Étiquette : Ukraine

  • L’OTAN se lève en Afrique

    L’OTAN se lève en Afrique

    OTAN, Etats-Unis, France, Barkhane, Afrique, Libye, Afghanistan, Russie, Ukraine,

    La récente décision d’éjecter l’armée française est enracinée dans une sensibilité générale croissante sur le continent contre l’agression militaire occidentale.

    L’inquiétude suscitée par l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) vers la frontière russe est l’une des causes de la guerre actuelle en Ukraine. Mais ce n’est pas la seule tentative d’ expansion de l’OTAN, une organisation conventionnelle créée en 1949 par les États-Unis pour projeter leur puissance militaire et politique sur l’Europe. En 2001, l’OTAN a mené une opération militaire « hors zone » en Afghanistan, qui a duré 20 ans, et en 2011, l’OTAN – à la demande de la France – a bombardé la Libye et renversé son gouvernement. Les opérations militaires de l’OTAN en Afghanistan et en Libye ont été le prélude à des discussions sur une « OTAN mondiale », un projet visant à utiliser l’alliance militaire de l’OTAN au-delà de ses propres obligations de charte de la mer de Chine méridionale à la mer des Caraïbes.

    La guerre de l’OTAN en Libye était sa première opération militaire majeure en Afrique, mais ce n’était pas la première présence militaire européenne sur le continent. Après des siècles de guerres coloniales européennes en Afrique, de nouveaux États ont émergé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour affirmer leur souveraineté. Beaucoup de ces États – du Ghana à la Tanzanie – ont refusé de permettre aux forces militaires européennes de rentrer sur le continent, c’est pourquoi ces puissances européennes ont dû recourir à des assassinats et des coups d’État militaires pour oindre des gouvernements pro-occidentaux dans la région. Cela a permis la création de bases militaires occidentales en Afrique et a donné aux entreprises occidentales la liberté d’exploiter les ressources naturelles du continent.

    Les premières opérations de l’OTAN sont restées au bord de l’Afrique, la mer Méditerranée étant la principale ligne de front. L’OTAN a créé les Forces alliées d’Europe du Sud (AFSOUTH) à Naples en 1951, puis les Forces alliées de Méditerranée (AFMED) à Malte en 1952. Les gouvernements occidentaux ont établi ces formations militaires pour garnir la mer Méditerranée contre la marine soviétique et créer des plates-formes à partir de où ils pourraient intervenir militairement sur le continent africain. Après la guerre des Six jours en 1967, le Comité des plans de défense de l’OTAN, dissous en 2010, crée la Force navale d’astreinte méditerranéenne.(NOCFORMED) pour faire pression sur les États pro-soviétiques – comme l’Égypte – et pour défendre les monarchies d’Afrique du Nord (l’OTAN n’a pas été en mesure d’empêcher le coup d’État anti-impérialiste de 1969 qui a renversé la monarchie en Libye et porté au pouvoir le colonel Mouammar Kadhafi ; le gouvernement de Kadhafi a expulsé les bases militaires américaines du pays peu de temps après).

    Les conversations au siège de l’OTAN sur les opérations « hors zone » ont eu lieu de plus en plus fréquemment après que l’OTAN a rejoint la guerre américaine contre l’Afghanistan. Un haut responsable de l’OTAN m’a dit en 2003 que les États-Unis avaient « développé un appétit pour utiliser l’OTAN » dans leur tentative de projeter leur puissance contre d’éventuels adversaires. Deux ans plus tard, en 2005, à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’OTAN a commencé à coopérer étroitement avec l’Union africaine (UA). L’UA, qui a été formée en 2002, et était le « successeur » de l’Organisation de l’unité africaine, a lutté pour construire une structure de sécurité indépendante. L’absence d’une force militaire viable signifiait que l’UA se tournait souvent vers l’Occident pour obtenir de l’aide et demandait à l’OTAN de l’aider en matière de logistique et de transport aérien .pour sa mission de maintien de la paix au Soudan.

    Aux côtés de l’OTAN, les États-Unis ont exploité leur capacité militaire par le biais du Commandement européen des États-Unis (EUCOM), qui a supervisé les opérations du pays en Afrique de 1952 à 2007. Par la suite, le général James Jones, chef de l’EUCOM de 2003 à 2006, a formé le Commandement américain pour l’Afrique . (AFRICOM) en 2008, dont le siège était à Stuttgart, en Allemagne, car aucun des 54 pays africains n’était disposé à lui donner un foyer. L’OTAN a commencé à opérer sur le continent africain par le biais de l’AFRICOM.

    La Libye et le cadre de l’OTAN pour l’Afrique
    La guerre de l’OTAN contre la Libye a changé la dynamique des relations entre les pays africains et l’Occident. L’Union africaine se méfiait de l’intervention militaire occidentale dans la région. Le 10 mars 2011, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a créé le Comité ad hoc de haut niveau sur la Libye. Les membres de ce comité comprenaient le président de l’UA de l’époque, le Dr Jean Ping, et les chefs d’État de cinq pays africains – l’ancien président de la Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz, le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso, l’ancien président du Mali Amadou Toumani Touré, l’ancien président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma et du président ougandais Yoweri Museveni – qui étaient censés se rendre à Tripoli, en Libye, et négocier entre les deux parties à la guerre civile libyenne peu après la formation du comité. Le Conseil de sécurité des Nations unies a cependant empêché cette mission d’entrer dans le pays.

    Lors d’une réunion entre le Comité ad hoc de haut niveau sur la Libye et les Nations Unies en juin 2011, le Représentant permanent de l’Ouganda auprès des Nations Unies à l’époque, le Dr Ruhakana Rugunda, a déclaré : « Il n’est pas sage que certains joueurs soient intoxiqués par supériorité technologique et commencent à penser qu’eux seuls peuvent modifier le cours de l’histoire humaine vers la liberté pour l’ensemble de l’humanité. Certes, aucune constellation d’États ne doit penser pouvoir recréer une hégémonie sur l’Afrique. Mais c’est précisément ce que les États de l’OTAN ont commencé à imaginer.

    Le chaos en Libye a déclenché une série de conflits catastrophiques au Mali, dans le sud de l’Algérie et dans certaines parties du Niger. L’intervention militaire française au Mali en 2013 a été suivie de la création du G5 Sahel, une plate-forme politique des cinq États du Sahel – Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger – et une alliance militaire entre eux. En mai 2014, l’OTAN a ouvert un bureau de liaison au siège de l’UA à Addis-Abeba. Lors du sommet de l’OTAN au Pays de Galles en septembre 2014, les partenaires de l’alliance ont examiné les problèmes au Sahel qui sont entrés dans le plan d’action de préparation de l’alliance, qui a servi de « [le] moteur de l’adaptation militaire de l’OTAN à l’environnement de sécurité modifié et en évolution ». En décembre 2014, les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN ont examiné la mise en œuvre du plan et se sont concentrés sur les «menaces émanant de notre voisinage sud, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord» et ont établi un cadre pour faire face aux menaces et aux défis auxquels le Sud est confronté, selon un rapport de l’ancien président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Michael R. Turner. Deux ans plus tard, lors du sommet de l’OTAN à Varsovie en 2016, les dirigeants de l’OTAN ont décidé d’intensifier leur coopération avec l’Union africaine. Ils « [ se félicitaient ] du solide engagement militaire des Alliés dans la région sahélo-saharienne ». Pour approfondir cet engagement, l’OTAN a mis en place une Force africaine en attente et a entamé le processus de formation d’officiers dans les forces militaires africaines.

    Pendant ce temps, la récente décision d’ éjecter l’armée française est enracinée dans une sensibilité générale croissante sur le continent contre l’agression militaire occidentale. Il n’est donc pas étonnant que bon nombre des plus grands pays africains aient refusé de suivre la position de Washington sur la guerre contre l’Ukraine, la moitié des pays s’étant abstenus ou votant contre la résolution de l’ONU condamnant la Russie (cela inclut des pays comme l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Angola et l’Éthiopie). ). Il est révélateur que le président sud-africain Cyril Ramaphosa ait déclaré que son pays « s’est engagé à faire progresser les droits de l’homme et les libertés fondamentales non seulement de notre propre peuple, mais aussi des peuples de Palestine, du Sahara occidental, d’Afghanistan, de Syrie et de toute l’Afrique et du monde. ”

    L’ignominie des folies occidentales et de l’OTAN, y compris les accords d’armement avec le Maroc pour livrer le Sahara occidental au royaume et le soutien diplomatique à Israël alors qu’il poursuit son traitement d’ apartheid des Palestiniens, met en contraste l’indignation occidentale face aux événements qui se déroulent en Ukraine. La preuve de cette hypocrisie sert d’avertissement à la lecture du langage bienveillant utilisé par l’Occident lorsqu’il s’agit de l’expansion de l’OTAN en Afrique.

    Cet article a été réalisé par Globetrotter.

    PAR VIJAY PRASHAD

    Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est rédacteur et correspondant en chef de Globetrotter , un projet de l’Independent Media Institute. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur de Tricontinental : Institute for Social Research. Il a écrit plus de vingt livres, dont The Darker Nations: A People’s History of the Third World (The New Press, 2007), The Poorer Nations: A Possible History of the Global South (Verso, 2013), The Death of the Nation and the Future of the Arab Revolution (University of California Press, 2016) et Red Star Over the Third World(LeftWord, 2017). Il écrit régulièrement pour Frontline, the Hindu, Newsclick, AlterNet et BirGün.



  • Guerre en Ukraine: hausse des prix et faim en Afrique

    Guerre en Ukraine: hausse des prix et faim en Afrique

    Ukraine, guerre, Afrique, faim, hausse des prix, produits alimentaires,

    MOGADISCIO, Somalie (AP) – Il en coûte désormais deux fois plus cher à Ayan Hassan Abdirahman qu’il y a quelques mois pour acheter la farine de blé qu’elle utilise pour préparer le petit-déjeuner quotidien de ses 11 enfants dans la capitale somalienne.

    Presque tout le blé vendu en Somalie provient d’Ukraine et de Russie, qui ont interrompu leurs exportations via la mer Noire depuis que Moscou a fait la guerre à son voisin le 24 février. Le moment ne pourrait pas être pire : l’ONU a averti qu’environ 13 millions de personnes étaient confrontés à une famine sévère dans la région de la Corne de l’Afrique en raison d’une sécheresse persistante.

    Abdirahman a essayé de se débrouiller en remplaçant le sorgho, une autre céréale plus facilement disponible, dans son pain plat. L’inflation, cependant, signifie que le prix de l’huile de cuisson dont elle a encore besoin pour la préparer a également grimpé en flèche – un pot qui coûtait autrefois 16 dollars se vend maintenant 45 dollars sur les marchés de Mogadiscio.

    « Le coût de la vie est élevé de nos jours, ce qui rend difficile pour les familles même d’acheter de la farine et de l’huile », dit-elle.

    Haji Abdi Dhiblawe, un homme d’affaires qui importe de la farine de blé en Somalie, craint que la situation ne fasse qu’empirer : il y a aussi une pénurie imminente de conteneurs d’expédition pour acheminer des vivres d’ailleurs en ce moment.

    « Les Somaliens n’ont pas d’endroit pour cultiver du blé, et nous ne savons même pas comment le cultiver », dit-il. « Notre principale préoccupation est maintenant de savoir ce que l’avenir nous réserve alors que nous sommes actuellement à court de fournitures. »

    18 millions de personnes supplémentaires sont confrontées à une famine sévère dans le Sahel, la partie de l’Afrique juste en dessous du désert du Sahara où les agriculteurs subissent leur pire production agricole depuis plus d’une décennie. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies affirme que les pénuries alimentaires pourraient s’aggraver lorsque la période de soudure arrivera à la fin de l’été.

    « La faim aiguë atteint des niveaux sans précédent et la situation mondiale ne fait qu’empirer. Le conflit, la crise climatique, le COVID-19 et la flambée des prix de la nourriture et du carburant ont créé une tempête parfaite – et maintenant nous avons la guerre en Ukraine qui empile la catastrophe sur la catastrophe », a averti le directeur exécutif du PAM, David Beasley, plus tôt ce mois-ci.

    Même le coût des aliments thérapeutiques pour les enfants souffrant de malnutrition pourrait augmenter de 16 % au cours des six prochains mois en raison de la guerre en Ukraine et des perturbations liées à la pandémie, selon l’UNICEF.

    Les pays africains ont importé 44% de leur blé de Russie et d’Ukraine entre 2018 et 2020, selon les chiffres de l’ONU. La Banque africaine de développement fait déjà état d’une augmentation de 45 % des prix du blé sur le continent, ce qui rend tout, du couscous en Mauritanie aux beignets frits vendus au Congo, plus chers pour les clients.

    « L’Afrique n’a aucun contrôle sur les chaînes de production ou de logistique et est totalement à la merci de la situation », a déclaré le président sénégalais Macky Sall, président de l’Union africaine, qui a déclaré qu’il se rendrait en Russie et en Ukraine pour discuter des problèmes de prix.

    Le président russe Vladimir Poutine a pressé l’Occident la semaine dernière de lever les sanctions contre Moscou pour la guerre en Ukraine, cherchant à rejeter la responsabilité de la Russie sur l’Occident pour une crise alimentaire mondiale croissante qui a été aggravée par l’incapacité de l’Ukraine à expédier des millions de tonnes de céréales. et d’autres produits agricoles lorsqu’ils sont attaqués.

    Poutine a déclaré au Premier ministre italien Mario Draghi que Moscou « est prêt à apporter une contribution significative pour surmonter la crise alimentaire grâce à l’exportation de céréales et d’engrais à condition que les restrictions politiquement motivées imposées par l’Occident soient levées », selon le Kremlin.

    Les responsables occidentaux ont rejeté les affirmations russes. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a noté que la nourriture, les engrais et les semences sont exemptés des sanctions imposées par les États-Unis et bien d’autres à la Russie.

    Pendant ce temps, l’Ukraine a accusé la Russie de piller à la fois les céréales et le matériel agricole des territoires détenus par ses forces. Un responsable installé par la Russie dans le sud de l’Ukraine a confirmé que les céréales de la récolte de l’année dernière étaient envoyées à des acheteurs en Russie, selon un rapport publié lundi par l’agence de presse d’État russe Tass.

    Ce grain, cependant, n’est pas acheminé vers l’Afrique. Au Cameroun, le boulanger Sylvester Ako dit avoir vu sa clientèle quotidienne passer de 300 clients par jour à seulement 100 depuis que le prix du pain a bondi de 40% à cause du manque d’importations de blé.

    Il a déjà licencié trois de ses sept employés et craint de devoir fermer complètement son entreprise de Yaoundé à moins que quelque chose ne change.

    « Le prix d’un sac de blé de 50 kilogrammes (110 livres) se vend maintenant à 60 dollars – contre environ 30 dollars – et l’approvisionnement n’est pas régulier », a déclaré Ako.

    Parallèlement au déficit des importations de blé, la Banque africaine de développement met également en garde contre une baisse potentielle de 20 % de la production alimentaire sur le continent car les agriculteurs doivent payer 300 % de plus pour leurs engrais importés.

    L’organisation dit qu’elle prévoit de résoudre les problèmes grâce à un plan de 1,5 milliard de dollars qui fournira aux agriculteurs africains des semences certifiées, des engrais et d’autres formes d’aide. Réduire la dépendance aux importations étrangères fait partie de la stratégie, mais ces transitions économiques prendront probablement des années, et non des mois.

    Le président sénégalais affirme que les appétits peuvent pivoter plus rapidement. Il encourage les Africains à consommer des céréales locales qui étaient autrefois la base de leur alimentation.

    « Nous devons également changer nos habitudes alimentaires », a déclaré Sall. « Nous avons abandonné le mil et avons commencé à importer du riz d’Asie. Maintenant, nous ne savons que manger du riz et nous n’en produisons pas assez. Nous ne savons que manger du pain. Nous ne produisons pas de blé.

    Associated Press, 30 mai 2022

  • Sievierodonetsk : les russes se battent rue par rue

    Sievierodonetsk : les russes se battent rue par rue

    Sievierodonetsk, Ukraine, Russie, Donbass, UE, embargo, sanctions, pétrole russe,

    KRAMATORSK, Ukraine (AP) – Les troupes russes se sont enfoncées plus profondément dans une ville clé de l’est de l’Ukraine lundi, combattant rue par rue avec les forces de Kyiv dans une bataille qui a laissé Sievierodonetsk en ruines. Dans le but de faire pression sur Moscou pour qu’il mette fin à la guerre, l’Union européenne a accepté d’ embargo sur la plupart des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année .

    Alors que l’avancée de Moscou sur Sievierodonetsk augmentait en intensité, les forces russes ont également bombardé des parties du nord-est de l’Ukraine et une lutte s’est poursuivie pour le contrôle d’une région du sud. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, quant à lui, a déclaré que la Russie avait empêché l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, contribuant à une crise alimentaire mondiale croissante.

    Les analystes militaires ont décrit la lutte pour Sievierodonetsk comme faisant partie d’une course contre la montre pour le Kremlin . La ville est importante pour les efforts russes visant à achever rapidement la capture de la région industrielle orientale du Donbass avant que d’autres armes occidentales n’arrivent pour renforcer la défense de l’Ukraine. Les séparatistes soutenus par Moscou détenaient déjà des territoires dans la région et combattent les troupes ukrainiennes depuis huit ans.

    « Le Kremlin a estimé qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps et devrait utiliser la dernière chance d’étendre le territoire contrôlé par les séparatistes car l’arrivée d’armes occidentales en Ukraine pourrait rendre cela impossible », a déclaré l’analyste militaire ukrainien Oleh Zhdanov.

    Dans un revers potentiel pour l’Ukraine, le président américain Joe Biden a semblé rejeter les informations selon lesquelles les États-Unis envisageaient d’envoyer des systèmes de roquettes à longue portée dans le pays.

    Mais l’Union européenne a approuvé des sanctions supplémentaires contre la Russie. Dans le cadre d’un programme de soutien financier longtemps retardé pour aider l’Ukraine, les dirigeants de l’UE ont convenu lundi d’embargo sur la plupart des importations de pétrole russe dans le bloc des 27 nations d’ici la fin de l’année. L’accord est intervenu après que Zelenskyy a demandé à l’UE de cibler les exportations de pétrole russe afin que Moscou « sentisse le prix de ce qu’il fait contre l’Ukraine ».

    L’embargo couvre le pétrole russe acheminé par voie maritime, permettant une exemption temporaire pour les importations livrées par pipeline. Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a déclaré que l’accord couvre plus des deux tiers des importations de pétrole en provenance de Russie. Ursula von der Leyen, chef de l’exécutif de l’UE, a déclaré que cette décision « réduira effectivement environ 90% des importations de pétrole de la Russie vers l’UE d’ici la fin de l’année ».

    Dans un effort pour punir et diviser l’Occident sur son soutien à l’Ukraine, la Russie a coupé le gaz naturel à une poignée de pays européens . Dans sa dernière décision, le géant gazier russe Gazrpom a annoncé qu’il interromprait l’approvisionnement en gaz du négociant en gaz néerlandais GasTerra à partir de mardi.

    La Russie a également intensifié ses actions sur le champ de bataille. Dans son discours vidéo nocturne, Zelenskyy a déclaré que la situation dans le Donbass reste « extrêmement difficile » car la Russie y a mis la « puissance de combat maximale » de son armée.

    L’armée ukrainienne a déclaré que les forces russes avaient renforcé leurs positions à l’extérieur de Sievierodonetsk, une ville située à 145 kilomètres (90 miles) au sud de la frontière russe dans une zone qui est la dernière poche de contrôle du gouvernement ukrainien à Lougansk.

    Le maire de Sievierodonetsk, Oleksandr Striuk, a déclaré que la ville était « complètement détruite ». Les tirs d’artillerie ont détruit des infrastructures essentielles et endommagé 90% des bâtiments, et l’électricité et les communications ont été largement coupées dans une ville qui abritait autrefois 100 000 personnes, a-t-il déclaré.

    « Le nombre de victimes augmente d’heure en heure, mais nous sommes incapables de compter les morts et les blessés au milieu des combats de rue », a déclaré Striuk à l’Associated Press lors d’un entretien téléphonique, ajoutant que les troupes de Moscou avaient avancé de quelques pâtés de maisons vers le centre-ville. .

    Il a déclaré qu’il ne restait qu’environ 12 000 à 13 000 habitants, s’abritant dans des sous-sols et des bunkers pour échapper aux bombardements russes. La situation rappelle le siège de Marioupol, qui a piégé les habitants et provoqué certaines des pires souffrances de la guerre. On craint plus de 20 000 morts à Marioupol.

    Striuk a estimé que 1 500 civils sont morts à Sievierodonetsk depuis le début de la guerre à la suite d’attaques russes et de conditions désastreuses, notamment le manque de médicaments et de soins médicaux.

    Un journaliste français de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff, est mort lundi près de Sievierodonetsk lorsqu’il a été touché par des éclats d’obus alors qu’il couvrait des évacuations ukrainiennes, selon son employeur, la chaîne française BFM TV.

    Zelenskyy a déclaré que Leclerc-Imhoff était le 32e travailleur des médias à mourir en Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février.

    Les gouverneurs des régions de Lougansk et de Donetsk – qui composent le Donbass – ont déclaré que six civils, dont le journaliste, avaient été tués dans des bombardements. Les autorités de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, ont également signalé qu’une personne était morte dans les bombardements.

    Zelenskyy a déclaré que les troupes russes ont également bombardé la région de Soumy près de la frontière russe et que la lutte s’est poursuivie pour la région sud de Kherson, qui est largement contrôlée par les troupes russes depuis les premiers jours de la guerre. Les responsables russes installés là-bas ont déclaré qu’ils demanderaient au Kremlin de l’annexer, tandis que Kyiv, à son tour, a juré de libérer la région.

    L’avancée russe à Sievierodonetsk et Lysychansk de part et d’autre de la rivière stratégiquement importante Siverskiy Donetsk fait partie d’une poussée totale, a déclaré Zhdanov, l’analyste militaire ukrainien. Il a déclaré que l’intensité des derniers combats et l’afflux de troupes russes ont surpris les Ukrainiens, qui tentent de tenir jusqu’à ce que davantage d’armes arrivent.

    Lundi, Biden a déclaré aux journalistes qu’il n’était pas prévu que les États-Unis envoient des systèmes de roquettes à longue portée en Ukraine, alors que des informations indiquent que cette décision est envisagée.

    Dmitri Medvedev, le chef adjoint du Conseil de sécurité russe, a qualifié cette décision de « raisonnable ». Il a déclaré que « sinon, si nos villes étaient attaquées, les forces armées russes exécuteraient leur menace et frapperaient les centres où de telles décisions criminelles sont prises ».

    Medvedev a ajouté que « certains d’entre eux ne sont pas à Kyiv ».

    Dans la région de Kherson, le chef adjoint de l’administration régionale installé en Russie, Kirill Stremousov, a déclaré à l’agence de presse d’État russe Tass que les céréales de la récolte de l’année dernière étaient livrées aux acheteurs russes, ajoutant qu’« évidemment, il y a beaucoup de céréales ici. ”

    La Russie a pressé l’Occident de lever les sanctions contre elle alors qu’elle cherche à rejeter la responsabilité de la crise alimentaire croissante, qui a entraîné une flambée des prix en Afrique .

    Zelenskyy a accusé Moscou de « créer délibérément ce problème » et a déclaré que l’affirmation de la Russie selon laquelle les sanctions sont à blâmer est un mensonge. Il a déclaré que les sanctions n’avaient pas bloqué la nourriture russe et il a accusé la Russie d’avoir volé au moins un demi-million de tonnes de céréales ukrainiennes.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #Ukraine #Russie #Sievierodonetsk 

  • Au nom de la liberté des suprématistes

    Au nom de la liberté des suprématistes

    Occident, OTAN, Etats-Unis, Russie, Chine, URSS, Ukraine, danger nucléaire,

    par Saadeddine Kouidri

    Pour les USA, la Chine va à l’encontre des règles qui rendent le monde tel « que nous voulons qu’il soit », dixit Joe Biden. Un monde qu’illustre la tuerie de 19 écoliers par un adolescent de 18 ans, ce mardi 24.05.22 au Texas. Suite à ce crime, le Président de la première puissance mondiale trouve qu’Il est temps de transformer la douleur en action et se pose la question : «Quand, pour l’amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes» ? Ce lobby est aux mains des suprématistes blancs, dont l’étendard est déployé par les soldats d’Azov en Ukraine et des évangélistes qui dominent le Congrès étasunien et qui, les premiers, aident l’Etat juif d’Israël. C’est au nom de leurs croyances que les guerres broient les peuples depuis des siècles et leur système politique n’est rien d’autre que le processus de l’intérêt économique dont celui de vendre des armes, qu’importe les conséquences. C’est cette immoralité qui condamne ce système politique qui mène à l’exploitation par l’homme, dont l’accaparement de la plus-value des travailleurs est manifeste depuis la Critique de Karl Marx. Quant à l’accaparement des ressources naturelles par les davoshiens and Co, elle a comme conséquence 282 millions de personnes sous-alimentées que compte la FAO dans le seul continent africain. Ces pauvres n’habitent pas dans des États-Nations mais dans des Etats livrés aux davoshiens ou leurs acolytes.

    Le danger du surarmement nucléaire au temps de la bipolarisation a fait fléchir l’URSS qui a cru que la crainte était assez mûre pour être partagée ! Mal lui en prit. On connaît la suite. Il s’avère aujourd’hui que le monde est sévèrement nucléaire. Ce qui le condamne à être multipolaire. C’était l’URSS, prétendument communiste, qui était l’ennemie des USA. Aujourd’hui, c’est la Chine qui est déclarée le nouveau premier ennemi du maître du monde à cause de sa puissance économique dans le monde et non plus à cause du Parti communiste chinois au pouvoir !

    Depuis 1989, la poussière provoquée par la chute du mur de Berlin a mis des décennies pour se dissiper, laissant entrevoir la muraille de Chine et c’est seulement l’entrée de l’armée russe le 24.02.22 en Ukraine qui révèle, aux utopistes, aux économistes, et à tous les idéalistes que le conflit mondial n’est pas économique mais politique. Sans le sacrifice des peuples de l’URSS dirigée par Staline, Hitler aurait colonisé et asservi l’Europe. Sans la Résistance populaire, dirigée par l’Émir, le sort des Algériens aurait été scellé à l’instar des Amérindiens. Sans l’opération en Ukraine, la république de Russie aurait été vassalisée à l’instar de la France et ses alliés par les suprématistes blancs étasuniens dont Azov, ce régiment néonazi, en est le représentant en Ukraine à défaut de l’OTAN.

    Gorbatchev avait cru que le capitalisme est pourvu d’éthique dont celle de croire à la parole donnée. Son marxisme contraire à celui de Staline qui doute de l’autre, sont tous deux dépourvus de naturalisme au point ou le premier ignore que la morale des idéalistes est du ressort de l’intérêt avant tout. On apprend qu’au Forum économique de Davos 2022 que la Covid a été la période la plus rentable de tous les temps et qu’à toutes les 30 heures, un nouveau milliardaire a été créé pendant la pandémie. Ce forum, qui regroupe 1.000 davoshiens, les plus fortunés du monde, a comme cible principale les Etats-Nations, « ces empêcheurs de tourner en rond », dixit Georges Soros, l’un de ces membres, appelle « à vaincre Poutine pour sauver notre civilisation ». YouTube servile aux fortunés a supprimé des dizaines de milliers de vidéos et des dizaines de chaînes pour avoir qualifié la guerre en Ukraine de mission de libération ! Quant au directeur de la Banque de France, cet autre davoshien, déclare que «l’inflation causée par la guerre en Ukraine est le prix à payer pour défendre nos civilisations». Leur civilisation est d’essence immorale puisqu’elle trouve de l’intérêt dans les guerres, les pandémies et dans la colonisation de peuplement de la Palestine et la colonisation du Sahara Occidental.

    On vient d’apprendre que dans le sud de la Cisjordanie, Israël expulse un millier de Palestiniens. Dans un de ces hameaux, des forces israéliennes arrivent ce mercredi et, sans dire un mot, ordonnent à la famille de s’éloigner, détruisent en moins d’une heure la cuisine, trois pièces, un pigeonnier, un enclos et les deux tentes d’Abou Sabha.

    Nous savons aujourd’hui plus que jamais que la morale n’existe que dans le matérialisme moderne qui a comme socle le naturalisme. Le capitalisme, adossé aux religions, fait croire aux utopistes et autres idéalistes que les potentialités nouvelles de progrès mènent intrinsèquement vers un monde plus humain pour faire croire que son processus n’est jamais immoral puisque basé sur les libertés. Nous savons aujourd’hui de quelles libertés il s’agit, celle du sioniste, la liberté de tuer le Palestinien, celle du fils du riche étasunien de tuer le pauvre et particulièrement le noir. La tendance foncière du capitalisme est dans l’intérêt qui l’entraîne à se développer aux dépens non seulement des besoins de l’humanité mais de la vie. Quant à l’impérialisme, il ne «désarme pas du seul fait de trouver plus de réalisme en face de lui».

    Suite à l’annonce de Washington et Tokyo qu’ils vont surveiller les récentes activités de la marine chinoise ainsi que les mouvements liés aux exercices conjoints de la Chine et de la Russie, des bombardiers stratégiques (armés de bombes nucléaires) chinois et russes volent au-dessus de la mer du Japon pendant la visite de Biden. La réponse du berger à la bergère est une solution persuasive, certes, mais temporaire car l’impérialisme ne désarme que quand il trouvera l’intérêt économique shunté par une morale adossée à une puissance plus forte que la sienne, celle de l’union des peuples qui a comme morale naturelle, la préservation de la vie, de la sympathie de l’autre, la solidarité.

    Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2022

    #EtatsUnis #Chine #Russie #Occident #Ukraine #OTAN

  • Ukraine: Les prisonniers marocains risquent la peine de mort

    Ukraine: Les prisonniers marocains risquent la peine de mort

    Ukraine, Maroc, prisonniers, Donbass, mercenaires,

    Des mercenaires marocains ont été fait prisonniers par les forces séparatistes pro-russe au Donbass durant les combats en Ukraine et risquent la peine de mort, a fait savoir ce lundi le bureau du procureur général de la république populaire de Donbass (RPD).
    Le bureau du procureur a terminé l’enquête sur l’affaire pénale engagée contre des mercenaires étrangers du Maroc et du Royaume-Uni qui risquent la peine de mort, a déclaré Viktor Gavrilov, chef du département d’enquête sur les crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité du bureau du procureur général de la République.

    « Le Bureau du Procureur général de la République Populaire de Donetsk enquête sur l’affaire pénale contre un groupe de mercenaires étrangers du Royaume-Uni et du Maroc, soupçonné d’avoir commis des crimes en vertu de la deuxième partie de l’article 34 (« Crimes commis par un groupe de personnes »), de l’article 323 (« Prise de pouvoir par la force ou maintien au pouvoir par la force »), de l’article 440 (« Activités mercenaires ») du code pénal de la DNR », a déclaré Gavrilov cité par l’agence RIA Novosti.

    Selon lui, les révélations des mercenaires britanniques Sean Pinner et Andrew Hill, ainsi que du mercenaire du Royaume du Maroc, Saadoun Brahim, ont confirmé leur culpabilité par des faits avérés.

    « Le dossier pénal contre les mercenaires qui ont participé à la préparation et à la conduite des hostilités contre la République Populaire de Donetsk a été entièrement constitué. Les documents relatifs à l’affaire ont été soumis à l’un des tribunaux républicains pour examen sur le fond, à la suite duquel la peine capitale peut être retenue contre les mis en cause, compte tenu des graves circonstances de la guerre », a déclaré M. Gavrilov.

    Les Britanniques Sean Pinner et Aidan Aslin se sont rendus en Ukraine à la mi-avril. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major-général Igor Konashenkov, a déclaré qu’en vertu du droit humanitaire international, les mercenaires ne pouvaient prétendre au statut de combattant, de sorte que « la meilleure chose qui les attend est une longue peine de prison ».

    Plus tard, M. Pinner a déclaré sur la chaîne de télévision Russia 1 que M. Aslin et lui-même avaient demandé au Premier ministre Boris Johnson de faciliter leur échange contre l’homme politique ukrainien d’opposition Viktor Medvedchuk.

    Brahim Saadoun n’est pas le seul mercenaire marocain fait prisonniers au Donbass. Au moins sept autres sont en détention en attendant d’être présenté devant le procureur, selon les mêmes sources qui ajoutent qu’outre des britanniques et des marocains, des mercenaires canadiens, américains, français et brésiliens combattent dans les rangs de l’armée ukrainienne ou au sein du bataillon nazi Azov.

    Le Jeune Indépendant, 30 mai 2022

    #Maroc #Ukraine #Prisonniers #Mercenaires

  • L’Algérie, va-t-elle acquérir un avion furtif Sukhoi?

    L’Algérie, va-t-elle acquérir un avion furtif Sukhoi?

    Algérie, avion furtif, Sukhoï Su-57, Ukraine, Russie, Vietnam, Myanmar, Kazakhstan,

    Un site russe a révélé que l’Algérie fait partie des 5 pays comme clients potentiels du nouvel avion de chasse russe Sukhoi Su-57, dont la guerre en cours en Ukraine a été une arène pour prouver ses capacités de combat sur un champ de bataille réel.

    Le site russe spécialisé « inosmi » a rapporté que l’Algérie a passé une commande pour l’avion furtif, et parmi d’autres clients potentiels, on compte éventuellement l’Inde, le Vietnam, le Myanmar et le Kazakhstan.

    Il a expliqué que la participation de l’avion a des missions en Syrie et en Ukraine avait suscité un grand intérêt a l’étranger et que la raison du retard de son exportation était due a la période d’essais et de développement que l’armée de l’air russe mène toujours sur l’avion.

    Les modèles de pré-production ont déja été testés au combat a l’appui des opérations de contre-insurrection en Syrie, et les modèles de production participent aux opérations de combat en Ukraine depuis mars. Cependant, a l’heure actuelle, un seul escadron incomplet de l’armée de l’air russe exploite le Su-57 – a savoir l’unité d’essai du 929e centre d’essais en vol d’Etat (GLIT).

    Le Sukhoi Su-57 est le premier avion de chasse russe doté de caractéristiques furtives et le seul avion de chasse de cinquième génération. Destiné a rivaliser avec l’américain Lockheed Martin F-22 Raptor et le chinois Chengdu J-20, il a effectué son vol inaugural en 2010.

    Les livraisons d’avions ont commencé a un rythme accéléré, les échelles de production ont augmenté et d’ici 2025 devraient atteindre 14 avions par an. Les deux avions précédents ont été livrés en février, et deux autres doivent être livrés avant la fin de l’année – ainsi l’armée de l’air russe recevra six chasseurs en 2022.

    Echouroukonline, 31 mai 2022

    #Algérie #Russie #Avion_furtif #Sukhoï57 #Ukraine

  • La défense russe détaille les pertes ukrainiennes

    La défense russe détaille les pertes ukrainiennes

    Russie, Ukraine, pertes,

    Au cours des dernières 24 heures, ils ont perdu plusieurs postes de commandement, des points de concentration de personnel et de matériel militaire et des troupes nationalistes ont été neutralisées.

    Le ministère russe de la Défense a annoncé la destruction de cinq postes de commandement des forces ukrainiennes et de 78 points de concentration de personnel et d’équipements militaires et la neutralisation de plus de 300 nationalistes ukrainiens au cours des dernières 24 heures.

    « Les forces de défense ont détruit des missiles aériens de haute précision, trois postes de commandement, 25 points de concentration de forces et d’équipements militaires et deux batteries d’artillerie en position de tir », a déclaré un porte-parole du ministère russe de la Défense, le général de division Igor Konashenkov.

    Konashenkov a ajouté que « l’aviation tactique opérationnelle russe a détruit deux centres de commandement et 53 zones de rassemblement du personnel et de l’équipement militaires ».

    Konashenkov a annoncé que « les forces russes ont détruit un vaste arsenal de forces ukrainiennes dans la région de Dnipropetrovsk ».

    Il a déclaré que « les forces de défense aérienne ont détruit un avion de chasse ukrainien Su-25 près de Novogrigorovka dans la région de Dnipropetrovsk, et quatre drones ukrainiens dans les régions de la République populaire de Kharkov, Dnipropetrovsk et Donetsk ».

    Hier, le ministère russe de la Défense a annoncé que des néonazis en Ukraine prévoyaient de bombarder les zones frontalières russes et de procéder à une provocation avec des substances toxiques pour inculper l’armée russe.

    Al Mayadeen, 29 mai 2022

    #Russie #Ukraine

  • L’ONU à l’épreuve des enjeux géopolitiques et stratégiques

    L’ONU à l’épreuve des enjeux géopolitiques et stratégiques

    ONU, Nations Unies, Etats-Unis, URSS, Chine, Royaume-Uni, France, Ukraine, ordre mondial,

    par Kharchi Nadjib Messaoud*


    L’Organisation des Nations unies (ONU) a été officiellement créée le 24 octobre 1945, à la suite de la ratification de la Charte de San Francisco par les cinq puissances du moment (Etats-Unis, URSS, Chine, Royaume-Uni, France) et les quarante-six autres Etats signataires, tous désignés comme membres fondateurs.

    Le terme de « Nations unies » apparait pour la première fois dans l’intitulé même de la « Déclaration des Nations unies » du 1er janvier 1942, signée à Washington par les représentants de vingt-six Etats qui se sont solennellement engagés à poursuivre ensemble la guerre contre les forces de l’Axe et à ne conclure ni armistice ni paix séparés. Le texte de ladite déclaration se référait expressément à la « Charte de l’Atlantique » du 14 août 1941, établie entre les Etats-Unis et l’Angleterre, dont le contenu se présente sous la forme d’un énoncé de principes en huit points devant servir de fondements au maintien d’une paix durable et à garantir la sécurité internationale, une fois la deuxième guerre mondiale terminée.

    Les rédacteurs de la « Charte de San Francisco » qui a donné naissance à l’ONU se sont inspirés tout à la fois de la « Charte de l’Atlantique » de 1941 et de la « Déclaration des Nations unies » de 1942, pour en définir les principes fondamentaux, les objectifs et les moyens d’intervention.

    La présente contribution a pour objet de mettre en perspective le rôle de l’Organisation des Nations unies, tel que défini par la Charte de San Francisco, avec le contexte politico-stratégique propre au monde du 21éme siècle en devenir. Bien que de nombreuses variables rendent aléatoire toute tentative d’anticipation des évolutions à moyen ou long terme qui vont probablement remodeler le champ des relations internationales, il s’agit à travers cette analyse de situer les enjeux et les défis qui interpellent l’ONU en tant qu’institution chargée de la gouvernance mondiale. Au regard de ces considérations, il conviendra de s’interroger si l’organisation onusienne, dans ses multiples champs de compétences, est en mesure de répondre efficacement aux défis actuels et à venir. Sinon, faut-il repenser l’ONU dans ses missions, son fonctionnement et ses processus opérationnels, autrement dit réformer en profondeur une institution datant du siècle dernier, vielle de plus de soixante-quinze ans.

    La Charte de San Francisco, à l’origine de la création de l’ONU, marquait l’avènement d’une ère nouvelle promise à la paix et la sécurité internationales. Par sa portée historique, sa vision des relations entre Etats et son universalité, elle ouvrait des perspectives inédites à la communauté des nations.

    Dans son allocution de clôture de la Conférence de San Francisco qui donna naissance à la « Charte des Nations unies », le président Truman s’adresse aux délégués et autres participants en ces termes : « La Charte des Nations unies que vous venez de signer constitue une base solide sur laquelle nous pouvons édifier un monde meilleur… Entre la victoire en Europe et la victoire finale dans la plus destructrice des guerres, vous avez remporté une victoire sur la guerre elle-même… Grâce à cette Charte, le monde peut commencer à entrevoir le moment où tous les êtres humains pourront vivre une vie décente d’hommes libres ».

    La Société des Nations, ancêtre de l’ONU

    La Société des Nations (SDN) a été fondée le 28 juin 1919, au lendemain de la première guerre mondiale, par le traité de Versailles qui mit fin aux hostilités entre l’Allemagne et les Alliés. Dans sa partie 1 intitulée « Pacte de la Société des Nations », il est expressément déclaré à l’article 11 que « toute guerre ou menace de guerre, qu’elle affecte directement ou non l’un des membres de la Société, intéresse la Société tout entière et que celle-ci doit prendre les mesures propres à sauvegarder efficacement la paix des nations… »

    En tant qu’organisation à vocation universelle, la SDN devait, en application du principe de la sécurité collective, promouvoir les valeurs de paix entre les nations, tout comme l’amitié entre les peuples. Elle devait en outre réduire les arsenaux des Etats au minimum compatible avec la sécurité nationale et développer la coopération internationale.

    L’approche diplomatique qui présida à la création de la SDN représentait un changement fondamental dans le système international tel qu’il avait prévalu jusqu’alors. Nombre d’Etats craignaient que la puissance de cette organisation supranationale eût pu les restreindre dans l’exercice de leur souveraineté sur les questions de haute politique extérieure.

    Le commentaire officiel britannique sur le Pacte de la Société des Nations, présente celle-ci en ces termes : « Ce n’est pas la constitution d’un super-Etat mais, comme son nom l’indique, un accord solennel entre Etats souverains qui consentent à limiter leur liberté totale d’action sur certains points dans l’intérêt de leur propre existence et celui du monde en général… »

    Bien que la SDN apporta des solutions à des conflits frontaliers entre Etats et évita ainsi la guerre, elle ne put faire face à la succession de crises et à la militarisation de l’Allemagne qui aboutirent inéluctablement à une déflagration mondiale.

    En somme, la SDN est restée enfermée dans une conception classique où l’Etat-nation s’inscrivait au cœur du système international et demeurait maître de ses décisions. La souveraineté nationale et les intérêts supérieurs qui s’y attachent faisaient obstacle à tout pouvoir supranational. L’incapacité de la SDN à mettre en place un ordre mondial régulé par le droit international, finira par donner raison à Clausewitz, pour qui, « la guerre est la politique continuée par d’autres moyens ».

    Indéniablement, la SDN a failli à la mission qui fut à l’origine de sa création, et dont l’objectif premier était d’assurer la sécurité collective. Malgré une volonté affirmée de préserver la paix mondiale, elle ne parvint à aucun résultat probant dans le règlement des crises et conflits. Elle ne put enrayer ni la guerre civile espagnole, ni l’agression italienne contre l’Ethiopie, comme elle fut impuissante devant les politiques belliqueuses et agressives de l’Allemagne nazie, de l’Italie fasciste et du Japon impérialiste, qui préludaient au déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

    La SDN n’aura duré qu’une vingtaine d’années, le temps d’une grande illusion entre deux guerres mondiales.

    L’ONU, née de la guerre pour mettre fin à la guerre

    L’ONU a vu le jour dans des circonstances similaires à celles qui présidèrent à la fondation de la SDN en 1919, à savoir la fin d’un conflit armé à l’échelle mondiale. Elle devait être la clé de voûte des relations entre peuples et nations. Par sa vocation et ses compétences universelles, l’ONU constitue un forum unique, ouvert à tous les Etats sans exception. « Une conférence diplomatique permanente », disait de l’ONU son ancien Secrétaire général, Dag Hammarskjöld.

    La communauté internationale fondait de grands espoirs sur la naissance de l’ONU. A travers le système des Nations unies, l’organisation mondiale allait poser les fondements d’un nouvel ordre international capable de surmonter les échecs de la SDN. Le préambule de la Charte des Nations unies déclare d’emblée : « Nous, peuples des Nations unies, résolus :

    – à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,

    – à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,

    – à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,

    – à favoriser la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage,

    – à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun,

    – à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples… »

    Dans cette partie préliminaire du préambule de la Charte de San Francisco, les principes fondamentaux qui sous-tendent les missions de l’ONU se confondent avec les hauts idéaux de l’humanité. La paix entre les nations représente la mission fondatrice et la vocation première de l’ONU. Par son universalité, elle est l’instance la mieux indiquée pour apporter une réponse globale aux grands défis et aux multiples périls auxquels l’humanité est confrontée. De par leur dimension, ils dépassent de beaucoup les capacités d’une nation ou d’un groupe de nations, aussi puissantes fussent-elles.

    L’article 1 de la Charte des Nations unies stipule que les Etats membres doivent « réaliser par les moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, le règlement de différents ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix ». A cette fin, la notion d’Etat de droit inscrite dans la Charte garantit le respect du droit international et des principes fondamentaux de la justice.

    En 1948, l’ONU a adopté la « Déclaration universelle des Droits de l’Homme, à laquelle ont adhéré tous les Etats sans exception. Ces dernières années, l’organisation mondiale se concentre activement sur les questions qui touchent à la démocratie et les droits humains, compte tenu de la dégradation de la situation en la matière dans nombre de pays.

    Aujourd’hui, l’ONU compte 193 Etats membres, tous égaux en droits et obligations. Ils se sont engagés solennellement à s’abstenir de recourir à la menace ou l’emploi de la force contre tout Etat, afin que la paix et la sécurité internationales ne soient pas mises en danger. Il reste que le caractère fondamentalement imprévisible des évènements dans le monde ne permet pas dans tous les cas de figure d’anticiper au mieux leur évolution. Le jeu des relations internationales est bien trop complexe si l’on considère le nombre illimité de variables qui peuvent changer une situation donnée dans un contexte géopolitique incertain où les principaux acteurs restent muets sur leurs véritables desseins.

    Les failles originelles inhérentes au système des Nations unies

    De par son organisation, son fonctionnement et le champ de ses missions, l’ONU devait, dans l’esprit de ses fondateurs, pouvoir surmonter les échecs de la SDN. Ceux-ci estimaient que son incapacité à préserver la paix mondiale tenait au fait qu’elle ne disposait pas de moyens coercitifs, entre autres une armée propre, et qu’elle ne revêtait pas un caractère universel, puisque les Etats-Unis, l’URSS, le Japon et l’Allemagne n’en étaient pas membres.

    Le système des Nations unies est organisé fonctionnellement et techniquement autour des vainqueurs de la deuxième guerre mondiale ; à savoir les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’URSS (Russie depuis 1991), la Chine et la France.

    Les deux principales instances de l’ONU sont l’Assemblée générale, où chaque Etat membre dispose d’une voix, et le Conseil de sécurité, qui comprend cinq membres permanents avec droit de veto et dix membres élus par l’Assemblée générale pour deux ans. Le Secrétaire général assure les fonctions administratives de l’ONU. Il est élu pour cinq ans par l’Assemblée générale. Toujours choisi parmi les pays qui ne sont pas de grandes puissances, il est rééligible sans limitation du nombre de mandats. Le Secrétaire général incarne l’ONU dans le concert des nations. Bien qu’il ne dispose pas d’un pouvoir de décision, il exerce une certaine influence auprès des acteurs de la communauté internationale.

    Aux trois organes majeurs de l’ONU, il convient d’ajouter les institutions représentatives du pouvoir judiciaire que sont la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale créée en 1998. Par ailleurs, l’ONU dispose d’un certain nombre d’institutions spécialisées chargées d’une mission précise, tel que le Conseil économique et social, le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’UNICEF pour la protection de l’enfance, l’UNESCO pour la culture, la FAO, la CNUCED ou le Bureau international du travail…

    Le Conseil de sécurité constitue en quelque sorte l’organe exécutif de l’ONU. Par résolution il décide des sanctions à appliquer contre celles des nations qui ne respectent pas les règles internationales fixées par la Charte. Ces sanctions vont du simple avertissement aux sanctions économiques, jusqu’à l’utilisation de la force armée. Toute résolution nécessite pour son adoption l’accord des 5 membres permanents du Conseil de sécurité. Chacun d’eux dispose d’un droit de véto qui peut bloquer toute prise de décision. Un pouvoir exorbitant qui affecte lourdement le fonctionnement de l’ONU. Le droit de veto est d’autant plus excessif voir abusif, qu’il remet en cause la règle de la majorité. Paradoxalement, l’Assemblée générale où siègent l’ensemble des nations prend des résolutions, qui n’ont ni force exécutoire, ni ne sont contraignantes, alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité peuvent prendre des décisions qui s’imposent à tous. L’abstention ou l’absence d’un membre permanent qui opte pour la « Chaise vide » lors d’un vote au Conseil de sécurité sont assimilés à un consentement. Cette règle a l’avantage de permettre d’exprimer son désaccord sur la teneur d’une décision sans pour autant la bloquer dans son application. Par ailleurs, le droit de veto ne peut en aucun cas être utilisé pour empêcher le débat autour d’un projet de résolution même s’il existe de fortes probabilités qu’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité en fasse usage.

    Le veto obère toute possibilité d’intervention du Conseil de sécurité, lorsqu’une résolution est contraire aux intérêts d’un de ses membres permanents. Ce droit à maintes fois paralysé l’ONU pour le règlement de conflits, à l’exemple de la guerre d’Algérie où les Nations unies n’ont pu agir, en raison de la menace que la France agitait d’en faire usage, et ce contre l’avis majoritaire des autres membres du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont souvent utilisé leur droit de veto dès lors qu’il s’agit de protéger Israël, leur allié stratégique et bras armé au Moyen-Orient. Le paradoxe réside dans le fait que le conflit israélo-palestinien paralyse les consciences à l’échelle mondiale sans que l’ONU puisse déboucher depuis 1948 sur une solution en direction du peuple palestinien. Cet exemple et bien d’autres encore montrent à quel point le veto constitue un moyen de blocage et d’affaiblissement du rôle de l’ONU.

    Depuis la création de l’ONU, la Russie, y compris l’ex URSS, a recouru 143 fois au veto, les Etats-Unis 86 fois, le Royaume-Uni 30 fois, la Chine et la France 18 fois chacune. Le fonctionnement de l’ONU n’est pas démocratique, loin s’en faut. Le droit de veto qui donne des pouvoirs absolus aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité, est contradictoire avec le principe d’égalité entre tous les Etats membres de l’ONU, tel qu’affirmé par la Charte de San Francisco.

    Les limites de la gouvernance mondiale de l’ONU

    Tandis que le monde entame la troisième décennie du 21éme siècle, l’espoir que véhiculait l’ONU à sa création est aujourd’hui largement entamé. La réalité du système de gouvernance mondiale a montré ses limites. Bien que l’ONU peut se prévaloir d’un certain nombre de succès, celle-ci est incontestablement diminuée dans son rôle de garante de la paix et la sécurité internationales.

    La fin de la guerre froide Est-Ouest consécutive à la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, n’a régénéré ni le droit international ni l’ONU. Les hostilités déclenchées par les Etats de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre la Yougoslavie, en 1999, montre que les grandes puissances peuvent contourner le Conseil de sécurité. Cette dérive s’est accentuée après les attentats du 11 septembre 2001, où la « guerre contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis a justifié tous les dépassements. Du renversement des Talibans, en l’absence d’une agression armée préalable juridiquement imputable à l’Etat afghan ; à l’intervention en Irak de 2003, déclenchée sans autorisation du Conseil de sécurité. La guerre unilatérale a effectué un retour spectaculaire sur la scène mondiale.

    Malgré leur rigueur, les règles introduites par la Charte de San Francisco n’ont pu empêcher le déclenchement de nombreuses guerres en dehors des mécanismes prévus pour le règlement pacifique des conflits entre nations. Au nom de « justes causes » les Etats-Unis ont entrepris des actions militaires unilatérales à Cuba en 1961, au Nicaragua en 1980, à la Grenade en 1983 ou au Panama en 1989.

    Seul organe de l’ONU à pouvoir évaluer la licéité d’actions militaires, la Cour internationale de justice (CIJ) a été peu sollicitée depuis 1945. Alors que le débat faisait rage sur une éventuelle intervention en Irak en 2002-2003, aucun Etat n’a cru opportun de demander l’avis des juges de La Haye.

    L’ONU a montré ses limites dans la politique de maintien de la paix internationale. Un de ses échecs les plus manifestes fut son incapacité à empêcher le génocide rwandais de 1994. La multiplication des foyers de conflits dans le monde (Yémen, Syrie, Irak, Palestine, RDC, Lybie, Ukraine…) est une illustration de l’échec des Nations-Unies à garantir la paix dans le monde. Une soixantaine d’années plus tard le conflit entre l’Inde et le Pakistan à propos du Cachemire est toujours d’actualité. Après trois guerres de 1948 à 1949 et malgré les résolutions de l’ONU, aucune solution fiable n’a été trouvée, tandis que les tensions entre les deux Etats restent persistantes. La question du peuple sahraoui n’est pas en reste. Depuis 1975, la décolonisation de ce territoire est encore inachevée. Le colonisateur marocain a remplacé le colonisateur espagnol, faisant abstraction des droits nationaux du peuple sahraoui. Les émissaires de l’ONU en charge de ce dossier se succèdent dans le temps, constatent les faits, mais la situation demeure en l’état.

    L’ONU ne manque pas de dossiers ouverts et non résolus. Ce sont autant de situations en instance de dégénérer en conflits et susceptibles de rendre le chemin de la paix, l’objectif initial, plus difficile encore. Le risque de voir exploser les zones de tension que les efforts diplomatiques de l’ONU n’arrivent pas à contrôler est une menace constante.

    Le constat d’échec de l’ONU dans sa mission de paix mérite cependant d’être tempéré. L’organisation compte à son actif des conflits résolus grâce à son entremise. Les guerres de l’ex-Yougoslavie qui se sont déroulées entre les années 1991 et 2001 (Bosnie Herzégovine, Serbie, Kosovo, Macédoine) en sont l’exemple le plus illustratif. L’intervention des Casques bleus et les médiations menées par les instances onusiennes ont permis de redonner ses droits à la paix.

    La densité des relations diplomatiques qui caractérise les relations de l’ONU avec l’ensemble des nations qui en sont membres a souvent été d’un apport décisif dans la réduction de tensions géopolitiques ou la désescalade des conflits potentiels.

    L’enlisement de l’ONU dans des missions multiples et variées

    Outre sa mission de préservation de la paix et de la sécurité entre les nations, l’ONU est chargée d’améliorer le sort des peuples par la lutte contre les maladies, la faim, l’analphabétisme, tout en veillant à promouvoir la démocratie et les droits de l’homme.

    Le rapport 2019 de la FAO fait état d’une situation d’insécurité alimentaire aigüe dans le monde. Ainsi 690 millions de personnes ont souffert de la faim, soit une augmentation de 10 millions par rapport à l’année 2018. Par ailleurs, la persistance des discriminations raciales, de la persécution des minorités ethniques et religieuses, comme le cas des Rohingya en Birmanie, témoigne de l’incapacité des Nations unies à répondre à leurs multiples et diverses missions. Un constat de la même teneur s’impose pour les catastrophes naturelles et les conflits de grande ampleur où l’ONU peine à mener des actions humanitaires à la hauteur des urgences du moment (Haïti, Syrie, Sud Soudan, Yémen…).

    Le changement climatique constitue un problème complexe. Au-delà des aspects environnementaux, ce phénomène a conséquences sur nombre de questions globales, telles que la santé, le développement économique, les déplacements des populations, la sécurité alimentaire mondiale, les ressources en eau. L’Accord de Paris sur le climat a été ouvert à la signature le 22 avril 2016 -Jour de la Terre- au siège des Nations unies à New York. Entré en vigueur le 4 novembre 2016, nombre de pays dont les Etats-Unis en tête, sont réticents à s’unir derrière une action mondiale, afin d’enrayer le réchauffement de la planète et mettre fin aux périls qui menacent la survie de l’humanité. Bien que l’ONU tire régulièrement la sonnette d’alarme sur le scénario catastrophe qui se profile, la mobilisation attendue peine à voir le jour.

    Malgré les périls qui se rapprochent de manière irréversible, le Conseil de sécurité réuni le 14 décembre 2021 n’a pu adopter, à la suite d’un veto, le texte d’un projet de résolution établissant un lien entre le réchauffement climatique et la sécurité dans le monde. C’est bien là le résultat des lourds dysfonctionnements qui pèsent sur les organes exécutifs, délibératifs et administratifs de l’organisation des Nations unies.

    Les difficultés de l’ONU se sont accélérées ces dernières années. L’institution mondiale est menacée d’enlisement sous l’effet de son propre poids. Les contraintes financières ne sont pas les moindres. Les charges de fonctionnement sont lourdes alors que de nombreux pays ne sont pas à jour de leurs cotisations. Les Etats-Unis sont les plus importants bailleurs de fonds de l’ONU. Ce poids financier significatif leur permet d’exercer un ascendant sur les nominations à la tête des structures du Secrétariat général ou des entités qui lui sont rattachées au détriment d’une représentation plus équilibrée des nations.

    Le conflit russo-ukrainien ou la fin de l’ordre international issu de l’après seconde guerre mondiale

    La guerre russo-ukrainienne constituerait-elle le signe avant-coureur d’un effondrement de l’ONU avec pour conséquence une refondation géopolitique du monde ? On ne saurait nier que l’ONU est déchue de toute autorité morale. L’ampleur de la fracture qui sépare désormais les grandes puissances marque la rupture du consensus d’après-guerre à l’origine du système des Nations unies. L’onde de choc de la guerre en Ukraine interpelle tous les acteurs de la communauté internationale. L’Inde, L’Indonésie, l’Algérie, la Turquie, le Nigéria, le Brésil, l’Iran et d’autres pays encore sont légitimes à demander de changer la donne par une refonte de l’ordre du monde. L’alliance entre Pékin et Moscou reflète leur priorité stratégique commune, à savoir bousculer un système international dominé par les Etats-Unis.

    Quel monde après la guerre en Ukraine ? S’il est sûr que rien ne sera plus comme avant, dans quel sens iront les changements ? La réforme de l’ONU revient sur le devant de la scène plus pressante que jamais.

    Les conséquences globales et systémiques des crises actuelles et à venir qu’elles soient humanitaires, économiques ou environnementales, sont considérables. Les conflits larvés ou de basse intensité, les guerres ouvertes dénotent un monde de plus en plus violent et instable. La guerre en Ukraine rebat les cartes de la géopolitique à l’échelle mondiale. Elle a mis a nu la fragilité du système des Nations unies. Les chaînes mondiales de production redéploient leurs stratégies et réduisent leurs interdépendances, notamment avec la Chine. La mondialisation devient un problème après avoir été la solution. La scène internationale connait actuellement des bouleversements géopolitiques majeurs, à l’origine d’une brusque accélération de l’histoire.

    La nécessité impérieuse d’une réforme de l’ONU

    L’ONU sert-elle encore à quelque chose ? La question est pertinente à plus d’un titre. Dans un discours du 10 septembre 1960, le général de Gaulle disait par dérision : « Le machin, qu’on appelle ONU ». Une boutade certes, mais aussi et surtout une critique acerbe de l’institution mondiale et de son utilité.

    Les espoirs fondés sur l’ONU ont-ils atteints leurs limites ? Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, déclarait le 14 avril 2022 dans le cadre du conflit ukrainien : « La perspective d’un conflit nucléaire autrefois impensable, figure bien aujourd’hui parmi les possibilités ».

    De graves menaces pèsent sur la paix et la sécurité internationales. De nombreux signes de tension existent de par le monde que le système des Nations unies n’arrive plus à contenir. L’avenir s’avère plus menaçant que jamais, alors que l’organisation onusienne semble avoir atteint la limite de ses capacités d’intervention et d’intermédiation.

    L’ONU se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Est-ce le déclin d’une institution dévitalisée ? Bien que le bilan de l’ONU oscille entre réussites et échecs, il n’en demeure pas moins que malgré les imperfections et les faiblesses du système des Nations Unies, une telle institution est indispensable à la marche du monde actuel, dans la mesure où elle offre un cadre de débat et de dialogue unique sur des questions majeures communes à l’ensemble des nations.

    Le système des Nations unies a organisé autour du club fermé des pays riches, d’institutions internationales totalement dépendantes et d’une société civile mondiale qui relaie la volonté hégémonique des puissants, fonde toute sa légitimité sur le droit du plus fort. D’où la nécessité de dépasser cette logique de domination et de diktat par l’élargissement du Conseil de Sécurité de l’ONU à d’autres membres permanents, au-delà des cinq puissances historiques qui sont à la fois juge et partie.

    Depuis la décolonisation, la composition de l’Assemblée générale s’est radicalement modifiée avec l’admission massive de pays nouvellement indépendants. Ces pays dits du Tiers-monde forment à présent la grande majorité de ses membres. Tous ne veulent plus du jeu de veto entre les deux supergrands, ni d’une Assemblée générale dépourvue de tout pouvoir. Les pays émergents sur l’échiquier international tiennent aussi le même langage. La dictature du veto est obsolète à plus d’un titre.

    A l’initiative du Liechtenstein, l’ONU a adopté récemment un projet de résolution qui oblige les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier le recours au veto, afin de l’apprécier à sa juste valeur. L’idée déjà ancienne a été relancée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais le problème de fond demeure entier.

    Confisquée par les grandes puissances et plus particulièrement les Etats-Unis, l’ONU a besoin d’une réforme en profondeur pour remédier aux nombreuses carences du système international. A cet égard, le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a appelé à « jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme fondé sur une gouvernance mondiale concertée et inclusive… Les défis universels, a-t-il souligné, ont besoin de solutions universelles. Toutes les voix doivent être entendues- pas seulement celles des plus puissants ». Tout est dit.

    Le monde multipolaire d’aujourd’hui ne peut plus s’accommoder d’une organisation des Nations unies où les pays occidentaux imposent leur vérité et leur droit ; celui de gouverner le monde à leur guise, de faire la guerre selon leur propre volonté, ou d’apparenter des nations à l’axe du mal. N’est-il pas étonnant que les pays occidentaux se battent la coulpe pour les victimes civiles de la guerre en Ukraine, alors qu’ils restent muets devant les massacres de populations innocentes en Palestine et l’utilisation d’armes interdites par le protocole III de la convention sur certaines armes classiques entrée en vigueur en 1983.

    « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » disait le célèbre penseur Blaise Pascal. L’Occident a usé et abusé de ses vérités falsifiées, de sa défense des droits de l’homme sélective et de ses mensonges protecteurs de l’injustice envers le peuple palestinien brimé de ses droits nationaux. Dans ce monde du 21éme siècle caractérisé par la multipolarité, l’Occident a perdu le monopole des sentences et jugements sans appel.

    En ces temps incertains, un nouvel ordre mondial esquisse ses premiers contours, les rapprochements stratégiques autour d’intérêts communs, les sommets multipartites régionaux, les traités d’alliance de tout ordre ont tendance, à travers des initiatives partagées, à proposer une alternative aux Nations unies, notamment le Conseil de sécurité. L’environnement géopolitique mondial ainsi que le système des relations internationales connaissent de profondes mutations que la guerre en Ukraine a sensiblement accélérées. Une nouvelle page de l’histoire du monde est en train de s’écrire. Qui saura dire à quoi pourrait ressembler le monde de demain ?

    *Fonctionnaire

    Le Quotidien d’Oran, 29 mai 2022

    #ONU #EtatsUnis #France #GB #Russie #Ukraine #Chine #Ordre_mondial

  • Sahara Occidental: La crise ukrainienne a faussé les calculs du Maroc

    Sahara Occidental: La crise ukrainienne a faussé les calculs du Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Martin Jay, The Strategic Culture Foundation, Ukraine, UJSARIO,

    La crise de l’Ukraine a faussé les calculs du Maroc concernant la question du Sahara occidental, notamment suite à l’intérêt grandissant de l’Occident qui a focalisé toute son attention sur l’Ukraine, relève le journaliste britannique Martin Jay dans une contribution au Think Thank « The Strategic Culture Foundation », estimant dans ce sens, que les Etats-Unis ne peuvent rien faire pour aider le Maroc dans sa quête à rallier le maximum de soutien à sa thèse de colonisation.

    Le conflit en Ukraine « a fait ressurgir la question de la ‘non colonisation’ qui somnolait aux Nations unies », écrit le journaliste, soulignant que « plus l’Occident verse de l’argent à l’Ukraine (…) plus l’ONU et ses Etats membres soutiennent cette tendance, ce qui représente le pire revers que le Maroc puisse imaginer sur le sujet du Sahara occidental ». L’auteur de l’article considère, en outre, que « ni le président américain Joe Biden, ni son secrétaire d’Etat, Anthony Blinken, ne peuvent faire quoi que ce soit pour apporter leurs soutiens au Maroc, qui espère le retour de l’ancien président américain, Donald Trump, aux affaires en 2024 ». « La pire chose possible pour Rabat, qui espérait exploiter la décision de Trump (qui a exprimé son soutien à la proposition marocaine concernant l’octroi d’une pseudo autonomie au Sahara Occidental contre la normalisation avec l’entité sioniste), s’est produite », affirme le journaliste, considérant qu’un éventuel retour de Trump constitue le « plus grand souhait » du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et du Palais royal.

    L’actuel locataire de la Maison Blanche « s’est toujours opposé à la décision de Trump » concernant le Sahara Occidental, « mais se trouve limité pour remédier à cette situation », affirme encore Martin Jay, qui estime que les opinions politiques de Biden « sont en contradiction avec l’idée qu’un pays colonise un autre » et s’aligne, de ce fait, sur les résolutions des Nations unies qui prévoient une solution démocratique prévoyant un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui.

    Le journaliste Martin Jay est correspondant pour The Daily Mail (Royaume-Uni) qui a travaillé pour plusieurs médias internationaux sur les questions du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Europe.

    ———————————————————

    Les délégations étrangères s’engagent à transmettre le message du peuple sahraoui
    Les participants à la conférence internationale de solidarité avec la jeunesse sahraouie, représentant des organisations étrangères, se sont engagés dimanche à Boudjedour (camp des réfugiés sahraouis), à transmettre le message du peuple sahraoui et à faire connaître ses souffrances dans les fora internationaux. Cette conférence, organisée en marge du 10ème congrès de l’UJSARIO et à laquelle ont pris part près de 150 participants étrangers, a été mise à profit par les délégations pour dénoncer et condamner les « violations flagrantes » perpétrées dans les territoires occupés contre les citoyens sahraouis sans défense par les forces coloniales marocaines.

    Approché par l’APS en marge de la conférence, Salah Thouabta, représentant de la délégation palestinienne, a exprimé, au nom du groupe de la bande de Ghaza, sa solidarité « inconditionnelle et absolue » avec le peuple sahraoui et sa lutte pour la liberté et l’indépendance. Il a affirmé être « solidaire avec les militants sahraouis dans les territoires occupés par le Maroc qui sont exposés à différentes exactions, violations et arrestations arbitraires par les forces coloniales marocaines ».

    « Nous croyons fermement en la lutte légitime du peuple sahraoui pour sa juste cause et nous sommes convaincus qu’un jour le peuple sahraoui arrachera sa liberté et son indépendance sur ses terres », a soutenu le représentant palestinien, avant d’interpeller la communauté internationale sur la nécessaire protection du peuple sahraoui vivant sur ses terres occupées par le Maroc et de responsabiliser les autorités marocaines des crimes commis contre les citoyens sahraouis sans défense. Le représentant de la commission travailliste espagnole, Adriane Gonionne, a porté, de son côté, « l’entière responsabilité à la communauté internationale dans la poursuite des souffrances endurées par le peuple sahraoui », avant d’appeler à « mettre immédiatement un terme à la colonisation ». « Il est de notre devoir aujourd’hui de chasser le colonialisme marocain des terres sahraouies par l’unification des visions des différentes parties solidaires avec les sahraouis et croyant en la justesse de leur cause », a estimé M. Gonionne. « La position officielle espagnole ne pourra en aucun cas influer sur la position du peuple espagnol à l’égard de la question sahraouie qui ne cesse de réitérer sa solidarité, de transmettre le message du peuple sahraoui et de faire écho des souffrances de ce dernier sur la scène internationale ».

    Le représentant du mouvement socialiste et de la liberté de l’Argentine, Robin Zanov, a exprimé, pour sa part, sa position de soutien à la cause et au peuple sahraouis qui, a-t-il dit, « mérite, à l’instar des autres peuples du monde, une vie décente dans la liberté et l’indépendance ». M. Zanov aréitéré, à ce titre, son engagement à continuer de militer aux côtés du peuple sahraoui et d’œuvrer à faire entendre largement sa voix, faire pression sur le royaume marocain et recouvrer le droit spolié du peuple sahraoui. Initiée dans le cadre du 10ème Congrès de l’Union de la jeunesse de Seguia El Hamra et Rio de Oro (UJSARIO), cette conférence a été riche en communications animées par des délégations venues de divers pays, dont l’Espagne, Allemagne, Canada, Etats-Unis d’Amérique (USA), Suède, Ghana, Yémen et Palestine.

    Les communications ont focalisé sur la solidarité internationale avec le peuple sahraoui et sur la dénonciation des violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.

    Les travaux du Congrès se poursuivent pour la troisième journée avec la constitution d’une commission chargée de superviser l’opération électorale du secrétaire général et du bureau exécutif de l’UJSARIO, après adoption, par les participants à la rencontre, des travaux des commissions du Congrès.

    Quelque 500 délégués représentant les différents membres de l’UJSARIO, en plus de près de 150 invités, prennent part au Congrès baptisé au nom du Chahid Othmane Ali Brahim et placé sous le signe « Force mobilisatrice et consciente du triomphe de la lutte décisive ».

    Lemaghreb.dz, 29 mai 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #Ukraine #FrontPolisario #UJSARIO

  • Conflit Russie/OTAN: la fin d’un monde ou la fin du monde ?

    Conflit Russie/OTAN: la fin d’un monde ou la fin du monde ?

    Russie, Ukraine, OTAN, Etats-Unis, Sahara Occidental, Maroc,

    «Ils élaborent des complots et échafaudent des plans, mais Allah est meilleur planificateur» Sourate Al Imran. Verset 54

    La mauvaise foi : nouvelle religion atlantiste

    La crise ukrainienne, s’il était besoin, aura permis de dévoiler à la communauté internationale (du moins la partie humaine de cette dernière) le double standard érigé en loi organique du clan atlantiste. Désormais, dans les relations internationales, les occidentaux ne s’encombrent plus de scrupules. L’hypocrisie, la fourberie, la traîtrise sont devenues la norme.

    Ainsi la «coalition mondiale» contre Daech qui s’est tenue à Marrakech sous l’égide des USA participe de cette mystification. Comment dans une atmosphère sentant le soufre, ces suppôts de l’OTAN prétendent-ils combattre les créatures qu’ils ont eux-mêmes créées ?

    Le pays hôte, qui affiche une neutralité de façade, n’a-t-il pas envoyé ses mercenaires dans tous les théâtres d’opérations où sont impliquées les forces de l’OTAN : en Irak, Syrie, Yémen, etc, jusqu’en Ukraine où l’on aurait dénombré pas moins de 200 combattants ?

    La Russie ne serait-elle pas en droit de lui rendre la monnaie de sa pièce (intérêts en rouble compris) en appuyant, par tous les moyens, le peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance ?

    Et dans les malheureux événements qui ont ensanglanté l’Algérie durant les années 90, où le terrorisme a fait plus de 200 000 morts (soit autant de victimes qu’une guerre de haute intensité), ce «pays frère» a généreusement hébergé des terroristes notoires sur son sol.

    Comment donc un pays, dont l’économie repose pour une large part sur le trafic de drogue (1er exportateur mondial de cannabis), dont un nombre considérable de ressortissants vont renforcer les légions de mercenaires dans des pays tiers, qui occupe illégalement un territoire qui ne lui a jamais appartenu, de l’aveu même de son roi Mohammed 3 dans une missive adressée au roi d’Espagne : voir page 265 à 266 du document officiel de la Cour Internationale de Justice (ou 286 à 287/519 du pdf).

    Comment un tel pays, qui n’a par ailleurs jamais combattu le véritable terrorisme sur son sol, contrairement à la Russie, à l’Algérie qui l’ont défait ou encore au Mali qui est en passe de le vaincre, peut faire valoir une quelconque expérience ou expertise dans ce domaine ?

    Comment doit-on comprendre ce sommet des dupes au royaume de l’hypocrisie et de la traîtrise ? Si comme tout porte à le supposer, la réunion de Marrakech ne serait qu’un préambule à une intervention au Sahel pour recoloniser le continent, quel(s) pays d’Afrique, après l’échec programmé des occidentaux en Ukraine, est/sont visés par ces maîtres-chanteurs-manipulateurs ?

    La réponse africaine du berger à la bergère

    Quelle attitude les États africains doivent-ils adopter face à une coalition d’impérialistes qui s’est fixé comme objectif de recoloniser par tous moyens et subterfuges leurs territoires ? La réponse qui s’impose est une solidarité sans faille, un front uni et une fermeté dans ses positions quant à sa souveraineté.

    L’Afrique ne peut plus se permettre de molles protestations, souffrir des états vassaux en son sein, véritables chevaux de Troie de l’impérialisme, pas plus que la lâcheté de certains dirigeants qui ont contribué et livré à la destruction et au chaos État après État.

    Aussi, aurions-nous tout intérêt à saisir la main tendue par la Russie, qui propose un partenariat gagnant-gagnant, pour rompre avec la perduration de ce système néocolonial qui sabote le développement de notre continent et qui pousse toute une jeunesse au désespoir et à l’émigration clandestine.

    Contrairement aux occidentaux, la Russie, d’une part n’a pas de passif colonial dans le continent et d’autre part dispose de ressources naturelles sans commune mesure et par conséquent ne saurait nourrir de velléités colonialistes pour s’accaparer les richesses africaines.

    D’ailleurs, qu’ont fait respectivement les 2 blocs de leur puissance économique, financière et militaire ? Les occidentaux se sont lancés à l’assaut des terres africaines pour asservir leurs populations et spolier leurs richesses, tandis que l’Union Soviétique a aidé de nombreux États dans leur lutte d’indépendance, dont l’Algérie.

    Celle-ci peut à juste titre être considérée comme une vitrine de la coopération russe avec un pays africain, partenariat qui a débuté depuis l’indépendance algérienne. La Russie, outre le domaine militaire, avait par exemple largement contribué à l’industrialisation du pays.

    Quoi qu’il en soit, l’Afrique a tous les moyens et toutes les ressources pour vivre en autarcie, aussi est-ce l’occident qui a plus besoin de nous que nous avons besoin de lui.

    Du reste le monde est trop vaste et bien trop peuplé pour être manipulé et dominé par une poignée d’États autoproclamés maîtres du monde quelle que soit leur prétendue puissance. Celle-ci sera inéluctablement défaite et annihilée par la solidarité des peuples.

    Le clash des cultures

    Au-delà d’une lutte existentielle pour les 2 puissances (la défaite d’un des deux protagonistes équivaudra à son effondrement et in fine à sa disparition), ce sont 2 visions du monde, 2 systèmes de valeurs qui s’affrontent.

    On assiste en effet à un véritable choc des civilisations. Le monde occidental, dont les mœurs et les valeurs morales se sont érodées, voire dévoyées, ne peut s’accommoder d’un monde russe, profondément ancré dans sa culture orthodoxe, et par conséquent dans ses valeurs traditionnelles.

    Ainsi au même titre que l’islam qui partage ces mêmes valeurs, la culture russe subit les attaques de cet occident devenu la Babylone, la Sodome et Gomorrhe bibliques.

    Car dans ce monde antéchristique d’inversement des valeurs (le dajjal pour les musulmans), le double standard, l’indignation sélective sont la norme. La vertu, la vérité sont combattues et désignées à la vindicte, laissant place au règne de la propagande et du mensonge.

    Comment en serait-il autrement si l’on considère que le modèle anglo-saxon prônant l’individualisme a largement contribué à l’avènement de ce monde «à l’envers» ?

    Le protestantisme ne proclame-t-il pas que la richesse individuelle est une manifestation de la grâce divine ? Ainsi «Greed is good» (l’avidité est une bonne chose), dixit Donald Trump, peu important que cela soit en parfaite contradiction avec l’enseignement de Jésus (sidna Issa, asws) pour qui «Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au royaume de Dieu».

    Mené par des dirigeants mentalement malades, ayant perdu tout sens de la mesure et de la réalité, l’Occident semble pris d’une frénésie belliciste le poussant à provoquer jusqu’à ses frontières l’autre puissance nucléaire rivale, l’Empire du Milieu, conduisant le monde vers une 3ème guerre mondiale apocalyptique.

    D’aucuns attribuent des obédiences satanistes à ces leaders mondiaux, dont le culte serait centré autour de Lucifer (étymologiquement : «le porteur de lumière»). Selon la croyance, ce dernier serait le véritable allié des humains contrairement à Dieu. Interprétation tirée du verset 22 de la genèse, chapitre 3 : et Dieu dit : «Voilà Adam devenu comme l’un de nous, sachant le bien et le mal. Empêchons donc maintenant qu’il ne porte sa main à l’arbre de vie, qu’il ne prenne aussi son fruit, et qu’en en mangeant il ne vive éternellement».

    Ainsi, Lucifer, Satan, aurait apporté la connaissance à l’homme pour le rendre l’égal de Dieu, symbolisé par la pomme de l’arbre défendu. C’est pourquoi ces adorateurs lui vouent une vénération et se considèrent par ailleurs comme des dieux.

    Cette croyance semble faire écho au mythe de Promethée, qui avait dérobé le feu à Zeus pour le livrer aux hommes.

    On retrouve ainsi cette symbolique de la pomme dans le logo d’Apple, Steve Jobs proposant, à l’instar de Lucifer, de croquer dans le savoir :

    Un culte explosif

    Combien seraient surpris d’apprendre que le sionisme n’est pas né au sein du judaïsme, car aux antipodes de la croyance juive, mais dans les cercles protestants, dès la Réforme, au 16ème siècle (en Angleterre notamment et en Allemagne), ceux-ci désirant avec ferveur instaurer le royaume de Dieu sur terre en hâtant l’avènement du Messie.

    En effet un des préalables étant le retour des juifs en Terre Sainte, il s’agissait pour eux de réunir toutes les conditions pour favoriser, si nécessaire, forcer ce retour.

    Or, ils se heurtèrent, dès la 1ère heure, à la réticence farouche de la communauté juive, croyante dans son écrasante majorité.
    C’est ainsi que la 1ère tentative théorisée par Théodore Herzl, juif laïc (on appréciera l’oxymore) se solda en cuisant échec, car ce projet est en totale contradiction avec la religion juive selon laquelle l’exil de Palestine est le châtiment que Dieu leur a infligé pour leur impiété et leurs péchés.

    Cet exil constituant donc, dans la croyance juive, l’expression de la volonté divine, il leur est formellement interdit d’établir un foyer national juif avant l’arrivée du Messie prophétisé dans les écritures. Aussi, aller à son encontre serait considéré comme une rébellion, une véritable déclaration de guerre contre Dieu.

    C’est pourquoi, éclatent ici et là de temps à autre des manifestations de juifs pieux, à New York notamment, exprimant leur solidarité avec la cause palestinienne et leur rejet du sionisme qu’ils n’hésitent pas à qualifier de nazisme.
    Manifestations, certes très peu médiatisées et régulièrement réprimées par les forces de l’ordre.

    De la même manière, certaines communautés juives vivant en Palestine se voient comme des Palestiniens de confession juive et ne reconnaissent pas l’état sioniste. En outre elles refusent tout produit émanant de cette entité et n’échappent pas au même traitement médiatique (ostracisme) et gouvernemental (répression).

    Seul un cataclysme d’une ampleur exceptionnelle a pu venir à bout de cette résistance obstinée. Et la 2ème guerre mondiale fut l’occasion saisie par les promoteurs sionistes pour convaincre les juifs les plus récalcitrants à fuir cette Europe en proie à une folie meurtrière. Certaines voix iront jusqu’à affirmer qu’elle a été orchestrée à cet escient.

    La création d’Israël correspondait également à un second objectif, d’ordre plus pragmatique. Il ferait office, pour les puissances occidentales (à leur tête les USA), de poste avancé pour le contrôle des ressources pétrolières de la région, qui représentent plus de 45% des réserves mondiales. En d’autres termes, Israël constituerait la plus grande base militaire de l’OTAN dans la région.

    Une situation qui fait dire à certains qu’Israël serait au commande de l’appareil militaro-politico-économique des USA, l’inverse étant par ailleurs vrai pour d’autres.

    En réalité, les intérêts se confondent, les 2 acolytes ayant comme objectifs de démembrer, détruire tous les états pouvant constituer une menace pour leurs projets, dont l’un est le contrôle sur les hydrocarbures et l’autre la pérennité de son existence.

    Cette convergence d’intérêts se retrouve dans les puissants lobbies évangélistes très actifs aux USA et l’AIPAC, ce dernier s’appuyant sur les communautés «juives», notamment ashkénazes (plus de 90% de la population juive mondiale).

    Les ashkénazes sont des «juifs» d’Europe d’origine khazar, un peuple d’Asie centrale, qui occupait principalement l’actuelle Ukraine, la Georgie, le Kazakhstan (Khazarstan ?), et s’est converti au «judaïsme» vers le 10ème siècle.

    Toutefois pour la plupart des juifs orthodoxes, ces khazars n’ont pas réellement embrassé la religion hébraïque des écritures mais un judaïsme talmudique, c’est-à-dire une somme d’écrits et d’interprétations de plusieurs auteurs sur des générations. Ils représentent de loin la plus grande communauté d’Israël.

    «You don’t have to be jew to be a zionist» (Joe Biden)

    Qu’ont en commun les islamistes radicaux, les chrétiens sionistes et les extrémistes de droites ? Alors que tout semble les opposer, ils combattent côte à côte en Ukraine et dans d’autres théâtres d’opérations.

    Cette alliance en apparence contre nature réside dans la convergence de vision de leurs idéologues, qui chacun, dans un agenda qui lui est propre, prétend se servir de l’autre et forcer la main de Dieu en s’escrimant à créer les conditions prévalant à la fin des temps pour instaurer le royaume de Dieu sur terre.

    Le «retour» des juifs en Palestine est sensé préluder à la reconstruction du temple de Jérusalem et à la 1ère venue du messie pour les uns et la 2ème pour les autres. L’antéchrist devra au préalable profaner le temple et conduire à l’apocalypse, Armagedon, une période de guerre de 7 ans, de famine, tremblements de terre, etc. S’établira alors le royaume de Dieu sur terre.

    Or la reconstruction de ce temple implique la destruction de la mosquée d’Al Aqsa, menaçant de lever les populations musulmanes, dont le Pakistan, une puissance nucléaire.

    Cependant pour les juifs, combien même reconstruit, personne ne pourra pénétrer le temple s’il n’est purifié par un rite spécifique : «les cendres d’une génisse rousse sans tache, sans imperfection et sur laquelle jamais ne vint un joug».

    Le plus étonnant est que des tentatives sont religieusement menées pour donner naissance à cette rareté de la nature. Et elle a bien failli voir le jour, manquant de déclencher la 3ème guerre mondiale. C’est dire que la chose est prise très au sérieux et un grand nombre d’illuminés, dont des puissants de notre époque jubilent à l’idée de hâter la fin du monde.

    https://www.google.com/amp/s/www.liberation.fr/planete/1997/06/12/melody-la-sacree-vache-rousse-de-jerusalem_207157/%3foutputType=amp

    https://blog.francetvinfo.fr/charles-enderlin/2015/07/12/la-vache-rousse-plus-dangereuse-que-le-nucleaire-iranien.html

    Miloud Boumaza
    Né à Chlef
    Comptable
    Résidant en France, en région parisienne

    La patrie news, 28 mai 2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis