Étiquette : UE

  • L’Espagne envisage d’imposer un visa aux Marocains pour entrer à Ceuta et Melilla

    Selon le secrétaire d’État à l’Union européenne du ministère des affaires étrangères, Juan González Barba, le gouvernement espagnol envisage de renoncer au « régime spécial » dont bénéficient Ceuta et Melilla dans le cadre Schengen, l’espace européen sans frontières, ce qui signifierait que les résidents des wilayas (provinces) marocaines environnantes – Tétouan dans le cas de la première et Nador dans le cas de la seconde – auraient besoin d’un visa pour entrer dans les deux places espagnoles d’Afrique du Nord.

    Le ministre espagnol des affaires étrangères a reconnu que les événements « extrêmement graves » des 17 et 18 mai, lorsque près de 10000 personnes sont entrées illégalement à Ceuta en 48 heures, ont conduit le gouvernement à envisager de prendre cette mesure.

    Le gouvernement prépare un plan spécial pour Ceuta et Melilla, qui prévoit la possibilité de demander l’entrée des deux villes autonomes dans l’union douanière de l’UE et de revoir son régime économique et fiscal spécial.

    La secrétaire d’État à l’Union européenne du ministère des Affaires étrangères, González Barba, et le secrétaire d’État à la politique territoriale et à la fonction publique, Víctor Francos, ont rencontré ce jeudi le président de Ceuta, Juan Vivas, du PP, qui a apprécié l’ » engagement  » de l’État pour sortir Ceuta de sa situation insoutenable et lui donner un avenir  » solide « . Les deux hauts fonctionnaires doivent se rendre vendredi à Melilla, où ils discuteront également avec ses autorités de la possibilité de changer son « modèle économique » afin de lui donner plus de stabilité pour l’avenir.

    Avec El Pais, 10 juin 2021

    Etiquettes : Espagne, Ceuta, Melilla, Maroc, Schengen, Union Européenne, UE, visa, frontières,

  • Le 2e mur de Berlin

    par Madjid Khelassi

    Les états européens s’en vont au pas de charge…vers la vaccination totale de leurs citoyens . Concomitamment, c’est une année électorale qui arrive…partout dans une Europe marquée par un retour en force des partis de l’extrême droite, comme en Hongrie, en Autriche et en France.

    On va lentement vers une Europe exclusive, ségrégationniste, chrétienne qui remettra en cause Schengen, l’Euro…et refusera surement de se regarder dans les visages basanés, noirs ou métissés. Une Europe blanche qui rasera de la carte Lampedusa et construira des remparts autour de son exclusivité.

    Après le vaccin , le tocsin contre l’étranger , le migrant avec ou sans visa. La construction européenne : Un parlement à Strasbourg et une commission à Bruxelles…Louve à deux têtes, l’Europe obéira plus que jamais à l’impulsion allemande et se détournera du profil grec…estampillé météque à vie.

    Demain, une Europe des nationalismes autrichien, néerlandais, français, hongrois…Atre de haine et de la détestation de l’autre. L’autre, cet arabe, cet afghan, cet africain…par qui tous les malheurs arrivent : crise économique, crise de l’emploi, crise de foi en un modèle de société dépassé.

    Exit l’Euro, et retour du Mark,du Franc, du Florin , de la Lire de la couronne danoise…le grand vertige du portefeuille autochtone enfin retrouvé.

    Les restos du cœur et soupes populaires s’orneront de crucifix et le boudin frisera l’eucharistie. Les assiettes en Pyrex feront miroiter l’enfance des cantines chrétiennes. L’intégration par le porc sera la condition sinéquanone de la naturalisation.

    Exit Schengen, et retour des frontières chasseuses d’étrangers trop typés.

    Schipol, Zaventem, Fiumicino, Orly…Aéroports au décor méthodiquement re-topographié avec des couloirs bondés d’européens – diffuseront dans leurs salons VIP, les musiques ( avec ou sans Bécaud) qui étoufferont les cris des refoulés. Et leurs passagers se rediront : « nous nous sommes tant aimés » !

    Visas – murs et voyages interdits…L’après Covid s’annonce comme le 2ème mur de Berlin du monde civilisé .

    La Nation, 09 juin 2021

    Etiquettes : Europe, UE, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Résolution du PE sur le Maroc et la crise de Ceuta

    Parlement européen

    2019-2024
    TEXTES ADOPTÉS P9_TA(2021)0289
    Violation de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et utilisation de mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire à Ceuta
    Résolution du Parlement européen du 10 juin 2021 sur la violation de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et l’instrumentalisation des mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire à Ceuta (2021/2747(RSP))
    Le Parlement européen,
    – vu ses résolutions antérieures sur le Maroc, en particulier celle du 16 janvier 2019 sur l’accord UE-Maroc1 , et sa résolution du 26 novembre 2019 sur les droits de l’enfant à l’occasion du 30e anniversaire de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant2 ,
    – vu la convention du 20 novembre 1989 des Nations unies relative aux droits de l’enfant, en particulier le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant (articles 3 et 18),
    – vu les observations générales du Comité des droits de l’enfant des Nations unies, et en particulier l’observation générale n° 14,
    – vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,
    – vu la déclaration du 1er juin 2021 du Maroc sur la question des mineurs marocains non accompagnés en situation illégale dans certains pays européens,
    – vu les deux déclarations du 31 mai 2021 du ministère marocain des affaires étrangères, de la coopération africaine et des expatriés marocains sur la crise hispano-marocaine,
    – vu l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume du Maroc, d’autre part3 , entré en vigueur en 2000, et vu le partenariat 2013 pour la mobilité,
    – vu la déclaration à la presse du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères 1 JO C 411 du 27.11.2020, p. 292. 2 Textes adoptés de cette date, P9_TA(2019)0066. 3 JO L 70 du 18.3.2000, p. 2. et la politique de sécurité à l’issue du Conseil des affaires étrangères le 18 mai 2021,
    – vu la communication conjointe du 9 février 2021 de la Commission et du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité intitulée «Un partenariat renouvelé avec le voisinage méridional
    – Un nouveau programme pour la Méditerranée», notamment le quatrième chapitre sur la migration et la mobilité (JOIN(2021)0002),
    – vu l’accord entre le Royaume d’Espagne et le Royaume du Maroc relatif à la coopération dans le domaine de la prévention de l’émigration illégale des mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté, signé à Rabat le 6 mars 2007 et entré en vigueur le 2 octobre 2012,
    – vu la déclaration du 27 mars 2021 de l’Organisation internationale pour les migrations sur les arrivées récentes à Ceuta (Espagne),
    – vu l’article 144, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 4, de son règlement intérieur,
    A. considérant que les relations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc ont pour fondement juridique l’accord d’association de 2000; qu’en tant que voisin proche, le Maroc est un partenaire privilégié de l’Union en matière de coopération politique, économique, commerciale et technique, ainsi que de coopération au développement, comme en témoignent les instruments parmi que sont, entre autres, les programmes d’action annuels, le fonds fiduciaire d’urgence de l’Union pour l’Afrique, l’instrument européen de voisinage et le programme «L’Europe dans le monde», ainsi que la participation du Maroc à Erasmus+, ainsi que le «statut avancé» accordé en 2008 dans le cadre de la politique européenne de voisinage; que le Maroc figure au 3e rang des bénéficiaires de fonds alloués par l’Union dans le cadre de sa politique européenne de voisinage;
    B. considérant que la crise actuelle a donné lieu à des tensions diplomatiques sans précédent entre le Maroc, d’une part, et l’Espagne et l’Union européenne, d’autre part; que, quels que soient les motifs qui ont présidé à l’apparition de la situation actuelle à Ceuta, c’est un incident injustifiable, qui ne correspond pas à la coopération établie de longue date et à la relation de confiance qui prévaut entre les deux parties, en particulier dans le domaine de la migration; que les relations de voisinage doivent être préservées et redevenir ce qu’elles étaient avant la crise, afin de contribuer à promouvoir des relations mutuellement bénéfiques en mettant en œuvre le nouvel agenda méditerranéen récemment présenté dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec le voisinage sud, au titre duquel le Maroc est invité à approfondir son partenariat avec l’UE dans différents domaines;
    C. considérant que, depuis le 17 mai 2021, une augmentation sans précédent du nombre de passages vers le territoire espagnol a été constatée, et que quelque 9 000 personnes ont pénétré, par terre ou par mer, dans la ville autonome espagnole de Ceuta, après que la police marocaine a assoupli temporairement les contrôles aux frontières, ouvert les barrières et négligé de prendre des mesures pour arrêter les entrées illégales; que l’intervention humanitaire des forces armées et de sécurité espagnoles, des ONG et des citoyens de Ceuta a empêché que ne se produise une véritable tragédie; que la plupart des personnes ayant traversé illégalement la frontière étaient des ressortissants marocains; qu’un flux aussi important peut difficilement être considéré comme spontané; que parmi ces personnes, au moins 1 200 étaient des mineurs non accompagnés, et qu’il y avait également de nombreuses familles entières; que certains enfants venaient directement de l’école et n’avaient donc pas leurs papiers sur eux au moment de leur passage;
    D. considérant que, le 1er juin 2021, les autorités marocaines ont décidé de faciliter la réadmission de tous les enfants marocains non accompagnés mais identifiés se trouvant illégalement sur le territoire de l’Union; que, selon l’Organisation internationale pour les migrations, nombre d’entre eux ont déjà été rapatriés grâce à l’aide à la réunification et à la recherche des familles; que les autorités espagnoles ont ouvert une ligne d’urgence à Ceuta dans le but de ramener les enfants et les mineurs non accompagnés à leurs familles; que, toutefois, de nombreux enfants se trouvent encore dans des locaux espagnols, comme dans l’entrepôt de Tarajal et dans les centres d’accueil des migrants de Pinier et Santa Amelia, sous la tutelle de la ville autonome de Ceuta, dans l’objectif de pouvoir les identifier, d’évaluer leur situation personnelle, leurs vulnérabilités et les risques de persécution et de préjudice irréparable qu’ils courent; que les familles recherchent désespérément ces enfants; que cela fait peser des risques supplémentaires sur le développement physique, mental, moral, spirituel et social des enfants, comme l’indique la déclaration des droits de l’enfant des Nations unies;
    E. considérant que la plupart des enfants ont cru qu’ils participaient à une simple sortie scolaire à Ceuta et qu’ils pourraient assister gratuitement à un match de football avec des joueurs célèbres;
    F. considérant que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être l’une des premières considérations dans tous les actes et décisions qui concernent les mineurs non accompagnés et leur bien-être physique et mental; qu’il est donc nécessaire, conformément au droit international, que ces enfants bénéficient de la reconnaissance et du soutien de toutes les autorités concernées et que, grâce à une coopération appropriée et renforcée, ils retrouvent leurs parents ou leurs proches et soient rendus en toute sécurité à leur famille qu’ils n’ont jamais eu l’intention de quitter; que, dans la stratégie de l’UE sur les droits de l’enfant, la Commission a recommandé aux États membres de renforcer leurs systèmes de tutelle pour les mineurs non accompagnés, notamment en participant aux activités du réseau européen en la matière; qu’en vertu de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, les pays d’accueil doivent garantir tous les droits des enfants migrants, y compris pour ce qui concerne le contrôle aux frontières et le retour;
    G. considérant que la crise a été déclenchée par le Maroc en raison d’une crise politique et diplomatique après que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, atteint par le coronavirus, a été admis dans un hôpital espagnol pour raisons humanitaires; que le 2 juin 2021, il est arrivé en Algérie;
    H. considérant que, selon les déclarations officielles du Maroc du 31 mai 2021, la crise bilatérale ne serait pas liée à la question migratoire; que le ministre marocain des affaires étrangères a d’abord reconnu que l’entrée massive de milliers de personnes, dont des enfants, découlait directement di fait que le chef du Front Polisario avait été accueilli en Espagne; que, dans une déclaration officielle publiée ultérieurement, les autorités marocaines ont indiqué comme raison réelle la position jugée ambiguë de l’Espagne sur le Sahara occidental;
    I. considérant que, lors de la réunion extraordinaire du Conseil européen des 24 et 25 mai 2021, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union ont réaffirmé leur soutien sans réserve à l’Espagne et souligné que les frontières espagnoles faisaient partie des frontières extérieures de l’Union; que la situation à Ceuta a également été examinée lors du Conseil des affaires étrangères du 18 mai 2021, au cours duquel le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a exprimé sa pleine solidarité et son soutien à l’Espagne au nom de l’Union; que le droit international et le principe de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’inviolabilité des frontières nationales doivent être respectés;
    J. considérant qu’un mandat de négociation en vue de la conclusion d’un accord de réadmission avec le Maroc a été accordé par le Conseil à la Commission en 2000; qu’à ce jour, aucun accord de ce type n’a été finalisé ou adopté;
    K. considérant que les autorités marocaines devraient faciliter le retour, dans les semaines à venir, de près de 13 000 travailleurs saisonniers bloqués dans le sud de l’Espagne;
    1. rejette l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union; déplore en particulier que des enfants, des mineurs non accompagnés et des familles aient franchi massivement la frontière entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta, mettant ainsi leur vie et leur sécurité clairement en péril; regrette l’aggravation de la crise politique et diplomatique, et espère qu’elle ne portera atteinte ni aux relations stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées de voisinage entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses États membres, ni à la coopération de longue date fondée sur la confiance dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, la traite des êtres humains et le trafic de drogue, de la migration et des politiques commerciales; estime que les différends bilatéraux entre partenaires proches devraient être réglés dans le cadre d’un dialogue diplomatique; appelle à un apaisement des tensions et au retour à un partenariat constructif et fiable entre l’Union et le Maroc; appelle à poursuivre le développement de cette relation fondée sur la confiance et le respect mutuels; invite instamment le Maroc, à cet égard, à respecter son engagement de longue date en faveur d’une coopération renforcée en matière de gestion des frontières et de mobilité migratoire dans un esprit de coopération et de dialogue; souligne l’importance de renforcer le partenariat UE-Maroc, qui devrait tenir compte des besoins des deux partenaires de manière équilibrée et sur un pied d’égalité;
    2. se félicite de la démarche adoptée par les autorités marocaines le 1er juin 2021 pour faciliter le retour de tous les mineurs non accompagnés identifiés qui se trouvent illégalement sur le territoire de l’Union européenne; demande à l’Espagne et au Maroc de travailler en étroite collaboration pour ramener les enfants à leurs familles, dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit national et international, en particulier de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, dont le Maroc est signataire depuis 1990 et qu’il a ratifié à deux reprises (en juin et en juillet 1993), ainsi que des accords pertinents entre l’Union européenne et ses États membres et le Maroc, en particulier l’accord entre le Royaume d’Espagne et le Royaume du Maroc sur la coopération dans le domaine de la prévention de la migration illégale des mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté; rappelle que le principe de l’unité familiale et le droit au regroupement familial doivent toujours être sauvegardés; souligne qu’une coopération étroite sur les défis migratoires est dans l’intérêt mutuel de l’Union européenne et du Maroc; invite le Royaume du Maroc à tenir ses engagements car il est essentiel d’assurer le retour en toute sécurité des enfants dans leur famille et de respecter les droits que leur confère le droit international;
    3. rappelle que la protection et la sécurité de Ceuta concernent l’ensemble de l’Union européenne car la ville autonome fait partie de ses frontières extérieures; se félicite de la réaction rapide de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) qui a mis ses ressources au service du gouvernement espagnol afin de l’aider à résoudre les problèmes migratoires liés à cette crise; invite la Commission à fournir des fonds d’urgence pour faire face à la situation à Ceuta, notamment en finançant des capacités d’hébergement supplémentaires pour les mineurs non accompagnés;
    4. s’affirme pleinement solidaire des citoyens de Ceuta et salue la réponse efficace et professionnelle de l’armée et des organes de sécurité espagnols dans la ville autonome, ainsi que celle des ONG et des habitants, qui ont su gérer la crise et sauver de nombreuses vies; se félicite de la protection accordée aux mineurs non accompagnés par les autorités espagnoles, conformément au droit de l’Union et à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant;
    5. réaffirme la position consolidée de l’Union sur le Sahara occidental, fondée sur le plein respect du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du processus politique conduit par les Nations unies pour parvenir à une solution négociée juste, durable, pacifique et acceptable par les deux parties;
    6. réaffirme l’inviolabilité des frontières nationales des États membres de l’Union et insiste sur le fait que le respect de leur intégrité territoriale est non négociable en tant que principe fondamental du droit international et principe de solidarité européenne; rappelle que l’atteinte à la souveraineté territoriale des États membres ne saurait être tolérée;
    7. invite instamment la Commission et le Royaume du Maroc à coopérer et à conclure formellement, dans les meilleurs délais, un accord de réadmission UE-Maroc assorti des garanties juridiques nécessaires; est convaincu que la coopération future de l’Union avec les pays du sud de la Méditerranée devrait se fonder sur l’objectif à long terme qui consiste à s’attaquer aux causes profondes de la migration illégale en renforçant le développement économique et les investissements, en créant de nouvelles possibilités d’emploi et en promouvant une éducation de qualité pour tous les enfants de la région;
    8. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission / haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu’au gouvernement et au parlement du Maroc.
    Source : Parlement Européen, 10 juin 2021
    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Ceuta, migration, mineurs non accompagnés, Union Européenne, UE, Parlement Européen, 
  • Le Maroc condamné par le Parlement Européen

    Les eurodéputés ont voté ce jeudi 10 juin 2021, une résolution condamnant le Maroc au sujet du chantage politique impliquant les migrants dans le dossier du Sahara Occidental.

    Le Parlement européen a incriminé jeudi le Maroc pour l’escalade migratoire enregistrée à Ceuta, notamment pour l’utilisation de mineurs afin de faire pression sur l’Espagne pour des désaccords en matière de politique étrangère, et a demandé des fonds d’urgence pour aider l’enclave espagnol dans l’accueil des mineurs.

    Dans une motion approuvée par 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions, les eurodéputés regrettent sur ce plan, « que la vie et la sécurité des mineurs aient été mises en danger et que cela ait conduit à une escalade de la crise politique et diplomatique » en réponde au geste humanitaire de l’hospitalisation du SG du Front Polisario, Brahim Ghali.

    La motion commune des groupes Populaire, Socialiste, Libéral et Vert déplore l’aggravation de la crise diplomatique et politique qui « porte atteinte à la stratégie multidimensionnelle et aux relations de voisinage privilégié entre le Maroc, l’Union européenne et ses Etats membres ».

    Le texte approuvé par les eurodéputés ne comptait, en revanche, aucune mention critique quant à l’accueil du président sahraoui, Brahim Ghali, par le gouvernement espagnol pour des raisons de santé. La mention avait été proposée par la droite.

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Parlement Européen, Union Européenne, UE, Sahara Occidental,

  • UE-GB : « Guerre des saucisses » débouche sur des menaces

    Les discussions sur la « guerre des saucisses » entre le Royaume-Uni et l’Union européenne débouchent sur des menaces, mais pas sur des progrès.

    La Grande-Bretagne et l’Union européenne n’ont pas réussi mercredi à se mettre d’accord sur des solutions pour faciliter les échanges post-Brexit avec l’Irlande du Nord et ont échangé des menaces dans une impasse qui pourrait assombrir le sommet international du week-end.

    Depuis que la Grande-Bretagne a achevé une sortie tortueuse de l’UE à la fin de l’année dernière, ses relations avec Bruxelles se sont encore envenimées, chaque partie accusant l’autre de mauvaise foi sur une partie de leur accord de Brexit qui couvre les mouvements de marchandises vers l’Irlande du Nord.

    Les médias britanniques ont surnommé ce conflit la « guerre des saucisses », car il concerne la circulation des viandes réfrigérées de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord.

    Mercredi, le conflit est passé à la vitesse supérieure : la Grande-Bretagne a déclaré qu’elle pourrait à nouveau prolonger unilatéralement une période de grâce en renonçant aux contrôles sur certaines marchandises, tandis que l’Union européenne a déclaré qu’elle pourrait poursuivre son action en justice, une démarche qui pourrait aboutir à des droits de douane et à des quotas.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson souhaite qu’un sommet des sept plus grandes économies avancées du monde se tienne ce week-end dans un village de bord de mer du sud-ouest de l’Angleterre pour présenter ce qu’il appelle la « Grande-Bretagne mondiale ».

    Mais il pourrait recevoir un avertissement du président américain Joe Biden qui, selon le journal Times, dira à Londres de respecter un accord avec l’UE destiné à protéger un accord de paix vieux de 23 ans en Irlande du Nord.

    Le ministre britannique du Brexit, David Frost, qui devrait assister au sommet, a rencontré le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, à Londres, pour aborder la question.

    « Il n’y a pas eu de percées. Il n’y a pas non plus de rupture, et nous allons continuer à discuter », a déclaré M. Frost aux journalistes.

    « Ce que nous devons maintenant faire, c’est trouver de toute urgence des solutions ».

    Une source britannique proche des négociations a déclaré que toutes les options étaient sur la table en l’absence d’accord, y compris la prolongation par Londres, au-delà du 30 juin, d’une période de grâce qui permet de renoncer aux contrôles sur certaines denrées alimentaires destinées à l’Irlande du Nord.

    M. Sefcovic a répondu en déclarant que l’UE envisageait de poursuivre sa contestation juridique des actions de la Grande-Bretagne, ce qui pourrait aboutir à un procès à l’automne ou à l’imposition éventuelle de droits de douane et de quotas.

    LE MONDE NOUS REGARDE

    « L’administration et le Congrès américains suivent cette affaire de très près », a déclaré M. Sefcovic lors d’une conférence de presse.

    « Je suis sûr que le G7, ainsi que les dirigeants européens, soulèveront cette question car je pense que ce sur quoi nous devrions nous concentrer en ce moment devrait être la reprise économique… et comment former et forger ce nouveau partenariat stratégique entre l’UE et le Royaume-Uni. Au lieu de cela, nous avons ces réunions très difficiles ».

    Préserver la paix délicate en Irlande du Nord sans permettre au Royaume-Uni une porte dérobée vers le marché unique de l’Union européenne à travers la frontière terrestre irlandaise était l’une des questions les plus délicates du divorce du Brexit.

    Le résultat a été le protocole, qui a essentiellement maintenu la province dans l’union douanière de l’UE et l’adhésion à de nombreuses règles de son marché unique – deux éléments que le reste de la Grande-Bretagne a quitté.

    Si Bruxelles est mécontente que Londres ne respecte pas le protocole, Londres affirme qu’elle n’a pas le choix car certains contrôles entravent l’approvisionnement des supermarchés nord-irlandais.

    Elle a également souligné les tensions croissantes entre les unionistes pro-britanniques de la province, qui estiment que le protocole sape l’accord de paix de 1998 en relâchant leurs liens avec la Grande-Bretagne.

    Aodhán Connolly, directeur du Northern Ireland Retail Consortium, a appelé à une action rapide pour protéger les consommateurs de la province :

    « Nous avons besoin de solutions immédiates pour maintenir la circulation des marchandises dès maintenant, et nous avons besoin d’un répit pour que le gouvernement britannique et l’UE puissent, à plus long terme, trouver une solution viable. »

    Reuters, 09 juin 2021

    Etiquettes : Grande Bretagne, UK, UE, guerre des saucisses, Irlande du Nord,

  • Analyse : L’accord fiscal des grands pays va révéler le fossé en Europe

    Un accord mondial sur l’impôt sur les sociétés semble devoir mettre en évidence un conflit profondément ancré dans l’Union européenne, opposant les grands pays membres que sont l’Allemagne, la France et l’Italie à l’Irlande, au Luxembourg et aux Pays-Bas.

    Bien que les petits partenaires de l’UE, au centre d’une lutte de plusieurs années pour leurs régimes fiscaux favorables, aient accueilli favorablement l’accord du Groupe des Sept le 5 juin, qui prévoit un taux minimum d’imposition des sociétés d’au moins 15 %, certains critiques prédisent des difficultés à le mettre en œuvre.

    La Commission européenne, l’exécutif de l’UE, s’efforce depuis longtemps d’obtenir un accord au sein de l’Union sur une approche commune de la fiscalité, une liberté jalousement préservée par les 27 États membres, grands et petits.

    « Les holdouts traditionnels de l’UE en matière de fiscalité essaient de garder le cadre le plus souple possible afin de pouvoir continuer à faire des affaires plus ou moins comme d’habitude », a déclaré Rebecca Christie du groupe de réflexion Bruegel basé à Bruxelles.

    Paschal Donohoe, ministre irlandais des finances et président de l’Eurogroupe de ses pairs de la zone euro, a réservé un accueil mitigé à l’accord des pays riches du G7, qui doit être approuvé par un groupe beaucoup plus large.

    « Tout accord devra répondre aux besoins des petits et des grands pays », a-t-il déclaré sur Twitter, évoquant les « 139 pays » nécessaires à un accord international plus large.

    Hans Vijlbrief, vice-ministre des finances des Pays-Bas, a quant à lui déclaré sur Twitter que son pays soutenait les projets du G7 et avait déjà pris des mesures pour mettre fin à l’évasion fiscale.

    Bien que les fonctionnaires de l’UE aient critiqué en privé des pays comme l’Irlande ou Chypre, s’attaquer à eux en public est un sujet politiquement sensible. La liste noire des centres fiscaux « non coopératifs » établie par l’Union, en raison de ses critères, ne mentionne pas les paradis fiscaux européens.

    Ces derniers ont prospéré en offrant aux entreprises des taux réduits par le biais de centres dits « boîtes aux lettres », où elles peuvent comptabiliser leurs bénéfices sans avoir une présence significative.

    « Les paradis fiscaux européens n’ont aucun intérêt à céder », a déclaré Sven Giegold, membre du Parlement européen appartenant au parti des Verts qui milite pour des règles plus équitables, à propos des perspectives de changement.

    Néanmoins, le ministre luxembourgeois des finances, Pierre Gramegna, a salué l’accord du G7, ajoutant qu’il contribuerait à une discussion plus large en vue d’un accord international détaillé.

    Si l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas se sont félicités de cette réforme réclamée de longue date, Chypre a eu une réaction plus prudente.

    « Les petits États membres de l’UE doivent être reconnus et pris en considération », a déclaré à Reuters le ministre chypriote des finances, Constantinos Petrides.

    Et même la France, membre du G7, pourrait avoir du mal à s’adapter complètement aux nouvelles règles internationales.

    « Les grands pays comme la France et l’Italie ont également des stratégies fiscales qu’ils sont déterminés à conserver », a déclaré M. Christie.

    Le Tax Justice Network classe les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande et Chypre parmi les paradis fiscaux mondiaux les plus importants, mais il inclut également la France, l’Espagne et l’Allemagne dans sa liste.

    ÉQUITÉ ET FINANCE

    Les divisions de l’Europe ont éclaté en 2015 après que des documents surnommés « LuxLeaks » ont montré comment le Luxembourg aidait les entreprises à canaliser leurs bénéfices tout en payant peu ou pas d’impôts.

    Cela a déclenché une répression de la part de Margrethe Vestager, la puissante responsable antitrust de l’UE, qui a utilisé des règles empêchant les aides publiques illégales aux entreprises, arguant que ces accords fiscaux équivalaient à des subventions injustes.

    Mme Vestager a ouvert des enquêtes sur la société finlandaise d’emballage en papier Huhtamaki pour arriérés d’impôts au Luxembourg et sur le traitement fiscal néerlandais d’InterIKEA et de Nike.

    Les Pays-Bas et le Luxembourg ont nié que ces accords violent les règles de l’UE.

    Mais Mme Vestager a connu des revers, comme l’an dernier, lorsque le Tribunal de première instance a annulé l’ordre qu’elle avait donné au fabricant d’iPhone Apple (AAPL.O) de payer 13 milliards d’euros (16 milliards de dollars) d’arriérés d’impôts irlandais, décision qui fait actuellement l’objet d’un appel.

    Mme Vestager a également rejeté l’ordre donné à Starbucks de payer des millions de dollars d’arriérés d’impôts néerlandais.

    Malgré ces défaites, les juges ont approuvé son approche.

    « La fiscalité équitable est une priorité absolue pour l’UE », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne : « Nous restons déterminés à faire en sorte que toutes les entreprises (…) paient leur juste part d’impôt. »

    Les Pays-Bas, en particulier, ont souligné leur volonté de changement après avoir été critiqués pour leur rôle d’intermédiaire permettant aux multinationales de transférer leurs bénéfices d’une filiale à l’autre tout en ne payant pas ou peu d’impôts.

    Ils ont introduit en janvier une règle imposant les redevances et les paiements d’intérêts envoyés par des sociétés néerlandaises dans des juridictions où le taux d’imposition des sociétés est inférieur à 9 %.

    « La demande d’équité a augmenté », a déclaré Paul Tang, un membre néerlandais du Parlement européen. « Et maintenant, elle est combinée avec un besoin de financer les investissements ».

    Reuters, 08 juin 2021

    Etiquettes : Union européenne, UE, Allemagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, accord fiscal , G7, paradis fiscaux,

  • L’Institut Montaigne conseille l’Europe d’intégrer le Maghreb dans ses projections post-Covid-19

    Paris (© 2021 Afriquinfos) – L’Institut Montaigne a attiré l’attention de l’Union Européenne sur un manquement dans son plan de relance évalué à 750 milliards d’euros. L’omission du Maghreb dans ce plan (au regard de l’imbrication économique entre les deux rives de la Méditerranée) est si importante que cette non-intégration des pays du Maghreb pourrait avoir des conséquences non négligeables, met en garde l’Institut Montaigne.

    Pour les chercheurs de l’Institut Montaigne, il est impensable que l’Europe ait pu élaborer son plan de relance en omettant le Maghreb. «Quand on voit l’imbrication économique qu’il y a entre les pays du Maghreb et les pays européens, notamment les trois du Sud, Espagne, Italie et France, on ne comprend pas que le plan de relance européen – 750 milliards d’euros, la moitié en dons et la moitié en prêts – ne concerne pas ces pays. Parce qu’ils sont liés économiquement à l’activité européenne, et en même temps leur stabilité économique, sociale, mais du coup, politique, peut avoir un impact immédiat sur ce qui se passe en Europe», explique le chercheur Hakim El Karoui.

    Ce dernier a notamment produit un rapport sur les situations financières de trois pays Maroc, Algérie, Tunisie, dans lequel il indique qu’une déstabilisation des économies maghrébines en raison de la crise entraînerait des risques politiques, migratoires et in fine pour l’Europe des risques sécuritaires. Il fait ensuite savoir que ces trois pays n’ont besoin que d’une vingtaine de milliards d’euros pour redresser la barre de leurs économies actuellement mises à mal par la pandémie.

    «Il faudrait que les européens, à la fois poursuivent leur soutien à la zone (qui existe), mais comprennent qu’il y a là un phénomène conjoncturel et qu’il faut aider ces pays à passer ce phénomène conjoncturel avec des dons», précise Hakim El Karoui. La politique de dons qu’il préconise n’est pas insurmontable pour les riches économies européennes. Il s’agit aussi pour le Vieux continent de gagner des points dans une région où la Chine et la Turquie font d’importantes percées.

    S. B.

    Afriquinfos, 07 juin 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, Maghreb, relance économique, plans post-covid,

  • Crise entre le Maroc et l’Allemagne : Du partenariat à l’ère glaciaire

    Le Maroc et l’Union européenne se chamaillent sur la question du Sahara occidental. L’Allemagne ne soutenant pas les revendications marocaines sur le territoire, un conflit massif a éclaté entre les deux pays. La crise germano-marocaine devient coûteuse – pour les deux parties, comme le rapporte Hans-Christian Rößler.

    Brahim Ghali est parti, mais la crise est toujours là. Dans la nuit de mercredi à jeudi (02.06.), le chef du Front Polisario de libération du Sahara occidental a quitté l’Espagne. Mais son retour en Algérie ne signifie pas un apaisement des tensions entre le Maroc et l’Espagne – ou avec le reste de l’Union européenne. Avant même que Ghali ne quitte l’hôpital espagnol où il était traité pour une infection au covid, le gouvernement de Rabat avait clairement fait savoir que l’enquête contre Ghali n’était pas au centre du mécontentement.

    La question est la reconnaissance européenne des revendications marocaines sur le Sahara occidental. La déclaration était accompagnée de deux menaces qui sont également susceptibles de susciter l’inquiétude à Berlin : elle rappelle explicitement l’importance du Maroc en tant que partenaire dans la lutte contre le terrorisme djihadiste et la migration illégale ; « 82 actes terroristes ont été neutralisés » grâce à cela. Il y a un peu plus de deux semaines, les forces de sécurité marocaines avaient montré à Ceuta ce qui se passe lorsqu’elles interrompent leur travail aux frontières. Près de 10 000 Marocains étaient alors arrivés dans l’exclave espagnole.

    La coopération en matière de sécurité est suspendue

    Le Maroc a cessé sa coopération en matière de sécurité avec l’Espagne, selon Rabat. L’Allemagne a été touchée plus tôt. « La coopération sécuritaire germano-marocaine dans le secteur de la police a été temporairement suspendue », a déclaré un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur au Frankfurter Allgemeine Zeitung de Berlin. Les forces de sécurité marocaines s’étaient vantées par le passé que leurs informations auraient pu empêcher l’attaque terroriste de décembre 2016 sur le marché de Noël de Breitscheidplatz à Berlin. Les Marocains et les Tunisiens constituaient récemment la majorité des terroristes en Europe.

    Le gouvernement allemand se dit déterminé à « reprendre la coopération en temps voulu. » Mais on en est encore loin puisque le gouvernement marocain a cessé ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat et que l’ambassadeur du Maroc a quitté Berlin. À Madrid, le blocus, qui a commencé pour l’Allemagne en mars et qui devient peu à peu coûteux pour les deux parties, devrait durer longtemps.

    Les deux pays sont en fait liés par une coopération au développement de longue date et fructueuse. L’année dernière, le pays d’Afrique du Nord a reçu des promesses allemandes de 420 millions d’euros, principalement sous forme de prêts. En raison de la crise de Corona, des prêts supplémentaires de 717 millions d’euros ont été ajoutés, selon le ministère allemand du développement (BMZ). « En raison de la crise diplomatique déclenchée par le Maroc, les activités de projet dans le domaine de la coopération au développement gouvernementale et non gouvernementale ont dû être interrompues depuis mars 2021 », indique un porte-parole.

    Cela concerne en particulier l’alliance germano-marocaine pour l’hydrogène, qui prévoit la construction de la première « usine de référence à grande échelle » pour l’hydrogène vert en Afrique. Son coût devrait s’élever à 325 millions d’euros, dont une grande partie sera financée par des prêts et des subventions accordés par la banque de développement KfW au nom du gouvernement allemand. « Actuellement, les activités des projets en cours sont reportées », déclare diplomatiquement le porte-parole du BMZ.

    Projets de coopération au développement en attente

    Au Maroc, l’âge de glace est fortement ressenti non seulement par les fondations politiques mais aussi par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Elle est active au Maroc pour le compte du gouvernement allemand depuis 1975. Mais les ministères et les autorités marocaines ont également cessé leurs contacts avec la GIZ en mars. « Le manque d’échanges avec les partenaires marocains fait que le travail dans la cinquantaine de projets que la GIZ met en œuvre au Maroc ne peut être réalisé que de manière limitée », explique une porte-parole de la GIZ. En termes de personnel, cela n’a pas eu de conséquences jusqu’à présent : Les quelque 300 membres du personnel national et détaché de la GIZ « sont toujours sur le terrain » – même s’ils n’ont actuellement pas grand-chose à faire.

    Depuis plus d’un quart d’année, le Maroc est privé d’importants fonds publics et privés en provenance d’Allemagne. Il n’est pas possible de transférer simplement des sommes importantes de l’argent des contribuables à des agences gouvernementales sur place, qui ne sont alors plus accessibles pour le suivi. Après l’Afrique du Sud, le Maroc est également le deuxième site d’investissement le plus important pour les entreprises allemandes en Afrique. Avec près de 80 entreprises allemandes, 30 000 employés y réalisent un chiffre d’affaires de près de deux milliards d’euros. « Cela affecte les entreprises qui travaillent avec des partenaires étatiques dans des domaines tels que la santé et l’énergie, qui n’ont désormais plus aucun contact avec eux », déclare le directeur général de l’Association africaine des entreprises allemandes, Christoph Kannengießer.

    Cela a également des conséquences pour les nouveaux investisseurs. À l’origine, l’Association Afrique voulait se rendre au Maroc avec des entrepreneurs allemands pour les informer sur les projets relatifs à l’hydrogène. Mais le pays d’Afrique du Nord ne dépend pas des Allemands ou des Espagnols. « Il y a toujours des alternatives pour les deux parties. La Chine, la Russie, la Turquie et les États du Golfe s’efforcent d’étendre leur influence au Maroc et au Maghreb », déclare Christoph Kannengießer.

    Dispute sur la Libye

    Le Maroc lui-même a également des ambitions politiques en Afrique du Nord. Cela vaut surtout pour une solution au conflit libyen, dans lequel le gouvernement de Rabat se voit exclu et entravé par l’Allemagne. C’est au moins l’une des raisons de la suspension diplomatique du contact, qui ne peut toutefois pas être comprise au Foreign Office : Deux semaines à peine avant le rappel de l’ambassadeur marocain et la publication du communiqué correspondant le 6 mai, le Maroc avait participé à une réunion en Libye présidée par le ministre des affaires étrangères Heiko Maas.

    Peu avant, le Maroc avait été invité à la deuxième conférence de Berlin sur la Libye, fin juin. L’accusation marocaine selon laquelle l’Allemagne souhaitait que le Maroc ne joue aucun rôle dans les efforts de paix n’avait aucun fondement, selon le ministère allemand des affaires étrangères. C’est une raison aussi incompréhensible pour suspendre la coopération que pour aggraver la crise en rappelant l’ambassadeur.

    Hans-Christian Rößler

    © Frankfurter Allgemeine Zeitung 2021

    Qantara.de, 07 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Union Européenne, UE,

  • Maroc-Espagne : Tout ça pour nada !

    Ce mardi 1 juin, la justice espagnole vient d’annoncer que tous les charges contre le président de la RASD, Brahim Ghali ont été abandonnées malgré les pressions énormes du Maroc afin de mettre en prison voire d’expulser vers Rabat, le leader du Polisario. Cette affaire montre surtout l’amateurisme de la diplomatie chérifienne qui sait maintenant qu’elle devra assumer un prix lourd face à l’Europe après l’épisode choquante de l’invasion migratoire marocaine à Ceuta.

    Le Makhzen prêt à sacrifier sa population pour une simple hospitalisation

    Après la révélation par le média pro Maroc, Jeune Afrique de l’admission de Brahim Ghali dans un hôpital près de Madrid, la diplomatie marocaine a actionné graduellement, plusieurs outils de pression. La convocation de l’ambassadeur espagnol à Madrid ainsi que les remontrances de Bourita sur l’accueil du leader du Polisario par l’Espagne n’ont pas fait bouger d’une ligne, le comportement de Madrid dans cette affaire. Alors que la ministre des affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzàlez Laya a tenté de faire comprendre que l’accueil était simplement fait à titre humanitaire, Rabat s’estimant fort de son amitié avec Israël et de la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental, décide de passer à l’action. Le 8 mai, le compte Twitter de la diplomatie marocaine lance une menace à Madrid sur les conséquences de cette hospitalisation.

    https://platform.twitter.com/widgets.js

    10 jours plus tard, le Maroc met ses menaces à exécution en envoyant plus de 10 000 migrants marocains à l’assaut de l’enclave espagnole revendiqué par le Maroc comme un territoire occupé. Les images de femmes, d’enfants mais également de bébés choquent le monde entier. L’Espagne savait que le Maroc utilisait depuis des années, la carte migratoire mais reste surpris par le nombre et par la coordination car au même moment, l’ambassadrice marocaine à Madrid qui a tenu plusieurs propos provocateurs à l’égard de l’Espagne est rappelée au Maroc pour consultations.

    Cette marche bleue s’est transformée très rapidement en marche noire pour les sorciers de Rabat. Immédiatement, l’Espagne a procédé à l’expulsion de la majorité des migrants marocains tout en renforçant la souveraineté de Ceuta.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=gtH0niOeZG0&w=560&h=315]

    Le Maroc a surtout montré au monde entier la réalité de la situation socio-économique de ses citoyens qui ont préféré devant les caméras du monde entier nageaient jusqu’à la mort pour pouvoir au minimum manger. En utilisant ces pauvres citoyens, le roi milliardaire et son clown de ministre, Bourita ont cru tordre le bras de l’Espagne mais ils n’ont fait que cracher sur la fierté des marocains devant les caméras des chaines occidentales.

    Le Maroc s’isole et met la lumière sur la colonisation au Sahara Occidental

    En effet, immédiatement après l’invasion de Ceuta, l’Europe a soutenu sans trembler l’Espagne dans le conflit qui l’oppose au Maroc. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a assuré à l’Espagne de la solidarité de l’Union.

    https://platform.twitter.com/widgets.js

    L’Allemagne, véritable chef de l’Union européenne qui est en conflit avec le Maroc (L’ambassadrice marocaine a été rappelée par Rabat) sur la question du Sahara Occidental a qualifié le Maroc de chantage aux migrants et que l’UE devait agir contre ces pratiques.

    https://platform.twitter.com/widgets.js

    Même la France, parrain du Maroc en Europe est restée très silencieuse dans son soutien à Rabat. Paris réalise que le comportement marocain est allé très loin et que la reprise en main du dossier sahraoui par l’axe Berlin-Madrid ne lui permet pas de faire du lobbying pour le moment.

    Le Makhzen a sans doute sous-estimé gravement l’Union européenne en croyant qu’elle allait suivre aveuglément la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental. Mais elle aussi oublié que l’Europe va prendre des mesures qui pourraient faire mal à l’économie marocaine.

    Déjà, l’Espagne et l’Algérie ont décidé de mettre fin à la fourniture de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe d’ici septembre pour la remplacer avec le Medgaz et le surplus en GNL. Berlin prépare également un dossier pour geler les aides européennes au développement que reçoit massivement le Maroc chaque année.

    Ironie de l’histoire, alors que le conflit du Sahara Occidental était tombé en désuet, c’est Nacer Bourita, le ministre des affaires étrangères du Maroc qui par ses actions et ses déclarations a pu sans le vouloir remettre en lumière, la question du Sahara Occidental dans l’actualité. Peut-être que Bourita est un agent du Polisario sans le savoir…

    Hussein le Flamand

    Kassaman, 01 juin201

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Union Européenne, UE,

  • La crise diplomatique avec le Maroc arrive au Parlement européen

    La crise diplomatique avec le Maroc arrive au Parlement européen

    Le Parlement européen débattra et votera la semaine prochaine une résolution sur la possible violation des droits de l’enfant et l’utilisation présumée de mineurs par les autorités marocaines lors de la soi-disant crise migratoire à Ceuta. En pleine polémique sur l’expulsion chaude et systématique de mineurs pendant la crise, l’Europe choisit de soutenir l’État espagnol.

    Jeudi, les députés européens débattront des récents événements de Ceuta, où des milliers de jeunes Marocains ont réussi à franchir la frontière avec les deux villes autonomes.

    Plus précisément, les députés se prononceront sur la question de savoir si l’utilisation et l’encouragement présumés de centaines d’enfants à traverser la frontière par les autorités marocaines constituent une violation de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. A l’issue du débat, la plénière votera une résolution résumant ses conclusions.

    Intérêt européen

    Depuis le début de la crise migratoire à la mi-mars, la Commission européenne a réitéré à plusieurs reprises son soutien à l’Espagne après que Rabat ait lié cette crise migratoire à la position espagnole sur le Sahara occidental. Plus précisément, l’UE compte sur les frontières de l’Espagne avec le continent africain pour empêcher les mouvements de migrants vers l’Europe continentale, un « service » pour lequel l’État facture des dizaines de millions d’euros par an, et qui est également partagé avec le Maroc pour assurer la surveillance des frontières.

    « La frontière de Ceuta est une frontière européenne et l’UE est solidaire de l’Espagne », c’est la phrase qui a été répétée à maintes reprises par différents responsables communautaires, qui ont laissé la gestion de cette crise avec Rabat entre les mains de la Moncloa. Bruxelles a également répété que l’UE a une « position très ferme sur le Sahara Occidental » et qu’elle « reste inchangée ».

    En outre, l’Union a demandé la reprise immédiate des négociations avec les Nations unies pour « trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, en particulier la résolution 2548 adoptée le 30 octobre 2020 ».

    Enquête sur l’exécutif espagnol

    Parallèlement, le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête sur les expulsions express de mineurs pendant la crise migratoire, puisque la législation établit l’interdiction des retours à chaud pour les personnes de moins de 18 ans qui entrent irrégulièrement sur le territoire espagnol. Contrairement aux adultes, dont les expulsions ont été entérinées par le TC et la Cour européenne des droits de l’homme, les mineurs bénéficient d’une protection spéciale en vertu du droit espagnol et international. Cette expulsion ne peut être exécutée qu’avec un contact préalable avec les parents de l’enfant, si la volonté du jeune de retourner chez lui est confirmée et s’il est démontré que cela garantit la protection de l’intérêt supérieur du mineur.

    Accusations interchangées

    Dans de récentes déclarations, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a assuré qu’il est  » absolument inacceptable  » que le Maroc ait pu attaquer les frontières  » de Ceuta avec l’assaut de milliers de personnes comme moyen de protester contre un problème de politique étrangère. De la même manière, la ministre de la Défense, Margarita Robles, a également utilisé un langage similaire et a directement accusé le pays africain d’envoyer des mineurs aux frontières.

    De leur côté, les Marocains dénoncent le traitement réservé par l’État aux milliers d’enfants non accompagnés qui arrivent à la frontière avec l’Espagne.

    Le gouvernement de la ville autonome de Ceuta estime qu’il y a encore quelque 3 000 personnes  » errant  » dans les rues, dont de nombreux mineurs, sur les plus de 10 000 personnes qui sont entrées dans la ville par la frontière avec le Maroc pendant les journées des 17 et 18 mai. Les autorités affirment qu’à l’heure actuelle, elles ont recensé environ 1 160 mineurs et qu’elles travaillent à la mise en place de nouveaux entrepôts dans la zone industrielle de Tarajal pour héberger les immigrés qui restent encore dans la rue afin qu’ils bénéficient d’une « prise en charge digne ».

    El Nacional.cat, 5 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE, Migration, mineurs non accompagnés,