Étiquette : tunisie

  • Déchets italiens : La Tunisie entend saisir la Cour internationale

    Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Kamel Edoukh a déclaré, lundi, que la Tunisie a constitué un dossier juridique sur les déchets italiens importés afin de le porter devant la justice internationale.
    S’exprimant, lors d’une séance plénière tenue, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le ministre a fait savoir que la Tunisie est actuellement en train d’œuvrer avec l’Italie afin de réexpédier 280 conteneurs de déchets italiens vers leur pays d’origine.

    Interrogé par le député Noomane El Ich (courant démocratique), sur le devenir de ces déchets, Kamel Edoukh a indiqué que les tribunaux italiens avaient déjà statué dans cette affaire, en sommant l’entreprise italienne exportatrice à récupérer ses déchets.

    Selon lui, cette entreprise cherche à gagner du temps dans la mesure où elle a demandé de mener des analyses de ces déchets, affirmant que le droit de la Tunisie est préservé dans cette affaire qui reste soumise à des démarches pénales.

    Il a ajouté que des négociations sont actuellement en cours afin d’imposer une caution en vue de renvoyer les déchets vers l’Italie.

    Les déchets ménagers italiens, dont l’exportation est interdite par la législation tunisienne et par les conventions internationales, se trouvent, au port de Sousse depuis l’été 2020.

    Des poursuites judiciaires ont été engagées contre 26 personnes en Tunisie, dont l’ancien ministre de l’Environnement, Mustapha Aroui et des cadres de la douane dans le cadre de cette affaire qui a entraîné l’arrestation de huit autres personnes.

    Par ailleurs, le gérant de la société tunisienne importatrice est toujours en fuite.

    La Presse.tn, 5 avr 2021

    Etiquettes : Tunisie, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • La solidarité arabe est un mythe

    L’emballement de l‘actualité dans le royaume de Jordanie vient rappeler la fragilité des régimes monarchique au Moyen-Orient. Même si dans le royaume hachémite les problèmes se traitent avec bien plus de douceur qu’en Arabie Saoudite ou au Maroc, il n’en demeure pas moins que dans le fond, les situations sont à peu près comparables, à savoir une sourde lutte pour le pouvoir qui se résout par des arrestations, des mises en résidence surveillée et parfois des liquidations physiques discrètes.

    La crise politique en Jordanie a un autre mérite, celui de réveiller les autres pays membres de la Ligue des Etats arabes. L’unanimité de la condamnation de la tentative de putch avortée donne un aperçu assez précis du poids du royaume hachémite au sein de la famille arabe. Mais là s’arrête le constat. En réalité, il n’y en a pas un autre. Et pour cause, la Ligue arabe a toujours été un rassemblement d’Etats égoïstes et désunis. Disons-le franchement, les décisions concernant la région ne se prennent ni au Caire ni à Tunis et encore moins en Arabie Saoudite. Ces capitales appliquent toute honte bue des instructions qui leur viennent de Paris, Londres, Washington et de Tel-Aviv.

    En massacrant l’un des principes fondateurs de la Ligue arabe, les membres de cette constellation en majorité composée de petits roitelets et de présidents sans envergure ont montré toute leur disponibilité à se fondre le moule de la mondialisation aux relents sionistes et ne cherchent qu’à sauver leur peau, ici et aujourd’hui. Exceptons donc l’Algérie, la Syrie et la Tunisie.

    La preuve de l’allégeance honteuse de ces chefs d’Etat de pacotille a été actée avec l’admission de « l’opposition » syrienne en tant que représentant d’un peuple qui souffre et dont personne n’a demandé l’avis, au sien de la Ligue des nations arabe, les souverains de la région ont ouvert une boite de pandore. Ils ont effacé, par ce geste, toute l’histoire de la Syrie indépendante qu’ils ont mis entre parenthèse pour offrir la société syrienne pieds et poing liés aux anciennes puissances coloniales. Lesquels, ce n’est un secret pour personne, sont sous le giron de l’Etat d’Israël qui, a réussi à détourner le besoin de liberté des populations arabes pour en faire un instrument de la ruine des nations.

    Il n’est pas difficile de comprendre qu’une dizaine d’années après la destruction de la capitale des Abbassides, celle des Omeyades a aussi été donnée en offrande à tous les ennemis de l’Islam des lumières. Islamistes et sionistes, même combat. Et il faut croire qu’ils sont parvenus à se faire porter par les vents de la contre-révolution. Celle-ci s’est bien installée dans tous les pays du «printemps arabe », à l’exception de l’Algérie et de la Tunisie. Le prochain sommet de la Ligue arabe aura lieu à Alger. Il sera question de la réadmission de la Syrie authentique au sein de l’organisation panarabe. Les rois seront-ils solidaires, comme ils l’ont été pour la Jordanie?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, monarchies arabes, Moyen Orient, Proche Orient, royaume hachémite, Arabie Saoudite, Maroc, Ligue arabe, Algérie, Syrie, Tunisie, Israël,

  • L’infiltration des djihadistes menace l’Europe


    John Giacalone
    2 AVRIL 2021

    Ces derniers mois, on a beaucoup parlé, à juste titre, de l’Italie comme d’un « pont » et d’une base pour les djihadistes désireux de frapper en Europe, notamment en France et en Allemagne. Les cas récents de Brahim Aouissaoui, le Tunisien qui, le 29 octobre 2020, a tué trois personnes à la cathédrale Notre-Dame de Nice (en décapitant l’une d’entre elles) et celui de l’arrestation du complice des terroristes du Bataclan, l’Algérien Athmane Touami, tous deux passés par Bari : le second a été arrêté dans la capitale des Pouilles au début du mois de mars 2021, tandis que le premier a même été transporté dans la ville sur un navire de quarantaine après avoir débarqué illégalement en Sicile, puis laissé libre de circuler sur le territoire, sont éloquents.

    Il existe cependant une autre zone frontalière entre l’Europe et le monde islamique où, ces dernières semaines, des développements intéressants ont eu lieu, précisément celle qui intègre l’Espagne et le Maroc, deux pays qui ont toujours été au centre de l’activité djihadiste et dont les services de sécurité, ce n’est pas un hasard, collaborent constamment dans la prévention des attentats et des infiltrations djihadistes. Ainsi, tandis que dans le pays d’Afrique du Nord, une cellule en contact avec des groupes terroristes du Sahel était démantelée et à la recherche de cibles à frapper, en Espagne, un médecin syrien, président de l’Union des communautés islamiques d’Espagne, l’une des associations islamiques les plus connues du pays, a été arrêté pour financement du terrorisme international de type islamiste ; Une mesure qui rallume les projecteurs sur l’islam politique organisé, déjà visé par la France parce qu’il est indiqué comme « séparatiste » et qui, dans ce cas, montre aussi des liens avec le terrorisme international, notamment celui actif en Syrie, mais il est bon de procéder par ordre.

    La cellule d’Oujda

    Le 25 mars, les autorités marocaines ont annoncé qu’elles avaient démantelé une cellule d’Isis composée de quatre individus opérant à Oujda, une ville située dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne. L’opération a été coordonnée par la Direction générale de la surveillance du territoire-Dgst et avec l’aide des services de renseignement américains.

    Les quatre terroristes, âgés de 24 à 28 ans, ont été arrêtés dans quatre quartiers différents de la ville. Les hommes des forces spéciales ont dû utiliser des grenades incapacitantes (les « flashbangs ») pour neutraliser le chef de la cellule, indiqué comme armé et extrêmement dangereux, tandis qu’un deuxième terroriste a été arrêté sur le toit d’un immeuble voisin alors qu’il tentait de s’échapper.

    Les perquisitions effectuées au domicile du chef de la cellule ont permis de découvrir une importante somme d’argent en euros, quatre passeports (cachés dans un coffre) appartenant à des membres du groupe, des armes blanches et du matériel informatique.

    Selon les enquêteurs, les quatre membres de la cellule marocaine avaient prêté serment d’allégeance à Isis et prévoyaient de se rendre dans des camps d’entraînement jhadistes au Sahel pour s’entraîner, participer à des opérations, puis se mobiliser pour mener des attaques ordonnées par Isis contre des installations gouvernementales et militaires sur le territoire marocain.

    En outre, les individus en question avaient déjà effectué quelques patrouilles pour identifier des cibles potentielles et recherchaient des instructions spécifiques pour la construction d’engins explosifs, mais aussi un soutien logistique et un financement qu’ils espéraient trouver précisément grâce à leurs contacts avec Isis au Sahel.

    L’opération du 25 mars souligne une fois de plus combien la menace djihadiste au Maroc reste élevée et comment le pays continue d’être la cible des membres et sympathisants d’Isis, comme l’avait déjà fait savoir début mars le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (Bcij), Cherkaoui Haboub qui avait également rappelé l’embuscade meurtrière des deux touristes scandinaves en 2018 aux mains d’un groupe djihadiste.

    Haboub a ensuite exprimé sa préoccupation pour la zone du Sahel, indiquée comme un « grand danger et un grand défi sécuritaire pour le Maroc mais aussi pour les pays voisins » en raison de l’instabilité politique et socio-économique, de l’insuffisance du contrôle du territoire, notamment au Mali. Le directeur de l’IJB a ensuite expliqué qu’après la défaite des djihadistes en Syrie et en Irak, les Qaedistes et les membres d’Isis ont trouvé un terrain fertile au Sahel, grâce à ces lacunes.

    La collaboration entre l’Espagne et le Maroc dans une clé anti-jihadiste
    Début décembre, la DGSI marocaine a collaboré avec le Centro Nacional de Inteligencia et la police espagnole dans l’arrestation d’un citoyen marocain identifié près de Madrid et accusé de propagande djihadiste, de diffusion de matériel d’auto-formation et de menaces. Deux mois plus tôt, l’Espagne et le Maroc avaient au contraire démantelé une cellule djihadiste active à Melilla et aux Canaries, tandis qu’en décembre 2019, les deux pays ont démantelé une autre cellule composée de quatre terroristes, dont trois ont été arrêtés à Nador et un en Espagne, à Guadalajara. En janvier 2021, un autre Marocain a au contraire été arrêté à Barcelone ainsi que deux ressortissants libyens, tous trois indiqués comme d’anciens combattants étrangers en Syrie et accusés de vouloir organiser des attentats sur le territoire espagnol.

    La coordination entre la lutte antiterroriste des deux pays est connue et revêt une importance fondamentale, comme dans les enquêtes qui ont conduit à l’arrestation des huit membres, tous marocains, de la cellule rendue responsable du massacre de la Rambla à Barcelone en août 2017. L’un des terroristes, Abdelbaki Es Satty, qui avait également fait office d’imam à la mosquée de Ripoll, originaire de la région montagneuse du Rif, était déjà connu au Maroc comme trafiquant de haschisch vers l’Espagne et son nom avait également été retrouvé dans les journaux intimes de certains terroristes d’Al-Qaida qui ont perpétré les attentats de Madrid en 2004.

    L’arrestation du dirigeant de l’Union des communautés islamiques d’Espagne

    Entre-temps, la semaine dernière, les autorités espagnoles ont arrêté le médecin syrien Mohamed Ayman Adlbi, 74 ans, président de l’Union des communautés islamiques d’Espagne (l’équivalent espagnol de l’Ucoii), ainsi que trois autres personnes, pour financement de groupes terroristes islamistes en Syrie, mais aussi pour blanchiment d’argent, fraude, falsification de documents et aide à l’immigration clandestine. Plus précisément, comme le rapporte le site Web d’Europol, les suspects n’auraient pas seulement utilisé des ONG pour financer des groupes de Al Qaïda, mais auraient également utilisé des fonds indiqués comme étant destinés aux orphelins de la guerre en Syrie et visant à radicaliser et à former ces derniers pour qu’ils poursuivent la lutte armée en Syrie.

    Adlbi était arrivé en Espagne après avoir fui la Syrie dans les années 1970. Il est ensuite devenu médecin et a assumé des rôles de premier plan dans l’islam organisé en Espagne. Une histoire similaire à celle de plusieurs médecins syriens ainsi que des représentants de l’Islam organisé Ucoii en Italie. Le docteur est ensuite devenu président de l’Union des communautés islamiques d’Espagne et, en juillet 2020, il a également été élu à la présidence de la Commission islamique d’Espagne (CIE), qui coordonne les activités de la communauté musulmane de concert avec le gouvernement espagnol.

    La CIE, pour sa part, a publié une déclaration condamnant l’arrestation : « Nous devons exprimer notre grand regret que l’on soit arrivé à l’extrême de la détention alors qu’elle aurait pu être résolue par un interrogatoire », a déclaré M. Adlbi dans une déclaration dans laquelle il a qualifié les soupçons de la police de « non fondés ». L’homme a ensuite été libéré sous caution et après s’être déclaré lésé par l’arrestation, il a déclaré avoir foi en la justice et comprendre la nécessité de poursuivre l’enquête.

    Les « ponts » qui relient l’Europe et le monde islamique

    L’Europe dispose de trois « ponts » sur lesquels peuvent s’appuyer les infiltrations djihadistes : la route maritime qui relie l’Italie à l’Afrique du Nord, la route terrestre des Balkans et celle qui relie l’Espagne et le Maroc via le détroit.

    En ce qui concerne le passage italien et espagnol, il est de plus en plus clair comment le problème du Sahel est de plus en plus pertinent par rapport au terrorisme islamiste, comme l’ont déjà exprimé les autorités espagnoles et marocaines, mais aussi la France, qui est active dans la région avec son armée depuis janvier 2013.

    Le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires du Maroc, Cherkaoui Haboub, a raison lorsqu’il affirme que le Sahel, en particulier le Mali, risque de devenir une nouvelle Syrie.

    Il s’agit en fait d’un pays institutionnellement fragile, avec un gouvernement central incapable de contrôler son territoire et obligé de compter sur l’intervention militaire française. Un peu plus au sud-est, dans le nord du Nigeria, Boko Haram est actif, avec une présence également dans le sud du Niger et au Tchad. Laisser le champ libre aux djihadistes au Mali et au Sahel en général conduirait à un renforcement des islamistes de manière similaire à ce qui s’est passé entre l’Irak et la Syrie avec l’avènement d’Isis, et c’est exactement ce qu’il faut éviter, car les répercussions se feraient également sentir en Europe. Il faut donc saluer la coopération entre l’Espagne, le Maroc et la France, mais il faut faire davantage pour endiguer les infiltrations, y compris en Italie où, malheureusement, la situation est tout sauf rose, comme le montrent les faits.

    Inside Over, 2 avr 2021

    Etiquettes : Sahel, Mali, Maroc, Tunisie, Balcans, Italie, Espagne Union Eurpéenne, UE, terrorisme, menace terroriste, djihadistes,

  • Annuler ou ne pas annuler l’œuvre de Michel Foucault ? Réponses des philosophes argentins

    Cinq penseurs argentins donnent leur avis sur les répercussions de l’accusation de pédophilie portée par l’intellectuel français Guy Sorman, plus de trente ans après la mort du philosophe.

    Daniel Gigena

    Après que l’intellectuel français Guy Sorman (1944) a dénoncé que le philosophe Michel Foucault (1926-1984) avait eu des relations sexuelles avec des enfants de huit à dix ans en Tunisie en échange d’argent, et provoqué des réactions dans différentes sphères au-delà des cloîtres académiques, il a été prouvé une fois de plus qu’au XXIe siècle, il n’existe pas d’ »intouchables » à l’abri du débat public. Si l’auteur d’Histoire de la sexualité n’est pas là pour se défendre contre l’accusation de son compatriote (qui coïncidait avec la promotion de son nouveau livre, Mon dictionnaire du Bullshit), il est clair qu’une secousse secoue la culture française depuis quelques années.

    L’accusation contre Foucault rejoint aujourd’hui celles reçues il y a plusieurs décennies par des écrivains comme François Mauriac et Michel Tournier, ou les théoriciens René Schérer et Guy Hocquenghem, et plus récemment, le politologue Olivier Duhamel (accusé par sa belle-fille, la juriste Camille Kouchner, d’abus sexuels dans le livre La grande famille) et l’écrivain Gabriel Matzneff, que Valeria Spingora a dénoncé dans Le consentement pour avoir encouragé la pédérastie dans ses livres et ses déclarations publiques, parfois célébré par le monde intellectuel de son pays. Les temps changent et même les actes privés des descendants de Socrate peuvent être évalués à la lumière de l’éthique publique.

    Quel est l’avis des penseurs argentins contemporains sur l’affaire Foucault et la portée d’un débat qui transcende la sphère philosophique et réveille le fantôme de l’ »annulation » ? Nous vous présentons ci-dessous les points de vue de cinq philosophes et essayistes locaux.

    Esther Díaz, docteur en philosophie de l’université de Buenos Aires, auteur, entre autres, de La filosofía de Michel Foucault, Entre la tecnociencia y el deseo et Filósofa punk.

    « Je suis assez indigné par cette question et par le fait que la presse est donnée à cette personne que je ne veux pas qualifier et qui, sans aucune pudeur ni respect, même sans respect pour les enfants qu’elle mentionne, porte cette accusation. Si ce qu’elle dit est vrai, pourquoi ne l’a-t-elle pas dénoncé avant ? S’il ne l’a pas fait, il était complice d’un pédophile. Il y a cinquante ans, il le savait et maintenant, parce qu’il va publier un livre, il s’accroche à la tête chauve de Foucault pour faire de la propagande et, dans le même acte, il est exposé. Foucault est mort et ne peut pas se défendre ; si Guy Sorman était au courant et ne l’a pas dénoncé, il était complice. On ne trouve nulle part dans l’œuvre de Foucault une ligne soutenant la pédophilie. Son œuvre a marqué le XXe siècle et plusieurs générations. Que se passerait-il si nous découvrions que ceux qui créent les vaccins que nous nous administrons pour nous protéger des maladies étaient des pédophiles ? Nous nous ferions quand même vacciner.

    Emmanuel Taub, docteur en sciences sociales de l’université de Buenos Aires et auteur, entre autres titres, de Messianisme et rédemption : Prolégomènes pour une théologie politique juive et Modernité croisée : théologie politique et messianisme.

    « Je ne veux pas réfléchir aujourd’hui à ces actes de Foucault sous l’angle du crime ou sous celui de la responsabilité morale, car je crois que tout cela fait aussi partie de leur mise en lumière, mais je veux penser au ‘fanatisme philosophique’ qui transforme, de son vivant ou post mortem, un intellectuel en une figure sacrée. Les nouvelles qui viennent de nous parvenir doivent aussi nous montrer que Foucault était un penseur remarquable et en même temps un être humain pervers et misérable comme tout être humain. Les deux questions font partie de la même chose, parce qu’elles reposent sur la même personne et parce que la tâche de la pensée ne disculpe ni ne moralise jamais les désirs, les pratiques ou les actions les plus sombres, les plus répugnants et les plus sinistres des êtres humains. Foucault est tout cela, et son œuvre et ses actes sont tout ce que Foucault est. La fascination aveugle qui se construit sur ces idoles génère plus d’aveuglement, des discours contradictoires et des totémisations ; dans l’empressement à exalter la pensée, on efface les biographies. Toutefois, dans quelle mesure leurs actes sont-ils différents de ceux des personnes qui pratiquent le tourisme sexuel en Asie ? Plus encore : quelle est la différence avec l’exploitation sexuelle des mineurs contraints à la prostitution dans notre pays ? Je ne sous-estime pas le problème du trafic de mineurs ni l’appareil institutionnel qui le permet, mais je mets en évidence la figure du consommateur, celui qui cherche à réaliser des pratiques et des perversions sexuelles tout en construisant dans son esprit l’idée que la pédophilie sous forme de prostitution n’est pas de la pédophilie, ni un crime, ni un abus. Ces questions m’ont amené à me souvenir des cas de Martin Heidegger et de son nazisme ou, plus encore, d’Adolf Eichmann dans la lecture d’Hannah Arendt : cette catastrophe humaine par laquelle l’être humain rationnel et moderne est aussi capable de suspendre, dans certaines situations, la capacité de voir l’autre comme un égal, et de distinguer le bien du mal. Dans ce cas précis, la « situation certaine » n’est pas la parole du Führer ayant force de loi ou l’histoire de l’antisémitisme, mais la sacralisation d’un penseur au point de soustraire ses actes au monde du droit et des hommes. Ce processus de sacralisation permet aux actions d’un individu, en l’occurrence Foucault, d’être non seulement au-dessus des limites de notre moralité construite, mais aussi au-dessus de toute forme de jugement ou d’appréciation. Et on ne peut pas comprendre cette situation sans comprendre l’un des grands « monstres » de la modernité, comme l’écrivait Arendt : le colonialisme européen. Alors qu’en Europe, la résistance au système se fait dans des limites éthiques, dans les colonies, l’Européen construit ses propres limites par ses actions. La « supériorité intellectuelle » imaginée est devenue dans les colonies une pratique sans limites, et là, la sexualité moderne que Foucault lui-même a construite s’est mêlée aux valeurs pré-modernes. Ce que cela nous apprend, c’est que croire que cette façon d’habiter le présent avec des valeurs du passé, supposant une forme de résistance à la Modernité, sont en réalité des actes de résistance individuels et égoïstes qui ne regardent jamais l’autre comme un égal ».

    Edgardo Castro, docteur en philosophie de l’Université de Buenos Aires, auteur du Diccionario Foucault et de Lecturas foucalteanas.

    « Les faits dénoncés sont aberrants, comme les décrit Guy Sorman, mais on ne sait toujours pas s’ils sont vrais. L’histoire soulève quelques doutes. Foucault ne vivait plus en Tunisie en 1969, mais ont-ils pu se rencontrer lors de vacances au même endroit ? Oui, mais ce n’est pas ce que dit Sorman. On ne sait pas exactement de quoi il a été témoin : de l’achat des enfants ou des abus sexuels ? Plusieurs choses doivent être clarifiées, et toutes corroborées. A Sorman, puisqu’il va croire à son récit, je l’invite à affecter les royalties du livre qu’il promeut à la réparation des victimes de ces abus. Si les faits sont avérés, les actes commis par Foucault et sa propre personne sont sujets à condamnation. Mais je ne pense pas que ses concepts et ses problèmes doivent être jetés par-dessus bord. Parce qu’elles sont réelles (comme la relation évidente, au niveau planétaire, entre la politique et la vie biologique de la population) et théoriquement valables. Je ne trouve aucune relation conceptuelle entre ces problèmes et concepts et les faits dénoncés. C’est pourquoi, avec la même fermeté que je condamnerais les faits dénoncés, s’ils sont avérés, je ne suis pas prêt à annuler la culture ».

    Luis Diego Fernández, docteur en philosophie de l’Universidad Nacional de San Martín, son dernier livre est Foucault et le libéralisme.

    « La soi-disant « culture de l’annulation » des artistes ou des intellectuels n’est rien d’autre que la vieille auto-justice d’individus ou de groupes qui se sentent blessés, une attitude microfasciste et policière qui fait appel à la censure ou à l’autocensure face à la menace d’appliquer des jugements sommaires par des lynchages ou des silences virtuels. Ses origines remontent aux campus progressistes des universités américaines, en tant que dérivé d’une logique minoritaire, narcissique et tribale. Sur l’affaire Foucault en Tunisie, je pense d’abord que Guy Sorman fait une promotion jaune de son nouveau livre, en dénonçant misérablement quelqu’un qui ne peut pas se défendre. S’il est vrai que Foucault a soulevé la question du consentement sexuel entre adultes et mineurs en 1977 dans un dialogue avec David Cooper (c’était une question débattue dans l’intelligentsia française des années 1970), aucun document historiographique ne vient étayer les propos de Sorman. En revanche, ce témoignage ne change en rien ma vision de l’œuvre de Foucault, que je considère comme l’un des trois philosophes les plus importants du vingtième siècle. Les philosophes ne sont pas des saints, des héros ou des dieux, ce sont des hommes qui font des erreurs, ont des faiblesses et se laissent traverser par des passions sexuelles ou politiques. Le malaise sur cette question, c’est la gauche puritaine, qu’elle s’en occupe. Mon point de vue est libertaire et je dénonce d’emblée cette inquisition moralisatrice du progressisme contemporain. Je ne suis ni juge ni prêtre pour condamner qui que ce soit. Dans le même sens que Foucault, on peut penser aux cas d’André Gide, Roman Polanski ou Paul Gauguin, ou, sur le plan politique, à Martin Heidegger ou L. F. Céline. F. Céline. Tous, à mon avis, sont des créateurs extraordinaires, et une fois passé le coup de vent du corset de la correction, leurs œuvres persisteront intactes, laissant en évidence la petitesse de ceux qui ne peuvent que dénoncer ».

    Esteban Ierardo, diplômé en philosophie de l’université de Buenos Aires, est l’auteur, entre autres, de La sociedad de la excitación : Del hiperconsumo al arte y la serenidad (La société de l’excitation : de l’hyperconsommation à l’art et à la sérénité).

    « Outre l’accusation très grave de Sorman à l’égard de Foucault, et le doute quant à sa véracité ou non, ce qui reste, peut-être, c’est l’effet multiple de l’accusation. D’une part, et au-delà de toute naïveté, la diffusion gratuite pour le livre de Sorman, qui pourrait faire partie d’un calcul éditorial ; et, en même temps, la réapparition de Foucault dans une nouvelle à grand tirage. C’est-à-dire que l’impossibilité aujourd’hui de déterminer la justice de l’accusation fait que, dans la pratique, tout se réduit au paradoxe de la diffusion, en même temps, de l’accusateur et de l’accusé, dans ce qui est le plus recherché aujourd’hui : briser l’indifférence et attirer l’attention ».

    Daniel Gigena

    La Nación, 4 avr 2021

    Etiquettes : Philosophie, pensée, Michel Foucault, Argentine, François Mauriac, Michel Tournier, René Schérer, Guy Hocquenghem, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, La familia grande, Gabriel Matzneff, Valeria Spingora, Le consentement, viol, abus, inceste, pédophilie, pédocriminalité, Guy Sorman, Tunisie,


  • TUNISIE : l’aménagement de la lagune de Sijoumi divise

    En Tunisie, deux camps s’affrontent autour du projet d’aménagement de la lagune de Sijoumi, située dans le grand Tunis. Les autorités tunisiennes souhaitent approfondir l’étendue d’eau afin de résoudre les problèmes liés à la pollution et à l’urbanisme anarchique ; tandis que les défenseurs de l’environnement craignent que le projet ne fasse disparaître les flamants roses.

    La voix des écologistes sera-t-elle finalement entendue au sujet de l’aménagement de la lagune de Sijoumi en Tunisie ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr. Le gouvernement tunisien est au contraire déterminé à mettre en œuvre son projet de réhabilitation du lac tel quel. Le projet mis en œuvre par le ministère tunisien de l’Équipement et de l’Aménagement durable prévoit l’approfondissement du tiers de la lagune, d’environ un mètre. Les travaux devraient coûter 130 millions d’euros.

    La lagune située dans le grand Tunis est menacée par la pollution et l’urbanisme anarchique. À en croire les autorités tunisiennes, plus de 1,8 million de m3 de déchets solides y ont été déversés depuis 2009, ainsi que des eaux usées industrielles. À ce jour, la lagune de Sijoumi, quatrième zone humide d’Afrique du Nord et autrefois dotée d’une biodiversité unique n’est plus que l’ombre d’elle-même. « Nous voulons éviter sa disparition. Cela passera par des gestes forts pour préserver la ressource (l’eau, les poissons, etc.) », affirme Nadia Gouider, la directrice de projet de la lagune de Sijoumi.

    Une zone classée Ramsar depuis 2007

    Sauf que pour les défenseurs de l’environnement, ce projet réalisé sur la lagune de Sijoumi ne fera pas que l’embellir. L’initiative privera aussi les 100 000 oiseaux de nourriture. « Beaucoup d’oiseaux ne peuvent pas plonger avec une grande profondeur », explique Hichem Azafzaf, le coordonnateur scientifique de l’association Les Amis des oiseaux en Tunisie. Face à l’inquiétude des environnementalistes, le ministère tunisien de l’Équipement et de l’Aménagement durable assure qu’un espace sera disponible pour les flamants roses. Un argument qui ne pourra être vérifié qu’à la fin des travaux d’aménagement de la lagune de Sijoumi.

    WWF Tunisie, la branche du Fonds mondial pour la nature (WWF) explore actuellement des solutions pour stopper l’assèchement des eaux de la lagune Sijoumi, dans le cadre du projet GEMWET « Conservation et développement durable des zones humides côtières à haute valeur écologique ». Selon WWF, le bassin salé, classé zone Ramsar depuis 2007 s’assèche rapidement, avec pour conséquences une montée de la salinité de l’eau et l’altération de l’irrigation automatique des plantes qui finissent par mourir.

    Inès Magoum

    Afrik21, 2 avr 2021

    Etiquettes : Tunisie, lagune de Sijoumi, flamants roses,

  • Le soulèvement des jeunes dans le monde entier : Du Myanmar à la Tunisie

    Nahid Riyasad

    De nombreux commentateurs politiques du monde entier ont déclaré que l’urgence sanitaire a aidé les gouvernements non démocratiques à resserrer leur emprise. Face à un gouvernement répressif, les jeunes du Myanmar, de Tunisie, de Bangkok et de l’Inde voisine sont descendus dans la rue. Nahid Riyasad nous parle du soulèvement de la jeunesse dans le monde.

    La pandémie de COVID-19 a apporté une perturbation indésirable dans le parcours scolaire de plus d’un milliard d’étudiants dans le monde. Cela ne signifie pas pour autant que la jeune génération passe son temps devant l’écran de manière improductive.

    Aux quatre coins du monde, les jeunes descendent inlassablement dans la rue pour protester contre la répression systémique, s’opposer au régime militaire, exiger le rétablissement de la démocratie et combattre les politiques pro-entreprises des gouvernements.

    Bon nombre de ces protestations étaient déjà en cours avant l’apparition du COVID-19 et ce que nous observons aujourd’hui est le résultat des mauvaises décisions politiques et des intentions répressives des États pour faire face à la crise créée par la pandémie.

    MYANMAR

    Après que les militaires du Myanmar ont pris le pouvoir le 1er février 2021, au moins 138 personnes, dont des enfants, ont été tuées lors de manifestations. Plus de 2 100 personnes, dont des journalistes, des militants et des étudiants, ont été arrêtées, selon le groupe de défense Assistance Association for Political Prisoners. Toutefois, des rapports non officiels indiquent que les chiffres sont beaucoup plus élevés.

    L’armée a justifié sa prise de pouvoir en alléguant une fraude électorale généralisée lors des élections générales de novembre 2020, qui ont donné une victoire écrasante au parti de Suu Kyi. Ce n’était que le deuxième vote démocratique depuis que la précédente junte a entamé une série de réformes en 2011.

    Les jeunes générations ont donc vécu dans une atmosphère comparativement plus démocratique que les générations précédentes, ce qui explique la participation massive des jeunes aux manifestations depuis février. En outre, sous forme de désobéissance civile, des milliers de cols bleus et blancs sont dans les rues et perturbent efficacement les services bancaires, les services de santé et l’administration.

    Parmi les manifestants, les groupes de défense des droits des minorités ethniques sont également actifs ; ils se battent depuis longtemps pour une plus grande autonomie de leurs terres et exigent également l’abolition de la constitution de 2008 écrite par les militaires et l’instauration d’une démocratie fédérale.

    La participation massive des jeunes montre qu’ils n’ont pas l’intention de laisser tomber la décennie de réformes politiques, de libéralisation économique et d’avancée vers une démocratie hybride.

    TUNISIE

    C’est le pays qui a lancé le Printemps arabe en 2011 et les jeunes de ce pays d’Afrique du Nord descendent à nouveau dans la rue. Plus d’un tiers de ses jeunes sont au chômage et plus d’un cinquième de sa population vit sous le seuil de pauvreté, selon les registres de l’Institut national des statistiques. Ces facteurs alimentent les protestations des jeunes.

    Les autorités répondent avec force aux protestations afin d’entraver toute chance que 2011 – qui a mis fin au règne de 23 ans de Zine El Abidine Ben Ali – se reproduise. L’armée est déployée dans au moins quatre endroits stratégiques du pays pour étouffer les protestations.

    Les raisons spécifiques de ces protestations généralisées ne sont toujours pas précisées, mais le mécontentement économique des jeunes est au centre de l’affrontement.

    Lors des manifestations qui ont débuté à la fin du mois de janvier, les manifestants ont été vus portant des pancartes avec des mots tels que « L’emploi est un droit, pas une faveur ». Selon les médias locaux, les manifestants sont en colère contre les promesses non tenues du président démocratiquement élu Kaïs Saied et de son gouvernement.

    Les jeunes manifestants utilisent beaucoup les plateformes de médias sociaux pour organiser les protestations. Une tendance similaire chez les jeunes a été observée dans le cas de l’Algérie voisine, où un mouvement de protestation mené par des jeunes a forcé son dirigeant de longue date à quitter le pouvoir en 2019.

    THAILANDE

    Les jeunes THAILANDAIS sont descendus dans la rue pendant la majeure partie de l’année 2020 et ont entamé l’année 2021 avec plus d’intensité. L’aspect le plus unique des récentes manifestations en Thaïlande, auxquelles participent principalement des jeunes et des étudiants, est leur critique publique de la monarchie.

    Les protestations ont été déclenchées par la dissolution du Parti de l’avenir par la Cour constitutionnelle fin février 2020. Ce parti critiquait sérieusement le premier ministre Prayut Chan-o-cha.

    Cette première vague de protestations s’est déroulée exclusivement sur les campus universitaires et a été interrompue par la pandémie de COVID-19. Les protestations ont repris le 18 juillet avec une grande manifestation organisée par l’organisation Free Youth umbrella à Bangkok.

    Les manifestants demandent des réformes de la monarchie, qui est protégée par une série de lois strictes, et dont la violation d’un article peut conduire quelqu’un en prison pour une très longue période. Les jeunes veulent un contrôle du pouvoir et des dépenses financières du roi.

    La demande de mettre fin aux coups d’État militaires – le pays en a connu au moins 20 au cours des dernières décennies – est une préoccupation majeure des manifestants.

    TURQUIE

    Les étudiants de l’université Boğaziçi, l’un des établissements d’enseignement supérieur les plus acclamés de Turquie, ont commencé à protester contre la nomination de leur recteur. Le recteur nommé par l’État, Melih Bulu, est une figure du monde des affaires qui s’est présenté comme candidat parlementaire du parti de la justice et du développement au pouvoir en 2015.

    Cette nomination sert de catalyseur à l’escalade des protestations étudiantes et les jeunes désabusés et sous-employés expriment leurs frustrations à l’égard du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan.

    La décision de nommer Bulu a été dénoncée comme antidémocratique par les membres de l’université, et largement interprétée comme une tentative du gouvernement d’infiltrer l’une des dernières institutions de gauche du pays. Bulu est le premier recteur choisi en dehors de la communauté universitaire depuis le coup d’État militaire de 1980 en Turquie.

    Des milliers d’étudiants et de jeunes sont descendus dans les rues des grandes villes de Turquie au début du mois de février 2021 pour protester contre cette décision. Les autorités ont arrêté au moins 250 personnes à Istanbul et 69 autres à Ankara, dont la plupart étaient des étudiants, selon les médias locaux.

    Le gouvernement Erdoğan reçoit le soutien des citoyens les plus âgés pour le développement de ses infrastructures, mais les jeunes ont des mentalités différentes. Sans compter qu’après les manifestations, le président a qualifié les manifestants de « terroristes » et de « jeunes LGBT », ce qui n’a fait qu’attiser la colère des manifestants.

    La génération Z de Turquie n’a connu que le gouvernement actuel qui, ces dernières années, a été marqué par l’instabilité politique et les troubles économiques.

    LE MOT DE LA FIN

    Notre pays voisin, l’Inde, a connu l’une des plus grandes manifestations de ces derniers temps – les protestations des agriculteurs. Des millions d’agriculteurs indiens ont commencé à marcher vers la capitale en septembre 2020 contre trois projets de loi récemment adoptés, que les manifestants qualifient de « lois anti-agriculteurs ». Les étudiants et les jeunes militants des droits de l’homme ont soutenu la cause des agricu lteurs et se sont parfois tenus à leurs côtés.

    De vives protestations d’étudiants ont éclaté en février 2021 à Delhi, lorsque les autorités ont arrêté Disha Ravi, une jeune écologiste de Bengaluru, accusée de sédition pour un document en ligne soutenant les protestations des agriculteurs.

    Le gouvernement du Bangladesh observe un programme de 10 jours pour marquer le 50e jour de l’indépendance et le 101e anniversaire du premier président du Bangladesh. Au moins cinq chefs d’État participent à ce programme, dont le premier ministre indien Narendra Modi.

    Les organisations étudiantes de gauche du Bangladesh sont déjà dans les rues pour protester contre les politiques d’extrême droite politique et religieuse de Modi. Sur les médias sociaux, les internautes font valoir que la présence de Modi lors du jubilé d’or de notre indépendance va directement à l’encontre de l’esprit qui nous a poussés à obtenir notre indépendance en 1971.

    En examinant la résistance des jeunes, de l’Afrique à l’Asie du Sud-Est, nous pouvons arriver à un seul point : ils sont contre la répression sanctionnée par l’État. Les jeunes valorisent la liberté par-dessus tout et ne laissent pas le système ou leur État s’emparer d’une partie de leur liberté.

    C’est le seul espoir que les jeunes ont compris la valeur de la liberté et de leur vie et ils sont prêts à tout sacrifier pour protéger leurs droits.

    Nahid Riyasad est membre de l’équipe New Age Youth.

    New Age Youth, 21 mars 2021

    Etiquettes : Jeunesse, démocratie, manifestation, révolution, révolte, dictature, corruption, répression, Tunisie, Algérie, Myanmar,


  • La pédophilie révélée de Michel Foucault, le père de l’idéologie woke et l’universitaire le plus cité de tous les temps

    Matthew Campbell — Sunday Times

    Le philosophe Michel Foucault, modèle phare de l’actuelle idéologie « woke », est devenu la dernière personnalité française de premier plan à devoir répondre d’abus sexuels sur des enfants, de façon rétrospective.

    Un collègue intellectuel, Guy Sorman, a déclenché une tempête parmi les « intellos » parisiens en affirmant que Foucault, décédé en 1984 à l’âge de 57 ans, était un violeur pédophile qui avait des relations sexuelles avec des enfants arabes alors qu’il vivait en Tunisie à la fin des années 1960.

    Sorman, 77 ans, a déclaré qu’il avait rendu visite à Foucault avec un groupe d’amis lors d’un voyage pendant les vacances de Pâques dans le village de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, où le philosophe vivait en 1969. Dans une interview accordée au Sunday Times la semaine dernière, il se souvient que
    « De jeunes enfants couraient après Foucault en disant  » Et moi ? prends-moi, prends-moi. »

    « Ils avaient huit, neuf, dix ans, il leur jetait de l’argent et leur disait « retrouvons-nous à 22 heures à l’endroit habituel ». »
    Il s’avère que cet endroit était le cimetière local :
    « Il avait des rapports sexuels ici, sur les tombes, avec de jeunes garçons. La question de leur consentement n’était pas même soulevée. »

    Guy Sorman a affirmé que « Foucault n’aurait jamais osé faire ça en France », le comparant à Paul Gauguin, l’impressionniste dont on dit qu’il avait des relations sexuelles avec les jeunes filles qu’il peignait à Tahiti, et André Gide, le romancier qui s’attaquait aux garçons en Afrique :
    « Il y a une dimension coloniale dans tout cela. Un impérialisme blanc. »

    Guy Sorman dit regretter de ne pas avoir dénoncé Foucault à la police à l’époque ou de ne pas l’avoir dénoncé dans la presse, qualifiant son comportement d’« ignoble » et de « moralement hideux ».

    Mais, ajoute-t-il, les médias français étaient déjà au courant du comportement de Foucault :
    « Des journalistes étaient présents lors de ce voyage, il y avait de nombreux témoins, mais personne ne faisait de telles histoires à l’époque. Foucault était le roi des philosophes. Il est comme notre dieu en France. »

    Avec son col de polo caractéristique, son crâne chauve et ses lunettes, Foucault, fils de chirurgien, a été l’un des premiers intellectuels célèbres du XXe siècle dont on se souvient non seulement pour ses analyses controversées des prisons, de la folie et de la sexualité, mais aussi pour avoir signé une pétition en 1977 pour légaliser les relations sexuelles avec des enfants de 13 ans.

    La biographie la plus connue de Michel Foucault, The Passion of Michel Foucault (1993) de James Miller, décrit son intérêt pour les bains publics gay et sadomasochistes des États-Unis — il a été l’une des premières personnalités de la vie publique ouvertement gay et à mourir du sida — mais l’auteur ne fait aucune mention de ses frasques sexuelles en Tunisie.

    Foucault est le savant le plus cité au monde, souvent associé à la montée des politiques identitaires aux États-Unis, où le rappeur MC Hammer est l’un de ses fans. Daniel Miller écrit dans le magazine The Critic :
    « C’est presque invariablement à Foucault que les départements d’études militantes contemporaines font remonter leurs fondements intellectuels. Au niveau le plus élémentaire, Foucault le célèbre professeur français fournit une signature de sérieux pour des disciplines sans normes ou traditions académiques claires. »

    Miller écrit dans sa biographie que dans les années 1980 des États-Unis, les « foucaldiens », comme on appelle les admirateurs académiques du philosophe, « ont consacré Foucault comme une sorte de saint patron… dont ils invoquaient régulièrement l’autorité afin de légitimer, en termes proprement académiques, leur propre marque de politique progressiste. »
    Guy Sorman, un auteur prolifique, a d’abord diffusé ses affirmations sur Foucault dans Mon dictionnaire du Bullshit, un livre qu’il a publié il y a quelques semaines, et a de nouveau fait référence aux méfaits sexuels du philosophe en Tunisie lors d’un débat télévisé de fin de soirée. L’animateur était stupéfait :
    « Vous parlez de Foucault, selon vous un pédophile, et qu’on ne rappelle pas en général quand on parle de Foucault. »

    Les affirmations de Guy Sorman ont surpris les spécialistes en Grande-Bretagne, où le dernier volume de l’histoire de la sexualité en quatre volumes de Foucault vient d’être publié pour la première fois en anglais. Phil Howell, lecteur en géographie historique à l’université de Cambridge a déclaré :
    « Il est fort possible que cela ait un impact sur lui [Michel Foucault – NdT]. Foucault s’intéressait à la sexualité et a écrit à ce sujet, mais la maltraitance des enfants, c’est une autre histoire. »

    Pour Guy Sorman, le comportement de Foucault était symptomatique d’un malaise nettement français remontant à Voltaire :
    « Il croyait qu’il y avait deux morales, une pour l’élite, qui était immorale, et une pour le peuple, qui devait être restrictive. »

    Il poursuit :
    « La France n’est toujours pas une démocratie, nous avons fait la révolution, proclamé une république mais il y a toujours une aristocratie, c’est l’intelligentsia, et elle a eu un statut particulier. Tout est permis. »
    Il ajoute qu’aujourd’hui, cependant, « le monde change soudainement. »
    Il est loin d’être la seule célébrité française à avoir un sens exacerbé de ce qui est admissible. Ces dernières années, plusieurs témoignages ont donné lieu à des enquêtes criminelles sur des personnalités du monde littéraire et artistique accusées d’avoir abusé sexuellement d’enfants dans la foulée de la révolte étudiante de 1968.

    Le déballage a commencé en 2016, lorsque Flavie Flament, une présentatrice de radio et de télévision, a écrit un livre accusant David Hamilton, le photographe britannique, de l’avoir violée lorsqu’elle avait 13 ans. Elle m’a confié lors d’une interview peu après la parution de son livre :
    « À l’époque, je suçais encore mon pouce. »
    Hamilton s’est suicidé quelques jours plus tard.

    Il y a un peu plus d’un an, Vanessa Springora, 48 ans, éditrice, a décrit dans un livre comment elle avait été préparée, alors qu’elle était une jeune adolescente dans les années 1980, par Gabriel Matzneff, un romancier à la mode âgé d’une cinquantaine d’années à l’époque. Il s’était vanté de sa pédophilie à la télévision et avait remporté des prix littéraires pour les livres qu’il avait inspirés.

    Au moment où cette affaire a fait surface, l’élite parisienne était déjà sous le choc des révélations de Camille Kouchner, 46 ans, fille de Bernard Kouchner, ancien ministre des affaires étrangères, selon lesquelles son beau-père, Olivier Duhamel, 70 ans, intellectuel et expert politique de premier plan, avait abusé sexuellement de son frère jumeau à la fin des années 1980, alors qu’il avait 13 et 14 ans.

    Ni Matzneff ni Duhamel n’ont reconnu les allégations et n’ont été condamnés pour un quelconque délit.

    Les soixante-huitards sont sur la défensive. Luc Ferry, 70 ans, philosophe et ancien ministre de l’éducation, estime que ses contemporains ont beaucoup à se reprocher. Il écrit dans Le Figaro :
    « On avait oublié que la pensée soixante-huitarde favorisait la pédophilie. Chaque adulte avait le droit voire le devoir, affirmaient-ils, de réveiller la sexualité que la bourgeoisie cachait. »

    Ces accusations sont à l’origine d’un nouveau projet de loi en cours d’examen au Parlement, qui criminaliserait toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans — à l’heure actuelle, un enfant victime de viol doit prouver la contrainte.

    La semaine dernière, cependant, un amendement dit « Clause Roméo et Juliette », destiné à protéger les amoureux adolescents, a été discuté. Il ne criminaliserait pas automatiquement les relations sexuelles avec une personne de moins de 15 ans si l’écart d’âge entre les deux « protagonistes » est inférieur à cinq ans.

    Le président Macron s’est fait le champion de cette modification de la loi, qui a suscité des gloussements sur la façon dont Brigitte, sa femme, aurait pu se retrouver dans le pétrin lorsque sa relation avec son futur mari a débuté dans les années 1990 : il avait 15 ans et elle était son professeure, mariée et âgée de 40 ans.

    Quant à Foucault, Guy Sormane pense qu’il ne devrait pas être « censuré » :
    « J’ai une grande admiration pour son travail, je n’invite personne à brûler ses livres, simplement à comprendre la vérité à son sujet, et comment lui et certains philosophes usaient de leurs arguments pour justifier leurs passions et leurs désirs. Il pensait que cela lui permettait de faire tout ce qu’il voulait. »

    Source de l’article initialement publié en anglais le 28 mars 2021 : Sunday Times, UK
    Traduction : Sott.net

    Source : Sott.net

    Etiquettes : Gabriel Matzneff, Olivier Duhamel, pédophilie, inceste, viols, abus, Tunisie, Camille Kouchner,


  • La Russie intensifie la diplomatie vaccinale au Maghreb, en Afrique du Nord

    La Russie étend sa zone d’influence au Maghreb alors que la Tunisie et l’Algérie reçoivent des lots du vaccin russe contre le coronavirus Spoutnik V, soulevant des questions sur les motivations de Moscou.

    Le premier lot de vaccin russe Spoutnik V COVID-19 est arrivé en Tunisie le 9 mars, trois jours après une conversation téléphonique entre le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

    L’expédition de 30 000 doses est intervenue près d’un mois après sa livraison prévue et après des retards répétés pour d’autres types de vaccins. Le ministre tunisien de la Santé Faouzi Mahdi avait attribué le 18 février le retard d’approvisionnement des vaccins aux conditions imposées par les fournisseurs.

    Dans un entretien avec Al-Monitor, Mahdi a déclaré que l’une de ces conditions était pour la Tunisie de promulguer une loi relative à l’établissement de dispositions exceptionnelles sur la responsabilité civile résultant de l’utilisation de vaccins contre le COVID-19 et la réparation des dommages causés par celui-ci. Le parlement tunisien a adopté cette loi le 9 février.

    La Russie n’a fixé aucune condition pour la fourniture du vaccin Spoutnik V à la Tunisie. Un communiqué du gouvernement tunisien du 3 mars a déclaré que Mechichi et Lavrov avaient souligné lors de leur appel téléphonique «la nécessité d’intensifier les efforts et une coopération fructueuse dans la lutte contre la propagation du coronavirus».

    Ils ont également convenu d’accélérer les dates de livraison des commandes de la Tunisie pour le vaccin russe, qui sont estimées à 1 million de doses.

    Le 12 février, l’Algérie a annoncé qu’elle recevrait 40 millions de doses du vaccin Spoutnik V; en parallèle, Moscou a accordé aux autorités algériennes une licence pour fabriquer le vaccin sur son sol.

    De nombreux observateurs pensent que la Russie s’engage dans la diplomatie vaccinale pour renforcer son influence au Maghreb.

    « Ce qui compte pour le moment, ce n’est pas la politique, mais contenir l’épidémie en vaccinant le plus grand nombre possible de citoyens, en particulier les groupes vulnérables tels que les malades et les personnes âgées », a déclaré Mahdi.

    Hamza Meddeb, chercheur non-résident au Malcolm H.Kerr Carnegie Middle East Center, a déclaré à Al-Monitor: «La pandémie de coronavirus a révélé la faiblesse de la coordination au niveau mondial et l’intensité de la concurrence entre les grandes puissances pour exploiter la crise sanitaire pour gagner une influence grâce à la soi-disant « diplomatie des masques » (en référence à la livraison de masques faciaux) plus tôt, et actuellement par le biais de vaccins. La Russie a réussi à fournir à l’Algérie des vaccins contre le Spoutnik V, tandis que le Maroc a choisi très tôt de s’appuyer sur les vaccins chinois, tout comme l’ Égypte . La Tunisie, quant à elle, a attendu les vaccins de l’ initiative COVAX supervisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) »et n’a encore reçu aucun envoi.

    Il a ajouté: «La crise sanitaire mondiale a révélé la faiblesse de l’OMS en tant que cadre de coordination internationale. Cela a poussé la Russie à jouer sa carte diplomatique partout où elle constate un manque à gagner. Moscou se précipite pour répondre aux besoins en vaccins des pays et, ce faisant, en récolte des bénéfices, y compris certains qui ne sont pas nécessairement liés à l’épidémie. »

    Cette diplomatie russe basée sur les vaccins a incité le président français Emmanuel Macron à exprimer sa crainte que l’Europe soit confrontée à un nouveau type de guerre. «Nous examinons en particulier les attaques russes et chinoises et les tentatives pour gagner de l’influence grâce au vaccin», a-t-il déclaré à la suite du sommet virtuel de l’Union européenne qui s’est tenu le 25 mars.

    La déclaration de Macron fait écho aux préoccupations de l’influence russe au Maghreb, qui est historiquement considérée comme une sphère d’influence française traditionnelle pour des raisons historiques liées au passé colonial de Paris.

    Dans une interview accordée à Radio Franceinfo le 26 mars, le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a accusé la Russie d’utiliser son vaccin Spoutnik V fabriqué localement comme «un moyen de propagande agressive et de diplomatie plutôt que comme un moyen de solidarité et d’aide à la santé».

    Meddeb a déclaré que la Russie avait exploité la division européenne et le retrait des États-Unis à l’époque de Donald Trump. «Les vaccins étaient une occasion en or pour la Russie de poursuivre ses efforts pour consolider une forte présence en Afrique du Nord et sécuriser des zones d’influence dans le bassin méditerranéen», a-t-il déclaré.

    «Moscou avait déjà pris pied militaire en Libye et signé un contrat en 2017 avec l’Égypte pour la construction d’une centrale nucléaire destinée à être utilisée à des fins pacifiques. Désormais, la Russie utilise les vaccins pour se démarquer comme un partenaire sérieux des pays de la région, avec des objectifs non seulement commerciaux et stratégiques, mais aussi humanitaires », a-t-il poursuivi.

    Selon Meddeb, la diplomatie vaccinale permet au gouvernement russe de récolter les gains du soft power et de renforcer ses relations avec des pays qui lui sont historiquement liés, comme l’ Algérie .

    Il a en outre expliqué que cette diplomatie ouvre à Moscou de nouvelles zones d’influence dans des pays comme la Tunisie , qui, depuis son indépendance en 1956, fait partie de la carte de l’influence française – et de l’influence américaine , dans une moindre mesure.

    Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé le 22 mars les critiques adressées au vaccin Spoutnik V. Il a souligné que son pays «n’imposait rien à personne», se demandant si les responsables européens protégeaient les intérêts de «certaines sociétés pharmaceutiques ou les intérêts des citoyens des pays européens».

    Il semble que la diplomatie russe des vaccins au Maghreb et en Afrique du Nord a pris un bon départ. Il a réussi à répondre aux besoins des pays de la région. Moscou, cependant, fait toujours face à une concurrence intense et à des questions difficiles de la part des consommateurs sur la question de savoir si la Russie peut tenir ses promesses et si ses affirmations scientifiques sur le vaccin Spoutnik V sont crédibles.

    Ce qui est certain, c’est que la réticence de Washington à intervenir dans ce domaine au cours de l’année écoulée a élargi les marges d’action de la diplomatie vaccinale russe. Si les vaccins occidentaux en provenance des États-Unis et d’Europe étaient plus disponibles, peut-être que les pays de la région, en particulier la Tunisie, auraient été moins intéressés par le vaccin russe.

    Al-Monitor, 1 avr 2021

    Etiquettes : Russie, diplomatie vaccinale, vaccin, Spoutnik V, coronavirus, covid 19, Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye,


  • Tunisie : Un politicien accuse l’Egypte de propager de fausses rumeurs

    Pendant ce temps, une manifestation a lieu à Gaza en solidarité avec un prisonnier en Arabie saoudite, des politiciens libyens sont accusés d’avoir falsifié leurs références et les réserves étrangères saoudiennes tombent à leur plus bas niveau en dix ans.

    Un ancien fonctionnaire tunisien affirme que l’Égypte répand des rumeurs
    Jawhar bin Mubarak, ancien conseiller du Premier ministre tunisien, a accusé les services de renseignement égyptiens de créer des rumeurs visant le président du Parlement Rached Ghannouchi, dans un message publié sur son compte Facebook.

    « Les campagnes de dénigrement sont intenses, les tabloïds diffusent des mythes incroyables créés par les services de renseignements généraux contre Rached Ghannouchi et la danse de la populace », a écrit Moubarak.

    « Un député très bête attaque le Mouvement populaire avec des fabrications triviales sans morale, et la danse de la populace. Un raciste qui se fait passer pour une personnalité médiatique s’en prend à son collègue patriote Mohamed el-Hamdi et le diffame en utilisant des allégations infondées et la danse de la populace. La populace est étroite d’esprit, elle aime danser au son de faux tambours joués par des derviches ».

    Le mouvement Ennahda de Ghannouchi a récemment annoncé le dépôt d’une plainte contre des médias qui ont fait circuler des rumeurs selon lesquelles il aurait gagné des milliards de dollars grâce à des ventes d’armes et à la contrebande.

    La présidence du Parlement a également démenti les rumeurs circulant sur Internet selon lesquelles Ghannouchi souffrait de problèmes de santé et avait été transféré à l’hôpital militaire.

    Protestation à Gaza au sujet d’un prisonnier dans une prison saoudienne

    Les Palestiniens de Gaza ont organisé samedi une manifestation de solidarité avec Muhammad Saleh al-Khodari, âgé de 83 ans et détenu dans une prison saoudienne, après avoir reçu des informations sur une détérioration importante de son état de santé, a rapporté Arabi 21.

    Au cours de la manifestation, la famille Khodari a appelé les autorités saoudiennes à accélérer la libération de leur parent, tandis que de nombreux membres de la famille et enfants ont participé à l’événement pour exprimer leur solidarité avec le détenu.

    La famille Khodari a également appelé le souverain saoudien, le roi Salman, et son prince héritier à « libérer immédiatement le Dr Muhammad al-Khodari et son fils, Hani al-Khodari, compte tenu de leur état de santé déclinant ».

    Khodari était un représentant du Hamas en Arabie saoudite avant d’être soudainement arrêté et placé dans une prison saoudienne, où son état de santé s’est sérieusement détérioré ces derniers jours, selon Arabi21.

    Amnesty International a également confirmé récemment la détérioration de l’état de santé de Khodari, qui n’a pas accès à des soins médicaux complets et souffre de mauvais traitements en détention.

    Des ministres libyens accusés d’avoir falsifié leurs qualifications

    Le gouvernement libyen d’union nationale (GNU), dirigé par Abdul Hamid Dbeibah, a été confronté à sa première crise après que l’Autorité de contrôle administratif (ACA) a exigé la présentation des CV des nouveaux ministres, à la lumière d’informations faisant état de « qualifications falsifiées », a rapporté le journal Asharq Al-Awsat.

    Les médias locaux et les militants en Libye ont rapporté que certains ministres ont présenté de faux curriculums vitae comprenant des certificats falsifiés et des qualifications incorrectes.

    Dans une déclaration, le chef de l’ACA a demandé au Premier ministre de lui fournir les curriculum vitae des membres du gouvernement et des ministres ainsi que des copies de leurs qualifications académiques, après avoir reçu des informations qui correspondaient aux rapports des médias et confirmaient l’existence de faux certificats.

    Le ministre du travail et de la réhabilitation, Ali Abid Abu Azum, a publié une déclaration avant que les membres du gouvernement ne prêtent serment et n’obtiennent la confiance du parlement, condamnant ce qu’il a qualifié d’ »attaque féroce visant à entraver la direction effective de la jeunesse par la diffusion de mensonges et de fausses nouvelles ».

    Les réserves de change saoudiennes tombent à leur plus bas niveau en dix ans

    Les réserves de la Banque centrale saoudienne ont diminué de deux pour cent sur une base mensuelle jusqu’en février dernier, pour atteindre le niveau le plus bas en une décennie, a rapporté le New Khalij.

    Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, la valeur des actifs de réserve jusqu’en février était de 1 655 milliards de riyals saoudiens (441,3 milliards de dollars), enregistrant une baisse de 8,77 milliards de dollars par mois.

    Les actifs s’élevaient à 1 688 milliards de riyals saoudiens (450,1 milliards de dollars) jusqu’en janvier dernier, tandis que la dernière fois qu’ils ont atteint un niveau inférieur aux chiffres de février, c’était en novembre 2010, estimé à 1 644 milliards de riyals saoudiens (438,4 milliards de dollars).

    Les recettes de l’Arabie saoudite, qui dépendent du pétrole comme principale source de revenus, ont été frappées par la chute des prix du brut et la baisse de la demande mondiale de pétrole due à la pandémie de Covid-19.

    L’Arabie saoudite a perdu 50 milliards de dollars de ses réserves étrangères en mars et avril 2020, dont 40 milliards ont été transférés au fonds souverain de l’État (le Fonds d’investissement public) afin qu’il puisse profiter des opportunités sur les marchés mondiaux.

    Middle East Eye, 30 mars 2021

    Etiquettes : Tunisie, Arabie Saoudite, Libye, Palestine, Gaza,

  • Algérie, Maroc et Tunisie : Date de la nuit du doute du Ramadan 2021 fixée

    Maghreb – Le Centre international d’astronomie (CIA) annonce que la date de la nuit du doute pour le Ramadan 2021 coïncide avec le lundi 12 avril prochain, dans plusieurs pays musulmans, dont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.

    Sachant que le mois de Chaabane a débuté le 15 mars dernier dans la majorité des pays musulmans, notamment en Algérie, le Centre international d’astronomie a annoncé, à travers un communiqué rendu public ce mardi 30 mars 2021, la date de la nuit du doute du Ramadan 2021, pour le lundi 12 avril prochain. Et ce, pour l’ensemble de ces États, rapporte le quotidien Echorouk.

    Il s’agit du Maroc, l’Algérie, la Syrie, la Libye, l’Indonésie et la Malaisie. Mais aussi l’Arabie Saoudite, le Brunei, l’Iran, le sultanat d’Oman, les Émirats et bien d’autres pays musulmans non arabes de l’Afrique vont avoir leur nuit du doute le lundi 12 avril. Lors de celle-ci, on apprendra si le premier jour du Ramadan sera pour le lendemain ou pas.

    Cependant, il se trouve que d’autres pays ont débuté le mois de Chaabane le 14 mars dernier, contrairement à ceux déjà cités. Il s’agit de l’Egypte, la Turquie, l’Iraq et la Tunisie. Par conséquent, l’observation du croissant lunaire annonçant le premier jour du mois sacré aura lieu le dimanche 11 avril 2021.

    Néanmoins, selon le même communiqué, le centre a indiqué qu’il serait difficile dans ces pays d’observer l’apparition du croissant, durant la soirée du dimanche. Du coup, il serait fort probable qu’ils annoncent le début du Ramadan 2021 pour le mardi 13 avril.

    Pour ce qui est des autres pays, dont l’Algérie, d’un point de vue scientifique, il serait très difficile d’apercevoir le fin croissant lunaire à l’œil nu. De ce fait, l’utilisation du télescope est plus que nécessaire dans la majorité des pays musulmans du continent africain. N’empêche que l’organisme a déclaré que le premier jour du Ramadan serait probablement annoncé pour le 13 avril 2021.

    Cela dit, des pays exigent l’observation de la lune à l’œil nu ou une vision locale, qui ne peuvent pas se fier à l’avis d’autres pays. Ces régions se trouvant à l’est ou au centre de l’ensemble des nations musulmanes, devront fixer la date du commencement du mois béni pour le 14 avril prochain.

    Dzair Daily, 30 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Tunisie, nuit du doute, Ramadhan,