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  • L’Algérie cherche à répondre à la demande croissante de gaz

    L’Algérie cherche à répondre à la demande croissante de gaz – Ukraine, Russie, Europe, Maroc, Sahara Occidental, gazoduc, Espagne, Sonatrach,

    Confrontée à un regain d’intérêt pour son gaz naturel à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Algérie pourrait ne pas être en mesure de répondre à la demande croissante, selon un rapport publié aujourd’hui par le FT.
    Bien qu’il soit le troisième fournisseur de gaz naturel d’Europe, avec une part de marché d’environ 8 %, le pays d’Afrique du Nord ne dispose pas de suffisamment de gaz supplémentaire à mettre à disposition.
    La rareté des investissements étrangers dans le secteur algérien des hydrocarbures et la bureaucratie ont été citées comme les raisons pour lesquelles la capacité disponible est limitée. Les tensions politiques avec le Maroc voisin sur la question du Sahara occidental ont également entravé le potentiel d’exportation de l’Algérie, entraînant la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe vers l’Espagne l’année dernière.

    « L’Algérie a raté l’occasion de réaliser son plein potentiel », a déclaré Anthony Skinner, consultant en risques politiques.
    « Cela est dû à des années de sous-investissement de la part des compagnies pétrolières internationales en raison d’un historique de conditions fiscales difficiles et de l’environnement opérationnel général marqué par la bureaucratie et la lenteur des prises de décision. »
    Mostefa Ouki, chargé de recherche à l’Oxford Institute for Energy Studies, a déclaré qu’ »à court terme, l’Algérie ne pourrait fournir à l’Europe que quelques milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires ».

    Alors que l’Europe cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, l’Algérie a récemment reçu la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken et du Premier ministre italien Mario Draghi. La semaine dernière, M. Draghi a signé un accord d’importation de gaz dans le cadre des négociations entre la compagnie pétrolière et gazière publique algérienne Sonatrach et la multinationale italienne Eni en vue d’augmenter la production en Italie.

    Suite à la flambée des prix du pétrole et du gaz de l’année dernière, l’Algérie – qui traverse une récession économique – a pu bénéficier d’une augmentation de ses revenus à 35 milliards de dollars, contre 20 milliards de dollars en 2020. « L’argent supplémentaire a permis à l’Algérie de mettre en veilleuse les projets impopulaires de hausse des impôts et de réforme des subventions et d’introduire une nouvelle allocation de chômage de 90 dollars par mois », indique le rapport, ce qui contribuerait à atténuer les griefs socio-économiques croissants, en particulier chez les jeunes du pays.

    Monitor de Oriente, 21/04/2022

    #Algérie #Gaz #Europe #Ukraine #Russie #Maroc #SaharaOccidental #Sonatrach

  • Le cauchemar des occidentaux

    Le cauchemar des occidentaux

    Le cauchemar des occidentaux – Corée du Nord, Etats-Unis, Russie, Ukraine, bombe nucléaire,

    Dans le tumulte guerrier à l’est de l’Europe, les occidentaux ont oublié leur «ennemi naturel». Le seul Etat qui les nargue ouvertement et ne se soucient aucunement de ce qu’ils peuvent faire. Il n’entretient aucune relation économique ou politique avec le bloc occidental. Ce dernier a beau multiplier les sanctions, le pays tient et poursuit le développement de son arsenal nucléaire. Et c’est dans le tumulte de la guerre en Ukraine qu’il a « osé » lancer des essais de missile autrement plus perfectionnés que ceux de pas mal de pays européens. Disons-le donc clairement, les Coréens du nord font peur à l’occident. C’est un fait indéniable.

    Dans l’entreprise de contrôle de la planète menée par les Etats Unis et leurs alliés, un « oubli» risque de coûter très chère à l’hyper-puissance américaine. Un petit point dans la géographie mondiale, Une moitié de pays fait faire aux dirigeants occidentaux des cauchemars. Et pour cause, la Corée du nord ne joue plus au chat et à la sourie, comme l’a fait l’Iran avant de presque capituler. La Corée du nord est passé de l’autre côté de la barrière en disposant de l’arme de dissuasion absolu. Il sera très difficile aux Etats Unis de lui dicter quoi que ce soit.

    Ainsi, ce bout de territoire d’Asie est proprement parler le cauchemar des puissances nucléaires, étant donné qu’il l’est lui-même. Les Américains ont épuisé toutes les méthodes pour stopper l’évolution du dernier pays communiste vers l’acquisition de la bombe atomique. Ils ont fini par admettre la réalité et ont déjà tenté des négociations avec Pyongyang sous la présidence de Donald Trump.

    En coupant le téléphone rouge, à plusieurs reprises et en ne tenant pas compte des «avertissements» américains, la Corée du nord signifie aux Etats Unis qu’il va falloir admettre que les choses ont bel et bien changé, qu’il n’y a plus de pôle qui décide et le reste du monde applique. Les USA ne semblent pas disposés à intégrer cette nouvelle donne dans leur stratégie future. La Russie lui a fait une piqûre de rappel en lançant une offensive contre l’Ukraine. Cette donne géopolitique compliquera certainement le travail des Américains, en ce sens qu’elle l’a obligé à « oublier » de s’occuper de la Corée du Nord. C’est dire que la partie n’est facile pour personne. Mais, il n’est désormais plus possible de reproduire les opérations Libye et Syrie en faisant imploser de pays nucléaire comme la Russie et la Corée du nord. Les tensions très perceptibles à l’est de l’Europe et les alliances assumées entre Moscou et Pyongyang peuvent conduire vers un nouvel équilibre. Cela peut participer du rêve éveillé, mais disons que le cauchemar des occidentaux pourrait suffire à notre bonheur, nous autres tiers-mondistes.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 19/04/2022

    #ukraine #russie #EtatsUnis #Corée #Libye #Syrie

  • Guerre en Ukraine : Quelle est la position de chaque pays de l’UE sur la coupure du pétrole et du gaz russes ?

    Guerre en Ukraine : Quelle est la position de chaque pays de l’UE sur la coupure du pétrole et du gaz russes ? Vladimir Poutine, embargo, Russie, Zelenskyy,

    Les ministres de l’UE ont discuté d’une éventuelle sixième série de sanctions à l’encontre de la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine, mais un embargo sur le pétrole ou le gaz afin de ne plus financer la machine de guerre de Poutine continue de diviser le bloc.

    L’Union européenne a payé 35 milliards d’euros pour l’énergie russe depuis le début de la guerre, a déclaré le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell. En 2021, l’UE a importé environ 40 % de son gaz et 25 % de son pétrole de Russie.

    Il est prévu d’interdire totalement les importations de charbon russe, mais seulement à partir d’août et leur valeur est bien inférieure à celles du pétrole et du gaz.

    Le président ukrainien Zelenskyy a exhorté l’Union européenne à imposer des sanctions sur le pétrole russe et à fixer une date limite pour la fin des importations de gaz en provenance du pays.

    Au sein du bloc, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et la Hongrie, notamment, sont très dépendantes du gaz russe.

    Dix-sept pays de l’UE ont répondu à l’offre de la Commission européenne de leur fournir une expertise technique pour les aider à réduire progressivement leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes.

    Autriche
    L’Autriche a exclu toute sanction sur les importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie.

    « Si les sanctions vous touchent plus que l’autre, je pense que ce n’est pas la bonne façon de procéder », a déclaré le ministre des finances, Magnus Brunner, le 4 avril.

    Le chancelier Karl Nehammer, qui a rencontré Vladimir Poutine à Moscou le 11 avril, a déclaré qu’il s’attendait à de nouvelles sanctions de l’UE contre la Russie, mais il a défendu l’opposition de son pays à l’interruption des livraisons de gaz.

    « Tant que des gens meurent, chaque sanction reste insuffisante », a-t-il déclaré.

    L’Autriche est militairement neutre et n’est pas membre de l’OTAN.

    Belgique
    Le Premier ministre belge Alexander De Croo a demandé que les sanctions contre la Russie soient plus sévères pour avoir un effet sur le Kremlin.

    Il a souligné la nécessité de transformer l’énergie et de mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles russes, mais s’est abstenu d’appeler à un embargo.

    « Nous ne sommes pas en guerre contre nous-mêmes », a déclaré De Croo lors d’un sommet à Bruxelles le 25 mars. « Les sanctions doivent toujours avoir un impact beaucoup plus important du côté russe que du nôtre ».

    Le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, a déclaré le 4 avril que son pays ne s’opposait pas à une action ciblée contre le pétrole et le charbon russes.

    Bulgarie
    La Bulgarie est particulièrement dépendante du gaz russe, son accord avec Gazprom couvrant la quasi-totalité de ses besoins.

    Toutefois, en mars, le gouvernement a déclaré qu’il n’engagerait pas de discussions sur le renouvellement du contrat de dix ans qui expire à la fin de cette année, conformément à la stratégie de l’UE.

    Le vice-premier ministre Assen Vassilev a déclaré que le pays chercherait d’autres sources d’approvisionnement. Un nouveau gazoduc avec la Grèce devrait être opérationnel en 2022 et la Bulgarie a conclu un accord pour recevoir davantage de gaz d’Azerbaïdjan.

    Croatie
    Le Premier ministre croate Andrej Plenković aurait déclaré lors d’un récent sommet de l’UE que le pays avait presque complètement éliminé sa dépendance au gaz russe en construisant un nouveau terminal et en cherchant à augmenter la capacité d’un autre.

    Il a déclaré qu’il aimerait voir une perspective globale pour maintenir un frein aux prix du gaz et a soulevé la question avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

    Chypre
    Chypre a exprimé des réserves alors que l’UE préparait des plans visant à interdire les navires russes dans les ports de l’UE, invoquant les dommages potentiels pour son secteur maritime.

    L’île n’est pas reliée au réseau énergétique européen et importe la majeure partie de son pétrole d’autres pays de l’UE. Son ministre de l’énergie a qualifié de « bouleversement » les nouveaux projets énergétiques visant à acheminer le gaz de la Méditerranée orientale.

    République tchèque
    La République tchèque est l’un des pays de l’UE qui serait le plus durement touché par un embargo total sur l’énergie russe, selon le Conseil d’analyse économique français. On estime qu’une interdiction totale pourrait entraîner une perte économique équivalente à un pour cent de la production économique du pays.

    Le gouvernement a déclaré qu’il élaborait des plans d’urgence pour tous les scénarios, y compris celui où les approvisionnements en provenance de Russie seraient interrompus.

    Danemark
    Le Danemark est à l’avant-garde des pays européens qui appellent à une vaste transformation verte pour mettre fin à la dépendance du continent à l’égard des combustibles fossiles russes. Le paquet européen « Fit for 55 » préconise une réduction plus rapide des émissions et le déploiement des énergies renouvelables en plus d’une augmentation des économies d’énergie.

    Le pays cherche également d’autres sources de gaz. Au Danemark, les travaux ont repris sur le projet « Baltic Pipe », un gazoduc reliant la Norvège à la Pologne. Après une suspension de neuf mois due à des inquiétudes quant à l’impact sur la faune et la flore, un permis a été accordé la semaine suivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour permettre la poursuite des travaux.

    La liaison prévue, longue de 900 kilomètres, est principalement destinée à aider la Pologne à réduire sa dépendance à l’égard du gaz naturel russe.

    Estonie
    Le gouvernement estonien a accepté publiquement de couper tous les liens gaziers et pétroliers avec la Russie d’ici la fin de l’année – « en principe ». Il serait ainsi en phase avec ses voisins baltes, la Lituanie et la Lettonie, qui affirment avoir cessé toute importation d’énergie russe depuis le début du mois d’avril.

    En mars, le gouvernement estonien a proposé d’utiliser les revenus du gaz et du pétrole russes pour aider à la reconstruction de l’Ukraine, sur le modèle du programme « Pétrole contre nourriture » (OIP) mis en place par les Nations unies en 1995. Ce programme permettait à l’Irak de vendre du pétrole uniquement en échange de fournitures humanitaires, telles que de la nourriture et des médicaments.

    Finlande
    En avril, le Premier ministre finlandais Sanna Marin a exprimé son souhait de « se débarrasser des combustibles fossiles russes », affirmant que la poursuite des importations d’énergie en provenance de Russie « soutenait et finançait en fait » la guerre.

    Malgré cela, les activistes ont remarqué que certaines failles et dispositions de la politique finlandaise permettent toujours les importations d’énergie russe, comme une période de grâce de quatre mois pour les importations de charbon.

    Greenpeace Suomi (Finlande) a souligné qu’une « faille dans le transit » a permis aux produits énergétiques russes d’entrer en Finlande depuis la Sibérie.

    « Des gens sont tués », a déclaré Matti Liimatainen de l’organisation. « Et c’est nous qui les finançons ».

    France
    Par rapport aux autres grandes économies européennes, la France n’est pas très dépendante du gaz et du pétrole russes. Par rapport à l’Allemagne et à l’Italie, qui importent 40 à 50 % de leur gaz de Russie, la part de la France dans le gaz russe n’est que de 25 %, le premier fournisseur du pays étant la Norvège (35 %).

    Le gouvernement français s’est montré disposé à interdire les importations de pétrole russe, le ministre des finances Bruno Le Maire ayant déclaré à CNN que la France était « prête à aller plus loin et à décider d’une interdiction du pétrole ».

    Il a ajouté qu’il était « profondément convaincu que les prochaines étapes et les prochaines discussions porteront sur cette question de l’interdiction du pétrole russe. »

    La France est actuellement au cœur d’une élection présidentielle très serrée entre le Premier ministre sortant Emmanuel Macron et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.

    Marine Le Pen a proposé par le passé de resserrer les liens entre l’OTAN et la Russie et, si elle était élue, elle changerait probablement de politique et de ton à l’égard de la Russie.

    Les deux candidats s’affronteront lors d’un dernier tour de scrutin le 24 avril.

    Allemagne
    L’Allemagne, première économie d’Europe, a été l’une des plus réticentes à envisager un embargo total sur l’énergie russe. Le chancelier Olaf Scholz a prévenu qu’une coupure soudaine plongerait « toute l’Europe dans la récession ».

    Cependant, le ministre allemand de l’économie affirme que le pays a déjà réduit sa dépendance à l’égard de l’énergie russe depuis l’invasion de l’Ukraine.

    Les importations de pétrole russe sont passées de 35 % à 25 %, et celles de gaz de 55 % à 40 %, a déclaré Robert Habeck.

    Grèce
    Le premier ministre grec a déclaré le 12 avril que des efforts étaient faits pour accélérer la prospection gazière afin de réduire la dépendance à l’égard de l’énergie russe.

    Le pays tire environ 40 % de ses besoins énergétiques de la Russie.

    Hongrie
    La Hongrie est très dépendante de l’énergie russe et son premier ministre nationaliste s’oppose aux sanctions – bien qu’il ait approuvé l’interdiction du charbon. Viktor Orbán a juré d’opposer son veto à toute tentative d’imposer un embargo énergétique car, selon lui, cela « tuerait » son pays.

    Irlande
    L’Irlande ne dépend pas directement de l’énergie russe. Elle n’importe aucun gaz naturel du pays, car elle possède son propre gisement de gaz au large des côtes du comté de Mayo. Le reste – environ 70 % – est importé de la Grande-Bretagne voisine.

    C’est en partie grâce à cette liberté que le gouvernement irlandais a adopté une position ferme à l’égard de la Russie, en exprimant son soutien aux sanctions européennes. S’exprimant à Bruxelles, le ministre des affaires étrangères Simon Coveney a affirmé que l’Irlande avait une approche « maximaliste » des sanctions contre Moscou.

    L’Irlande s’est prononcée en faveur de la suppression de toutes les importations d’énergie en provenance de Russie.

    Ìtalie
    L’Italie, autre grande économie de l’UE, a augmenté sa dépendance au gaz russe au fil des ans, à mesure qu’elle abandonnait le charbon. Selon les autorités italiennes, la Russie fournit 38 % du gaz naturel utilisé pour l’électricité et l’industrie lourde, notamment les aciéries et les papeteries.

    Le ministre des affaires étrangères, Luigi Di Maio, qui s’est rendu dans des pays producteurs d’énergie à la recherche d’alternatives, a déclaré à l’agence de presse ANSA que « l’Italie ne pouvait pas opposer son veto aux sanctions concernant le gaz russe ».

    Mais le premier ministre Mario Draghi, qui a déclaré que les paiements de gaz financent la guerre de la Russie, n’a pas abordé la question de l’énergie dans une réponse publique à la circulation d’images de corps dans les rues ukrainiennes.

    Le 11 avril, l’Italie a signé un accord avec l’Algérie pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles russes. L’Algérie est actuellement le deuxième plus grand fournisseur de gaz de l’Italie, avec 21 milliards de mètres cubes de gaz. Ce chiffre est à comparer aux 30 milliards de mètres cubes qu’elle reçoit de la Russie.

    Lettonie
    Comme les autres États baltes, la Lettonie a déclaré qu’elle ne dépendait plus des importations de gaz et de pétrole russes. Le gouvernement du pays a préconisé des sanctions contre la Russie dans le domaine de l’énergie.

    Le 25 mars, le Premier ministre letton Arturs Karins a déclaré que les autres pays de l’UE devraient envisager de telles mesures pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

    « Les sanctions énergétiques sont un moyen d’empêcher l’argent d’entrer dans les coffres de guerre de Poutine », a-t-il déclaré à Bruxelles.

    Lituanie
    Le 2 avril, la Lituanie a déclaré qu’elle avait entièrement cessé ses importations d’énergie en provenance de Russie, devenant ainsi le premier pays de l’UE à rompre ses liens énergétiques avec Moscou.

    La Lituanie a été « le premier pays de l’UE parmi les pays fournisseurs de Gazprom à devenir indépendant du gaz russe », a déclaré le ministre de l’énergie, Dainius Kreivys, ajoutant que cela était dû à « une politique énergétique cohérente sur plusieurs années et à des décisions opportunes en matière d’infrastructures ».

    Cette décision a également reçu le soutien du président lituanien, Gitanas Nauseda.

    Luxembourg
    Le Luxembourg est actuellement divisé sur l’opportunité de cibler davantage les importations de gaz et de pétrole russes.

    Le Grand-Duché se considère néanmoins préparé à une éventuelle interdiction des importations de charbon russe à l’échelle de l’UE.

    Sur une radio locale, le ministre de l’énergie, Claude Turmes, a déclaré : « Pour nous, au Luxembourg, ce n’est pas un problème, car nous n’en avons pratiquement pas besoin ». Turmes a également tweeté le 22 mars que « des circonstances exceptionnelles […] nécessitent des décisions exceptionnelles – je demande instamment aux ministres de l’AIE de discuter des plans du Dr Birol sur le pétrole et le gaz. »

    Dans une déclaration officielle fournie à Euronews par le ministère des Affaires étrangères et européennes le 14 avril, le gouvernement luxembourgeois a déclaré que « la dépendance [aux combustibles fossiles russes] doit être réduite » et qu’aucune sanction ne doit être « exclue ».

    Mais il a également ajouté qu’aucune action individuelle ne serait prise pour le moment. « L’unité de tous les États membres et la volonté d’aborder ensemble la question des sanctions ont été un facteur clé de notre politique », conclut la déclaration.

    Malte
    Malte ne dépend pas des importations de gaz et de pétrole russes pour son énergie.

    S’adressant au Times of Malta, la ministre de l’énergie Miriam Dalli a déclaré qu’ »en tant que pays, en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, nous ne dépendons pas de la Russie ».

    Elle a fait remarquer que le pays méditerranéen n’avait aucun contrat énergétique avec la Russie. 17 % de l’énergie maltaise provient du réseau électrique européen, qui est acheminé depuis l’île italienne de Sicile.

    Pays-Bas
    Environ 15 % du gaz entrant aux Pays-Bas provient de Russie.

    Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a déclaré que les Pays-Bas ne pouvaient pas interrompre tout approvisionnement en combustibles fossiles en provenance de Russie, affirmant qu’ils « ont besoin de cet approvisionnement » et qu’il s’agissait de la « vérité désagréable ».

    Bien que la chambre basse du parlement ait appelé à des sanctions plus strictes sur les importations d’énergie russe, Financiele Dagblad, un journal financier néerlandais, a fait valoir que cela aurait un impact dévastateur sur l’économie du pays. Ceci est dû à sa petite taille et à sa dépendance à l’égard des chaînes de production européennes, qui nécessitent davantage de transport et donc de coûts énergétiques.

    Dans une déclaration officielle fournie à Euronews le 13 avril, le gouvernement a déclaré qu’il « présenterait un plan avant la fin du mois d’avril pour éliminer progressivement le gaz, le pétrole et le charbon russes. » Il a souligné les mesures déjà prises par le pays pour réduire la dépendance du pays à l’énergie russe, comme l’organisation d’une campagne d’économie d’énergie.

    Mais elle ajoute : « La sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’ensemble de l’UE » doit être prise en compte et « des mesures doivent être prises au niveau européen pour être efficaces. »

    La déclaration n’a pas révélé que le gouvernement avait un plan immédiat pour sanctionner entièrement les importations d’énergie russe.

    Pologne
    La Pologne s’est alignée sur les pays baltes en acceptant de réduire toutes ses importations d’énergie russe – mais, dans ce cas, d’ici la fin de l’année.

    Le pays d’Europe de l’Est, qui a accueilli 2,5 millions de réfugiés ukrainiens (le plus élevé de l’UE) a reçu environ 40 % de son approvisionnement en gaz de la Russie en 2020.

    Pourtant, dans une décision qu’il a qualifiée de « la plus radicale » d’Europe, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a affirmé que la Pologne supprimerait progressivement les importations de charbon dans les prochains mois et bannirait le pétrole et le gaz d’ici décembre.

    Portugal
    Le gouvernement portugais a déclaré qu’il était prêt à soutenir les sanctions contre les importations de gaz et de pétrole russes.

    Par rapport à d’autres pays de l’UE, le Portugal n’est pas très dépendant du pétrole et du gaz russes. Il tire une part nettement plus importante de son énergie de sources renouvelables, notamment de l’énergie solaire.

    Le 11 avril, le ministre portugais des Affaires étrangères, João Gomes Cravinho, a déclaré que le pays soutiendrait « l’intensification » des sanctions russes.

    « Le Portugal s’aligne sur ce mouvement, qui a des dimensions techniques encore en discussion, mais le Portugal le soutiendra », a-t-il ajouté.

    Le gouvernement portugais appelle à une décision à l’échelle européenne pour sanctionner les importations de combustibles fossiles russes depuis les premiers jours de la guerre.

    Roumanie
    La Roumanie et trois autres pays d’Europe centrale et orientale – la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne – ont conclu un partenariat stratégique visant à développer davantage leurs réseaux d’hydrogène et à réduire le besoin d’importations d’énergie russe.

    Au début du mois, la plus grande société énergétique roumaine, OMV Petrom, a cessé d’importer du pétrole brut de Russie, estimant qu’une interdiction de l’énergie russe à l’échelle de l’UE était imminente.

    La Roumanie est actuellement l’un des pays de l’UE où la part de l’approvisionnement en gaz en provenance de Russie est la plus faible, avec 10 %.

    Slovaquie
    La Slovaquie est très dépendante des importations de combustibles fossiles russes comme source d’énergie. Le pays obtient environ 85 % de son gaz et 66 % de son pétrole de la Russie, ce qui signifie que la rupture des liens pourrait avoir un impact significatif sur l’État d’Europe centrale.

    En avril, le gouvernement slovaque a déclaré qu’il rejoignait l’UE en refusant de payer le gaz russe en roubles, alors que le ministre de l’économie du pays avait affirmé le contraire.

    Des analystes slovaques ont proposé des plans visant à réduire la consommation d’énergie grâce à des méthodes de chauffage plus efficaces, afin de remplacer les combustibles fossiles russes.

    Slovénie
    La Slovénie est fortement dépendante des importations de gaz et de pétrole russes. Elle a récemment exprimé son intérêt pour l’obtention de gaz à partir d’un terminal GNL (gaz naturel liquéfié) en Croatie.

    Le mois dernier, le Premier ministre slovène Janez Janša s’est rangé aux côtés d’autres pays de l’UE pour résister à la demande de Moscou de payer les importations d’énergie en roubles afin de soutenir son économie.

    Espagne
    Depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Europe a cherché des alternatives aux combustibles fossiles russes, comme le transport par bateau de LGN depuis les États-Unis à travers l’océan Atlantique. L’Espagne s’est positionnée comme un nouveau « hub » possible pour l’importation de LGN en Europe.

    Mais une récente intervention du Premier ministre Pedro Sánchez en faveur du Maroc dans son conflit avec l’Algérie au sujet du Sahara occidental a mis l’Espagne en désaccord avec l’Algérie, l’un de ses principaux fournisseurs de gaz. Cette tension pourrait potentiellement entraîner une hausse des prix du gaz en Espagne, et diminuer l’appétit du pays pour la sanction du gaz russe.

    Le gouvernement espagnol a appelé l’UE à réduire sa dépendance au gaz russe. L’Espagne, plaque tournante de l’énergie solaire, est moins dépendante de la Russie.

    Suède
    La Suède est plus à l’abri de l’impact des sanctions énergétiques de Moscou, car le pays ne dépend pas fortement des importations énergétiques russes.

    Comme l’a indiqué en mars le ministère de l’agriculture, le gouvernement suédois a déclaré que « l’approvisionnement du pays est à un faible degré directement dépendant des approvisionnements énergétiques russes, et les rapports montrent que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie fonctionnent normalement ».

    La Suède, ainsi que la Finlande, réfléchissent à une adhésion à l’OTAN à la lumière des récentes tensions géopolitiques. Cela marque un changement par rapport à sa politique de neutralité de longue date.

    Euronews, 18/04/2022

    #Russie #Ukraine #UE #Gaz

  • Télévision russe: La troisième guerre mondiale a commencé

    Télévision russe: La troisième guerre mondiale a commencé

    Télévision russe: La troisième guerre mondiale a commencé – Russie, Ukraine,

    Elle a ajouté que le soutien occidental a l’Ukraine équivalait a un conflit direct avec la Russie. “L’escalade que nous voyons peut certainement être appelée la troisième guerre mondiale. C’est tout a fait sûr”, a-t-elle lancé.

    “Désormais, il est clair que nous nous battons contre les forces de l’Otan, si ce n’est l’Otan lui-même. Il faut le reconnaître”, a poursuivi Olga Skabeyeva.

    Les frappes sur Kiev “vont augmenter”

    Au lendemain du naufrage de son vaisseau amiral en mer Noire, la Russie a promis ce vendredi d’intensifier ses frappes sur Kiev en réponse a des attaques qu’elle qualifie de “terroristes”, la première visant le fabricant des missiles Neptune avec lesquels les Ukrainiens affirment avoir coulé le “Moskva”.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique a toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev », a mis en garde le ministère russe de la Défense.

    Echourouk, 18/04/2022

    #Russie #Ukraine

  • Que se passe-t-il si la Russie coupe le gaz à l’Europe ?

    Que se passe-t-il si la Russie coupe le gaz à l’Europe ? – Ukraine, Nord Stream 2, GNL,

    -La Russie a déjà ralenti l’approvisionnement en gaz de l’Europe
    -Les importations de GNL ne compenseraient pas le manque de gazoduc russe
    -Une coupure de gaz à grande échelle entraverait l’économie européenne

    Trois scénarios
    L’Europe est mal préparée à une interruption à grande échelle de l’approvisionnement en gaz russe, ce qui la rend vulnérable aux tiraillements en cas de conflit en Ukraine.

    Depuis l’été dernier, l’Europe est en proie à une crise d’approvisionnement en gaz naturel – une situation que l’escalade de la crise entre la Russie et l’Ukraine ne fait qu’aggraver.

    Il est normal que la Russie fournisse plus de gaz à l’Europe que ce qui est contractuellement prévu, surtout lorsque les prix et la demande sont élevés. Pourtant, bien que la consommation européenne de gaz ait augmenté d’environ 5,5 % et que les prix aient atteint des sommets, la Russie s’est abstenue d’injecter du gaz supplémentaire sur le continent. Les pays européens utilisent généralement ce gaz supplémentaire pour remplir leurs installations de stockage pendant l’été. Le président russe Vladimir Poutine lui-même a fait pression à plusieurs reprises sur l’Europe, en particulier sur l’Allemagne, pour qu’elle approuve rapidement le projet de gazoduc Nord Stream 2 (qui contourne l’Ukraine) et signe de nouveaux contrats de livraison de gaz à long terme comme conditions préalables à la fourniture de gaz supplémentaire à l’Europe.

    Cette démarche semble faire partie intégrante de la guerre hybride menée par Moscou contre l’Occident (l’Union européenne en particulier) et l’Ukraine. Si le Kremlin décide d’envahir l’Ukraine, ce qui déclencherait des sanctions de la part de l’UE et des États-Unis, il pourrait riposter en réduisant les livraisons de gaz – potentiellement dans des proportions paralysantes.

    Armement des exportations de gaz
    Le gaz naturel représente environ 20 % de la consommation d’énergie primaire de l’Europe, ainsi que 20 % de sa production d’électricité. Il est également utilisé pour le chauffage et les processus industriels. La Russie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Europe. Selon les estimations, elle livrera 168 milliards de mètres cubes (mmc) au continent (y compris la Turquie) en 2021, ce qui est inférieur à ses propres prévisions de 183 mmc. Au cours des derniers mois de 2021, la Russie n’a livré que 19 milliards de m3 via l’Ukraine, soit moins de la moitié de la capacité convenue de 40 milliards de m3, à un moment où les livraisons auraient dû augmenter en raison de l’arrivée de l’hiver. Certains s’inquiètent du fait qu’en cas de conflit plus large entre l’Ukraine et la Russie, ces livraisons pourraient être gravement perturbées, potentiellement pendant des mois ou des années.

    La résurgence de la demande mondiale de gaz et l’engorgement des approvisionnements sont les causes premières de la hausse des prix de l’énergie en Europe, mais l’insistance du président Poutine à remplir les sites de stockage russes en septembre dernier avant d’envoyer du gaz naturel en Europe n’a rien arrangé. Bien que le Kremlin le nie, nombreux sont ceux qui, en Europe, considèrent cette démarche comme une extorsion visant à tordre le bras de l’Allemagne sur Nord Stream 2.

    Malgré des prix record, les exportations de gaz russe vers l’Europe en 2021 sont restées inférieures à ce qu’elles étaient en 2019. Les installations de stockage de gaz de l’Europe se sont épuisées pendant les mois d’hiver, leurs niveaux tombant à des niveaux historiquement bas, et pourraient être vides d’ici mars ou avril.

    Malgré des prix record, les exportations de gaz de la Russie vers l’Europe en 2021 sont restées inférieures à ce qu’elles étaient en 2019.

    La décision de Moscou de limiter les livraisons de gaz à l’Europe via l’Ukraine (et la Biélorussie) a ajouté aux turbulences du marché européen et a contribué à maintenir les prix du gaz élevés. La Russie n’a pas besoin de l’achèvement de Nord Stream 2 – qui attend encore l’approbation des régulateurs allemands puis de la Commission européenne – pour augmenter ses approvisionnements en gaz vers l’Europe. Une grande quantité de gaz peut être acheminée par les canalisations existantes. La Russie a pompé quelque 104,2 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe via l’Ukraine en 2011, et jusqu’à 89,6 milliards de mètres cubes en 2019.

    Outre l’approbation du projet Nord Stream 2, Moscou souhaite que les compagnies gazières européennes signent davantage de contrats de livraison à long terme, qui les lient aux fournitures russes à des prix fixes pendant 10 à 20 ans. En revanche, ces entreprises préfèrent signer des contrats spot flexibles et à court terme, qui ont généralement été moins chers ces dernières années. À la fin de 2020, les contrats spot représentaient 87 % de tous les contrats de livraison de gaz en Europe.

    L’argument de Moscou selon lequel Gazprom devait réapprovisionner les installations de stockage de gaz de la Russie avant d’augmenter les livraisons à l’Europe a été mis à mal lorsqu’il s’est avéré qu’elles étaient presque pleines au 20 octobre, retenant 69 milliards de m3 sur un total de 72,6 milliards de m3. Au quatrième trimestre 2021, les livraisons de gaz russe à l’Europe étaient inférieures de 25 % à celles de la même période en 2020. À la fin du mois de janvier 2022, les niveaux de stockage de gaz européens étaient tombés en dessous de 40 % de leur capacité. À l’époque, Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, avait critiqué la Russie pour avoir exacerbé la crise gazière de l’Europe, accusant Moscou de restreindre d’au moins un tiers le gaz qu’elle pouvait envoyer en Europe.

    Une dépendance croissante
    Depuis que l’UE a introduit son « troisième paquet énergie » en 2009, l’Union a pris de nombreuses mesures pour renforcer la sécurité de son approvisionnement en gaz. Elle a porté sa capacité d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) à 237 milliards de m3 par an, notamment grâce à 29 installations d’importation et de regazéification de gaz à grande échelle, à de nouvelles interconnexions gazières entre les États membres de l’UE et à l’achèvement du réseau de gazoducs TANAP-TAP pour importer du gaz d’Azerbaïdjan.

    Les options dont dispose l’UE pour pallier une pénurie de gaz sont limitées.

    Tous ces éléments ont amélioré la sécurité gazière de l’UE, ce qui amène certains gouvernements et experts à penser que la question est désormais close. Si le Kremlin devait délibérément perturber l’approvisionnement en gaz, l’UE se contenterait d’importer davantage de GNL, qui pourrait être distribué sur l’ensemble du marché européen du gaz. En conséquence, l’Allemagne a augmenté sa dépendance à l’égard des importations russes par gazoduc, qui est passée de 42 % en 2010 à 55 % en 2021. La dépendance globale de l’UE à l’égard du gaz a également augmenté rapidement – en incluant les approvisionnements en GNL russe, le bloc est passé de près de 44 % de son gaz en provenance de Russie en 2020 à 53 % au quatrième trimestre de 2021.

    L’idée selon laquelle l’Europe pourrait compenser une interruption de l’approvisionnement russe reposait sur l’hypothèse qu’un marché d’acheteurs resterait en place, les fournisseurs se bousculant pour conquérir des clients. Cependant, la baisse de la production de gaz due à la pandémie et la reprise économique rapide de la Chine depuis l’automne 2020 ont fait basculer l’équilibre de l’offre et de la demande vers un marché vendeur, avec des pénuries mondiales de gaz et une flambée des prix.

    Scénario 1 : interruption de l’approvisionnement de l’Ukraine
    Si une guerre éclate et que le gaz que l’UE reçoit actuellement de l’Ukraine est interrompu, le bloc aurait des options limitées pour compenser le manque à gagner. Les Pays-Bas sont un important producteur de gaz, mais en 2018, le gouvernement néerlandais a décidé de cesser toute production d’ici à la fin de 2022. En janvier, Berlin lui a demandé de livrer 1,1 milliard de m3 supplémentaires, alors qu’il avait précédemment bloqué un nouveau projet gazier offshore néerlandais qui aurait été limitrophe de l’Allemagne. Pour l’instant, les Pays-Bas s’exécutent, mais leur retrait progressif est toujours en cours.

    D’autres sources d’approvisionnement sont également problématiques. La Norvège, deuxième plus grand fournisseur de gaz en Europe, a augmenté ses livraisons, mais ne pourrait pas compenser une interruption importante. En décembre, elle a subi une panne imprévue dans un champ de gaz clé, ce qui a limité les expéditions.

    L’Algérie est le troisième plus grand fournisseur de gaz en Europe, mais ses livraisons à l’Espagne ont diminué en raison d’un conflit en cours avec le Maroc. L’Azerbaïdjan n’étant pas en mesure d’augmenter sa production de gaz à court terme, l’Europe ne peut pas compter sur davantage de gaz par le biais du système TANAP-TAP.

    L’UE pourrait compenser en important davantage de GNL, dont les États-Unis sont son principal fournisseur. En 2019, les États-Unis ont livré quelque 25 % de toutes les importations de GNL du bloc. Les États-Unis auront la capacité d’exporter quelque 118 milliards de m3 par an d’ici à la fin de 2022, et plus de 160 milliards de m3 par an d’ici à 2024. En cas de crise, quelque 15 % des exportations mondiales de GNL pourraient être réorientées pour combler un déficit européen. Mais les prix augmenteraient encore plus.

    Scénario 2 : La Russie réduit ses approvisionnements de moitié
    Dans ce scénario, la Russie ne maintiendrait que ses approvisionnements directs par gazoduc via Nord Stream 1 (capacité : 55 milliards de m3 par an) et les deux gazoducs Turk Stream (capacité combinée : 31,5 milliards de m3 par an). Ce faisant, la Russie pourrait maximiser ses revenus gaziers tout en divisant l’UE entre les États membres qui reçoivent ses approvisionnements (Autriche, Bulgarie, Estonie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Lettonie, Pays-Bas), ceux qui sont coupés (Lituanie, Pologne) et ceux qui peuvent recevoir le gaz dont ils ont besoin tant qu’ils se plient à la ligne politique de la Russie (République tchèque, France, Italie).

    Bien qu’elle dispose d’une capacité d’importation de GNL d’environ 1 900 térawattheures (TWh) et qu’elle n’en utilise que 730 TWh en 2021, l’UE aurait d’énormes difficultés à trouver des approvisionnements en GNL suffisants pour compenser une réduction de 50 % de l’offre russe à court terme, en particulier pendant un hiver plus froid en Asie et en Europe.

    Les contrats de GNL au comptant et à court terme représentaient 38 % du marché mondial du GNL en 2021. Pourtant, sur le marché asiatique spécifiquement, les importations de GNL sont très majoritairement basées sur des contrats à long terme. Les approvisionnements en provenance des États-Unis destinés à remplir ces contrats ne pourraient être réacheminés qu’en cas de baisse inattendue de la demande – par exemple, en cas d’hiver exceptionnellement chaud.

    Le marché gazier de l’UE n’est toujours pas conçu pour approvisionner pleinement la région à partir de l’ouest.

    C’est ce qui s’est produit en décembre 2021, lorsque le temps doux en Asie a permis à 34 navires-citernes transportant du GNL américain de passer de l’Asie à l’Europe, contribuant ainsi à renforcer les niveaux de stockage de cette dernière. En janvier, l’Europe est passée de 51 % à 75 % de sa capacité de regazéification du GNL (seuls 90 % de la capacité d’un terminal peuvent être utilisés). En Europe occidentale, elle a utilisé la totalité de sa capacité disponible, ne laissant de capacité d’importation libre qu’en Europe orientale et surtout méridionale. Une certaine augmentation des approvisionnements en provenance des États-Unis est probable à court terme. Outre les États-Unis, l’Australie semble être le seul grand fournisseur de GNL capable d’augmenter ses exportations de GNL dans les mois à venir. En dehors de cela, la réorientation des approvisionnements en GNL sur le marché spot sera utile, tandis que la réorientation des cargaisons de GNL à long terme restera tributaire de la demande et des conditions météorologiques en Asie.

    Certains analystes estiment que l’Europe pourrait remplacer jusqu’à deux tiers du gaz reçu par les gazoducs russes par du GNL maritime. Cette évaluation pourrait être trop optimiste. L’Europe centrale et orientale ne dispose pas d’interconnexions gazières suffisantes pour que le plan fonctionne. L’Espagne et la France ont un problème similaire. Et l’Allemagne n’a pas du tout de terminal d’importation de GNL. Les États membres disposent de leurs propres systèmes d’infrastructure gazière, souvent construits pour transporter du gaz de qualité et de composition chimique différentes, ce qui limite la possibilité de pomper simplement du gaz d’un pays à l’autre. Même avec l’extension des terminaux d’importation de GNL et les nombreux interconnecteurs en Europe de l’Est, le marché européen du gaz n’est toujours pas conçu pour approvisionner pleinement la région depuis l’ouest du bloc.

    La Russie possède les quatrièmes réserves de change au monde, soit environ 630 milliards de dollars, ce qui signifie qu’elle pourrait facilement survivre à une réduction à long terme de ses approvisionnements. Et au vu de la flambée des prix qu’une telle réduction entraînerait, Moscou pourrait compenser une partie importante de la différence en augmentant ses ventes à d’autres clients. Contrairement à l’UE, la Russie a mis en place une stratégie économico-financière globale après que l’Occident a imposé des sanctions à la suite de l’annexion de la Crimée. Cela lui a permis de réduire sa dépendance à l’égard de l’Union européenne.

    L’Europe, en revanche, aurait du mal à compenser rapidement les perturbations, ce qui la contraindrait à rationner et à réduire sa consommation de gaz. Cela n’affecterait pas seulement la production d’énergie et le chauffage, mais paralyserait également les industries à forte consommation de gaz.

    Scénario 3 : la Russie interrompt toutes les livraisons de gaz à l’Europe
    Ce scénario est le moins probable, car il ruinerait les relations de la Russie avec l’UE et détruirait toute idée que la Russie est un fournisseur de gaz fiable. Il pourrait également anéantir tout espoir de devenir un exportateur important d’hydrogène vers l’UE.

    Mais si cela se produisait, l’Europe serait dans une situation difficile. Pour remplacer l’ensemble du gaz russe acheminé par gazoduc, il faudrait un quart de la production mondiale de GNL en 2021. Là encore, tout réacheminement significatif des approvisionnements en GNL dépendrait des conditions météorologiques en Asie. Les contrats sur le marché au comptant ne seraient pas en mesure de compenser les 170 milliards de m3 par an de gaz russe acheminé par gazoduc que l’Europe perdrait. Quelque 62 % de tous les contrats mondiaux de GNL sont régis par des contrats à moyen et long terme.

    La dépendance excessive de l’Europe à l’égard du gaz russe est devenue l’une de ses principales faiblesses stratégiques.

    L’industrie européenne serait gravement perturbée. L’électricité serait rationnée, ce qui pourrait entraîner de fréquentes coupures de courant – avec tous les effets négatifs que cela aurait sur les infrastructures critiques. L’examen de ce scénario montre que la dépendance excessive de l’Europe à l’égard du gaz russe est devenue l’une de ses plus grandes faiblesses stratégiques.

    Perspectives stratégiques
    Une interruption complète de l’approvisionnement de l’Europe coûterait à Gazprom entre 200 et 230 millions de dollars par jour. Si cette interruption devait durer trois mois, les ventes perdues s’élèveraient au total à moins de 20 milliards de dollars, que la Russie pourrait facilement couvrir avec ses 630 milliards de dollars de réserves étrangères et les gains éventuels provenant de nouvelles ventes à d’autres régions à des prix plus élevés. Cette année, Gazprom devrait réaliser plus de 90 milliards de dollars de bénéfice brut d’exploitation, contre seulement 20 milliards de dollars en 2019.

    La capacité à réduire le flux de gaz naturel reste le levier le plus important et le plus efficace du Kremlin contre l’Europe, qu’il s’agisse d’éviter les sanctions ou d’influencer la réaction de l’UE face à l’escalade du conflit ukrainien. Cela montre également à quel point l’interdépendance entre la Russie et l’Europe est asymétrique. La Russie peut survivre aux sanctions économiques sévères de l’Occident pendant au moins un an, voire plus. L’UE aurait de sérieux problèmes si l’approvisionnement en gaz russe était coupé – ne serait-ce que de 50 % – après quelques mois. Elle n’a tout simplement pas suffisamment diversifié ses sources d’importation de gaz et a sous-estimé la valeur de la sécurité énergétique par rapport aux politiques favorables au climat et aux approvisionnements en gaz moins chers.

    Comme l’a dit le journaliste et expert en énergie Llewellyn King dans une colonne pour Forbes en novembre : « Les acheteurs de gaz européens et leurs maîtres politiques ont parié que la Russie avait plus besoin de leur marché que du gaz russe. … L’Europe a parié à tort sur le marché spot, la Russie et le vent. A peu près tout ce qui pouvait mal tourner, a mal tourné. »

    FRANK UMBACH, est directeur de recherche à EUCERS/CASSIS, Université de Bonn.

    GIS, 14/04/2022

    #Russie #Ukraine #UnionEuropéenne #UE

  • Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne

    Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne – Maroc, Sahara Occidental, gaz, Europe, Russie, Ukraine,

    Le dernier accord gazier entre l’Algérie et l’Italie a donné des sueurs froides aux responsables espagnoles. Ces derniers ont choisi un mauvais moment pour brouiller leurs relations avec l’Algérie. Après le revirement de Madrid dans sa position sur le Sahara occidental, le climat entre les deux pays a changé de nature de bout en bout. Après le bon voisinage et les intérêts économiques communs, le gouvernement de Pedro Sánchez a déplacé la question sur un terrain plus sensible touchant directement aux intérêts géostratégiques de l’Algérie. En s’alignant sur les thèses marocaines, l’Espagne n’espérait, tout de même, pas attendre les félicitations des autorités algériennes.

    Pour notre pays, il s’agit d’un acte d’hostilité et d’une trahison d’une puissance sensée jouer la légalité internationale.

    La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le PDG de Sanatrach a annoncé, il y a quelques jours, l’intention de l’Algérie de revoir les prix du gaz pratiqués aux exportations vers l’Espagne.

    Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, l’accord avec l’Italie a suscité au sein de l’industrie gazière espagnole des craintes qu’il ne renforce la position de l’Algérie dans ses négociations avec l’Espagne sur la question des prix du gaz. Les Espagnols seraient inquiets aussi des répercussions sur la capacité de l’Algérie à maintenir l’approvisionnement de l’Espagne.

    « De hauts responsables espagnols et italiens ont discuté de l’accord gazier italien ces derniers jours et ont l’intention de se revoir plus tard ce mois-ci », indique Bloomberg.

    De son côté, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que les chefs de la diplomatie italien et espagnol prévoyaient de se rencontrer dans les semaines à venir, assurant que les deux pays ont des « contacts diplomatiques constants » et une « excellente relation ».

    Bien qu’un responsable italien proche du dossier ait assuré que l’accord avec l’Algérie « n’affecterait pas les approvisionnements espagnols », il n’en demeure pas moins qu’à Madrid, on craint que « le gaz actuellement destiné à l’Espagne soit détourné vers l’Italie », selon Matteo Villa, chercheur principal à l’Institut italien d’études politiques internationales, cité par la même agence.

    Le spécialiste estime que l’accord algéro-italien arrive à « un moment sensible » pour l’Espagne dont la compagnie énergétique Naturgy se trouve en pourparlers tendus avec Sonatrach sur la question des prix et alors que le pays paie plus cher le GNL, notamment américain livré par méthaniers.

    Sur ce point, une source interrogée par Bloomberg a indiqué que l’Italie elle-même chercherait les moyens d’aider l’Espagne à assurer davantage de cargaisons de GNL et à faire en sorte que son accord avec l’Algérie ne compromette pas les approvisionnements espagnols. Matteo Villa estime en outre que la baisse de la production et des exportations algériennes est un facteur qui aggrave la concurrence entre les pays de l’Union européenne pour s’assurer des parts du gaz algérien.

    Commentant l’accord algéro-italien, le quotidien espagnole El-Mundo a souligné que l’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe.

    Pour ce journal, En signant ce contrat avec l’Italie, l’Algérie a opté pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal.

    « L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».

    Et El-Mundo de conclure : « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro S?nchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal.

    « Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche ».

    Cela étant dit, Il est difficile d’imaginer l’Algérie aller jusqu’à fermer les robinets. Une source algérienne anonyme a écarté, dans une déclaration à un journal espagnol, la fermeture du robinet du gaz avec l’Espagne, mais que l’Algérie « modulera ses relations en direction de certains partenaires de l’Europe du sud qui ont investi en Algérie et qui entretiennent d’excellentes relations traditionnelles avec notre pays ».

    Abir N.

    La Nation, 13/04/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #Italie #SaharaOccidental #Gaz

  • Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen

    Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen

    Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen – Europe, gaz, Ukraine, Russie, Italie, Espagne, Tunisie,

    Avec une capacité de production de 130 milliards de mètres cubes (M3)/an, l’Algérie, 10e plus grand producteur de gaz naturel dans le monde, n’a pas vu ses potentiels énergétiques augmenter depuis plusieurs années et ce en raison des coûts très onéreux des investissements, d’une part et d’autre part d’une préjudiciable sous-évaluation des réserves existantes.
    Fournisseur clé en matière de gaz pour l’Europe vers laquelle la majeure partie du volume est exportée au moyen de gazoducs transfrontaliers. Les deux tiers de ces exportations sont destinés à deux pays du sud de l’Europe, l’Italie et l’Espagne.
    Les capacités non utilisée sur le Transmed qui peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne, constitue l’un des points noirs dans la gestion du secteur énergétique plus que jamais appelé à s’adapter aux évolutions géopolitiques sous peines de passer outre des chances de constituer pour le pays des ressources sûres et pérennes devises.

    En sus des potentiels inexploités, les apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) demeurent tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national et désengagements contractuels envers les partenaires étrangers.
    Certes il y a un peu plus de deux mois, le 2 février, la Sonatrach avait annoncé que les découvertes gazières réalisées sur les champs de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord situés dans le bloc 236 b du périmètre El Assel, sont exploitables et que la compagnie s’engage dans la voie de tirer profit de ces deux réserves stratégiques. A cet effet Sonatrach avait annoncé le lancement d’une campagne de forages de 24 nouveaux puits sur El Assel, prévoyant par la même, la construction d’une unité de traitement des ressources gazières.
    En attendant, l’Algérie reste pour le moment dans l’incapacité de compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe et ne pourra fournir à l’UE que deux ou trois milliards de mètres cubes de plus au grand maximum.

    Mais à moyen terme, dans quatre ou cinq ans, l’Algérie pourra envoyer de plus grandes quantités en intensifiant ses investissements et en développant de nouvelles réserves essentiellement constituées de gaz non conventionnel, à savoir le gaz de schiste.

    Dans ce contexte, il convient de signaler que l’Algérie prévoit d’investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que dans la prospection et l’extraction de gaz.

    Pour rappel, l’Europe demeure le marché naturel de prédilection pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz, pour un volume total d’exportation estimé à 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed, ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, sachant par ailleurs que les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50/60% de leurs capacités.

    Au total, notre pays exporte environ 61% de sa production gazière, dont 39% est destinée à répondre à la demande locale. Les exportations du gaz naturel algérien passent principalement via deux gazoducs pour alimenter l’Europe : le MedGaz qui relie Arzew à Almeria (Espagne), avec un volume de 10,5 milliards de M3 par an, et le TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie, avec un volume d’exportation de 22 milliards de M3/an. Parallèlement, le pays exporte près de 11,5 millions de tonnes de gaz naturel, liquéfié (GNL), vers plusieurs pays dont la Turquie avec environ 37% des exportations, suivie de la France avec 20% et de l’Espagne avec 14%.

    L’Express, 14/04/2022


    Une Europe désarticulée vient chercher refuge en Afrique

    Alors que l’Italie est venue renforcer ses liens dans le secteur de l’énergie notamment, une délégation de l’UE a rencontré récemment, les officiels de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Si les pays africains sont disposés à aider les Européens, qui sont les grands perdants de cette guerre Otan-Russie, l’UE est invitée à son tour à traiter les réfugiés africains comme des Ukrainiens et à corriger certaines positions politiques vis-à-vis des Africains.

    En effet, l’Union européenne renforce ses relations avec le Nigéria, alors qu’elle cherche à diversifier les sources de ses importations de gaz naturel afin de réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe. Pour sa part, l’Italie, aussi membre de l’Union européenne (UE), a signé un accord avec l’Algérie dans le même sens.

    Le Nigéria est le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié de l’Europe. Au moins 40 % du gaz nigérian est exporté vers l’Europe.

    L’UE cherche à réduire l’utilisation du gaz russe en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Lundi, des diplomates de l’UE se sont rendus auprès de la compagnie pétrolière publique nigériane pour des réunions visant à renforcer la coopération dans le secteur de l’énergie.

    « Nous ne sommes pas seulement des clients importants pour le Nigéria, nous sommes aussi des partenaires importants dans le secteur du pétrole et du gaz, car certaines des entreprises qui travaillent avec vous viennent d’Europe. Nous partageons donc les mêmes intérêts et les mêmes objectifs », affirme Samuela Isopi, l’ambassadeur de l’UE au Nigéria.

    Le directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) assure à la délégation européenne que la société souhaite augmenter l’offre de gaz sur le marché mondial.

    Selon les autorités nigérianes, le pays dispose d’une réserve de gaz naturel de 209,5 trillions de pieds cubes (TCF) en janvier 2022.

    Les revenus du pétrole et du gaz représentent environ deux tiers du financement du Nigéria.

    Par ailleurs, l’Italie, qui est un pays membre de l’Union européenne, a également conclu un accord avec l’Algérie dans le contexte de la crise ukrainienne.

    Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a pour sa part annoncé la conclusion d’un important accord gazier avec l’Algérie, qui devrait réduire la forte dépendance de son pays à l’égard des importations russes.

    Dans le cadre de cet accord, qui va entrer en vigueur cet automne, des quantités accrues de gaz seront acheminées par le gazoduc sous-marin Transmed, qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.

    L’Italie achète la grande majorité de son gaz naturel à l’étranger, 40 % de ses approvisionnements provenant de Russie. S’exprimant lors d’une visite dans la capitale algérienne, Alger, Draghi a signalé que son gouvernement avait signé un accord préliminaire sur la coopération énergétique avec l’Algérie. « Immédiatement après l’invasion de l’Ukraine, j’ai annoncé que l’Italie agirait avec la plus grande rapidité pour réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe », dit-il.

    L’Express, 14/04/2022

    #Algérie #UE #Europe #Ukraine #Italie #Espagne #Tunisie #Ukraine #Russie

  • La Russie vacille en Ukraine mais redouble d’efforts au Mali

    La Russie vacille en Ukraine mais redouble d’efforts au Mali – France, Sahel, Wagner, Barkhane, UE,

    Le 30 mars, alors que les forces russes poursuivaient leur lutte pour conquérir les villes ukrainiennes, les fournisseurs d’armes russes ont livré à Bamako, la capitale malienne, une paire d’hélicoptères d’attaque Mi-35M menaçants et un système de radar aérien avancé, à des milliers de kilomètres de là, en Afrique de l’Ouest.

    Malgré le fait que le Kremlin ait rappelé un réseau international de mercenaires nationaux et étrangers pour combattre en Ukraine, dont certains quittent les champs de bataille en Syrie et en Afrique pour le faire, la Russie a largement maintenu sa présence au Mali, où est déployée une force d’environ 1 000 fonctionnaires russes et instructeurs du groupe mercenaire russe, populairement connu sous le nom de Groupe Wagner, selon des diplomates basés aux Nations unies. Quelque 200 membres des services maliens et neuf officiers de police reçoivent actuellement une formation en Russie, a récemment déclaré un diplomate russe au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Cette évolution suggère que, malgré ses revers militaires en Ukraine, la Russie cherche à préserver ses intérêts diplomatiques et militaires croissants en Afrique, où des forces russes irrégulières ont fourni des formations et des forces de combat aux gouvernements et aux mouvements rebelles, de la République centrafricaine à la Libye. Elle se positionne pour combler un vide politique au Mali, alors que les forces et les formateurs français et européens commencent à se retirer du pays, mettant fin à un effort français de près de dix ans dans son ancienne colonie pour contenir la propagation du terrorisme et ouvrir la voie à un accord de paix unifiant le pays politiquement divisé. Pour le Mali, l’accord fournit à la junte militaire un partenaire capable de lutter contre les mouvements islamistes antigouvernementaux du pays, sans avoir à subir les demandes de l’Occident de respecter les droits de l’homme et de poursuivre un accord démocratique de partage du pouvoir avec la minorité touareg du nord du pays.
    « La Russie a des intérêts considérables en Afrique, que [le président russe Vladimir] Poutine utilise », a déclaré J. Peter Pham, l’ancien envoyé spécial américain pour la région du Sahel sous l’administration Trump. « Ce n’est pas un élément majeur de la politique étrangère russe, mais c’est comme beaucoup de choses que Poutine a faites tout au long de ses 20 ans au pouvoir, à savoir utiliser les choses de manière opportuniste. »

    Le gouvernement malien a entamé des discussions avec le Groupe Wagner à la fin de l’année dernière, ce qui a déclenché une mise en garde du gouvernement français aux dirigeants militaires du Mali pour qu’ils reconsidèrent le partenariat, selon le récit d’un diplomate basé à l’ONU qui connaît bien le rôle de la Russie au Mali. Paris, note le diplomate, a prévenu que la France devrait reconsidérer son engagement à poursuivre l’opération Barkhane, la mission militaire française basée au Tchad qui a mené la lutte contre les extrémistes islamistes dans tout le Sahel, si les Russes étaient invités. Fin décembre 2021, les instructeurs militaires du Groupe Wagner ont commencé à se déployer au Mali.

    En février, la France a annoncé qu’elle entamait le processus de réduction progressive de sa présence et qu’elle serait partie dans six mois. Les formateurs militaires européens, détachés auprès de la Takuba Task Force – qui sert sous commandement français et fournit des conseils et une assistance aux forces armées maliennes et à une force régionale de lutte contre le terrorisme, connue sous le nom de G5 Sahel – doivent également partir. Sans le soutien de la France, qui sert en quelque sorte de garant de la sécurité des soldats de la paix européens et de l’ONU au Mali, la coalition antiterroriste dirigée par la France risque de s’effilocher.

    La fourniture par la Russie d’hélicoptères d’attaque et de radars avancés risque de saper le contrôle européen du ciel au Mali, exposant les casques bleus de l’ONU à un plus grand danger sur le terrain. Les Nations unies ont déjà tenté sans succès d’acquérir des hélicoptères d’attaque. Pour l’instant, la France est prête à faire voler des avions à partir d’une base au Niger voisin pour dissuader les attaques contre les casques bleus de l’ONU, mais on ne sait pas si le Mali continuera à accorder un accès aérien aux Français après le retrait de leurs troupes du pays.

    Le Groupe Wagner défie les définitions conventionnelles d’un entrepreneur militaire privé. Pour autant que les experts puissent le dire, il n’existe pas de société enregistrée unique appelée Groupe Wagner. Ce terme est plutôt devenu un raccourci, lié à la mythologie, pour décrire un réseau de sociétés et de groupes de mercenaires que les gouvernements occidentaux considèrent comme étroitement liés à l’État russe.

    Après s’être fait les dents pendant les combats en Ukraine en 2014, les agents de Wagner ont été envoyés dans plusieurs pays du monde, mêlant souvent activité mercenaire et extraction de ressources naturelles. Leur nature obscure a permis au Kremlin de nier tout lien avec le groupe.

    « Wagner n’est pas une force antiterroriste. Wagner est un outil du gouvernement russe pour essayer de faire avancer ses objectifs de politique étrangère », a déclaré Joseph Siegle, directeur de recherche au Centre africain d’études stratégiques de la National Defense University. « Ils sont là pour maintenir la junte au pouvoir parce que la junte sert les intérêts de Moscou en déplaçant la France et l’UE. »

    Bien que les responsables gouvernementaux au Mali aient décrit les Russes comme des instructeurs, les responsables occidentaux et les observateurs des droits de l’homme craignent que leurs activités s’étendent bien au-delà de la formation. Des centaines de Russes associés au Groupe Wagner ont été envoyés en République centrafricaine en 2017 sous le couvert d’une mission de formation approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU, en alléguant qu’ils n’étaient pas armés. Les experts de l’ONU ont documenté une série d’allégations accablantes contre le groupe, notamment des meurtres aveugles, des viols et des violences sexuelles.

    La perspective d’un retrait français du Mali a alarmé les États-Unis, qui ont cherché à persuader les Français de rester au Mali. Mais un autre diplomate occidental a déclaré qu’il n’y avait pas de sentiment d’urgence à ce que « nous sortions Wagner du Mali en raison de ce qui se passe en Ukraine. » Alarmée par la présence de la Russie, la secrétaire d’État adjointe américaine Michele Sison s’est récemment rendue au Mali pour évaluer la viabilité de la mission de l’ONU au Mali, connue sous le nom de MINUSMA, après le départ des Français.

    « Ils sont revenus de la mission très inquiets », a déclaré un diplomate basé à l’ONU. Le diplomate, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que les États-Unis s’inquiètent du fait que la mission de l’ONU risque d’être utilisée par inadvertance pour faire avancer les objectifs d’une junte militaire qui cherche à assurer son avenir – et ceux d’un groupe de mercenaires russes qui étendent l’influence de Moscou et cherchent à se faire payer. Washington a également exprimé son inquiétude quant au fait que la mission de l’ONU, qui a pour mandat de soutenir les autorités maliennes, pourrait être placée dans la position délicate de soutenir un gouvernement engagé dans des atrocités de grande ampleur ou de fournir un avantage involontaire au Groupe Wagner, a déclaré le diplomate.

    « Comme d’autres, les États-Unis sont profondément troublés par l’évolution de la situation au Mali », a déclaré Richard Mills Jr, représentant adjoint des États-Unis auprès des Nations unies, au Conseil de sécurité de l’ONU le 7 avril. « Les trois derniers mois ont été marqués par des récits alarmants de violations des droits de l’homme et d’abus contre des civils par des groupes armés terroristes et les forces armées maliennes avec des individus liés au Groupe Wagner soutenu par le Kremlin. »

    Un haut fonctionnaire du département d’État américain a déclaré que la décision du régime malien de contracter des combattants Wagner était motivée par son propre sentiment d’isolement régional et international ainsi que par la nécessité d’assurer sa propre sécurité.

    Mais les Russes n’ont guère la capacité de surpasser les dizaines de milliers de troupes internationales et de soldats de la paix qui ont combattu les terroristes de la région au cours de la dernière décennie.

    « Un millier de Wagner ne vont pas combler le vide sécuritaire au Mali », a déclaré le haut fonctionnaire du département d’État, ajoutant que les Russes ont réussi à vendre un « faux discours » selon lequel ils assurent la sécurité du Mali. « Ils tuent peut-être des terroristes, mais ils tuent aussi tellement de civils ».

    « Combien de nouveaux terroristes créent-ils ? », a ajouté le responsable.

    Le Mali, autrefois loué comme un modèle de démocratie naissante en Afrique, est devenu une importante plaque tournante du terrorisme dans les années qui ont suivi l’intervention militaire de l’OTAN en 2011 en Libye, au milieu d’une révolution contre le gouvernement du dirigeant de l’époque, Mouammar Kadhafi, qui a conduit à l’éviction et à la mort de Kadhafi et a ouvert la voie à la propagation des armes et des extrémistes dans tout le Sahel.

    Un groupe terroriste islamiste a détourné une insurrection de la minorité touareg malienne, pris le contrôle du nord du Mali et commencé à préparer un assaut sur la capitale de l’ancienne colonie française. Alarmée par cette évolution, la France a lancé l’opération Serval en janvier 2013 pour écraser les islamistes et ouvrir la voie à un règlement politique entre les gouvernements du sud du Mali et les Touaregs du nord. En août de l’année suivante, les Français ont remplacé cette opération par l’opération Barkhane, avec un mandat plus large pour combattre les extrémistes dans toute la région.

    Au fil des ans, la France a essayé de rassembler une coalition de forces spéciales ouest-africaines et européennes, travaillant en étroite collaboration avec une mission de maintien de la paix de l’ONU, pour l’aider à contenir la menace terroriste au Mali, à rétablir la sécurité dans le pays et à soutenir les négociations politiques menées par les Africains afin de sortir le pays de l’impasse politique.

    Les relations de l’Occident avec le Mali se sont fortement détériorées depuis août 2020, lorsque le chef militaire malien, le colonel Assimi Goïta, a organisé le premier de deux coups d’État militaires, le second devant avoir lieu en mai 2021, et a rapidement renié ses promesses de rétablir un régime démocratique civil au Mali.

    La Russie a profité de ce désaccord en proposant de fournir un soutien militaire et une formation à l’armée malienne. La Russie s’est positionnée comme un champion diplomatique de la junte militaire malienne, faisant l’éloge des opérations antiterroristes maliennes soutenues par la Russie qui, selon les critiques du pays, ont entraîné des violations à grande échelle des droits de l’homme.

    Après le coup d’État d’août 2020, l’ambassadeur de Russie au Mali, Igor Gromyko, petit-fils de l’ancien ministre soviétique des Affaires étrangères Andrei Gromyko, est devenu le premier dignitaire étranger à rencontrer publiquement la nouvelle junte militaire, alors que les diplomates américains et européens s’efforçaient d’élaborer leur propre réponse. Gromyko a émergé de la réunion devant une petite foule de partisans agitant des drapeaux russes, ce qui a conduit les diplomates occidentaux à soupçonner que tout ce spectacle était un coup de relations publiques chorégraphié pour que Moscou ait un avantage dans son influence auprès des nouveaux dirigeants.

    « Il est difficile d’acheter des drapeaux maliens de qualité à Bamako, et encore moins des drapeaux russes de qualité », a déclaré M. Pham. « Comment trouver des drapeaux russes de bonne qualité à Bamako ? »

    Plus récemment, Moscou a fourni une couverture diplomatique au Mali pour le massacre de quelque 300 civils dans la ville de Moura, au Mali, le mois dernier, qui, selon les défenseurs des droits de l’homme, a été perpétré par les forces maliennes avec l’aide possible de mercenaires russes. (Les autorités maliennes ont déclaré qu’il s’agissait d’une opération antiterroriste qui a « neutralisé » des combattants djihadistes). La Russie, soutenue par la Chine, a bloqué la demande du Conseil de sécurité des Nations unies d’ouvrir une enquête indépendante sur ce massacre.

    « La coopération entre la Russie et le Mali a une longue histoire et une tradition », a récemment déclaré Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie, au Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous travaillons à améliorer leurs capacités, à former les membres de l’armée et des forces de l’ordre ».

    « Nous notons l’engagement de l’état-major malien à respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire », a-t-elle ajouté. « Nous saluons les efforts de Bamako pour enquêter sur les incidents de violations des droits de l’homme signalés. Quant à la campagne d’information sur les prétendus mercenaires russes, nous considérons qu’elle fait partie d’un jeu géopolitique malveillant. »

    Le départ de la France soulève des inquiétudes plus profondes quant au rôle de l’Occident au Mali et à la viabilité d’une mission de maintien de la paix de l’ONU dont les casques bleus les mieux formés et les mieux dotés en ressources proviennent d’Europe, notamment d’Allemagne et du Royaume-Uni. Bien que les forces françaises opèrent indépendamment de la mission de l’ONU, les Français fournissent des services essentiels, notamment un hôpital dans la ville de Gao, au Mali, ainsi qu’un soutien aérien rapproché pour les casques bleus soumis à des attaques armées et des services d’évacuation médicale pour les casques bleus blessés. Les principales puissances européennes réexaminent actuellement leur rôle au Mali.

    Ce mois-ci, le plus haut diplomate de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré : « Nous mettons un terme aux missions de formation des forces armées et de la garde nationale [maliennes] ». Borrell a fait part de ses inquiétudes quant à la présence du Groupe Wagner, qui, selon lui, pourrait être « responsable de certains événements très graves, qui ont conduit à la mort de dizaines de personnes au Mali ces derniers temps ». Il a toutefois insisté sur le fait que l’Union européenne reste engagée à participer aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

    Pour le moment, la Grande-Bretagne et l’Allemagne continuent de servir dans la mission de l’ONU au Mali, mais elles pourraient reconsidérer leur engagement à la lumière du rôle croissant de la Russie, selon des diplomates basés à l’ONU.

    Les États-Unis et leurs homologues européens sont également préoccupés par la détérioration potentielle des relations entre les forces maliennes et la mission de maintien de la paix de l’ONU. Le 22 mars, un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près d’une unité de reconnaissance britannique dans l’est du Mali. Le gouvernement malien a déclaré avoir confondu les forces britanniques, qui servent dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’ONU, avec des terroristes qui, selon lui, opèrent dans la région.

    Mais un diplomate basé à l’ONU a déclaré que l’unité de renseignement de la mission de l’ONU n’avait pas détecté de présence terroriste dans la zone avant l’attaque, et un diplomate européen a déclaré que la zone pouvait se trouver dans un territoire contrôlé par l’armée malienne et le groupe Wagner, et qu’ils ne voulaient donc pas de soldats de la paix de l’ONU dans la zone.

    L’attaque, a déclaré Mills, est « un affront à tous ceux qui servent dans les missions de maintien de la paix de l’ONU ».

    Mills s’est dit particulièrement préoccupé par « les récits extrêmement troublants de centaines de personnes tuées la semaine dernière dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali ».

    L’organisation Human Rights Watch, basée à New York, qui a mené une enquête sur ces meurtres, a cité plusieurs sources anonymes selon lesquelles les forces maliennes et les soldats russes ont exécuté plusieurs centaines de personnes, commettant ainsi la pire atrocité au Mali depuis une décennie.

    « Le peuple malien mérite des réponses sur ce qui s’est passé à Moura cette semaine du 28 mars et sur ce qui a conduit à l’effroyable exécution de plus de 35 personnes le 2 mars dans la région de Ségou, ainsi que sur les responsables », a déclaré M. Mills. Il a noté que les autorités maliennes ont déclaré qu’elles allaient ouvrir une enquête et accorder à la mission des Nations unies l’accès à ses propres investigations.

    « Cette augmentation des rapports de violations des droits de l’homme est exactement la raison pour laquelle les États-Unis continuent de mettre en garde les pays contre tout partenariat avec le groupe Wagner lié au Kremlin », a déclaré Mills. « Les forces Wagner ont été impliquées dans des violations des droits de l’homme, notamment des meurtres de type exécution, en République centrafricaine et ailleurs. »

    Foreign Policy, 14/04/2022

    #Russie #Mali #Ukraine #Sahel #Barkhane #UE #France

  • Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral

    Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral

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    La visite de deux jours en Algérie de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, suit de très près celle que vient d’effectuer, à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, le Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi et qui a été conclue par la signature d’accords énergétiques importants entre l’Algérie et l’Italie.

    L’annonce du déplacement de Tebboune en Italie en mai prochain confirme la tendance au renforcement des relations algéro-italiennes. Aucune indication n’a été donnée concernant le déplacement, à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, mais il n’est sans doute pas étranger au nouveau contexte énergétique créé par les mesures unilatérales prises par les pays membres de l’OTAN et leurs alliés contre la Russie, dans une vaine tentative de l’isoler au plan international. Le souci de l’approvisionnement en gaz naturel sur fond de crise ukrainienne fait bouger les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne qui recherchent des alternatives, impossibles dans l’immédiat, au gaz russe.

    La venue de Le Drian à Alger intervient en pleine période électorale, entre les deux tours du scrutin présidentiel et avant le vote décisif du 24 avril qui permettra de savoir qui présidera la France durant les cinq années à venir : Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Le président Macron a visiblement été contraint à apporter des modifications à certaines positions qu’il a exprimées avant le premier tour. À propos de la crise ukrainienne, il s’est démarqué de l’hystérie politico-médiatique antirusse qui domine dans les pays membres de l’OTAN.

    Dans une interview au journal français Le Point, le président Macron a estimé que le monde traverse une période de transformation globale, et « n’est plus un monde bipolaire, mais un monde multipolaire ». « Je pense que Poutine respecte la France et la distingue des autres pays occidentaux. Il tient également compte du fait que nous avons un dialogue avec lui depuis longtemps, et ce dialogue est toujours franc et requis », a déclaré également Macron, « Nous voyons aussi que la Chine n’est pas prête à faire pression sur la Russie, et les pays du Golfe ont adopté une position neutre en raison de leur attitude sceptique envers les États-Unis, et de nombreux pays africains ont choisi de ne pas prendre parti », a-t-il ajouté.
    C’est la deuxième visite de Le Drian en Algérie après celle qu’il a effectuée en décembre dernier. Il avait été reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune et à l’issue de cette audience, dans une déclaration à la presse, Jean-Yves Le Drian avait indiqué que sa visite en Algérie a eu pour objectif de « renouer une relation de confiance », marquée par le respect de la souveraineté de chacun, exprimant son « souhait » de travailler à « lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays ».

    « Ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable », avait-il indiqué.

    En décembre 2021, il s’agissait pour Le Drian de « relancer la relation franco-algérienne » après la crise provoquée par les propos– qualifiés d’irresponsables par les Algériens- qui ont été attribués au président Macron par les médias français mais qui n’avaient pas été démentis. Les commentateurs français avaient été unanimes à lier les déclarations du président français, en octobre 2021, au contexte pré-électoral à ce moment en France. Pour se faire réélire à un deuxième mandat, il avait lui aussi privilégié le thème de l’Algérie en s’attaquant à notre pays sur la base de contre-vérités. Pour rappel, en 2017, alors qu’il était dans la course à l’Elysée, Emmanuel Macron s’était rendu en Algérie pour y tenir un tout autre langage sur le système colonial qu’il fallait « regarder en face », et qu’il qualifiait de « crime contre l’humanité ».
    M’hamed Rebah

  • Algérie – France : Jean-Yves Le Drian à Alger

    Algérie – France : Jean-Yves Le Drian à Alger – Russie, Ukraine, gaz, Emmanuel Macron, Comité intergouvernemental de haut niveau, CIHN,

    Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, effectue en principe depuis hier une visite de deux jours en Algérie.

    Une visite qui n’a pas été annoncée, à l’heure où nous mettons sous presse, ni par Alger, ni par Paris. En tout cas, cette visite intervient dans un contexte international marqué par la guerre qui fait rage depuis un mois et demi maintenant entre la Russie et l’Ukraine. Une guerre qui a des retombées sur le monde entier et, dans ce cas précis, il n’y a qu’à voir la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures (pétrole et gaz). L’Europe qui dépend dans une large mesure de l’approvisionnement en gaz russe craint par-dessus tout cette arme que pourrait utiliser Moscou contre les Européens qui ont pris faits et cause pour l’Ukraine en accentuant les sanctions contre la Russie.

    D’ailleurs, dans ce contexte de tension et d’inquiétude, l’Algérie n’a eu de cesse de rassurer ses partenaires européens sur la poursuite de leur approvisionnement en gaz conformément à ses engagements contractuels. Les délégations espagnoles et italiennes ont, d’ailleurs, multiplié les visites à Alger ces dernières semaines. L’Algérie et l’Italie ont signé un nouveau contrat gazier. Un contrat à travers lequel l’Algérie va augmenter la quantité de gaz exporté vers l’Italie. C’est dans ce contexte précis qu’intervient la visite de Jean-Yves Le Drian à Alger. Il sera sûrement question entre les deux parties d’évoquer de nombreuses questions qui agitent le monde actuellement ainsi que les relations bilatérales. La France est un des rares pays européens qui a, à travers son Président Macron maintenu les canaux de dialogue avec Moscou. De son côté, l’Algérie ne s’est pas positionnée dans le camp occidental, tout en affichant une certaine prudence. En quelques mois seulement ce sera la troisième visite du chef de la diplomatie française en Algérie. La dernière visite remonte au mois de décembre dernier alors que les relations entre les deux pays traversaient une forte zone de turbulences. Une crise née des propos malveillants du Président Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie.

    Macron est alors allé jusqu’à douter de l’existence de la nation algérienne. C’en était trop pour Alger qui a de suite rappelé son ambassadeur en France pour consultations. Il est resté trois mois à Alger avant de revenir à son poste suite à la baisse de la tension entre les deux pays suite aux efforts consentis par les Français qui ont fait leur mea culpa. Mais malgré cette baisse de la tension, les relations entre Paris et Alger sont toujours tumultueuses et évoluent en dents de scie. Preuve en est que le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) a dû, à maintes reprises, reporter ses réunions à cause des brouilles entre les deux parties. Des brouilles qui portent sur les aspects économiques et politiques ainsi que sur des dossiers relevant de l’Histoire. Cette visite de Le Drian, qui intervient entre les deux tours de la présidentielle française, va peut-être permettre de dépoussiérer quelques dossiers.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 14/04/2022