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  • Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande-Suède-OTAN : Des objections de la Turquie

    Finlande, Suède, OTAN, Turquie, Russie, Ukraine,

    Résumé
    -Demande déposée au siège de l’OTAN
    -Un mouvement qui redessine la carte géopolitique de l’Europe.
    -Non-alignés pendant des décennies, la guerre en Ukraine a provoqué un bouleversement de leur politique.


    Les pays cherchent à résoudre les objections de la Turquie aux candidatures à l’OTAN.
    BRUXELLES, 18 mai (Reuters) – La Finlande et la Suède ont déposé mercredi au siège de l’OTAN leur demande officielle d’adhésion à l’Alliance, une décision motivée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais la Turquie s’oppose à un processus d’adhésion qui ne devrait prendre que quelques semaines.

    Neutres tout au long de la guerre froide, la décision de la Suède et de la Finlande d’adhérer à l’OTAN est l’un des changements les plus importants de l’architecture de sécurité de l’Europe depuis des décennies, reflétant un changement radical de l’opinion publique dans la région nordique depuis l’invasion de la Russie le 24 février.

    « Il s’agit d’un moment historique que nous devons saisir », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une brève cérémonie au cours de laquelle les ambassadeurs de Suède et de Finlande auprès de l’Alliance ont remis leurs lettres de candidature, chacune dans une enveloppe blanche ornée du drapeau national.

    « J’accueille chaleureusement les demandes d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède. Vous êtes nos partenaires les plus proches, et votre adhésion à l’OTAN renforcera notre sécurité commune », a déclaré M. Stoltenberg. L’alliance considère que l’adhésion de la Finlande et de la Suède la renforcerait considérablement en mer Baltique.

    Les candidatures ayant été officiellement déposées, les pays nordiques et leurs nombreux partisans doivent maintenant faire face à des mois incertains au cours desquels toute résistance à leur candidature doit être surmontée, les 30 membres de l’OTAN devant approuver l’élargissement.

    La ratification par tous les parlements alliés pourrait prendre jusqu’à un an, selon les diplomates.

    Ces derniers jours, la Turquie a surpris ses alliés en émettant des réserves quant à l’adhésion de la Finlande et de la Suède, affirmant que ces deux pays abritent des individus liés à des groupes qu’elle considère comme terroristes et s’en prenant aux embargos sur les exportations d’armes qui lui ont été imposés après son incursion en Syrie en 2019.

    Stoltenberg a déclaré mercredi qu’il pensait que les problèmes pouvaient être résolus.

    « Nous sommes déterminés à travailler sur toutes les questions et à parvenir à des conclusions rapides », a déclaré Stoltenberg, notant le soutien solide de tous les autres alliés.

    Soucieux de faire avancer le processus d’adhésion, le ministre suédois de la défense s’est déjà rendu à Washington et sera suivi par le Premier ministre suédois Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinisto dans le courant de la semaine. en savoir plus

    Les pays espèrent que la ratification rapide de l’accord par les États-Unis, première puissance de l’alliance, contribuera à leur faciliter le chemin vers l’adhésion, la Maison Blanche s’étant déclarée convaincue que tout obstacle pourra être surmonté.

    La décision de chercher une place sous le parapluie de l’OTAN représente un revers pour Moscou, la guerre en Ukraine ayant déclenché le type même d’élargissement de l’alliance aux frontières de la Russie qu’elle a pris les armes pour empêcher.

    Jusqu’à présent, la réponse de Moscou a été étonnamment modérée, puisqu’elle avait précédemment mis en garde contre des mesures de nature « militaro-technique » et indiqué qu’elle pourrait déployer des armes nucléaires dans son exclave européenne de Kaliningrad si les pays adhéraient à l’Alliance.

    Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ne constituait pas une menace pour la Russie, mais il a averti que Moscou réagirait si l’alliance occidentale renforçait l’infrastructure militaire dans les nouveaux membres nordiques.

    Par Robin Emmott et Marine Strauss

    Reuters, 18 mai 2022

    #OTAN #Finlande #Suède #Russie #Ukraine

  • Russie: 959 militaires ukrainiens se sont rendus à Azovstal

    Russie: 959 militaires ukrainiens se sont rendus à Azovstal

    Russie, Ukraine, Azovstal, Marioupol,

    Selon le porte-parole du ministère de la Défense, deux avions de chasse ukrainiens et 15 drones ont été abattus la nuit dernière.

    Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que 959 militaires ukrainiens se sont rendus à l’usine sidérurgique Azovstal dans la ville assiégée de Mariupol au cours de la journée écoulée.

    Lors d’un point de presse à Moscou, le porte-parole Igor Konashenkov a déclaré qu’il y avait 80 blessés parmi eux, dont 51 soldats qui devaient être hospitalisés.

    Tous les blessés ont été transportés dans des hôpitaux et ont reçu des soins médicaux, a-t-il dit.

    Konashenkov a également déclaré que la Russie avait abattu deux avions de chasse ukrainiens et 15 drones la nuit dernière.

    « Un avion ukrainien Su-25 a été abattu par la défense aérienne russe au-dessus des localités de Tripolye de la République populaire de Donetsk. En outre, un MiG-29 de l’armée de l’air ukrainienne a été abattu près du village de Kamennaya Yaruga, dans la région de Kharkiv », a-t-il déclaré.

    Deux autres avions de chasse ukrainiens et un système de défense aérienne S-300 ont été touchés par les forces aérospatiales russes, a-t-il ajouté.

    En outre, les troupes de roquettes et l’artillerie ont frappé 76 points de contrôle, 421 zones de concentration de main-d’œuvre et d’équipements militaires, ainsi que 147 unités d’artillerie et de mortier en position de tir, et un ponton, construit par les forces armées ukrainiennes pour forcer la rivière Seversky Donets.

    « Au total, depuis le début de l’opération militaire spéciale, 172 avions, 125 hélicoptères, 927 drones, 311 systèmes de défense aérienne, 3 139 chars et autres véhicules de combat blindés, 389 lance-roquettes multiples, 1 548 canons d’artillerie de campagne et mortiers, ainsi que 2 997 unités de véhicules militaires spéciaux ont été détruits », a-t-il déclaré.

    Selon les estimations de l’ONU, au moins 3 572 personnes ont été tuées et 4 062 blessées en Ukraine depuis le début de la guerre le 24 février. Le bilan réel serait beaucoup plus lourd.

    Plus de 6,2 millions de personnes ont fui vers d’autres pays, et quelque 7,7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés.

    Anadolou

    #Ukraine #Russie #Azostal #Marioupol

  • Sergueï Lavrov s’exprime sur un monde multipolaire

    Sergueï Lavrov s’exprime sur un monde multipolaire

    Russie, Ukraine, Etats-Unis, OTAN, monde multipolaire, Sergueï Lavrov, UE,

    Le ministre russe des Affaires étrangères aborde la thématique de l’émergence d’un monde multipolaire lors du marathon éducatif « Nouveaux Horizons » à Moscou, dans le contexte de l’opération militaire russe en Ukraine.

    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergue? Lavrov a rencontré les participants du marathon éducatif « Nouveaux Horizons » hier à Moscou. Il s’est entre autres exprimé sur la situation des affaires internationales, et plus précisément sur le dossier ukrainien.

    « Tout le monde se moque de l’Ukraine [qui est devenue] du consommable dans la guerre totale hybride contre la Russie. Personne n’a de doutes là-dessus maintenant. Cela a été déclaré publiquement », a-t-il notamment souligné, déplorant que les Occidentaux aient à ses yeux « déclaré la guerre » à la Russie. « Il y a cette phrase qui est devenue connue : « L’Occident est prêt à mener la guerre jusqu’au dernier ukrainien ». Et c’est très bien dit », a-t-il ajouté.

    « Vague suicidaire » : Viktor Orban critique « le monde occidental » lors de son investiture

    Durant son discours d’investiture, le Premier ministre hongrois a dénoncé une « vague suicidaire » qui agite « le monde occidental », précisant que la Hongrie demeurait « le dernier bastion avec la Pologne de l’Occident chrétien conservateur ». Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé le 16 mai le « suicide » de l’Occident et rappelé sa « ligne rouge » concernant les sanctions envers la Russie, lors de sa cérémonie d’investiture devant le Parlement.

    Une « vague suicidaire » agite « le monde occidental » qui « expérimente le programme de grand remplacement », a déclaré le chef du gouvernement de 58 ans, en référence à une théorie, définie par certains comme « complotiste », popularisée par la droite radicale arguant que les élites organiseraient le remplacement des populations européennes par des immigrés extra-européens. Ce « programme veut remplacer les enfants chrétiens en voie de disparition par des migrants d’autres civilisations » et « je vois de la même manière la folie » des théories du genre, a-t-il ajouté.

    Large vainqueur des législatives début avril, il avait auparavant prêté serment pour un quatrième mandat consécutif après avoir été réélu par 133 voix sur les 199 que compte le Parlement.

    Viktor Orban a présenté la Hongrie, « havre de bon sens » où avoir « la bénédiction de Dieu reste important », comme « le dernier bastion avec la Pologne de l’Occident chrétien conservateur », alors que « l’UE a baissé les bras ».

    Deux partis de l’opposition ont quitté l’hémicycle, qualifiant le nouveau gouvernement « d’illégitime », après 12 années d’édification d’un Etat « illibéral » selon les termes de Viktor Orban, certaines organisations internationales fustigeant pour leur part une « dérive autoritaire ». Alors que la grogne monte dans l’Union européenne (UE) contre le blocage par Budapest du projet d’embargo pétrolier, Viktor Orban, qui s’était rapproché ces dernières années du président russe Vladimir Poutine, a rappelé que « menacer la sécurité énergétique » restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.

    La Hongrie rejette le sixième paquet de sanctions faute de garanties sur le maintien de son approvisionnement, et a chiffré le 16 mai entre 15 et 18 milliards d’euros le coût d’un arrêt des achats de pétrole russe.

    Malgré cette discorde, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a « félicité » sur Twitter pour sa « réélection », disant avoir « hâte d’aborder collectivement avec succès les défis sans précédent » auxquels l’UE est confrontée.

    Agences

    #Russie #OTAN #EtatsUnis #Ukraine #Hongrie #Monde_multipolaire #UE

  • Un monde à polarité variable

    Un monde à polarité variable

    Algérie, Est, Ouest, OTAN, Etats-Unis, Syrie, Irak, Yémen, Russie, Ukraine, Chine, France


    Il semble qu’aujourd’hui il sied à l’Algérie, du fait de sa propre histoire, de sa position géostratégique et des liens qu’elle a patiemment tissés, parfois contre ses desiderata, de tenir bon et de ne pas céder au chantage ou à la pression de parties dont le passif n’est pas du tout confiant. Pourtant, le respect d’un Etat découle du sérieux de sa diplomatie, de la cohérence avec ses principes et de ses engagements historiques. Nous sommes un pays non aligné par rapport aux deux blocs Est et Ouest. La multipolarité qui se dessine, avec les guerres menées par les Etats-Unis en Syrie, en Irak, au Yémen ou celle de la Russie contre l’Otan et Ukraine, se présente comme un avantage diplomatique pour l’Algérie. Mais nous ne devons pas trahir nos vrais alliés que sont la Russie et la Chine.

    Les Etats-Unis, eux, n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts à défendre. Quant à la France, elle n’est plus digne de confiance, avant même les attaques de Macron en quête de repères d’un pays qui ne s’est pas – et ne sera pas – départi de son complexe colonial après plus d’un demi-siècle d’Indépendance !

    Le juste milieu dans la nouvelle configuration internationale mettra davantage à l’épreuve notre diplomatie. S’il était aisé de se positionner durant la guerre froide, en non-aligné, aujourd’hui on continuerait à le faire, bon gré malgré, parce que si les Etats-Unis commencent à perdre de leur influence, le monde n’a pas encore les règles qui régiront ses relations multipolaires basées sur les souverainetés respectées de chacun des Etats ! Un monde nouveau en termes de relations internationales est en train d’apparaitre. Et précisément aujourd’hui se jouera l’Intelligence diplomatique algérienne.

    En d’autres termes, nous devons être au diapason de la realpolitik sans trahir nos traditionnels engagements.C’est d’autant plus vrai que de constater que l’histoire est en train de basculer et, ceux qui défendent, mordicus, le monde unipolaire en voie d’effondrement sont capables de nous précipiter irrémédiablement vers la cata !

    Et pour reprendre l’adage d’Antonio Gramsci, «entre le vieux monde (qui) se meurt, le nouveau monde (qui) tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres», ne faut-il pas hisser notre diplomatie au rang des souverainetés respectueuses et respectées ?

    Par Salah Bey
    E-Bourse, 17 mai 2022

    #OTAN #Russie #Ukraine #Chine #Algérie #Bipolarité

  • La guerre du gaz: De l’Asie à l’UE, de l’Afrique à l’Amérique

    La guerre du gaz: De l’Asie à l’UE, de l’Afrique à l’Amérique

    Gaz, Europe, Italie, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, gazoduc, Ukraine, Espagne,

    La guerre en Ukraine a de multiples effets secondaires, notamment la poussée des pays les plus dépendants des ressources énergétiques russes, à rechercher des sources d’approvisionnement alternatives ou à mettre en œuvre certaines de celles qui existent déjà.

    Le gouvernement italien, ces dernières semaines, a donné mandat à certains de ses représentants de renouveler ou de signer de nouveaux contrats avec des partenaires internationaux pour écarter le spectre d’une crise énergétique profonde, en partie déjà en cours.

    En conflit en Europe de l’Est, il se greffe sur le défi désormais éternel que se livre l’Afrique du Nord-Ouest qui voit l’Algérie, le Maroc, le Sahara Occidental, la Mauritanie et l’Espagne comme des acteurs directement concernés.

    Les affrontements, les représailles et les soupçons ne se concentrent pas seulement sur la frontière près de Guerguerat mais aussi dans les relations diplomatiques et politiques entre les États concernés et au-delà.

    Dans ce cadre géopolitique, le conflit russo-ukrainien a entraîné une hausse des prix du gaz et l’Algérie, ennemie historique du Maroc, a expressément menacé de suspendre les exportations de gaz vers l’Espagne si cette dernière l’avait acheminé vers le Maroc.

    L’Espagne au cours des trois premiers mois de cette année a reçu environ 26% du gaz consommé par l’Algérie via le gazoduc GME (Maghreb-Europe) et a assuré, par l’intermédiaire de la ministre Teresa Ribera Rodriguez, que « pas une seule molécule du gaz arrivant au Maroc peut être attribué au gaz d’Algérie ».

    Dans le même temps, Leila Benali, ministre marocaine de la Transition écologique, a déclaré que son pays s’apprête à acheter du GNL (gaz naturel liquéfié) sur le marché international pour être regazéifié dans les usines espagnoles puis redirigé vers les centrales électriques de Tanger et Ain Beni Mathar fermé il y a quelques mois, lorsque l’Algérie a coupé le flux direct montrant une détermination difficile à trouver ailleurs considérant qu’en plus de la suspension des relations diplomatiques, elle interdisait le survol des avions marocains à travers son espace aérien.

    Le Premier ministre espagnol, après avoir reconnu que le plan d’autonomie proposé par le Maroc dans le conflit du Sahara occidental était la solution « la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible » en mars dernier, a suscité des dégoûts et des suspicions de la part de l’Algérie, à tel point qu’il Il faut désormais rassurer le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Akrab, pour certifier et rendre publique l’origine du GNL acheminé vers le Maroc. N’ayant aucune obligation légale de le faire, le Maroc rendra-t-il ces informations publiques ? Peu probable.

    On parle constamment du Qatar et des Émirats arabes unis comme sources d’approvisionnement alternatives avec lesquelles, en particulier ces derniers, Rabat entretient de bonnes relations et devrait s’approvisionner en gaz à prix réduit.

    Le ministre Mohamed Akrab a en effet déclaré « toute expédition de gaz naturel algérien fourni à l’Espagne, dont la destination n’est pas celle prévue dans les contrats, sera considérée comme un manquement aux engagements contractuels et, par conséquent, pourra entraîner la résiliation du contrat qui lie Sonatrach avec ses clients espagnols ».

    Alger est également irrité par le fait que le gouvernement espagnol va combler, par le biais du pipeline, le déficit énergétique dont souffre le Maroc depuis que le président Tebboune a fermé GME en octobre dernier.

    Si l’Algérie suspendait ses exportations vers l’Espagne, l’Italie et la France seraient prêtes à augmenter ses importations et l’Espagne augmenterait ses réserves en acquérant du GNL aux États-Unis (par rapport au premier trimestre 2021, au cours de la même période de 2002, les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 460 %), payant cependant plus que ce qui provient du gazoduc Oran-Almeria (Medgaz) et qui ne nécessite pas de regazéification.

    D’un côté, le gouvernement espagnol tend la main au gouvernement marocain « pour chercher une alternative à ses besoins électriques et industriels » et de l’autre il ne veut pas se priver du gaz d’Algérie, garantissant à ce dernier que le gaz qui finira au Maroc ne sera pas algérien.

    « Nous aimerions avoir de meilleures relations que les relations actuelles. Nous n’avons pas peur d’une panne de gaz en provenance d’Algérie, mais nous espérons certainement que les choses iront mieux » , a-t-il déclaré ces derniers jours, lors de la douzième édition de la conférence « L’état de l’Union » (1) qui se déroule à Fiesole, la ministre Teresa Ribera Rodriguez.

    Les fluctuations continues du gouvernement espagnol qui essaie de naviguer entre l’Algérie et le Maroc, en essayant de ne déranger personne, ont en fait de fortes possibilités d’irriter davantage les deux nations et de s’exposer à de nouvelles pressions de leur part ; pendant ce temps, l’Algérie a déjà réduit le flux de gaz dans le gazoduc Oran-Almeria et le Maroc continue de reporter l’ouverture des frontières terrestres avec Ceuta et Melilla et l’Espagne n’a pas encore activé le flux de gaz vers le Maroc (invoquant des raisons techniques) .

    L’Italie reste à surveiller les développements de l’affaire dans laquelle, une fois de plus, le conflit oublié au Sahara Occidental est à l’origine de la crise algéro-hispano-marocaine et a des implications géopolitiques importantes non seulement entre l’Europe et l’Afrique.

    En attendant, l’ONU poursuit sa mission (MINURSO) dans ces territoires, confiante dans un abaissement du ton de ces derniers temps entre les parties concernées.

    1) « L’état de l’Union », conférence annuelle organisée par l’Institut universitaire européen, organisation intergouvernementale de formation et de recherche. Tedros A. Ghebreyesus, Josep Borrell Fontelles, Roberta Metsola, Jos Delbeke, Kristalina Georgieva, Petra De Sutter, Eva Fodor, Teresa R. Rodriguez, Paolo Gentiloni, Luigi di Maio participent aux 2022L’état de l’Uniondetravaux.

    par Antonino Lombardi

    Difesa Online, 14/05/22

  • D’autres chats à fouetter

    Ukraine, Russie, OTAN, Finlande, Suède, Union Européenne, UE,

    La discrète Finlande a décidé d’intégrer l’OTAN. La sage Suède se dit prête à la rejoindre. Du coup, avec l’énorme coulée de lave née en Ukraine, l’Europe nordique est en passe de perdre sa sérénité légendaire et de fatidiques turbulences risquent d’embraser le monde entier.

    Sans doute, ne faudrait-il plus s’arrêter aux justifications et aux arguments que chacun pourrait avancer et fixer plutôt l’attention sur la permanente culture de l’animosité que les hommes développent comme première nature et continuer à nourrir les conflits alors que l’humanité a d’autres chats à fouetter. Elle fait face, de plus en plus, aux catastrophes naturelles et elle doit plus que jamais s’armer de patience et de courage pour nouer définitivement avec la pitance qui se fait outrageusement désirer aux quatre coins de la terre. Pauvre ou nanti, nul n’échappe plus à la grande difficulté de survie.

    Forts d’un grand espoir, l’ensemble des peuples étaient heureux à la fin de la Deuxième Guerre mondiale de voir revenir la paix et la sagesse nécessaires au recouvrement de la maturité à laquelle le monde était censé voué. Mais on s’est rendu compte au fil du temps que la malédiction ne s’était pas estompée et que la folie des hommes s’est perpétuée. Ne changeant que leurs natures, les conflits se sont multipliés. La misère et ses famines se sont élargies et l’Eden tant espéré n’était que chimère et une fausse vue de l’esprit.

    En quoi donc finalement est utile cette lutte perfide des idéologies contraires, ces batailles de vérités surfaites, grosses humeurs, clamant avec hypocrisie les aléatoires et contraires sens accordés à la liberté de l’homme ? Le pragmatisme des quidams du monde où qu’ils soient, n’ont de préoccupations premières que le souci du pain et de la santé. Ils n’ont cure des communismes chantés à toutes les modes ni des démocraties peintes de toutes les couleurs.

    Avant d’être dans les esprits de ceux qui régentent les gouvernances, le monde libre est d’abord et avant tout dans les cœurs des gouvernés.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 17 mai 2022

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    #Ukraine #Russie #OTAN #Suède #Finlande #Europe #UE

  • Marché pétrolier : Le prix du Brent frôle 115 dollars

    Marché pétrolier : Le prix du Brent frôle 115 dollars

    Pétrole, Brent de la mer du Nord, prix, West Texas Intermediate,

    Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait hier 114,74 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin était, quant à lui, de 0,30% à 114,54 dollars.

    Les prix du pétrole étaient en attente mardi matin après avoir clôturé à leur plus haut niveau en près de huit semaines lors de la séance précédente, commente Lukman Otunuga, analyste pour FXTM. « Les efforts visant à obtenir un consensus sur un embargo pétrolier de l’UE à l’encontre de la Russie se poursuivent, ce qui maintient les prix élevés, explique Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown. Toutefois, les résistances de la Hongrie, particulièrement dépendante du pétrole russe, limitent les gains. La Hongrie a chiffré lundi à 15-18 milliards d’euros le coût d’un arrêt de ses achats de pétrole russe pour expliquer sa demande d’exemption des approvisionnements par oléoduc du projet d’embargo pétrolier de l’UE.

    Un embargo européen « affecterait négativement l’approvisionnement en pétrole russe et resserrerait inévitablement l’équilibre pétrolier », ce qui tirerait les prix vers le haut, rappelle Tamas Varga, de PVM Energy. La Russie a averti qu’elle réagirait à des déploiements d’infrastructures militaires de l’Otan en Finlande et en Suède, candidates à une entrée dans l’Alliance atlantique. L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance militaire et la réponse politique et militaire de la Russie qui s’ensuivra feront monter la tension, ce qui se répercutera sur l’économie mondiale et la chaîne d’approvisionnement en pétrole, fournissant ainsi un autre niveau de soutien aux prix, poursuit Varga.

    En parallèle, le marché semble avoir apprécié les informations selon lesquelles Shanghaï n’a signalé aucune nouvelle infection au Covid-19 pour un troisième jour consécutif, affirme Lukman Otunuga. Une grande partie des 25 millions d’habitants de la capitale économique chinoise reste cependant toujours confinée.

    Ania Nch

    Le Courrier d’Algérie, 18 mai 2022

    #Pétrole #Brent #Russie #Ukraine #Chine

  • Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    Alger-Ankara : A l’ère de nouvelles donnes géopolitiques

    #Algérie #Turquie #Tebboune #Erdogan #Ukraine #OTAN #Libye #UnionEuropéenne #Gaz

    Les relations algéro-turques devraient connaître un autre élan, à la faveur des nouvelles perspectives envisagées par les deux chefs d’Etats. Les spécialistes pensent que l’Algérie veut actuellement un partenariat «gagnant-gagnant» avec cette puissance, et l’heure est à la concrétisation des ambitions communes des peuples, notamment à la lumière des donnes géopolitiques impliquant des liens «concrets et surtout sincères».

    Le politologue Smaïl Debèche affirme que les relations algéro-turques ont un poids politique et économique, et ce, pour des raisons historiques et régionales. Il fait savoir de ce fait que la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Ankara devrait s’articuler autour de nombreux dossiers. Concernant les conflits régionaux, Debèche pense que l’Algérie est plus à l’aise dans sa vision, la Turquie étant étroitement liée à l’Otan en tant que membre. Les deux chefs d’Etats devraient ainsi discuter de la crise ukrainienne, car, explique-t-il, une issue politique à ce conflit devrait arranger la Turquie.

    Dans ce sillage, l’Algérie ne veut pas également que le gaz soit une carte de «pression» de la part des pays européens. D’où son ambition d’en finir avec la crise ukrainienne, explique Debèche. Pour le cas du conflit libyen, il affirme que l’Algérie et la Turquie partagent la même position et elles ont le soutien du gouvernement de Dbeibah.

    Cependant, les discussions, enchaîne le politologue, concerneront également et surtout la question palestinienne. Il pense que la Turquie devrait utiliser ses cartes pour influencer l’entité sioniste à revoir sa politique expansionniste.

    Ahmed Sadouk, vice-président du Groupe d’amitié parlementaire algéro-turque, indique quant à lui que la visite du chef de l’Etat à Ankara intervient à l’ère de nouvelles donnes géopolitiques, notamment la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Compte tenu des relations historiques des deux pays, Sadouk affirme que le partenariat entre les deux Etats a de beaux jours devant lui. Dans cette optique, il souligne que la visite du président algérien à Ankara vise «la diversification de la coopération entre les deux pays». C’est pour lui une orientation aussi vers «l’est» du monde pour ne pas se limiter uniquement à l’accord «décevant » accompli avec l’Union européenne.
    Karima Alloun

    Horizons, 17 mai 2022

  • UE : l’Afrique peut-elle fournir assez de gaz?

    UE : l’Afrique peut-elle fournir assez de gaz?

    UE : l’Afrique peut-elle fournir assez de gaz? – Union Européenne, Russie, Ukraine, gazoduc, Algérie, Maroc, Nigeria,

    Crise ukrainienne : l’Afrique peut-elle remplacer l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe ?

    Les pays africains font partie de ceux qui espèrent augmenter leurs exportations de gaz vers l’Union européenne, après que l’UE s’est engagée à réduire sa dépendance à l’égard des approvisionnements russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

    La suspension par la Russie des livraisons à la Pologne et à la Bulgarie en raison de leur refus de payer en roubles, la monnaie russe, a été un rappel brutal de la menace qui pèse sur la zone euro. La Russie possède les plus grandes réserves de gaz naturel au monde et est le plus grand exportateur, représentant environ 40 % des importations européennes.

    L’UE veut réduire ses approvisionnements des deux tiers d’ici la fin de l’année et devenir indépendante de tous ses combustibles fossiles d’ici 2030.

    Cependant, l’économiste de l’énergie Carole Nakhle affirme qu’avec les exportations combinées des grands acteurs africains de l’industrie – l’Algérie, l’Égypte et le Nigéria – représentant moins de la moitié de ce que la Russie fournit à l’Europe, il est « peu probable pour le moment qu’elles compensent les pertes dans les approvisionnements russes ».

    « La bonne nouvelle est qu’il y aura un plus grand intérêt pour les pays qui ont déjà les ressources nécessaires pour remplacer le gaz russe et l’Afrique est en très bonne position. Nous allons voir plus d’investissements », dit-elle.

    Cependant, cela prendra du temps en raison de divers problèmes logistiques chez les principaux exportateurs du continent.

    L’Algérie est bien placée pour bénéficier de la réorientation de la politique énergétique de l’UE. Le pays d’Afrique du Nord est le plus grand exportateur de gaz naturel de la région et bénéficie actuellement d’une infrastructure de connectivité gazière bien développée avec l’Europe.

    Le mois dernier, le Premier ministre italien Mario Draghi a signé un nouvel accord d’approvisionnement en gaz avec l’Algérie pour augmenter les importations de gaz d’environ 40 %.

    Il s’agissait du premier accord majeur de l’Italie pour trouver des approvisionnements alternatifs après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Cependant, la capacité de l’Algérie à augmenter ses capacités suscite des inquiétudes en raison de la hausse de la consommation intérieure, du sous-investissement dans la production et de l’instabilité politique, a déclaré Uwa Osadieye, vice-président principal de la recherche sur les actions à la FBNQuest Merchant Bank.

    Il souligne que la quantité de gaz exporté d’Algérie vers l’Europe a fortement chuté ces derniers temps en raison d’undifférend avec le Maroc, entraînant la fermeture d’un pipeline vital vers l’Espagne, de 17 milliards de pieds cubes par an à environ neuf milliards.

    Pier Paolo Raimondi, chercheur en énergie à l’Instituto Affari Internatzionali de Rome, fait écho à ces préoccupations.

    « L’accord leur permettra d’exploiter la capacité de transport par pipeline disponible et il pourrait progressivement fournir des volumes croissants jusqu’à neuf milliards de mètres cubes par an en 2023 et 2024. [Mais] nous ne savons pas à quelle vitesse l’Algérie peut accélérer cette production. . »

    Malgré les réserves, l’accord a été salué comme un premier pas solide pour l’Italie, qui est le deuxième acheteur de gaz russe en Europe.

    Les ministres italiens se sont également rendus en Angola et au Congo-Brazzaville, où ils ont conclu de nouveaux accords gaziers et l’Italie envisage des opportunités au Mozambique dans le but de mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de la Russie d’ici la mi-2023.

    Pendant ce temps, le producteur ouest-africain de gaz naturel liquéfié, Nigeria LNG, est inondé de demandes de gaz en provenance des pays européens depuis le début du conflit en Ukraine.

    À l’heure actuelle, l’Espagne, le Portugal et la France sont les trois principaux marchés de destination du produit de Nigeria LNG et la société ne peut honorer que ses contrats existants avec des acheteurs, selon une source qui souhaite rester anonyme.

    « Il existe une opportunité d’augmenter la production. Aujourd’hui, Nigeria LNG n’est mobilisé qu’à 72 % par l’usine, ce qui signifie qu’il reste encore 28 % de capacité à utiliser, à condition qu’ils puissent obtenir le gaz, et c’est là que se situe le plus grand défi en ce moment. « , explique la source.

    Il cite une myriade de problèmes qui entravent la capacité de l’entreprise à accélérer la production, notamment le déclin des puits de gaz et le manque de financement pour les activités en amont.

    « Ce sont des choses qui peuvent être réparées à court terme – entre six et 18 mois. »

    Selon Andy Odeh, directeur général des relations extérieures et du développement durable de Nigeria LNG, des discussions sont en cours avec les fournisseurs de gaz naturel pour résoudre ces problèmes et il espère augmenter les niveaux de production de GNL « à partir de la fin de cette année », dit-il.

    Un nouveau projet gazier Nigeria LNG, Train 7, augmentera la capacité de production de 35% par rapport aux 22 millions de tonnes par an actuelles d’ici 2025.

    Cependant, des contrats avec des acheteurs, principalement en Europe, sont déjà en place. Nigeria LNG mène également des études de faisabilité pour un projet supplémentaire, Train 8, afin d’augmenter encore les approvisionnements.

    L’État d’Afrique de l’Ouest est également un acteur clé dans le projet de gazoduc transsaharien au point mort – un gazoduc de 4 400 km (2 735 milles) qui irait du Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger.

    Il se connecterait à l’infrastructure de pipeline existante en Algérie, reliant les pays d’Afrique de l’Ouest à l’Europe.

    Le projet a été évoqué dans les années 1970, mais a été entravé par des menaces à la sécurité, des préoccupations environnementales et un manque de financement.

    Lors d’une réunion en février, les responsables régionaux ont promis de le faire enfin démarrer.

    Cependant, Kayode Thomas, le patron de Bell Oil & Gas, affirme qu’un autre projet – le gazoduc Nigeria-Maroc, qui reliera les infrastructures d’Afrique de l’Ouest au Maroc afin d’atteindre l’Europe – gagne du terrain.

    « Nous ne savons toujours pas si cela va cannibaliser le pipeline transsaharien ou le longer », dit-il.

    Le projet, estimé à 25 milliards de dollars (20 milliards de dollars) et reliant 13 pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord, sera réalisé par étapes sur 25 ans.

    Mme Nakhle a déclaré que le passage à l’approvisionnement en gaz d’Afrique pourrait également profiter à des pays tels que la Tanzanie et le Mozambique, bien qu’un énorme projet dirigé par le géant français Total soit actuellement suspendu suite à une attaque majeure par des militants islamistes basés dans la région.

    « Il y a un grand potentiel en Afrique, mais je dirais qu’il doit être très limité à court terme car les projets gaziers mettent du temps à se matérialiser », dit-elle.

    Mais à moyen et long terme, « vous verrez des investissements plus importants pour augmenter la capacité d’extraire plus de gaz du sol et de les amener en Europe ».

    Ijeoma Ndukwe – BBC Affaires

    Yahoo News, 16 mai 2022

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    #Ukraine #Russie #Gaz #UnionEuropéenne #Afrique #Maroc #Algérie

  • L’Espagne dépend un peu moins de l’Algérie

    L’Espagne dépend un peu moins de l’Algérie

    L’Espagne dépend un peu moins de l’Algérie – Gaz, GNL, Maroc, Russie, Ukraine, Union Européenne,

    Josu Jon Imaz, l’un des hommes décisifs de la politique basque du tournant du siècle, est depuis 2014 à la tête de l’une des principales entreprises du secteur de l’énergie. Concentré sur sa mission d’entreprise, Imaz parle peu de politique, mais continue d’avoir une vision politique. La vieille école réaliste résiste, et voilà que l’ancien président du Parti nationaliste basque avertit mardi dernier à Bilbao que l’hiver prochain pourrait être très rigoureux en Europe, avec de possibles restrictions énergétiques. Josu Jon Imaz, PDG de Repsol, ne se laisse pas emporter par le discours magique selon lequel la guerre en Ukraine peut stimuler une transition énergétique heureuse en Europe.

    Selon ce fantasme, le malheur de quelques-uns servirait à accélérer l’avenir radieux d’une Europe verte et décarbonée. Ce n’est pas vrai. Une transition énergétique difficile, incertaine et douloureuse s’annonce, notamment pour les plus bas revenus. Le vert n’est pas un conte de fées. L’Union européenne n’a pas vraiment de marge de manœuvre pour se passer du gaz russe dans un avenir proche à moins qu’il ne veuille provoquer une récession aux conséquences imprévisibles. La lutte pour l’hiver prochain a déjà commencé. La Russie a paralysé hier l’expédition de gaz vers l’Union européenne via le gazoduc Yamal Europa qui traverse la Biélorussie et la Pologne. C’est une mesure sans conséquences pratiques, puisque ce gazoduc est au minimum depuis des mois. Mais c’est un signe avant-coureur.

    Les restrictions intervenues cette semaine en Ukraine, où aucun incident grave n’avait été enregistré dans le transport du gaz, malgré la guerre, sont aussi un signal d’alarme. Le gouvernement Zelensky a voulu envoyer un nouveau message : les Ukrainiens pourraient également couper le flux de gaz russe qui transite par leur territoire vers l’Union européenne, par mesure de pression. Immédiatement, le prix du carburant sur le marché à terme a augmenté. Mai 2022, alors que trois mois ne se sont pas encore écoulés depuis le début de la guerre. Le tableau ne pourrait être plus inquiétant pour la sécurité énergétique de l’Europe.

    L’Allemagne et l’Italie, les deux grandes économies les plus étroitement liées à la Russie, travaillent d’arrache-pied pour devenir moins dépendantes du gaz sibérien bon marché, mais cela prend du temps. Une plus grande consommation de gaz liquéfié – la grande offre stratégique des États-Unis vers l’Europe – nécessite des usines de regazéification, et celles-ci ne s’improvisent pas. L’Allemagne, par exemple, n’en a pas. L’Italie n’en compte que trois, dont une très ancienne. La construction d’une usine de regazéification nécessite entre deux et trois ans de travail. Les installations flottantes peuvent être utilisées provisoirement, mais il n’existe qu’environ 52 installations de ce type dans le monde, très recherchées. Il ne sera pas non plus facile pour la flotte de méthaniers de croître rapidement : quelque 700 navires de ce type répartis sur toutes les mers.

    Si la guerre en Ukraine continue, l’hiver prochain, d’énormes quantités de charbon seront brûlées en Europe, il pourrait y avoir des restrictions de gaz et il pourrait y avoir des troubles sociaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en raison de l’augmentation du prix du pain, en raison de la paralysie des exportations ukrainiennes de blé et hausse des prix des céréales. L’Égypte est peut-être l’un des pays les plus touchés. L’Espagne ne sera pas à l’épicentre des deux tempêtes (énergétique et alimentaire), mais elle ne sera pas en reste. Les sept usines de regazéification dont dispose l’Espagne acquièrent actuellement une grande valeur stratégique. Grâce à ces installations, les sociétés de fourniture réduisent leurs achats de gaz à l’Algérie.

    Entre janvier et avril de cette année, l’Espagne a quadruplé ses achats de gaz liquéfié aux États-Unis et a également augmenté ses importations en provenance du Nigeria. Actuellement, l’Espagne achète plus de gaz aux États-Unis (35 %) qu’à l’Algérie (30 %). Aucun fournisseur n’atteint 40 %. les raisons? La fermeture du gazoduc Maghreb Europe en novembre dernier : l’initiative de l’Algérie dans son conflit avec le Maroc ; plus d’approvisionnement en gaz nord-américain, et une éventuelle stratégie de pression sur l’Algérie alors que les contrats à long terme avec Sonatrach sont en cours de renégociation. (Le Conseil des ministres approuve ce vendredi le plafonnement du prix du gaz dans la production d’électricité. Imaz fait partie des chefs d’entreprise qui ont exprimé leur accord).

    Indo & NY, 14 mai 2022

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    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #Gaz #Ukraine #Russie #GNL