Étiquette : Turquie

  • Alger, capitale du tiers monde

    Algérie, Russie, Ukraine, Union Européenne, gaz, énergie, Maghreb, Maroc, GME, Turquie,

    La guerre de la Russie contre l’Ukraine a des répercussions importantes aux quatre coins du monde, où la confrontation entre Moscou et l’Occident dicte l’agenda, obligeant les membres de la communauté internationale à choisir leur camp. Ce tout nouveau contexte international n’est rien de moins qu’une guerre froide 2.0, une réédition de l’état de tension qui a alimenté les relations internationales dans le monde bipolaire d’après 1945. Malgré des différences significatives (la principale étant l’ordre multipolaire de notre époque, qui doit nécessairement tenir compte de la montée en puissance de puissances telles que la Chine et l’Inde), des similitudes frappantes apparaissent, notamment les innombrables nuances de gris entre le noir et le blanc communément utilisées pour résumer le conflit en Ukraine. Si l’on s’éloigne de cette approche occidentalo-centrée, le Maghreb offre certainement tout le spectre du non-alignement qui, au siècle dernier, avait fait d’Alger la capitale du tiers monde, pour citer l’auteur Elaine Mokhtefi.

    Ces derniers mois, on a vu de plus en plus de dignitaires étrangers dans la Ville Blanche, certains d’entre eux étant motivés par la nécessité de diversifier les approvisionnements énergétiques. Dans l’ensemble, les plans de l’Algérie pour devenir le principal centre énergétique de l’Europe souffrent de défis structurels, y compris le désaccord actuel avec le Maroc. Fin mars, la visite du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui s’inscrivait dans le cadre d’une tournée régionale incluant également Rabat, devait permettre de lever des obstacles importants à cette fin, suite à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (MEGP), victime de la guéguerre maghrébine à la fin de l’année dernière. En vain, apparemment, car l’Algérie se méfie toujours du soutien de Washington au Maroc sur la question du Sahara occidental, entre autres.

    De manière plus générale, l’Algérie a fait preuve de prudence en naviguant dans le paysage divisé qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en cultivant des relations tant avec Moscou qu’avec l’Occident. Cet exercice d’équilibre est devenu particulièrement clair en mai lorsque la visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a été immédiatement suivie d’un court séjour à Alger du lieutenant-général Hans-Werner Wiermann, directeur général de l’OTAN. Hans-Werner Wiermann, directeur de l’état-major général international de l’OTAN. Au cours des entretiens, qui ont également porté sur la coopération bilatérale, le général de division Saïd Chengriha, chef de l’Etat-major international de l’OTAN, s’est rendu à Alger. Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, a réaffirmé l’attachement de son pays à une politique neutraliste, qui apparaît de plus en plus comme un trait commun dans la région et au-delà.

    Le spectre de Bandung, relancé avec pertinence par certains auteurs, ne hante pas seulement le Maghreb mais a des ramifications étendues qui décrivent bien la fluidité de la géopolitique régionale. Avant de se rendre en Italie pour renforcer le partenariat bilatéral dans le secteur de l’énergie, le président algérien Abdelmajid Tebboune était également en Turquie, qui a également adopté une position pragmatique pendant le conflit en Ukraine, offrant ses bons offices aux deux parties et récoltant les fruits de son ambivalence. Ces deux visites peuvent être considérées comme le signe d’une politique étrangère de plus en plus proactive visant à consolider le statut et la centralité de l’Algérie, dans la perspective d’un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023-2024. Cependant, la visite de Tebboune à Ankara attire certainement plus d’attention car elle montre que, bien que la détente reste le leitmotiv dans la région pour le moment, la convergence entre Alger et Ankara pourrait potentiellement devenir structurelle, facilitée par une position anti-normalisation commune.

    Umberto Profazio
    Associate Fellow pour le programme Conflit, Sécurité et Développement de l’IISS et analyste Maghreb pour la Fondation du Collège de Défense de l’OTAN, il publie régulièrement sur des sujets tels que les développements politiques, la sécurité et le terrorisme dans la région de l’Afrique du Nord.

    NATO Defense College Foundation, 03/06/2022

    Lire aussi : L’Algérie, plus grand bénéficiaire de la guerre en Ukraine -Washington Post-

    Lire aussi : Les conséquences sur l’Algérie du conflit en Ukraine

    Lire aussi : Entre la Turquie et l’Algérie, c’est l’entente cordiale

    #Algérie #Maroc #UE #OTAN #Russie #Ukraine #Energie #Turquie

  • Grèce: Un mur de 80 km à la frontière turque

    Grèce: Un mur de 80 km à la frontière turque

    Grèce, Turquie, Migration, mur, frontière,

    En raison des craintes d’un afflux de migrants atteignant le pays depuis la frontière avec la Turquie et au milieu de fortes tensions entre Athènes et Ankara, le gouvernement grec souhaite ajouter 80 km supplémentaires à son mur de béton de 35 km sur cette frontière.

    Le dimanche 29 mai, le ministre des Migrations Notis Mitarakis a déclaré que l’extension du mur empêcherait les déplacements dans les régions qui pourraient autrement être traversées à pied, rapporte SchengenVisaInfo.com.

    La Grèce et la Turquie sont toutes deux membres de l’OTAN et entretiennent depuis longtemps des relations tendues en raison de la question des migrants.

    En raison de ces relations, le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment déclaré que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis n’existait plus pour lui et a ainsi exclu tout dialogue entre les deux gouvernements à cet égard.

    Récemment, Athènes a exprimé sa crainte qu’Erdogan puisse à nouveau utiliser les immigrants comme levier, comme il l’a fait en 2020 lorsqu’il a déclaré la frontière avec la Grèce ouverte sur le fleuve Evros, et que des milliers de personnes sont passées de Turquie en Grèce et donc dans l’UE.

    Récemment, le nombre de tentatives d’entrée illégale a considérablement augmenté. Dimanche, le ministre de la Défense civile Takis Theodorikakos a ajouté qu’environ 40 000 transferts avaient été bloqués depuis le seul début de l’année.

    D’autre part, la Turquie a également condamné à plusieurs reprises la pratique illégale de la Grèce consistant à expulser les demandeurs d’asile, affirmant qu’elle viole les valeurs humanitaires et le droit international qui mettent en danger la vie des migrants vulnérables, y compris les femmes et les enfants.

    En 2016, l’accord UE-Turquie a été signé, une déclaration de coopération basée sur trois points principaux selon lesquels la Turquie prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher les personnes de voyager illégalement de Turquie vers les îles grecques.

    La Turquie rapatriera également tous ceux qui arrivent illégalement. Pour tout Syrien revenant des îles, les États membres de l’UE devront accepter un réfugié syrien qui attendait en Turquie.

    Les principaux points pour les réfugiés cherchant à quitter la Turquie pour l’Union européenne sont les cinq provinces de la Turquie dans la mer Égée, y compris :

    -Çanakkale
    -Balikesir
    -Izmir
    -Mugla
    -Aydin

    Ces dernières années, des centaines de milliers de migrants ont effectué des voyages dangereux à travers la mer Égée pour atteindre l’Europe de l’Ouest et du Nord, qui étaient dangereux pour eux mais provenaient de la recherche d’une vie meilleure.

    De plus, des centaines de personnes sont mortes en mer car de nombreux bateaux de réfugiés coulent ou chavirent trop souvent, mais le commandement des garde-côtes turcs vient à leur aide, en sauvant des milliers d’autres.

    Schengenvisanews, 31 mai 2022

    #Grèce #Turquie #Migration



  • Nouvelle Algérie: Les relations turco-algériennes

    Nouvelle Algérie: Les relations turco-algériennes

    Algérie, Turquie, Abdelmadjid Tebboune, Tayyip Erdogan,

    – La vision de la Nouvelle Algérie s’effectue autour de trois grands domaines : soutenir la production et encourager l’investissement, lutter contre la corruption et s’ouvrir sur le monde extérieur.

    AA/Istanbul/Prof. Dr. Enver Arpa

    La visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Turquie a suscité un grand intérêt dans les médias turcs et étrangers. La coopération de ces deux pays influents du bassin méditerranéen est considérée comme un facteur important dans la solution de divers problèmes régionaux tels que la Libye, le Sahara occidental et la Méditerranée orientale. La vision de la « nouvelle Algérie » mise en avant par Abdelmadjid Tebboune est l’une des raisons importantes de cet intérêt pour le gouvernement algérien. Rappelons qu’il a concouru avec le slogan « Changement » lors des élections du 12 décembre 2019 et a remporté la présidence avec 58 % des voix.

    Les liens historiques sont également une source importante de motivation pour le développement de cette union. C’est pourquoi il existe une forte volonté de faire avancer les relations dans les deux pays. D’autre part, il est essentiel que les institutions et organisations prennent les mesures nécessaires pour alimenter ces relations à temps.

    -La nouvelle vision algérienne

    Le président Tebboune et son gouvernement ont commencé à souffler un vent de changement dans le pays dans cette nouvelle période. Kamel Rezig, ministre du Commerce, que nous avons rencontré lors de notre voyage en Algérie en février dernier, a déclaré soumettre l’Algérie à un changement global avec la vision de la « Nouvelle Algérie » qu’ils ont récemment mise en avant. Puis, il a affirmé vouloir ouvrir le pays sur le monde et renforcer ses relations tant avec les pays de la région qu’avec le monde extérieur. Rezig a souligné qu’ils souhaitaient établir des relations plus chaleureuses, en particulier avec les pays arabes et islamiques.

    Dans les réunions tenues avec Kamel Rezig et les administrateurs d’autres institutions et organisations, de nombreux signes témoignent de cette nouvelle vision mise en avant par Tebboune et son gouvernement. Un changement politique important s’opère sous le nom de « Nouvelle Algérie » dans de nombreuses régions du pays. Cette nouvelle image s’effectue autour de trois grands domaines : soutenir la production et encourager l’investissement, lutter contre la corruption et s’ouvrir sur le monde extérieur. Le gouvernement algérien est conscient que le soutien à la production dans le pays est important pour l’économie. C’est pourquoi de nombreuses mesures encourageantes, notamment des réductions d’impôts, ont été prises. Par conséquent, le président Tebboune met en garde les gouverneurs et les autres institutions concernées sur cette question à chaque occasion.

    En outre, la corruption est une question problématique qui a été exprimée et auquel presque toutes les régions du pays ont répondu depuis longtemps. Ce point est un handicap important en termes d’investissements étrangers ainsi que locaux. Par conséquent, le gouvernement de Tebboune recourt à diverses mesures pour éliminer les effets négatifs de cette situation. Par exemple, il a été rapporté dans la presse que de nombreuses personnes dans le pays étaient détenues pour corruption. Par la suite, Tebboune a parlé pour la première fois en février des investissements en chute libre et de la perte du pays pendant la période Bouteflika. Cette critique du gouvernement de l’ancien président, dont il a également été ministre, peut être lue comme la preuve que Tebboune voulait se pencher sur cette question. Dans son discours adressé à la communauté algérienne lors de sa visite au Koweït le 23 février 2022, Tebboune a déclaré que la rhétorique « Nouvelle Algérie » ne doit pas être perçue comme de nouveaux peuples ou de nouveaux ministres, et a insisté sur le fait que ce qu’il entendait par là était de développer une nouvelle compréhension, une nouvelle attitude et pour construire une nouvelle Algérie.

    La troisième question dont Tebboune se soucie dans sa nouvelle perception de l’Algérie est celle des relations extérieures. Il est fréquemment affirmé que l’Algérie a perdu son influence dans le monde et dans la région ces dernières années en raison de la faiblesse de l’administration due à la maladie de Bouteflika et à certains problèmes internes. Après sa présidence, Tebboune vise à ramener l’Algérie à la position influente qu’elle avait autrefois. À cette fin, il attache de l’importance à la revitalisation de ses relations bilatérales avec les pays régionaux et non-régionaux.

    -Les relations avec la Turquie

    Il ne fait aucun doute que dans la vision de la « nouvelle Algérie » une importance stratégique particulière est attachée aux relations avec la Turquie, actuellement le premier pays investisseur en Algérie avec sa part d’investissement de plus de 5 milliards de dollars. L’administration algérienne exprime à chaque occasion sa satisfaction de la présence turque dans le pays. « L’Algérie entretient d’excellentes relations avec les Turcs qui ont investi 5 milliards de dollars sans faire aucune contrepartie politique. Ceux qui sont mal à l’aise avec ces relations devraient venir investir chez nous », a déclaré le président Tebboune, dans une interview donnée au magazine français Le Point en mai 2021. Il a également fait référence à la plainte de la France concernant la présence turque en Algérie.

    La Turquie est actuellement le plus grand pays investisseur en Algérie, avec une part d’investissement de plus de 5 milliards de dollars.

    Autre indicateur de la dimension stratégique que l’Algérie veut apporter à ses relations, le ministre du Commerce Kamel Rezig a proposé, à la fin de l’année dernière, d’entrer sur le marché international en créant des sociétés multilatérales lors de sa rencontre avec Mahinur Özdemir Göktaş, ambassadrice de Turquie en Algérie. Lors de cette visite en février, le ministre Rezig a souligné une fois de plus que les relations avec la Turquie devaient acquérir une dimension stratégique en dehors de l’achat et de la vente classiques de marchandises.

    On sait que la Turquie attache de l’importance aux relations avec l’Etat algérien. La visite du président Recep Tayyip Erdogan en Algérie en février 2018 et janvier 2020, à deux ans d’intervalle, est un signe de cette sollicitude. De plus, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu s’est rendu en Algérie pendant trois années consécutives en 2019, 2020 et 2021, accélérant les relations entre les deux pays. Tous ces efforts ont porté leurs fruits et lors de la visite du président turc en Algérie en 2020, la décision de créer un « Conseil de coopération du haut niveau » a été prise et un forum d’affaires a été organisé avec la participation d’hommes d’affaires des deux pays.

    Lors des réunions tenues au niveau des institutions publiques et des organisations et institutions liées à la recherche stratégique, la nécessité de donner une profondeur stratégique aux relations des deux pays, dont les approches d’une partie importante des problèmes mondiaux et régionaux, a été soulignée. Le ministre algérien du Commerce Rezig a souligné qu’avec la loi d’encouragement à l’investissement, qui devrait être promulguée prochainement, des avantages significatifs seront fournis aux hommes d’affaires et a exprimé son espoir dans cette direction. Il a affirmé que cette loi offrira d’importantes opportunités d’investissement au monde des affaires, qu’elle facilitera aux hommes d’affaires des deux pays la réalisation d’activités commerciales conjointes vers le continent africain, que l’Algérie souhaite bénéficier du réseau de la Turquie en termes d’ouverture à tant en Afrique qu’en Asie, et a révélé la dimension stratégique de son attente.

    -Nouvelles étapes dans les relations bilatérales

    A la lumière de ces développements, on peut dire que par rapport aux relations dans le passé, qui étaient sous l’influence de l’ombre française, il y a aujourd’hui une atmosphère positive dans les relations turco-algérienne. On sait que le lobby français est influent depuis longtemps dans le pays et cela a été un frein au développement des relations Turquie-Algérie. La tendance nationale en développement dans le pays sous la direction d’Abdelmadjid Tebboune est une opportunité importante dans le contexte des relations entre les deux pays. L’Algérie s’efforce de diversifier sa relation unipolaire de longue date avec Tebboune. La visite présidentielle de Tebboune en Turquie après 17 ans est importante à cet égard. Les accords conclus lors de la visite, les objectifs fixés et l’intention de coopération ont élevé les relations entre les deux pays au niveau d’un partenariat stratégique. En regardant le contenu des accords, on peut voir qu’il ne s’agit pas d’accords classiques, au contraire, ils ajoutent une profondeur aux relations bilatérales.

    Par rapport aux relations dans le passé, qui étaient sous l’influence française, il y a une atmosphère positive dans les relations Turquie-Algérie.

    L’ouverture d’une école turque par la Fondation Maarif et d’un Centre culturel turc par la Fondation Yunus Emre en Algérie peut être comptée parmi les indicateurs importants de la distance parcourue dans les relations entre l’Algérie et la Turquie, qui a jusqu’à présent affiché une position très stricte sur ces questions. La coopération entre les deux pays sur les questions régionales apportera également une contribution importante à la paix régionale.

    Pour conclure, il y a une forte volonté de faire avancer les relations dans les deux pays ; les liens historiques sont également une source importante de motivation pour le développement de cette union. C’est pourquoi il existe une forte volonté de faire avancer les relations entre les deux pays. D’autre part, il est essentiel que les institutions et organisations prennent les mesures nécessaires pour alimenter ces relations à temps. La coopération de ces deux importants pays méditerranéens, qui ont une tradition de médiation efficace et forte, c’est une occasion importante de résoudre les problèmes régionaux, d’atténuer la crise mondiale dans le domaine de l’énergie, de lutter contre le terrorisme qui menace la région et de résoudre des problèmes complexes tels que la Libye, la Tunisie et la Palestine.

    [Le Prof. Dr. Enver Arpa est le directeur de l’Institut d’études régionales de l’ASBU.]

    *Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale de l’agence Anadolu.

    Anadolou, 26 mai 2022

  • Libye: La Turquie refuse pour la 7ème fois l’inspection de ses navires

    Turquie, Libye, IRINI, navires, inspection,

    L’opération IRINI de l’Union européenne s’est vu refuser jeudi 19 mai une demande de consentement pour inspecter un navire appartenant à l’État turc dans le cadre de la mission de l’opération visant à mettre en œuvre l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye.

    « IRINI regrette le refus hier par la Turquie d’une demande de consentement de l’État du pavillon pour inspecter MVKosovak conformément à la résolution 2292 du CSNU sur l’embargo sur les armes contre la Libye », a déclaré l’opération IRINI via Twitter vendredi.

    « Nous réitérons l’appel du CSNU à tous les membres de l’ONU pour qu’ils coopèrent avec les inspections », a-t-il ajouté.

    C’est la septième fois que la Turquie refuse l’inspection de ses navires par l’opération IRINI. Avant ce dernier incident signalé, la Turquie a refusé à six reprises d’autoriser l’arraisonnement et l’inspection de navires suspects, selon le dernier rapport mensuel d’IRINI publié le 3 mai.

    Libya update, 21 mai 2022

    #Libye #Turquie #IRINI

  • Entre le marteau russe et l’enclume turque

    Entre le marteau russe et l’enclume turque

    Russie, Turquie, Ukraine, OTAN, Finlande, Suède,

    Jusqu’à encore récemment, lorsque les Etats-Unis apportaient leur soutien à un pays en butte à une difficulté quelconque, que celle-ci soit grande ou petite, ce pays pouvait estimer être tiré d’affaire, quand bien même il devrait attendre un peu avant de voir son ciel se dégager à nouveau. Ainsi de la Finlande et de la Suède, dont les principaux dirigeants ont été invités à la Maison-Blanche jeudi dernier exprès pour recevoir de ce puissant d’entre les puissants qu’est Joe Biden l’assurance qu’elles seront bientôt membres à part entière de « la plus grande alliance militaire de l’histoire », comme les Américains se plaisent depuis quelque temps à parler de l’Otan, et que par suite rien ni personne ne pourra faire qu’elles n’y soient pas au bout d’un délai tout à fait dans les normes. Voilà qui devrait calmer leurs craintes, elles qui se voient prises entre le marteau russe et l’enclume turque, le premier qui menace de s’abattre et la seconde qui s’intercale pour leur barrer l’entrée de l’Otan, le seul endroit au monde où elles pourraient se mettre à l’abri de l’orage venant d’Ukraine.

    Dans le principe que vaut une opposition turque quand on dispose déjà du consentement américain, sans même parler de celui des autres membres de l’organisation? Rien. A plus forte raison quand il s’agit d’une question interne à l’Otan, une création américaine de tout temps sous commandement américain. Dans une alliance militaire seule la parole du chef devrait compter. Si au sein même de l’Otan l’avis des Etats-Unis n’est pas prépondérant, s’il peut être contrebalancé par celui de la Turquie, ou par celui de tout autre mauvais coucheur, s’agit-il encore de l’Otan ?

    Avant même que la Turquie leur fasse savoir qu’elle se servirait de son doit de veto contre elles, la Suède et la Turquie se croyaient en grand danger d’être attaquées entre le moment où elles cessaient d’être neutres et celui où elles rejoignaient l’Otan. Plus court serait ce temps de passage, moins nombreuses seraient les occasions pour la Russie de s’en prendre à elles. Et puis voilà que c’est de l’intérieur même de l’Otan que surgit le péril, que pointe la bouche de canon prête à cracher son feu de barrage dans leur direction. Elles se hâtaient de passer de la neutralité à l’alignement, tout entières tendues vers la porte de salut, et voilà que quelqu’un se profile dans son embrasure qui de loin leur fait signe de rebrousser chemin. S’en retourner, soit, mais où ? A leur position de neutralité d’avant ? Mais cela n’est plus possible, car elles ont pris soin de signifier à la Russie qu’elles dénonçaient le pacte de non-agression passé avec elle, qu’elle peut à partir de maintenant les compter au nombre des pays hostiles à son endroit.

    Si ce n’est pas là à proprement parler une déclaration de guerre, c’est en tout cas loin d’être un geste d’amitié. Leur situation risque même de s’empirer si la guerre en Ukraine est perdue par l’Otan, comme d’ailleurs cela tend à se préciser. A moins qu’elles ne donnent satisfaction à la Turquie sur toutes ses demandes d’extradition de membres du PKK et de partisans de Fethullah Gülen, celle-ci ne se laisserait probablement pas dissuader d’user de son droit de veto contre leur admission dans la maison du salut. Les Etats-Unis eux-mêmes n’y pourraient rien, sauf si eux-mêmes livraient Gülen à la Turquie, ou alors revenaient sur leur refus de lui vendre des F-35. Dans tous les cas, le prix à payer serait plus qu’exorbitant, humiliant.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 20 mai 2022

    #Russie #OTAN #EtatsUnis #Finlande #Suède #Turquie

  • Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

    Algérie-Turquie : vers une coopération dans la défense

    Algérie, Turquie, coopération, défense, industries militaires, Abdelmadjid Tebboune, Erdogan,

    La coopération algéro-turque va franchir une étape nouvelle qualifiée, par les responsables des deux pays, de stratégique. Il s’agit d’un partenariat dans le domaine sensible de la défense et des industries militaires.

    La question a été posée aux deux chefs d’Etat, au cours d’une conférence de presse conjointe à Ankara. «En tant que deux pays qui jouent un rôle important pour assurer la paix et la stabilité sur le continent africain, nous sommes déterminés à renforcer la coopération dans l’industrie de la défense », a d’abord déclaré Erdogan, selon le quotidien turc Daily Sabah.

    Le président turc a ensuite révélé que de nombreuses entreprises de défense turques étaient en pourparlers avec leurs homologues algériens, sans donner plus de détails. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie « envisage de faire des pas importants avec la Turquie, notamment dans les industries civile, militaire et navale.»

    La Turquie a, depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, fait des pas de géant dans le domaine de l’industrie militaire, développant différents types de matériels. L’Algérie, elle, travaille, depuis quelques années, à asseoir une industrie de défense. La Turquie pourrait devenir le partenaire idéal.

    La visite, la première d’un chef d’Etat algérien en Turquie depuis 17 ans, survient alors que la coopération économique entre les deux pays est très active.

    Quelques chiffres éloquents ont été rappelés à l’occasion de cette visite. Selon le président Recep Tayyip Erdogan, malgré la crise sanitaire, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie ont augmenté de 35 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.

    Sous l’impulsion de l’accord d’amitié et de coopération, signé en 2006, la coopération et les échanges économiques entre l’Algérie et la Turquie ont connu une dynamique sans précédent.

    La Turquie est devenue, ces dernières années, le premier investisseur étranger en Algérie avec 5 milliards de dollars. Les projets phares des investisseurs turcs sont l’usine de sidérurgie de Tosyali à Oran et le complexe textile de Relizane, outre la participation des entreprises turques aux différents programmes de logements et d’infrastructures. En somme, quelque 1400 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’investissement dans le secteur productif est un critère important pour les autorités algériennes qui cherchent à diversifier l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures. La visite de Tebboune en Turquie devrait booster davantage cette coopération avec la signature de nouveaux accords dans plusieurs secteurs, à savoir l’énergie et les mines, les finances, le commerce, l’industrie, l’information et la communication, les travaux publics, la pêche, les sciences & technologies et l’innovation, les micro-entreprises, les œuvres sociales, la formation professionnelle, la culture, l’éducation, l’environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier.

    Soulignons que les deux chefs d’Etat avaient annoncé, avant-hier, que l’objectif est désormais de porter les échanges à 10 milliards de dollars, voire plus, alors que l’objectif était fixé jusque-là à 5 milliards.

    Synthèse Aziz T.

    La Nation, 17 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Défense

  • Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

    Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

    Maroc, Algérie, Turquie, Union Européenne, Josep Borrell, Sahara Occidental,

    La stratégie diplomatique du régime marocain du Makhzen est basée sur l’investissement des positions floues et ambiguës des pays et la tentative de les sortir de leur contexte. Il recourt encore au silence sépulcral lorsque la position d’un pays ou d’un groupe de pays comme l’Union européenne ou l’Union africaine est franche et n’accepte pas de revirement.

    Ces pratiques qui ne tiennent pas compte des normes diplomatiques sont bien adoptées par le ministre des Affaires étrangères du Makhzen, Nasser Bourita, et cela s’est manifesté dans les récents développements de la question du Sahara occidental, au niveau européen en particulier, qui ont choqué le régime du Makhzen, parce qu’ils ont déjoué toutes ses manœuvres et mis à nu ses méthodes d’exploitation de certaines positions.

    La diplomatie marocaine, comme à l’accoutumée, et depuis la dernière déclaration du ministère turc des Affaires étrangères, aux côtés des Pays-Bas, et après la déclaration du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental, a gardé un silence assourdissant et n’a commenté aucune de ces déclarations et positions, pourtant très dures et scandaleuses pour les allégations du voisin de l’Est, dans le traitement de la question du Sahara occidental, que Rabat place en tête de ses problèmes.

    Dans une déclaration écrite, le ministère turc des Affaires étrangères a réfuté les déclarations de Bourita, qui a parlé de la reconnaissance turque du « Sahara marocain », et Ankara a confirmé qu’elle respecte les frontières internationalement reconnues, adressant une gifle retentissante au régime du Makhzen, qui a exploité les considérations d’hospitalité pour confisquer les positions de ses invités, dans une scène qui transcende la morale et les normes, qui est une position qui a également été répétée avec le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

    L’autre coup que le régime marocain du Makhzen a reçu de la part du Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, c’est lorsqu’il a déclaré : « L’Union européenne considère que toutes les questions relatives à la question du Sahara occidental doivent être abordées et placées, par le droit international, dans le cadre des négociations en cours sous la direction de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura ».

    M. Borrell a également affirmé que « la position de l’Union européenne sur le Sahara Occidental, qui reflète la vision commune existant parmi les Etats membres de l’Union européenne, est de soutenir pleinement les efforts menés par les Nations Unies pour un processus politique visant à atteindre une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies ».

    L’Algérie, sans attendre, s’est empressée de commenter la déclaration de Borrell, la qualifiant, par la voix d’Ammar Belani, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, de position habituelle, mais pourquoi Rabat a-t-il gardé le silence sur cette déclaration et avant elle les clarifications d’Ankara et d’Amsterdam ?

    Le régime du Makhzen s’est rendu compte que son silence concernant ces déclarations conduirait inévitablement à de nombreuses questions sur le fond de cette réaction, d’autant plus qu’il avait l’habitude de se lancer dans des déclarations argumentées sans contrôle.

    Le ministre marocain des affaires étrangères a désespérément tenté de justifier ce silence par ce qu’il a appelé des « directives royales » appelant à éviter l’escalade, mais cela n’a pas convaincu tous ceux qui connaissent les méthodes de travail de la diplomatie du Makhzen.

    Si le démenti du ministère turc des Affaires étrangères et la clarification du ministère néerlandais des Affaires étrangères sont considérés comme une « gifle forte », selon les normes diplomatiques, et font réfléchir mille fois les responsables du voisin occidental avant de commercialiser une position erronée au nom d’un autre pays, pourquoi ces déclarations et celles du Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne constituent-elles un choc sans précédent pour la diplomatie du Makhzen ?

    Depuis le 18 mars dernier, qui coïncide avec la date du changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental, les armes du régime du Makhzen, à l’intérieur et à l’extérieur, ont tout fait pour dessiner une scène montrant que la question du Sahara Occidental est pliée à jamais, et que le peuple sahraoui est soudainement devenu marocain et a abandonné sa cause funeste, et ont célébré l’événement.

    Cependant, les dernières déclarations de Borrell sont venues réveiller le Makhzen et son personnel des rêves éveillés pour faire face à un horrible cauchemar, que la question du Sahara Occidental est toujours dans son premier carré, et que son sort est suspendu à la résolution de l’ONU vieille de 31 ans.

    Le responsable européen a fait taire le bruit soulevé par le Makhzen quant à l’obtention du soutien de certains pays européens comme l’Espagne, et dans une moindre mesure la France et l’Allemagne, lorsqu’il a confirmé que la position de l’Union européenne n’a pas changé et qu’elle soutient les efforts des Nations Unies, qui ne reconnaissent qu’un seul projet, et c’est celui dont découle la mission MINURSO, rebaptisée « Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental », qui est l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 18 mai 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Algérie #Turquie #UE #JosepBorrell

  • Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande, Suède, OTAN, Turquie, Russie, Ukraine,

    Résumé
    -Demande déposée au siège de l’OTAN
    -Un mouvement qui redessine la carte géopolitique de l’Europe.
    -Non-alignés pendant des décennies, la guerre en Ukraine a provoqué un bouleversement de leur politique.


    Les pays cherchent à résoudre les objections de la Turquie aux candidatures à l’OTAN.
    BRUXELLES, 18 mai (Reuters) – La Finlande et la Suède ont déposé mercredi au siège de l’OTAN leur demande officielle d’adhésion à l’Alliance, une décision motivée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais la Turquie s’oppose à un processus d’adhésion qui ne devrait prendre que quelques semaines.

    Neutres tout au long de la guerre froide, la décision de la Suède et de la Finlande d’adhérer à l’OTAN est l’un des changements les plus importants de l’architecture de sécurité de l’Europe depuis des décennies, reflétant un changement radical de l’opinion publique dans la région nordique depuis l’invasion de la Russie le 24 février.

    « Il s’agit d’un moment historique que nous devons saisir », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une brève cérémonie au cours de laquelle les ambassadeurs de Suède et de Finlande auprès de l’Alliance ont remis leurs lettres de candidature, chacune dans une enveloppe blanche ornée du drapeau national.

    « J’accueille chaleureusement les demandes d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède. Vous êtes nos partenaires les plus proches, et votre adhésion à l’OTAN renforcera notre sécurité commune », a déclaré M. Stoltenberg. L’alliance considère que l’adhésion de la Finlande et de la Suède la renforcerait considérablement en mer Baltique.

    Les candidatures ayant été officiellement déposées, les pays nordiques et leurs nombreux partisans doivent maintenant faire face à des mois incertains au cours desquels toute résistance à leur candidature doit être surmontée, les 30 membres de l’OTAN devant approuver l’élargissement.

    La ratification par tous les parlements alliés pourrait prendre jusqu’à un an, selon les diplomates.

    Ces derniers jours, la Turquie a surpris ses alliés en émettant des réserves quant à l’adhésion de la Finlande et de la Suède, affirmant que ces deux pays abritent des individus liés à des groupes qu’elle considère comme terroristes et s’en prenant aux embargos sur les exportations d’armes qui lui ont été imposés après son incursion en Syrie en 2019.

    Stoltenberg a déclaré mercredi qu’il pensait que les problèmes pouvaient être résolus.

    « Nous sommes déterminés à travailler sur toutes les questions et à parvenir à des conclusions rapides », a déclaré Stoltenberg, notant le soutien solide de tous les autres alliés.

    Soucieux de faire avancer le processus d’adhésion, le ministre suédois de la défense s’est déjà rendu à Washington et sera suivi par le Premier ministre suédois Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinisto dans le courant de la semaine. en savoir plus

    Les pays espèrent que la ratification rapide de l’accord par les États-Unis, première puissance de l’alliance, contribuera à leur faciliter le chemin vers l’adhésion, la Maison Blanche s’étant déclarée convaincue que tout obstacle pourra être surmonté.

    La décision de chercher une place sous le parapluie de l’OTAN représente un revers pour Moscou, la guerre en Ukraine ayant déclenché le type même d’élargissement de l’alliance aux frontières de la Russie qu’elle a pris les armes pour empêcher.

    Jusqu’à présent, la réponse de Moscou a été étonnamment modérée, puisqu’elle avait précédemment mis en garde contre des mesures de nature « militaro-technique » et indiqué qu’elle pourrait déployer des armes nucléaires dans son exclave européenne de Kaliningrad si les pays adhéraient à l’Alliance.

    Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ne constituait pas une menace pour la Russie, mais il a averti que Moscou réagirait si l’alliance occidentale renforçait l’infrastructure militaire dans les nouveaux membres nordiques.

    Par Robin Emmott et Marine Strauss

    Reuters, 18 mai 2022

    #OTAN #Finlande #Suède #Russie #Ukraine

  • Algérie-Turquie. Un modèle de partenariat

    Algérie-Turquie. Un modèle de partenariat

    Algérie, Turquie, Abdelmadjid Tebboune, Erdogan,

    Est- ce l’entente parfaite? En tout cas, ça y ressemble grandement à la lumière de la visite d’Etat effectuée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Ankara. Que ce soit dans le domaine politique ou économique, l’engagement est quasi total des deux parties, qui affichent une volonté claire de raffermir au plus haut point les relations entre les deux pays.

    Les domaines de coopération qui ont été signés dans le cadre des accords de coopération et mémorandums d’entente sont impressionnants puisqu’il s’agit de plusieurs secteurs comme l’Énergie et les Mines, les Finances, le Commerce, l’Industrie, l’Information et la Communication, les Travaux publics, la Pêche, les Sciences & Technologies et l’innovation, les Micro-entreprises, les œuvres sociales, la Formation professionnelle, la Culture, l’Éducation, l’Environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Autant dire que presque tous les secteurs ont été touchés.

    Ceci dénote de la puissance du développement des relations entre les deux pays, qui a connu un bond significatif depuis l’élection du président Tebboune à la tête de l’État algérien à la fin de l’année 2019. Et les chiffres sont là pour le confirmer. Ainsi, selon l’agence de presse turque, la Turquie est devenue «le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie», affirmant aussi que plus de 1.300 entreprises turques activent en Algérie, alors qu’elles n’étaient que 7 au début des années 2000, et ont réussi à créer plus de 30.000 emplois.

    Concernant le volet politique et diplomatique, notamment les grands dossiers internationaux, là aussi les deux capitales partagent les mêmes positions, particulièrement en ce qui concerne la cause centrale dans le monde arabe et musulman, à savoir la cause palestinienne où les deux pays comme l’a rappelé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra soutiennent «l’établissement d’un Etat indépendant de Palestine avec El-Qods pour capitale», une position poursuit le chef de la diplomatie algérienne qui «demeure le cœur battant de notre coopération, notre concertation et notre coordination dans divers fora internationaux».

    Des relations donc des plus fortes et qui sont appelées à connaître un développement plus conséquent après cette visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune. D’ailleurs dans leur conférence de presse conjointe les deux présidents ont clairement affiché leur intention de pousser ces relations au plus haut et de les raffermir encore davantage.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 18 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Tebboune #Erdogan

  • Alger-Ankara: l’alliance qui fait trembler l’axe Rabat-Tel-Aviv

    Alger-Ankara: l’alliance qui fait trembler l’axe Rabat-Tel-Aviv

    Algérie, Turquie, Maroc, Israël, Sahara Occidental, Palestine, Mali, Sahel,

    L’accueil auquel a eu droit le Président Tebboune à son arrivée à Ankara a été suivi d’une campagne féroce nourrie exclusivement de fake news, orchestrée par des parties hostiles à l’Algérie. Le Maroc, Israël et leurs relais, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont tenté et espéré, à l’aide de photos retouchées, et d’une armée de «mouches électroniques», minimiser l’impact de cette visite, dans le but de réduire le rôle, pourtant évident, du Président algérien dans les évènements internationaux, mais pas que. L’axe Rabat-Tel-Aviv est comme contrarié, voir même apeuré par la consolidation des relations algéro-turques, et ce, à bien des égards.

    Accueilli par le vice-président turc à l’aéroport d’Istanbul, le Président Tebboune a été attaqué sur le fait qu’il n’a pas eu les honneurs qui sied à son rang. Affirmation vite démentie, le lendemain par la réception majestueuse du Président algérien par son homologue, Recep Erdogan au palais présidentiel comme le veut le protocole turc et comme ce fut le cas avec, sinon mieux, tous les invités étrangers, de Poutine à Merkel en passant par le Président israélien lui-même, trivialement accueilli par un protocole au passage ! Comme leurs précédentes, la polémique s’était vite dégonflée, mais les deux questions qui restent sans réponse sont : pourquoi Tebboune est la cible de ces attaques à chacun de ses déplacements internationaux et surtout, pourquoi cette visite inquiète, plus que les autres, ces gens-là ?

    A propos du Président, il est clair que sa gestion des crises régionales au Mali, en Libye et en Tunisie et la médiation sur le conflit du barrage de la Renaissance, en plus de son affirmation face à la Françafrique, lui ont fait prendre de la hauteur en Afrique et même au-delà. Mais son épaisseur diplomatique, il l’a acquise et renforcée par le deal gazier avec l’Europe, le bras de fer avec l’Espagne, l’ouverture sur les pays du Golfe persique et le dialogue d’égal à égal avec la puissance étasunienne. Rien que la semaine dernière, Tebboune a eu des consultations au sommet avec la Russie sur une crise qui menace le monde et son équilibre, le tout en refusant de faire le compromis de la normalisation tout en maintenant sa politique neutraliste et équilibrée et l’agenda de la tenue du sommet arabe à Alger. Aujourd’hui, on peut, sans aucun doute l’affirmer, sous Tebboune, le poids de l’Algérie s’est vu décuplé en à peine deux années. Cette dimension mondiale retrouvée est accréditée, si besoin est, par le niveau des attaques, notamment leurs auteurs.

    A propos de l’alliance Alger-Ankara et la panique qui a visité Rabat et Tel-Aviv, faisant escale dans quelques capitales européennes où sont cachés quelques subversifs et bloggeurs rémunérés par Rabat, elle peut être expliquée par l’importance des accords signés, la nature des échanges et des relations existants entre les deux pays et aussi, le poids de ces deux Nations réunies dans la résolution des conflits régionaux, tels que le Sahara Occidental, la Palestine, le Mali et le Sahel. Il est important aussi de noter la politique monétaire d’Erdogan, très contestée par le voisin de l’Ouest, qui a porté -et continue toujours- un coup dur à l’économie marocaine.

    Cette dépréciation de la livre turque se traduit par une amélioration de la compétitivité-coût des produits et services turcs, qui, à l’export vont se vendre beaucoup moins cher que les biens marocains du même genre, toute chose étant égale par ailleurs. Cela crée un effet d’éviction étant donné que les produits exportés par la Turquie sont assez similaires à ceux du Maroc. Dans les secteurs tels que le textile, la Turquie est en train d’asphyxier le Maroc. La même chose peut être dite du tourisme, ou la destination Turquie est depuis quelques années plus prisée que le Maroc, toujours à cause de la politique monétaire prônée par Erdogan. Au milieu de tout ça, l’Algérie continue son avancée, puisque dans une dizaine de jours, le Président Tebboune devra se rendre en Italie, la porte d’entrée qu’il a lui-même choisie pour l’UE, pour un nouveau challenge et de nouveaux horizons.

    Pour terminer, on rappellera ce qu’a dit Paul Gauguin dont les toiles ne souffrent d’aucune retouche : « La vérité ne se dégage pas de la polémique, mais des œuvres qu’on a faites».

    S. H.

    L’Algérie aujourd’hui, 17 mai 2022

    #Algérie #Turquie #Maroc #Israël #SaharaOccidental #Palestine #Mali #Libye