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Union Africaine: une séance pour revoir la décision d’octroi à Israël le statut d’observateur
Union Africaine, UA, Moussa Faki Mahamat, Israël, Algérie, #Algérie, #UA, #Israël, #UnionAfricaine,L’Algérie parvient à programmer une séance pour revoir la décision d’octroi à Israël le statut d’observateurL’Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à introduire la décision du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki d’accorder à Israël le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), pour statuer sur les réserves exprimées par des Etats membres ayant rejeté l’adhésion de l’entité sioniste à l’organisation continentale.La décision de Moussa Faki «d’inscrire les réserves exprimées par les Etats membres de l’UA concernant cet accord à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA» intervient suite à la position forte de la diplomatie algérienne qui a précisé que «cette décision, prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine».«La récente décision du Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), d’accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n’est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l’organisation continentale à la juste cause palestinienne», a écrit le MAE, soulignant que «les modes de fonctionnement de l’UA ne permettent aucune possibilité pour les quatrevingt-sept Etats observateurs extraafricains d’influencer les positions de l’Organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres». L’Algérie a été la première à répondre à la décision de Moussa Faki, et ce en cohérence avec ses positions soutenant la légalité internationale et la défense du droit des peuples opprimés à l’autodétermination. Par la suite, les réactions des pays africains ayant rejeté cette décision se sont succédées. Sept délégations permanentes auprès de l’UA à Addis Abeba ont exprimé leur rejet dans une note.Neuf autres pays africains, avec à leur tête l’Afrique du Sud, ont exprimé leur indignation suite à cette décision «injuste et injustifiée». Pour sa part, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé jeudi dernier que la décision prise par Moussa Faki «a ignoré totalement l’intérêt suprême de l’Organisation africaine et des avis et des préoccupations connues de ses Etats membres, soulignant la nécessité d’aborder cette question comme priorité au vu de ses répercussions juridiques et politiques à long terme pour l’UA, ses politiques et positions sur les questions régionales et internationales. La République sahraouie a souligné dans un communiqué que son objection à cette décision «est intervenue à l’image de l’opposition de plusieurs Etats membres de l’UA, sachant que l’UA avait précédemment examiné la demande d’adhésion d’Israël en tant que membre observateur à l’UA, une demande qui a été rejeté en 2013, 2015 et 2016».Même avant la note des sept pays africains, les ambassades de la Jordanie, du Koweït, du Qatar et du Yémen ainsi que la représentation de la Ligue arabe à Adis Abbeba ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades en ce qui concerne cette question. Suite aux efforts soutenus visant à «revoir» la décision du président de la Commission de l’UA, ainsi que la programmation d’une séance à cet effet, l’Algérie a de nouveau prouvé qu’elle demeure fidèle à ses principes inaliénables en soutien aux peuples coloniaux, au moment où le Maroc ne cesse d’établir des relations de normalisation avec l’entité sioniste en œuvrant à lui conférer la qualité d’observateur près de l’UA.De leur côté, les médias officiels marocains ont commis un autre scandale en qualifiant l’article du chef de bureau de la MAP en Ethiopie dans lequel il avait considéré l’octroi à Israël du statut d’observateur auprès de l’UA comme un échec diplomatique pour l’Algérie. A cet égard, le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane a qualifié l’article de «faux pas scandaleux».L’article du chef de bureau de la MAP à Addis Abeba, Driss Sabri est «un autre scandale» marquant la diplomatie marocaine depuis qu’elle est tombée dans le piège de la normalisation le 10 décembre dernier, a affirmé Ahmed Ouihmane dans une déclaration à l’APS. Pour sa part, le secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Aziz Hanawi s’était interrogé vendredi dans une tribune posté sur Facebook si le Maroc ne faisait pas office d’antenne diplomatique israélienne en Afrique, et ce suite à la publication d’un article de la MAP, signé par son chef de bureau en Ethiopie qui a qualifié l’attribution de la qualité d’observateur à l’Israël auprès de l’Union africaine (UA) d’«échec pour la diplomatie algérienne».Dans une tribune posté vendredi sur sa page officielle Facebook, M. Hanawi a vivement critiqué l’article publié sur le site officiel de l’Agence marocaine de presse (MAP), signé par son chef de bureau en Ethiopie (siège de l’UA), Driss Sabri, affirmant que ce dernier «se délecte de voir l’entité sioniste et terroriste entrer en Afrique…. Pire encore il le qualifie d’échec cuisant pour l’Algérie». «Le retour d’Israël à l’UA comme observateur est-il pour autant une victoire diplomatique pour le Maroc ?», s’est encore demandé le secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation en s’adressant à l’auteur de l’article.Estimant que «cet article officiel» publié sur le site de la MAP était un autre scandale qui vient s’ajouter à la série des scandales du Royaume marocain, M. Hanawi a cité, entre autres scandales, celui de Bourita lors de son passage à «Aipac», le scandale de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, et ses positions «pro-sionistes avec le représentant de l’entité sioniste aux Nations unies» ainsi que son soutien à «l’autodétermination de la région kabyle», outre les scandales de Bayoud, le responsable du bureau de liaison du Maroc à Tel-Aviv.«Quid de ce qui se passe au Maroc et de la déliquescence des institutions de l’Etat et des responsables dans nos représentations diplomatique?», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «Le Maroc dont le souverain préside le Comité El Qods est-il tombé aux mains d’une bande de responsables qui activent comme s’ils représentaient le gouvernement de Tel-Aviv et non de celui de Rabat?». M. Hanawi, qui a vilipendé l’article publié sur le site de la MAP, l’agence officielle du régime marocain, a affirmé que tous les mots du monde ne sauraient suffire pour décrire cette abomination. -
Algérie : Le statut d’observateur d’Israël pourrait diviser l’UA
Algérie, Union Africaine, UA, Israël, #Algérie, Israël, #UA
L’insistance à accorder à Israël un statut d’observateur auprès de l’Union africaine (UA) pourrait conduire à sa division, a averti hier le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Mardi, sept États membres arabophones, dont l’Algérie, l’Égypte, les Comores, la Tunisie, Djibouti, la Mauritanie et la Libye, ont rejeté la décision récente du président de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’accorder à Israël le statut d’observateur au sein de l’organisation panafricaine. Cette décision aurait été soutenue par cinq autres membres.
Le 22 juillet, le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que son ambassadeur en Éthiopie, Admasu Allele, avait présenté ses lettres de créance en tant que membre observateur à l’UA. Le ministère n’a pas fourni de détails sur les raisons de cette décision.
Les médias africains ont récemment rapporté qu’Israël prévoyait de réaliser des « gains politiques, économiques, sécuritaires et militaires en Afrique », notant que les intérêts de l’occupation étaient « contre les nations arabes et africaines ».
Middle East Monitor, 09/08/2021 -
UA: L’Algérie réussit à faire « réviser »la décision de Faki
Algérie, Union Africaine, UA, Israël, #Algérie #UnionAfricaine
L’Algérie réussit à « réviser » l’octroi à Israël du statut d’observateur auprès de l’UA
La récente décision du Président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, d’accorder le statut d’observateur à l’entité sioniste au sein de l’organisation continentale sera inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’Union africaine, selon une déclaration de a déclaré la Commission samedi.
Moussa Faki a exprimé sa volonté « d’inscrire les réserves exprimées par les Etats membres de l’Union africaine concernant cette décision à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’Union africaine », précise le communiqué.
Mardi dernier, sept délégués permanents auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba se sont opposés à l’octroi à Israël du statut de membre observateur auprès de l’organe africain auprès de la Commission de l’Union.
Une note verbale envoyée par les ambassades d’Algérie, d’Égypte, des Comores, de Tunisie, de Djibouti, de Mauritanie et de Libye au Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, lit ; « Nous souhaitons informer la Commission de notre rejet de la mesure prise par son président sur une question politique sensible, qui est d’accorder à Israël un statut d’observateur auprès de l’Union africaine ».
Les sept pays ont déclaré dans leur mémorandum : « Depuis longtemps, les décisions de l’Union africaine sont claires, exprimant sa ferme position en faveur de la cause palestinienne et condamnant les pratiques d’Israël sous toutes ses formes contre le peuple palestinien frère, qui contredit l’intérêt suprême de l’Union, ses valeurs, ses idéaux et ses décisions ».
Ces sept pays ont également exprimé leurs inquiétudes quant à cette démarche qui contredit les décisions des États membres et les critères d’octroi du statut d’observateur et du système d’accréditation à l’organisation approuvés par le Conseil exécutif en juillet 2005.
L’Algérie a été l’un des premiers pays à répondre à la décision de la Commission africaine et a confirmé par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères que la décision de l’Union africaine, qui a été prise sans consultations approfondies préalables avec tous les États membres, « n’a aucune capacité ou capacité à légitimer les pratiques et comportements du nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs inscrits dans l’Acte constitutif de l’Union africaine ».
Echourouk online, 07/08/2021
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UA: Une décision choquante et honteuse
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Tchadien, Moussa Faki Mahamat contre toute attente, a reçu au cours de la semaine écoulée, les lettres de créances du nouvel ambassadeur israélien auprès de l’UA. En réaction à cette décision, le ministère des Affaires : étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a souligné dans un communiqué que la récente décision du président de la Commission de l’UA, d’accueillir un nouveau membre comme observateur n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés par l’Acte constitutif de l’Union africaine « . Selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, c’est une décision » prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les membres… «
Face à cette décision unilatérale du président de la Commission de l’UA, de larges concertations entres les membres de l’Union africaine ont été lancées, selon des sources diplomatiques, sous la coordination de l’ambassadeur palestinien auprès de l’UA et l’ambassadeur de la Tunisie, président en exercice du sommet de la Ligue arabe, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en sa qualité de président du prochain sommet, pour débattre de la décision contestée de Moussa Faki Mahamat.
Pour nombre d’observateurs, le fauteuil d’observateur accordé à l’Etat sioniste relève une nouvelle fois l’hypocrisie et le cynisme de certains Etats membres de l’UA et leur proximité directe avec le sionisme. Leur attitude osant encore se déclarer gravement préoccupés par la dégradation rapide et la montée de la violence sioniste en Palestine ne sont en fait que le début d’une stratégie israélo-américaine de lier le continent africain et de le mettre au pas. Que signifie prétendre que l’Afrique est contre l’impérialisme et le sionisme tout en réservant une place d’observateur au sein de l’UA à l’Etat hébreu ? Que signifie déclarer dans des résolutions creuses et sans effet immédiat que l’Afrique doit être aux côtés du peuple palestinien et d’ouvrir la voie grandiose au gouvernement israélien de s’installer solidement au sein de l’UA ?
Dans un tel contexte, il appartient à tous les Etats membres de l’UA d’inciter Moussa Faki Mahamat à revoir sa décision unilatérale et qui est qualifiée par les sociétés arabes de » choquante et honteuse « . » La décision d’accorder à Israël un statut d’observateur dans l’UA consolide la légitimité sioniste sur la Palestine, et lui donne davantage d’occasions de poursuivre ses plans visant à continuer à confisquer le droit du peuple palestinien « , a déclaré le mouvement Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Aux yeux des Palestiniens, Mahamat Faki a commis une faute grave qui constitue un danger pour eux et pour l’ensemble du Monde arabe et de l’Afrique. S’agit-il donc d’une maladresse d’un faux calcul de Mahamat ? Il est difficile de le croire. Pour les observateurs politiques il est plutôt enclin à croire que le président de la Commission de l’UA a cédé à des pressions et selon une stratégie bien établie visant d’autres desseins en Afrique…
C’est dire que l’éventualité du débat autour de la décision contestée du président de la Commission de l’UA ne doit pas être à l’hésitation ni aux atermoiements et encore moins aux subtiles diplomaties. Donc il ne peut s’agir que d’un débat visant à trouver un terrain d’entente pratique, un langage commun et une diplomatie africaine pour redéfinir une nouvelle philosophie d’attitude à l’égard d’Israël. Une nouvelle signification afin que le Continent africain opte dans son ensemble pour les aspirations des Palestiniens se concrétisent.
B. C.Etiquettes : Union Africaine, UA, Israël, Moussa Faki Mahamat, Palestine, Ghaza,
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Israël-UA : Une autre forme de normalisation ?
par Abdelkrim Zerzouri
Israël a réalisé un succès diplomatique en retrouvant son statut d’observateur à l’Union africaine (UA). Une autre forme de normalisation des relations diplomatiques avec les pays africains, qui comptent parmi eux de nombreux pays arabes et/ou musulmans ?
Il faut préciser qu’Israël avait ce statut du temps de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), mais il a été perdu après sa dissolution et son remplacement en 2002 par l’Union africaine (UA), certainement suite aux pressions exercées par des dirigeants africains, notamment Maamar Kadhafi qui a usé de tout son pouvoir d’influence pour fermer les portes de l’UA devant l’Etat hébreu. Alors que la Palestine a obtenu ce statut en 2013 sans grande difficulté. Ne s’avouant pas vaincu, Israël a continué à revendiquer son statut perdu, jusqu’à ce jeudi dernier, où son ambassadeur, actuellement en poste à Addis-Abeba, a présenté ses lettres de créance au président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat. « Cela corrige une anomalie qui a perduré pendant près de deux décennies », s’est félicité le ministre israélien des Affaires étrangère Yaïr Lapid dans un communiqué rendu public immédiatement après la présentation des lettres de créance au président de l’UA.
Quelles conséquences pourrait avoir l’entrée d’Israël au sein de l’UA avec ce statut de pays observateur ? En vérité, Israël a conquis beaucoup d’espaces en Afrique, arrivant à entretenir des relations diplomatiques avec 46 des 55 pays de l’Union africaine, même si sur le terrain seulement une dizaine d’ambassades sont ouvertes dans les capitales de ces pays. Maintenant, les responsables israéliens le disent tout haut et avec fierté, grâce à ce relais à Addis-Abeba, Israël aura la possibilité de parler à la totalité des 55 pays membres. Aux 55 pays membres de l’UA ? Il y aura une dizaine de pays, peut-être moins, qui n’accepteraient jamais de parler à un diplomate israélien quel que soit son statut.
L’Algérie défendra à coup sûr sa position sur ce plan, mais cela n’empêche de se rendre à l’évidence, une grande mue s’opère sur le continent africain, où les puissances étrangères se partagent les zones d’influence comme on le faisait du temps du partage des terres au temps du colonialisme. Tout comme l’ont juré les pays arabes qui ont récemment normalisé leurs relations diplomatiques avec Israël, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, n’a pas manqué de souligner, à propos du conflit israélo-palestinien, son soutien à la solution de deux Etats, « nécessaire à une coexistence pacifique ».
Le Quotidien d’Oran, 25/07/2021
Etiquettes : Israël, Union Africaine, UA, Algérie,
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L’ONU et l’UA et les opérations de paix multilatérales
L’ONU et l’UA peuvent-elles naviguer dans le paysage changeant des opérations de paix multilatérales ?
par Daniel Forti et Priyal Singh
La coopération entre les Nations Unies (ONU) et l’Union africaine (UA) est un pilier du paysage contemporain de la paix et de la sécurité en Afrique. Des messages diplomatiques fréquents aux opérations de paix conjointes, le partenariat a évolué à la fois en ampleur et en profondeur depuis l’émergence de l’UA en 2002. Le soutien rhétorique au partenariat ONU-UA résonne aux plus hauts niveaux des deux organisations, illustré par des réunions régulières de leurs hauts dirigeants respectifs et les organes exécutifs des États membres .
Compte tenu de la complexité croissante des menaces à la sécurité à travers le continent ces dernières années , un partenariat ONU-UA qui fonctionne bien est nécessaire pour soutenir des réponses multilatérales efficaces à la myriade de conflits et de crises qui couvent sur le continent. Mais malgré une croissance notable dans de nombreux domaines de leur partenariat, l’ONU et l’UA se rapprochent rapidement d’un carrefour sur la façon de soutenir collectivement les opérations de paix multilatérales.
Les divisions croissantes sur la manière de répondre au paysage changeant des opérations de paix multilatérales mettent en relief ce carrefour. S’il n’est pas traité, en particulier par les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) et les puissants États membres de l’UA, le partenariat ONU-UA risque de reculer après des années de progrès constants.
Les opérations de paix multilatérales, en particulier celles dirigées par l’ONU et l’UA, restent un élément clé du paysage de la paix et de la sécurité du continent. Les quatre grandes missions de l’ONU en République démocratique du Congo, en République centrafricaine (RCA), au Mali et au Soudan du Sud (respectivement la MONUSCO, la MINUSCA, la MINUSMA et la MINUSS) représentent des opérations d’un milliard de dollars qui constituent l’ essentiel des dépenses de maintien de la paix de l’ONU. Les pays africains contribuent environ 47% de tout le personnel en uniforme aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies (y compris quatre des dix principaux contributeurs au total en mars 2021 ), opérant souvent dans leurs propres quartiers .
La mission de l’UA en Somalie (AMISOM) reste l’opération phare de soutien à la paix de l’UA et est soutenue par un vaste programme de soutien des Nations Unies et une mission logistique. Et l’UA et l’ONU clôturent leur mission conjointe au Darfour (MINUAD) après treize ans d’opérations, marquant la fin d’une expérience unique de maintien de la paix en partenariat.
La coopération dans les opérations de paix est un pilier incontesté du partenariat ONU-UA. Mais les fondements de la coopération des partenaires aux opérations de paix sont de plus en plus sollicités. Cela est dû à un certain nombre de problèmes, notamment : un environnement budgétaire toujours incertain, une dépendance croissante vis-à-vis des opérations antiterroristes ad hoc et les défis posés par les règlements politiques et les accords de paix fragiles.
Alignement politique durable entre le Conseil de sécurité et la paix de l’UA et du Conseil de sécurité (PSC) reste difficile et contesté l’espace, surtout compte tenu des « perceptions erronées concernant les rôles et les responsabilités » observées que chaque organisme a pour l’autre. Les luttes pour rassembler des réponses unifiées à des situations comme celles du Cameroun, du Tchad, de l’Éthiopie et du Mozambique ont dominé l’attention du public ces derniers mois, d’autant plus que ni l’ONU ni l’UA n’ont mandaté des réponses opérationnelles pour correspondre à leurs déclarations relativement limitées.
L’effet net de ces lacunes est que l’ONU et l’UA sont considérées comme des acteurs de plus en plus inefficaces dans le déploiement de réponses globales aux crises émergentes. Ce manque d’unité et d’orientation stratégique commune, en particulier au niveau du CPS de l’UA et du CSNU, s’est en outre étendu aux engagements des États membres du Conseil dans les pays dans lesquels des opérations de paix multilatérales sont actives.
Les récents défis en RCA, au Mali et au Sahel et en Somalie sont révélateurs de ces divisions et ont mis à rude épreuve les efforts des deux Conseils pour aligner conjointement leur soutien à ces opérations en cours. Ces défis persistent malgré les efforts des membres africains élus au Conseil de sécurité de l’ONU ( le bloc A3 ) qui ont tenté de rapprocher les deux organes et sont désormais reconnus comme une partie vitale d’un partenariat ONU-UA sain.
Des divisions politiques globales s’infiltrent dans d’autres aspects du partenariat sur le maintien de la paix, l’impasse sur le financement du maintien de la paix étant un point sensible évident. Les retombées politiques de l’échec des négociations de 2018 et 2019 sur une résolution du CSNU se font encore sentir aujourd’hui. Même si les diplomates à New York font preuve de prudence lorsqu’ils abordent le sujet, ces sensibilités se sont révélées au grand jour lors des récentes discussions du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’ AMISOM et la Force conjointe G5-Sahel .
Une nouvelle dynamique pour ces questions pourrait émerger au cours des prochains mois. Le CPS de l’UA a récemment demandé à la Commission de l’UA « d’élaborer un document de position africain commun » sur le sujet. Les deux organisations ont déjà posé certaines des bases techniques sur lesquelles tout accord devrait être construit.
On espère également que la nouvelle administration américaine adoptera la volonté de l’administration Obama de parler au lieu du rejet catégorique du processus par l’administration Trump. Et la capitalisation lente mais régulière du Fonds pour la paix de l’UA (maintenant estimée à environ 204 millions de dollars ), combinée aux implications de la nouvelle facilité européenne pour la paix , crée une nouvelle urgence dans un paysage de financement en évolution rapide. Mais il est important d’être lucide sur les perspectives à court terme d’un accord significatif, d’autant plus que la reconstruction d’un consensus continental ne sera pas un processus facile.
Si le débat sur le financement est peut-être la source de tension la plus médiatisée, d’autres fractures apparaissent. L’évolution vers des initiatives régionales et ad hoc de lutte contre le terrorisme repousse les limites du paysage contemporain des opérations de paix multilatérales et, par extension, du partenariat ONU-UA.
Les coalitions ad hoc fonctionnent à la fois sous les mandats du CSNU et sous l’autorisation du CPS de l’UA, mais ne sont pas gérées par les organisations et ne sont donc pas soumises aux mêmes mécanismes de respect des droits de l’homme, financiers ou opérationnels. Et bien qu’elles comblent une lacune stratégique que les opérations de paix de l’ONU ne sont pas censées combler, ces initiatives de lutte contre le terrorisme ne sont souvent pas étayées par des stratégies globales qui ciblent les moteurs sous-jacents de l’instabilité. Parce que ces opérations fonctionnent souvent à côté ou parallèlement aux opérations de paix des Nations Unies (telles que le soutien de la MINUSMA à la Force conjointe G5-Sahel), elles exposent des questions difficiles sur l’ avenir des opérations de paix des Nations Unies et de l’UA dans des contextes de lutte contre le terrorisme.
L’ architecture de paix et de sécurité de l’Afrique repose sur des relations efficaces entre l’UA et les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux du continent, fondées sur le principe de subsidiarité . Alors que le partenariat ONU-UA est un centre de gravité politique, il existe en réalité une mosaïque de réponses multilatérales façonnées par des acteurs et des intérêts régionaux et sous-régionaux, qui ne sont pas toujours cohérents ou complémentaires. La façon dont les initiatives ad hoc telles que la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) et la Force multinationale interarmées du bassin du lac Tchad (MNJTF) s’intègrent dans ce paysage sont emblématiques de ces dynamiques.
Les pays hôtes, les voisins et les puissants alliés peuvent désormais faire des échanges entre différentes opérations, en privilégiant souvent les priorités de sécurité à court terme au détriment d’engagements holistiques pour améliorer la gouvernance, les conditions des droits humains et l’égalité socio-économique. Il existe également un risque d’ estomper davantage les distinctions entre les opérations de paix multilatérales et les initiatives de lutte contre le terrorisme, en particulier aux yeux des personnes qu’elles sont censées servir. La manière dont l’ONU et l’UA naviguent dans ce paysage aura un impact démesuré sur l’évolution du partenariat.
Ces défis accentuent les vents contraires auxquels le partenariat ONU-UA sur les opérations de paix sera probablement confronté au cours des prochaines années. Mais ces défis ne sont pas nécessairement uniques ou insurmontables. Les quatre dernières années ont été une période de croissance significative pour le partenariat, en grande partie grâce aux efforts du Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat et du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Naviguer à la croisée des chemins qui émergera bientôt sur l’avenir des opérations de paix nécessitera non seulement un leadership continu de la part du Secrétariat de l’ONU et de la Commission de l’UA, mais aussi l’adhésion politique renouvelée des États membres à travailler en partenariat et à trouver un terrain d’entente sur des les problèmes de sécurité.
Alors que l’environnement de paix et de sécurité du continent devient de plus en plus complexe, le partenariat ONU-UA ne peut se permettre de régresser. Une coopération renforcée sur les opérations de paix est essentielle non seulement pour maintenir le partenariat, mais aussi pour consolider une nouvelle ère de multilatéralisme définie par des stratégies, des valeurs et des principes politiques partagés.
Daniel Forti est analyste politique à l’Institut international pour la paix (IPI). Priyal Singh est chercheur à l’Institute for Security Studies (ISS) de Pretoria.
Global observer, 01/07/2021
Etiquettes : ONU, Union Africaine, UA, missions de paix,
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Sahara occidental : L’UA rejette les manœuvres du Maroc
Autre coup dur au Makhzen. L’Union africaine a rejeté les projets marocains au Sahara occidental, considérés comme attentatoires à la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique. Les sahraouis souhaitent que l’UA, lors de son 34e sommet qui s’est ouvert ce samedi, donne un nouveau souffle à la cause sahraouie et s’acquitter de son véritable rôle, celui d’imposer ses décisions au Maroc
Dans une déclaration, l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, s’est félicité du rejet par le Conseil exécutif des ministres des affaires étrangères de l’UA, de la tentative du régime marocain, au sein du Comité technique spécialisé des transports, des infrastructures transcontinentales et interrégionales, de faire passer des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la RASD, tels que les fibres optiques et le réseau électrique.Le revers marocain est important, puisque Rabat a voulu consacrer, à travers ses pseudos projets de développement, le fait accompli et l’occupation. Rabat a voulu se servir de l’UA pour imposer son diktat et faire échouer toutes les récentes initiatives diplomatiques tendant à renégocier un accord de cessez-le-feu et faire démarrer des négociations politiques.Le diplomate sahraoui a cité, à ce propos, les autres décisions importantes du Conseil exécutif de l’UA sur la question des réfugiés et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, des décisions qui nourrissent “l’espoir de voir le 34ème sommet africain donner un nouveau souffle et conférer un véritable rôle à l’UA dans le règlement de la question sahraouie”.“Ce que nous attendons de l’UA est l’application de ses décisions relatives au dossier sahraoui et des clauses de son acte constitutif, en vertu desquelles le Maroc est tenu de se conformer à la légalité internationale”, notamment les décisions de la 14ème session extraordinaire du sommet africain organisée sous le thème “Faire taire les armes en Afrique”.“Cette session extraordinaire a plaidé pour la tenue de négociations entre la RASD et le Maroc en tant qu’Etats membres de l’UA dans le cadre du respect des chartes continentales.Mettant en avant la dernière décision des ministres africains de la Défense concernant “le recours à la force pour instaurer la sécurité et la paix dans la région”, le responsable sahraoui a mis en garde contre les manœuvres de l’occupation marocaine qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région. “Les manœuvres de l’occupation marocaine constituent une grave atteinte au référentiel juridique de l’UA qui garantit son unité et le respect de ses droits et principes, a-t-il soutenu.“En l’absence de sanctions contre le Maroc, tout autre pays peut imiter ce dernier, en s’attaquant à un autre, ouvrant ainsi la voie à l’anarchie et au désordre au sein du continent africain, en violation de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’article 4 relatif au respect des frontières héritées au lendemain de l’Indépendance”, a-t-il estimé.L’ambassadeur sahraoui à Alger s’est dit étonné de voir l’UA procéder au gel de la qualité de membre de tout pays africain ayant connu un coup d’Etat ou un renversement brutal du pouvoir, alors que l’occupation d’un Etat souverain par le Maroc et la modification par la force de ses cartes sont plus graves que les coups d’Etat”, d’où l’impératif de prendre des sanctions sévères à son encontre.Sur le front, les combats se poursuivent. Les unités de l’armée sahraouie ont mené, ce vendredi, des bombardements ciblant des cantonnements des forces marocaines dans la zone Raous Aslouguia (secteur Farsia) et la zone de Raous Choydhamia (secteur El Mahbes)”, selon un communiqué militaire de la RASD, rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Les bombardements ont également ciblé, selon la même source, des positions de l’armée marocaine à Agueraret Lahdid (Farsia) et la zone Lethrathiat (secteur Kelta)”.Le Jeune Indépendant, 6 fév 2021Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Union Africaine, UA, -
Sahara Occidental : La RASD plus présente que jamas à l'Union Africaine
Le Makhzen ne sait plus quoi faire. Ni où donner de la tête. Son entêtement à nier l’évidence, le pousse à s’enfoncer chaque jour davantage dans le ridicule. Comment peut-on, en effet, continuer de nier l’existence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et, dans le même temps, la « côtoyer » dans pratiquement toutes les réunions de l’Union Africaine (UA)?
Masochiste à souhait, il se trouve, de ce fait, quotidiennement astreint à cet exercice de douloureux écartèlement. La toute dernière occasion où il a eu à s’y adonner remonte à ce vendredi. Une délégation de la RASD, composée de MM. Bachir Mouloud M’hamed, Mohamed Ali Brahim Bouterf et Mohamed Mahdjoub, a pris part, en effet, à la 3ème réunion extraordinaire du Comité Technique Spécialisé sur la Défense, la Sûreté et la Sécurité (CTSDSS) de l’UA.Tenue en visioconférence, cette réunion qui s’est poursuivie le samedi 30 du mois en cours, a valu par son ordre du jour; les participants y ont, en effet, examiné “le projet de la politique de l’UA sur les opérations de paix dans le continent africain”. Nul doute, au vu de cet ordre du jour, que la délégation marocaine y était dans ses petits souliers. Ce qu’attestent d’ailleurs les informations qui en ont filtré sur les interventions des délégations participantes, selon lesquelles la délégation sahraouie a mis à bas les “allégations” mensongères du Makhzen sur la prétendue situation de calme qui prévaudrait au Sahara Occidental” et son déni de toute “reprise de la lutte armée” par le Front Polisario.Mourad BendrisDzair-tube, 30 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, RASD, Maroc, Union Africaine, UA, -
Sahara Occidental : Des sanctions africaines s’imposent contre le Maroc
Des sanctions africaines s’imposent contre le Makhzen27 Décembre 2020L’ambassadeur sahraoui au Nigéria, Brahim Salem Bousseif a affirmé que l’Union africaine (UA) devrait imposer des sanctions contre le Maroc pour l’amener à respecter l’Acte constitutif de l’UA…L’Acte constitutif de l’UA insiste en effet sur le strict respect du principe d’intangibilité des frontières héritées à la colonisation et le non recours à l’usage de la force entre les États membres. « L’Union africaine devrait exercer plus de pression sur le Maroc, pour le forcer à respecter la Charte de l’Union africaine, ou à imposer des sanctions », a indiqué le diplomate sahraoui, dans un entretien au journal nigérian,Vanguard. Brahim Salem Bousseif a, en outre, rappelé que le dernier Sommet extraordinaire de l’Union africaine « a demandé au Conseil de paix et de sécurité (CPS) d’amener les deux États membres de l’organisation, à savoir le Sahara occidental et le royaume du Maroc à la table des négociations, pour remédier à la situation et créer les conditions d’un nouveau cessez- le-feu afin de parvenir à une solution juste et durable au conflit ». L’ambassadeur sahraoui à Abuja a, dans ce cadre, condamné l’occupation marocaine du Sahara occidental, ainsi que la récente agression militaire contre des civils sahraouis dans la zone tampon d’El- Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, suite à la violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc, estimant que, « la situation actuelle est le résultat de la négligence des Nations unies et de l’aventurisme du régime marocain ». Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a exprimé « la gratitude du peuple sahraoui envers l’Afrique et ses peuples qui ont compris la quête du peuple sahraoui pour la liberté et soutenu ses droits à l’autodétermination et à l’indépendance, eux qui ont également subi le joug du colonialisme ». Dans son intervention lors du 14e sommet extraordinaire de l’UA, le président de la République, Brahim Ghali avait insisté sur l’impératif de « faire taire les armes au Sahara occidental, à la faveur d’un effort exceptionnel et résolu pour rétablir la sécurité dans la région ».Le Président Ghali avait assuré que « la responsabilité est grande, elle exige une position ferme pour faire face à l’agression et àl’expansion marocaine qui menace la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique », invitant l’UA à faire pression sur leMaroc afin de mettre un terme à « l’occupation militaire illégale de pans entiers des territoires sahraouis ». « Membre fondateur de l’UA, et compte tenu de l’extrême gravité de cette nouvelle agression marocaine, la République sahraouie revendique, en urgence, l’obligation pour notre voisin le royaume du Maroc, d’adhérer pleinement aux objectifs et principes de l’acte constitutif qu’il a signé et ratifié », a-t-il plaidé. Cette adhésion, « sans réserve aucune, induit la cessation de l’occupation militaire illégale de toutes les parties du territoire sahraoui », a-t-il martelé.Par : LAKHDARI BRAHIMLe Midi Libre, 27 déc 2020#SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #African Union #AU