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  • L’Algérie face aux stratégies de l’OTAN

    L’Algérie face aux stratégies de l’OTAN

    L’Algérie face aux stratégies de l’OTAN – pétrole, gaz, sécurité alimentaire, Russie, Ukraine, Sahel, Afrique,

    Avec l’impact de la crise du coronavirus et récemment avec la crise ukrainienne, plus jamais le monde ne sera comme avant préfigurant d’importantes mutations dans les relations internationales, sécuritaires, politiques et économiques, où la crise ukrainienne a des impacts sur le cours du pétrole/gaz, mais également sur la sécurité alimentaire. Les années à venir devraient conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires.

    Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités, expert international. Docteur d’Etat 1974

    Cette contribution est une synthèse remaniée d’une étude sous ma direction parue à l’Institut français des relations internationales – IFRI Paris décembre 2011 d’une brûlante actualité sur le Maghreb face aux enjeux géostratégiques, de quatre interventions, à New York organisé par les fondations –Bill Gates- Rockefeller à New York en novembre. 2012, sur les relations USA/Maghreb-Afrique, en mars 2015 au Sénat français à l’invitation de Jean Pierre Chevènement, de l’association internationale africaine ARGA en mai 2015 et à Malte à l’invitation de la commission européenne en avril 2016 sur les enjeux géostratégiques en Méditerranée. En effet, privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), l’Algérie acteur stratégique de la stabilité régionale du point de vue sécuritaire et énergétique comme j’ai eu à l’affirmer, en tant qu’expert international, lors de plusieurs interviews internationaux lors de mon récent séjour en Europe, et lors d’un débat au Sénat français le 9 novembre 2022 en présence d’importantes personnalités internationales. L’Algérie lors du récent vote à l’ONU sur la crise ukrainienne, ayant opté pour la neutralité, agit en fonction d’un certain nombre de principes fondement de sa politique étrangère, et d’une volonté de contribuer à la sécurité et la stabilité dans la région que ce soit dans le cadre d’une coopération avec l’Otan, avec les structures de défense que l’Union Européenne entend mettre en place, et également avec la Russie, ou la Chine, pour ne citer que les principaux acteurs.

    1.-C’est que la fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, représentent un tournant capital dans l’histoire contemporaine. Le premier évènement marque la fin d’un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l’Algérie ? Interpellée et sollicitée, l’Algérie s’interroge légitimement sur le rôle, la place ou l’intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu’il s’agisse du dialogue méditerranéen de l’Otan ou du partenariat euro-méditerranéen, dans sa dimension tant économique que sécuritaire. L’adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l’Algérie devant faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. Sept pays appartenant à la région méditerranéenne sont aujourd’hui des partenaires de l’Organisation de l’Atlantique Nord dans le cadre de ce qu’on appelle le dialogue méditerranéen de l’Otan. Ce partenariat que l’Otan, et à travers lui les Etats-Unis, rentre dans une stratégie de multiplication et de diversification des partenariats qui touchent plusieurs régions : les anciennes républiques soviétiques, le Caucase, l’Asie centrale, la Russie, la Chine, etc. Toutefois, du fait de l’intégration à l’Otan qui a touché en novembre 2002 sept pays de l’ex-bloc soviétique le texte signé à Paris le 19 novembre 1990 entre l’Alliance Atlantique et le Pacte de Varsovie devient un projet caduc. Dès lors, le dialogue méditerranéen de l’Otan est l’objet de toutes les attentions de la part de cette organisation qui a décidé de le transformer en partenariat stratégique. La région Maghreb d’une manière particulière et la Méditerranée d’une manière générale représentent pour l’Otan son flanc sud tout en étant le passage obligé vers le Moyen-Orient qui recèle de fabuleuses richesses pétrolières et où se trouve un allié stratégique de tout premier plan pour les Etats-Unis, Israël. L’intérêt que portent ces derniers à la Méditerranée occidentale n’est pas nouveau, tant le projet du Grand Moyen- Orient, (GMO notamment à travers les résolutions du sommet de Rabat le dernier semestre 2004) que le ‘projet américain Eizenstat. Mais le contrôle de l’énergie, cœur de la sécurité des Nations, au niveau mondial détermine la stratégie géo- stratégique américaine chinoise et européenne. C’est que la consommation d’énergie a connu une évolution depuis que le monde est monde expliquant bon nombre de conflits, depuis la révolution industrielle à nos jours en précisant que les différentes sources d’énergie sont en concurrence : charbon – pétrole , gaz, nucléaire, les énergies renouvelables dont le solaire, éolienne, géothermique et l’hydrogène 2030/2050, en cas d’épuisement dans 40 à 50 ans des réserves de pétrole et de gaz, deux pays du Maghreb étant relativement bien dotés l’Algérie et la Libye. L’énergie est au cœur de la stratégie de la sécurité mondiale, le problème du contrôle des réserves stratégiques est à l’origine des tensions en Irak et son alliance stratégique avec l’Iran, ( 2e puissance pétrolière après l’Arabie saoudite ), d’étroites relations Iran/Qatar, avec respectivement 35 000 et 15 000 milliards de mètres cubes des réserves gazières mondiales contre 45 000 pour la Russie, l’Iran contrôlant une grande partie du passage maritime des exportations des hydrocarbures des principaux pays du Golfe à travers le détroit d’Ormuz, dont les réserves mondiales sont de plus de 60% de la planète, des tensions au Soudan (dont la Chine est présente dans ce pays pour le pétrole ). C’est dans ce cadre que rentre la résolution du Parlement américain (juillet 2007), qui a voté une motion contre un cartel de gaz et ayant une stratégie de limiter l’influence du cartel OPEP, bien que cette organisation représente moins de 33% à l’heure actuelle de la production commercialisée du pétrole, mais ayant acquis une plus grande influence en avec l’appui de la Russie et bon nombre d’autres pays OPEP+. Dans ce cadre, il est utile de préciser que le marché pétrolier étant un marché mondial et le marché gazier actuellement étant un marché segmenté, ( prédominance des canalisations, le GNL étant marginal) le prix indexé sur celui du pétrole, le coût élevé et la marge bénéficiaire réduire, (d’où la non-rentabilité des gisements marginaux contrairement à ceux du pétrole) et il est très difficile dans la conjoncture actuelle d’ imaginer un marché OPEP du gaz répondant au marché boursier classique, peut-être à moyen terme avec la généralisation des GNL. Concernant la conjoncture actuelle, l’embargo décidé par le président américain, dont les USA qui ne dépendent pas de l’énergie russe, moins de 7%, étant devenu autonome grâce au pétrole/gaz de schiste, étant devenu exportateur et surtout la position mesurée des pays de l’Union européenne des 27 lors de la dernière rencontre à Versailles à Paris, le 10 mars 2022 fortement dépendants du gaz russe pour 45/47% et 27% pour le pétrole, surtout l’Allemagne et l’assurance de la Russie de continuer à approvisionner l’Europe a fait que le cours du gaz a perdu 50 % depuis son sommet atteint le 7 mars 2022 à 345 mégawattheure, ayant reculé depuis le 11 mars 2022, de 18,09 % à 175,75 euros le mégawattheure mais reste en hausse de 147 % depuis début janvier 2022. Idem avec une accalmie du cours du pétrole qui a été coté le 14 mars 2022 20h GMT, à 105,22 dollars pour le Brent et pour le Wit 101,38 dollars. Alors que certains prévoyaient rapidement un cours à 200 dollars alors qu’actuellement aucun expert ne peut prédire l’évolution des cours, étant fonction des facteurs déterminants de la géopolitique. L’alternative de la Chine où les relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5% par le yuan, le système de paiement CIPS étant principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan et les échanges liés à l’initiative «Belt and Road», agissant comme un système alternatif au traditionnel Swift créé en 1973, bien qu’il n’en soit pas encore totalement indépendant et récemment de la proposition de l’Inde ,selon des agences internationales en date du 12/03/2022 d’importer le pétrole russe et d’autres matières premières moyennent un règlement de la transaction dans un système rouble/roupie, contrebalancera-t-il les prévisions de la Commission européenne dans sa note officielle du 8 mars 2022 d’un plan visant à supprimer sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes «bien avant 2030, prévoyant notamment de réduire la demande européenne en gaz russe de deux tiers d’ici à la fin de l’année 2022 et cela est – réalisable Mais à terme se dessine une autre stratégie, à moyen terme l’accélération de la transition énergétique et à court terme, le paradoxe, de se tourner vers d’autres pays pour leur approvisionnements, les ennemis d’hier, sous la pression de la conjoncture, les émissaires américains envoyés au Venezuela, premier réservoir de pétrole brut au monde, 266 milliards de barils ( certes un pétrole lourd) et l’accélération des négociations avec l’Iran deuxième réservoir mondial de gaz 35 000 milliards de mètres cubes gazeux après la Russie 45 000, qui est disposé selon son ministre de l’énergie à augmenter sa production également de pétrole avec environ 55 milliards de barils de réserve de pétrole, le seul pays sous réserve d’investissements massifs avec le Qatar à contrebalancer la Russie pour le gaz, tout en faisant pression sur les pays l’OPEP dont l’Arabie saoudite 267 milliards de barils de pétrole de réserve, les Emiraties 98 milliards de barils de pétrole de réserve, ce dernier ayant annoncé son intention d’accroître sa production.

    N’oublions pas les négociations en cours avec le Qatar 15 000 milliards de mètres cubes gazeux de réserve, le Mozambique 5000 milliards, le Nigeria 5500 milliards, la Libye 42 milliards de barils de pétrole et 1500 milliards de mètres cubes de gaz, l’Algérie plus de 10 milliards de barils de pétrole et 2500 milliards de mètres cubes, pour le gaz, approvisionnant 11% l’Europe malgré sa forte consommation intérieure, devant renforcer son investissement dans le cadre de la transition énergétique dans le cadre d’un partenariat gagnant -gagnant.

    2.- Le dialogue méditerranéen de l’Otan (DM) a été lancé dès 1995. Pour rappel, on notera qu’en juillet 1997 le Sommet de Madrid des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Otan crée le Groupe de coopération méditerranéenne (MCG) qui est placé sous l’autorité du Conseil de l’Atlantique Nord. A partir de cette date, les pays de l’Otan et leurs partenaires méditerranéens se réunissent de manière régulière « à 19+1 ou 19+7». Le Conseil de l’Atlantique Nord prend ensuite des mesures pour renforcer les « dimensions politiques et pratiques » du DM, mesures qui ont été entérinées par le Sommet de Washington (avril 1999) des chefs d’Etat et de gouvernement. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, le Conseil prend d’autres mesures destinées à renforcer le DM et ce, en janvier 2002 et en juin de la même année. Parmi ces mesures, citons l’organisation de consultations entre l’Otan et les partenaires méditerranéens sur la question du terrorisme. Lors de la réunion de Reykjavik, tenue en mai 2002, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan décident de renforcer les dimensions politique et pratique du dialogue méditerranéen, notamment en menant des consultations avec les partenaires méditerranéens sur des questions de sécurité d’intérêt commun, y compris en rapport avec le terrorisme. Mais c’est surtout le sommet de l’Otan qui s’est tenu le 29 juin 2004 à Istanbul, mettant l’accent concrètement sur l’urgence de l’approfondissement, qui a ouvert le dialogue méditerranéen de l’Otan en le transformant en véritable partenariat et de lancer l’initiative de coopération avec certains pays du DM, dialogue qui s’est poursuivi entre 2005/2021. Le document officiel publié par l’Otan et intitulé «renforcement du dialogue méditerranéen, avec établissement d’un inventaire des domaines de coopération possibles » résume ainsi cet aspect du renforcement du DM.

    Le but recherché serait d’établir entre l’Otan et les pays du DM des relations à long terme axées sur ce processus en fonction des intérêts mutuels de sécurité, ainsi que de permettre à l’Otan de contribuer de façon significative à promouvoir le dialogue et la coopération dans la région méditerranéenne. Par ailleurs, la dimension politique du dialogue méditerranéen devrait être renforcée par une plus large exploitation des possibilités qu’offre le dialogue multi/bilatéral existant ; la poursuite de l’action en faveur des contacts de haut niveau et d’une implication des décideurs, selon le cas; des mesures visant à rapprocher encore les partenaires méditerranéens de l’Otan et enfin le renforcement de la complémentarité avec d’autres initiatives internationales».

    A cet effet, l’intensification des relations politiques peut se faire selon plusieurs formules notamment les réunions à 19+1 et à 19+7. Ces réunions remontent à la création du MCG (Groupe de coopération méditerranéenne) en 1997 et se tiennent régulièrement depuis. Nous avons une autre formule, émanant du Conseil de l’Atlantique Nord, les réunions au niveau des Ambassadeurs des pays de l’Otan et du DM (NAC+1 et NAC+7) que se tiennent depuis octobre 2001. S’agissant des réunions annuelles à 19+1 au niveau des ambassadeurs (NAC+1), elles continuent de se tenir pour des échanges de vues sur la situation régionale et des débats sur l’évolution et les perspectives de développement du DM. Quant aux réunions à 19+7 au niveau des Ambassadeurs (NAC+7), elles continuent d’être organisées au moins deux fois par an, en particulier après les réunions ministérielles et les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Otan, afin d’informer les Ambassadeurs des pays du DM des résultats de ces réunions et de procéder à des échanges de vues sur des questions en rapport avec le DM.

    Dans ce cadre, le Conseil de partenariat euro- atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la paix (PPP) sont deux cadres qui ont été institués. A cet effet, il est prévu d’explorer les possibilités d’associer les pays du DM, cas par cas, à des activités du CPEA et du PPP spécialement choisies et d’encourager les partenaires méditerranéens à participer de façon plus large aux activités auxquelles la coopération dans le cadre du CPEA et du PPP leur permet déjà d’accéder. Deux initiatives internationales peuvent être citées : le processus de Barcelone de l’Union européenne et le dialogue méditerranéen de l’OSCE. Le Conseil de l’Atlantique Nord a décidé que l’Otan proposerait à l’UE l’organisation périodique d’exposés et d’échanges d’informations sur les activités de chacune des deux organisations dans le domaine de la sécurité et de la stabilité dans la région méditerranéenne. Ainsi, il est envisagé d’organiser des réunions d’experts de l’Otan et de l’OSCE pour examiner des questions d’intérêts communs. Dans cette perspective, la démarche à suivre consisterait à prévoir notamment des activités ciblées, l’objectif consistant à couvrir des secteurs où l’Otan dispose d’un avantage comparatif reconnu et pouvant apporter une «valeur ajoutée», en particulier dans le domaine militaire, et pour lesquels les partenaires méditerranéens ont manifesté de l’intérêt. Deuxièmement, l’accent est mis sur la mise à profit de l’expérience acquise dans le cadre du partenariat pour la paix (PPP), avec notamment l’ouverture d’activités PPP supplémentaires aux pays du DM et/ou l’adaptation d’activités PPP à leurs besoins spécifiques, le document insistant, à ce niveau, sur la nécessaire consultation préalable des pays du dialogue méditerranéen (DM). (Etude du professeur Abderrahmane MEBTOUL parue à l’Institut français des relations internationales (IFRI Paris France)» la coopération Maghreb Europe face aux enjeux géostratégiques » (novembre 2011)- chapitre III- « la stratégie de l’OTAN face aux enjeux géostratégiques en Méditerranée» Débat à l’Université d’Oran 2, le 27 mai 2015 lors d’une conférence-débat sur «le monde qui vient– enjeux géostratégiques- et perspectives pour l’Algérie», animé par l’Amiral Jean Dufourcq ancien directeur de la revue défense (France), expert auprès des organisations internationales CEE-OTAN à l’invitation du professeur Abderrahmane Mebtoul)

    3.-Les domaines de coopération inventoriés par l’Otan peuvent être résumées au nombre de quatorze : 1.-la formation, l’entraînement et la doctrine militaire;- 2.-les exercices militaires et les activités d’entraînement connexes;— 3-les contacts entre militaires aux niveaux des chefs d’état-major de la défense, des états-majors et des experts ;- 4.-la médecine militaire ; – 5.-les échanges d’informations dans le domaine de la logistique; — 6.-les consultations au niveau des experts sur les efforts politiques et de défense avec pour objectif de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) ; – 7.-l’action humanitaire globale de lutte contre les mines (GHMA); 8.-la tenue de séminaires et de réunions d’experts sur les plans civils d’urgence (PCU) ; — 9.-la participation à certaines activités des bureaux et comités d’études ; – 10.- la gestion des crises, cet aspect important de la coopération comprenant des exposés sur les exercices de gestion des crises; – 11.- la science et l’environnement ; – 12.- l’encouragement des pays de l’Otan et du DM à contribuer au MDWP; – 13.- l’ intensification des efforts d’information de l’Otan dirigés vers la société civile des pays du DM ; – 14.- le renforcement du rôle des ambassades points de contact de l’Otan dans les pays du DM. L’inventaire des domaines de coopération possibles fait ressortir huit axes directeurs. Le but recherché est d’améliorer l’aptitude des pays du DM à contribuer à des opérations de réponse aux crises hors article cinq que dirige l’Otan, y compris l’entraînement à une participation éventuelle à un centre de coordination logistique interarmées multinational (MJLC) : – 1.- l’introduction du concept d’unités de soutien logistique intégré multinational (MILU), la préparation à la mise en œuvre du concept du carburant unique (SFC) et la coopération dans le domaine des matériels tactiques de manutention des carburants (TFHE) ; – 2.-la réforme de la défense incluant les meilleures pratiques en matière de gestion économique et civile des forces armées, y compris les aspects «sécurité» du développement économique et les aspects économiques de la lutte internationale contre le terrorisme liés à la sécurité; – 3.-Les consultations sur le terrorisme, par la prise en compte du partage de données du renseignement, des réunions d’experts sur la menace terroriste et les mesures prises, individuellement ou avec d’autres pays, pour faire face à cette menace ; – 4.-les consultations et la coopération relative la sécurité aux frontières; – 5.- la «participation aux travaux du Groupe de la conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA) pour le partenariat sur le système Otan de codification (NCS) ; 6.-l’ invitation aux activités du Groupe de la CDNA pour le partenariat» qui concernerait les conditions de sécurité dans le transport et le stockage des munitions et des explosifs militaires ; – 7.-des consultations sur des questions de gestion de la circulation aérienne dans l’optique d’une plus grande sécurité des vols et échanges d’informations sur les procédures civilo-militaires de contrôle de la circulation aérienne ; – 8.-la gestion des catastrophes. La question du financement étant posée, deux situations sont envisagées : d’une part, la règle de l’autofinancement des activités menées au titre du DM est retenue ; d’autre part, une aide financière exceptionnelle. Le cadre définit au sommet de l’Otan de promouvoir le dialogue méditerranéen de l’Otan au rang de «véritable partenariat», (le même sommet d’Istanbul faisant une offre de coopération à la région du Moyen-Orient élargi qui est adressée aux pays qui le souhaite, ceux qui sont membres du conseil de coopération du Golfe étant cités explicitement) ambitionne de contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région méditerranéenne par le truchement de cinq d’actions. 1.-le renforcement de la dimension politique du dialogue méditerranéen avec l’Otan ; – 2.- l’appui au processus de réformes de la défense ; – 3.- la coopération dans le domaine de la sécurité des frontières; – 4.- la réalisation de l’interopérabilité; – 5- la contribution à la lutte contre le terrorisme. L’objectif poursuivi par l’initiative d’Istanbul est de renforcer la sécurité et la stabilité par le biais d’un nouvel engagement transatlantique en fournissant un avis adapté sur la réforme de la défense, l’établissement des budgets de défense, la planification de la défense, les relations civilo-militaires et l’encouragement de la coopération entre militaires afin de contribuer à l’interopérabilité ; lutter contre le terrorisme par le partage de l’information, la coopération maritime, lutter contre la proliférations des armes de destruction massive et contre les trafics. Face à ces propositions, quelle est l’attitude des pays du Maghreb devant consolider l’intégration maghrébine pour devenir une entité économique fiable au moment de la consolidation des grands ensembles ?

    4.- Quelle est la politique de défense et de sécurité de l’Europe encore embryonnaire et remis sur le tapis avec al crie ukrainienne? La fin de la guerre froide, les velléités d’émancipation de l’Europe de la tutelle américaine – particulièrement en matière de défense et de sécurité – et la volonté de construire avec les pays de la région des relations économiques privilégiées accroît de manière significative cet intérêt surtout actuellement avec la crise ukrainienne. Qu’il s’agisse en effet de crises régionales, de scissions d’Etats, de prolifération d’armes de destruction massives ou de conflits internes (ethniques, religieux, culturels ou autres), l’Otan est perçu par les Européens comme une organisation incapable de réagir à ces nouveaux types de menaces. C’est pourquoi va revenir à la surface le vieux rêve d’Europe de la défense que caressaient un certain nombre de pays du vieux continent. C’est pourquoi aussi les Européens se mettent à la recherche d’une alternative à l’Otan et à l’Union de l’Europe occidentale (UEO) laquelle, pour d’autres raisons, ne pouvait prétendre combler le vide de sécurité en question. Il convient aussi d’ajouter que la traduction en termes concrets de la subordination juridique de l’UEO à l’Union européenne rencontre des difficultés qui laissent présager un avenir incertain de l’UEO en tant que «bras armé de l’Union» : la non-appartenance à l’Union européenne de pays classés comme «membres associés» et l’attachement à l’Otan ou la neutralité de pays observateurs. Par ailleurs, l’UEO est non seulement absente du théâtre européen mais aussi, elle connaît un phénomène d’ «otanisation» qui rend difficile son autonomie et son usage donc en tant qu’instrument au service d’une politique européenne de sécurité et de défense autonome. Ces atermoiements se retrouvent dans le traité de Maastricht qui jette, de manière timide, les bases de ce que certains Européens souhaitent être une politique commune de sécurité et de défense. Les divergences ne vont pas manquer entre les trois principales puissances européennes, en l’occurrence la France et l’Allemagne d’un côté et le Royaume-Uni de l’autre. Pour la France et l’Allemagne, l’UEO peut être réactivée en fonction des nouvelles données et des missions qu’elle serait appelée à mener. Elle deviendrait le «bras armé de l’UE». Le Royaume-Uni, surtout depuis la décision de sortir de l’Europe économique, défend l’idée de mettre en place un pilier européen de l’Alliance Atlantique». Ces divergences vont se retrouver dans le texte du traité qui stipule, d’un côté que la politique étrangère et de sécurité inclut l’ensemble des questions relatives à la sécurité de l’Union européenne, y compris la définition à terme d’une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune et de l’autre que la politique de l’Union au sens du présent article n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains Etats membres du traité de l’Atlantique Nord. Par ailleurs, le traité mentionne clairement que l’UEO est une «composante de défense de l’Union européenne et un moyen de renforcer le pilier européen de l’Alliance atlantique». Autant dire donc que ces deux dispositions d’un même article et l’annexe qui accompagne le traité contentent à la fois la position franco-allemande et celle de la Grande-Bretagne. Dans ce contexte, quel cadre pour un partenariat euro-méditerranéen en matière de défense et de sécurité d’autant plus que les résultats de ce partenariat issus du processus de Barcelone sont mitigés ? C’est pourquoi des tentatives sont faites aujourd’hui pour redynamiser le dialogue euro-méditerranéen avec deux initiatives : d’une part, la politique européenne de voisinage ; d’autre part, le partenariat stratégique entre l’Union européenne d’un côté et la Méditerranée et le Moyen-Orient de l’autre. D’ailleurs, la stratégie européenne de l’Union pour la Méditerranée avait le même objectif stratégique bien que se différenciant sur les tactiques, de relance du partenariat méditerranéen rentre dans ce cadre sous tendant une zone tampon de prospérité Europe-Afrique via la Méditerranée pour freiner l’émigration massive de l’Afrique subsaharienne. D’une manière générale, sur le plan militaire et géostratégique c’est à travers les activités du groupe dit des 5+5 que peut être appréciée aujourd’hui la réalité d’une telle évolution, structure à laquelle participe régulièrement l’Algérie. C’est que la lecture que font les Européens des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés repose essentiellement sur la nécessité de développer ensemble une stratégie de riposte collective et efficace concernant notamment le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent. En matière de défense et de sécurité, des consultations relatives à la mise en place d’un dialogue entre le l’Algérie et l’Union européenne ont eu lieu sous forme de consultations informelles et de réunions formelles, l’Algérie entretenant des relations régulières également avec deux alliés stratégiques la Russie.et la Chine. Mais il serait souhaitable des clarifications portant sur deux questions jugées fondamentales : d’une part, la valeur ajoutée de cette offre de dialogue par rapport au dialogue méditerranéen de l’Otan : d’autre part, la coopération en matière de lutte contre le terrorisme entre l’Algérie et l’UE dans le cadre de la PESD.

    En conclusion, le seul pays qui pourrait avoir une influence déterminante pour le dialogue entre la Russie et l’Ukraine, conciliant les deux points de vue qui doivent faire des concessions réciproques, est la Chine dont ses flux d’échange avec les USA et l’Europe sont dominants, car une récession économique menacerait sa croissance et sa future stratégie de la route de la soie. Les menaces qui pèsent sur les peuples et leurs Etats et les défis collectifs qui leur sont lancés doivent amener l’Algérie à se doter d’une politique extérieure globale des enjeux, des problèmes et des crises que connaît le monde et à déployer ses capacités, ses moyens et son savoir-faire dans une logique de juste et fécond équilibre.

    Le dialogue et la concertation entre les peuples et entre les acteurs sont la clef et en même temps la meilleure des garanties pour instaurer la paix et la stabilité de manière juste et durable. C’est sur cette base que me semble que doit s’engager le dialogue méditerranéen de l’Otan et dans d’autres initiatives régionales ou sous régionales. Mais face à l’Otan, existe une volonté politique de l’Union européenne d’avoir une stratégie de défense et de sécurité étant encore embryonnaire. Face aux menaces communes et aux défis lancés à la société des nations et à celle des hommes, les stratégies de riposte doivent être collectives. Cependant, dès lors qu’elles émanent d’acteurs majeurs et de premier plan, elles s’inscrivent dans une perspective globale et cachent mal des velléités hégémoniques. Incluse dans une sous région qui n’en finit pas de vouloir se construire et évoluant dans un environnement géopolitique régional que des acteurs majeurs façonnent aujourd’hui à partir de leurs intérêts et des préoccupations stratégiques qui leurs sont propres, l’Algérie est appelée de se déterminer par rapport à des questions cruciales, face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique que de défense, actions liées, avec les derniers événements au Sahel, à ses frontières, les récents évènements en Ukraine se posent l’urgence des stratégies d’adaptation et d’une coordination, internationale et régionale afin d’agir efficacement sur les événements majeurs. Ces nouveaux défis dépassent en importance et en ampleur les défis que l’Algérie a eu à relever jusqu’à présent.

    Abderrahman Mebtoul
    ademmebtoul@gmal.com

    #Algérie #OTAN #Russie #Ukraine #Sahel #Afrique

  • Ukraine : Un conflit et des leçons

    Ukraine : Un conflit et des leçons

    Ukraine : Un conflit et des leçons – Russie, Algérie

    La guerre russo-ukrainienne met en avant encore une fois les questions de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire. Quinze jours de conflit entre la Russie et l’Ukraine ont, en effet, suffi à étaler au grand jour l’insoutenable fragilité économique de nombreux pays qui dépendent pour leurs besoins vitaux à plus de 70% de l’étranger.

    Selon le Sommet mondial de l’alimentation de 1996, la sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine.

    Malheureusement, l’Algérie, malgré les réformes engagées et les programmes de développement mis en place, n’a pas encore acquis, loin s’en faut, sa sécurité alimentaire. Le fait qu’elle ait obtenu en 2021, la première place en Afrique en matière de sécurité alimentaire, selon le classement du Programme alimentaire mondial (PAM), n’enlève en rien à la réalité actuelle qui établit, chiffres à l’appui, une réelle dépendance de l’Algérie des importations pour son pain quotidien. L’Afrique, dans les rapports établis par la FAO, le PAM et le FIDA , est classé comme le continent le plus touché dans le monde par le problème de la sécurité alimentaire, et l’Algérie en fait partie quelque soit son classement sur ce continent.

    Depuis de longues années qu’on parle en Algérie de développement de la production agricole, d’exploitation rationnelle des terres agricoles, de la promotion des zones steppiques, de l’agriculture saharienne…etc. mais on est toujours là à dépendre dangereusement de l’étranger malgré toutes les potentialités dont dispose le pays. L’Algérie trône toujours en tête des podiums des plus gros pays importateurs de blé, de lait, de médicaments et autres biens alimentaires et de consommation. Une situation qui doit impérativement changer au risque de voir le pays tanguer à chaque petit conflit dans le monde. L’autosuffisance et l’affranchissement de la dépendance alimentaire doivent être les deux objectifs majeurs auxquels on doit être attaché dès maintenant. La hausse des prix des hydrocarbures doit être utilisée au maximum dans la réalisation de ces objectifs. Tout retard dans la mise en place de véritables réformes visant à améliorer la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires ne fera que fragiliser davantage l’Algérie et menacer sérieusement l’avenir des futures générations. C’est maintenant qu’il faut mettre tout en œuvre pour atteindre les objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, de création d’emplois et de gestion des ressources naturelles.

    L’agriculture constitue actuellement en Algérie 12,4% du produit intérieur brut, c’est très peu au regard des potentialités existantes. Il faudrait au minimum augmenter ce taux à 20% avant 2024.

    L’Express, 15/03/2022

    #ukraine #russie

  • Hypocrisie: L’USA soutient les annexions illégales d’Israël et du Maroc

    Hypocrisie: L’USA soutient les annexions illégales d’Israël et du Maroc

    Hypocrisie: L’USA soutient les annexions illégales d’Israël et du Maroc – Etats-Unis, Sahara Occidental, Joe Biden, Ukraine,

    L’Amérique doit être cohérente. Elle ne peut pas choisir quand elle veut suivre le droit international.

    En décembre dernier, alors que les forces russes encerclaient l’Ukraine, l’administration Biden et ses alliés ont adressé un avertissement sévère à Vladimir Poutine : « Tout recours à la force pour modifier les frontières est strictement interdit par le droit international. » En janvier, alors que les troupes russes se massaient encore plus nombreuses, le secrétaire d’État Antony Blinken a ajouté que « l’inviolabilité des frontières » faisait partie des « principes directeurs du comportement international. » Le mois dernier, après que le Parlement russe a reconnu l’indépendance de deux républiques autoproclamées que Moscou avait séparées de l’Ukraine orientale, M. Blinken a qualifié cette atteinte à « la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine » de « violation flagrante du droit international ».

    Tout cela est indiscutablement vrai. La modification des frontières par la force viole un principe fondamental du droit international. C’est pourquoi l’administration Biden doit faire plus que résister à l’agression de la Russie en Ukraine. Elle doit cesser de violer ce principe elle-même.

    En 2019, l’administration Trump a fait des États-Unis le seul pays étranger à reconnaître l’annexion par Israël du plateau du Golan, qu’Israël a saisi à la Syrie lors de la guerre de 1967. Le professeur de droit de l’université de Tel Aviv Eliav Lieblich a noté que cette décision – qui contredisait une résolution unanime du Conseil de sécurité des Nations unies soutenue par les États-Unis eux-mêmes – constituait un « écart important par rapport à l’interdiction juridique fondamentale de l’annexion unilatérale. » Oona Hathaway, de la faculté de droit de Yale, a qualifié cette décision de « scandaleuse et potentiellement déstabilisante pour l’ordre international d’après-guerre ». Le gouvernement russe l’a qualifiée d’ »indication du mépris que Washington affiche pour les normes du droit international ».

    Après la décision de Trump, le sénateur de l’Illinois Richard Durbin a demandé au secrétaire d’État Mike Pompeo d’expliquer la différence juridique entre l’annexion du Golan par Israël et l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, qui avait conduit les États-Unis à imposer des sanctions. Pompeo a répondu qu’ »il existe une doctrine de droit international sur ce point précis. Nous n’avons pas le temps de commencer à la parcourir aujourd’hui. Mais [je suis] heureux de demander à une équipe d’y aller et de vous guider à ce sujet. » Lorsque les journalistes ont fait un suivi, le Département d’Etat n’a cité aucune doctrine de droit international. Au contraire, une porte-parole du département a déclaré, de manière insensée, que « la politique américaine continue d’être qu’aucun pays ne peut changer les frontières d’un autre par la force. »

    Puis, en 2020, l’administration Trump a enchaîné en faisant des États-Unis le seul pays étranger à reconnaître l’annexion par le Maroc du Sahara occidental, un territoire que le Maroc a envahi en 1975 après le retrait des dirigeants coloniaux espagnols du territoire. L’ancien secrétaire d’État James Baker III a qualifié cette décision de « recul stupéfiant par rapport aux principes du droit international ». Une fois de plus, les États-Unis ont contredit les résolutions du Conseil de sécurité qu’ils avaient eux-mêmes soutenues. Une fois de plus, la Russie a reproché aux États-Unis de transgresser un principe de « droit international universellement reconnu ».

    Depuis son entrée en fonction, l’administration Biden n’est revenue sur aucune de ces décisions de Trump. Au contraire, les États-Unis continuent de fournir à Israël une aide militaire de près de 4 milliards de dollars par an, sans aucune condition relative aux droits de l’homme, alors même que Human Rights Watch et Amnesty International affirment que ce pays pratique l’apartheid. L’administration Biden a également augmenté les ventes d’armes au Maroc, même si l’organisme américain de surveillance de la démocratie Freedom House rapporte que les habitants du Sahara occidental jouissent de moins de libertés que les habitants de Chine ou d’Iran.

    L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie donne à l’administration Biden une chance de reconsidérer cette voie dangereuse. Elle peut exploiter la répulsion mondiale actuelle contre l’agression de Poutine pour reconstruire le principe selon lequel aucun pays ne doit redessiner les frontières d’un autre par la force. Mais seulement si elle revient sur les décisions de Trump et prouve que les États-Unis sont prêts à vivre selon les normes qu’ils exigent de Moscou. Politiquement, ce ne sera pas facile, car Israël, qui bénéficie d’un fort soutien à Washington, a bénéficié des deux décisions de Trump – sa décision sur le plateau du Golan et sa décision sur le Sahara occidental, qui a contribué à convaincre le Maroc de normaliser ses relations diplomatiques avec l’État juif. Mais les normes internationales ne restent fortes que si les pays les respectent lorsqu’elles sont gênantes. Et si les États-Unis choisissent de continuer à faire preuve d’hypocrisie, ils rendront plus vulnérables l’Ukraine, Taïwan et toute autre nation plus faible bordée par un voisin rapace.

    Après que le secrétaire d’État Pompeo a défendu la reconnaissance par Trump de l’annexion du plateau du Golan par Israël, le sénateur Durbin a prévenu : « Je ne pense pas que l’administration pense clairement à la façon dont cela se termine bien. » Il avait raison. L’érosion continue de la norme contre l’agression internationale ne se terminera pas bien. L’attaque de la Russie contre l’Ukraine n’en est que le dernier signe. L’administration Biden peut endiguer cette érosion dès maintenant. Mais en plus de la bataille militaire à laquelle elle participe en Ukraine, elle doit mener une bataille politique au niveau national.

    Peter Beinart est professeur de journalisme et de sciences politiques à la Newmark School of Journalism de la City University of New York. Il est également rédacteur en chef de Jewish Currents et rédige The Beinart Notebook, une lettre d’information hebdomadaire.

    The Guardian, 10/03/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #EtatsUnis #JoeBiden #Israël

  • La tour Eiffel bombardée dans une vidéo fictive du Parlement ukrainien

    La tour Eiffel bombardée dans une vidéo fictive du Parlement ukrainien

    La tour Eiffel bombardée dans une vidéo fictive du Parlement ukrainien – France, Ukraine, Russie,

    Vendredi, le parlement ukrainien (la Rada) a mis en ligne sur Twitter un petit clip montrant le célèbre monument parisien -la tour Eiffel- visé par des bombes, sur fond de cris et de sirènes.

    Les images sont volontairement choquantes. Dans ce clip, diffusé par le Parlement ukrainien sur Twitter vendredi 11 mars, une touriste se prend en photo devant la tour Eiffel, avant d’être soufflée par un violent bombardement, selon Le Point. S’ensuivent des scènes apocalyptiques dans lesquelles le célèbre monument parisien est visé par des avions de chasse, enfumé par de gigantesques nuages de poussière.

    Sur fond de cris et de sirènes, cette vidéo d’une attaque factice dans la capitale française vise a interpeller les Européens sur la guerre ravageant l’Ukraine. «La célèbre tour Eiffel a #Paris ou la porte de Brandebourg a #Berlin resteraient-elles debout sous les bombardements sans fin des troupes russes?» se demande la Rada d’Ukraine, qui exhorte l’Otan a imposer une « no-fly zone » au-dessus du pays.

    Envahie par les troupes russes depuis le 24 février, l’Ukraine réclame en outre des avions de combat pour faire face a l’offensive de Vladimir Poutine. «Pensez-vous que cela ne vous concerne pas? Aujourd’hui, c’est l’Ukraine, demain, ce sera l’Europe tout entière. La Russie ne s’arrêtera pas», complète le Parlement ukrainien dans son tweet, relayant ainsi les demandes répétées du président Zelensky. Ce dernier souhaite l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, un périmètre dans lequel les avions russes seraient interdits. Ce qu’a refusé l’Otan, une telle décision étant synonyme de guerre entre le Kremlin et l’Alliance atlantique. «Tous les gens qui mourront après aujourd’hui mourront a cause de vous», a réagi le chef d’Etat ukrainien, dans une vidéo dont s’est fait l’écho Le Monde.

    Echourouk Online, 13/03/2022

    #Ukraine #France #Russie #TourEiffel

  • L’Algérie accuse le Maroc d’avoir piraté un compte Twitter officiel 

    L’Algérie accuse le Maroc d’avoir piraté un compte Twitter officiel 

    L’Algérie accuse le Maroc d’avoir piraté un compte Twitter officiel – ministère algérien de la Justice, piratage, cyberattaque, hacking, Ukraine, Volodymyr Zelensky,

    La radio officielle algérienne a accusé vendredi des pirates marocains d’avoir piraté le compte Twitter du ministère algérien de la Justice et d’avoir publié des messages anti-ukrainiens, a rapporté l’agence Anadolu .

    La station de radio a affirmé que les messages publiés sur le compte Twitter du ministère de la Justice : « ne sont pas liés à la position algérienne ».

    Les messages soutenaient la guerre russe en Ukraine et accusaient le président ukrainien Volodymyr Zelensky de « nazisme et d’implication dans le meurtre de son peuple ».

    Le ministère algérien de la Justice a confirmé qu’il porterait plainte contre la cyberattaque qui visait les institutions officielles algériennes.

    Jusqu’à vendredi minuit, le Maroc n’a pas commenté les accusations algériennes.

    Middle East Monitor, 12/03/2022

  • Paris empêche l’Algérie d’être l’alternative énergétique à la Russie

    Paris empêche l’Algérie d’être l’alternative énergétique à la Russie – Ukraine, gaz, MIDCAT, Espagne,

    La mort du gazoduc MIDCAT. Le veto français qui empêche l’Espagne et l’Algérie d’être l’alternative énergétique à la Russie.

    L’Espagne est à peine interconnectée avec la France pour exporter du gaz vers le Vieux Continent et l’Algérie peut difficilement augmenter sa production. Les présidents français successifs l’en ont empêché.

    L’une des sanctions les plus sévères imposées à ce jour à la Russie pour son agression contre l’Ukraine a été le report sine die, par le chancelier allemand Olaf Scholz, de l’entrée en service du gazoduc Nord Stream II construit pour fournir du gaz russe à l’Allemagne. Avec cette décision, le message est envoyé au Kremlin que l’Europe peut, peut-être, réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

    Aujourd’hui, 47% du gaz qu’elle consomme provient de ce pays. Les hydrocarbures fournissent à l’État russe 36 % de ses revenus. L’Europe aurait pu réduire sa dépendance au gaz russe depuis longtemps. Pour cela, elle aurait dû opter pour une interconnexion gazière entre l’Espagne et la France plus puissante que les deux gazoducs existants de Navarre et du Pays basque d’une capacité totale de 7 000 millions de mètres cubes. Le projet existait, il s’appelait MIDCAT, et il reliait le Midi français à la Catalogne. Il était budgété à 3 000 millions d’euros, dont 400 pour l’interconnexion. Une petite section du côté espagnol de la frontière a été construite. Il a même fini par figurer sur la liste des projets d’intérêt commun préparée par la Commission européenne, mais il a été parqué en 2018. Le principal fossoyeur pour lui est le président Emmanuel Macron. « Nous n’allons pas construire de nouveaux gazoducs, sauf si la consommation est importante », a-t-il déclaré en septembre 2018.

    Son entourage expliquait qu’il n’y avait pas de risque de demande ou d’offre. Son avis coïncidait avec celui de la Commission de régulation de l’énergie française et avec celui du cabinet de conseil finlandais Poyry, sur lequel la Commission européenne a commandé un rapport. L’annonce présidentielle a réjoui les écologistes et le lobby nucléaire français, qui craignait la concurrence du gaz. Quatre ans plus tard, les tensions avec la Russie ont ravivé, du moins chez les experts, l’intérêt pour MIDCAT. « Le gazoduc MIDCAT transformerait la région [de la péninsule ibérique] en une plaque tournante énergétique et aiderait l’Espagne, le Portugal et la France à devenir un élément indispensable du futur système énergétique européen », ont écrit cette semaine dans le magazine « Real Clear Energy », Sam Buchan, ancien directeur économique international du Conseil économique national des États-Unis, et Ricky Gill, qui, au Conseil national de sécurité des États-Unis, s’est occupé de la sécurité énergétique de l’Europe.

    L’Espagne est le pays européen qui possède la plus grande capacité de regazéification de GNL (gaz naturel liquéfié). Avec le Portugal, elle dispose de huit usines dans ses ports, actuellement sous-utilisées, mais qui pourraient traiter jusqu’à 76 000 millions de mètres cubes par an, auxquels il faudrait ajouter 10 000 autres, fournis par l’Algérie par le biais du MEDGAZ, le seul gazoduc qui fonctionne aujourd’hui. Alger a fermé le 31 octobre le Maghreb-Europe qui, après avoir traversé le Maroc, se termine dans la province de Cadix.

    Si les usines de regazéification fonctionnaient à plein régime, s’il existait un MIDCAT de grande capacité (conçu à l’origine pour 7 000 millions de m3) et si l’Algérie rouvrait le Maghreb-Europe, la péninsule ibérique pourrait alléger la dépendance énergétique de la Russie vis-à-vis de pays comme l’Allemagne et l’Autriche. La Norvège, deuxième fournisseur de gaz après la Russie, est au maximum de ses capacités et ne peut augmenter sa production. Les Etats-Unis, et c’est pourquoi leurs deux anciennes positions se manifestent ainsi, sont intéressés à faire de l’Espagne un hub énergétique.

    Depuis que l’Algérie a fermé fin octobre le Maghreb-Europe, son principal gazoduc, les exportations de GNL américain vers l’Espagne ont augmenté (+134% en décembre dernier) au détriment de celles du fournisseur traditionnel algérien (-22%). Les deux pays sont désormais pratiquement à égalité. Si le GNL pouvait être réexporté vers l’Europe depuis la péninsule, les affaires seraient encore plus importantes pour les compagnies gazières américaines. En plus de la motivation économique, Washington a une autre politique qui a encore plus de poids : désengager l’Europe de la Russie. Le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré le 25 janvier que, dans ce but, les Etats-Unis avaient contacté les grands pays producteurs de gaz dans le monde pour « savoir s’ils avaient la capacité et la volonté d’augmenter temporairement leur production et d’allouer ces quantités aux acheteurs européens ».

    Deux semaines plus tard, l’agence de presse Reuters a révélé que des fonctionnaires du département de l’énergie avaient maintenu des contacts avec les principales compagnies opérant en Algérie, telles que l’italienne ENI, la française TotalEnergies et la norvégienne Equinor ASA. Ils voulaient savoir s’ils pouvaient augmenter leurs ventes sur le Vieux Continent afin que l’Algérie passe du troisième au deuxième fournisseur de l’Europe, dépassant ainsi la Norvège. « L’Algérie n’est pas, pour l’instant, en mesure d’augmenter significativement ses livraisons de gaz et de GNL (…) », déclare l’expert algérien Mustapha Mekideche dans une interview au journal numérique algérien TSA.

    « L’Algérie a renouvelé ses contrats avec l’Espagne et, surtout, avec l’Italie, qui absorbe beaucoup de gaz à travers l’Enrico Mattei », le gazoduc qui passe par la Tunisie. Elle a même supplanté la Russie comme premier fournisseur de l’Italie. « J’ajouterai une autre raison : l’explosion de la demande interne de gaz en Algérie (…) », souligne Mekideche. Aurelia Mañé, professeur d’économie politique de l’énergie à l’Université de Barcelone, ajoute encore une autre raison pour expliquer pourquoi l’Algérie ne peut pas faire l’effort qui lui est demandé : « Elle a opté pour les gazoducs et, grâce à eux, elle est compétitive ». « Mais au contraire, elle a quelque peu négligé ses infrastructures d’exportation de GNL, qui sont quelque peu obsolètes », affirme-t-elle. Mme Mekideche estime que la crise actuelle avec la Russie peut toutefois canaliser « un flux d’investissements étrangers, notamment européens » vers le secteur des hydrocarbures.

    La modernisation de l’industrie permettrait à long terme d’augmenter les exportations. « Si c’est le cas, ce serait surtout par l’Italie », prévient Aurélia Mañé. Ce pays est relié à l’Algérie par deux gazoducs alors que l’Espagne n’en a qu’un seul après la fermeture du Maghreb-Europe. Pour l’Algérie, accepter d’approvisionner partiellement la Russie en tant que fournisseur d’énergie n’est pas une décision facile, même si cela lui apportera plus de revenus et un plus grand poids géopolitique. Les deux pays entretiennent une relation étroite qui s’est encore renforcée depuis que le Maroc a établi des relations diplomatiques avec Israël, avec lequel il a également signé un accord de coopération militaire en novembre.

    L’Algérie est le troisième client de l’industrie de l’armement russe, derrière la Chine et l’Inde, à laquelle elle achète 15 % de ses exportations, selon un rapport de novembre du Congressional Research Center américain. Les relations bilatérales portent également sur le secteur de l’énergie. La société algérienne SONATRACH et la société russe Gazprom ont annoncé au début du mois qu’elles allaient forer et exploiter conjointement 24 nouveaux puits de gaz dans le bassin algérien de Berkine. La véritable alternative au gaz russe en Europe implique la construction de deux nouveaux gazoducs et n’en est qu’à ses débuts. Ils pourraient même ne pas voir le jour. Le premier, le Transsaharien, a été promu par l’Algérie dès 2009. Il partirait de Warri, au Nigeria, pour atteindre Hassi R’Mel, le plus grand des champs gaziers algériens, en passant par le Niger. De là, il se raccorderait au réseau de gazoducs qui mène à l’Europe. Sa capacité atteindrait 30 000 millions de mètres cubes par an. Le long de ses 4 128 kilomètres, il traverserait des zones aux mains des djihadistes. C’est l’une des raisons de douter de sa viabilité.

    Malgré cela, les gouvernements des trois pays concernés ont signé le 18 février à Niamey une déclaration réitérant leur engagement en faveur du projet. Déterminé à rivaliser avec son voisin, le Maroc promeut depuis 2017, de son côté, un autre gazoduc encore plus long (5 000 kilomètres), l’African Atlantic. Il consisterait à prolonger le gazoduc ouest-africain qui relie le Nigeria au Bénin, en passant par le Togo et le Ghana. Pour atteindre le Maroc, il devrait traverser sept autres pays, en plus du Sahara occidental. Obtenir l’accord d’autant de pays est une tâche ardue. Il s’agit d’un projet encore plus embryonnaire que celui promu par l’Algérie.

    El Confidencial, 27/02/2022 (traduction non officielle)

    #Espagne #France #Algérie #Gaz #Russie #Ukraine

  • Du gaz algérien pour sécuriser la demande française

    Du gaz algérien pour sécuriser la demande française

    Du gaz algérien pour sécuriser la demande française – Ukraine, Algérie, Espagne,

    Les autorités espagnoles ont l’intention de pomper des quantités de gaz algérien au cours des deux prochains mois pour sécuriser les approvisionnements français compte tenu de la crise mondiale du gaz et des opérations militaires russes en Ukraine, en plus de détourner des transporteurs de gaz liquéfié d’Algérie vers des pays européens en cas de pénurie de fournitures.

    Les médias espagnols, citant des sources gouvernementales, ont rapporté que le ministère de la Transformation environnementale avait annoncé que Madrid était prête à fournir du gaz aux pays européens à la lumière de la crise actuelle suite aux opérations militaires russes en Ukraine, affirmant que le premier bénéficiaire de ce processus serait la France, qui bénéficierait de ce qui ressemble à un sauvetage et d’une garantie de ses approvisionnements pendant deux mois.

    Le site espagnol « Economia Digital », spécialisé dans l’actualité économique et énergétique, a indiqué que l’Espagne est dans un grand confort par rapport aux autres pays européens en matière d’approvisionnement en gaz, ajoutant que le gazoduc qui amène le gaz algérien fonctionne normalement et que des travaux d’agrandissement sont en cours. pour augmenter ses capacités.

    Le gouvernement de Madrid a l’intention d’approvisionner la France dans les deux prochains mois avec des quantités de gaz naturel algérien par le biais de deux petits pipelines qui traversent les régions basque et navarraise vers le sud-ouest de la France et peuvent transporter 1 milliard de mètres cubes de gaz algérien vers l’Espagne.

    On sait que les autorités françaises ont toujours opposé un veto à son raccordement à l’Espagne par de grands gazoducs, et selon une ancienne source officielle de Sonatrach, le veto français à l’encontre de son raccordement à de grands gazoducs avec l’Espagne dure depuis 1984.

    Le site Internet espagnol, Economy Digital, a cité Teresa Ribera, ministre de la Transformation environnementale, affirmant que Madrid avait également l’intention d’acheter des quantités supplémentaires de gaz liquéfié à l’Algérie via des navires et de les transférer vers d’autres pays européens car il y aura une pénurie d’approvisionnement en raison de la guerre en Ukraine.

    Du côté italien, les données de consommation de gaz de 2021 publiées par les médias locaux ont indiqué que l’Algérie a presque doublé ses approvisionnements vers ce pays, et les quantités sont passées de 12 milliards de mètres cubes en 2020, à 21,16 milliards de mètres cubes en 2021, ce qui représente 28,4%, contre 29,06 milliards de mètres cubes d’exportations russes vers l’Italie avec une part de 37,8%.

    Selon les données mensuelles de consommation de janvier 2022, l’Algérie a dépassé la Russie en tant que premier fournisseur de gaz de l’Italie, avec des exportations s’élevant à 1,5 milliard de mètres cubes contre 1,2 milliard de mètres cubes d’exportations russes.

    Echourouk online, 26/02/2021

    #France #Espagne #Gaz #Algérie #Ukraine

  • Crise en Ukraine: Les prix des céréales flambent, l’Algérie affectée

    Crise en Ukraine: Les prix des céréales flambent, l’Algérie affectée – Russie, blé,

    La situation géopolitique semait un vent de panique sur les marchés mondiaux des céréales, ce jeudi 24 février, après le début des opérations militaires russes en Ukraine, une situation qui aura un impact négatif sur les importations de l’Algérie contrainte désormais à acheter plus chères ces denrées alimentaires vitales.

    Les prix des céréales ont atteint des niveaux record en séance sur le marché européen, avec un pic totalement inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext, ce qui alourdira la factures des importations même si le pétrole de son côté a dépassé les 104 dollars ce jeudi 24 février.

    Les cours du blé et du maïs, dont l’Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l’ouverture, quelques heures après le début de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Le précédent record pour le blé remonte au 24 novembre 2021, qui avait atteint 313,5 euros la tonne en séance sur l’échéance de décembre (et au 23 novembre pour le cours à la clôture à 311,5 euros)
    l’Ukraine est le cinquième exportateur mondial de blé, le quatrième de maïs.

    Première puissance agricole de l’Union européenne, la France dispose de stocks de céréales. Les réserves françaises et américaines pourraient, de fait, pallier en partie la baisse des exportations ukrainiennes, selon les analystes. L’Elysée estimait jeudi que la crise aurait «davantage un impact sur les cours mondiaux que notre propre approvisionnement».

    Les conséquences de l’attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à prévoir pour les marchés agricoles. «C’est totalement inédit, souligne Sébastien Poncelet, du cabinet de conseil Agritel. Quand on voit qu’il y a des explosions à Odessa, qui est le premier port ukrainien, on présume qu’il n’y aura pas beaucoup de grains à charger aujourd’hui».

    L’Ukraine représente 20 % des importations de maïs en Italie, et 5 % des importations de blé, la confédération agricole italienne Coldiretti s’est alarmée dès jeudi de cette flambée des cours. «La guerre aggrave les problèmes du secteur agricole national déjà éprouvé par les effets de la volatilité des cours alors que l’Italie est un pays fortement déficitaire dans certaines filières», a observé son président, Ettore Prandini dans des déclarations à la presse.

    En raison des rendements faibles des champs de blé, l’Algérie est contrainte à l’importation pour répondre aux besoins de sa population. En moyenne, l’Algérie importe entre 5 et 7 millions de tonnes de blé (tendre et dur) par an de France, Russie, Allemagne, Ukraine, Pologne et Argentine. Pour 2022, elle projette d’importer quelque 7,5 millions de tonnes.

    Le Jeune Indépendant, 24/02/2022

  • La Maison Blanche se demande si la Russie a « envahi » l’Ukraine

    La Maison Blanche se demande si la Russie a « envahi » l’Ukraine -Etats-Unis, Donetsk, Louhansk,

    Poutine a annoncé qu’il envoyait des troupes dans les régions séparatistes soutenues par la Russie en Ukraine. Les avis divergent quant à savoir s’il s’agit d’une invasion du pays.

    Lundi, la Maison Blanche s’est rendue à l’évidence que les efforts qu’elle déploie depuis des mois pour éviter une invasion de l’Ukraine par la Russie seront probablement vains, les responsables cherchant des moyens ultimes d’empêcher ce qu’ils appellent « une action militaire qui pourrait avoir lieu dans les heures ou les jours à venir ».

    Le président russe Vladimir Poutine a passé le week-end des vacances à fermer efficacement une voie diplomatique après l’autre, suggérant de plus en plus clairement qu’il ne se laisserait pas influencer par la diplomatie ou dissuader par des sanctions. Et en annonçant qu’il reconnaissait deux régions séparatistes pro-russes de l’Ukraine et qu’il y envoyait des troupes, il a placé les États-Unis devant un dilemme délicat, à savoir si cela constituait une invasion.

    L’administration Biden a cherché à riposter à l’action agressive de la Russie tout en évitant de déclarer qu’elle avait officiellement envahi l’Ukraine, ce qui aurait déclenché la série de sanctions sévères dont le président Biden parle depuis des mois.

    Au lieu de cela, lors de réunions lundi avec ses conseillers en matière de sécurité nationale et d’appels avec plusieurs dirigeants étrangers, M. Biden et son équipe ont réitéré leur sombre évaluation de la crise et ont imposé un ensemble plus restreint de sanctions interdisant les investissements et le commerce des États-Unis dans les régions séparatistes.

    Les responsables de l’administration ont déclaré que d’autres mesures – y compris des sanctions supplémentaires – seraient annoncées mardi, et ont souligné que les sanctions nouvellement annoncées sont différentes de celles, beaucoup plus importantes, que M. Biden a menacé d’imposer si Poutine envahissait l’Ukraine.

    Ian Bremmer, président de l’Eurasia Group, une société de conseil en sécurité mondiale, a déclaré que les actions de Poutine suivaient une certaine logique, lui permettant de prendre des mesures contre l’Ukraine tout en plongeant l’Occident dans l’incertitude quant à savoir si ces mesures étaient suffisamment sérieuses pour mériter une réponse complète. Les diplomates occidentaux prédisent depuis plusieurs jours que M. Poutine prendra, du moins dans un premier temps, des mesures autres qu’une invasion et une prise de Kiev à grande échelle, telles qu’une cyberattaque ou une incursion limitée.

    « Si je conseillais Poutine, je lui dirais de faire cela parce que nous avons un problème maintenant », a déclaré Bremmer. M. Poutine n’a délibérément « pas encore fait le grand saut », a-t-il ajouté, car « le but est de ne pas faciliter la réponse de l’Occident ».

    Plus tôt dans la journée, M. Poutine a prononcé un discours télévisé dans lequel il a déclaré qu’il n’avait guère d’autre choix que de reconnaître les régions séparatistes pro-russes de Donetsk et de Louhansk, des enclaves au sein de l’Ukraine qui ont été une source d’âpres tensions entre la Russie et l’Ukraine. La Russie a de plus en plus suggéré, avec peu de preuves, que les résidents de ces régions sont menacés par l’armée ukrainienne.

    Lors d’une conférence de presse lundi soir, un haut responsable de l’administration Biden a prévenu que le discours de Poutine « était un discours au peuple russe pour justifier une guerre ».

    Les responsables de Biden ont décrit les actions de Poutine jusqu’à présent, y compris les plaintes régulières selon lesquelles l’Ukraine a agi de manière belliqueuse, comme une forme élaborée de théâtre visant à présenter la Russie comme une victime de l’agression de l’OTAN et à créer un prétexte pour son désir de longue date de réabsorber l’Ukraine dans l’orbite russe.

    « Personne ne doit confondre ce théâtre avec une politique légitime », a déclaré le fonctionnaire, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat afin de partager les détails d’une situation qui évolue rapidement. « C’est de la politique Potemkine, le président Poutine accélérant le conflit qu’il a lui-même créé. »

    Pourtant, le fonctionnaire de l’administration a refusé à plusieurs reprises de dire si la décision de Poutine d’envoyer des troupes de « maintien de la paix » dans les deux zones séparatistes soutenues par la Russie constituait une invasion de la ligne rouge aux yeux de l’administration Biden. Le fonctionnaire a plutôt tenté de dépeindre les développements de lundi comme étant loin d’être un changement dramatique du statu quo.

    « La Russie occupe ces régions depuis 2014 », a déclaré le fonctionnaire, un point qu’il a souligné à plusieurs reprises au cours de l’appel. « La position de la Russie a été qu’il n’y a pas de forces russes présentes dans cette partie du Donbas. La réalité, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, a été tout à fait différente. Des forces russes ont été présentes dans ces zones tout au long de l’année. »

    Après l’appel, un autre responsable de l’administration a défini une invasion russe qui entraînerait une réponse claire des États-Unis comme la traversée du territoire ukrainien que la Russie n’a « pas occupé depuis 2014. »

    Tout le monde n’était pas d’accord. Donetsk et Louhansk ne sont pas généralement reconnus comme des pays indépendants, et certains experts ont suggéré que l’envoi de troupes vers ces territoires revenait à envoyer une force militaire en Ukraine même.

    Michael McFaul, l’ambassadeur américain en Russie sous le président Barack Obama, a tweeté que « la Russie envahit l’Ukraine en ce moment même ».

    « Lorsque vous décrivez les soldats russes qui envahissent l’Ukraine en ce moment même comme des ‘soldats de la paix’, même si vous utilisez des guillemets, vous utilisez le langage que Poutine veut que vous utilisiez », a-t-il écrit dans un tweet suivant. « Appelez cela ce que c’est – une invasion ».

    Bremmer a déclaré que ce qui s’est joué publiquement lundi, c’est que les États-Unis ont reculé par rapport à leur précédente menace d’imposer des sanctions sévères si la Russie entrait en Ukraine.

    « Ce que les Américains avaient dit jusqu’à aujourd’hui était ‘Une troupe, un char – de sérieuses sanctions’, et nous reconnaissons en peu de temps qu’ils viennent de le faire et nous ne sommes pas sûrs d’avoir nos alliés complètement à bord, et c’est un problème », a déclaré Bremmer. « Nous sommes en train de nous bloquer ici. C’est pourquoi Poutine a fait cela. C’est complètement la bonne stratégie pour Poutine ».

    Pendant ce temps, M. Biden, qui, au début du week-end, avait renoncé à un voyage de dernière minute dans sa maison de Wilmington, a passé une partie de la journée à se réunir avec son équipe de sécurité nationale, composée du ministre de la défense, M. Lloyd Austin, du secrétaire d’État, M. Antony Blinken, du directeur de la CIA, M. William J. Burns, de la directrice du renseignement national, Mme Avril Haines, du ministre de la sécurité intérieure, M. Alejandro Mayorkas, du général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmées, et de la secrétaire au Trésor, Mme Janet Yellen.

    M. Biden s’est également entretenu par téléphone lundi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, réaffirmant l’engagement des États-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Il a également eu un appel conjoint avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz pour discuter de la situation.

    Il était provisoirement prévu que M. Blinken rencontre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, jeudi, à condition que la Russie n’envahisse pas l’Ukraine. Les responsables de l’administration ont refusé de dire lundi si cette rencontre était toujours d’actualité.

    Dimanche, l’administration avait également évoqué la perspective d’un sommet entre M. Biden et M. Poutine, à condition, là encore, que la Russie n’envahisse pas le pays et que les États-Unis pensent qu’un tel sommet pourrait faire avancer les négociations diplomatiques. Lors de la conférence de presse de lundi, le haut fonctionnaire de l’administration n’a pas complètement exclu cette possibilité, mais a clairement indiqué que la probabilité d’une rencontre entre les deux dirigeants – du moins lundi soir – était proche de zéro.

    L’administration, a déclaré le responsable, « ne peut certainement pas s’engager dans une réunion qui a pour prédicat que la Russie ne prendra pas de mesures militaires, alors qu’il semble imminent qu’elle le fera ».

    Dans un tweet lundi, alors que les dernières actions de Poutine devenaient claires, Blinken a adressé des mots durs à la Russie.

    « La reconnaissance par le Kremlin des soi-disant ‘républiques populaires de Donetsk et de Louhansk’ comme ‘indépendantes’ exige une réponse rapide et ferme, et nous prendrons les mesures appropriées en coordination avec nos partenaires », a écrit le secrétaire d’État.

    Mais alors que le week-end du Presidents’ Day touchait à sa fin, la définition de l’administration Biden d’une « réponse rapide et ferme » restait presque aussi obscure que ce qui constituait exactement une invasion.

    The Washington Post, 21/02/2022

    #Russie #Ukraine #EtatsUnis #Dometsk #Louhansk

  • Johnson rappelle la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe

    Johnson rappelle la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe

    Tags: UE, Russie, gaz, Ukraine, Boris Johnson – Johnson rappelle la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe

    Boris Johnson a toutefois déclaré que la Russie est un grand pays et a appelé contre toute tentative de l’isoler
    LONDRES, le 16 novembre. /TASS/. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré qu’il pensait que l’Europe serait bientôt confrontée au choix d’augmenter sa dépendance vis-à-vis des approvisionnements en hydrocarbures russes ou de « défendre l’Ukraine et défendre la cause de la paix et de la stabilité ».

    « J’espère que d’autres reconnaîtront, d’autres pays européens reconnaîtront peut-être, qu’un choix se présente sous peu, entre maintenir toujours plus d’hydrocarbures russes dans de nouveaux pipelines géants, et défendre l’Ukraine et défendre la cause de la paix et de la stabilité – permettez-moi de mettre comme ça », a déclaré Johnson.

    La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a appelé samedi les autres pays européens à boycotter le gazoduc russe Nord Stream 2, qui a été achevé en septembre, affirmant que la dépendance croissante vis-à-vis des approvisionnements en gaz naturel russe pourrait menacer la sécurité européenne.

    Le Premier ministre Johnson a toutefois déclaré que la Russie est un grand pays et a appelé à toute tentative de l’isoler.

    « Quand nous disons que nous soutenons la souveraineté et l’intégrité de l’Ukraine, ce n’est pas parce que nous voulons être hostiles à la Russie, ou que nous voulons d’une manière stratégique encercler ou saper ce grand pays », a-t-il poursuivi.

    « Et n’oublions jamais, en cette période de commémoration, que c’est le sang russe qui nous a permis de vaincre le nazisme », a déclaré le Premier ministre britannique.

    Johnson a également déclaré que Londres se concentrerait sur la coopération avec les pays qui partagent ses valeurs, et a expliqué cette approche par « un engagement en faveur de la démocratie et de la liberté ».

    « Je pense que ce concept de coalitions s’unissant autour de la science, de la sécurité, des valeurs, de la finance et de la diplomatie et surtout des personnes, devrait être au cœur de ce que fait Global Britain », a-t-il noté.

    « Parce qu’il est clair que certains pays n’évolueront tout simplement pas vers des démocraties de libre marché et nous devons être lucides à ce sujet », a poursuivi le Premier ministre. « Il faut y faire face, il faut le gérer, il faut avoir des relations aussi amicales et pragmatiques que possible. »

    « Mais la conséquence est que nous travaillons de plus en plus étroitement avec ceux qui partagent nos valeurs et nos instincts », a ajouté Johnson.

    Projet de gazoduc Nord Stream 2
    Le projet Nord Stream 2 prévoyait la construction de deux gazoducs d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an de la côte de la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique.

    Les travaux sur le projet ont été suspendus en décembre 2019 après que la société suisse Allseas a abandonné les opérations de pose de canalisations en raison d’éventuelles sanctions américaines. En décembre 2020, la construction du pipeline a repris

    Le géant russe de l’énergie Gazprom a annoncé le 10 septembre dernier que la construction du gazoduc Nord Stream 2 était entièrement achevée. La société a également déclaré qu’elle prévoyait de mettre en service le gazoduc d’ici la fin de l’année. Selon le producteur de gaz, 5,6 milliards de mètres cubes de gaz pourraient être fournis par le gazoduc Nord Stream 2 cette année.

    Tass, 15/11/2021

    #Russie #UE #Boris_Johnson #Gaz #Ukraine