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  • L’axe fragile Paris-Londres

    Tags : Union Européenne, France, UE, Royaume Uni, AUKUS, Emmanuel Macron,

    Les différends successifs du Royaume-Uni avec la France exacerbent la faiblesse de la cohésion interne de l’Union européenne.

    Un homme de sa noble formation universitaire (Oxford) comme Boris Johnson connaît sans doute la vieille expression latine pacta sunt servanda, selon laquelle les pactes lient : c’est l’un des principes les plus importants du droit et l’un des piliers de la civilisation occidentale. Mais il est inhabituel de voir à quelle fréquence il est nécessaire de le rappeler à la Première ministre britannique, qui est engagée dans une bataille constante avec l’Union européenne au sujet de l’accord commercial post-Brexit. Cette fois-ci, le différend entre Londres et Paris concerne apparemment les licences permettant aux pêcheurs français de pêcher dans les eaux britanniques de la Manche, mais il y a quelque chose de plus profond et de plus grave à l’œuvre ici : c’est un nouveau symptôme de la détérioration des relations entre les deux pays et cela exacerbe un climat de suspicion à l’égard de Londres qui s’est répandu sur tout le continent, comme c’était déjà le cas avec le différend contractuel que l’UE a eu pour l’achat du vaccin contre le covid.

    La gravité du désaccord avec Paris dépend de la participation du Royaume-Uni à l’Aukus (le pacte de défense annoncé par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis le 15 septembre). Cet accord a fait perdre à la France un lucratif contrat de fourniture de sous-marins d’attaque à l’Australie. Outre l’exclusion du pacte et la déloyauté du pacte lui-même, l’Aukus a montré l’énorme vide géopolitique que représente l’Europe dans le monde. Le silence ostensible de l’UE après l’annonce de l’accord révèle une fois de plus les divisions internes de l’Europe en matière de politique étrangère. Elle n’a pas non plus servi à rappeler à l’Allemagne la nécessité d’inverser le déclin de sa puissance militaire et de renforcer l’autonomie stratégique de sécurité au sein même de l’UE.

    Les conséquences de l’affaire Aukus et du différend sur les droits de pêche vont plus loin que de simples déchirements réversibles, car elles impliquent la rupture de la confiance entre deux grandes nations, la France et le Royaume-Uni. Il montre l’aliénation du monde anglophone par rapport à l’UE et une division de l’Occident, qui a cessé de se penser et de se percevoir comme un bloc partageant des valeurs et une vision du monde communes. Outre l’érosion des liens amicaux qui ont uni les nations occidentales, l’Aukus entraîne un degré supplémentaire d’éloignement car il entérine la rivalité des États-Unis avec la Chine et approfondit encore la division interne de l’Occident. Le réalignement géopolitique des États-Unis autour de l’anglosphère se produit en même temps qu’ils se distancient du monde euro-atlantique, tout en entraînant Londres dans une course qui ne peut qu’affaiblir l’Union européenne elle-même.

    El Pais, 08/11/2021

    #France #Union_Européenne #UE #Royaume_Uni #AUKUS #Etats_Unis #Sousmarins #Brexit

  • Le Maroc répond au verdict du Tribunal de Justice de l’UE

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne, UE, Tribune de Justice de l’UE, Front Polisario, accord de pêche, accords d’association Maroc-UE,

    Le 29 septembre dernier, le Tribunal général de l’Union européenne a annulé les accords de pêche et d’association entre l’UE et le Maroc, en donnant raison au Front Polisario, qui contestait « l’exploitation illégale des ressources du Sahara Occidental, un territoire classé non autonome par l’ONU ».

    Le Tribunal avait donné un délai de 2 mois et 10 jours pour les parties désirant former un « pourvoi, limité aux questions de droit ». Ce délai expirera dans un mois. Si aucune action n’est entreprise contre la décision du tribunal, les bateaux de pêche européens seront obligés de quitter le territoire sahraoui dans un mois.

    Le silence des européens à cet égard agace au Maroc. C’est ce qui explique la dernière sortie du roi Mohammed VI à l’occasion des commémorations de la dénommée « marche verte ». « Le Maroc n’engagera aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain « , a-t-il déclaré en s’adressant aux pays européens qui, selon lui, entretiennent des « positions diffuses ou ambivalentes » sur le territoire disputé entre le Maroc et la population sahraouie autochtone représenté par le Front Polisario, reconnu comme représentant légitime du peuple sahraoui par le Tribunal Européen de Justice.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Européenne #UE #Peche #Tribunal_de_Justice_UE #Accord_de_pêche #Accord_association_UE_Maroc #Front_Polisario #CURIA

  • Répercussions d’AUKUS sur la défense et la sécurité de l’UE

    Tags : AUKUS, Australie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Royaume Uni, sous-marins, France, UE, Europe, défense, sécurité,

    Introduction

    Le 15 septembre 2021 a marqué un tournant dans la relation transatlantique, destiné à ouvrir une nouvelle direction en termes de coexistence stratégique et à modifier l’orientation du projet européen de sécurité et de défense communes. En effet, à cette date, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création d’une nouvelle collaboration en matière de sécurité baptisée AUKUS (des initiales des noms des pays en anglais) : un accord de coopération navale indo-pacifique qui devrait faire contrepoids à l’influence de la Chine sur son voisinage dans cette région cruciale. Cet accord a non seulement une valeur strictement opérationnelle mais aussi une valeur symbolique car il rouvre la question de longue date de l’autonomie stratégique de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité.

    1. Accords et désaccords : la course aux sous-marins à propulsion nucléaire

    En 2016, l’Australie avait signé un accord intergouvernemental avec la France pour la construction d’une fourniture de 12 sous-marins conventionnels à moteur diesel. Il s’agissait d’un contrat avec le groupe industriel français Naval Group pour un montant total de 90 milliards de dollars australiens (environ 66 milliards de dollars australiens). La rupture de l’accord a déclenché une réaction furieuse de la part de Paris, qui a rappelé ses ambassadeurs de Canberra et de Washington (mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, les diplomates ont été réintégrés dans leurs fonctions pour redéfinir les termes des relations mutuelles) et a qualifié le pacte de « coup de poignard dans le dos », selon les termes du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Mais derrière la décision de l’Australie de se tourner vers la production anglo-américaine, il y aurait des impératifs stratégiques et un nécessaire resserrement des délais, comme le souligne la mise à jour stratégique de la défense en 2020. En effet, l’accord initial conclu avec les Français piétinait en raison de renégociations défavorables et d’importants retards de livraison (les premiers modèles de Barracuda ne seraient pas prêts avant 2035 au plus tôt)[1].

    L’AUKUS sera bénéfique pour l’Australie car il permettra au pays de produire sous licence des sous-marins nucléaires de nouvelle génération, du modèle SSN-X, des navires à grande vitesse capables de chasser les sous-marins lance-missiles chinois et dotés de composants d’invisibilité sophistiqués contre les drones sous-marins. En outre, les sous-marins nucléaires peuvent effectuer une mission plus longue que les sous-marins conventionnels et sont moins détectables par les radars adverses[2].

    2. La double stratégie de la France : individualisme nationaliste et influence extérieure

    La France a, d’une part, soutenu le projet de défense européenne au premier rang avec l’Allemagne, et d’autre part, a mené une politique collatérale d’avantage compétitif, exploitant le concept de « puissance d’équilibre » soutenu par des investissements massifs dans la lignée de la traditionnelle « diplomatie de l’armement ». Cette approche permet au pays de se positionner comme une alternative au soutien des États-Unis en matière d’armement, étant donné que la France est le troisième exportateur d’armes au monde et le premier pays européen à avoir planifié une stratégie indo-européenne, en investissant dans la création de partenariats de sécurité mais aussi dans des projets culturels avec les principales puissances impliquées dans la zone, comme le Japon, l’Australie et les États-Unis. Paris possède également 93 % de la zone économique exclusive (ZEE) de la région[3].

    Après ce revers, Macron a annoncé un triomphe militaire le même jour avec l’assassinat par les troupes françaises d’Adnan Abu Walid al-Sahrawi, le chef du groupe terroriste islamique dans le Grand Sahara. En effet, la France mène depuis sept ans une mission au Sahel contre les groupes extrémistes djihadistes : l’opération Barkhane. Comme l’explique Nicki Anastasio dans son article publié sur le blog Quaderni Africani di Africa Rivista édité par AMIStaDeS, l’opération a été menée pour :  » soutenir les armées des pays précités, renforcer la coordination des moyens militaires internationaux et mener des actions en faveur de la population comme l’accès aux services. « [4] Mais derrière le battage français se cachait le soutien logistique des États-Unis à travers des opérations de reconnaissance par drones et le travail de repérage de cibles sensibles par le renseignement américain.[5]

    3. AUKUS et ANZUS

    L’AUKUS a remanié l’équilibre des forces existant et a contraint les secrétariats européens à se pencher une fois pour toutes sur la question longue et délicate de savoir où se placer sur l’échiquier transatlantique. Ce qui devait être un coup de pouce pour la communauté transatlantique semble s’être révélé, au contraire, un indicateur du déséquilibre entre les alliés en faveur du bloc anglophone et un signe précis de la direction prise par les États-Unis. L’accord trilatéral a élevé le niveau de coopération à un niveau opérationnel supérieur en renforçant les priorités communes des alliances transpacifiques. Rappelons, en effet, que les États-Unis ont déjà signé avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande un traité appelé ANZUS pour la sécurité du Pacifique, qui est devenu la base de la conduite de la politique stratégique australienne depuis 1951[5]. L’accord AUKUS, quant à lui, traduit concrètement la propension des États-Unis à déplacer leur centre de gravité géopolitique de l’océan Pacifique, siège du traité ANZUS, vers les océans Indo-Pacifique et Atlantique.

    Les États-Unis poursuivent une stratégie agressive contre la Chine en tant que rival systémique, rejetant la vision européenne de Pékin en tant que partenaire commercial. L’AUKUS n’a pas les caractéristiques d’une véritable alliance car elle ne comprend pas l’engagement de défense collective explicitement énoncé à l’article 5 du traité de l’OTAN. Il s’agit d’un réseau défensif destiné à contrer les menaces à la liberté de navigation et d’un signal clair envoyé à la Chine qui exploite sa position militaire périphérique dans la région, notamment à Taïwan. Ces dernières semaines, l’armée chinoise a envoyé plusieurs avions de guerre dans la zone de défense taïwanaise, provoquant l’indignation de Washington. Par conséquent, le pacte vise à acquérir une capacité de dissuasion sur la Chine ainsi qu’à poursuivre un objectif concret : couler la marine chinoise en moins de 72 heures en cas d’affrontement[6].

    4. Les paradoxes des Alliances : méfiance, défiance ou stratégie ?

    Selon certains, l’accord trilatéral est le résultat d’une démarche délibérée de l’administration Biden pour couvrir le faux pas qu’elle a fait dans la gestion du retrait des troupes américaines en Afghanistan. Pour la France, en revanche, cette  » décision unilatérale, brutale et imprévisible ressemble beaucoup au comportement assumé par Trump « [7]. En fait, elle révélerait une orientation stratégique précise des États-Unis pour s’engager dans le monde anglo-saxon mais aussi une tendance à concurrencer activement les visées économiques et industrielles françaises. En effet, comme le souligne Daniel Fiott, le paradoxe inhérent à la relation transatlantique voit le désir des Etats-Unis d’avoir : « une Europe suffisamment indépendante pour payer ses propres factures de sécurité et financer d’éventuelles collaborations avec les Etats-Unis, mais pas assez indépendante pour faire obstacle aux plans et aux priorités de Washington »[8] Un manque de collaboration européenne est considéré par les Etats-Unis comme un manque de coopération européenne.

    Un manque de collaboration européenne est perçu par les États-Unis comme une attitude trop douce à l’égard de la Chine, tandis que les initiatives potentiellement compétitives qui interfèrent avec l’agenda américain sont considérées comme une menace pour la solidité de l’OTAN. L’éloignement progressif des États-Unis des affaires européennes est également indiqué par le fait que l’AUKUS a été annoncé publiquement le jour même où l’UE a publié sa première stratégie indo-pacifique. Et coïncidant également avec un autre épisode, à savoir le refus de la Chine d’accorder l’accès à une frégate allemande pour sa première visite prévue à Shanghai[9].

    5. La défense européenne : une nouvelle marche ou une nouvelle impasse ?

    La colère des Français face à la situation a également alarmé les capitales européennes, en particulier celles des États baltes et des pays de l’ancien bloc communiste, qui sont les plus fervents partisans de l’OTAN et sont de plus en plus sceptiques quant à l’idée d’une défense européenne. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, a notamment évoqué dans le journal danois Politiken la fidélité absolue de M. Biden à l’Alliance atlantique, minimisant la position française. Le Danemark est l’un des pays qui a réagi avec le plus de méfiance au nouvel appel de la France à l’autonomie stratégique, y voyant une tentative de Paris d’étendre sa souveraineté et de favoriser les contrats de défense aux entreprises françaises[9].

    Bien que l’idée d’une défense européenne soit déjà inscrite dans le traité de Lisbonne et qu’il ait été constamment question de la défense commune comme synonyme d’autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, dans le cadre d’un renforcement mutuel avec l’OTAN, les Nations unies et les pays partenaires de l’UE, aucun résultat concret n’a encore été obtenu. À cet égard, des initiatives telles que la coopération structurée permanente (PESCO) et le Fonds européen de défense ont été mises en place pour promouvoir la coopération sur les projets de défense et favoriser un sentiment d’unité militaire. La PESCO est un mécanisme de coopération en matière de défense, juridiquement contraignant, auquel participent 25 États membres et qui vise à améliorer l’interopérabilité des forces armées. Le Fonds européen de défense est un fonds d’investissement innovant destiné à développer des projets de défense communs et à renforcer la base industrielle et technologique de défense commune[10].

    Conclusion

    Lors de la dernière réunion des ministres européens des affaires étrangères et de la défense en Slovénie, Macron a suggéré d’utiliser l’AUKUS comme un tremplin pour le développement de capacités conjointes et a promis qu’en 2022, la France pourrait utiliser la présidence du Conseil de l’UE pour faire progresser la stratégie de sécurité en tant que priorité absolue. Le service diplomatique de l’UE, le Service européen d’action extérieure (SEAE), aura le droit de présenter une première version du Compas stratégique, le document militaire destiné à normaliser les capacités de renseignement, en novembre 2021.

    L’aspect le plus urgent à prendre en compte est la nécessité de développer une culture stratégique commune et de rationaliser le processus décisionnel tout en maintenant des relations productives avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en tant que partenaires stratégiques contre la Chine.

    Sara Ferragamo

    Amistades, 04/11/2021

    #AUKUS #ANZUS #France #Europe #Australie #Etats_Unis #Royaume_Uni #Défense

  • Algérie : La France n’est pas le centre du monde

    Algérie : La France n’est pas le centre du monde – Tebboune renforce les liens avec l’Europe

    Après avoir rassuré l’Espagne de la fourniture de gaz cet hiver à travers la livraison du surplus, si nécessaire, par le biais de la flotte de méthaniers que le pays possède, Tebboune reçoit aujourd’hui le président italien après avoir donné une riche interview à Der Spiegel le quotidien allemand ou il remercie notamment Angela Merkel et l’Allemagne pour leur soutien.

    Cette succession d’événements était perçus comme un pied de nez a Macron par la presse égocentrique hexagonale qui se précipitait sur le contenu de l’entretien au journal allemand, en le vidant de la plupart de son contenu, au passage.

    Le fait est que, la RE-détérioration des relations entre la France et l’Algérie s’installe sur le long terme même avec un président français plus jeune et se généralise au continent et en raison des propos “extrêmement dangereux” du président Emmanuel Macron, le président algérien Abdelmajid Tebboune a exclu une normalisation des relations avec la France.

    Tebboune a fait ces déclarations dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a été publiée vendredi, au palais présidentiel à Alger. Lorsqu’on lui a demandé si les relations entre Alger et Paris reviendraient bientôt à la normale, le président algérien a déclaré :

    “Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne les pourparlers avec des individus qui ont lancé de telles insultes”.

    Les tensions entre l’Algérie et la France RE-déclenchées par les déclarations de Macron selon lesquelles le peuple algérien n’existait pas avant l’autorité coloniale française et qu’une autre colonisation a précédé celle de son propre pays, provoquant une avalanche de condamnations en Algérie.

    Macron a déclaré qu’”il y avait eu une colonisation avant l’autorité coloniale française” en Algérie, soulignant la présence ottomane dans la région entre 1514 et 1830, dans le but d’expier le terrible passé colonial du pays.

    Toutefois…

    Mais non, Tebboune n’a pas que ressassé sempiternellement le conflit mémoriel franco-algérien, il a aussi remercié l’Allemagne officielle et Angela Merkel, sur le départ, de son soutien. ” Les Allemands nous ont toujours traites avec respect et sont en accord avec nous sur de nombreux sujets”.

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a aussi mis en exergue le “potentiel” existant dans la coopération en matière d’énergies renouvelables entre l’Algérie et l’Allemagne.

    “Il y a (…) beaucoup de potentiel dans les énergies renouvelables. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire”

    A une question sur ses attentes par rapport au prochain gouvernement allemand dans le domaine de la coopération bilatérale, le chef de l’Etat a déclaré: “tout ce qui est possible”, affirmant que “l’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards”.

    Evoquant les secteurs de coopération pouvant être développés, il a cité, à titre d’exemple, celui de la santé. “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grand e partie” de ce projet. Un hopital qui soignerait les africains sans besoin pour eux d’aller en Europe.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    Pour finir, aujourd’hui, l’entretien avec le président italien a été élargi a toute la délégation algero-italienne et divers accords ont été signés. Le président italien a déclaré également que la solution au Sahara Occidental doit prendre en compte les droits des sahraouis.

    En conclusion, Alger rappelle à Paris qu’elle n’est pas le centre du monde et que le pays est capable de traiter avec le monde et ses voisins qui font de la politique en toute transparence loin des barbouzeries franco-françaises. En plus du partenariat stratégique que l’Algérie possède avec la chine et la Russie, alliés de longues dates.

    C’est un retour de l’Algérie sur la scène internationale en force que Macron prend dans les dents et il va falloir, en cas de deuxième mandat présidentiel, s’y habituer.

    Aldjazair, 06/11/2021

    #Algérie #France #Italie #Europe #UE #Tebboune #Macron

  • UE-Maroc: Portée de l’annulation des accords commerciaux

    UE-Maroc: Portée de l’annulation des accords commerciaux – Trois éléments constituent le cadre juridique intangible applicable à la question sahraouie

    Les arrêts du Tribunal de l’Union européenne (UE) du 29 septembre dernier, annulant deux accords commerciaux entre l’UE et le Maroc, ont mis en avant trois éléments constituant le cadre juridique intangible applicable à la question sahraouie, ont estimé des juristes en droit international, lors d’une table ronde organisée par la Coordination européenne de soutien à la cause sahraouie (Eucoco) et la délégation de la RASD en Europe.

    « Le Front Polisario comme seul représentant légitime du peuple sahraoui, le respect de l’exigence du consentement et le droit du peuple (sahraoui) à disposer de lui même » sont trois donnés juridiques qui « constituent le cadre intangible applicable à la question sahraouie », soutiennent les juristes dans leur évaluation sur la portée des deux arrêts du tribunal de l’Union européenne sur la non-conformité avec le droit international, des deux accords agricole et de pêche conclus entre l’UE et le Maroc.

    Les juristes soulignent que « ce cadre s’applique à tous et à toutes, qu’il s’agisse de l’Union européenne ou des entreprises étrangères, y compris marocaines qui doivent obtenir l’autorisation du Front Polisario en tant qu’expression du consentement du peuple sahraoui à leurs activités au Sahara occidental, ou quitter ce territoire ». Concernant le premier point, les juristes expliquent dans leur évaluation que « le Front Polisario est reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple du Sahara occidental, ce qui lui confère la capacité d’ester en justice devant les juridictions de l’Union européenne ». « Le Tribunal souligne que le droit à une protection juridictionnelle effective du peuple sahraoui impose de reconnaitre la capacité juridique du Front Polisario car il est le seul à pouvoir agir en justice pour défendre le droit de ce peuple », ont-ils relevé. S’agissant du deuxième point, les juristes notent que « le peuple sahraoui qui dispose de droits souverains à l’égard de son territoire national et de ses ressources naturelles, doit consentir à toute activité économique, ou autre, relative au Sahara occidental ».

    « Le Tribunal rappelle que le consentement du peuple sahraoui doit être explicite pour tout accord imposant des obligations au peuple sahraoui mais également libre et authentique conformément au droit à l’autodétermination », ont-il signalé.

    A propos du troisième point, les juristes ont évoqué le droit du peuple sahraoui à disposer de lui même, à travers un référendum d’autodétermination dont l’organisation est retardée depuis plus de 30 ans. S’exprimant, par ailleurs, sur la portée des arrêts de l’UE, les juristes indiquent « qu’il est regrettable que la Commission (européenne) se soit alignée sur le point de vue des autorités marocaines pour diluer les concepts et tenter de justifier l’implication illégale de l’Union européenne dans l’occupation du Sahara occidental ». « Rejetant cette analyse biaisée, le Tribunal européen rappelle l’impérieuse nécessité d’un langage rigoureux, respectueux des catégories juridiques », ont-ils analysé.

  • Gaz diplomatique

    Gaz diplomatique – Ce qui se passe entre l’Algérie et le Maroc a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne.

    La question énergétique en relation avec le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) restera dans l’histoire comme un véritable repère à plusieurs facettes. La première concerne avant tout celle de la notion d’Etat. La décision de l’Algérie d’arrêter le GME et d’opter pour le Medgaz reste un défi à relever, celui d’assumer une décision devant deux pays, l’Espagne et le Portugal. Ces derniers (en plus du Maroc) sont les plus concernés par ce changement radical. Ce qui se passe entre l’Algérie et son voisin de l’Ouest a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne. Ils devaient être rassurés et, vraisemblablement, c’est fait. En tout cas concernant l’Espagne.

    Ainsi, l’approvisionnement en gaz de ce pays sera assuré comme auparavant, et avec le même volume. L’Algérie va continuer à avoir le même statut, celui de premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, qui équivaut à la moitié de la consommation annuelle interne. Le seul perdant dans cette affaire du GME reste le Maroc. La fermeture des vannes va faire perdre au royaume chérifien ce qu’il récoltait, grâce au GME, annuellement des recettes allant de 50 à 200 millions d’euros. Rabat aura à trouver des solutions pour compenser une perte de ce qui équivaut à un dixième de son électricité. Loin d’être évident pour Mohamed VI.

    Ainsi, l’Algérie aura cette responsabilité de démontrer à l’échelle internationale sa détermination à donner une autre image d’elle, tout au moins à l’étranger.

    L’activité remarquée au niveau diplomatique, avec à sa tête le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, va dans ce sens. L’affaire du gazoduc entre dans le même plan d’action que l’implication directe de l’Algérie dans la résolution des »problèmes» que subissent les pays frontaliers. Que ce soit au Mali, en Libye ou encore en Tunisie, Alger veut se placer en tant que partenaire incontournable. A ces pays, il faut ajouter la question de la décolonisation du Sahara Occidental, qui reste toujours une »constante». Se faire entendre et respecter dans ce qui se passe à nos frontières passe, également, par le respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale.

    Yazid Miloudi

    Reporters, 02/11/2021

  • Algérie-UE : Union malheureuse

    Algérie-UE : Union malheureuse – Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans

    Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans. Censé accoucher à terme d’une zone de libre-échange au bénéfice des deux rives, cet engagement s’avère en définitive structurellement déséquilibré. L’Algérie n’en profite, en effet, que peu ou prou, en raison, probablement, d’un gap de compétitivité économique, auquel l’Europe ne veut guère prêter attention, en dépit de ce que commande le bien-fondé originel de l’Accord. C’est donc presque sans surprise, qu’après plus de 15 ans d’association, l’Algérie réclame, “en guise de noces de cristal”, de revoir, clause par clause, les termes de ce partenariat, jugé comme étant “gagnant-perdant”.

    Ce feuilleton de désaccords entre l’Algérie et l’UE n’est pas inédit. Un premier épisode de divergence entre les deux partenaires – pourtant géographiquement et historiquement liés – avait déjà fait l’actualité ici et en Europe, lorsqu’en 2015, l’Algérie avait réclamé une mise à plat en profondeur de l’Accord d’association. Bien que cette requête ait été satisfaite à l’époque, à travers un long processus de renégociations mené à bien pour répondre aux doléances d’Alger, rien n’aura véritablement changé quant à l’équilibre des échanges économiques entre les deux parties. Bon an, mal an, et malgré l’indétrônable concurrent chinois, la balance commerciale de l’Algérie penche irrémédiablement vers l’Europe, tandis que les investissements directs tendent, eux, à se faire désirer. Cherchez l’erreur… ! De part et d’autre.

    Du côté de l’Europe des 27, l’on semble avoir tendance à oublier que les accords d’association conçus pour les pays tiers ne doivent pas viser uniquement la libre circulation des marchandises, mais aussi le développement économique, institutionnel, culturel, ainsi que la libre circulation des personnes.

    Du côté d’Alger, l’erreur était sans doute de lever précipitamment et exclusivement ses barrières au commerce en faveur d’un seul ensemble régional – pour des motivations d’abord politiques – alors que le pays n’avait pas adhéré au système plus global de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’autre erreur, plus historique encore, est de ne pas avoir réussi, depuis l’Indépendance, à enclencher un véritable “Novembre économique” pour sortir définitivement de toute forme de paternalisme et de dépendance à la rente et à l’importation.

    Liberté, 02/11/2021

  • Maroc : Note sur la Suède

    Tags : Maroc, Suède, relations bilatérales, Europe, UE,

    Relations Politiques :

    Les relations diplomatiques entre le Maroc et la Suède sont séculaires. En 1763, les deux pays signent un premier Traité de paix, de commerce et de navigation à l’issue duquel une première légation suédoise est établie au Maroc.

    Les relations diplomatiques contemporaines bilatérales ont été établies en 1957

    Visites

    Visite de l’ancien Ministre Délégué en Suède en 2012.

    Le dernière session des consultations politiques a eu lieu 2012 à Stockholm au niveau des Secrétaires Généraux.

    Question Nationale

    La Suède s’aligne sur la position du reste de l’Europe, soutenant les efforts du Secrétaire Général de L’Onu et de son envoyé personnel.

    La société civile et les partis de sympathisent le plus souvent avec les thèses des séparatistes.

    En 2012, Le dénommé Habib El Kentaoui, a été nommé représentant du Polisario en Suède

    Le Gouvernement suédois consacre 1,3 millions d’euros à l’ONG pro-polisario « EMMAÜS ».

    Le 5 décembre 2012, le Parlement suédois a adopté, sans vote, un rapport global sur la situation en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Une motion appelant le gouvernement à reconnaître la pseudo « rasd» figurait dans ce rapport. Toutefois, les partis de la coalition gouvernementale ont introduit une réserve écrite par laquelle ils rejettent cette motion.

    Coopération Economique

    Les échanges commerciaux sont modestes et se sont élevés englobalement en 2012 à 4 620 millions de dh dont 4 300 Mdh d’importations.

    La Suède a ouvert une représentation commerciale à Casablanca en 2009.

    Environs 17 entreprises suédoises sont implantées au Maroc (Volvo, Vironova, Scania, Ericsson, ABB…). L’essentiel des investissements est réalisé par Ericsson et Volvo.

    Les communautés d’affaires des deux pays ont créé un Conseil d’Affaires Maroc-Suède, présidé du côté marocain, par M. Kamil Benjelloun

    Une ligne aérienne directe reliant Casablanca à Stockholm a été inaugurée le 20 avril 2013

    Thèmes d’Entretien

    Relations Politiques

    La commémoration du 250ème anniversaire en mai 2013 du Traité Maroc-Suédois, en vertu duquel le Royaume du Maroc avait accordé sa protection aux navires suédois contre les actes de pirateries au large des côtes marocaines, offre une opportunité idoine pour la relance des relations bilatérales.

    Saluer la qualité du dialogue politique entre les deux Ministères la coopération et la coordination sur le plan multilatéral, notamment celles inscrites à l’Agenda de l’ONU.

    Question nationale

    Nécessité de multiplier les contacts et renforcer les échanges entre les sociétés civiles et notamment au niveau de la jeunesse, pour les éclairer sur les réformes entreprises par le Maroc (notamment dans le domaine politique et des droits de l’homme) ainsi que sur le conflit du Sahara dont elles ne connaissent généralement que les thèses des séparatistes

    Coopération parlementaire

    Saluer les échanges interparlementaires l’importance de la visite au Maroc du Président du Parlement suédois, ainsi que la visite en Suède du Président de la Chambre des Représentants, en février 2013

    Souligner l’importance que le Maroc accorde à la diplomatie parlementaire et pour le renforcement de la compréhension mutuelle entre les deux pays.

    Coopération économique

    Souligner de créer un Forum d’affaires pour améliorer les échanges commerciaux et les investissements entre les deux pays.

    Intérêt de la coopération tripartite et Maroc-Suède-Afrique. Le Maroc peut servir de plateforme pour les exportations suédoises vers les marchés africain et arabe.

    Saluer l’inauguration de la ligne aérienne directe reliant Casablanca et Stockholm.

    #Maroc #Suède

  • La communauté juridique salue les arrêts du Tribunal de l’Union européenne du 29 septembre 2021

    Sahara Occidental, Maroc, UE, CJUE, TJUE, CURIA, 

    La communauté juridique salue les arrêts du Tribunal de l’Union européenne du 29 septembre 2021 comme une contribution majeure au respect de la légalité internationale et aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes
    Bruxelles, 27 octobre 2021
    S’inscrivant dans la lignée des précédents arrêts rendus par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), le Tribunal de l’UE a annulé, par deux arrêts prononcés le 29 septembre 2021, les décisions du Conseil portant conclusion des nouveaux accords UE-Maroc explicitement applicables à la zone sous occupation marocaine du Sahara occidental.
    L’avenir nous dira si le Conseil respecte les arrêts du juge de l’Union européenne ainsi que l’État de droit ou décide de former un pourvoi contre les arrêts du Tribunal afin de gagner du temps face à une issue qui paraît inéluctable.
    Pour sa part, la communauté juridique salue les arrêts du Tribunal comme une contribution majeure au respect de la légalité internationale et aux droits des peuples à disposer d’eux- mêmes.
    Il est regrettable que la Commission se soit alignée sur le point de vue des autorités marocaines pour diluer les concepts et tenter de justifier l’implication illégale de l’Union européenne dans l’occupation du Sahara occidental. Rejetant cette rhétorique biaisée, le Tribunal européen rappelle l’impérieuse nécessité d’un langage rigoureux, respectueux des catégories juridiques.
    Ainsi, le Sahara occidental est l’antithèse d’un territoire « disputé ». Comme l’a jugé la Cour dès 2016, s’agissant d’un territoire non autonome figurant sur la liste établie par les Nations Unies, le territoire sahraoui dispose d’un statut séparé et distinct, exclusif de toute souveraineté marocaine, dont les frontières internationales ont été établies au début du 20e siècle par une série d’accords conclus entre les anciennes puissances coloniales.
    De même, la seule manière acceptable de se référer au peuple sahraoui est le désigner comme « peuple colonial » à l’instar des autres peuples, qu’ils soient structurés en États ou que le processus de décolonisation de leur territoire soit resté inachevé. À l’inverse, toute autre dénomination telle que l’expression « populations concernées » constitue une violation du droit à l’unité nationale du peuple sahraoui, tandis que l’emploi du terme « population autochtone » ne rend pas compte de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Enfin, le peuple sahraoui, qui dispose de droits souverains à l’égard de son territoire national et de ses ressources naturelles, doit consentir à toute activité économique, ou autre, relative au Sahara occidental. Or, ce consentement qui doit être libre et authentique pour être valable ne peut être qu’exprimé que par le Front POLISARIO, comme le constate le Tribunal, car il est le seul et unique représentant de ce peuple reconnu sur le plan international.
    Ces trois données juridiques – le Front Polisario comme seul représentant du peuple sahraoui, le respect de l’exigence du consentement, et le droit de ce peuple à disposer de lui-même – constituent le cadre intangible applicable à la question sahraouie. Ce cadre s’applique à tous et à toutes, qu’il s’agisse de l’Union européenne ou des entreprises étrangères, y compris marocaines, qui doivent obtenir l’autorisation du Front POLISARIO, en tant qu’expression du consentement du peuple sahraoui à leurs activités au Sahara occidental, ou quitter ce territoire.
  • Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…

    Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…. La CE souhaite renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    La Commission européenne travaille sur des plans visant à renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    Des documents de la Commission ayant fait l’objet d’une fuite au début du mois présentent des projets de propositions concernant l’Afghanistan, la Bosnie-et-Herzégovine, la Libye, le Maroc et la Tunisie, qui peuvent tous être téléchargés ci-dessous.

    Le document sur l’Afghanistan propose des plans immédiats et à court terme, notamment l’envoi d’un éventuel agent de l’UE chargé de la surveillance des frontières (Frontex) au Pakistan voisin pour s’occuper de ce pays déchiré par la guerre.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Afghanistan », est-il indiqué, notant que des négociations sur un accord de travail avec le pays ne sont pas prévues.

    Des discussions sont également en cours pour allouer environ 1 milliard d’euros à l’Afghanistan dans le cadre de la nouvelle enveloppe de 79,5 milliards d’euros de l’UE, connue sous le nom d’instrument de coopération au développement et de voisinage.

    Mais le rapport indique également que « les travaux visant à faire avancer ce dossier dans le cadre du programme indicatif pluriannuel 2021-2027 du pays sont désormais suspendus ».

    Un autre montant de 79 millions d’euros est également prévu pour 2022 afin de traiter la « dimension régionale du déplacement des Afghans », indique le document.

    En ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, l’UE prévoit de discuter de sa politique migratoire et des perspectives d’élargissement en novembre et décembre, avec en tête d’éventuelles mesures de financement.

    « La Bosnie-et-Herzégovine est invitée à adopter des stratégies sectorielles à l’échelle du pays dont la mise en œuvre pourrait bénéficier d’un soutien financier de l’UE », note le document.

    En ce qui concerne la Libye, le document indique qu’elle souhaite mettre en place un système de migration et d’asile fondé sur les droits.

    Le pays a déjà bénéficié de quelque 455 millions d’euros de fonds européens. Plus de la moitié a été consacrée à la protection des migrants et un tiers à la « stabilisation des communautés » et à la gestion des frontières, indique la Commission.

    L’UE souhaite désormais fournir à la Libye « une source de financement flexible pour répondre à l’évolution des besoins et des itinéraires ».

    Il s’agit notamment de renforcer, avant la fin de l’année, le groupe de travail UA-UE-ONU, créé pour secourir les migrants et les réfugiés bloqués en Libye.

    Elle souhaite également organiser un dialogue sur les migrations avec la Libye après les élections présidentielles de la mi-décembre.

    En ce qui concerne le Maroc, elle souhaite que Rabat renforce les contrôles aux frontières, les opérations de recherche et de sauvetage, et démantèle les réseaux de passeurs.

    Des plans sont également en cours pour une « coopération structurée » avec Frontex et les autorités marocaines. Un accord de travail avec l’agence de police de l’UE, Europol, est également envisagé.

    En ce qui concerne l’argent, la Commission indique qu’un projet de budget pour 2021-27 est en cours d’élaboration et qu’il devrait notamment porter sur les causes profondes de la migration. Elle note également que le Maroc pourra faire appel à un autre fonds, mis en place pour d’autres pays voisins, pour freiner les migrations.

    En ce qui concerne la Tunisie, le rapport note que quelque 30 millions d’euros de fonds européens ont été consacrés au renforcement de ses garde-côtes. « Un complément de 10 millions d’euros est en cours de finalisation », note le rapport.

    L’objectif, selon le rapport, est de s’assurer que la stratégie migratoire et la loi sur l’asile tunisiennes sont finalisées et approuvées.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Tunisie et les autorités tunisiennes sont réticentes à coopérer avec elle », précise-t-elle.

    Points forts internes de l’UE
    Ils précisent également les initiatives bilatérales entre les États de l’UE.

    Parmi les points forts :

    Sur la Tunisie, l’Autriche, la Belgique et l’Allemagne souhaitent une meilleure coopération lorsqu’il s’agit de renvoyer les Tunisiens indésirables chez eux.

    « L’Autriche n’est généralement pas satisfaite de la coopération avec la Tunisie, en raison de problèmes liés à l’identification.

    En ce qui concerne la Libye, la République tchèque apporte son soutien aux garde-côtes libyens, mais n’entre pas dans les détails.

    Mais avec les pays du groupe de Visegrad 4 (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque), ils prévoient maintenant un soutien financier plus important pour la gestion des frontières libyennes.

    L’Italie indique qu’elle livrera deux bateaux pneumatiques « d’occasion » aux garde-côtes libyens et à la sécurité portuaire, tandis que Malte étudie la possibilité de fournir une expertise sur les installations d’accueil.

    « Une équipe technique s’est déjà rendue à Tripoli pour évaluer les navires dont disposent les garde-côtes libyens », indique Malte.

    Au Maroc, l’Allemagne forme les autorités à la détection de la fraude documentaire et à la sécurité aérienne.

    L’Espagne procède à des « réformes des infrastructures » dans ses enclaves nord-marocaines de Ceuta et Melilla, notamment en matière de surveillance.

    Madrid renforce également l’échange d’informations et la collaboration policière avec le Maroc pour lutter contre le trafic de migrants.

    En ce qui concerne l’Afghanistan, la Bulgarie a contribué à la formation de policiers irakiens et afghans dans le but de démanteler le trafic de migrants.

    Le Danemark a financé des programmes de retour et de réintégration. L’Estonie a suspendu tous les projets bilatéraux en Afghanistan, compte tenu de la crise actuelle.

    L’Italie a réalisé un projet de 900 000 euros pour aider les réfugiés afghans en Iran.

    La Slovénie indique qu’elle a actuellement deux Afghans boursiers qui étudient le génie civil.

    Elle a également déployé un officier de police en Afghanistan pendant six mois pour former et éduquer la police locale, dit-elle.

    Par NIKOLAJ NIELSEN

    EU Observer, 28/10/2021