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  • La solidarité à géométrie variable

    Tags : Syrie, Turquie, séisme, tremblement de terre, aide humanitaire,

    MALIKA BOUSSOUF

    La chronique «C’est où, la Syrie ?» de mon ami et collègue Slimane Laouari parue dans le Soir d’Algérie il y a quelques jours m’a renvoyée, dès les premières lignes, à un reportage durant l’effroyable guerre en Syrie opposant le sinistre Daesh, dont la barbarie était adroitement assimilée à de la valeureuse résistance, au régime «autoritaire» de Damas. Fouad Boughanem, mon patron d’alors, Allah yarahmou wa iwassa3 3lih, s’était opposé à un reportage en Syrie où le drame qui se jouait interdisait de s’y rendre. Je suis allée au Liban, dont je n’ai pas publié la totalité du reportage parce que trop de matière pouvait en tuer l’essentiel. On avait projeté de publier le reste plus tard. Le séisme qui a violemment frappé une Syrie pas encore reconstruite remet cette dernière au cœur de l’actualité. Puisque le Liban était une occasion intéressante de percevoir le drame, j’avais pu visiter des camps de réfugiés à la frontière des territoires interdits d’accès. Je garde un souvenir troublant de ces familles regroupées par affinités idéologiques. Il y avait les soutiens de Daesh qui avaient fui le pays par peur d’être rattrapés par les loyalistes et ceux qui, craignant pour leur vie, avaient fui la barbarie islamiste. À mon retour des camps, j’ai voulu comprendre un peu mieux la situation et je dois reconnaître que les confrères et consœurs sur place m’y ont fortement aidée. L’un d’entre eux que je désignerai par les initiales C. K., correspondant d’une radio internationale, m’a mise en contact avec une sacrée pointure qui, à son tour, avait souhaité que je ne le nomme pas explicitement. Il était là à la demande de son ami pour m’éclairer sur ce qui se jouait de l’autre côté de la frontière. Je vais appeler ce dernier Marwan C. que je présenterai plus tard. J’avais le profil idéal pour mieux comprendre. Il faisait beau ce jour-là, lorsque ce dernier nous a rejoints au café Costa, comme convenu. Marwan C. arrivait au moment même où C. K., à la maîtrise impressionnante, évoquait, exemple à l’appui, la mauvaise foi des Occidentaux et leur tendance à toujours vouloir minimiser le danger terroriste quand il fait ravage dans un pays arabe.

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    Le séisme qui a endeuillé la Turquie et qui, en Syrie, a laissé à la marge les Syriens, tout autant frappés que leurs voisins, a remis, hier, au goût du jour la mauvaise foi occidentale, évoquée, il y a quelques années, par un confrère libanais. De celles qui s’expriment lorsqu’il est question de démontrer à la communauté internationale que le but de l’intervention de puissances occidentales dans les «dictatures arabes» vise à établir la démocratie que les populations qui en sont privées réclament. Elles agiraient ainsi, de leurs propres aveux, dans le but totalement désintéressé d’y instaurer la justice et la liberté. Personne ne croyait plus, m’assurait mon confrère, à ce gros mensonge mais tout le monde faisait comme si. L’appui ou la contestation des propos étaient étroitement liés aux intérêts que les uns et les autres étaient censés engranger grâce à toute la confusion créée entre-temps. L’expert en relations internationales Marwan C., que j’ai cité hier, ancien journaliste, auteur, chercheur et consultant pour de nombreux médias arabes et occidentaux, trépignait. Cela prouvait que la discussion à bâtons rompus que nous avions C.K. et moi ne laissait pas indifférent le spécialiste qu’il était de la question. Je rappelle qu’il avait suggéré que je ne le cite pas, affirmant qu’il était juste là pour donner son avis. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, je trouvais dommage qu’il le fasse off the record. «Ce n’est pas de la mauvaise foi. C’est de la politique de haute voltige. Il ne faut pas se leurrer. Rappelez-vous, pour commencer, que s’agissant d’Al Nosra, le discours occidental officiel a consisté à dire, depuis le début des évènements : «Al Nosra, ce sont des agents du régime ! Al Qaïda, ce sont des agents du régime, Daesh ce sont des agents du régime» ! Autrement dit, tous ces monstres étaient des créations du régime. Et puisque la confusion était totale, insistait Marwan C., et que l’opinion, ignorante ou pas vraiment sensibilisée à la question, n’y connaissait et n’y comprenait absolument rien, autant lui faire avaler toutes les couleuvres que l’on voulait.

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    La triste occasion du séisme en Syrie était toute trouvée pour exhumer une vérité à laquelle on persiste à tordre le cou outre-mer. La réalité durant la guerre en Syrie, lorsque Daesh et ses excroissances, financés de toutes parts, menaçaient la stabilité d’un régime jugé apostat par les uns et réfractaire à la démocratie par les autres, démontrait que les opinions occidentales et les opinions arabes, elles-mêmes, étaient désorientées. Parce que la situation se révélait, effectivement, extrêmement complexe. J’ai alors demandé à mes confrères libanais si la situation était complexe ou voulue complexe. «Pas simplement !» me disent-ils. «Parce que, par ailleurs, des transformations en profondeur ont lieu. La crise existe bel et bien. Ce sont les islamistes contre le reste du monde.» Selon les deux amis pris dans le feu de la discussion, il fallait garder deux choses en tête dont la réalité et l’évolution de la situation en Syrie même. Ce qui s’y passait n’était pas banal. C’était grave ! En ce temps-là, Damas faisait face, disaient-ils, à des situations où le terme «complexe» perdait tout son sens et devenait un terme générique, fourre-tout. Même si le contexte qui englobait la notion de complexité demeurait intéressant en tant que tel. «Nous vivons donc réellement une situation compliquée même si elle est de moins en moins confuse», avait renchéri Marwan. Là où tous les ingrédients destinés à asseoir une crise sociale et politique en Syrie, comme ailleurs dans le monde arabe, étaient réunis. «Toutes les conditions objectives, en faveur d’explosions sociales, de révoltes et j’en passe, à l’échelle du monde arabe, sont là. Tous les ingrédients qui génèrent les crises politiques majeures sont là. À l’image de toutes les crises politiques majeures qui ont secoué le monde ces dernières années.»

    À mon besoin d’en savoir plus sur la dimension sociale dans la contestation syrienne, C. K. a ouvert une parenthèse pour parler de révolte de la paysannerie. C’est ce qui, sans doute, expliquait que, dans une logique de classes sociales, la bourgeoisie sunnite ait soutenu le régime ? ai-je pensé. (À suivre)

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    En évoquant hier la révolte de la paysannerie syrienne citée par C. K., je m’étais demandé si cela n’entrait pas dans une logique de classes sociales avec une bourgeoisie alliée au pouvoir. «Oui», m’a-t-il répondu. «Parce que c’est cette même bourgeoisie qui a profité de la libéralisation quelque peu sauvage et désordonnée de ces dernières années. Pendant que le système agricole en Syrie faisait les frais de cette dérégulation. La sécheresse a fait de gros dégâts dans le monde paysan… Alors que la réforme agraire était l’une des principales réalisations du parti Baath. La révolte a été encouragée et récupérée dès les premiers instants.» Quels étaient donc ces ingrédients en faveur de la révolte qui étaient réunis ? Cela faisait un pluriel inquiétant. «Social, économique, politique, y compris les exactions par certains appareils de sécurité…Tout ! Absolument tout, était réuni. le chômage, la misère, les inégalités sociales, le mépris, la répression…», m’ont répondu en chœur les deux confrères. La discussion devenait réellement passionnante !

    «Vous savez, il y a un philosophe et dramaturge français, Alain Badiou, qui s’est beaucoup impliqué dans la défense des sans-papiers et autres travailleurs clandestins. Il dit par exemple que ce n’est pas parce qu’il y a une révolte sociale que cette révolte va, nécessairement, aboutir à quelque chose de positif. Une révolte peut être détournée, récupérée…» Ils en avaient, affirmaient-ils, un exemple très clair. La seconde chose à laquelle Marwan avait auparavant fait allusion avait trait au fait qu’au départ, la contestation était disparate, pas coordonnée. Mais très vite, des structures organisées, à l’extérieur de la Syrie, en Europe et au Liban, avaient tenté d’apporter une certaine cohérence à l’insurrection en lui donnant une orientation. «Comme les feuilles de route, derrière lesquelles on devinait les objectifs, étaient nombreuses, la cacophonie s’est amplifiée et a aggravé la situation.

    Les mots d’ordre et les objectifs se sont multipliés et avec eux on est passé de revendications ponctuelles et locales à des revendications d’ordre général.»

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    La révolte, désordonnée au départ, qui s’est structurée grâce à une assistance extérieure, n’excluait pas le fait que les revendications étaient légitimes. Et beaucoup d’entre elles gardaient, malgré la situation chaotique, toute leur légitimité. «Ah ! mais j’approuve tout à fait ce que vous défendez. Au contraire. Mais là où je trouve que l’analyse devient intéressante, c’est lorsqu’elle s’oriente vers toutes ces revendications qui passent, très vite, d’un cadre local où l’on réclame des réformes, à un discours prônant un renversement de régime.» Là où Marwan se montrait intraitable, c’était sur le fait que l’on s’était mis à en appeler à une intervention étrangère pour destituer Bachar Al- Assad. Que le régime soit autoritaire ou pas ne changeait rien au climat qui régnait dans la région. Il y avait eu l’exemple libyen et tout le monde rêvait d’une réédition de ce modèle. On a pensé que l’affaire ne prendrait pas plus de deux mois. «D’une part, les choses ne se sont pas passées comme prévu et d’autre part, la révolte populaire était à l’origine majoritairement pacifique. Mais, très vite, on a constaté, çà et là, un début de clashs armés avec les forces de l’ordre.»

    En citant quelques exemples précis, on m’a expliqué que le but des clashs armés «face à un appareil sécuritaire syrien dysfonctionnel, gangréné par la corruption et qui avait tous les problèmes du monde à réagir de façon sereine et organisée, était de le provoquer de façon à aggraver le caractère violent de la riposte». Cette dernière était-elle censée justifier la radicalisation de la colère, l’aggravation de l’état insurrectionnel et pourquoi pas préparer le terrain et ouvrir la voie à une ingérence étrangère ? «On tirait sur les forces de l’ordre, la logique voulant qu’ils réagissent en mitraillant les protestataires. Mais si, parallèlement, on allait sur le terrain pour enquêter sur les raisons qui avaient poussé la situation à dégénérer, à tel endroit et à tel autre, on découvrait vite qu’il y avait eu des convergences inédites d’intérêts entre les acteurs ayant joué un rôle dans les faits incriminés.

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    Soyons clairs ! À aucun moment je n’ai pensé que Marwan C. et C. K., mes confrères libanais, étaient des supplétifs de l’armée syrienne. J’ai appris à leurs côtés à mieux appréhender la réalité syrienne, tandis que les médias occidentaux en disaient pis que pendre. D’un côté, il y avait, selon l’expert en relations internationales, des chefs locaux de renseignement, corrompus jusqu’à la moelle, qui ne voulaient pas des réformes envisagées et qui, dans leur résistance au changement, allaient, dès le départ, pousser les gens à bout et jouer à fond la carte d’une confrontation violente pour empêcher lesdites réformes et, de l’autre, il y avait ceux qu’il qualifiait d’avortons d’Al Qaïda et autres califes en herbe, téléguidés par les services jordaniens, turcs, saoudiens, etc. Marwan, expert en terrorisme international, parlait d’un travail fait en amont. Je pensais qu’il faisait allusion aux réseaux islamistes. Mais non, pas seulement. Parce que sur le théâtre des opérations ou en soutien aux intervenants se bousculait une nuée de courants très différents les uns des autres. Le travail en amont aurait été fait notamment par les services saoudiens, turcs, etc. qui disposaient, en Syrie, de relais, d’éléments avec lesquels ils avaient tissé des liens étroits. Une fois la crise déclenchée, ce sont ces forces-là qui seraient entrées en action et auraient poussé à la confrontation armée et au pourrissement.

    «Si on revenait, aujourd’hui, sur le scénario libyen, reprend C. K., il ne serait désormais plus question de révélations fumeuses provenant d’un quelconque sombre site en France ou ailleurs. Des livres ont été écrits sur l’histoire de la pseudo-révolution libyenne où on reconnaît que, très vite, les forces spéciales qataries et jordaniennes étaient sur le terrain et dans lesquels il est relaté comment les armes ont été acheminées d’un point à l’autre.» Il est vrai qu’à l’exception de quelques voix qui continuent à marteler que le ras-le-bol était sincère et justifié, plus personne n’ignore que cette révolution libyenne a été, dans la réalité, très largement construite à l’extérieur.

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    La majorité des intervenants n’évoquent que le récent drame qui a endeuillé la Turquie. La Syrie ? Du bout des lèvres. Puisque cette dernière n’est toujours pas libérée de l’autorité de Bachar Al-Assad, pourquoi s’en faire pour les siens? Des tragédies, comme celle que viennent de connaître les Syriens, réveillent inévitablement les drames antérieurs que les victimes aimeraient pouvoir oublier. On dit, sournoisement, de la zone touchée par le séisme qu’elle est occupée par des populations hostiles au régime de Damas. Ce qui expliquerait qu’elles n’aient pas été secourues par ce dernier. L’excuse toute trouvée par un Occident plutôt occupé à faire tourner ses usines d’armement en faveur de l’Ukraine relève d’une mauvaise foi désormais familière pour tout observateur averti. Plus on passe sous silence l’urgence des besoins syriens, plus les échecs enregistrés par les va-t-en guerre dans les pays arabes réveillent une mémoire que les calculs européens aimeraient enterrer jusqu’à la prochaine offensive. Je racontais hier comment, durant la guerre en Syrie, on avait très vite affiché sa volonté de pousser à une confrontation armée. En déroulant, pour les besoins de mon reportage, les étapes par lesquelles la Syrie, sous agression, était passée, mes confrères libanais Marwan C. et C. K. ont tenu à préciser qu’il n’était absolument pas dans leurs intentions de dédouaner le régime syrien. «Je ne suis pas copain avec Bachar Al-Assad mais je n’irai pas, non plus, contre la réalité des faits», précise Marwan. Et la réalité des faits, selon lui, exigeait que l’on se souvienne que, bien avant le soulèvement populaire, le régime syrien était engagé dans un sérieux bras de fer politique avec des acteurs régionaux importants comme les Saoudiens, les Jordaniens, les Israéliens, etc. Beaucoup d’entre ces derniers auraient considéré que le nouveau contexte leur offrait une opportunité historique de se débarrasser de lui. Ils auraient, alors, poussé à l’exacerbation du conflit dans l’optique, une fois que les choses commenceraient à dégénérer, d’en appeler à une intervention internationale comme en Libye.

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    Lorsqu’un pays complote contre un autre, il oublie dans ses calculs de compter avec les alliés de ce dernier. Dans le cas syrien, l’ennemi a fait l’impasse sur l’intransigeance des positions russe et chinoise et la mise en garde iranienne. «Alors que l’intervention extérieure ne semblait plus un scénario envisageable, il a fallu réfléchir à d’autres moyens d’abattre le régime syrien», m’expliquèrent mes deux confrères. Quels pouvaient donc être ces instruments ? Au bout d’un certain temps de confrontation sur le terrain, des scissions dans l’armée syrienne ont été enregistrées. Mais rien de bien significatif. Il y a eu aussi quelques groupes locaux qui ont fait leur apparition. Peu efficaces. Le régime les balayait d’un revers de main à chaque affrontement. Face à tous ces ratages, on s’est dit que des gens plus sérieux, plus aguerris devaient entrer en scène et jouer un rôle direct dans la fragilisation de l’armure. Daech, Al Nosra et tous leurs supplétifs ? Oui ! Sauf que Daech ou Al Nosra n’étaient pas de simples pantins dans l’affaire. Ils avaient leurs propres agendas. Leur logique à eux !

    D’où la question qui revenait sur toutes les lèvres depuis qu’ils étaient apparus sur la scène publique. S’ils n’étaient ni une création de la CIA ni celle des services secrets arabes, d’où sortaient-ils ? Marwan, qui maîtrisait la question à la perfection, prit la parole avec une pédagogie déconcertante.
    «Si l’on revenait, historiquement parlant, aux sources du djihadisme, une chose que beaucoup de chercheurs notent sans tirer les conclusions qui s’imposent, c’est la question relative à la naissance du djihadisme islamiste. L’idée est née en prison. Et le premier à avoir théorisé le fait de jeter l’anathème sur le pouvoir pour ensuite le renverser par la violence, c’est Sayed Qotb, l’idéologue des Frères musulmans qui, à partir de la prison où il était incarcéré, prônait un djihad sanglant contre les ennemis de la Oumma El Islamiya et donc contre Allah son Tout-Puissant Promoteur.»

    Les minutes s’écoulent et Marwan est intarissable sur le sujet. Son exposé à ma seule intention est passionnant.

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    Du séisme qui a gravement endeuillé la Syrie, à l’aide internationale frileuse, aux tentatives internes et externes, ratées, de déposer Bachar Al-Assad, à la naissance de Daesh, d’Al Nosra et autres groupuscules payés pour déstabiliser le régime, à la naissance du terrorisme islamiste, avec mes deux confrères libanais, tout y est passé. J’ai déjà raconté comment, dans le café Costa où nous nous trouvions, Marwan avait commencé à développer la question relative à la naissance, en prison, du djihadisme islamiste avec un Sayed Qotb qui y prônait le djihad. Arrivent, ensuite, selon lui, «les premiers djihadistes égyptiens qui vont, en s’inspirant de lui, élaborer leurs propres thèses sur la question. les premiers Frères musulmans qui vont évoluer vers le djihadisme commencent par élaborer leur thèse sur le djihad, l’action armée et tout ce qui va avec. Ils vont procéder à un amalgame idéologique entre le salafisme, les thèses de Qotb et d’autres thèses empruntées à divers courants politiques. Ceux qui connaissent les prisons et surtout les prisons politiques savent combien la relation entre geôliers, services et prisonniers est étroite. Ce n’est pas un hasard si tous les groupes qui ont commencé à agir sur le terrain, en Égypte, dans les années 70, étaient infiltrés jusqu’à la moelle». Vient ensuite la question de la manipulation de ceux que l’on appelle plus aisément aujourd’hui «terroristes islamistes». Que la manipulation vise les personnes individuellement ou les groupes. Lorsqu’on leur proposait de les libérer contre un aller pour Kaboul, même si cela apparaissait plus comme un deal entre le prisonnier et son geôlier, il n’en demeure pas moins que la manœuvre était bel et bien là !

    «Évidemment qu’elle était là, la manœuvre ! Mais il ne faut pas croire que les islamistes égyptiens étaient dupes au moment où le deal se concluait. les premiers qui sont partis en Afghanistan, on l’a dit, ce sont les Égyptiens», intervient C.K. ! Comme cela ne suffisait pas à ce que je comptais publier, j’ai demandé que l’on étende la discussion aux départs pour le «djihad» en Afghanistan.

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    Passer du statut de prisonniers à celui de djihadistes venus aider les frères afghans à triompher de l’ennemi soviétique n’était pas censé transformer les troupes en chair à canon. Les tout premiers à être allés, en 1983, rejoindre les Ben Laden et Cheikh Abdallah Azem avaient compté parmi eux Ahmed Chawki el Istanbouli, le frère de Khaled El Istanbouli, l’homme qui a tué Sadate. Ce dernier avait, dans un entretien paru dans le magazine El Watan el Arabi, reconnu que les services généraux égyptiens étaient venus le voir en prison, en 1983, pour passer un contrat avec lui. Ils étaient prêts à le libérer si, en contrepartie, il acceptait d’aller se battre contre les Soviétiques en Afghanistan. «Une fois sur le champ de bataille afghan, les ex-prisonniers ont eu le soutien nécessaire à leurs actions. L’entraînement et l’acheminement des armes ont été en grande partie assurés par les services, notamment égyptiens. Plus tard, lorsqu’ils sont allés prêter main-forte en Bosnie, le seul point de passage pour y accéder était l’aéroport de Zaghreb, contrôlé par les services occidentaux. «Tous ces exaltés qui arrivaient barbus, dangereux, terrifiants, entraient normalement. Personne n’était dupe des intentions occidentales. Il y avait l une volonté de les canaliser. Et eux ont accepté de jouer le jeu ! Ils se sont dit qu’ils allaient faire la guerre. Et qu’une fois sur place et une fois bien entraînés et renforcés, ils s’autonomiseraient» !
    D’où le 11 septembre ! «Oui ! D’où le 11 septembre ! Le monstre a pris son envol et frappé sans état d’âme !»

    Je me suis, dès lors, demandé si un scénario identique n’était pas en train de se jouer en Syrie. La comparaison valait la peine d’être faite. Des milliers de combattants arrivaient de partout à travers le monde et passaient tous ou en grande partie par la Turquie. Des prisonniers saoudiens étaient libérés du jour au lendemain et arrivaient en Turquie comme des combattants libyens, etc. Tous ont été encouragés à partir et on leur a facilité le départ. De généreux donateurs payaient les billets et finançaient tout le reste.

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    Des généreux donateurs, il y en aura toujours qui se bousculeront dans pareil cas ! Une fois la manipulation réussie, on paye les billets d’avion, les armes, les entraînements… Des budgets conséquents sont exclusivement réservés pour nourrir l’ennemi. La question qui revenait sur toutes les lèvres concernait la Turquie ! D’aucuns affirmaient qu’Ankara fonctionnait en harmonie avec les services étrangers qui, pourtant, n’appréciaient pas que ses frontières avec la Syrie soient aussi poreuses. Mais la Turquie ne le faisait pas pour rendre service aux Américains, aux Saoudiens ou aux Français. Elle le faisait pour elle-même. «Ankara voulait renverser Assad et pour y arriver, il n’y avait pas trente-six mille solutions. La Turquie persistait à croire qu’elle était la puissance régionale la plus influente en Syrie. Elle entretenait des relations historiques, économiques, sociales avec le Nord, avec Alep, avec des segments importants de la bourgeoisie.» Autrement dit, Si Assad était déposé, l’influence turque en Syrie se renforcerait considérablement. Restait à définir la meilleure manière d’opérer pour triompher enfin de son sérieux rival dans la région. Intervenir militairement en envoyant sur place l’armée turque ? Marwan, rompu aux stratégies des uns et des autres au Moyen-Orient, fit un «non» de la tête. «Je ne pense pas. Les alliés de Bachar Al-Assad lui en feraient voir de toutes les couleurs. Imaginez les effets dévastateurs d’une guérilla turque ? Ils ont donc préféré instrumentaliser les djihadistes, en attendant de trouver la solution pour une action d’envergure. Dans l’entretemps, on a fermé le yeux sur tous les terroristes qui passaient par la Turquie pour aller combattre en Syrie.» Le calcul le plus rentable, pour Ankara, était de canaliser les flux, même si, selon mes confrères libanais, beaucoup d’intervenants occidentaux et régionaux hésitaient face à ce genre de stratégie. Beaucoup craignaieant qu’une fois sur le terrain, ces forces deviennent hégémoniques, s’autonomisent et finissent par poser problème… Les Turcs ont préféré prendre le risque plutôt que ne rien faire.

    Source

    #Syrie #Turquie #Séisme #Aide_humanitaire #ISIS #Daech #Terrorisme #AL_Qaida #Bacha_Al_assad

  • Le séisme en Turquie et en Syrie révèle le visage inhumain de l’Europe

    Tags : Union Européenne, Occident, David Hurst,

    Ecrivain britannique Le tremblement de terre en Turquie et en Syrie dépouille l’Europe et révèle son visage inhumain

    L’écrivain britannique David Hurst dit que le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a révélé le vrai visage de l’Europe et de l’Occident en général, et a prouvé au monde que l’Occident est plus intéressé par la destruction et la guerre que par la reconstruction.

    L’écrivain britannique David Hurst dit que le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a révélé le vrai visage de l’Europe et de l’Occident en général, et a prouvé au monde que l’Occident est plus intéressé par la destruction et la guerre que par la reconstruction. sur le site « Middle East Eye » – que ce tremblement de terre dévastateur a été l’occasion pour l’Occident de montrer au monde qu’il est capable de reconstruire comme sa capacité à détruire, et de fournir un leadership moral et humain à des millions de personnes, mais cette opportunité a été ratée parce que l’Occident est désormais « plus intéressé par la guerre en Ukraine qu’autre chose ».

    Un déclin rapide de l’intérêt pour la tragédie

    Il a souligné que des dizaines de pays ont envoyé des équipes de recherche et de sauvetage, et cela seulement 3 jours après la survenance de cette catastrophe, et au moment où l’opération de recherche et de sauvetage se transforme en une lente et lamentable récupération des corps ; Le drame disparaît des gros titres des médias en Europe, voisin immédiat de la Turquie. Il a ajouté que cette semaine, la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Grande-Bretagne et à Bruxelles a remplacé le tremblement de terre, et Zelensky, le « courageux portant du kaki » dans la conscience politique, s’est transformé en une carte politique brûlante, car chaque parlement se dispute sa présence.  » fournira la même chose cette année « , car cela fait de la Grande-Bretagne le deuxième donateur militaire de l’Ukraine.

    La cruauté de l’homme envers l’homme

    Hirst a commenté que c’est le genre d’argent disponible en Grande-Bretagne lorsque la volonté politique existe, et l’a comparé au montant que le gouvernement britannique a déclaré qu’il serait dépensé pour les victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, soit 6 millions de dollars de dons du public. Hearst a exprimé sa surprise et sa désapprobation à l’idée que son pays fournisse 6 millions de dollars pour le soulagement de 23 millions de personnes touchées par le tremblement de terre, en échange de 2,3 milliards de dollars pour des armes à utiliser dans la guerre en Ukraine. Avec ce comportement britannique, dit-il, nous pouvons mesurer la cruauté de l’homme envers l’homme sur l’échelle de Richter.

    Sur le plan humain, les catastrophes nécessitent une réponse globale qui transcende la politique. L’écrivain a également évoqué la publication du magazine français Charlie Hebdo, au lendemain de la catastrophe, d’un dessin animé montrant un bâtiment détruit, une voiture détruite et un tas de gravats avec le commentaire : « Il n’est pas nécessaire d’envoyer des chars », disant que c’est plus qu’un simple dessin animé.

    C’est du « mauvais goût »
    Une erreur de grande ampleur

    Il a décrit la réticence de l’Union européenne à être le premier intervenant lors de la catastrophe du tremblement de terre comme une erreur de grande ampleur. Il a également souligné que si de grosses sommes d’argent n’ont pas encore été collectées pour les victimes du tremblement de terre en Grande-Bretagne, en France ou en Allemagne, le public saoudien – par exemple – a collecté plus de 51 millions de dollars seulement 4 jours après le lancement de la « plate-forme Sahem  » pour les secours à la Syrie et à la Turquie. Il a déclaré que le don était une « honte » pour la Grande-Bretagne et l’Occident.

    Ammar Zitouni

    Lemaghrebdz, 14/02/2023

    #Syrie #Turquie #UE

  • La Turquie s’engage à doper ses relations avec l’Algérie

    La Turquie s’engage à doper ses relations avec l’Algérie

    Tags : Algérie, Turquie, relations bilatérales, coopération,

    Plus de 1 400 entreprises turques ont investi plus de 5 milliards de dollars en Algérie, selon le ministre des Affaires étrangères Cavusoglu

    ANKARA

    La Turquie s’est engagée samedi à développer davantage ses relations multiformes avec l’Algérie.

    Tenant une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Ramtane Lamamra à Alger, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a fait remarquer que de nombreuses questions et perspectives de coopération dans de nombreux domaines, notamment la défense, le maritime, la pêche, le commerce, l’agriculture, l’énergie, la culture et l’éducation ont été discutées au cours de la réunion du groupe conjoint de planification turco-algérien qui s’est tenue dans la capitale algérienne.

    Attirant l’attention sur la croissance des investissements turcs en Algérie, Cavusoglu a déclaré que plus de 1 400 entreprises turques avaient investi plus de 5 milliards de dollars dans ce pays d’Afrique du Nord.

    Il a souligné que la coopération turco-algérienne dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture serait bénéfique non seulement pour les deux pays, mais aussi pour la région au sens large et le monde.

    L’entrée de la Ziraat Bank de Türkiye et l’augmentation prévue de la fréquence des vols de Turkish Airlines vers/depuis l’Algérie contribueront également à l’amélioration des relations bilatérales, a déclaré Cavusoglu.

    Il a ajouté que la Turquie et l’Algérie ouvriraient bientôt des centres culturels pour favoriser les relations sociétales entre les deux nations.

    Anadolou, 11/12/2022

    #Turquie #Algérie

  • La Suède extrade vers la Turquie un homme accusé de liens avec le terrorisme

    La Suède extrade vers la Turquie un homme accusé de liens avec le terrorisme

    Tags : Turquie, Suède, OTAN, PKK, Finlande,

    Les autorités turques ont arrêté et emprisonné samedi à Istanbul un membre condamné d’un groupe militant illégal qui a été extradé de Suède où il s’était enfui, a annoncé l’agence de presse publique turque.

    Cette décision intervient alors que la Turquie continue de bloquer les demandes de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN pour que les deux pays nordiques acceptent d’extrader des terroristes présumés vers la Turquie. Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré cette semaine que des progrès avaient été réalisés mais que des « étapes concrètes » étaient encore nécessaires pour obtenir l’approbation de la Turquie.

    L’agence de presse Anadolu a identifié l’homme comme étant Mahmut Tat, qui a été reconnu coupable d’appartenance à une organisation terroriste armée en 2015 et condamné à plus de six ans de prison. La Suède a confirmé l’expulsion mais n’a pas donné le nom de la personne concernée.

    « Il s’agit d’un cas d’expulsion où une personne a vu sa demande d’asile rejetée », a déclaré la ministre suédoise des migrations, Maria Malmer Stenergard, à la chaîne publique suédoise SVT.

    Anadolu a déclaré que Tat avait été transporté par avion de Stockholm à Istanbul dans la nuit, répondant à la demande d’extradition de la Turquie. SVT a déclaré que l’homme s’était enfui en Suède suite à sa condamnation et vivait dans l’ouest du pays où il travaillait dans l’industrie de la restauration.

    Tat a été accusé d’appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, qui mène depuis des décennies une lutte pour l’indépendance. Le groupe est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne.

    #Turquie #PKK #Suèce #OTAN

  • Qatar 2022 : Un commentateur turc perd son poste à cause du but de Ziyèche

    Tags : Maroc, Qatar 2022, Coupe du Monde, Mondial, Turquie, Hakan Sükür,

    Le but de Hakim Ziyech pour le Maroc lors du match contre le Canada a peut-être mis le pays sur la voie de la victoire, mais il a également coûté son emploi à un commentateur.

    Lorsque Ziyech a glissé le ballon au-dessus du gardien canadien Milan Borjan pour donner l’avantage au Maroc à la quatrième minute du dernier match de groupe, le commentateur Alper Bakircigil, travaillant pour la télévision publique turque TRT, a informé les téléspectateurs qu’il ne s’agissait pas du but le plus rapide jamais marqué à la Coupe du monde, mais que cet honneur revenait à l’ancien international turc Hakan Sukur.

    Avec cette déclaration, Bakircigil a commis un « crime » car en Turquie, le nom de l’ancien attaquant de l’Inter Milan et de Parme est interdit en raison de ses divergences politiques avec le président Recep Tayyip Erdogan.

    En prononçant ces deux mots, il a été renvoyé sur le champ et à la mi-temps, il a été remplacé par un collègue pour le reste du match.

    « J’ai été viré de la TRT, où j’ai fièrement travaillé pendant de nombreuses années, après ce qu’il s’est passé aujourd’hui. La séparation fait partie de l’amour. J’espère vous revoir. Au revoir », a déclaré Bakircigil via un message Twitter qui a depuis été supprimé, cité par Tuttosprt.

    L’ancien attaquant de Galatasaray Sakur détient le record du but le plus rapide jamais marqué en Coupe du monde, après seulement 11 secondes lors du tournoi 2002 en Corée du Sud et au Japon.

    Sukur a joué 112 fois pour la Turquie, marquant 51 buts et devenant le meilleur buteur de son pays. Après le football, il s’est aventuré dans la politique, devenant l’un des plus féroces critiques d’Erdogan, ce qui lui a coûté sa liberté dans le pays puisqu’il a été contraint de s’exiler aux États-Unis en 2017.

    #Maroc #Qatar2022 #Coupe_du_monde #Turquie #Hakan_Sukur

  • Cinq axes pour comprendre l’attentat d’Istanbul

    Cinq axes pour comprendre l’attentat d’Istanbul

    Topics : Turquie, Istanbul, terrorisme, OTAN,

    La Turquie a réussi à réduire les attaques terroristes depuis 2017. Il convient de noter qu’un jour avant l’opération, un premier drone a été abattu dans une zone proche d’Al-Hasakah, au nord-est de la Syrie, par l’opposition syrienne, et le ciblage de l’aéroport de Shayrat par les Israéliens, qui a conduit au meurtre de deux officiers syriens

    1) Ressusciter les relations Turquie-Golfe-Égypte :

    Les relations Turquie-Golfe-Égypte ont connu une amélioration remarquable suite à la baisse de l’intensité de la polarisation dans la région, et la diminution de la tension dans un certain nombre de conflits régionaux qui ont mis la Turquie et le ont mentionné des pays en confrontation les uns avec les autres et ont vidé les parties sans une victoire complète et complète de l’une sur l’autre, en plus de la nécessité des différentes parties de se calmer et d’accroître la coopération commerciale et économique, ce qui est clairement évident dans l’ordre du jour de ses réunions et les domaines couverts par les protocoles d’accord et les accords de coopération. Au niveau des relations bilatérales, il s’agit plutôt de la coopération au niveau régional.

    2) Rapprochement turco-syrien

    L’été dernier, il y a eu un changement dans la position d’Ankara sur Damas, car la nouvelle position turque a adopté l’amélioration des relations avec la Syrie, et la polémique soulevée par les déclarations du président Erdogan ne s’est pas étendue à la certitude de sa déclaration lors de son retour de la ville ukrainienne de Lviv que son pays ne vise pas à vaincre Bachar al-Assad en Syrie, il a déclaré : « Des mesures avancées doivent être prises avec la Syrie afin de gâcher les plans contre la région », une position qui a fortement agacé les puissances occidentales, en particulier l’Europe, et la considéraient comme une transgression des lignes rouges.

    3) Divergences turco-occidentales et rapprochement turco-russe

    Le parti turc au pouvoir « Parti de la justice et du développement » a le sentiment que les alliés occidentaux n’ont pas suffisamment soutenu la Turquie sur plusieurs points (la tentative de coup d’État, les Kurdes, démarcation des frontières en Méditerranée orientale), que le président russe Vladimir Poutine a réussi à approfondir l’esprit du président Erdogan et à souligner que les alliés occidentaux d’Erdogan ne sont pas les protecteurs fiables de son régime. Une convergence dans l’histoire moderne, les différences internes restant dans un espace acceptable sur des deux côtés, ce qui a creusé le fossé entre Ankara et ses alliés de l’OTAN, et Washington a été contraint de lancer des menaces et des sanctions contre Ankara à la suite de cet accord en le retirant officiellement du programme de production de F-35, que la Turquie a signé le 26 janvier 2007.

    Les sanctions occidentales contre la Turquie, après son invasion du nord de la Syrie en octobre 2019, se sont étendues pour soutenir l’opposition syrienne et ce qu’Ankara a décrit comme la sécurisation de ses frontières et la création d’une zone frontalière sûre de ses intérêts par le pouvoir dur.

    Pendant ce temps, la Russie est devenue un fournisseur d’armes et d’équipements de défense dont Ankara a besoin pour maintenir ses programmes de défense nationaux. Les missiles russes ont été un pilier de dimensions profondes dans les relations russo-turques actuelles.

    4) Désaccords turco-américains

    On peut s’attendre à ce qu’elles se produisent après les déclarations du président Erdogan récemment, dans lesquelles il a vivement critiqué la position des États-Unis, qui rejettent les opérations militaires turques dans le nord de la Syrie, et leur soutien aux séparatistes armés organisations qui mènent une guérilla contre son pays menaçant la sécurité nationale. Et la sécurité de l’unité géographique n’est pas seulement pour la Turquie mais aussi pour son voisin la Syrie, et s’efforce d’assurer la sécurité de ses membres et de les protéger de toute responsabilité.

    5) Élections présidentielles

    Cependant, ce qui est incontestable, c’est que les chances d’Erdogan et de son parti sont toujours l’otage de l’évolution de la situation économique et financière de la Turquie. La monnaie turque connaît de grandes fluctuations et une inflation dans l’économie, et c’est pourquoi l’opération terroriste dans les plus grands domaines touristiques et de sécurité est venue sonner comme un message pour frapper le cœur de l’économie après que le président turc et ses conseillers ont conçu des politiques correctives pour réduire le niveau de l’inflation d’ici la fin de cette année. L’attentat est aussi opéré pour affecter la campagne d’Erdogan.

    Par Dr Oussama Bouchemakh, Universitaire, Pr en géopolitique

    L’Express, 16/11/2022

    #Turquie #Istanbul #Terrorisme

  • Les prix des tomates battent des records cet automne

    Les prix des tomates battent des records cet automne

    Topics : Tomates, Europe, Pays Bas, Espagne, France, Maroc, Turquie,

    En ce qui concerne les coûts, le marché de la tomate connaît des difficultés et les prix continuent de battre des records. Cette tendance a également été observée en octobre. Dans toute l’Europe, les prix ont de nouveau été bien au-dessus de la moyenne quinquennale, et le prix maximum des cinq dernières années a également été largement dépassé.

    Les Pays-Bas ont enregistré le pic le plus élevé, même si, comme d’habitude, le prix au kilo ne correspond toujours pas à celui des autres pays. Tout cela a été révélé dans la dernière mise à jour des données sur le secteur de la tomate de la Commission européenne.

    La plus forte hausse aux Pays-Bas

    Le plus grand écart en pourcentage par rapport à la hausse habituelle des prix d’octobre a été observé aux Pays-Bas. Au cours des cinq dernières années, le prix a augmenté de 28 % en moyenne entre septembre et octobre. Cette année, la hausse a été de 54 %. L’Espagne (14 % en 2022, contre 8 % au cours des cinq dernières années) et l’Italie (34 %, contre 19 %) ont également connu des augmentations de prix en pourcentage plus élevées. En France, les prix ont tendance à baisser, mais dans ce cas la baisse a été plus faible (3% au lieu de 8%).

    Prix au kilo

    Malgré la hausse importante des prix aux Pays-Bas mais aussi en Espagne, les prix moyens au kilo dans les deux principaux pays producteurs de tomates sont inférieurs au prix moyen dans l’ensemble de l’Union européenne. Alors que ce dernier s’élève à 1,69 euro, au Pays-Bas est de 1,52, et de 1,50 en Espagne. Au cours des cinq dernières années, les prix les plus élevés en octobre étaient de 1,24 € aux Pays-Bas et de 1,35 € en Espagne.

    Les prix ont chuté à la mi-octobre

    Les données pour la Belgique n’ont pas été incluses dans les statistiques. Sur la page du ministère flamand de l’Agriculture et de la Pêche, les chiffres de la Fédération des coopératives horticoles belges donnent bel et bien une idée de la situation de la tomate en octobre. En septembre, les prix étaient bien au-dessus de la moyenne quinquennale, puis ils ont commencé à baisser à partir de la semaine 42. En semaine 44, dans la transition entre octobre et novembre, les prix sont brièvement passés sous la moyenne quinquennale. Les prix des tomates en vrac étaient légèrement inférieurs à ceux des tomates en grappe (il n’y a pas de différence dans les statistiques européennes). Plus tard, les prix ont légèrement rebondi.

    Moins de culture avec la lumière artificielle

    Dans les serres du nord-ouest de l’Europe, l’heure est à la rotation des cultures. En attendant surtout la situation énergétique et les accords de marché, certains planteurs travaillent déjà sur de nouvelles plantations, tandis que d’autres vont attendre encore un peu. La culture à la lumière artificielle se poursuit, mais considérablement moins que d’habitude. Il y a aussi des cultures d’automne, de sorte que les producteurs pourront toujours faire pousser des tomates au cours du premier mois d’hiver avec le moins d’énergie possible.

    Baisse en novembre ?

    Traditionnellement, le prix baisse légèrement en novembre, lorsque la culture du nord-ouest de l’Europe chevauche un peu celle du sud et aussi celle des importations du Maroc. Comme cette année la situation est (encore) différente que d’habitude, reste à savoir quel sera le bilan fin novembre. Pour le moment, les prix n’ont pas encore atteint les niveaux de la mi-octobre.

    L’année dernière, qui était une autre année inhabituelle pour les tomates, il y a eu une baisse en novembre, mais pas aussi forte que d’habitude. Par rapport à l’année dernière, la culture sous lumière artificielle a encore diminué dans le nord-ouest de l’Europe, tandis que la production en Espagne est plus élevée et que le Maroc (ainsi que la Turquie, selon les rapports du marché) gagne également du terrain.

    #Tomates #Europe #Maroc

  • La Bulgarie inculpe cinq personnes en lien avec l’explosion d’Istanbul

    La Bulgarie inculpe cinq personnes en lien avec l’explosion d’Istanbul

    Tags : Turquie, Istanbul, Bulgarie,

    SOFIA, 19 novembre (Reuters) – Le parquet bulgare a inculpé cinq personnes pour avoir soutenu des actes terroristes dans le cadre d’une explosion dans le centre d’Istanbul qui a fait six morts le 13 novembre, a déclaré samedi le procureur en chef du pays, Ivan Geshev.

    Trois hommes d’origine moldave et un homme et une femme d’origine kurde syrienne ont été arrêtés par les forces de police spéciales bulgares plus tôt cette semaine à la suite d’enquêtes et d’une coopération étroite avec les procureurs de la Turquie voisine, a déclaré Geshev à Reuters.

    « Cinq personnes ont été inculpées. Les accusations sont réparties en deux groupes – pour avoir soutenu des actes terroristes dans un autre pays, à savoir l’attentat d’Istanbul, et pour trafic d’êtres humains », a déclaré Geshev.

    « Ces personnes étaient principalement impliquées dans le trafic d’êtres humains à travers la frontière (avec la Turquie) et la contrebande », a-t-il déclaré.

    Les procureurs demanderont samedi à un tribunal bulgare de maintenir les quatre hommes en détention, tandis qu’une autre option sera recherchée pour la femme en raison de son état de santé, a-t-il déclaré.

    Les procureurs turcs ont déjà demandé l’extradition de certains des complices présumés de l’explosion, a ajouté Geshev.

    Vendredi, un tribunal turc a ordonné la détention provisoire de 17 personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’explosion, dont le kamikaze présumé, que la police a identifié comme étant le ressortissant syrien Ahlam Albashir.

    Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’explosion, qui a également blessé plus de 80 personnes sur l’avenue Istiklal, une bande piétonne très fréquentée et historique.

    Le gouvernement turc a rapidement blâmé les militants kurdes pour l’explosion et la police a déclaré que le kamikaze présumé avait été entraîné par des militants kurdes en Syrie.

    #Turquie #Bulgarie #Istanbul

  • L’Algérie, sa mue et le contexte international

    L’Algérie, sa mue et le contexte international

    Tags : Algérie, Qatar, Turquie,

    Les relations entre l’Algérie et certains pays, à l’image du Qatar ou de la Turquie, sont au beau fixe. Des investissements colossaux sont consentis par ces pays. L’on s’attend à ce que d’autres se joignent à un élan économique que les Algériens espèrent le plus important possible. Il faut dire que globalement, les échanges politiques entre l’Algérie et le reste du monde sont bonnes et, particulièrement avec Doha, avec lequel Alger ne laisse pas passer une occasion pour montrer l’excellence d’un partenariat qui s’inscrit sur le long terme et donne la nette impression que les deux pays ont convenu d’un agenda politique et économique qui ne colle pas aux enjeux actuels. On retiendra pour illustrer cet état de fait les fréquentes visites de l’Émir du Qatar en Algérie.

    Force est de constater, en effet, qu’il n’existe pas entre ces deux pays une quelconque mésentente. D’ailleurs avec la crise actuelle où tous les producteurs de gaz sont sollicités, il n’est même pas question d’une prétendue guerre du gaz entre Alger et Doha. On retiendra, pour s’en convaincre, les deux gros contrats signés à Alger, en rapport avec l’extension du projet Bellara et la réalisation d’un gigantesque hôpital à Sidi Abdellah. En fait la qualité exceptionnelle des relations algéro-qatari peut être citée en exemple, mais cela n’empêche pas l’Algérie de nouer des partenariats tout aussi fructueux avec d’autres nations de part le monde.

    Même si sur le plan politique, le positionnement sans nuances de l’Algérie par rapport à la cause palestinienne fait ressortir quelques divergences de vue dans l’approche que font certains pays amis avec l’Algérie, le densité des relations et la volonté politique de trouver des terrain d’entente n’ont jamais manqué dans la démarche de la diplomatie algérienne. Il faut souligner à ce propos qu’au moment où l’Algérie plaide la non ingérence dans les affaires internes des pays, d’autres, bien que partenaires de l’Algérie ont poussé à la guerre civile dans des pays arabes notamment et sont allés jusqu’à financer des campagnes militaires et afficher ouvertement leur soutien à des rébellions suspectes.

    Mais, sans que l’Algérie ne cède rien sur ses principes, ses rapports avec le reste du monde sont restés cordiales et pourraient même être cités en exemple de non ingérence dans les affaires internes des pays. L’Algérie n’a jamais toléré le « droit d’ingérence » et tout le monde respecte la position d’Alger. Il faut savoir que l’excellence de ces relations vient principalement du respect que voue la communauté internationale à l’Algérie.

    En un mot comme en mille, la doctrine algérienne en matière de politique internationale n’a pas changé. Elle a été affinée pour une meilleure rentabilisation économique.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 17/11/2022

    #Algérie #Qatar #Turquie

  • Les relations Maroc – Turquie

    Maroc, Turquie, relations bilatérales, Sahara Occidental, RASD,

    Etat des lieux

    Les deux pays ont procédé à la signature d’une Déclaration Conjointe portant sur la création d’un « Conseil de Coopération Stratégique de Haut Niveau», lors da la visite au Maroc du Premier Ministre turc, M. Recep Tayyib Erdogan, les 3 et 4 juin 2013.

    Politique : des consultations politiques sont organisées entre les deux pays régulièrement conformément au protocole de coopération entre les deux Ministères des Affaires Etrangères, signé le 7 avril 2000, à Rabat

    Des visites de haut niveau sont effectuées de part et d’autre pour discuter des sujets d’intérêt commun. Les deux pays se soutiennent mutuellement dans le cadre des organisations régionales et internationales.

    Question nationale : le gouvernement turc adopte une position de neutralité.  La Turquie ne reconnaît pas le pseudo « rasd » et la question du Sahara est absente au sein de la société civile et les médias turcs.

    Economie : Turquie est un partenaire économique important et plus de 70 sociétés turques sont implantées au Maroc. Accord de Libre Echange (ALE), signé en avril 2004, et entré en vigueur en janvier 2006. Echanges commerciaux : plus de 15 milliards de dh en 2013.

    Perspectives

    La visite d’Etat de Sa Majesté le Roi MOHAMMED VI en Turquie.

    Création d’une commission mixte parlementaire entre les deux pays et la mise en place d’un programme de travail bien défini.

    Mise en place d’une cellule de réflexion consacrée au développement du dialogue politique stratégique sur des questions d’intérêt commun aux niveaux de l’UE, de l’UpM, de l’OTAN, de l’OCI, de l’ONU.

    Mise en place du comité mixte de suivi commercial et économique recommandé lors de la Commission Economique Mixte maroco-turque.

    Création des comités mixtes sectoriels dans certains secteurs porteurs.

    Tenue la 2ème session du comité de suivi de l’accord de libre échange reporté à plusieurs reprises.

    Tenue la 2ème session de la Commission mixte dans le domaine du tourisme.

    Réunion du Conseil d’Affaires Maroco-turc pour définir une nouvelle feuille de route et présenter les opportunités offertes aux investisseurs étrangers au Maroc.

    #Maroc #Turquie