmed Zeghdar avec la ministre tunisienne de l’Industrie, Neila Gongi. Pour ce qui est de la coopération dans les domaines des transports et des équipements, Nasri rencontre les ministres tunisiens des Transports, Rabii Majidi et de l’Equipement et de l’Habitat, Mme Sarra Zaâfrani.
    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 11/12/2021

    #Algérie #Tunisie #Tebboune

  • Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique

    Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique

    Tunisie: l’UGT appelle au dialogue pour rétablir le processus démocratique – Kaïs Saïed, Union générale tunisienne du travail

    – Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail a déclaré que « toutes les indications alertent d’un danger imminent dû à un échec politique et à l’absence d’un programme qui sortira le pays du tunnel qu’il traverse »
    L’Union générale tunisienne du travail (la plus ancienne organisation syndicale du pays) a appelé, ce samedi, à un dialogue national global pour ramener le pays sur la voie de la démocratie.

    C’est ce qui ressort du discours prononcé par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, à l’occasion du 69e anniversaire de l’assassinat du dirigeant syndical, Farhat Hached. Le discours a eu lieu dans la place de la Kasbah, au centre de la capitale, en présence de dirigeants et de syndicalistes, sous une forte présence policière.

    Taboubi a déclaré : « nous devons aller vers un dialogue national global pour ramener la Tunisie sur la voie de la démocratie (…) Le langage du dialogue a été rompu et nous recherchons l’unité nationale ».

    Et d’expliquer : « toutes les indications alertent contre un danger imminent dû à un échec politique et à l’absence d’un programme pour sortir le pays du tunnel qu’il traverse ».

    « Aujourd’hui, nous devons nous réunir pour mettre fin aux crises sociales, sanitaires, économiques et environnementales qui affligent le quotidien du citoyen tunisien », a-t-il ajouté.

    Le secrétaire général de l’UGTT a aussi fait savoir que “l’Union s’est bien réjouie des procédures du 25 juillet dernier, pour mettre un terme à la corruption et pour surmonter l’échec des politiciens au cours de la dernière décennie, mais nous n’avons pas vu de feuille de route ou de projet clair pour le président Kaïs Saïed ».

    Tayoubi a conclu son discours en déclarant : “un délai et des mesures concrètes doivent être fixés pour mettre fin aux pressions externes et internes, et cela ne se fera que dans le cadre d’un dialogue national qui rassemble toutes les sensibilités politiques, sociales et syndicales du pays“.

    Les travailleurs tunisiens commémorent le dirigeant syndical, Farhat Hached, l’un des fondateurs de l’Union générale tunisienne du travail et l’un des symboles de l’indépendance face à l’occupation française, qui l’avait assassiné le 5 décembre 1952.

    Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie traverse une grave crise politique, à la suite de la prise des mesures exceptionnelles par le président du pays, Kaïs Saïed, dont les plus saillantes sont, notamment, le gel des activités du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du chef du gouvernement Hicham Mechichi et la formation d’un nouveau gouvernement.

    La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu’elle considère comme étant “un coup d’Etat contre la Constitution“, tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une “restauration du processus de la Révolution“ de 2011, qui avait déposé le régime de l’ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali.

    Anadolou

    #Tunisie #UGT #Processus_démocratique #KaisSaied

  • Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Union pour la Méditerranée, Algérie, Maroc, Tunisie – Les pays du Maghreb sèment un lapin à l’UE pour la Chine

    Entre la Chine et l’Union européenne, les pays du Maghreb préfèrent la première. Cela se déduit de son absence au 6e Forum régional de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui s’est tenu ce lundi à Barcelone. Bien que l’événement ait enregistré un nombre record de participants, avec 20 ministres des Affaires étrangères des 42 pays qui font partie de l’organisation, un seul d’entre eux a été africain, le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry, dont le compatriote Nasser Kamel est le secrétaire Général de l’UPM. Le Maroc n’a envoyé qu’un directeur général, l’Algérie et la Tunisie leurs ambassadeurs respectifs en Espagne et en Mauritanie et en Libye à personne.

    Tant le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Burita, que l’Algérien, Ramtane Lamamra, se sont excusés de leur absence en revendiquant la célébration, aujourd’hui et demain à Dakar (Sénégal), du Forum pour la coopération entre la Chine et l’Union africaine, un sommet biennal dans le que le président Xi Jinping est intervenu par visioconférence. Ils ont manqué non seulement la réunion euro-méditerranéenne, mais aussi la réunion ministérielle UE-voisinage Sud qui, avec l’aide du commissaire Oliver Várhelyi, a débattu de la mise en œuvre du nouvel agenda du partenariat entre l’UE et la Rive Sud, qui il a été approuvé en février dernier.

    Le haut-commissaire de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a reconnu l’influence croissante de la Chine en Afrique, mais a nié que les pays africains se désintéressent de l’Europe. La différence entre les investissements européens et chinois sur le continent voisin continue d’être « flagrante », a-t-il souligné, faisant allusion au stock d’investissement historique accumulé. Autre chose, la tendance de ces dernières années : les investissements chinois en Afrique sont passés de 75 millions de dollars en 2003 à 2 700 en 2019 ; les échanges commerciaux tournent déjà autour de 200 000 millions par an et les crédits chinois aux pays africains depuis le début de ce siècle dépassent les 150 000 millions, selon une étude de l’Université Johns Hopkins.

    Ce qui n’est en aucun cas, selon Borrell, c’est le manque d’intérêt de l’UE envers l’Afrique. Le 17 février, le sommet entre l’Union africaine et l’UE se tiendra à Bruxelles, qui a été suspendu en 2020 en raison de la pandémie, et l’Europe aide à démarrer des centres de production de vaccins au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud, à ce sous -L’Afrique saharienne cesse d’être le trou noir de la vaccination mondiale, a-t-il souligné.

    Pour sa part, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a confirmé que le gouvernement enverra cette semaine un avion de 288 sièges au Mozambique, pour rapatrier les Espagnols et autres Européens piégés par la suspension des vols en raison de la nouvelle variante omicron du covid. Au total, selon le ministre, un peu plus de 200 Espagnols sont détenus en Afrique australe, environ 150 en Afrique du Sud, à qui il a proposé une assistance consulaire pour faciliter leur retour en avion commercial pendant que les vols avec ce pays sont maintenus.

    L’absence des ministres des Affaires étrangères algérien et marocain, ainsi que de la Grèce et de la Turquie, a détourné l’attention du conflit enraciné au Moyen-Orient. Le chef de la diplomatie jordanienne et coprésident de l’UPM, Ayman Safadi, a demandé de l’aide pour prendre en charge les 1,3 million de réfugiés syriens dans son pays, affirmant que le fardeau du problème ne peut pas incomber aux pays d’accueil et qu’il donne eux L’éducation et une vie digne, c’est « investir dans la sécurité », puisque leur abandon les jette dans les bras du djihadisme.

    Safadi a également été l’avocat de Bachar El Assad, qu’il souhaite réintégrer dans la communauté internationale, assurant que la guerre en Syrie « pourrait se terminer par une solution politique ». Et il a prévenu que la paix ne viendrait au Moyen-Orient que grâce à la reconnaissance d’un État palestinien avec sa capitale à Jérusalem. Ce message n’a pas été entendu par son homologue israélien, puisque ce pays n’a envoyé qu’un représentant de son ambassade à Madrid au forum.

    Albares, en tant qu’hôte, a mis cinq propositions sur la table : organiser un séminaire d’experts pour renforcer la coopération des pays méditerranéens avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et échanger les bonnes pratiques en matière de « traitement, prévention et utilisation des vaccins » ; promouvoir une stratégie de numérisation qui « contribue à combler les écarts socio-économiques et agit comme un moteur » pour la croissance ; mutualiser les capacités nationales en protection civile (face à la multiplication des incendies de forêt catastrophiques comme ceux de l’été dernier en Grèce, en Turquie ou en Algérie) ; « Explorer l’intégration comme moyen de relance économique » ; et tenir en Espagne une réunion des chefs de toutes les organisations internationales à dimension méditerranéenne.

    Borrell a, pour sa part, souligné que le Maghreb est l’une des régions les moins intégrées économiquement au monde et que l’écart qui sépare les deux rives, loin de se réduire, se creuse : depuis 1990, les revenus des pays du sud ont augmenté. il a doublé, tandis que celui du nord a été multiplié par trois et est déjà 13 fois plus élevé. « Malgré tant de conférences et de réunions, nous continuons d’avoir un écart qui se creuse de plus en plus et qui est intenable », a-t-il prévenu. Pour cette raison, « les flux migratoires ne disparaîtront pas » et ce qu’il faut faire, c’est les ordonner pour que la Méditerranée ne continue pas à être une frontière meurtrière, a-t-il conclu.

    El Pais, 29/11/2021

    #Espagne #UpM #Barcelone #Maghreb #Maroc #Algérie #Tunisie #Libye

  • Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Turquie – Turcs mais pas Turcs. Les limites du turquisme au Maghreb

    Chaque empire laisse une présence de lui-même après sa dissolution. Dans ses provinces ce sont bien souvent des traces matérielles plutôt que spirituelles, alors que pour l’ancienne souche dominante il s’agit avant tout d’une perception de soi, d’une manière de s’imaginer et de se projeter dans le monde toujours avec l’idée d’un droit à la domination. Tout sujet qui prétend être l’héritier pourrait choisir de souffler sur ces présences pour réveiller leurs racines anciennes.

    L’Empire ottoman s’est étendu, pour une phase de son histoire, également au Maghreb. L’existence de minorités turcophones dans cette région demande réflexion, compte tenu de la posture impériale turque croissante sur la scène géopolitique. Leur présence est-elle un facteur de puissance pour la Turquie ? Peut-être de quelle manière ? Une telle analyse implique plusieurs niveaux, à savoir ce que cela signifie d’être turc et quels sont le projet et la trajectoire actuels de la Turquie.

    Il faut dire tout de suite que ces minorités, appelées Kouloughlis (environ deux millions en Algérie et en Tunisie), sont assimilées dans ces pays et ne se prêtent pas à être le levier géopolitique des intérêts turcs au Maghreb. Ils le sont avant tout pour des raisons historiques, pour la formation de l’Empire ottoman et ses limites stratégiques, mais aussi pour leur comportement au cours des siècles.

    Les Ottomans ne conquièrent pas le Maghreb à la suite d’un projet réfléchi et mis en œuvre. Le Maghreb « pleut » sur lui, sous forme d’adhésion des potentats locaux et l’empire intervient davantage pour aider une faction et en marginaliser une autre, plutôt que pour transformer ces lieux en véritables provinces.

    De l’Empire ottoman, le Maghreb a été divisé en régences de Tripoli, Tunis et Alger, plus un sultanat indépendant de facto du Maroc. L’adhésion est avant tout fonctionnelle de devoir se défendre de l’Espagne, qui est beaucoup plus proche et plus dangereuse.

    Au moment d’une plus grande adhésion de cette région à l’empire, les élites turques transfèrent une partie de leurs membres au sommet de ces régences. De l’union de ces Turcs avec des éléments locaux, naîtront les kouloughlis , terme qui, démontrant précisément la méfiance ottomane dans leur substantielle loyauté, signifie, du point de vue turc, fils de serviteurs , tandis que du point de vue du point de vue des élites locales c’est un nom prestigieux, traduit par fils de soldats (surtout de janissaires).

    Avant de prouver leur non-adhésion partielle au projet ottoman, les kouloughly ont accès à tous les bureaux. Surtout à l’odjak, l’armée, qui signifie en fait, en turc, la maison et la famille, et les trois régences du Maghreb elles-mêmes sont identifiées en turc comme garp adjokari ( odjack de l’ ouest). Cela prouve qu’ils sont d’abord intégrés dans les principales articulations du turquisme, qui se projette toujours à travers l’État et l’appareil militaire. Cependant, plus ils s’enracinaient au sommet plus ils se sentaient éloignés de l’empire, jusqu’à ce qu’ils déclenchent une révolte en 1629. Cette révolte fut étouffée et les kououghlis furent marginalisés, notamment par l’armée, et contraints de ne jouer que le rôle de corsaires. .

    Au fil du temps, ils parviennent effectivement à atteindre à nouveau certains endroits clés, mais ils recommencent rapidement à servir les intérêts de leur « maison et famille » locales, à tel point qu’ils aident à réprimer le corps des janissaires turcs, qui s’est révolté en 1817. Dans le même temps cependant , ils s’allient à eux pour faire face à l’invasion française, manifestant moins un anti-turcisme qu’un nationalisme local. Certes, des éléments de distinction de cette minorité, comme preuve de leur ancienne lignée, subsistent. Par exemple, la culture de l’Islam sunnite de l’école Hanafi , contrairement à l’école Maliki, plus strictement maghrébins, mais en général ils sont une minorité qui s’est avérée, avant même la naissance des nations algérienne ou tunisienne ou marocaine, un ancêtre des consciences nationales maghrébines et certainement pas l’avant-garde de la projection turque au Maghreb . Cela dépendait aussi de la nature même de l’Empire ottoman, un empire terrestre, qui sous-estime énormément, non pas tant la force en mer, mais la transformation de la force en domination des mers et leur utilisation comme une forme de défense plus complète. A cet effet, l’assimilation de la côte nord-africaine, si elle était vraiment réalisée, aurait été fondamentale.

    Pour en revenir à aujourd’hui, même la Turquie n’essaie pas de tirer parti de ces communautés. La raison réside dans la nature très problématique du concept d’être turc. Seuls les Turcs peuvent être Turcs, et même pas les Turcs en soi, car on devient Turc. Il ne s’agit donc pas de l’ethnie classique, entendue comme terre et sang (possédés), mais marche, migration et sang (effusion).

    Le Turc est tel parce qu’il bouge, parce qu’il migre depuis le début, depuis les montagnes de l’Altaï, et partout où il va, il conquiert et verse le sang, alors il devient un guerrier, il devient de plus en plus fort. Il ne vise pas à faire l’autre turc, mais à harmoniser sa différence avec sa propre force. Renforcer les différences (faisant ainsi semblant de laisser libre) renforce le Turc, qui se forge dans la lutte, dans un cercle continu de marche, de lutte et de soumission, jusqu’à l’harmonie finale, le mystère de la domination, qu’est la Kizilelma , la pomme rouge . En ce sens, être turc, ou plutôt devenir turc, est un état d’esprit, un sentiment qui n’est pas émotionnel, mais spirituel, qui rapproche le mythe de la marche originelle et de la conquête finale.

    Sentiment, pas limite ; devenir turc ne s’arrête pas à l’Anatolie, qui n’est pas la Turquie au sens strict, mais est la Turquie d’aujourd’hui. Le mythe est en effet dans l’âme, les Turcs le portent tout entier dans chaque conquête. Les Turcs d’aujourd’hui vivent en Anatolie, mais ce ne sont pas des Anatoliens, ce sont des Turcs. Là où sont les Turcs, c’est en Turquie, mais ce ne sont pas des Turcs parce qu’ils sont en Turquie. La Turquie est dans l’âme.

    Les minorités post-ottomanes ne peuvent pas être turques, car comme nous le verrons elles ne se sentaient pas turques, mais romaines/ottomanes lorsqu’elles sont arrivées au Maghreb. C’est pourquoi ils n’intéressent pas la Turquie.

    La stratégie turque actuelle, de style kémaliste et beaucoup plus stratégiquement consciente, par rapport à l’Empire ottoman (car la Turquie d’aujourd’hui est néo-ottomane dans la propagande, mais kémaliste dans la planification et la trajectoire), consiste à s’insinuer là où il y a déjà déconstruction, à restaurer la floraison, ou le bien-être turc, mais c’est la floraison qui est turque, pas l’élément humain indigène. A partir de Kemal, qui a défendu la Libye de l’invasion italienne, la Turquie libère ou défend des occupants, s’insinuant ainsi dans les sentiments anti-occidentaux maghrébins. Les locaux peuvent devenir turcs, mais pas turcs. Autonomes qui se croient libres.

    L’erreur de considérer l’attitude turque comme néo-ottomane a été en quelque sorte promue par Erdogan lui-même, qui a maintes fois, à des fins internes, parlé de son rôle comme néo-ottoman, mais il n’a pas parlé de géopolitique, mais plutôt de géopolitique. délégitimer ses adversaires, se faisant l’héritage de la forme impériale la plus accomplie jamais atteinte par un État turc. Il visait à dénigrer ses adversaires, comme s’ils étaient des traîtres, car ils ne font pas partie de cette glorieuse histoire. Erdogan lui-même imaginait pourtant pouvoir mettre en œuvre la nouvelle trajectoire kémaliste en profitant de la carte plus facile, mais moins géopolitique, à sa disposition, la religion musulmane, soutenant les Frères musulmans dans les pays arabo-islamiques, espérant pouvoir enseigner la laïcité et à travers eux convaincre, entre tous,

    Le plan visant à transmettre le pouvoir par la religion a échoué et a poussé le blocus du Golfe encore plus loin dans un sens anti-turc. Se présenter comme l’héritier des Ottomans dans un monde arabe, qui a un mauvais souvenir de cette domination , était une erreur supplémentaire. Pour cela Erdogan revient à la véritable figure de la projection du pouvoir turc, le culte de l’État, car là où arrivent les Turcs, il y a toujours un État, qui prend la forme de reconstruction ou d’influence des appareils, principalement dans les forces armées. Car justement le Turc devient Turc en combattant. Ce sont alors les appareils, plus encore que les forces politiques, dont les Frères musulmans, qui doivent devenir Turcs et accueillir les Turcs.

    La réaction actuelle du président tunisien, qui a expulsé les frères musulmans, jusque-là soutenus par la Turquie, de la vie parlementaire et gouvernementale du pays, ne contredit pas la nouvelle approche turque, car la confrérie tunisienne était un dernier vestige de celle-ci. erreur et déjà payé avec Morsi en Egypte. La Turquie montre maintenant qu’elle ne veut plus le faire.

    L’expansionnisme turc est la reconstruction ou l’influence des appareils. Apporter un État est le pendant d’un peuple qui a la migration dans son ADN, c’est la seule stabilité, le seul enracinement qu’il puisse concevoir, alors qu’il ne conçoit pas de s’arrêter dans une terre spécifique en tant que terre, mais dans cette terre s’il devient un état déterminé. Parce que l’État appartient au peuple plus qu’à la terre. L’état est l’émanation directe et la création du peuple, c’est l’ancien cheval des chevaliers/archers, le cheval sur lequel on se repose et voyage, et c’est ce que les Turcs peuvent emporter avec eux et reconstruire partout où ils vont.

    Il reste une contradiction dans la posture turque, qui sait que la Turquie est là où sont les Turcs, mais pour l’instant la seule vraie Turquie, qui existe, est en Anatolie, et le projet géopolitique à mettre en œuvre est réaliste s’il part de là. C’est pourquoi Erdogan et les générations de stratèges kémalistes tentent de chérir l’erreur de l’Empire ottoman, qui a été de s’imaginer romain et donc d’imaginer un centre, Constantinople, d’où ne pourrait pas rayonner sa propre puissance, comme un centre géopolitique toujours il y a, parce que ce n’était pas un centre ottoman.

    L’Empire ottoman, centré sur Constantinople, et en tant que Romain comme ils l’imaginent, conduit à raisonner en termes d’Orient et d’Occident, et illusionne un peuple migrateur qu’il a enfin trouvé un point d’atterrissage, un centre déjà fait, et coordonne, précisément un est et un ouest à ce centre, l’Anatolie à l’est et les Balkans à l’ouest. Le centre n’était pas en Anatolie, mais un centre, s’il était turc, devait l’être. Les Turcs, en revanche, s’imaginent être des Ottomans/Romains, et en effet pour eux le centre n’existe que si l’Est et l’Ouest existent et sont additionnés. Pour cela, ils conquièrent les Balkans avant même d’avoir pris Constantinople et reviennent ensuite la prendre. Parce que le centre n’a de sens qu’en fonction des coordonnées. Conquérir ceux dont le centre tombe et le centre est Constantinople.

    Après cette première erreur, ils commettent l’erreur de ne pas comprendre la valeur de la mer, car ils sont un peuple migrateur et terrestre, d’autant plus qu’ils imaginent Rome comme un empire de terre, non achevé en Méditerranée. L’État kémaliste démontre au contraire, en déplaçant immédiatement la capitale à Ankara, d’imaginer une centralité et une solidité de l’Anatolie comme une Turquie effective, et ce ne sont plus l’Orient et l’Occident romains qui donnent sens au centre, mais c’est le centre qui donne sens aux coordonnées et les coordonnées sont maintenant principalement au nord et au sud. Après tout, les murs est et ouest actuels sont en fait infranchissables pour le moment. À l’ouest, la Grèce protège la mer Égée par la possession du Dodécanèse (avec l’aide des Émirats arabes unis, d’Israël, de la France, de l’Égypte), tandis qu’à l’ouest, bien qu’ayant pris des mesures dans le Caucase, cependant, il se heurte à des puissances actuellement impossibles à vaincre, comme la Russie et l’Iran, l’Anatolie doit donc être protégée au nord et au sud. Au nord de la Russie via la mer Noire et au sud via la domination en Méditerranée.

    C’est ici que l’importance de l’Afrique du Nord entre en jeu dans la nouvelle stratégie kémaliste, car l’Afrique du Nord est la possibilité de dominer la mer par le littoral. En effet, la Turquie est consciente que la mer est la première ligne de défense, mais elle ne la sent pas encore en elle-même, elle se sent obligée de reproduire le modèle avec lequel elle a toujours conquis sa gloire, qui est la route terrestre. Pour cette raison, pour l’instant, dominer les côtes est le seul moyen qu’ils ont d’atteindre la mer, au lieu d’atterrir sur les côtes de la domination de la mer. La Libye n’est donc pas seulement la première tranchée avec laquelle consolider la frontière de la patrie bleue (et contourner Chypre), c’est aussi le premier point d’où rayonner la domination en Afrique du Nord, pour faire tout un arc de défense de Gibraltar à Suez , seulement après qu’il soit aussi le point terrestre d’où projeter la puissance, arrivant d’un côté en Somalie et de l’autre au Sénégal, c’est-à-dire vers les océans, traversant les détroits, d’un côté Gibraltar et de l’autre de Suez et Bab el Mandeb, arrivant à nouveau par voie terrestre. C’est une limitation fondamentale de la stratégie turque.

    Une autre limitation est que l’Afrique du Nord n’est pas actuellement sous le contrôle total de la Turquie. En fait, elle possède la moitié de la Libye, mais la Tunisie s’est rebellée contre l’infiltration de la puissance turque vers le Maghreb et l’Algérie elle-même n’a pas encore glissé dans ses bras. Ne parlons pas de l’Egypte. Un autre gros problème du soft power turc en Afrique du Nord et ailleurs aujourd’hui est de savoir qu’il ne peut plus s’appuyer pleinement sur l’islam de fraternité pour s’insérer dans les dynamiques locales, mais en même temps il n’a pas réussi à trouver une nouvelle mission. Pour l’instant, il essaie de se présenter comme un pouvoir islamo-laïc, en dehors des canaux des frères musulmans, mais est-il possible de façonner les appareils et l’État, avec toutes les structures connexes, sans déclinaison islamo-politique ? Un résultat inattendu.

    La dernière et la plus grande limitation est le fait que la Turquie a jusqu’à présent réussi à poursuivre ses ambitions dans l’ombre de la bienveillance américaine, un hégémon au-delà duquel et contre lequel la Turquie ne peut se permettre d’agir. Hégémon qui assigne des limites précises à la puissance turque, contrebalance la Russie, notamment en Libye et en Afrique du Nord en général, l’agace dans le Caucase, s’étirant peut-être à agacer les Chinois, mais la véritable concrétisation des projets turcs ne peut manquer de prévoir un affrontement avec les La puissance américaine et en même temps ne peuvent pas se permettre un tel affrontement. La trajectoire géopolitique des Turcs est en effet encore trop peu fondée sur les ressources et trop sur le mythe, qui en tant que tel est une catégorie qui relève davantage du rêve.

    Des erreurs ottomanes, les Turcs ont appris la nécessité de se centrer dans un lieu et d’en faire un centre d’irradiation de leur puissance, au lieu de se déplacer indéfiniment ; en ce sens, l’Anatolie est effectivement devenue la Turquie, et ils ont également compris l’importance de la mer, car l’Anatolie se défend de la mer bleue / de la patrie, mais ils n’ont pas encore réussi à penser comme un peuple qui est en mer et s’appuie sur le ressources limitées dont ils disposent.

    Les Turcs sont toujours un grand peuple pour l’instant, mais avec une trop grande ambition.

    par Andrea Forte

    Difesa Online, 28/11/21

    #Turquie #Maghreb #Maroc #Algérie #Libye #Empire_ottoman

  • Allemagne: Le prochain gouvernement et le Maroc et la Tunisie

    Maroc, Tunisie – Allemagne: Le prochain gouvernement et le Maroc et la Tunisie

    L’Afrique du Nord a été une zone de coopération prioritaire pour les récents gouvernements allemands et continuera probablement de l’être pour le prochain. Cela est dû à d’importants intérêts communs dans le commerce, la sécurité, le climat et la coopération énergétique, mais aussi parce que bon nombre des problèmes politiques et économiques qui ont conduit aux soulèvements arabes en 2011 ne sont pas résolus .

    Si, comme Chou En Lai ne l’a peut-être jamais dit à Henry Kissinger, il est trop tôt pour savoir quels seront les effets de la Révolution française, alors au bout d’une décennie à peine, il est bien trop tôt pour et les résultats économiques que les soulèvements arabes auront. Le monde arabe traverse un processus de transformation sociétale qui est loin d’être achevé et personne ne peut dire avec certitude où il s’arrêtera. L’Allemagne a donc besoin d’une approche de coopération à long terme, patiente, solidaire et moins susceptible d’être minée par des intérêts à court terme et des querelles diplomatiques.

    L’instabilité politique de l’Afrique du Nord reste une source de préoccupation pour l’Europe, et la nécessité d’aider à renforcer la prospérité et la cohésion sociale dans les pays d’Afrique du Nord continue de présenter des défis et des opportunités à long terme pour la politique étrangère et de développement allemande. Les événements récents dans deux pays d’Afrique du Nord mettent en évidence les conséquences potentielles d’un échec et le potentiel de bénéfices partagés lorsque la coopération fonctionne. La Tunisie et le Maroc sont des pays de « partenariat pour la réforme » où les gouvernements allemands ont investi d’importantes ressources financières et diplomatiques pour soutenir les réformes visant à améliorer la gouvernance et les macro-conditions pour l’entreprise privée.  

    La transition démocratique de la Tunisie revêt une importance considérable pour la démocratie dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cela a stagné à l’été 2021, à la suite de la suspension par le président Kais Saied du parlement du pays, de la destitution du Premier ministre et du règne ultérieur par décret présidentiel. Les Tunisiens sont divisés entre ceux qui soutiennent la chute de ce qui était perçu comme un gouvernement inefficace et corrompu, et d’autres qui accusent Saied d’avoir torpillé la transition démocratique du pays. Les observateurs occidentaux ont largement condamné la décision de Saied, apparemment sans essayer de comprendre les points de vue qui bénéficiaient d’un large soutien politique au niveau local.

    La réponse de l’Allemagne à la décision de Saied a été discrète , le ministère des Affaires étrangères n’ayant pas qualifié cela de coup d’État. Cela suggère une prise de conscience que la situation n’est pas noire et blanche, mais en même temps le gouvernement allemand n’a pas dit comment la crise affecte ses programmes de coopération, et comment ceux-ci pourraient devoir être adaptés. Les acteurs externes ne peuvent soutenir le changement politique que s’il est enraciné et légitimé localement, et l’Allemagne doit apporter un soutien sans équivoque aux acteurs et processus démocratiques. Néanmoins, le peuple tunisien décidera si la crise actuelle marquera un retour à un régime autoritaire, ou s’il s’agit d’une étape dans la transition du pays vers une démocratie représentative quelconque.

    Le Maroc est un pays confiant, qui cherche à nouer des relations avec le reste de l’Afrique et à attirer les investissements d’autres acteurs mondiaux. Un nouveau gouvernement marocain a été récemment nommé. Malheureusement, les tensions accumulées au cours des deux dernières années sur un certain nombre de questions, dont le statut du Sahara occidental, ont conduit à un gel des relations diplomatiques germano-marocaines et à la suspension de la plupart des programmes de coopération au développement. La confiance, construite au cours de plus de 40 ans de coopération fructueuse dans les domaines des énergies renouvelables, de la politique environnementale, de la sécurité et du commerce, a été mise à rude épreuve.

    Le Nouveau modèle de développement du Maroc , qui met en exergue les principaux objectifs socio-économiques stratégiques du pays pour les années à venir, offre de nombreux points d’entrée pour la coopération, allant de la transition vers une économie respectueuse du climat à l’emploi, l’éducation et la formation professionnelle, la participation citoyenne et le secteur privé. investissement. Les bénéfices partagés de la reprise de la coopération avec de nouvelles initiatives dans certains de ces domaines, et sur des projets existants sur les politiques climatiques, la production d’électricité solaire et éolienne et d’hydrogène, devraient être clairs pour les nouveaux gouvernements des deux pays. Cela laisse espérer que les relations bilatérales pourront bientôt retrouver leur plein potentiel.

    Le nouveau gouvernement allemand peut jouer un rôle positif dans le soutien à la transition en Tunisie et au Maroc sans compromettre les principes fondamentaux tels que la justice sociale, les droits de l’homme et les échanges économiques ouverts. Si l’Allemagne doit être prête à arrêter la coopération si et lorsque ces principes sont sérieusement menacés, elle doit également accepter que les discussions sur les questions de souveraineté et de modèles de gouvernance démocratique risquent d’être difficiles. Si l’Allemagne veut engager le dialogue sur ces questions, elle doit éviter l’hypocrisie, en particulier sur la migration et la protection commerciale, où un langage de principe masque souvent une politique d’exclusion. La lutte contre le changement climatique et ses impacts, la réduction des inégalités socio-économiques et la sécurité sont des domaines où il existe un intérêt mutuel au profit du bien commun. En gardant à l’esprit les principes fondamentaux.

    Furness, Mark / Annabelle Houdret
    La colonne actuelle (2021)

    Bonn : Institut allemand de développement / Deutsches Institut für Entwicklungspolitik (DIE), The Current Column du 22 novembre 2021

    Institut allemand de développement (DIE), 22/11/2021

    #Allemagne #Maroc #Tunisie

  • Tunisie: les journalistes d’Aljazeera ont un jardin pour bureau

    Tags: Aljazeera, presse, Tunisie – Tunisie: les journalistes d’Aljazeera ont un jardin pour bureau

    Tunisie: les journalistes d’Al Jazeera travaillent dans un jardin après la fermeture de leur bureau à Tunis
    – La police a bloqué l’accès à leurs locaux
    Le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch (HRW), Eric Goldstein, a affirmé que les autorités tunisiennes ciblent arbitrairement les médias et les voix critiques.

    C’est ce qui ressort d’un article paru sur le site de l’ONG, en date du 17 novembre 2021, rapportant que les journalistes d’Al Jazeera travaillent dans un jardin au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), depuis la fermeture de leur bureau à Tunis.

    « J’ai rencontré le journaliste tunisien Lotfi Hajji pour la première fois il y a une quinzaine d’années, après le refus des autorités du président Zine al-Abidine Ben Ali de lui accorder une accréditation pour devenir le correspondant local d’Al Jazeera, la chaîne de télévision panarabe financée par le Qatar », a raconté Eric Goldstein.

    Le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord avait, en effet, rencontré le journaliste Lotfi Hajji alors qu’il était actif au sein de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).

    « J’ai été heureux de voir enfin Hajji à l’écran, terminant ses reportages par ‘Lotfi Hajji, Al Jazeera, Tunis’. Cette phrase a mis un terme à une attente de sept ans pour être accrédité », a-t-il indiqué.

    La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet dernier, lorsque son président, Kaïs Saïed, a adopté des mesures d’exception, dont le gel des compétences du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Le président a également pris la tête du ministère public, démis le Premier ministre et nommé un nouveau gouvernement avec Najla Bouden à sa tête.

    Au lendemain de l’annonce de ces mesures, les forces de sécurité ont procédé à la fermeture du bureau d’Al Jazeera à Tunis, confisqué leurs équipements et expulsé les membres du personnel.

    « La chaîne de télévision interdite de tournage, les journalistes d’Al Jazeera ont alors improvisé un studio de fortune devant l’entrée du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Ces mesures ont aussi contraint la station de diffuser des images empruntées à d’autres chaînes, Hajji y intervenant chaque jour en personne », a fait savoir Eric Goldstein.

    Selon lui, « le bilan en matière de droits humains de Saïed est certes moins grave que celui de Ben Ali, mais l’aspect arbitraire des violations est le même ».

    Interrogant Hajji, ce dernier a indiqué qu’aucune autorité n’a expliqué, jusqu’à l’heure, les motifs de fermeture.

    « Il n’y a aucune décision de justice. Aucun fonctionnaire ne nous expliquera ce que nous avons fait de mal, combien de temps cela va durer, ou à qui nous pouvons faire appel », a-t-il ajouté.

    « Bien que réduit à travailler depuis un jardin, Lotfi Hajji qui est aussi le cofondateur du premier syndicat indépendant de journalistes du pays est toujours à l’antenne. Pour l’instant. », a rapporté HRW.

    Rappelons que les matériels et équipements de diffusion de la chaîne de télévision tunisienne  »Nessma » et de la radio  »Al Quran- Al Karim » ont été saisis, il y a quelques semaines, sur décision de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) qui a eu recours aux forces de l’ordre pour procéder à la fermeture et à l’arrêt de diffusion des deux médias.

    Cette saisie intervient en application d’une décision, prise le 11 octobre dernier, relative à la saisie des équipements de diffusion de ces deux chaînes, qualifiées  »d’illégales », transmettant leurs programmes sans licence de diffusion.

    AA

    #Aljazeera #Tunisie #Presse

  • Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, France, retraite, Etat civil, certificat de vie, – Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Échanges automatiques de données avec l’Espagne et le Portugal

    Comme chaque fin d’année, le problème des certificats de vie pour les retraités installés hors de France s’impose dans le quotidien de nos compatriotes âgés. Comme vous le savez, il faut, pour continuer à percevoir sa retraite par une caisse de retraite française, produire un document attestant que le bénéficiaire est toujours en vie. Longtemps, c’était les consulats qui étaient en charge de produire ce document. Depuis 2019, l’administration consulaire ne rend plus ce service. La seule possibilité est donc de se tourner vers les autorités locales. La barrière de la langue, l’absence d’administration nationale ou locale dans certains pays, posent de nombreux problèmes. Et la conséquence est rapide, les caisses peuvent couper le versement à partir d’un mois de retard.

    Un certificat de vie unique
    La première mesure pour simplifier la vie des retraités, c’est de centraliser la réception et la diffusion du certificat de vie. Depuis 2019, en effet, en passant par le site info-retraite.fr, il est possible de transmettre une seule fois la fameuse preuve de vie qui sera après envoyée aux différentes caisses dont dépend l’ancien salarié du privé (pour ceux dépendant de la retraite publique, il n’y a souvent qu’une caisse).

    Numérisation des états-civils
    Face aux fraudes constatées, surtout dans les pays du Maghreb, les députés ont poussé le gouvernement à multiplier les accords de transmission des états civils nationaux.

    La plupart des pays entrant dans une phase de dématérialisation, il est apparu logique aux élus de favoriser l’échange entre États.

    C’est un avantage certain pour les retraités qui n’ont plus à se soucier de devoir démontrer qu’ils sont en vie chaque année. S’ils décèdent dans leur pays de résidence et qu’il existe un accord de transmission numérique, l’État français sera averti rapidement et pourra informer les caisses de retraite concernées.

    Second avantage, c’est la lutte contre la fraude, dans certains pays il peut être aisé de se faire délivrer un certificat de vie contre quelques billets.

    L’Espagne et le Portugal rejoignent l’accord
    Grâce aux échanges de fichiers d’état civil, ainsi qu’à la mise en place de contrôles biométriques, les retraités résidant dans la circonscription de la péninsule ibérique ne devront donc bientôt plus présenter de « certificat de vie » en papier à leur caisse de retraite.

    Ces échanges de fichiers d’état civil commenceront dès janvier 2022 entre la France et l’Espagne et courant 2022 entre la France et le Portugal.

    Cela devrait permettre aux retraités concernés de ne plus recevoir de notification de demande de certificat de vie.

    Par ailleurs, on vous rappelle que depuis le 2 novembre dernier, une assistance téléphonique a été mise en place pour tout problème relatif au certificat de vie de retraités qui vivent à l’étranger. Ce service d’assistance vous permettra d’améliorer vos relations avec votre régime de retraite dans la gestion du paiement de votre pension de retraite et d’éviter tout risque de suspension dans leur versement. Vous pouvez découvrir le numéro de téléphone sur le site du consulat ou sur le site info-retraite.fr.

    Les français.press, 16/11/2021

    #France #Retraite #Pension #Maghreb #Fraude #Certificat_de_vie

  • Maroc: Entre l’espoir des peuples et la violence du pouvoir

    Tags : Maroc, Maghreb, Algérie, Mauritanie, Tunisie – Maroc: Entre l’espoir des peuples et la violence du pouvoir

    Le rêve est le gardien du sommeil (en tant que séquence physiologique active de restauration des forces et des équilibres organo-psychiques, entendons-nous…
    Pour paraphraser cet énoncé connu de Sigmund Freud, célèbre neurologue et inventeur de la psychanalyse, je dirai que le rêve est le gardien de la Paix.

    C’est aussi le déclencheur originel des grands projets de développement nationaux et régionaux, créateurs de richesses, d’emplois et de paix propice au Progrès social et humain.
    Alors rêvons, dans cette actualité Maghrébine dans laquelle l’absurde, la narco guerre, la stagnation, les alliances sataniques et contre nature sont beaucoup plus jetées au visage du Grand Maghreb, à El Qods Echarif, à la Nation Arabe et à la Oumma Islamique, qu’à l’Algérie voisine et soeur.

    Rêvons d’un Maghreb uni, avec l’Egypte, qui a déposé sa candidature pour adhérer à l’UMA en 1994, qui deviendrait un marché commun de plus de 200 millions de consommateurs et qui disposerait alors d’un potentiel de négociation loin d’être négligeable pour l’ensemble de ses relations économiques avec le reste du monde et notamment avec l’Union Européenne et la Chine.

    Ce serait un potentiel énergétique fabuleux en énergies fossiles aussi bien qu’en energie alternative solaire.

    Ce serait un potentiel d’action et d’impact important dans les rapports stratégiques de tous ordres dans le bassin méditerranéen et au Moyen-orient devenu si fragile…ce serait un potentiel agricole remarquable et un noyau de départ qui comptera pour lancer un dynamique industrielle crédible.

    Ce serait un potentiel de formation, de perfectionnement et de prospective très prometteur et une belle assurance pour notre région et pour nos pays respectifs.

    Ce serait une puissance touristique unique au monde: Guizeh, Louxor, la Vallée des rois, Edfou et la Vallée du Nil, Abou Symbel et le lac Nasser, Charm El Sheickh, en Egypte.

    Au Maroc, les Médinas de Fès et de Marrakech, Jamaa El fna, la ville bleue de Chefchaouen, aux portes d’Agadir, les Gorges du Dadès et de Toudgha, Casablanca, Rabat, Meknès.

    En Tunisie, Tunis la capitale et son Musée du Bardo, Carthage, Sidi Boussaid, Hammamet et leurs stations balnéaires, Tozeur, Djerba, les sites archéologiques de Dougga etc.

    En Mauritanie, Nouakchott, Nouadhibou, la zone humide du Banc d’Arguin sur 12000 km2, inscrite au patrimoine de l’Unesco, le désert de l’Adrar et les oasis Chingetti et de Ouadate…

    En Libye, Tripolie. Ghadamès, Benghazi, le site archéologique de Leptis Magna, les sites grecs antiques de Cyrène et de Sebratha, Waw An Namud, Tobrouk…

    En Algérie, Alger et sa Casbah, le Palais des Rais ou bastion 23Constantine la Numide, Oran et sa forteresse de Santa Cruz, les sites Romains de Tipaza, de Timgad, la Cité du Bonheur, Djemila, un littoral méditerranéen de plus de 1100 kms, recelant mille et une merveilles, un grand Sud Planétaire avec son temple naturel écologique de l’Ahaggar, et ses trésors rupestres et archéologiques à peine dévoilés, son Tassili des N’aajers époustouflant et son Parc National, sa Rouge Timimoun, et sa pure Djanet, sur le Plateau du Touat.

    Franchement, ne serait-pas là l’un des potentiels touristiques les plus merveilleux, offert au monde et aux populations de nos pays?

    Ce serait une mobilité des citoyens, des familles, des travailleurs, des universitaires, des artistes, des sportifs, des touristes, que les populations appellent de tous leurs vœux.

    Ce rêve est à portée de main. Il est juste empêché par la stratégie de pouvoir monarchique de la famille royale marocaine qui préfère s’allier avec la force maléfique de l’Etat sioniste pour menacer son voisin l’Algérie au seul motif que son voisin et frère recommande, en conformité totale avec les résolutions de l’Union Africaine, de l’ONU et de Cour internationale de Justice, de soumettre l’annexion du Sahara Occidental à référendum. Si la population de ce territoire exprime cette volonté, qu’il en soit ains et s’il le refuse qu’il en soit ainsi également !

    (*) Allaoua Bendif
    Fils de Chahid
    Docteur en psychologie Clinique
    Enseignant universitaire à la retraite.

    Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La Patrie news, 16/11/2021

    #Maghreb #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Tunisie

  • Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Tags : Tunisie, chômage – Tunisie : le taux de chômage s’élève à 18,4%

    Le taux de chômage mesuré par l’Institut national de la statistique de Tunisie (INS) a atteint 18,4% de la population active au troisième trimestre 2021, en hausse de 0,5 point par rapport au premier trimestre de 2021. Le nombre de chômeurs estimé pour le troisième trimestre 2021 s’élève, à 762,6 mille du total de la population active, contre 746,4 mille chômeurs pour le premier trimestre 2021 ; soit 16 mille chômeurs de plus sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage atteint 18,4% contre 17,9% au deuxième trimestre, rapporte l’Agence de presse officielle TAP, se référant aux chiffres de l’INS.

    Ce taux a connu une augmentation parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 41,7% au cours du deuxième trimestre à 42,8% au cours du troisième trimestre 2021.

    D’après la même source, les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés dans les régions de l’ouest et du sud tunisiens : nord-ouest (33,0%), sud-ouest (26,3%), centre-ouest (23,0%) et sud-est (22,5%). Les écarts, par rapport au taux national (18,4%), varient entre quatre et quatorze points.

    La Tunisie, embourbée depuis des années dans une crise multi-dimensionnelle, s’est dotée, récemment d’un nouveau gouvernement, quelques semaines après l’éviction du précédent cabinet de Hichem Mechichi, par le Président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier.

    La nouvelle cheffe du gouvernement, Najla Bouden, devra s’atteler à redresser une économie durement frappée par de nombreuses crises.

    —————————————————————————————————–

    Tunisie : la situation générale dans le pays au centre de l’entretien entre Saïed et le S.G. de la Centrale Syndicale

    Le président tunisien Kaïs Saïed et le secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT – la plus importante organisation syndicale du pays), Noureddine Taboubi, ont abordé la situation générale qui prévaut dans le pays.

    C’est ce qui ressort d’un entretien téléphonique, tenu dimanche entre les deux parties, selon un bref communiqué publié par l’UGTT, dont l’Agence Anadolu a eu copie.

    Au cours de cet entretien téléphonique, « l’importance d’accélérer le processus du 25 juillet a été soulignée, afin qu’il constitue véritablement une occasion historique de rompre avec la décennie (la période depuis la révolution de 2011 jusqu’à aujourd’hui), laquelle a été dominée par l’échec. »

    Ces informations interviennent au moment où une manifestation importante a été organisée par des milliers de Tunisiens sur la place du Bardo, près du parlement, dans le centre de la capitale, pour dénoncer les mesures d’exception prises par Saïed. Certains d’entre eux ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du parlement mais en ont été empêchés par les forces de l’ordre.

    La manifestation répondait à l’appel de l’initiative « Citoyens contre le coup d’État » à organiser une manifestation, pour défendre la légitimité constitutionnelle et parlementaire et en solidarité avec le pouvoir judiciaire « contre les tentatives d’assujettissement et de domination. »

    Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a indiqué, dans un communiqué, que le nombre de personnes présentes à la manifestation sur la place du Bardo, à une heure de l’après-midi dimanche (12 heures GMT), était d’environ 1 000 personnes.

    La place du Bardo et le quartier du Parlement ont connu une forte présence sécuritaire, plusieurs unités de sécurité ayant été déployées pour empêcher les manifestants d’atteindre la place donnant sur le siège du Parlement.

    Les manifestants ont brandi des slogans appelant à la liberté d’expression et à « mettre fin au coup d’État », ainsi qu’au retour aux institutions légitimes, dénonçant la voie empruntée par Saïed. « À bas le coup d’État », « partez » et « le peuple veut ce que vous ne voulez pas », ont été les slogans choisis par les manifestants.

    L’initiative « Citoyens contre le coup d’État », composée de militants, de défenseurs des droits de I’Homme et de citoyens, a été créée en même temps que l’annonce par Saïed de ces mesures d’ »exception » ; en guise de rejet de celles-ci.

    La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet dernier, lorsque son président, Kaïs Saïed, a adopté des mesures d’exception, dont le gel des compétences du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Le président a également pris la tête du ministère public, démis le Premier ministre et nommé un nouveau gouvernement avec Najla Bouden à sa tête.

    AA

    #Tunisie #Emploi #Chômage

  • Tunisie: El Ghannouchi cherche à se rapprocher de l’Algérie

    Tags: Tunisie, Rached El Ghannouchi, Ennahdha, Algérie – Tunisie: El Ghannouchi cherche à se rapprocher de l’Algérie

    La proposition du leader d’Ennahdha d’une Union du Maghreb arabe réduite à la Tunisie, l’Algérie et la Libye – excluant ainsi le Maroc et la Mauritanie – fait polémique. Au point que certains y voient une volonté de rapprochement du président de l’Assemblée nationale avec Alger.

    Le projet d’Union du Maghreb arabe (UMA), qui piétine depuis sa fondation en 1989, peut-il être sauvé en passant de cinq à trois pays ? Rached Ghannouchi semble en être convaincu. Tout du moins pour une première étape. Le président du parti Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a déclaré sur les ondes de Diwan FM, le 23 février, qu’« un triangle composé de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye serait un point de départ pour promouvoir ce rêve d’Union ». Exit donc Rabat et Nouakchott

    L’Express, 09/11/2021

    #Tunisie #Ghannouchi #Ennahdha #Algérie #Kais_saied