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  • L’UA à l’épreuve Israélienne

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    «Diviser pour mieux régner», la stratégie pratiquée par l’entité sioniste pour fissurer les blocs constitués par des pays qui lui opposent résistance, est-elle en passe de trouver un nouveau terrain profitable en Afrique ? Après avoir disloqué un monde arabe acquis, par le passé, à la cause palestinienne, Israël a posé pied en Afrique, au sein de l’organisation de l’Unité africaine (UA), où les premières secousses commencent à se faire ressentir suite à la discorde entre les pays membres sur la question du statut d’observateur qui lui a été accordé d’une « manière unilatérale », soit sans passer par une consultation de l’Assemblée. Mais, sept pays ont manifesté directement leur opposition à cet acte, dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, l’Egypte, les Comores et Djibouti, qui ont informé directement l’Union africaine, par note verbale, à propos de leur refus de sa décision d’accorder à Israël le statut d’observateur au sein de l’organisation continentale, alors que cinq autres pays arabes ont exprimé leur solidarité.

    Les Israéliens ont tenté de démentir l’existence de la note en question, mais des sources diplomatiques africaines à Addis-Abeba ont confirmé sa véracité et avancé qu’elle sera examinée «au cours de la réunion du Conseil exécutif». C’était au mois de juillet dernier, où l’affaire a été conclue avec la plus grande célérité, amenant l’ambassadeur d’Israël en Éthiopie, Aleleign Admasu, à présenter illico presto au président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ses lettres de créance en tant que membre observateur auprès de l’Union africaine. Un fait accompli ? Il fallait compter sans la ténacité du front du refus qui s’est constitué au sein de l’UA. Ainsi, lors de la 39e session du Conseil exécutif de l’UA, qui s’est tenue les 14 et 15 octobre à Addis-Abeba, la question controversée du statut d’observateur accordé à Israël par Moussa Faki a été débattue durant plusieurs heures par les ministres africains des Affaires étrangères, et on a réussi in fine à la soumettre au menu du prochain sommet des chefs d’Etat de l’organisation panafricaine, prévu en février 2022.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a précisé dans ce contexte que «les ministres du courant majoritaire qui ont conscience que la crise institutionnelle engendrée par la décision irresponsable de Moussa Faki tend à rendre irréversible la division du continent, ont accepté de soumettre la question au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu au mois de février prochain».

    La question n’est pas totalement tranchée, et il reste aux chefs d’Etat africains, lors du prochain sommet de l’UA, de décider non seulement de ce statut d’observateur accordé à Israël, mais de l’avenir de l’organisation elle-même. Dans cette optique, M. Lamamra dit espérer que «le sommet marquera un sursaut salutaire d’une Afrique digne de son histoire et ne cautionnera pas une cassure irrattrapable».

    Israël ne peut qu’espérer, de son côté, faire d’une pierre deux coups, conserver son statut d’observateur avec le soutien de plusieurs pays amis et provoquer une fracture diplomatique dans les rangs des pays africains. La bataille dans les coulisses de l’UA sera très rude dans les trois prochains mois pour gagner la partie et laisser courir les Israéliens encore pour deux autres décennies, le temps qu’ils ont mis pour revenir par la fenêtre après avoir été chassés par la porte après avoir perdu leur statut d’observateur en 2002, au moment où l’on enterrait l’Organisation de l’unité africaine, remplacée par l’Union africaine. Une union, désormais, face à l’épreuve israélienne.

    Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 17/10/2021

  • Maroc: déception après la nomimation d’un algérien à la tête de l’enseignement, technologie et innovation à l’UA

    Maroc, Algérie, Union Africaine, UA, #Maroc, #Algérie, #UA, #UnionAfricaine, Mohamed Belhocine,

    Les ministres africains des Affaires étrangères ont élu vendredi le candidat algérien, Pr. Mohamed Belhocine, au poste de commissaire en charge de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation à l’Union africaine (UA).
    Pr. Mohamed Belhocine a été élu par le Conseil exécutif de l’UA au poste de commissaire en charge de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation, après avoir obtenu la majorité des voix des Etats membres lors du premier tour du vote secret.
    M. Belhocine aura à superviser la mise en oeuvre des politiques, des programmes et des stratégies de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation, conformément aux aspirations de l’agenda 2063, et des plans y afférent à moyen terme.
    Cette élection consacrera le retour de l’Algérie à la tête d’un poste important, au sein du staff dirigeant de la Commission de l’UA qui regroupe le président, le vice-président et six commissaires.
    L’Algérie, qui a toujours été présente au sein de la Commission de l’UA en occupant le poste de Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) depuis sa création, est ainsi appelée à poursuivre son rôle dans la promotion des efforts continentaux dans un autre domaine tout aussi important que la paix et la sécurité, compte tenu de l’importance de l’enseignement, des sciences, de la technologie et de l’innovation en Afrique notamment en matière de développement durable.
    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a exprimé ses vifs remerciements à ses homologues des pays membres de l’UA, pour leur soutien et la confiance réitérée à l’égard de l’Algérie et son apport constructif à l’action africaine commune.
    Pr. Mohamed Belhocine occupe plusieurs postes à l’échelle nationale et internationale notamment conseiller international de la santé publique et membre du Comité national de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus. Il est également connu à l’échelle continentale pour ses efforts dans la lutte contre Ebola.
    L’Evénement, 15/10/2021
  • Algérie. Lamamra à Addis Abeba

    Algérie, Ramtane Lamamra, Addis Abeba, Union Africaine, UA, #Algérie, #UA, #UnionAfricaine,

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra , a participé aujourd’hui, jeudi, à la 39e session du Conseil exécutif de l’Union africaine, qui a commencé ses travaux ce matin. Lamamra a tweeté : « La participation de l’Algérie à la trente-neuvième session du Conseil exécutif de l’Union africaine, qui a commencé ses travaux ce matin en discutant du projet de budget. Il a souligné le besoin urgent de rationaliser l’utilisation des ressources financières nationales pour éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des partenaires internationaux. »

    Hier, mercredi, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a rencontré « Frédéric Chafa », ministre des Affaires étrangères de la République du Zimbabwe. Selon le tweet publier par Ramtane Lamamra indique : « Avec mon frère Frédéric Chafa, ministre des Affaires étrangères de la République du Zimbabwe. Nous avons discuté des questions liées à la paix, la sécurité et le développement en Afrique. Nous avons convenu de travailler ensemble pour préserver les intérêts supérieurs de notre organisation continentale et faire avancer l’agenda africain commun.

    Hier, mercredi, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a rencontré « Frédéric Chafa », ministre des Affaires étrangères de la République du Zimbabwe.

    Selon le tweet publier par Ramtane Lamamra indique : « Avec mon frère Frédéric Chafa, ministre des Affaires étrangères de la République du Zimbabwe. Nous avons discuté des questions liées à la paix, la sécurité et le développement en Afrique. Nous avons convenu de travailler ensemble pour préserver les intérêts supérieurs de notre organisation continentale et faire avancer l’agenda africain commun.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a rencontré jeudi à Addis-Abeba, peu avant le début des travaux de la 39e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), plusieurs de ses homologues africains avec lesquels il s’est concerté sur les principales questions inscrites à l’ordre du jour de la réunion.

    « Ravi de rencontrer, peu avant le début de la 39e session du Conseil exécutif de UA, mes collègues, ministres des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, de la Zambie, du Togo, de Burundi, du Tchad, du Nigéria et de Djibouti, avec lesquels j’ai évoqué les principales questions à l’ordre du jour de notre réunion », a tweeté M. Lamamra.

    Le chef de la diplomatie algérienne a eu, mercredi, des rencontres de concertation avec plusieurs de ses homologues africains et avec des responsables de haut niveau à la Commission de l’UA, dont le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avec lequel il a abordé les domaines de coopération entre l’Algérie et l’UA et les voies et moyens de les consolider dans le cadre des agendas africains communs en matière de paix, de sécurité et de développement.

  • La nouvelle bataille de l'Algérie contre le makhzen, l'entité sioniste

    Algérie, Maroc, Israël, Makhzen, Union Africaine, UA, #Algérie, #Maroc, #Israël,

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, conduira une importante délégation, dans le cadre des travaux de la 39e session du Conseil exécutif de l’Union africaine, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
    La session débutera jeudi dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, et réunira des dirigeants et des responsables de la Commission de l’Union et des ministres de 55 États membres de l’Organisation africaine.
    La réunion de deux jours, intitulée « Arts, culture et patrimoine : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons », accueillera également des représentants des communautés économiques régionales et des mécanismes régionaux.
    Le Conseil africain devrait aborder, au cours de cette session, un ensemble de dossiers liés à la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et des perspectives de renforcement de la coopération entre les pays du continent dans la lutte contre la pandémie de COVID19, et des sujets liés à l’action africaine commune et moyens de permettre aux institutions continentales telles que le Parlement africain de mener à bien les tâches qui leur sont confiées.
    La réunion est censée discuter du dossier de l’octroi à l’entité sioniste d’un statut d’observateur auprès de l’Union africaine.
    Le Maroc a tenté de toute son influence et par tous les moyens d’empêcher l’inscription de ce point à l’ordre du jour de la réunion ministérielle, craignant que les délibérations n’entraînent l’annulation ou le gel de la décision prise par le Président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, le le 22 juillet dernier.
    Sept délégations permanentes auprès de l’Organisation africaine ont rejeté la dernière annonce de Moussa Faki Mahamat en juillet concernant l’octroi du statut d’observateur à l’entité sioniste au sein de l’Union africaine.
    Ces pays sont l’Algérie, l’Égypte, Maurice, la Tunisie, Djibouti, la Mauritanie et la Libye, et ces pays ont ensuite été rejoints par d’autres membres de l’Union africaine, dont l’Afrique du Sud.
    Une note verbale préparée par les ambassades des pays opposés à la résolution indiquée ; « Nous voudrions informer la Commission de notre opposition à la décision politique de son président, qui est d’accorder à Israël le statut d’observateur auprès de l’Union africaine.
    Les ambassades de Jordanie, du Koweït, du Qatar et du Yémen, ainsi que la délégation de la Ligue des États arabes, ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades à cet égard.
    Echourouk online, 13/10/2021
  • Grand show diplomatique de l’Algérie en Ethiopie

    Algérie, Ethiopie, Union Africaine, UA, Nigeria, Kenya, Sénégal, Ouganda, Djibouti, Somalie,

    La participation de l’Algérie à la cérémonie d’investiture du nouveau gouvernement éthiopien à Addis-Abeba, à laquelle a assisté, en qualité de représentant du président Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a été marquante, caractérisée par une intense activité diplomatique, a indiqué hier, un communiqué du MAE.
    Une participation de qualité qui confirme le grand retour de l’Algérie sur la scène africaine. D’aucuns en effet parmi les décideurs du continent se réjouissent de l’apport considérable de l’Algérie dans le règlement des conflits en Afrique que son influence dans la défense des intérêts communs des États africains.
    « Seul pays d’Afrique du Nord sur à peine 12 pays africains invités par les hautes autorités éthiopiennes, l’Algérie a eu une présence remarquée traduisant la profondeur des relations liant les deux pays, qui aspirent à leur donner un caractère stratégique global », a précisé le communiqué.
    Outre sa rencontre avec le Premier ministre éthiopien, le chef de la diplomatie algérienne a eu, lors de la cérémonie qui s’est déroulée lundi, des entretiens avec plusieurs chefs d’Etat africains auxquels il a transmis les salutations fraternelles du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et avec lesquels il a évoqué les relations bilatérales et les questions d’actualité sur la scène continentale.
    C’est ainsi que Lamamra s’est entretenu avec la présidente de l’Ethiopie, Sahle-Work Zewde, le président du Nigeria Muhammadu Buhari, le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, le président du Sénégal, Macky Sall, le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, le président du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh et le président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo.
    Le chef de la diplomatie nationale s’est également entretenu avec le Haut représentant de l’Union africaine (UA), l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo, avec lequel il a examiné les derniers développements aux plans sécuritaire et politique dans la région de la Corne d’Afrique et les perspectives de résolution des crises dans le continent. À cette occasion, Obasanjo a tenu à saluer « la contribution précieuse de l’Algérie pour l’instauration d’un climat de confiance à même de permettre aux parties concernées par la crise du barrage de la Renaissance de surmonter l’impasse actuelle et de faire prévaloir la logique du dialogue et de la coopération et l’intérêt commun », souligne le communiqué du MAE.
    Par ailleurs, Lamamra s’est entretenu avec le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères d’Ethiopie, Demeke Mekonnen, avec lequel il a évoqué les questions régionales et internationales d’intérêt commun.
    Le chef de la diplomatie algérienne a eu, également, un entretien avec le secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est (IGAD), Workneh Gebeyeh. Les deux responsables ont évoqué les questions les plus importantes dans cette région, a conclu la source.
    F. B.

  • Les MAE arabes rejettent le statut d’observateur accordé à Israël à l’UA

    Algérie, Ligue Arabe, Israël, Union Africaine, UA, #Algérie, #Israël,

    Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis dans le cadre de la 156ème session du Conseil de la Ligue des Etats Arabes, ont exprimé à l’unanimité “leur rejet et leur déception” à la suite de la décision du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine.

    “A l’unanimité, les MAE arabes réunis dans le cadre de la 156ème session du Conseil de la Ligue arabes le 9 septembre courant, ont exprimé leur rejet et leur déception à la suite de la décision du président de la Commission de l’UA d’accorder le statut d’observateur d’Israël à l’organisation continentale”, dans une lettre envoyée mardi par la délégation permanente de l’UA auprès de la Ligue arabe (AUPD) à Moussa Faki.

    “En effet, la réaction des ministres était d’autant plus vive que le soutien traditionnel, inconditionnel et ferme de l’Afrique à la cause du peuple palestinien dans le conflit qui l’oppose à l’entité sioniste, était perçu comme un grand sujet de fierté par les peuples et les Etats arabes”, écrit la délégation dans sa lettre.

    “Dans les coulisses de la réunion, on s’accorde à considérer que l’entrée d’Israël à l’UA, après des tentatives vaines depuis deux décennies, risque de saper la relation stratégique qui fonde les relations entre les deux Organisations régionales basées sur le combat commun contre le colonialisme et la discrimination raciale ainsi que la promotion de la paix et la coopération”, poursuit-elle.

    “Pour montrer l’importance de la question dans le contexte politique actuel, celle-ci était inscrite dans l’agenda du Conseil en tant que point subsidiaire du thème central relatif au conflit israélo-arabe mais aussi dans le cadre du point concernant la sécurité nationale arabe au titre duquel l’extension de la présence israélienne en Afrique a toujours constitué un sujet de préoccupation majeure pour les la Ligue arabe”, souligne encore la délégation de l’UA.

    “L’essentiel des débats autour du sujet se sont déroulés au cours du huis clos qui précède traditionnellement l’inauguration officielle de la session. Dans l’esprit des délégations présentes, on estime que les normalisations entre certains pays arabes et Israël ne doivent pas détourner les amis du peuple palestinien de poursuivre leur soutien en faveur de la consécration des droits légitimes de ce dernier à savoir la fin de l’occupation des territoires palestiniens et la création d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières du 5 Juin 1967 avec pour capitale El-Qods”, note la délégation.

    La délégation permanente de l’UA auprès de la Ligue arabe a, en outre, signalé dans sa missive que “les pays arabes-africains, très actifs au cours de la réunion, ont désapprouvé, à l’instar des autres Etats-Membres, la décision unilatérale du président de la Commission de l’UA de recevoir les Lettres de Créances du nouvel ambassadeur d’Israël et ont exprimé leur volonté de soulever la question devant le Conseil exécutif de l’Union africaine lors de sa prochaine réunion”.

    La décision, en juillet dernier, de Moussa Faki d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine a suscité plusieurs réactions de la part des pays africains pour lesquels accorder le statut d’observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l’Acte constitutif de l’UA, en particulier au moment où Israël multiplie ses actes d’oppression en violation totale du droit international et au mépris des droits de l’Homme du peuple palestinien”.

    L’Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à inscrire la décision du président de la Commission de l’UA à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA, pour statuer sur les réserves exprimées par les Etats membres ayant rejeté l’admission de l’entité sioniste à l’UA en tant qu’observateur.

  • Union Africaine: Comment Alger compte bloquer Tel-Aviv

    Algérie, Union Africaine, UA, Israel, Moussa Faki Mahamat,

    La présence d’Israël au sein de l’UA a plongé l’organisation africaine dans une situation très sensible qui offre, à ce stade, très peu de visibilité quant aux répercussions futures que peut engendrer cette affaire.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’entrée de Tel-Aviv en qualité de membre observateur au sein de l’Union africaine n’a pas surpris outre mesure les spécialistes en géostratégie qui s’étaient basés sur deux éléments principaux pouvant précipiter l’officialisation de l’ancrage israélien en Afrique.

    D’abord la cadence avec laquelle Israël entreprend depuis de longs mois sa percée dans un continent où il entretient désormais des relations avec quarante-six pays, ce qui tranche grandement avec le passé tumultueux qui ne lui permettait nullement d’accéder à de tels résultats, puis en dernière instance, la normalisation des relations avec Rabat.

    Tournant le dos à la rue marocaine hostile à ce rapprochement contre nature, Mohamed VI offre aussi à ses amis la clé de la porte de l’UA. Même si le statut qui lui est concédé se limite au poste d’observateur, il revêt une importance capitale aux yeux des concernés.

    Rabat ne dissimule ni sa joie ni ses intentions. Dans une de ces dépêches datée du mois de juillet dernier, la MAP (agence officielle de presse marocaine) qualifie cet «événement» de «défaite pour la diplomatie algérienne».

    Ces propos émanent directement du palais royal, ils cachent difficilement la satisfaction de pouvoir s’appuyer sur un allié de taille au sein d’une organisation qui a déjoué tous les plans du défunt Hassan II et de son fils.

    Le porte-parole de la diplomatie israélienne annonce (le 22 Juillet dernier) que «l’ambassadeur d’Israël en Éthiopie a présenté ses lettres de créances en tant que membre observateur auprès de l’Union africaine». Il ne fournit pas plus de détails, mais ne cache pas sa satisfaction. Des réactions suivent. L’Égypte, l’Algérie, les Comores, la Tunisie, Djibouti, la Mauritanie et la Libye soumettent sans tarder une note d’objection à l’Union africaine.

    Il s’agit d’une «note verbale remise au président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki» par les ambassades des pays concernés basés à Addis-Abeba (siège de l’UA). Elle exprime leur objection à la décision d’accorder à Israël le statut d’observateur à l’UA et rappelle le soutien de l’Organisation africaine à la cause palestinienne.

    Les pays concernés s’élèvent aussi contre le fait que la demande israélienne n’ait pas été examinée conformément au règlement constitutif de l’UA «ce qui représente un vice de procédure et un dépassement inacceptable de la part du président de la commission, de son pouvoir discrétionnaire», rapportent des médias arabes. Ils demandent un débat interne sur la question.

    L’Algérie a, elle, réagi deux fois à cette situation. Dans un communiqué publié le 25 juillet dernier, le MAE exprimait le refus d’accepter Israël comme nouvel observateur à l’UA. Il indiquait aussi et surtout que cette décision avait été «prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les États membres», et qu’elle n’avait «ni la vocation ni la capacité de légitimer les pratiques et les comportements dudit nouvel observateur dont les positions sont totalement incompatibles avec les valeurs, les principes et les objectifs consacrés dans l’acte constitutif de l’Union africaine».

    Mardi, le MAE algérien est une nouvelle fois intervenu sur la question lors d’une conférence de presse animée à l’issue d’une réunion des pays voisins de la Libye.

    Sans le citer, il s’est adressé à Moussa Faki (président de la commission de l’UA) pour lui rappeler que l’entrée d’Israël en qualité de membre observateur au sein de l’UA est «une décision administrative qui porte préjudice à l’unité de l’organisation panafricaine et à l’action commune».

    «La crédibilité de l’UA, ajoute-t-il, ne peut être construite dans les forums internationaux en déclarant un principe et en faisant le contraire (…) l’Algérie est l’un des grands soutiens de l’UA, elle est soucieuse de son unité et de l’unité de l’Afrique».

    Lamamra annonce pour la première fois l’existence de concertations entre pays africains autour de ce dossier qui permettront à l’UA de prendre un nouveau départ concernant cette question.

    «Nous souhaitons vivement que les esprits et les consciences s’éveillent et que des décisions soient prises afin de préserver la crédibilité de l’Afrique et l’unité de l’UA, d’autant que des pays amis qui ont un poids politique considérable soutiennent entièrement la position algérienne», poursuit le MAE avant de faire savoir que «la situation est plus claire qu’auparavant», rappelant que des pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe se sont opposés à cette décision.

    Plusieurs médias arabes ont récemment annoncé la programmation d’une réunion du Conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union africaine, prévue en octobre prochain. La position de l’Algérie et des autres pays africains à l’égard de l’entrée d’Israël à l’UA serait inscrite à l’ordre du jour.
    A. C.

    https://lesoirdalgerie.com/actualites/comment-alger-compte-bloquer-tel-aviv-66916

    Le Soir d’Algérie, 02/09/2021

  • Champ politique maghrébin: L’intrusion de l’entité sioniste se confirme

    Algérie, Maroc, Israël, Union du Maghreb Arabe, UMA, Union Africaine, UA, Ligue Arabe, monarchies du Golfe,

    La succession de déclarations hostiles à l ‘Algérie faites par des responsables de l’entité sioniste confirme le constat selon lequel les Israéliens ont bel et bien fait intrusion dans le champ politique maghrébin, qui n’aurait pas été possible sans l’aide du Maroc.
    Quelques jours après les propos hostiles à l’Algérie tenus par le chef de la diplomatie israélienne, deux autres responsables de l’entité sioniste ont pris le relais dès l’annonce par Ramtane Lamamra de la rupture des relations avec le Maroc, allié des Israéliens au Maghreb. Le ministre des Affaires étrangères israélien avait critiqué, lors de sa récente visite à Rabat, le fait que l’Algérie se soit opposée à l’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine en tant qu’observateur, exprimant son «inquiétude» quant à l’existence d’une «coopération entre l’Algérie et l’Iran».
    Ce même reproche a été exprimé, quelques jours plus tard, par le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Un troisième responsable de l’entité sioniste, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat à l’AFP, a critiqué lui aussi les positions algériennes.
    Lors de la conférence de presse du 24 août, durant laquelle il a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, le ministre algérien des Affaires étrangères a pointé du doigt l’intrusion israélienne dans l’espace maghrébin et le rôle joué, dans ce sens, par le Maroc. «Il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe», a-t-il déclaré.
    Le 15 août courant, le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi aux propos du chef de la diplomatie israélienne estimant que ses «déclarations fallacieuses et malveillantes» traduisaient une «sourde volonté» d’entraîner l’entité sioniste dans une «aventure hasardeuse» dirigée contre l’Algérie. Il s’agissait, selon la diplomatie algérienne d’une «sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc».
    Dans leur démarche de rapprochement avec le royaume du Maroc, les responsables israéliens ont mis en avant une prétendue volonté d’assurer la paix et la prospérité pour «toute la région». Un pari d’autant plus difficile que l’entité sioniste est impliquée dans des crimes de guerre contre les populations palestiniennes. Elle est notamment accusée par l’organisation Amnesty international d’avoir commis des crimes de guerre, au moins, depuis l’année 2014.
    Entretien réalisé par Karima Alloun
    L’analyste politique et président du think tank Club Emergences, Badis Khenissa, aborde, dans cet entretien, les retombées de la décision de notre pays de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, sur les deux pays et leur environnement.
    Quelles sont les motivations qui ont poussé l’Algérie à couper ses relations diplomatiques avec le Maroc ?
    Sa diplomatie hyperactive traduit, à elle seule, la volonté de notre pays de reprendre la place qui lui revient de droit : être au rang des grandes nations comme par le passé. Ce retour retentissant sur la scène internationale par une implication dans la résolution de conflits régionaux, sa médiation dans les contentieux géopolitiques et son soutien indéfectible aux causes justes font de l’Algérie une cible désignée.
    Le Maroc, animé par des ambitions hégémoniques en Afrique subsaharienne et au Maghreb, voit en l’Algérie un un acteur sécuritaire de l’Union africaine et un allié privilégié de grandes puissances. En somme, un véritable rempart et un pays à isoler quoi qu’il en coûte.
    Un think tank allemand très influent avait, dès la fin 2020, conseillé à l’Union européenne de revoir ses relations avec le Maroc et freiner sa boulimie d’expansionnisme violent et sauvage en Afrique subsaharienne et au Maghreb. Il a souligné avec prémonition sa volonté d’exacerber les tensions avec l’Algérie. L’Allemagne et l’Espagne sont excédées par l’attitude hautaine du Maroc dopée virtuellement par le deal Trump, un troc illégal, enterré définitivement avec son départ.
    La rupture est une riposte logique aux tentatives incessantes du Maroc et de son allié historique, à vouloir depuis des décennies, porter atteinte à notre intégrité nationale et contrecarrer nos avancées depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.
    Dans un plaidoyer à charge, Lamamra n’a laissé planer aucun doute sur le bien-fondé de la regrettable décision qui était inéluctable, voire salutaire. L’Algérie souveraine dans ses décisions, et dernier bastion de résistance à la doctrine du remodelage du grand Moyen Orient, a adressé au monde un message ferme : elle doit être respectée, entendue et sera intransigeante contre toute attaque.
    Une campagne médiatique hostile est déclenchée contre l’Algérie. Quels en sont les instigateurs ?
    Le vrai travail commence pour l’Algérie, dès lors que le commis de l’Etat hébreu a eu gain de cause en poussant l’Algérie à ce qu’il croit être une erreur diplomatique. Il va vouloir la diaboliser davantage, l’isoler et la terrasser à base de millions de dollars, en s’appuyant sans nul doute sur les médias occidentaux mercenaires ou aux ordres afin d’orchestrer une opération médiatique internationale: l’«Algérie bashing ». Il est question d’acculer l’Algérie pour la pousser à terme à normaliser ses relations avec l’ennemi juré dans un deal qui aurait pour devise : la stabilité contre la paix. Mais, c’est mal connaître l’Algérie et son armée digne héritière de l’ALN. Par contre, le Maroc, lui, à la veille d’échéances électorales incertaines et une instabilité politique risque d’avoir un retour de bâton.
    Cette rupture de mon point de vue qui risque de s’éterniser quelques années aura pour conséquences immédiates pour le Maroc l’exacerbation des agitations sociales, du mécontentement populaire, l’expression de plus en plus franche et claire du rejet massif de la normalisation du Makhzen avec l’entité sioniste que le peuple marocain rejette.
    Des organisations arabes et des Etats appellent à la retenue. Les relations en Alger et Rabat pourront-elles se rétablir ?
    Certaines organisations régionales seront le théâtre d’une course au soutien. L’Algérie, par son aura et position juste et respectueuse des Etats, a un avantage considérable. Elle a su être un partenaire fiable, une valeur ajoutée aux peuples et pays affaiblis, un catalyseur de solidarité économique et coordinateur de premier choix des efforts internationaux, pour la souveraineté des Etats africains, leur droit au développement, l’unité de L’UA. Le Maroc ne voit en l’UA qu’un levier pour son essor et influence. En 1984, il n’a pas hésité à quitter l’UA qui a reconnu la Rasd. Cela va sans doute jouer en faveur de l’Algérie.
    L’Algérie a des alliés de poids, comme la Russie et la Chine, qui n’hésiteront pas à réagir si besoin. Nous aurons 3 groupes : les médiateurs, les neutres et les soutiens. Je n’exclue pas que des pays membres du Conseil de coopération du Golfe aient un penchant pour le Maroc. Un risque de distorsion et fragmentation au sein de ces organisations à l’instar de l’UA et de la Ligue arabe… va imposer inexorablement des statu quo et blocages.
    Le Maroc aidé par le lobby israélien risque de créer des interférences dans les relations entre l’Algérie et des pays d’Afrique de l’Ouest, la Corne africaine dont l’Ethiopie.
    On risque aussi d’assister à une course effrénée au contrôle de la Banque africaine de développement.
    Toutes les hypothèses sont ouvertes mais un conflit armé est exclu.
    Le projet du grand Maghreb risque d’être enterré et les pays occidentaux vont engager rapidement des pourparlers car la situation est préjudiciable en matière de lutte antiterroriste et de gestion des flux migratoires.
    Horizons, 28/08/2021
  • Yahia Zoubir, spécialiste en géopolitique : «La bataille au sein de l’UA tournera autour d’Israël et du Sahara occidental»

    Sahara Occidental, Maroc, Union Africiane, UA, Israël, 

    Propos recueillis par AMIROUCHE Yazid
    Reporters : Quelle lecture faites-vous de la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec l’Algérie ?
    Yahia Zoubir : Cette rupture était inévitable et nécessaire ; d’aucuns jugeront qu’elle a tardé. Le problème entre les 2 pays ne date pas d’aujourd’hui. Le Maroc avait profité de la paralysie qui avait caractérisé les dernières années de la présidence de Bouteflika pour affaiblir les intérêts de l’Algérie en Afrique, dans le dossier du Sahara occidental, en Europe et ailleurs.
    Les autorités algériennes s’abstenaient de répliquer aux provocations hostiles du régime marocain, notamment de la part de son ministre des affaires étrangères, Nacer Bourita, et son ambassadeur auprès de l’ONU à New York, Omar Hillale, qui ont montré une hostilité inouïe à l’encontre de l’Algérie. Une hostilité qui allait à l’encontre de toute pratique diplomatique.
    Mais de tous les actes hostiles, le soutien ouvert au MAK a dépassé le seuil de tolérance. On était en droit de penser que le roi Mohammed VI allait désavouer son ambassadeur à l’ONU, ce qui ne s’est pas produit.
    Quid du conflit du Sahara occidental ? Et qu’en est-il de la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv ?
    Les médias internationaux attribuent de façon erronée (ou de façon malhonnête) les tensions entre l’Algérie et le Maroc au conflit du Sahara occidental ou à la normalisation du Maroc avec Israël. C’est une analyse fausse car le conflit du Sahara occidental ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la reprise des relations diplomatiques en 1988 (rompues par le Maroc en 1976), les deux pays étaient plus ou moins d’accord de laisser cette question entre les mains de l’ONU.
    Quant aux relations du Maroc avec Israël, elles datent depuis le début des années 1960. Donc, la question est de savoir ce qui a accéléré l’hostilité ouverte du Maroc envers l’Algérie. Il y a plusieurs explications possibles. On en citera que quelques-unes. Le réveil de la diplomatie algérienne et sa réaffirmation de son soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui, une position que le makhzen pensait s’être volatilisée, en est une. La normalisation des relations du Maroc avec Israël en échange de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est perçue par les décideurs algériens comme une véritable menace à la sécurité nationale du pays. Les propos du ministre israélien des Affaires étrangères concernant l’Algérie alors qu’il se trouvait à Rabat ont confirmé cette menace aux yeux de l’Etat algérien.
    Le soutien au MAK, un mouvement sécessionniste, est l’un des actes qui constituent des conditions de rupture diplomatiques entre les Etats dans les relations internationales. Bien évidemment, le Maroc tente de faire croire que le soutien algérien au Sahara occidental (un territoire occupé illégalement depuis 1975 et reconnu comme tel par les Nations unies et la communauté internationale) est identique au soutien qu’il vient d’afficher pour le MAK. Une aberration ! Il y a de nombreux autres contentieux qui seraient trop long à énumérer. Le Maroc s’est senti revigoré par l’accord de Donald Trump concernant la normalisation entre le Maroc et Israël. D’où l’accélération de des attaques contre l’Algérie. Cette dernière n’avait aucune autre option que de rompre les relations diplomatiques avec son voisin de l’ouest.
    Quel est l’impact de la nouvelle donne maghrébine sur l’Union africaine ?

    La bataille au sein de l’Union africaine tournera autour de l’admission d’Israël en tant que membre observateur et de la question du Sahara occidental. Une diplomatie algérienne puissante fera certainement basculer de nombreux pays vers ses positions de principe. Le Maroc jouera évidemment sur ses liens avec les pays de l’Afrique occidentale francophone. Il est certain que ce sera une bataille serrée.
    Quelles conséquences sur les enjeux géostratégiques dans la région et au-delà ?
    La relance de la diplomatie de l’Algérie dans la région nord-africaine et au-delà conduira certainement à des réalignements géopolitiques. L’Union du Maghreb Arabe ne continuera d’exister que sur papier, encore plus que ce qu’elle l’a été depuis 1994, c’est-à-dire une coquille vide. L’Algérie prendra évidemment d’autres mesures telles que le non-renouvellement de l’accord du gazoduc qui traverse le Maroc.
    A mon avis l’Algérie préservera sa politique de non-alignement, mais si des puissances étrangères à la région telles que les Émirats arabes unis et Israël décident de s’immiscer avec la complicité du makhzen dans les affaires internes des pays de la région et de menacer la sécurité nationale de l’Algérie, celle-ci se rapprochera sans aucun doute de la Russie et de la Chine. Il est incertain, mais pas invraisemblable, si les États-Unis permettront à Israël de saper leurs propres intérêts dans la région. A moins qu’Israël ne joue le rôle de mandataire des États-Unis, ce qui serait lourd de conséquences.
    Reporters, 26/08/2021
  • La paix

    Afrique, frontières héritées du colonialisme, Union Africaine, UA, CPS,

    Par Larbi C.
    L’Afrique, qui ambitionne de faire taire les armes et de désamorcer la bombe des tensions régionales, veut en finir définitivement avec l’ère de l’instabilité totalement incompatible avec les exigences d’une paix durable au service d’un développement durable et intégré.
    Bien loin d’une logique purement «calendaire, mathématique, mécanique et automatique», réfutée par l’ancien Haut représentant de l’Union Africaine en charge de ce dossier important et actuel ministre des affaires étrangères et de la Communauté algérienne à l’étranger, Ramtane Lamamra.
    Cette initiative s’intègre dans la stratégie de prévention et de règlement des conflits qui constituent non seulement une entrave au processus d’intégration, mais aussi aux objectifs de l’agenda 2063 dédié à une Afrique intégrée, prospère et pacifique.
    La mise en place du Comité de paix et de sécurité, confortée notamment par la création d’un groupe de sage et la mise en œuvre opérationnelle d’une force africaine, dicte un engagement indéniable en faveur de la paix et de la sécurité continentales.
    Ce sont les fondamentaux de la politique africaine préventive qui associe l’architecture de la paix et l’architecture de la bonne gouvernance. il s’agit de «repenser l’Afrique», dit Lamamra.
    À l’heure des défis sécuritaires, économiques et politiques, l’Afrique aborde la question lancinante de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme prônée par les pères fondateurs. au cœur de la réunion tenue jeudi par le CPS, ce principe cardinal est le fondement de l’Afrique indépendante qui a consenti d’énormes sacrifices pour préserver cet acquis gravement violé par le Maroc expansionniste.
    Le devenir d’une Afrique unie est tributaire du respect de ce principe fondateur, inscrit dans son acte constitutif, en catalyseur de la dynamique d’intégration et de la promotion de la coopération dans les zones frontalières.
    L. C.
    El Moudjahid, 22/08/2021