Étiquette : Turquie

  • La France affirme que la Turquie a snobé le président de la Commission européenne

    Le ministre français de l’Europe, Clément Beaune, a déclaré dimanche que la Turquie avait tendu un “piège” à la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en la forçant à s’asseoir à côté lors d’une visite à Ankara, dans un faux pas d’une séance photo rapide surnommé «sofagate». .

    L’échec de la présidence turque à placer une chaise pour von der Leyen aux côtés du président Recep Tayyip Erdogan et du chef du Conseil de l’UE, Charles Michel, était “une insulte de la Turquie”, a déclaré Beaune à la télévision RTL.

    “La Turquie s’est mal conduite”, a-t-il ajouté, le qualifiant de “problème turc délibérément posé à notre égard … nous ne devrions pas blâmer les Européens”.

    Le détournement de Von der Leyen a provoqué des récriminations des capitales européennes dinde, mais aussi à Bruxelles.

    Pour sa part, Ankara insiste sur le fait que l’incident était dû à des câbles emmêlés entre le Conseil et la Commission, des institutions européennes distinctes.

    Le personnel de Michel a affirmé n’avoir pas eu accès à la salle de réunion avant l’événement de mardi, mais a également souligné que le chef du Conseil comparaît devant le président de la Commission dans le cadre d’un protocole international strict.

    Manque de respect

    “C’était une sorte de piège … entre celui qui l’a posé et celui qui s’y est mis, je préfère blâmer celui qui l’a posé”, a déclaré Beaune de France.

    Faisant écho au Premier ministre italien Mario Draghi, qui a qualifié Erdogan de “dictateur” en réponse à l’incident du canapé, Beaune a accusé qu’il y avait “un réel problème avec un manque de respect pour la démocratie et une dérive autocratique en Turquie” qui devrait inciter les Européens à être «très ferme avec les Turcs».

    Cependant, “à l’avenir, ce serait bien s’il y avait une seule présidence de l’exécutif européen”, a reconnu Beaune.

    “Nous avons besoin d’institutions européennes plus fortes.”

    (avec l’AFP)

    Cosmosonic, 12 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, France, Tayyip Erdogan, Europe, Union Européenne, UE, Charles Michel, Ursula von der Leyen,

  • Sofagate : un « piège » de la Turquie, selon Paris

    Le secrétaire français aux Affaires européennes Clément Beaune a martelé dimanche que « l’affront » fait à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d’une visite à Ankara était un acte « délibéré », un « piège » de la Turquie.

    « C’est un affront de la part de la Turquie », a-t-il déclaré dans l’émission « Le Grand Jury » des médias RTL/Le Figaro/LCI, écartant la thèse d’une erreur de protocole européen.

    « Il faut remettre l’église au milieu du village. Le problème dans cette affaire ce n’est pas l’Europe, c’est la Turquie », a asséné le responsable français.

    « La Turquie s’est mal comportée », a-t-il ajouté, en pointant « une forme d’agressivité générale et de posture de la Turquie à l’égard de l’Europe ».

    « C’est un problème turc qui a été fait, délibérément je crois, à notre égard (…) Il ne faut pas qu’en plus on batte notre coulpe d’Européens », a-t-il insisté.

    von der Leyen sur le divan

    Ursula von der Leyen a été placée mardi par le protocole en retrait sur un divan lors d’une réunion avec le chef d’Etat turc Recep Tayyip Erdogan et le président du Conseil européen Charles Michel, ce qui a provoqué beaucoup de ressentimment mais aussi des frictions à Bruxelles.

    La Turquie s’est défendue de tout affront en imputant cet incident à un problème de protocole entre institutions de l’UE.

    Les services de Charles Michel ont répliqué n’avoir pas eu accès au préalable à la salle où devait se tenir la réunion. Mais le Conseil européen a aussi fait savoir que son président avait la préséance sur la Commission pour le protocole international.

    « Il y a eu une forme de piège »

    « Il y a eu une forme de piège (..) Entre celui qui a tendu le piège et celui qui est tombé dans le piège, je préfère qu’on mette la culpabilité sur celui qui a tendu le piège », a déclaré Clément Beaune.

    Il a aussi estimé qu’il y avait « un vrai problème de non respect de la démocratie et de dérive autocratique en Turquie » et que les Européens se devaient d’être « très fermes avec les Turcs ».

    Plus largement, il a aussi plaidé pour une « seule incarnation » de l’UE à l’international plutôt qu’un exécutif bicéphale.

    « Il serait bien dans les années qui viennent (..) qu’il y ait une seule présidence de l’exécutif européen. Il faut qu’on ait des institutions européennes plus fortes, mieux incarnées », a-t-il dit.

    L’OBS via MSN.COM, 11 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Tayyip Erdogan, Charles Michel, Ursula von der Leyen, UE, Europe,

  • Petit « guide » du Ramadan 2021 en Turquie

    Ce mardi 13 avril commence le mois du jeûne, le mois du Ramadan. Voici les informations pratiques et utiles à connaître pour mieux appréhender le Ramadan 2021 en Turquie.

    Le ramadan (Ramazan en turc) est le quatrième des cinq piliers de l’Islam (la profession de foi – la Shahada ou Kelime-i şehâdet en turc -, l’aumône, le pèlerinage à la Mecque, le jeûne, et la prière cinq fois par jour), sa pratique revêt donc une importance capitale dans la vie de nombreux musulmans de Turquie ou d’ailleurs dans le monde.

    Quelques informations générales sur le ramadan en Turquie
    À l’origine, le mois de Ramadan est le neuvième mois du calendrier lunaire, pendant lequel le Coran a été révélé au Prophète Mohammed durant la « Nuit du Destin » (Laylat ul Qadr – Kadir gecesi en turc). Dans le livre sacré, Allah proclame que le jeûne (oruç) doit être suivi par les musulmans.

    Si le ramadan ne correspond jamais à la même période de notre calendrier, c’est parce qu’à la différence du calendrier solaire, le calendrier lunaire musulman compte onze ou douze jours de moins, et décale donc la période de jeûne (environ de 10 jours) en l’avançant d’une année sur l’autre.

    Pendant le mois du Ramadan, les musulmans (dès la puberté) se lèvent avant l’aube pour prendre leur premier repas qui s’appelle sahur, et qu’ils doivent terminer avant l’appel à la prière (imsak) du matin. Le soir, au coucher du soleil, avec la prière du soir, ils rompent le jeûne, avec le repas nommé iftar. Entre le lever et le coucher du soleil, les personnes qui jeûnent doivent s’abstenir de boire, manger, fumer et avoir des rapports sexuels.

    En cas de rupture malencontreuse du jeûne (kaza orucu), la personne doit se rattraper en jeûnant un jour de plus par jour de jeûne non respecté (cela, avant le ramadan suivant).

    Certaines personnes peuvent être totalement exemptées de jeûne, comme les personnes très âgées, les personnes malades, les enfants, les femmes enceintes ou en période de menstruation.

    De manière générale, pendant le jeûne, les musulmans doivent respecter les principes de modération, humilité et solidarité. Le mois du ramadan met à l’honneur la générosité, l’hospitalité, la patience et la ténacité.

    Un peu de vocabulaire pour s’y retrouver avec le ramadan en Turquie
    Oruç : le jeûne

    Oruç tutmak : jeûner (Oruç tutuyorum : je jeûne / Oruç tutuyor musun-uz? : tu/vous jeûnez ?)

    Sahur : repas du matin, avant la première prière (imsak) et le lever du soleil

    Iftar : repas de rupture du jeûne le soir, au coucher du soleil

    « Allah kabul etsin » : « Que Dieu accepte », ce sont les mots que l’on prononce au moment de la rupture du jeûne

    Imsak : nom de la première prière du matin, et donc le moment où la personne qui jeûne doit cesser de manger (cette prière a lieu environ 1h30 avant le lever du soleil)

    Namaz : la prière (Imsak namazı : première prière de la journée ; öğle namazı : la prière du midi ; ikindi namazı : la prière de l’après-midi, akşam namazı : la prière du soir, yatsı namazı : la dernière prière de la journée, avant de se coucher).

    Teravih namazı : c’est une prière spéciale qui se fait uniquement pendant le mois du Ramadan, (elle suit de la dernière prière du soir, yatsı namazı). En temps « normal », les musulmans se retrouvent à la mosquée, et puis socialisent à l’issue de cette prière ; souvent les hommes vont dans les kahvehane ou kıraathane.

    Fidye : c’est un don (en nourriture ou argent) fait par une personne qui n’observe pas le jeûne (en raison de sa maladie, vieillesse etc.).

    Le ramadan à l’heure de la pandémie de Covid-19 en Turquie
    Comme en 2020, le Ramadan sera un peu différent cette année en Turquie.

    Tous les cafés et restaurants seront fermés pendant le mois du jeûne (ils pourront toutefois effectuer des livraisons à domicile), et un couvre-feu national sera observé pendant tous les week-ends de ce « mois sacré ». D’autres restrictions pourraient être annoncées dans les prochains jours.

    En raison du contexte sanitaire, les iftar, traditionnellement organisés par les mairies ne pourront pas se tenir. En revanche, les mairies iront à la rencontre des personnes qui jeûnent avec des repas préparés, notamment à proximité de grandes places, ou d’hôpitaux par exemple.

    La Kadir gecesi, la 27ème nuit du Ramadan, est très importante pour les musulmans ; elle aura lieu cette année dans la nuit du 8 au 9 mai. En fonction des provinces et traditions, certaines festivités sont en principe organisées durant cette nuit-là.

    En ce qui concerne les horaires de jeûne, ils changent en Turquie d’une région à l’autre (car soumis aux horaires de lever et coucher du soleil). Par exemple, à Istanbul ce mardi 13 avril, le jeûne commencera à 4h50 avec la prière du matin (imsak), et se terminera à 19h48 avec la prière du soir. Les Stambouliotes qui observent le Ramadan devront donc jeûner près de 15 heures. Plus on avance dans le mois du Ramadan, plus la période de jeûne sera longue…

    Si vous ne pratiquez pas le ramadan, il est recommandé d’éviter de manger, boire, ou fumer devant des personnes qui jeûnent, cela est mal vu.

    Le ramadan se clôturera avec des vacances nationales, le Şeker Bayramı (« Fête du sucre »), une fête de 3 jours, qui durera du 13 au 15 mai. Environ 70 jours après la fin du Ramadan (du 20 au 23 juillet 2021) les musulmans célèbreront le Kurban Bayramı (plus communément appelé l’Eid), donnant également lieu à des vacances nationales en Turquie.

    À nos lecteurs musulmans : Hayırlı Ramazanlar!

    Le Petit Journal, 12 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Ramadan, Islam, guide,

  • «Danger pour la France», «guerre d’influence»: Jordan Bardella dézingue la Turquie d’Erdogan

    Par Florent Zephir

    Jordan Bardella a tiré à boulets rouges sur le Président turc et son pouvoir sur BFM TV, l’accusant d’humilier l’Europe et de s’ingérer dans les affaires françaises. L’eurodéputé RN a notamment demandé des sanctions.

    Dénonçant l’attitude de Recep Tayyip Erdogan vis-à-vis de Charles Michel et surtout d’Ursula von der Leyen, Jordan Bardella est revenu sur l’épisode du Sofagate sur BFM TV. L’eurodéputé (RN) a rappelé que certains «codes de courtoisie» existaient en Europe, où un homme n’est pas censé s’asseoir avant qu’une femme ne se soit elle-même installée.

    Des codes que «ne partage pas» le chef d’État turc selon Jordan Bardella, puisqu’il a laissé patienter Ursula von der Leyen debout quelques instants avant de la reléguer sur un canapé, à bonne distance des débats.

    Le vice-président du RN voit dans l’accueil réservé aux représentants européens une «forme d’humiliation» qui participe plus largement à une «guerre d’influence».

    «Erdogan prend l’Europe depuis des mois, voire des années, comme un paillasson […]. Il reçoit des dirigeants européens comme on reçoit des vaincus en temps de guerre. On voit qu’Erdogan, par une stratégie extrêmement fine et précise, mène une guerre d’influence», estime l’élu RN.

    Le député européen a précisé que ces humiliations étaient rendues possibles par la «mansuétude» dont bénéficie Erdogan de la part de dirigeants français et européens.

    Sanctions et fermeté

    Au-delà de cet incident protocolaire, M.Bardella a souligné que le pouvoir turc représentait une «menace pour l’Europe» sur un plan géopolitique. Il a en particulier fustigé le «chantage aux migrants» d’Ankara et son «jeu trouble avec Daech*».

    La Turquie bénéficie en effet de fonds européens alloués à la gestion des migrants depuis le pacte migratoire avec l’UE signé en 2016. Une manne financière strictement contrôlée par Bruxelles via une structure de cogérance, mais qu’Erdogan souhaiterait désormais voir arriver «directement dans les caisses de l’État turc», comme l’explique à Sputnik Constantin Pikramenos, expert en intelligence économique.

    Pour faire cesser le «jeu ambigu» d’Ankara, Jordan Bardella demande «des sanctions et de la fermeté», suggérant notamment de taper au portefeuille, la Turquie ayant reçu «47 milliards d’euros, à la fois de prêts et de subventions européennes» sur ces 25 dernières années.

    «Pas un euro d’argent public pour la Turquie tant qu’elle aura un jeu ambigu à notre égard, mais aussi à l’égard des islamistes et de Daech*!», clame-t-il sur BFM TV.

    Ingérence en France

    Enfin, Jordan Bardella a fait allusion à la politique d’ingérence de la Turquie sur le sol français, critiquant en particulier l’association Millî Görüş, soupçonnée de radicalisme. L’organisme a récemment défrayé la chronique suite aux subventions accordées par la mairie de Strasbourg à la future grande mosquée de la ville. Il lui est entre autres reproché de ne pas avoir signé la Charte des principes pour l’islam de France.

    Pour mettre un terme à cette guerre d’influence sur le territoire national, Jordan Bardella demande des «mesures de rétorsion». Il a ainsi proposé de «renvoyer chez eux» les imams étrangers détachés en France par la Turquie. Une idée déjà évoquée en février 2020 par Emmanuel Macron et Christophe Castaner. Ce dernier avait d’ailleurs assuré sur France Inter qu’il travaillait «sur la fin des imams détachés en 2024».

    *Organisation terroriste interdite en Russie

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    Sputnik, 11 avr 2021

    Etiquettes : UE, Turquie, France, Tayyip Erdogan, Emmanuel Macron, Jordan Bardella, Europe, Charles Michel, Ursula von der Leyen,

  • La Turquie s’apprête à resserrer les restrictions sur le COVID-19 après une forte hausse -source

    ANKARA (Reuters) – Le nombre quotidien d’infections au coronavirus en Turquie a dépassé les 50 000 et le président Tayyip Erdogan devrait ordonner un renforcement des restrictions cette semaine, à l’approche de la saison touristique, qui est cruciale, a déclaré un haut responsable du gouvernement.

    La Turquie se classe au quatrième rang mondial pour le nombre de nouveaux cas, qui a culminé à près de 56 000 la semaine dernière, soit cinq fois plus qu’au début du mois de mars, lorsque M. Erdogan a assoupli les restrictions sociales dans ce qu’il a appelé une période de « normalisation contrôlée ».

    Ankara a attribué cette hausse à un manque d’adhésion de la population aux règles et aux variantes du virus. Le 29 mars, il a annoncé des fermetures le week-end et la fermeture des restaurants pour le Ramadan, le mois de jeûne islamique qui commence mardi.

    Mais le responsable a déclaré à Reuters que la courte période de normalisation ne s’était pas bien passée et que les mesures devaient être encore renforcées après une réunion du cabinet prévue mardi.

    « Il ne semble pas y avoir d’autre solution que de prendre des mesures beaucoup plus sévères », a déclaré cette personne. Le cabinet d’Erdogan agira sur la base des propositions formulées par un conseil scientifique gouvernemental qui se réunit lundi soir, a ajouté le fonctionnaire, qui a requis l’anonymat.

    Le fonctionnaire a déclaré que les mesures pourraient inclure la limitation des voyages interurbains, qui, selon les médecins, sont la clé de la transmission, la restriction des déplacements des personnes de moins de 20 ans et de plus de 65 ans, et la fermeture des installations sportives et de loisirs.

    Des sources distinctes au sein du conseil scientifique de 38 membres ont déclaré que certains souhaitaient un verrouillage complet pendant tout le Ramadan ou, à défaut, des restrictions sur les déplacements entre les villes et une réduction de l’utilisation des transports publics dans les villes en adaptant les horaires de travail.

    « L’objectif est de faire baisser le nombre de cas avant le début de la saison touristique, car un nombre de cas quotidiens supérieur à 50 000 aura un impact très négatif sur le tourisme », a déclaré le responsable.

    L’année dernière, la pandémie a réduit de deux tiers les recettes touristiques de la Turquie – une source importante de devises étrangères pour réduire les déficits chroniques de sa balance courante – pour atteindre 12 milliards de dollars.

    D’après l’annonce faite par M. Erdogan le 29 mars, les restaurants pourraient être limités aux livraisons et aux plats à emporter pendant le ramadan, tandis que le couvre-feu en vigueur dans tout le pays de 21 heures à 5 heures du matin sera maintenu.

    Depuis janvier, la Turquie a administré 18,7 millions de vaccins. Quelque 11 millions de personnes ont reçu une première dose, sur une population de 84 millions d’habitants.

    Nurettin Yigit, médecin-chef d’un hôpital pandémique spécialement construit à Istanbul, a déclaré que les injections avaient contribué à abaisser l’âge moyen des patients hospitalisés en dessous de 60 ans, ce qui a permis de réduire le nombre de patients en soins intensifs et de décès.

    « Nous prévoyons d’avoir vacciné une grande partie du pays d’ici juin. Si nous pouvons progresser vers cet objectif, il semble que ce soit la dernière grande vague », a-t-il déclaré.

    Reuters, 12 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Les relations entre l’UE et la Turquie sur un fil protocolaire


    Les relations entre l’UE et la Turquie sur un fil protocolaire
    Par Stefan Grobe & Euronews • Mise à jour: 09/04/2021 – 23:30

    La diplomatie européenne s’est activée à plein régime sur une question de protocole. La victime de l’incident diplomatique n’est autre que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En déplacement à Ankara avec le président du Conseil européen Charles Michel, la responsable allemande s’est retrouvée reléguée sur un divan alors que son homologue européen et le président turc occupaient les deux fauteuils prévus pour cette rencontre.

    Cette situation n’a pas été du goût d’Ursula von der Leyen. La vidéo de son mécontentement a fait le tour des réseaux sociaux. L’affaire, rapidement surnommée sofagate, a détourné l’attention médiatique concernant les discussions entre l’UE et Ankara.

    Euronews a interrogé Yunus Ulusoy, chercheur au centre allemand des études turques à l’université de Duisbourg-Essen, pour faire le point sur les relations entre les 27 et Ankara.

    Je ne peux pas imaginer que la Turquie l’ai fait volontairement. L’intérêt turc actuellement est de se rapprocher de l’Europe et de l’Occident. Dans ces circonstances un tel choix est inimaginable. De plus, si la Turquie et le président turc avaient une meilleure image, nous parlerions probablement différemment de cet incident. Mais comme ils n’ont pas une image positive vous avez le sofagate.

    Euronews : Les discussions devaient relancer les liens entre les deux partenaires. L’UE a fait de nouvelles propositions. Dans le même temps, les institutions s’alarment de la situation des droits fondamentaux et des droits des femmes en Turquie. Comment le président turc va réagir?

    Yunus Ulusoy : Il devrait employer un ton diplomatique différent puisqu’il n’y a pas d’élection prochainement en Turquie. Il n’a donc pas besoin d’utiliser la politique étrangère comme arme de campagne électorale, un choix qu’il a toujours fait par le passé. Il avait l’habitude de lancer des flèches rhétoriques aux Etats membres pour gagner des voix. Mais actuellement sur la scène internationale la Turquie est plutôt isolée. Un partenaire, la Russie, est imprévisible pour la Turquie. Et affronter seule la Russie est trop dangereux pour Ankara. En matière de politique étrangère comme en Syrie et en Libye, la Turquie partage plus d’intérêt avec l’Occident qu’avec la Russie ou la Chine.

    Euronews : L’Union européenne veut revoir l’accord de 2016 sur les réfugiés. Dans le même temps Ankara veut de meilleures conditions pour l’union douanière. Chacun doit faire un geste. Est-ce qu’il y a d’autres domaines où l’on peut envisager plus de coopération?

    Yunus Ulusoy : A propos de la Syrie les deux camps ne sont pas satisfaits par le statu quo. L’Europe n’a pas beaucoup d’influence et la Turquie est un acteur régional fort. Donc l’Europe et la Turquie ont besoin l’un de l’autre. Je pense qu’à long terme les intérêts turcs s’alignent avec ceux de l’UE. De plus la Turquie est membre de l’Otan. Elle couvre solidement le flanc sud-est de l’Europe et elle dispose de l’une des armées les plus importantes de l’Alliance. Ce seul point suffit à maintenir les deux parties ensemble.

    Euronews, 10 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Union Européenne, UE,

  • Chronologie : Les relations tendues de la Turquie avec l’UE

    AFP

    Les relations difficiles de la Turquie avec l’Union européenne ont mis un frein à son projet d’adhésion à l’UE et fait de l’Union une cible privilégiée des critiques du président Recep Tayyip Erdogan.

    Mais alors que les deux parties se rencontrent à Ankara pour leur premier entretien en face à face depuis un an, elles doivent aborder une nouvelle série de problèmes, notamment la quête agressive d’énergie de la Turquie dans les eaux de la Méditerranée orientale et un conflit tendu concernant les migrants.

    Nous revenons sur plus d’un demi-siècle de hauts et de bas.

    – 1963 : Accord d’association –
    La Turquie signe un accord d’association avec la Communauté économique européenne de l’époque, le précurseur de l’UE. Cet accord comprend des dispositions prévoyant un abaissement progressif des barrières douanières avant l’adhésion pleine et entière à la CEE.

    – 1974 : Invasion de Chypre –
    La Turquie envahit le nord de Chypre en juillet après une tentative de coup d’État à Nicosie, un acte condamné par tous les pays européens. La question chypriote devient un problème épineux qui ne fera que se compliquer après l’entrée de la Grèce et de Chypre dans le bloc.

    – 1980 : Coup de grâce –
    L’accord d’association est gelé après un coup d’État militaire férocement répressif en Turquie.

    En 1987, Ankara déclare officiellement sa candidature à l’UE, mais la Commission européenne la rejette, invoquant des problèmes économiques et politiques.

    – 1999 : Candidature à l’UE –
    La Turquie, membre de l’OTAN, obtient finalement le statut de candidat quelques semaines avant le nouveau millénaire. Mais l’UE déclare que les négociations ne commenceront pas tant qu’Ankara ne respectera pas les normes en matière de démocratie et de droits de l’homme.

    En août 2002, la Turquie adopte une série de réformes, abolissant la peine de mort et améliorant les droits civils de la minorité kurde.

    – 2003 : « Le printemps d’Erdogan ».
    Recep Tayyip Erdogan, leader de l’AKP d’origine islamique, devient Premier ministre en 2003 et adopte un large éventail de réformes démocratiques.

    Deux ans plus tard, les négociations d’adhésion à l’UE commencent enfin, mais les progrès sont lents.

    Les élections au Parlement européen de 2004 voient la percée des partis populistes, hostiles à l’entrée de la Turquie à majorité musulmane.

    Si certains progrès sont enregistrés, la France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande Angela Merkel bloquent l’élargissement des négociations.

    Entre-temps, Ankara refuse de normaliser ses relations avec Chypre ou d’étendre à l’île divisée ses accords de libre circulation avec l’UE.

    – 2015 : Crise des migrants –
    Fin 2015, la Turquie apparaît comme un acteur stratégique dans la pire crise des migrants que connaît l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Les relations envenimées par la répression par la Turquie d’une vague de manifestations anti-Erdogan en 2013 commencent à se réchauffer.

    En mars 2016, Ankara et l’UE signent un accord controversé pour endiguer le flux de migrants, provenant pour la plupart de Syrie et d’Irak déchirés par la guerre.

    – 2016 : Échec du coup d’État –
    Après qu’Erdogan ait survécu à un coup d’État en juillet 2016, des tensions profondes se développent alors qu’il se lance dans une série de purges massives, muselle davantage les médias et enferme des dizaines de milliers d’opposants et de « terroristes ».

    – 2019 : Tensions dans la Méditerranée
    La Turquie signe en novembre un accord de sécurité controversé avec le gouvernement libyen reconnu par l’ONU, revendiquant pour elle de vastes zones de la Méditerranée en échange d’une aide militaire.

    La zone est depuis longtemps disputée entre la Grèce et la Turquie, l’appétit d’Ankara étant aiguisé par la découverte d’importantes réserves de gaz naturel.

    En juillet 2020, la Grèce signe un accord rival avec l’Égypte, qui recoupe partiellement l’accord Turquie-Libye.

    Ankara déclenche également la colère en forant dans les eaux au large de Chypre, au mépris des avertissements de l’UE et des États-Unis, ce qui incite la France à envoyer des navires de guerre dans la zone.

    En août, des navires de guerre grecs et turcs entrent en collision alors qu’ils se talonnent, mettant l’UE et l’OTAN sur les dents.

    – 2021 : Désescalade ? –
    En décembre 2020, les dirigeants européens condamnent les « activités unilatérales et provocatrices » de la Turquie et dressent une liste de cibles turques à sanctionner.

    Ankara condamne cette initiative, la qualifiant de « partiale » et d’ »illégale », mais Erdogan déclare ensuite qu’il espère tourner une « nouvelle page » dans les relations.

    Les dirigeants européens acceptent prudemment de renouer le dialogue avec la Turquie en mars 2021 si « la désescalade actuelle se poursuit ».

    La Turquie rejette les demandes « étroites » de Bruxelles, mais s’engage à prendre des « mesures positives ».

    Macau Business, 7 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Union Européenne, UE, OTAN, migration, Tayyip Erdogan,

  • La Grèce accuse la Turquie de vouloir la provoquer avec des bateaux de migrants

    ATHENES (Reuters) – La Grèce a accusé vendredi la Turquie de vouloir la provoquer en tentant de pousser des bateaux transportant des migrants dans les eaux grecques, ce qu’Ankara a fermement rejeté.

    La Grèce et la Turquie sont en désaccord sur une série de questions, notamment les ressources énergétiques en Méditerranée, et les tensions entre les alliés de l’OTAN se sont accrues l’an dernier lorsque des milliers de demandeurs d’asile en Turquie ont tenté de prendre d’assaut la frontière terrestre grecque.

    Le ministre des migrations Notis Mitarachi a déclaré que les garde-côtes grecs avaient signalé vendredi de multiples incidents au cours desquels les garde-côtes et la marine turcs ont accompagné des bateaux de migrants « jusqu’à la frontière de l’Europe, dans le but de provoquer une escalade » avec la Grèce.

    « Il ne fait aucun doute que ces migrants ont quitté les côtes turques, et compte tenu du fait qu’ils étaient soutenus par la Turquie, ils ne couraient aucun risque », a déclaré Mitarachi dans une déclaration enregistrée.

    « Nous appelons la Turquie à se retirer et à mettre fin à cette provocation injustifiée ».

    Le vice-ministre turc de l’Intérieur, Ismail Catakli, a répondu à Mitarachi sur Twitter, affirmant qu’il déformait les événements et racontait des mensonges.

    Catakli a accusé la Grèce d’avoir repoussé 231 migrants lors de sept incidents qui ont eu lieu vendredi, ajoutant que la Turquie les a secourus.

    « C’est un crime contre l’humanité que de calomnier les garde-côtes turcs qui sauvent des gens que vous avez laissés à la mort. C’est typique de vous ! », a écrit Catakli.

    Les garde-côtes grecs ont déclaré que dans un incident, un bateau transportant des migrants a tenté de pénétrer dans les eaux territoriales grecques vendredi, accompagné d’un navire des garde-côtes turcs. Dans un autre cas, deux navires turcs ont tenté de pousser un canot pneumatique transportant des migrants dans les eaux grecques.

    Dans un troisième incident, au large de l’île de Lesbos, un navire des garde-côtes turcs a pénétré dans les eaux territoriales grecques et a harcelé un patrouilleur grec, a indiqué le ministère.

    Près d’un million de demandeurs d’asile, principalement des Syriens, des Irakiens et des Afghans, ont traversé vers la Grèce depuis la Turquie sur des bateaux en 2015, au début de la crise migratoire en Europe. Un an plus tard, l’UE a conclu un accord avec Ankara pour endiguer le flux et les chiffres ont chuté de façon spectaculaire.

    Mitarachi a appelé la Turquie à « respecter » ses engagements dans le cadre de cet accord.

    Reuters, 2 avr 2021

    Etiquettes : Grèce, Turquie, migration, Ankara, Méditerranée, OTAN, Notis Mitarachi, UE, Lesbos, Union Européenne,

  • L’Italie et la France surmontent leurs divergences de vues sur le dossier libyen

    La vice-ministre italienne des Affaires étrangères, Marina Sereni, a déclaré que l’Italie et la France ont surmonté leurs points de vue contradictoires sur le dossier libyen, confirmant qu’il existe désormais une démarche européenne commune pour assurer la stabilité en Libye.

    La responsable italienne a affirmé qu’il existe aujourd’hui des opportunités en Libye grâce au gouvernement nouvellement élu et aux prochaines élections du 24 décembre, a rapporté l’agence de presse italienne Nova.

    M. Sereni a ajouté dans une déclaration : « Je pense qu’il y a maintenant une position européenne unifiée. Lorsque l’Europe était divisée sur la Libye, d’autres acteurs comme la Turquie et la Russie sont intervenus. »

    Elle a souligné la nécessité d’aider le nouveau gouvernement libyen à poursuivre sur la voie de la stabilité et du développement que les Libyens réclament.

    Middle East Monitor, 24 mars 2021

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  • Macron se prononce sur la polémique autour de la mosquée de Strasbourg

    Emmanuel Macron a soutenu jeudi son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a accusé la mairie de Strasbourg de «financer une ingérence étrangère en France», déplorant des «collectivités peut-être un peu trop complaisantes».

    «Il y a l’existence de groupes constitués, l’existence de groupes politiques sur le continent européen, qui sont eux, aujourd’hui, activés par des organes de propagande officielle», a affirmé le Président en réponse à une question sur des «ingérences» de la Turquie lors d’une prise de parole depuis l’Élysée.

    «Parfois ils se mêlent de nos élections, d’autres fois ils se mêlent de financement d’associations. Nous l’avons encore vu ces derniers jours avec les alertes légitimes faites par le ministre de l’Intérieur à l’égard de quelques collectivités territoriales, peut-être un peu trop complaisantes», a-t-il déclaré à l’issue d’un Conseil européen.

    Mosquée soutenue par une association pro-turque

    Le Président faisait allusion au financement par la municipalité de Strasbourg du chantier d’une mosquée soutenue par une association pro-turque appelée Confédération islamique Millî Görüs («Vision nationale», en turc), qui a donné lieu à un bras de fer entre le ministre de l’Intérieur et la maire Europe Écologie Les Verts Jeanne Barseghian.

    M.Darmanin, qui souligne «l’islam politique» de Millî Görüs, a dit avoir averti en janvier «élus locaux» et «services de la préfecture de tentatives d’ingérences extrêmement fortes» en France, «notamment de la part de la Turquie».

    Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron et rendu public mercredi, la maire de Strasbourg a réfuté toute «mise en garde».

    L’association «pas respectueuse des principes de la République»

    Pour leur part, les présidents Les Républicains de la région Grand Est et de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) ont déclaré ne pas être favorables au financement par leur collectivité du chantier de la mosquée.

    «Aujourd’hui, je n’ai aucun dossier, aucune demande» de la part de la Confédération islamique Millî Görüs, mais «nous ne soutiendrons en tout cas pas la construction de ce bâtiment cultuel», a déclaré à des journalistes le président du Conseil régional du Grand Est, Jean Rottner, à Mulhouse.

    Millî Görüs «revendique» de ne pas avoir signé la charte des principes pour l’islam de France, (qui affirme la «compatibilité» de la foi musulmane avec la République), et «ça me dérange», a poursuivi M.Rottner.

    «J’ai eu des alertes de la part de Gérald Darmanin […] le 15 janvier lors de sa venue en Alsace», a indiqué de son côté Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), qui fusionne depuis le 1er janvier les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

    Sans entrer «précisément dans le détail», le ministre avait souligné que l’association porteuse du projet «n’était pas respectueuse des principes de la République. Je ne serai pas favorable personnellement au financement de ce projet si nous étions sollicités». «Les Finances publiques légitimeraient» alors «une mouvance à la droite d’Erdogan qui aujourd’hui méprise la démocratie et méprise la France», a déclaré M.Bierry.

    Echourouk Online, 26 mars 2021

    Tags : France, Strasbourg, Mosquée, Turquie, financement, Islam, Islamophobie, Gérald Darmanin, Emmanuel Macron, Confédération islamique Millî Görüs,