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  • Mondial 2022 : Les équipes arabes sans complexes

    Mondial 2022 : Les équipes arabes sans complexes

    Tags : Qatar 2022, Mondial, Coupe du Monde, Qatar, Arabie Saoudite, Maroc, Tunisie,

    La première Coupe du monde organisée sur le territoire arabe comptera un record de quatre nations arabes, tout comme en Russie quatre ans auparavant. Le quatuor arabe a la possibilité de fournir ce que ses supporters attendent vraiment: des buts, des victoires et un football dont on peut être fier

    Le 22 novembre, l’Arabie saoudite affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Il s’agit certes de l’Argentine de Lionel Messi et les joueurs seront sans doute impressionnés de voir le plus grand footballeur du monde qui suscite une admiration justifiée, mais si affronter une équipe deux fois championne du monde et Lionel Messi reste un honneur, il est peu probable que l’entraîneur français de l’Arabie saoudite, Hervé Renard, permette à ses joueurs de penser à autre chose que le score au stade Lusail. Pour l’Arabie saoudite, le complexe d’infériorité n’est pas de mise. La présence du pays hôte – le Qatar –, de l’Arabie saoudite, du Maroc et de la Tunisie revêt une importance tant culturelle que sportive.

    Quand des dizaines de milliers de supporters du monde entier se rendront à Doha, le soutien aux équipes arabes ne se limitera pas, pour une fois, à quelques drapeaux éparpillés çà et là dans les stades, comme cela a souvent été le cas lors des tournois précédents. En effet, le Qatar abrite d’importantes communautés arabes, dont apporter leur soutien à leurs voisins participants. Par ailleurs, des milliers d’autres supporters devraient faire le court voyage depuis les pays voisins, ou le voyage un peu plus long depuis l’Afrique du Nord. Les équipes arabes devraient, peut-être pour la première fois lors d’une Coupe du monde, être sous le feu des projecteurs. Plus que jamais, les joueurs arabes ont un véritable statut de star.

    L’équipe du Qatar, championne d’Asie en titre, est composée de joueurs qui s’entraînent depuis leur plus jeune âge pour participer à ce tournoi, progressant à travers l’Aspire Academy pour atteindre le but ultime. Les médias du monde entier, dont certains ne sont pas toujours bien intentionnés, seront probablement à l’affût de chacun de leurs mouvements et performances comme jamais encore auparavant.

    Avec le trio d’Al-Hilal – Salmane al-Faraj, Salem al-Dawsari et Yasser al-Shahrani – l’Arabie saoudite compte trois des meilleurs joueurs d’Asie, comme en témoignent les rôles de premier plan qu’ils ont joués lors des récentes victoires de leur club en Ligue des champions d’Asie (AFC).De leur côté, le Maroc et la Tunisie ont depuis des années des équipes renforcées par des stars qui jouent dans certaines des meilleures ligues européennes et que les fans du monde entier connaissent .Nous sommes loin de certaines des premières participations des pays arabes à la Coupe du monde. Il convient de mentionner qu’ils avaient, à l’époque, été traités avec une condescendance à peine dissimulée par les experts et les commentateurs. Les joueurs émiratis qui ont participé à la Coupe du monde de 1990 en Italie ont évoqué le manque total de connaissances des journalistes étrangers au sujet des Émirats arabes unis (EAU) à cette époque. Trop souvent, les équipes ont elles-mêmes terni leur image, comme le Koweït en 1982 et l’Irak quatre ans plus tard.

    Sur le terrain, comme en dehors, ces incidents ne devraient plus se produire. Seules huit équipes arabes se sont qualifiées pour la Coupe du monde depuis que le premier tournoi a eu lieu en 1930 : l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Koweït, l’Irak, les EAU et l’Arabie saoudite. Étonnamment, aucun nouveau pays arabe ne s’est qualifié depuis que les Faucons verts ont participé à la Coupe du monde pour la première fois en 1994 aux États-Unis. Le Qatar, pays hôte, sera le premier depuis, en affrontant c e soir l’Équateur lors du match d’ouverture de la Coupe du monde. Le quatuor arabe a une chance de changer le cours des événements et de rendre fiers ses supporters au Qatar. Que veulent donc ces supporters? Rien de plus que ce que tous les autres supporters du monde entier veulent: des buts, des victoires et un football dont ils peuvent être fiers. Il n’y a plus aucune excuse.

    Quelles chances pour les africains ?

    Pour ce qui des équipes africaines le Cameroun et le Ghana devront se surpasser pour atteindre le second tour de la Coupe du monde de football. Le tirage au sort n’aura pas été favorable. Seul le Sénégal a été relativement épargné, mais il devra se passer de sa star blessée, Sadio Mané. Mais la réalité sera sans doute moins lumineuse pour les trois mondialistes africains, dont aucun ne figure en haut de la liste des favoris (où l’on retrouve la France tenante du titre, le Brésil de Neymar, l’Argentine de Lionel Messi, la Belgique, l’Allemagne ou encore l’Espagne), ni même parmi les outsiders, mélange hétéroclite composé des Pays-Bas, du Portugal, de l’Angleterre, du Danemark, de la Croatie ou de l’Uruguay.

    Il reste aussi que dans une phase de groupes, tout est possible, même si pour les spécialistes une qualification au second tour sera très compliquée . Pour rappel en 2018, aucune sélection africaine n’avait franchi le premier tour. Dans l’histoire de la Coupe du Monde, seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) ont atteint les quarts de finale.

    Horizons, 19/11/2022

    #Qatar2022 #Mondial #Coupe_du_Monde

  • La langue française en déclin en Afrique du Nord, selon Macron

    La langue française en déclin en Afrique du Nord, selon Macron

    Tags : France, Français, Algérie, Mauritanie, Maroc, Tunisie,

    L’usage du français est en déclin en Afrique du Nord, a reconnu le président français lors d’un sommet des nations francophones en Tunisie.

    « L’anglais est une nouvelle langue commune que les gens ont acceptée », a déclaré Emmanuel Macron lors de la réunion de la Francophonie. Mais il a ajouté que le français reste « la langue universelle du continent africain ».

    Le groupe francophonie – composé principalement d’anciennes colonies françaises – a été critiqué pour ne pas avoir joué un rôle plus important dans la diplomatie et la résolution des crises, tandis que les hôtes actuels, la Tunisie, ont reçu une condamnation internationale pour la récente prise de pouvoir du président .

    Vendredi, la police tunisienne a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de rejoindre l’île de Djerba où se déroule le sommet.

    Une trentaine de dirigeants – dont ceux de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Rwanda et du Canada – participeraient aux pourparlers de ce week-end axés sur la coopération économique ainsi que sur les réponses à la crise ukrainienne.

    Selon l’agence de presse AFP, M. Macron a déclaré à son collègue que la Francophonie devait être « un espace de résistance et de reconquête » et l’a appelé à reprendre son rôle.

    #France #Français #Afrique #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie

  • Sommet de la Francophonie: La police tunisienne disperse des manifestants

    Sommet de la Francophonie: La police tunisienne disperse des manifestants

    Tags : Tunisie, Sommet de la Francophonie, manifestations, Zarzis, Djerba,

    TUNIS, 18 novembre (Reuters) – La police tunisienne a tiré vendredi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants dans la ville de Zarzis qui tentaient d’atteindre l’île de Djerba, où les dirigeants des pays francophones doivent tenir un sommet ce week-end, ont indiqué des témoins.

    Les protestations ont secoué Zarzis, qui est reliée à Djerba par un long pont, pendant des semaines au sujet de la réponse de l’État tunisien à la mort de la population locale dans les naufrages de migrants.

    Le président tunisien Kais Saied accueillera le président français Emmanuel Macron et d’autres dirigeants à Djerba samedi et dimanche après la rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères sur l’île plus tard vendredi lors de l’événement phare du groupe de la Francophonie.

    « Nous voulions protester et faire entendre notre voix à Djerba, mais la réponse des autorités a été avec force et nous avons été réprimés », a déclaré Salim Zuraidat, l’un des manifestants.

    Zuraidat fait partie d’un groupe de parents de personnes de la région de Zarzis qui se sont noyées il y a quelques semaines dans l’un des nombreux naufrages de migrants cherchant à traverser la Méditerranée vers l’Europe.

    Ils ont commencé à protester à Zarzis contre ce qu’ils considéraient comme une approche dédaigneuse du gouvernement face à la catastrophe, notamment un échec initial à envoyer des bateaux pour chercher des corps et un échec à identifier les corps retrouvés avant l’enterrement.

    Un porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur a déclaré qu’il n’avait aucun détail ni commentaire immédiat sur la manifestation de vendredi ou sur la réponse de la police.

    #Tunisie #Francophonie

  • Qatar 2022 : Tunisie Telecom mobilise les supporters derrière l’équipe tunisienne

    Qatar 2022 : Tunisie Telecom mobilise les supporters derrière l’équipe tunisienne

    Tags : Tunisie, Qatar 2022, Tunisie Telecom,

    Qatar 2022, l’événement majeur du football mondial qui s’ouvrira dans quelques jours à Doha, verra la participation de la sélection tunisienne, portée par ses supporters du monde entier et scandant d’une seule voix : « Ya Doha Jeyin ».

    A un mois du coup d’envoi de la Coupe du monde, des centaines de supporters tunisiens s’étaient rassemblés pour donner le coup d’envoi des festivités et créer l’événement à leur manière bon enfant, avec tenues colorées, claquements de fumigènes et drapeaux tunisiens portés à bout de bras. long pour montrer au monde que les supporters tunisiens sont prêts à conquérir Doha et à y créer une ambiance, comme ils l’ont fait il y a quatre ans à Moscou, à l’occasion de la Coupe du monde en Russie… Ils savent que nous les attendons, et ils ne le savent pas. l’intention de passer inaperçu.

    Aussi, quelques jours plus tard, leur appel a été entendu par nos concitoyens aux quatre coins de la planète, qui se sont empressés de scander eux aussi « Ya Doha Jeyin », réservant leurs billets et faisant leurs valises pour se retrouver dans la capitale qatarie.

    De Paris à Montréal, en passant par Athènes et New York, et d’autres villes d’Islande, du Mexique et d’ailleurs… tels des ambassadeurs de la bonne humeur, ils ont tous rejoint l’effervescence des supporters tunisiens qui les ont précédés sur place.

    Le célèbre spot publicitaire conçu par les équipes de Tunisie Telecom, « Ya Doha Jeyin », a largement contribué à la mobilisation des supporters tunisiens à travers les réseaux sociaux et créé un déferlement de ferveur patriotique et sportive autour des Aigles de Carthage et de leurs équipés qatariens.

    Ce film de campagne de l’opérateur historique a été dévoilé le 12 novembre : la fraîcheur des images, les rythmes entraînants de la musique, l’enthousiasme des jeunes, et l’ambiance bon enfant dégagée par les supporters ont suscité un fort mouvement de sympathie chez Tunisiens.

    La recette du succès de ce sport publicitaire réside dans l’humour des scènes, la tendre évocation des traditions nationales, et le recours au second degré pour donner à la « grinta » des supporters une dimension artistique, portée par un 100% tunisien. savoir-faire.

    Ce film nous offre un portrait de groupe de supporters qui, vêtus de rouge et blanc et portant haut la diversité et la richesse de la culture nationale, y compris nos spécialités culinaires (du « lalabb », au « mara web » en passant par le « felfel cheya7 ») , ont « envahi » Doha et ses environs, qu’ils ont égayés de leurs chants et danses, dans une profusion de sons et de couleurs.

    Quel que soit le parcours de l’équipe nationale lors de cette Coupe du monde, et nous souhaitons qu’elle aille le plus loin possible dans la course, le trophée de « meilleur public football » pourrait une nouvelle fois revenir aux Tunisiens… TT pourrait alors être fier d’avoir contribué beaucoup à ça !

    #Tunisie #Qatar2022 #TunisieTelecom

  • Guerres américaines au Maghreb, 1801-1805 et 1815-1816

    Guerres américaines au Maghreb, 1801-1805 et 1815-1816

    Tags : Etats-Unis, Barbarie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, piraterie,

    Guerres de Barbarie, 1801-1805 et 1815-1816
    Les États de Barbarie étaient un ensemble d’États d’Afrique du Nord, dont beaucoup pratiquaient la piraterie soutenue par l’État afin d’exiger un tribut des puissances atlantiques plus faibles. Le Maroc était un royaume indépendant, tandis qu’Alger, Tunis et Tripoli devaient une allégeance peu contraignante à l’Empire ottoman. Les États-Unis ont mené deux guerres distinctes contre Tripoli (1801-1805) et Alger (1815-1816), bien qu’à d’autres moments ils aient préféré payer un tribut pour obtenir la libération de captifs détenus dans les États de la Barbarie.

    La pratique de la piraterie soutenue par l’État et de la rançon des captifs n’était pas tout à fait inhabituelle pour l’époque. De nombreux États européens commandaient des corsaires pour attaquer leurs navires respectifs et participaient également à la traite transatlantique des esclaves. Les deux principales puissances européennes, la Grande-Bretagne et la France, ont jugé opportun d’encourager la politique des États de la Barbarie et de leur payer un tribut, car cela permettait à leurs navires marchands de bénéficier d’une part accrue du commerce méditerranéen, et les dirigeants barbaresques ont choisi de ne pas défier les marines britanniques ou françaises supérieures.

    Avant l’indépendance, les colons américains avaient bénéficié de la protection de la marine britannique. Cependant, une fois que les États-Unis ont déclaré leur indépendance, les diplomates britanniques n’ont pas tardé à informer les États barbaresques que les navires américains pouvaient être attaqués. En 1785, le Dey Muhammad d’Alger déclara la guerre aux États-Unis et captura plusieurs navires américains. Le gouvernement de la Confédération des États-Unis, en proie à des difficultés financières, n’est pas en mesure de lever une marine ou le tribut qui protégerait les navires américains.

    Contrairement au conflit avec Alger, les négociations américaines avec le Maroc se déroulent bien. Le sultan marocain Sidi Muhammad avait saisi un navire marchand américain en 1784 après que les États-Unis eurent ignoré les ouvertures diplomatiques. Cependant, Muhammad a finalement suivi une politique de commerce pacifique, et les États-Unis ont réussi à conclure un traité avec le Maroc en 1786. Cependant, le Congrès n’était toujours pas en mesure de réunir suffisamment de fonds pour satisfaire le Dey d’Alger.

    Afin de relever le défi posé par le Dey d’Alger, Thomas Jefferson, alors ministre américain en France, tenta de mettre sur pied une coalition de puissances navales plus faibles pour vaincre Alger, mais sans succès. Cependant, le Royaume du Portugal est également en guerre contre Alger et empêche les navires algériens de passer le détroit de Gibraltar. Par conséquent, les navires marchands américains dans l’océan Atlantique sont restés en sécurité pendant un certain temps et ont temporairement soulagé le gouvernement américain des défis posés par les États de Barbarie.

    En 1793, une brève trêve entre le Portugal et l’Algérie expose les navires marchands américains à la capture, ce qui oblige les États-Unis, qui n’avaient jusqu’alors réussi qu’à conclure un traité avec le Maroc, à entamer des négociations avec les autres États de la Barbarie. En 1795, le gouvernement américain envoya les diplomates Joel Barlow, Joseph Donaldson et Richard O’Brien en Afrique du Nord et réussit à conclure des traités avec les États d’Alger, de Tunis et de Tripoli. Selon les termes de ces traités, les États-Unis acceptent de payer un tribut à ces États. Le traité avec Alger a permis de libérer 83 marins américains.

    L’adoption de la Constitution en 1789 a donné au gouvernement américain le pouvoir de prélever des impôts et de lever et maintenir des forces armées, pouvoirs qui faisaient défaut sous les Articles de la Confédération. En 1794, en réponse aux saisies de navires américains par les Algériens, le Congrès autorise la construction des six premiers navires de la marine américaine. En 1801, le pacha de Tripoli, Yusuf Qaramanli, invoquant des retards de paiement du tribut, exigea un tribut supplémentaire et déclara la guerre aux États-Unis. Les États-Unis ont réussi à vaincre les forces de Qaramanli grâce à un assaut naval et terrestre combiné du Corps des Marines des États-Unis. Le traité des États-Unis avec Tripoli conclu en 1805 comprenait une rançon pour les prisonniers américains à Tripoli, mais aucune disposition relative au tribut.

    En 1812, le nouveau Dey d’Alger, Hajji Ali, rejeta le tribut américain négocié dans le traité de 1795 comme insuffisant et déclara la guerre aux États-Unis. Des corsaires algériens capturent un navire américain quelques semaines plus tard. Conformément à un accord entre le Dey et les diplomates britanniques, la déclaration algérienne a été programmée pour coïncider avec le début de la guerre de 1812 entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. La guerre avec la Grande-Bretagne empêchait le gouvernement américain d’affronter les forces algériennes ou de récupérer les captifs américains à Alger. Une fois que le traité de Gand mit fin à la guerre avec la Grande-Bretagne, le président James Madison put demander au Congrès de déclarer la guerre à Alger, ce qu’il fit le 3 mars 1815. La marine américaine, dont la taille avait considérablement augmenté après la guerre de 1812, a pu envoyer une escadre entière, dirigée par le commodore Stephen Decatur, en Méditerranée.

    Lorsque l’expédition navale américaine arrive à Alger, un nouveau dirigeant, le Dey Omar, est au pouvoir. Omar souhaitait rétablir l’ordre après plusieurs années d’instabilité politique et était parfaitement conscient qu’il ne pouvait plus compter sur le soutien britannique contre les Américains. Decatur avait déjà vaincu deux navires de guerre algériens et capturé des centaines de prisonniers de guerre, et se trouvait dans une position favorable à la négociation. Le Dey Omar accepta à contrecœur le traité proposé par Decatur qui prévoyait un échange de prisonniers américains et algériens et la fin des pratiques de tribut et de rançon. Ayant vaincu le plus puissant des États de Barbarie, Decatur navigua vers Tunis et Tripoli et obtint des traités similaires. À Tripoli, Decatur a également obtenu du pacha Qaramanli la libération de tous les captifs européens. Le Sénat américain a ratifié le traité algérien de Decatur le 5 décembre 1815. Le dey Omar répudia le traité, mais un autre escadron américain arriva après un bombardement combiné anglo-hollandais d’Alger, et le commissaire américain William Shaler dicta les termes d’un nouveau traité qui contenait essentiellement les mêmes dispositions que l’ancien. Shaler conclut ses négociations le 23 décembre 1815, mais le Sénat, en raison d’un oubli accidentel, ne ratifia le traité que le 11 février 1822.

    Les États de Barbarie, bien qu’ils n’aient pas capturé d’autres navires américains, ont commencé à reprendre leurs raids en Méditerranée et, malgré les bombardements punitifs britanniques, ils n’ont pas mis fin à leurs pratiques avant la conquête française de l’Algérie en 1830.

    Source : US Department of State

    #Etats_Unis #Barbarie #Maroc #Algérie #Tunisie #Libye

  • Confidentiel : Note sur la visite de Marzouki au Maroc

    Confidentiel : Note sur la visite de Marzouki au Maroc

    Tags : Maroc, Tunisie, UMA, Maghreb, Printemps Arabe, Moncef Marzouki, Algérie,

    Un communiqué de la maison Royale annonçe une visite de fraternité et de travail que le président tunisien Moncef Marzouki effectuera au Maroc du 8 au 10 février.

    Cette visite revêt une importance particulière par rapport au contexte dans lequel elle va se dérouler. Ci-après quelques recommandations portant sur un accompagnement médiatique pertinent.

    1. Opportunités

    Cette visite pourrait être lue sous le prisme du parallélisme entre deux chefs d’Etat symboles de la transition mais également acteurs de sécurisation et de stabilisation face à des conjonctures d’incertitude : ainsi, en Tunisie, la victoire des islamistes a ouvert la voie à des inquiétudes de la part de certaines franges de la société tunisienne qui dénoncent de plus en plus des dérapages et une volonté de la tendance extrémiste à dominer la société. Au Maroc, la Monarchie sous Sa Majesté Le Roi Mohammed VI est perçue comme une institution garante non pas seulement de la stabilité mais également des valeurs de modernité.

    La visite du Chef d’Etat tunisien pourrait constituer un levier d’action commune sur le plan international. Le Maroc et la Tunisie ont l’occasion d’agir en bloc uni. La réintégration par le Maroc de l’Union Africaine et les perspectives de réactivation de l’UMA constitue des fronts d’action commune.

    2 Messages a même de valoriser les retombées médiatiques de cette visite.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Maghreb #UMA #Moncef_Marzouki #Printemps_Arabe


  • Note au sujet de la visite du président Tunisien au Maroc

    Note au sujet de la visite du président Tunisien au Maroc

    Maroc, Tunisie, UMA, Maghreb, Printemps Arabe, Moncef Marzouki, Algérie,

    Un communiqué de la maison Royale annonçe une visite de fraternité et de travail que le président tunisien Moncef Marzouki effectuera au Maroc du 8 au 10 février.

    Cette visite revêt une importance particulière par rapport au contexte dans lequel elle va se dérouler. Ci-après quelques recommandations portant sur un accompagnement médiatique pertinent.

    1. Opportunités

    Cette visite pourrait être lue sous le prisme du parallélisme entre deux chefs d’Etat symboles de la transition mais également acteurs de sécurisation et de stabilisation face à des conjonctures d’incertitude : ainsi, en Tunisie, la victoire des islamistes a ouvert la voie à des inquiétudes de la part de certaines franges de la société tunisienne qui dénoncent de plus en plus des dérapages et une volonté de la tendance extrémiste à dominer la société. Au Maroc, la Monarchie sous Sa Majesté Le Roi Mohammed VI est perçue comme une institution garante non pas seulement de la stabilité mais également des valeurs de modernité.

    La visite du Chef d’Etat tunisien pourrait constituer un levier d’action commune sur le plan international. Le Maroc et la Tunisie ont l’occasion d’agir en bloc uni. La réintégration par le Maroc de l’Union Africaine et les perspectives de réactivation de l’UMA constitue des fronts d’action commune.

    2 Messages a même de valoriser les retombées médiatiques de cette visite.

    Message 1 et 2

    – Mettre en exergue l’importance accordée par la diplomatie marocaine à la réactivation de l’UMA comme priorité. (Discours de Sa Majesté Le Roi, Constitution, Déclaration gouvernementale)

    – Mettre cette visite dans une perspective plus large eu égard aux efforts marocains visant à normaliser les relations avec l’Algérie pour mettre en avant le volontarisme dont fait preuve le Maroc et à sa tête Sa Majesté Le Roi pour réactiver durablement la dynamique d’intégration maghrébine.

    Relais

    Responsables diplomatiques marocains (ministère des affaires étrangères, diplomates accrédités…)

    Parlementaires de différents groupes (majorité et opposition)
    Journalistes ayant une notoriété à l’étranger ( Hassan Alaoui du Matin,…)

    Message 3

    Intégrer cette visite dans le cadre de la Nouvelle dynamique diplomatique du Royaume menée par Sa Majesté Le Roi. Le Maroc a su saisir la sensibilité de la conjoncture internationale et régionale qui mérite une activation du rôle diplomatique du Royaume (membre du Conseil de sécurité….)

    Relais

    Ce message pourrait être traité sous un angle analytique par des experts en matière de politique et de relations internationales (Saaf, Tozy, Darif, Housseini…)

    Message 4

    Mettre en avant la convergence entre les orientations politiques des deux pays (démocratisation, intégration politique….) renforcée par la conjoncture actuelle.

    Relais

    Ce message pourrait être diffusé à travers un double canal politique et académique. Il s’agit notamment de responsables de partis politiques des deux pays mais également des observateurs académiques et constitutionnalistes des deux pays.

    Message 5

    Mettre en avant les potentialités de complémentarité économique entre les deux pays qui peuvent passer d’une logique de concurrence économique à une logique de coopération voire d’intégration économique.

    Relais

    Opérateurs économiques des deux pays, Cgem, Casablanca Finance city..

    Message 6

    S’agissant d’une visite à portée symbolique émotionnelle pour le chef d’Etat tunisien, il serait opportun de mettre en avant les sentiments exprimés par le chef d’Etat tunisien à l’égard du Royaume (gratitude à l’égard du Royaume comme terre d’accueil. Au delà de la visite d’Etat, il s’agit de la visite d’un ancien opposant et fils d’opposant qui a trouvé au Maroc une terre d’accueil.

    Relais

    Ce message devrait être inséré notamment dans un cadre médiatique audiovisuel de débat talk show ( avec acteurs des droits de l’homme qui connaissent personnellement M. Merzouki type Habib Belkouche , Herzenni…)

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Maghreb #UMA #Moncef_Marzouki #Printemps_Arabe

  • Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

    Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

    Giorgia Meloni, Italie, monde arabe, extrême droite, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Movimento Sociale Italiano, Tunisie,

    L’Italie a récemment élu un leader d’extrême droite. Voici comment le monde arabe a réagi à la nouvelle.
    Par Karim Mezran et Nour Dabboussi

    Au cours des dix dernières semaines, les médias européens et américains ont accordé une grande attention à l’évolution de la situation politique en Italie avant les élections du 25 septembre. En particulier, cette attention médiatique s’est concentrée sur l’histoire personnelle et les opinions de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia, le parti que les sondages prévoyaient à juste titre comme le vainqueur des élections législatives italiennes. Une grande partie de l’attention des médias s’est concentrée sur les doutes concernant ses références démocratiques, étant donné que ses origines politiques se trouvent dans le Movimento Sociale Italiano (MSI), un mouvement politique considéré comme une émanation directe du Parti national fasciste historique fondé par Benito Mussolini en 1921.

    Ces origines n’ont jamais été niées par Meloni, qui prétend avoir dépassé cette association et s’est suffisamment appuyée sur sa carrière politique pour être considérée comme une politicienne conservatrice modérée et démocrate. Certains l’accusent d’avoir un ton nationaliste excessif qui, craignent-ils, ne se traduira par des sentiments anti-Union européenne (UE) , à l’ instar de ce qu’a exprimé le Premier ministre hongrois d’extrême droite, Viktor Orbán. Ces arguments ont été largement débattus dans la presse internationale alors que beaucoup moins d’attention a été accordée à la vision de Meloni pour la mer Méditerranée vis-à-vis du Moyen-Orient élargi.

    Les appels forts de Meloni au contrôle de l’immigration clandestine sont soulignés par la rhétorique islamophobe. Tout en hésitant, Meloni a attribué les exacerbations économiques et sécuritaires de l’Italie à l’afflux de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 . Meloni a appelé à « non à la violence de l’islam, oui à des frontières plus sûres ». Elle a également plaidé pour la mise en place d’un blocus militaire maritime – en partenariat avec l’UE et la Libye – au large des côtes de l’Afrique du Nord pour empêcher les migrants de traverser la Méditerranée – une décision considérée par certains de ses opposants politiques comme « un acte de guerre ».

    Les propos tenus par Meloni et d’autres membres de son parti concernant un nouveau rôle de l’Italie en Méditerranée, c’est-à-dire l’affirmation d’un plus grand respect des intérêts nationaux souverains du pays, ont été apprivoisés et profondément modifiés pendant la campagne électorale. Comme on pouvait s’y attendre, les contraintes systémiques internationales opérant depuis la Seconde Guerre mondiale limiteront effectivement les marges de manœuvre de la nouvelle coalition gouvernementale italienne en termes de politique étrangère fiscale, juridique et économique. Ainsi, les craintes exprimées par les adversaires politiques quant au retour du fascisme et à la poussée renouvelée de l’Italie vers le colonialisme ne sont que de la propagande politique.

    Les politiques réelles qui finiront par se concrétiser à partir de la rhétorique d’immigration de Meloni pourraient expliquer pourquoi certains dirigeants nord-africains traitent avec prudence la montée de Fratelli d’Italia, d’autant plus que les gouvernements algérien, libyen, tunisien et marocain n’ont pas officiellement abordé la nouvelle. Fait remarquable, au cours de la même semaine de la victoire de Meloni, le compte rendu officiel du président tunisien Kais Saied et les médias locaux tunisiens ont annoncé la rencontre de Saied avec l’ambassadeur d’Italie en Tunisie à l’occasion de la fin de son mandat, où les deux ont souligné la volonté de leurs pays de consolider leurs « liens d’amitié historiques » plus loin, mais rien n’a été mentionné concernant les élections italiennes.

    Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été publiée, les médias locaux nord-africains ont profité de l’occasion pour réfléchir aux implications de la victoire de Meloni. Sur le front libyen, les analystes politiques ont exprimé leurs inquiétudes quant au leadership de Meloni, notamment par le chef de l’Organisation libyenne pour le développement politique, Jamal Al-Falah, qui considère les Fratelli d’Italia comme un parti qui « embrasse les idées fascistes qui ont eu un mauvais effet ». empreinte en Libye par des meurtres et des exécutions. Commentant la politique étrangère de Fratelli D’Italia envers la Libye, il a déclaré que leurs décisions seraient principalement influencées par leurs intérêts pétroliers en Méditerranée, en particulier à la lumière de la crise pétrolière mondiale actuelle. Il est allé plus loin en affirmantqu’ »il est possible que la force militaire soit utilisée dans le dossier libyen, qui est l’une des zones d’influence de l’Italie », car elle « voit la Libye comme une colonie de ses anciennes colonies, et elle peut même envoyer des cuirassés italiens en Libye afin protéger ses intérêts. »

    Ce serait une très bonne nouvelle si un gouvernement dirigé par Meloni pouvait vraiment pousser l’establishment politique italien timoré à utiliser son poids économique et politique constant pour un engagement diplomatique efficace qui s’attaquerait à certains des problèmes les plus épineux de la région méditerranéenne. Mais un haut degré de scepticisme devrait demeurer. Les intentions d’opérer plus fortement en Libye, par exemple, seront limitées par le manque traditionnel de volonté de l’Italie de soutenir ses décisions d’adopter éventuellement l’instrument militaire. Cela va également au-delà de la rare possibilité pour le gouvernement et le parlement d’être capables de rédiger une définition claire des positions et des intérêts de l’Italie dans la situation hautement fragmentée et volatile de ce pays d’Afrique du Nord.

    De plus, la position de l’Italie dans l’UE et le difficile rapport de force au sein de celle-ci détermineront sa position vis-à-vis de la Méditerranée orientale, indépendamment des souhaits et des volontés de Meloni, notamment en ce qui concerne l’activisme régional de la Turquie. En d’autres termes, il pourrait être plus juste de voir une continuation de la politique étrangère actuelle de l’Italie, plutôt qu’un changement traumatique dans un proche avenir.

    Au Maroc, l’éminent bulletin d’information en ligne Morocco World News a rapporté que « le changement politique de l’Italie pourrait être inquiétant pour les près d’un demi-million de Marocains qui vivent en Italie », car Meloni pourrait rapprocher l’Italie « de sa politique nationale la plus d’extrême droite depuis le mouvement fasciste ». régime de Benito Mussolini. Outre ses craintes xénophobes, le Maroc a d’autres problèmes de sécurité qui pourraient expliquer sa réaction de précaution face à la victoire de Meloni. Un membredu Comité parlementaire italien pour la solidarité avec le peuple sahraoui, la dirigeante de droite a exprimé à plusieurs reprises son soutien à un Sahara occidental autonome – désormais contrôlé par le Maroc – et a exprimé sa sympathie envers les réfugiés sahraouis, qu’elle a visités deux fois dans des camps. Alors qu’une escalade des actions politiques de Meloni vers l’indépendance du Sahara Occidental mettrait certainement à rude épreuve les relations bilatérales de l’Italie avec le Maroc, les médias algériens ont rapporté que le soutien de Meloni au peuple sahraoui serait un atout supplémentaire pour les « relations stratégiques profondes entre l’Algérie et l’Italie ».

    L’accueil du nouveau gouvernement italien par les pays du Maghreb a donc été effectué avec précaution afin de ne pas attiser le mécontentement intérieur, mais aussi d’éviter tout jugement prématuré sur les implications qui pourraient découler de la politique des Frères d’Italie envers la région . Les habitants de la région ne veulent pas paraître trop accueillants ou trop critiques, pour l’instant. Par conséquent, à partir d’un aperçu général des premières réactions des médias arabes, il est possible de déterminer qu’après avoir réfléchi aux mêmes questions concernant le néo-colonialisme et le néo-fascisme, les pays du Maghreb sont arrivés aux mêmes conclusions que nous avons décrites ci-dessus : non beaucoup changera dans la stratégie de la politique étrangère italienne envers la région.

    Les résultats de l’élection ont été accueillis plus positivement du côté oriental de la Méditerranée. Après avoir félicité Meloni, le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a déclaré qu’il était impatient de « travailler avec elle dans le cadre du partenariat bien établi que l’Égypte et l’Italie partagent pour renforcer davantage les relations bilatérales dans tous les domaines ». Alors qu’elle était parmi les pays du Golfe, Meloni a remercié le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, et le vice-président et gouverneur de Dubaï, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, pour leurs messages de félicitations et a exprimé son empressement à « travailler ensemble pour des relations bilatérales fructueuses ». coopération et la stabilité du Moyen-Orient.

    De même, des vœux de félicitations ont également été adressés par le prince héritier et Premier ministre de Bahreïn , Salman bin Hamad Al Khalifa. Bien que les accords économiques et d’investissement prévus jouent certainement un rôle dans l’avancement de ces partenariats stratégiques, peut-être qu’un sentiment commun de nationalisme, bien que différent dans son essence, lie également ces pays d’un point de vue idéologique.

    Néanmoins, les liens de l’Italie avec les pays du Golfe pourraient commencer à traverser une corde raide délicate si le gouvernement Fratelli d’Italia poursuit une stratégie politique qui marginalise effectivement les Arabes et les musulmans au niveau national.

    À l’avenir, le gouvernement de Meloni devrait soigneusement examiner la manière dont il gère son discours nationaliste pour éviter toute controverse islamophobe qui pourrait finalement déclencher un retour de flammes de condamnations de la part de ses alliés dans le monde arabe.

    Karim Mezran est directeur de l’Initiative pour l’Afrique du Nord et chercheur principal résident du Centre Rafik Hariri et des programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique.

    Nour Dabboussi est chercheur sur le Moyen-Orient et récemment diplômé de Columbia University et de Sciences Po.

    Atlantic Council, 17/10/2022

    #Italie #Extrême_droite #Giorgia_Meloni #Monde_arabe #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental

  • La crise du Sahara occidental va-t-elle déchirer le Maghreb ?

    La crise du Sahara occidental va-t-elle déchirer le Maghreb ?

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Tunisie, Front Polisario, Brahim Ghali,

    Depuis fin août, le Maroc et la Tunisie sont engagés dans une querelle diplomatique qui risque de se répercuter sur leurs relations commerciales. Le Maroc a retiré son ambassadeur de Tunis le 26 août après que le président tunisien Kais Saied a reçu Brahim Ghali, le chef du mouvement Polisario, qui réclame l’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, sur lequel le Maroc revendique la souveraineté. Le gouvernement tunisien a également rappelé son ambassadeur de Rabat en réponse. Ghali était venu à Tunis pour participer à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, et des photos montrant Saied l’accueillant à l’aéroport ont circulé sur les médias sociaux. Le Maroc a rapidement annoncé qu’il ne participerait pas à la conférence, et des rapports sont apparus le 31 août indiquant qu’il envisageait de couper ses liens économiques avec la Tunisie. La semaine dernière, la Fédération marocaine des droits des consommateurs a annoncé une campagne de boycott des produits tunisiens.

    La crise a maintenant entraîné la Tunisie dans une rivalité de longue date entre l’Algérie et le Maroc, centrée sur la question du Sahara occidental. L’Algérie a soutenu le Polisario depuis sa formation, s’opposant ainsi au Maroc, mais la Tunisie a historiquement cherché à rester neutre.

    Comment la Tunisie s’est-elle soudainement retrouvée mêlée au conflit entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental, et à quoi peut-on s’attendre à l’avenir ?

    Pourquoi maintenant ?

    Les tensions entre le Maroc et l’Algérie sur la question du Sahara Occidental ont augmenté depuis près de deux ans. En novembre 2020, le Polisario a proclamé la fin d’un cessez-le-feu de près de trois décennies après que les forces marocaines ont traversé une zone tampon pour déloger des manifestants sahraouis qui bloquaient la principale route reliant le Maroc à la Mauritanie, qui traverse le Sahara occidental. Le mois suivant, l’administration Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Cela a représenté un changement par rapport à la position antérieure de Washington, qui soutenait un processus de médiation dirigé par les Nations unies.

    À la mi-2021, l’Algérie a rompu ses relations avec Rabat après une impasse diplomatique de plusieurs mois. Plus tôt dans l’été, à la suite d’une déclaration de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies soutenant le droit à l’autodétermination de la région algérienne de Kabylie, l’Algérie a accusé ses voisins de l’ouest de soutenir les groupes responsables des incendies de forêt en Kabylie. La rupture finale a eu lieu à propos de l’utilisation présumée par le Maroc du logiciel d’espionnage israélien Pegasus sur des fonctionnaires algériens.

    Entre-temps, la Tunisie avait commencé à vivre sa propre crise interne. Le 25 juillet 2021, Saied a gelé le parlement tunisien, initialement pour une période de trente jours, invoquant un article de la constitution qui, selon lui, l’autorisait à suspendre l’organe face à un « danger imminent ». Cet acte, bien qu’ayant initialement reçu un soutien important, a finalement conduit à un référendum constitutionnel organisé exactement un an plus tard, qui a reflété la légitimité douteuse du projet constitutionnel du président.

    Le soutien interne à Saied a également été remis en question par les graves problèmes économiques du pays. En plus des coups portés à l’industrie touristique critique du pays par la pandémie et une crise de la dette croissante, qui ont forcé le gouvernement à augmenter les prix de la nourriture, du carburant et de l’électricité, la Tunisie a maintenant besoin de plus de gaz naturel pour sa production d’électricité. C’est là que l’Algérie intervient.

    L’Algérie fournit environ deux tiers du gaz naturel de la Tunisie, dont le pays est fortement dépendant pour la production d’électricité. Les températures chaudes ont également contraint la Tunisie à augmenter ses importations d’électricité en provenance d’Algérie au cours du premier semestre 2022. Les niveaux globaux du commerce entre la Tunisie et l’Algérie éclipsent ceux entre le Maroc et l’Algérie. En 2019, par exemple, les exportations algériennes totales vers la Tunisie ont atteint 1,43 milliard de dollars, contre 482 millions de dollars vers le Maroc.

    Certains analystes affirment que cela reflète un investissement plus large d’Alger dans la stabilité de la Tunisie, renforcé par des événements récents tels que la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays, le soutien exprimé par le président algérien Abdelmajid Tebboune à Saied, ainsi que les prêts, l’assistance sécuritaire et les dons de bouteilles d’oxygène pendant le pic du COVID-19.

    Plus largement, alors que la crise énergétique mondiale provoquée par la guerre en Ukraine s’intensifie, l’Algérie semble désormais tirer parti de sa position de fournisseur de gaz naturel. En Europe, elle a conclu des accords pour fournir davantage d’énergie à des pays comme l’Italie, tout en se retirant des relations avec l’Espagne en raison de sa reconnaissance publique du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental (que le Polisario a rejeté). L’Algérie a également menacé de détourner le gaz naturel fourni à l’Espagne, mais n’a apparemment jamais mis sa menace à exécution. La société française de services publics Engie SA serait en pourparlers avec l’Algérie pour augmenter les importations de gaz naturel suite à la visite du président français Emmanuel Macron dans l’ancienne colonie, qui a suscité des commentaires pour le changement qu’elle représentait dans les relations franco-algériennes.

    Outre son engagement géopolitique plus actif en Europe, la politique étrangère de l’Algérie s’est tournée ces dernières années vers l’Afrique subsaharienne. Bien qu’elle soit probablement motivée par des préoccupations économiques et sécuritaires plus larges, on pense également que ce changement est en partie une réponse à l’activisme du Maroc sur le continent. Cette activité a récemment conduit le Maroc à accuser l’Algérie de faire du lobbying auprès des pays qui ont exprimé leur soutien à la position du Maroc vis-à-vis du Sahara occidental.

    La récente prise de bec entre le Maroc et la Tunisie peut donc être liée à la crise énergétique mondiale et à la position de plus en plus affirmée de l’Algérie dans la géopolitique, ainsi qu’au besoin de la Tunisie en gaz naturel algérien et à la fragilité croissante de la position de Saied. Il n’aurait pas non plus eu lieu sans les tensions croissantes entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental.

    Quelle est la suite ?

    Bien que la menace d’un conflit armé plus grave en Afrique du Nord-Ouest au sujet du Sahara occidental ne soit pas particulièrement aiguë, la crise diplomatique entre les pays du Maghreb va probablement continuer à couver.

    Les trois pays du Maghreb souffrent de la hausse des prix des denrées alimentaires causée par la guerre en Ukraine et les récentes sécheresses. Les pénuries alimentaires pourraient menacer la popularité et la stabilité de leurs gouvernements.

    Chaque pays est également confronté à ses propres pressions politiques internes. Encouragé par la reconnaissance de sa position par les États-Unis, l’Espagne et, plus récemment, l’Allemagne, rien n’indique que le Maroc reviendra sur son insistance sur « l’intégrité territoriale » du Sahara occidental. Plusieurs pays africains ont également ouvert des consulats dans le territoire depuis la décision des États-Unis.

    La dépendance économique de l’Algérie vis-à-vis des hydrocarbures signifie que ses activités actuelles ne sont pas viables sans réformes structurelles et sans diversification. En outre, la capacité d’exportation limitée de l’Algérie et les infrastructures de gazoducs existantes, ainsi que son besoin d’être considérée comme un fournisseur fiable, signifient qu’elle ne peut pas devenir le sauveur de l’Europe ni faire constamment miroiter les exportations de gaz comme levier.

    La Tunisie est en train de négocier un prêt du Fonds monétaire international, mais la situation représente une sorte de Catch-22 pour Saied. Alors que le prêt aiderait le pays à éviter la crise financière, il est très impopulaire à l’intérieur du pays et pourrait mettre en péril le soutien déjà ténu du président.

    Certains observateurs craignent que l’Algérie ne devienne de plus en plus isolée à mesure que de plus en plus de pays arabes se normalisent avec Israël et s’alignent contre l’Iran, avec lequel l’Algérie entretient des relations relativement positives. L’Algérie semble déjà recevoir des réactions contre sa politique étrangère affirmée alors qu’elle se prépare à accueillir le sommet de la Ligue arabe en novembre. En outre, le Maroc est peut-être en train de gagner la compétition entre les deux rivaux du Maghreb pour une présence stratégique en Afrique sub-saharienne. Enfin, les experts suggèrent depuis des décennies que la réticence de l’Union européenne et des États-Unis à perturber les relations avec le Maroc a permis à ce dernier d’entraver les processus de médiation de l’ONU.

    Approches pour Washington

    Le conflit du Sahara Occidental a empêché l’intégration du Maghreb, conduisant à des opportunités perdues pour la prospérité de la région. Il a également alimenté une course aux armements entre l’Algérie et le Maroc et entraîné des violations des droits de l’homme à l’encontre de militants. La croissance et la stabilité au Maghreb sont importantes pour contrer le terrorisme et contrôler la migration à travers la Méditerranée. L’administration Biden, cependant, a clairement indiqué que si elle renouvelle l’accent mis par les États-Unis sur le processus de l’ONU pour le Sahara occidental, elle ne reviendra pas sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine par l’administration Trump.

    Les États-Unis devraient continuer à signaler à Alger qu’ils sont un partenaire apprécié, afin d’équilibrer la position actuelle de Washington sur le Sahara occidental. En plus d’étendre leur implication dans le processus mené par l’ONU, un engagement continu à haut niveau avec Alger sera important pour la dissuader d’adopter une posture extérieure encore plus affirmée et de compromettre l’indépendance de pays comme la Tunisie.

    Sabina Henneberg est Soref Fellow au Washington Institute for Near East Policy, où elle se concentre sur l’Afrique du Nord. Sabina était auparavant analyste principale chez Libya-Analysis LLC.

    The National interest, 13/09/2022

  • Akhannouch: on n’oubliera pas ceux qui jouent sur les deux cordes

    Akhannouch: on n’oubliera pas ceux qui jouent sur les deux cordes

    Maroc, Tunisie, Sahara Occidental, Union Africaine, TICAD 8,

    Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a fortement critiqué, lors d’une allocution donnée vendredi 9 septembre 2022, l’accueil fait par le président de la République, Kaïs Saïed au leader du Front Polisario, Brahim Ghali au cours de la Ticad 8.

    Un vif échange par communiqués a eu lieu les 26 et 27 août 2022 entre les Affaires étrangères marocaines et tunisiennes après la publication de photos mettant en scène l’accueil, par le président de la République de Brahim Ghali, chef du mouvement indépendantiste sahraoui.

    Voyant d’un mauvais œil ce geste, le Maroc n’a pas hésité à manifester son mécontentement. En plus de la publication de communiqués incendiaires, le Royaume a rappelé son ambassadeur à Tunis. La diplomatie tunisienne a, elle, réagi, de même. Une crise diplomatique sans précédent entre les deux pays.

    Le responsable marocain a appelé la Tunisie à préserver l’indépendance de ses décisions, soulignant que son pays n’accepte pas la duplicité de positions. Par ailleurs, il a expliqué le royaume « n’oubliera pas ceux qui soutiennent sa cause nationale, mais également ceux qui jouent sur les deux tableaux ».

    Aziz Akhannouch a affirmé que cette cause nationale est une ligne rouge et que « ce qui s’est passé quant à l’accueil du chef du Front Polisario et les interférences dans le dossier de l’intégrité territoriale du Maroc, ne fait qu’accroitre la détermination du royaume à défendre la marocanité du Sahara occidental ». Le chef du gouvernement marocain a aussi dit espérer que la Tunisie préserve sa souveraineté, assurant que le pays a commis une grave erreur diplomatique.

    Business News, 10/09/2022

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #Union_Africaine