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  • Conflit ukrainien : Après la guerre, quelle paix juste ?

    Conflit ukrainien : Après la guerre, quelle paix juste ?

    Tags : Ukraine, Russie, guerre, OTAN, Etats-Unis, Occident, Europe,

    L’escalade guerrière, des USA et de ses alliés, se renforce au fur et à mesure que sur le terrain l’armée russe progresse et récupère des territoires de plus en plus vastes. Jusqu’où cette escalade peut-elle aller et atteindre les lignes rouges qui permettront l’utilisation des armes nucléaires ? Après la guerre qui reconstruira l’Ukraine ? Autant de problématiques qui se négocient en coulisses actuellement.

    Réveil d’Algérie, 22/02/2023


    Ukraine: crise et clé de la crise

    L’hiver risque d’être très froid en Europe. La Russie ayant coupé les vannes, les gouvernements sonnent le glas pour économiser l’énergie et notamment le gaz. Cette pénurie est la conséquence directe du soutien de l’Europe à l’Ukraine et les sanctions prises contre le pays de Poutine. Sans gaz, l’Europe est donc devenue vulnérable et doit chercher de nouvelles sources d’approvisionnement. Si l’Algérie reste un fournisseur fiable, elle ne peut répondre à toute la demande. Il faut donc aller plus loin en acceptant de mettre la main à la poche. Et c’est tout le dilemme ! La crise économique actuelle ne permet pas trop de dépense même si c’est pour se réchauffer. Autrement dit, de nombreuses villes, établissements scolaires, foyers pour personnes âgées… vont subir les affres du froid. Le discours actuel en Europe se veut très rassurant. Les chefs d’Etat et de gouvernements tentent de minimiser cette nouvelle crise en tablant sur une politique d’«austérité énergétique» et une «économie citoyenne» pour éviter le gaspillage. Mais ce discours ne peut pas tenir trop longtemps surtout avec l’arrivée des premières vagues de froid. Les citoyens voudront avoir leur quota légitime d’énergie et n’accepteront pas de longues pénuries. Or, c’est ce qui risque d’arriver. Tout le monde sait que l’hiver est rude en Europe. La consommation d’énergie ne pourra pas baisser outre mesure. Les Etats n’auront d’autres choix que d’importer plus, ce qui n’est pas vraiment envisageable ou alors procéder à des coupures dans le but de rationaliser la consommation. Cela va sans dire que de tels procédés provoqueront l’ire des consommateurs et des partis de l’opposition. Sans vouloir extrapoler, cette crise mettra à rude épreuve les gouvernements à moins d’une issue positive à la crise ukrainienne. La Russie sait qu’elle tient là une arme redoutable et l’utilisera à outrance pour faire plier l’Europe. L’Ukraine est la crise mais aussi la clé de la crise et… forcément les Européens y pensent sérieusement.

    Le Carrefour d’Algérie

    Guerre en Ukraine. «L’agent Donald Trump pourrait être déclaré espion russe»

    La Guerre en Ukraine continue. Emmenant dans son sillage son lot d’absurdités. Les plus notables : celles liées à la propagande. Et à ce petit jeu, les Russes sont forts, très forts. Les spécialistes du genre : Russiya-1, média d’Etat où se succèdent toute la journée ceux que l’on appelle les « voix » de Poutine. Des chroniqueurs, hommes politiques, journalistes, véritables marionnettes du Kremlin. Rendez-vous immanquable pour tous les partisans, l’émission Dimanche soir avec Vladimir Solovyov qui a offert ce 14 août un « spectacle mémorable ». Au cœur du débat, les Etats-Unis avec dans le premier rôle Donald Trump. Un ancien président dont la résidence située à Mar-a-Lago a été perquisitionnée par le FBI, reparti de Floride avec des cartons entiers de documents classifiés, confidentiels et Top Secret. Dans cette affaire, les partisans de Poutine ont choisi leur camp : « Je suis très inquiet pour notre agent Trump. Ils ont tout trouvé à Mar-a-Lago, ils ont eu des paquets de documents. Très sérieusement, ils disent qu’il devrait être exécuté en tant que personne prête à livrer des secrets nucléaires à la Russie », clame Solovyev dans un échange hallucinant relaté par notre consœur Julia Davis, observatrice en chef des médias du Kremlin. « [Il pourrait être déclaré] espion russe… Allons-nous essayer de l’échanger pour amener Trump en Russie ? Vont-ils inclure Trump sur la liste d’échange de prisonniers ? »

    Le Carrefour d’Algérie

    #Ukraine #Russie #OTAN #Europe #Etats_Unis

  • Kissinger/Soros : divorce dans le mondialisme

    Tags : Henry Kissinger, Soros, mondialisme, Russie, Occident, Ukraine, guerre,

    Au cours d’une interview que je donnais récemment à la radio publique hongroise, le journaliste, partant très certainement des meilleures intentions, a cru bon de rappeler que j’ai été interdit de territoire en Roumanie « après avoir attaqué [verbalement] des ONG financées par G. Soros ».

    J’ai bien sûr noyé le poisson, en faisant remarquer que, d’où que provienne le financement desdites ONG, ce qui compte, c’est que je n’ai, à leur encontre, rien commis d’illégal (mais simplement exprimé des opinions, comme la constitution roumaine m’autorisait à le faire), rien qui aurait pu justifier légalement mon expulsion.

    Ce faisant, pourtant, je souriais sous cape. Car, au moment de l’interview, j’étais justement occupé à couvrir (pour Le Courrier des stratèges) Davos 2023, édition du Forum marquée… par l’absence très remarquée de G. Soros. Confirmation de la thèse qui mûrit en moi depuis presque deux ans, et qui m’a amené à la remise en cause de beaucoup de mes préjugés de l’avant-2020 – y compris (ironie de l’histoire) ceux dont l’étalage avait fini par convaincre « les autorités roumaines » de la nécessité de m’éloigner de force d’une intellectualité transylvaine au sein de laquelle je m’avançais vers un rôle dominant.

    Cette thèse étant que Soros est le grand perdant du Great Reset.
    Il m’a fallu – je l’avoue sans grande fierté – presque deux ans de Grande Réinitialisation pour comprendre à quel point Soros, sa galaxie d’activistes et sa doctrine représentaient une facette superficielle et, finalement, retardataire du mondialisme – c’est-à-dire du pouvoir de la Caste.

    Du coup – tout en adhérant toujours aussi peu à son idéologie – je comprends enfin cet homme complexe, probablement mieux, en tout cas, qu’à l’époque où j’étais (quoique certainement à son insu) son ennemi déclaré.

    Soros et Trotski : des aristocrates de l’égalitarisme

    Ce qui m’aide aussi certainement à mieux comprendre Soros, c’est la lecture de son grand ancêtre (dans la généalogie des tempéraments, sinon dans celle des idéologies) : Léon Trotski.

    En lisant le Staline de Trotski, ce que je comprends de mieux en mieux, c’est, encore plus que Staline, Trotski lui-même – et, plus largement, l’univers spirituel du bolchévisme « russe urbain », et, en général, de la juiverie européenne de gauche.

    Pour quiconque s’avance sur une telle voie en provenance de l’horizon des poncifs antisémites ultramontains, ce qui frappe le plus, chez les représentants d’élite de ce milieu, c’est leur extrême noblesse intellectuelle.

    Dans la foi bolchévique qu’il nourrissait pour des idéaux dont Staline ne pouvait même pas comprendre l’énoncé, dans son idéologie brutalement négatrice des réalités anthropologiques les plus simples, dans cette folie furieuse et meurtrière, Trotski, de bout en bout, est sincère. Il croit (sans même réussir à vraiment la nommer) à son idole Progrès jusqu’à ce jour de Mexico où, penché sur le manuscrit de son Staline, il prend dans la nuque le coup de pic-à-glace de R. Mercader.

    Le très antisoviétique et antiléniniste Soros, de même, aurait très bien pu dissimuler son enfance picaresque dans le Budapest de l’occupation nazie – et notamment le fait qu’elle n’a pas vraiment été placée (c’est le moins qu’on puisse dire) sous le signe de la résistance. Comme moi-même jouant en 2017 les Sancho Panza aux côtés de Douguine à Chișinău, György Schwartz, dit Georges Soros, a eu, avant 1945, de bien étranges expériences de jeunesse. Et, comme elles ont contribué à faire de lui l’esprit qu’il est devenu, il n’en a pas honte. Il a conscience d’avoir dépassé Trotski, dépassé le bolchevisme (au vrai sens hégélien du mot), et sait bien qu’il n’y serait jamais parvenu sans ces années de formation, sans l’expérience de la guerre et de la collaboration avec un occupant totalitaire qui nourrissait, vis-à-vis de son ethnie des projets fort peu amicaux.

    1945 : le mondialisme encore uni, dans l’unanimité antifa

    À cette époque, alors que Trotski est mort depuis 5 ans et pendant que Schwab va à l’école primaire, Soros et Kissinger sont sur la même ligne – appelons-la « antifasciste » : il faut éliminer les restes du totalitarisme. Restes géographiques : l’Union soviétique doit tomber. Et restes culturels, surtout en Occident (avant tout américain) : il faut liquider la « personnalité autoritaire » .

    Dès la fin des années 1950, la déstalinisation remet en cause ce cadre interprétatif – mais Soros, trop occupé à faire du fric à Londres, ne le remarque pas. Ou peut-être pense-t-il simplement que c’est juste une bonne nouvelle du front : que sa cause avance.

    Kissinger, lui, a vite compris qu’on a changé de monde, et en déduit discrètement une doctrine actualisée, dans laquelle le plus grand danger identifiable pour la Caste n’est plus l’ensemble des « ennemis de la Société ouverte », mais le risque d’une alternative de droite au Projet occidental sous sa forme du moment (la république maçonnique), dont il prévoit déjà la faillite finale – qu’il faudra néanmoins attendre jusqu’en 1991 (chute de l’URSS).

    La réponse adaptative de Kissinger, dont l’idéologie schwabienne nous fournit une variante brouillonne et vulgaire, mais au moins publique, est celle qu’il exemplifie dans les faits en 1972 (un an après le premier sommet de Davos) en emmenant Nixon à Pékin pour y rencontrer Mao : le seul moyen d’empêcher l’homme blanc non progressiste de reprendre le contrôle de sa destinée, c’est de précipiter le crépuscule de sa domination mondiale (coloniale), déjà bien avancé, et de remplacer les élites mondiales blanches par une élite « multiculturelle » (en réalité : multiraciale), en donnant, au sein de la Caste, droit de cité aux oligarques du monde pigmenté. Ce faisant, Kissinger a été pour le Projet occidental l’équivalent d’un Paul dans le christianisme, ou des fondateurs de la Rome impériale au sortir de l’époque de la République latine.

    1991-2020 : Soros devient de facto réactionnaire

    À partir de ce point, Soros devient, du point de vue du Projet occidental, un réactionnaire. Il n’est bien sûr pas plus raciste que Kissinger ou Trotski : pas raciste pour un sou. Face à un Xi, à un Poutine ou à un Assad, en revanche, il retrouve les réflexes (finalement assez chauvins) d’un Trotski face au géorgien Staline : à l’exemple d’un E. Zemmour, il veut bien faire affaire avec la terre entière, à condition que tout le monde utilise des WC à l’anglaise, tolère les swinger clubs, chérisse ostentatoirement l’homosexualité, etc. – en d’autres termes : que toute cette chefferie pigmentée veuille tout de même bien se comporter comme la bourgeoisie blanche européenne dont Soros (comme Kissinger) est issu.

    En d’autres termes : l’adhésion de Soros à l’Occident en tant que Société ouverte est sincère, principielle, non dialectique. Dans son cas, la dialectique s’est, plus exactement, arrêtée : hypostasiée, la Société ouverte devient un absolu post-historique, un but en soi. En cela, paradoxalement, il rejoint (sans probablement s’en rendre compte), d’autres héritiers égarés de l’Occident : les continuateurs protestants (puritains) du Premier Occident (médiéval), qui – refusant de prendre le tournant dialectique de la Renaissance catholique – perpétuent aux marges (protestantes) de l’Occident la tradition (en réalité néo-médiévale) de Luther. En d’autres termes : Soros rejoint les libertariens.

    Jusqu’en 2020, ce décalage métaphysique entre doctrine de la Société ouverte et mainstream intellectuel mondialiste (incarné par Kissinger) n’est, en soi, gênant pour personne. Comme le disait Fabius des djihadistes d’al-Nosra, Soros fait du bon boulot, à la tête d’une sorte de gigantesque bataillon de représailles, chargé avant tout d’éliminer des concurrents géopolitiques de l’Empire. Autre façon de dire qu’il continue le travail de Kissinger, tel qu’il se présentait jusqu’à la fin des années 1960 – lorsque ce travail avait encore un sens au sein de la métaphysique du Projet occidental (contre le stalinisme et ses séquelles).

    Soros rend de bons services, justement parce qu’il travaille sincèrement, et fait travailler sous lui, au meilleur coût, une armée internationale « d’activistes de la société civile » : il rémunère certes quelques leaders, graisse des pattes çà et là, mais la grande majorité est constituée « d’idiots utiles », qui adhèrent, comme Soros lui-même, sincèrement à ce sous-projet libéral-libertaire, incarnation d’un Occident enkysté.

    Ce qui a définitivement séparé les visions du monde d’un Kissinger et d’un Soros, c’est avant tout la perception des événements de la grande décennie de transition 1991-2001. Grand capitaine de l’expansion à l’est du modèle occidental, Soros a passé cette décennie (ainsi que la précédente et la suivante, d’ailleurs) à parler avant tout à des « activistes » féministes, LGBT, pro-minorités ethniques, écologistes, etc., de Budapest, Bucarest, Prague, Kiev… – c’est-à-dire avec des représentants de la petite bourgeoisie postcommuniste, classe ascendante souvent constituée de descendants de la génération des refuzniks antisoviétiques de 1968.

    Pendant ce temps, dans tous ces pays, une grande majorité appauvrie par les privatisations sauvages et la « thérapie de choc », désabusée par la « transition vers le capitalisme », plébiscitait le projet néo-soviétiste d’A. Loukachenko – que l’oligarchie post-soviétique, à la fin des années Eltsine, n’a pu conjurer qu’en lançant son propre Canada Dry du néo-soviétisme, sous la forme du produit marketing Poutine.


    Kissinger, par contre, a passé (lui, et son porte-coton Schwab) toutes ces années à parler aux élites de ces pays. Or, même l’ère Eltsine n’aurait pas été possible sans l’exemple de la Chine de Deng [14], qui a convaincu lesdites élites (héritiers de l’oligarchie poststalinienne) de la possibilité de maintenir un modèle oligarchique sans avoir à sacrifier formellement « le capitalisme » – comprendre : l’économie de marché, le pluralisme politique de surface, et une relative liberté de la presse. Ce raisonnement n’est pas dénué de failles, étant donné qu’il pose en prémisse l’applicabilité à un monde européen et péri-européen d’un « modèle » chinois qui a certes réussi jusqu’ici, mais dans un monde néo-confucéen qui, au moment de la mort de Mao, restait majoritairement agraire. D’où la question la plus épineuse de toutes : une rhétorique pseudo-nationaliste (« illibérale ») suffira-t-elle, en l’absence de réels progrès du niveau de vie, à garantir la tranquillité de masses blanches déjà en partie habituées à un certain bien-être, et à un minimum de démocratie (notamment en Europe centrale) ? On peut en douter, mais la stabilité du modèle oligarchique russe relooké par le poutinisme a néanmoins dû convaincre cette classe (la classe des interlocuteurs de Kissinger/Schwab) de l’efficacité du projet.

    2020 : triomphe de l’Occident pigmenté

    C’est ce projet dont j’ai philosophiquement formalisé la description dans un écrit fondamental de décembre 2022, sous le nom d’« Occident pigmenté ». Le concept de base, c’est la perpétuation du modèle oligarchique hérité de l’Occident jadis colonial, mais sous une forme néocoloniale (ou postcoloniale), post-1945, post-Nuremberg, antifasciste et antiraciste. C’est le format Davos : une sorte de congrès de Vienne annuel, mais auquel sont aussi invités des slaves orientaux et formellement orthodoxes (sauf en 2022-23), des arabo-musulmans et perso-musulmans, des Chinois, des hindous, des Africains, etc. – à condition qu’ils soient eux aussi milliardaires (ou politicards « démocratiques » à la solde de milliardaires), eux aussi antiracistes, féministes, multilatéralistes, en un mot : progressistes. Ne sont exclus du programme que la famille Kim en Corée, les talibans afghans, A. Loukachenko et quelques leaders africains pas forcément plus sanguinaires que leurs voisins, mais qui ont le mauvais goût de nommer un Gates un Gates.

    En échange de quoi Davos leur promet implicitement une généralisation mondiale du « modèle » diplomatique chinois : sous couvert de « respect de la diversité culturelle », les équivalents politiques [20] pigmentés de nos Merkel et Macron seront autorisés à censurer leurs médias [21], à emprisonner quelques opposants – et surtout à liquider toute agitation syndicale (programme d’ailleurs en cours d’extension en Occident).

    Ce projet – que Schwab résume de façon presque sincère dans son Covid19 : La Grande Réinitialisation de 2020 –, c’est, finalement, une extension à la gestion progressiste/oligarchique mondiale du programme de réalisme stalinien auquel la Russie soviétique s’est convertie au cours de la seconde moitié des années 1920 – le rythme de cette conversion étant, à l’époque, manifesté par la mise à l’écart progressive de Léon Trotski, qui était le seul des grands leaders révolutionnaires historiques refusant systématiquement d’entrer dans le deal de Staline. Pour le mainstream progressiste occidental, à l’époque, cette politique était inacceptable, car le mot d’ordre stalinien du « socialisme dans un seul pays » entérinait la renonciation à l’internationalisme, et rendait suspect de « chauvinisme » le régime de Staline, au demeurant soupçonné d’antisémitisme. Le contexte a certes énormément changé, mais il n’empêche toujours pas un trotskiste pur-sang comme BHL d’avoir eu une première réaction extrêmement négative au putsch covidiste. Par descendants (spirituels) interposés, ces vieux ennemis morts depuis longtemps (la face stalinienne du léninisme, et sa face trotskiste) se reconnaissent toujours, d’instinct.

    2023 : le dernier Davos, épilogue pour un divorce

    En dépit d’un certain degré de connivence oligarchique – souvent répercuté jusqu’au niveau du petit personnel de « l’activism » –, le modèle Kissinger et le modèle Soros sont donc des continents qui s’éloignent depuis au moins 2001 – même si, sur le fond, on pourrait tout aussi bien faire remonter le début de la rupture à 1991, voire à 1972 [26].

    C’est cette rupture qu’a, en quelque sorte, officialisée le récent sommet Davos 2023, au cours duquel Kissinger (qui a, pour ainsi dire, les clés de la boutique) est une fois de plus intervenu [27], presque sans modifier son discours conciliateur de 2022, alors même que, dans l’auditorium, tout le petit personnel de la russophobie institutionnelle balto-scandinave et polono-ukrainienne donnait, sous la baguette d’Ursula, libre cours à ses accès d’hystérie belliciste. Et surtout [28] : pendant que Soros, lui – qui, à choisir, aurait tout naturellement dû se joindre à ce ridicule chœur des Érinyes – brillait par son absence.

    Car lui, Soros, le grand vaincu, sait bien que « l’Histoire » (comprendre : les décisions de la Caste) finira forcément par « donner raison » – comme toujours depuis plus de 50 ans – à Kissinger. À 92 ans, peut-on vraiment en vouloir à Soros de ne pas vouloir se ridiculiser comme le premier Sikorski venu.

    Par Modeste Schwartz, Analyste

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    #Mondialisme

  • Empire américain : Revers et horizons crépusculaires

    Tags : Etats-Unis, Russie, Ukraine, nouvel ordre mondial, Chine, Afrique, Maghreb,

    Malgré les pressions américaines, le cartel de l’OPEP mené par l’Arabie saoudite vient de décider de réduire sa production de pétrole. Un nouveau revers pour Biden… et un véritable cadeau pour Poutine.

    Les rapports entre Moscou et Riyad se sont grandement améliorés et approfondis depuis 2016 et les accords OPEP+Russie. Il y a quelques jours, la décision du cartel pétrolier de réduire sa production de pétrole de 2 millions de barils par jour pour le mois de novembre, alors que Washington et Paris réclamaient une hausse, ne fait que confirmer cette nouvelle inflexion géostratégique et historique.

    C’est surtout un véritable bras d’honneur lancé par Mohammed ben Salman (MBS), le prince héritier saoudien et plus que jamais l’homme fort du royaume, à ses alliés occidentaux et, surtout, aux présidents américain et français.

    Biden et Macron réhabilitent MBS

    En effet, cette décision est un nouveau camouflet pour Joe Biden et Emmanuel Macron, qui avaient pourtant, toute honte bue et pitoyablement, mis en sourdine leurs critiques et condamnations envers MBS l’ «assassin» (dans l’affaire Khashoggi), pour ensuite le réhabiliter (par la visite de Biden à Djedda mi-juillet et la réception à l’Elysée du jeune prince héritier fin juillet) dans le contexte de leur guerre larvée contre la Russie via l’Ukraine.

    Dans son conflit en Ukraine, le Kremlin a besoin que le prix du pétrole reste élevé. Depuis février dernier, Moscou aurait engrangé plus de 116 milliards d’euros grâce à ses exportations.

    C’est pourquoi Washington et Paris avaient tout intérêt à faire les yeux doux à MBS, pour que l’Arabie saoudite, l’un des principaux producteurs de pétrole et véritable leader de l’OPEP, augmente sa production afin de faire baisser les prix du brut et ainsi freiner l’inflation en Occident. Le tout pour fragiliser et «saigner» la Russie, comme l’avait fait en son temps Ronald Reagan et le roi Fahd contre l’URSS… Or les temps ont changé.

    Comme je l’explique dans mon livre « Poutine d’Arabie » (éd. VA, 2020), depuis 2016 et les accords OPEP+Russie, Moscou et Riyad ont entrepris un rapprochement et un renversement géostratégique historique. Les liens personnels entre Poutine et MBS ne faisant que se renforcer depuis. Notamment du fait que le maître du Kremlin sera le seul et dernier dirigeant occidental (après la défaite de Trump) à soutenir le jeune prince lors de l’affaire liée à l’assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi, proche des Frères musulmans (organisation interdite et considérée comme terroriste en Russie).

    A la fin du mois dernier, MBS a endossé le rôle de médiateur puisqu’il a réussi à faire libérer des prisonniers occidentaux – dont deux Américains et cinq Britanniques – détenus par les Russes. Il a démontré ainsi que ses bonnes relations avec Poutine pouvaient servir les Occidentaux…

    Le futur roi d’Arabie saoudite, vainqueur de ce bras de fer diplomatique de deux ans avec la Maison Blanche, a surtout rappelé qu’il fallait compter sur lui et son pays, un allié précieux et un puissant Etat pétrolier, dans la crise énergétique actuelle. Il affiche surtout son absence de crainte quant aux poursuites judiciaires outre-Atlantique et en France l’accusant de complicité de torture et de disparition forcée en lien avec le meurtre de Khashoggi.

    Enfin, la dernière décision de l’OPEP est également une manière pour le jeune prince d’exprimer, avec une certaine satisfaction, son mépris pour des dirigeants qui, il y a peu, le considéraient encore comme «infréquentable» ou pire, voulaient le «punir», et qui à présent aux abois, lui ont déroulé le tapis rouge… MBS aurait d’ailleurs refusé de prendre les derniers appels téléphoniques du président américain !

    Un Occident de plus en plus décrédibilisé

    A présent, les Occidentaux luttent chez eux contre une inflation galopante, tirée par les prix de l’énergie. D’où la fureur, après la dernière décision de l’OPEP, de l’administration Biden, très en difficulté pour les prochaines élections de novembre. En outre, en Europe comme aux Etats-Unis, cette réduction de la production mondiale risque d’annihiler une partie des coûteuses politiques mises en place pour juguler les prix de l’énergie et l’inflation.

    D’autant que, puisque le cours mondial du brut remonte fortement, l’Inde et la Chine, très dépendantes en hydrocarbures, risquent fort de taire leurs dernières mais non moins prudentes réserves vis-à-vis de la Russie et de sa guerre en Ukraine, pour de nouveau se ranger derrière Moscou.

    L’hyperpuissance américaine semble marquer le pas

    De même, avec les idéologues démocrates et Joe Biden, l’hyperpuissance américaine semble marquer le pas dans sa domination mondiale. La politique de sanctions maximales contre la Russie s’avère un échec cuisant. L’hégémonie mondiale des Etats-Unis semble même connaître son crépuscule. Seule l’Europe obéit encore aveuglément et stupidement aux ordres de la Maison Blanche et ce, contre ses propres intérêts.

    Si dans un premier temps, l’opération russe en Ukraine permet aux Américains de confirmer leur mainmise politique, énergétique et militaire sur une Europe définitivement inféodée à Washington, la politique viscéralement antirusse de l’administration Biden sera assurément, à long terme, une erreur géopolitique majeure pour les Etats-Unis face à leur véritable menace existentielle : la Chine.

    C’est pourquoi aucun des grands pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie n’a suivi l’hystérie américaine et européenne contre la Russie, préférant respecter leurs agendas et intérêts, sans obéir à l’ancien gendarme et «boussole» du monde.

    C’est aussi la raison pour laquelle, ignorant les pressions de Washington dans sa croisade antirusse et au grand dam des Occidentaux, l’Arabie saoudite mais également la plupart des pays arabes et du Golfe, membres de l’OPEP+, refusent, comme je l’ai écrit en juin dernier, de rompre avec leur allié russe et le condamner.

    Le demi-frère de MBS et ministre de l’Energie du royaume saoudien, Abdelaziz ben Salman, l’a très bien rappelé : «Ce n’est pas juste un mariage de circonstances» ! Les relations internationales ne se résument pas à des considérations commerciales, idéologiques ou émotionnelles (surtout à géométrie variable !). Ce sera toujours le réalisme mais également des questions psychologiques qui prévaudront.

    A l’inverse de ce qu’était le pragmatisme politique de Trump, Biden et ses homologues progressistes européens n’ont cessé de critiquer les régimes autocratiques arabes pour leur gouvernance, avec ces airs de supériorité morale qui exaspèrent tant la région mais aussi le reste du monde.

    Aujourd’hui, l’Arabie saoudite, et avec elle d’autres Etats arabes, nous rendent, tragiquement, la monnaie de notre pièce. Cela s’appelle la realpolitik ! Même si l’Egypte, en difficulté financière et par crainte des sanctions américaines, vient de suspendre (pour l’instant) son récent accord avec Moscou à propos de l’adoption du système de carte de paiement russe MIR dans ses stations balnéaires et ses hôtels, d’autres n’entendent plus se laisser dicter leur politique par Washington ou les Occidentaux en général.

    Autre signe des temps, les Emirats arabes unis dont le président, Mohammed ben Zayed (MBZ) vient de rencontrer, à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine. Officiellement, MBZ s’est rendu chez le «paria» russe afin de proposer sa médiation et une «mission de paix». En réalité, il s’agissait surtout de parler pétrole.

    Cette visite remarquée est révélatrice du changement de l’axe de gravité géopolitique mondial en cours. Elle confirme surtout, malgré les tensions internationales actuelles, la consolidation des relations entre la nouvelle «République de Venise» du Moyen-Orient, puissance militaire mais surtout diplomatique et d’influence devenue incontournable dans la région, et la Russie, initiée déjà depuis quelques années (cf. Poutine d’Arabie).

    Revenir au temps long Il n’est dès lors guère étonnant qu’une adhésion aux BRICS soit envisagée par l’Egypte, les EAU et l’Arabie saoudite. Cette dernière aurait déjà entamé des pourparlers avec Pékin pour abandonner le dollar américain au profit du yuan dans les transactions pétrolières, ce qui irait dans le sens de la dédollarisation souhaitée par Moscou…

    Pour les observateurs non occidentaux, cette guerre en Ukraine est autodestructrice pour l’Occident. Pour les observateurs non occidentaux et les 4/5e du monde, cette guerre en Ukraine entre Européens, Américains et Russes est autodestructrice et un véritable suicide géopolitique et économique pour l’Occident. Pour eux, à tort ou à raison, elle ne fera que précipiter le déclin moral et matériel, déjà bien engagé, de cette Amérique et de cette Europe en qui ils n’ont plus aucune confiance et dont ils méprisent les leaders, totalement discrédités et toujours prêts à toutes les humiliations et compromissions pour quelques dollars ou euros.

    Les régimes arabes préfèrent dès lors se détourner de l’Ordre mondial américain et miser plutôt sur la Chine et même la Russie. Car cette dernière, en dépit des erreurs et difficultés actuelles en Ukraine, a démontré ce dont elle était capable depuis dix ans et dans toutes les crises et conflits, desquels elle est d’ailleurs toujours sortie victorieuse. Notamment en Syrie, même si les deux conflits ne sont pas de même nature ni de même ampleur.

    En attendant, les dirigeants de la région MENA semblent imperméables à l’extraordinaire propagande atlantiste qui inonde et sature les médias occidentaux. Ils ne croient absolument pas en une défaite russe ni même à la chute de Poutine. Ils font apparemment confiance à la résilience de cette nation qui joue à présent sa survie et dont les responsables ont toujours démontré une maîtrise historique parfaite et éprouvée du temps long et surtout des guerres d’usure.

    Roland Lombardi, Docteur en Histoire, géopolitologue et spécialiste du Moyen-Orient; Auteur de « Poutine d’Arabie » (VA Éditions, 2020) et « Sommes-nous arrivés à la fin de l’histoire ? » (VA Éditions, 2021)

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    #Etats_unis #OTAN #Russie #Ukraine #Nouvel_ordre_mondial #Joe_Biden #Poutine

  • Le 36e sommet de l’UA ou le réveil de l’Afrique authentique

    Tags : Union Africaine, 36e sommet, Afrique, Ukraine, Israël, Sahara Occidental, Maroc,

    Par Mohamed El-Abassi.

    Après d’insistantes tentatives de vassalisation du Continent et d’incursion exogène, notamment, de l’entité sioniste, dans le cœur névralgique et institutionnel panafricain, et malgré les conséquences de la pandémie et de la guerre d’Ukraine, qui s’abattent sur une innocente Afrique qui en subit les dommages collatéraux, celle-ci se tient résiliente et debout grâce à un leadership panafricaniste qui se dessine.

    Ces tentatives de loger le loup sioniste dans la bergerie africaine, avec la complicité manifeste et un engagement marocains audacieux qui ne se démentent, ont été vouées à l’échec au profit du triomphe de la seule parole palestinienne.

    Pourquoi ?

    Si le Makhzen peut se prétendre de vassaliser triomphalement son peuple et normaliser, contre sa profonde conviction, avec l’entité sioniste, il n’en est pas de même de tous les peuples et de la majorité des Etats africains. La sous-traitance makhzénienne a atteint lamentablement ses limites tout comme, par un certain verdict de l’histoire, celle de la France néocolonialiste et ses résidus indésirables au Mali et au Burkina Faso.

    Pendant que le roi marocain se tenait en « stand-by » dans une île de villégiature au large de Franceville au Gabon, attendant l’annonce d’une entrée en grande pompe des représentants de l’entité sioniste à l’Union africaine, pour faire, à son tour, une entrée triomphale, la déléguée sioniste qui s’y est illégalement incrustée, a été « manu-militari » escortée vers la sortie.

    Attendant la levée des rideaux d’une mise en scène maroco-sioniste, le roi, tout en s’abstenant, comme à son accoutumée, de trop se mouiller, avait choisi d’épier Addis-Abeba depuis le Gabon laissant la basse besogne à Bourita. La nouvelle qu’il attendait ne viendra jamais à ses oreilles de son ministre des affaires étrangères normalisant, esseulé dans les coulisses du « Nelson Mandela hall » ne sachant comment justifier son fiasco.

    C’est ainsi qu’une main devant et une autre derrière, le roi s’éclipsa bredouille et anéanti du Gabon laissant à son acolyte d’enfance les consignes de lui fournir les dessous de l’affaire contre un sac de fertilisant volé au peuple du Sahara Occidental.

    Des thèmes mobilisateurs algériens et du discours marocain creux.

    Pendant que M. Aymen Benabderrahmane, premier ministre représentant du Président de la République Abdelmadjid Tebboune, plaidait devant le secrétaire général des Nations unies qui lui prêtait une oreille attentive et les chefs d’Etat africains qui reconnaissent à l’Algérie sa sagesse et sa vision panafricaniste, la revendication d’un siège permanent au profit de l’Afrique au conseil de sécurité, le chef de la diplomatie makhzénienne n’a pas eu de trouvailles originale que d’ennuyer le sommet avec un discours de remplissage pour évoquer l’énergie nucléaire à l’attention d’une Afrique qui se chauffe et se nourrit au feu de bois.

    Devant le déphasage marocain et ses méthodes d’instrumentalisation, que la nouvelle Afrique a fini par en saisir, au grand jour, les contradictions diplomatiques, les délégués africains sont restés sourds au discours redondant de Bourita, lassant, ennuyeux et sans aucun impact. Les quelques applaudissements qui l’ont suivi étaient de joyeuses claques polies du « bon débarras ».

    Une piètre image de la diplomatie makhzénienne face au discours concret et constructif avec de nouvelles idées et une vision panafricaniste du Président Abdelmadjid Tebboune, lu en son nom dans une parfaite fidélité à sa conviction et d’une limpide intonation, surtout quand il annonçait la décision, vivement applaudie, du Président Tebboune d’allouer un milliard de dollars d’aide inconditionnelle au développement à travers l’Agence Algérienne de Coopération pour la Solidarité et le Développement.

    Il est vrai que les priorités africaines sont aux antipodes de celles du Makhzen qui nage dans l’irréel pendant que son peuple qui se prépare à une grève générale, a soif, a froid, a faim de tout ce que son roi dépense ailleurs en le privant de la moindre solidarité d’assistance pendant qu’il se trouve en danger de la famine et au seuil d’une explosion générale. Et, pour le soulager, il s’en prend aux pauvres agriculteurs interdits de vendre leurs produits en Afrique de l’ouest mais pas ses immenses terres agricoles en exploitation avec l’entité sioniste et dont il sélectionne les meilleures qualités en direction de l’Europe.

    Explication

    Comme nous l’avons démontré dans un article précédent, le Makhzen est aux antipodes de son peuple. Comment pourrait-il être solidaire et pleinement engagé avec l’Afrique pour prétendre s’investir réellement à relever ses défis et réaliser ses idéaux ?

    L’Adhésion du Maroc en 2017 à l’Union Africaine n’avait d’autre objectif que de semer la discorde, en voulant en expulser un membre fondateur qui est la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), et parvenir ainsi à paralyser, voire faire imploser, l’organisation continentale. Ces sommets africains que qualifiaient, avec dédain, le roi défunt Hassan II, de « conférences tam-tam » dans une insulte historique, sont devenus des sommets de chefs d’Etat responsables et soucieux de l’unité africaine et de l’émancipation de ses peuples. Ils comprennent parfaitement le jeu du makhzen et ses manœuvres machiavéliques.

    Dans leur for intérieur, ils vivent un immense malaise d’être des témoins, silencieusement complaisants pour certains, révoltés pour d’autres, de voir que la dernière colonie en Afrique est le fait colonial d’un autre pays se disant africain : Le Maroc !

    Dans l’histoire africaine, nous avons vu des conflits territoriaux, des litiges autour de frontières mal définies, mais jamais au grand jamais, un pays ne s’est aventuré à prendre possession par la force un territoire qui ne lui appartenait pas pendant que son peuple le revendique, par le droit internationale, par la résistance et la guerre. Le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation est respecté par tous sauf par Rabat qui prétend, au nom d’un expansionnisme aveugle, à des frontières authentiques et, donc extensibles.

    Le malaise a atteint son paroxysme et le Makhzen s’entête. Une sorte d’insulte à l’endroit, même de ceux qui sont complaisants, corrompus à ne plus en vouloir des largesses makhzéniennes, ou encore du même acabit, opportunistes ou ligotés par des menaces de scandales compromettants.

    Si le malaise à l’étiologie makhzénienne a gagné du terrain en Afrique comme un syndrome contagieux, ses clients habituellement assidus, ont été glacés d’apprendre les révélations fracassantes de corruption au sein du parlement européen, l’anathème qui leur est jeté aux yeux du monde et le scandale dans lequel ils ont trempé leurs réputations politique, morale et personnelle, de manière indélébile.

    Il serait souhaitable, à cet égard, qu’un œil vigilant du président de la commission africaine s’intéresse de près aux agitations marocaines dans sa propre maison.

    Si elle est parvenue à corriger les faux pas incandescents du président de la commission et s’est montrée, résiliente, avec Macky Sall, il est à espérer que l’Union Africaine gagnera davantage en unité et en intégration économique avec la présidence comorienne en ce sens que la responsabilité est historique pour le président Ghazali Osmanide, de vouloir construire et fortifier ou bien déconstruire et diviser l’Afrique.

    Mohamed El-Abassi.

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    #Afrique #Union_Africaine #Israël #Maroc #Sahara_Occidental

  • “La parole de Macron n’a guère de valeur”, selon le Kremlin

    “La parole de Macron n’a guère de valeur”, selon le Kremlin

    Tags : Russie, France, Ukraine, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron,

    Le Kremlin a dénoncé dimanche les propos tenus samedi par le président français Emmanuel Macron et rapportés par la presse française.

    Emmanuel Macron y a déclaré souhaiter la défaite russe dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine, tout en disant vouloir éviter que la Russie soit « écrasée ».

    Maria Zakharova, la porte-parole du Kremlin, a évoqué le souvenir de Napoléon Iᵉʳ, défait lors de la campagne de Russie. « La France n’a pas commencé avec Macron, et la dépouille de Napoléon, vénéré au niveau de l’Etat, repose au centre de Paris », a-t-elle dit. « La parole de Macron n’a guère de valeur », a-t-elle déclaré, ajoutant que ses propos démontraient que l’Occident avait engagé des discussions sur un changement de régime en Russie, a rapporté Le Monde.

    Vendredi, Emmanuel Macron a exhorté ses alliés à renforcer le soutien militaire à l’Ukraine, mais il a également déclaré qu’il ne croyait pas au changement de régime et qu’il faudrait des négociations à un moment donné.

    La Chine envisage d’envoyer des armes à la Russie, avertit la diplomatie américaine

    Pékin envisage de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, a averti dimanche le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois, Wang Yi. « Nous avons parlé (…) des inquiétudes que nous avons quant au fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie », a-t-il dit sur CBS. Interrogé sur ce que cela signifierait concrètement, Blinken a répondu: « Principalement des armes. »

    Les deux hommes se sont rencontrés samedi soir à Munich, en marge de la conférence sur la sécurité, et ont eu un échange que la diplomatie américaine a qualifié de « franc et direct ».

    Le chef de la diplomatie américaine a mis en garde contre « les conséquences » pour la Chine s’il s’avérait qu’elle apporte un « soutien matériel » à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l’aidait à échapper aux sanctions occidentales, a rapporté le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.

    La vice-présidente américaine, Kamala Harris, présente à Munich samedi, avait elle aussi mis en question la neutralité affichée par la Chine. Les Etats-Unis sont « troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre », a-t-elle notamment souligné.

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    #France #Macron #Russie #Ukraine #Poutine

  • Le conflit ukrainien et les dégâts collatéraux

    Tags : Russie, Ukraine, USA, Etats-Unis, OTAN,

    Les contours d’une « paix juste » dans le conflit ukrainien.

    Bientôt à une année de « l’opération spéciale russe », menée en Ukraine, tout le monde considère que ce conflit est une confrontation entre les USA et la Russie par l’Ukraine interposée ce qui a entraîné des dégâts collatéraux planétaires, sur les relations internationales et l’économie mondiale. Commençons par affirmer que ce conflit date véritablement depuis plus de neuf ans, avec la non application des accords de Minsk I et II, garantis par l’Allemagne et la France notamment et l’avancée sournoise de l’Otan aux frontières de la Russie, contraire aux promesses, non écrites, des USA et de ses alliés occidentaux.

    Dans ce dossier, les USA ont pratiquement tout gagné. Au niveau géostratégique et géopolitique, les USA tuent dans l’œuf toute idée d’une défense européenne et obligent l’UE à serrer les rangs au sein de l’Otan qu’ils contrôlent militairement, au niveau du commandement, contraignant ses alliés à mettre « la main à la poche » pour augmenter son budget et en invitant les non-membres à rejoindre l’alliance (Suède, Finlande). Toute idée de construction d’une Europe de « l’Atlantique à l’Oural » chère au général De Gaulle et de la « maison européenne », chère à Gorbatchev, est définitivement enterrée. Enfin, dans son « bras de fer » (et notamment sur le dossier de Taïwan) avec la Chine et après l’affaire dite « du ballon chinois », les USA entraînent derrière eux, l’UE dans une confrontation perceptible dans l’océan pacifique.

    Les USA ont renforcé leur complexe militaro-industriel, qui a rempli son carnet de commandes pour les dix prochaines années, en approvisionnant son propre arsenal, celui des pays membres de l’UE, de ses alliés asiatiques (Japon, Taïwan notamment) et le reste des pays du monde notamment les pays du Golfe et le Maroc. Au niveau énergétique, les USA vont livrer leur gaz en remplacement de celui russe (quelque 150 milliards de m3 et notamment en gaz de schiste) et du pétrole, à des prix supérieurs au niveau actuel du marché, ce qui va booster les entreprises américaines. Enfin, les céréales américaines (blé, maïs, orge et avoine…) vont pouvoir se placer, en force, sur le marché mondial, pour remplacer les céréales russes et ukrainiennes.

    Finalement, les USA ont réussi à tirer un maximum de profit dans ce conflit et reste maître du jeu pour mettre en œuvre la « paix juste » que vient de déclarer J. Biden, ce qui a ébranlé V. Zelenski, lors de sa visite à Washington. Quant à l’UE, elle a tout perdu et s’est fragilisée dans tous ses compartiments (politique, diplomatique, stratégique, défense, économique, financier).

    La Russie, quant à elle, poursuit et consolide sa position sur le terrain, en récupérant les territoires qu’elle considère lui appartenir historiquement et pour protéger les populations russophones bombardées depuis plus de neuf ans. La situation militaire donne des résultats positifs aux armées russes, ce qui obligent les USA et ses alliés occidentaux à livrer des armements de plus en plus sophistiqués (Chars, artillerie, missiles, avions éventuellement) à l’armée ukrainienne, de peur qu’elle ne s’effondre dès le printemps prochain mais sans dépasser les « lignes rouges » (missiles à longue portée).

    Dans ce conflit, les bases de la « paix juste » vont porter sur les acquis sur le terrain. Si la Crimée n’est pas négociable, pour la Russie, les territoires du Donbass et de Lougansk peuvent faire l’objet de tractations diplomatiques, comme un statut d’autonomie ou de territoires sous contrôle onusien… L’intégration de la nouvelle Ukraine « amputée », à l’UE n’étant pas envisageable sur les vingt prochaines années, son appartenance à l’Otan est exclue pour la Russie. La « stabilisation » dans la région, (une espèce de finlandisation bis), sera âprement négociée entre les USA et la Russie, l’Ukraine bénéficiera, en contrepartie, d’un « nouveau plan Marshall » pour sa reconstruction. L’histoire retiendra de ce conflit essentiellement l’inutilité de ce combat de coqs !

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    #Russie #Ukraine #OTAN #Etats_Unis

  • Italie-Algérie, un pont géo-économique pour les pays de la Méditerranée

    Italie-Algérie, un pont géo-économique pour les pays de la Méditerranée

    Tags : Italie, Algérie, gaz, UE, Ukraine, Russie,

    S’ils sont bien gérés, l’Italie et l’Algérie pourraient construire un pont géo-économique solide et viable entre les deux rives de la Méditerranée

    Par Abdelkader Abderrahmane

    Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’approvisionnement énergétique de l’Europe est devenu un enjeu crucial. Des pays européens comme l’Italie ont cherché des alternatives au gaz russe, l’Algérie réussissant à combler le vide. Avant la guerre, l’Italie dépendait de la Russie pour 40 % de son approvisionnement énergétique. En octobre 2022, ce chiffre est tombé à 10 %, tandis que les exportations de l’Algérie vers l’Italie ont considérablement augmenté pour atteindre environ 20 %.

    Dans cette course énergétique européenne, l’Italie a un net avantage sur des pays comme la France ou l’Espagne. En 2018 , Rome et Alger se sont mis d’accord pour trouver de nouvelles pistes aux investissements italiens en Algérie en dehors du secteur des hydrocarbures. Sans surprise, plus récemment, le 22 janvier, le Premier ministre italien Giorgia Meloni a effectué une visite de deux jours à Alger, aboutissant à la signature de divers contrats et autres accords.

    Cependant, cette croissance des liens n’est pas nouvelle, car une vieille amitié prévaut entre Rome et Alger qui remonte aux années 1960. Pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, Enrico Mattei , alors chef de l’entreprise publique italienne d’énergie ENI, était un fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie. En 2022, pour rendre hommage à Mattei, l’Ambassade d’Italie à Alger (en collaboration avec l’ENI) a publié un livre intitulé : Enrico Mattei et l’Algérie : Un ami inoubliable (1962-2022) . Surfant sur ces liens privilégiés et la guerre en Ukraine, l’Italie et l’Algérie ont sans doute repéré une opportunité de renforcer encore leur relation économique et géopolitique.

    Un partenariat économique qui se renforce
    En avril 2022, sous la direction de l’ancien Premier ministre Mario Draghi, de nombreux contrats ont été signés, comme un contrat gazier de 4 milliards de dollars entre ENI et la compagnie pétrolière publique algérienne SONATRACH, qui porterait les volumes de gaz à 18 % (en d’autres termes , jusqu’à 9 milliards de mètres cubes par an en 2023-2024).

    Des mois plus tard, en juillet 2022, lors du quatrième sommet intergouvernemental, quinze mémorandums d’accord et de coopération ont été signés sous la direction de Draghi visant à renforcer les relations politiques, économiques et culturelles bilatérales. De même, en octobre 2022, un accord a également été signé avec FIAT pour sa production automobile en Algérie en mars 2023, avec une capacité initiale de soixante mille qui passera à terme à quatre-vingt-dix mille. Grâce aux contrats signés depuis 2018, les échanges commerciaux entre l’Italie et l’Algérie sont passés de 8 milliards de dollars en 2021 à 16 milliards de dollars en 2022. Ces derniers investissements ont incité le président algérien Abdelmajid Tebbounepour les qualifier de « haut niveau de relations stratégiques unissant l’Algérie et l’Italie ».

    Lors de la visite du Premier ministre italien Meloni, le 22 janvier, des contrats ont été signés pour la construction d’un nouveau gazoduc , reliant directement l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne. Ce gazoduc viendra s’ajouter à celui existant qui passe par la Tunisie, le gazoduc Enrico Mattei – également connu sous le nom de Transmed – en hommage à l’ancien PDG d’ENI. Outre le gaz, ce gazoduc transportera également de l’hydrogène, de l’ammoniac et même un câble électrique sous-marin. Lors d’une conférence de presse conjointe le 23 janvier, Tebboune et son homologue italien ont rappelé que « l’Algérie est considérée comme un fournisseur [de gaz] principal et nous espérons aller plus loin, car de par sa position géographique, ce nouveau gazoduc fera de l’Italie l’entrée et hub énergétique de l’Europe.

    Plus important encore – et comme l’ont déclaré les autorités algériennes à leurs homologues européens – plus de gaz algérien nécessite plus d’ investissements , ce que l’ENI a accepté de faire. Cela permettrait, à son tour, de moderniser les infrastructures d’hydrocarbures de l’Algérie. Actuellement, l’Algérie exporte soixante milliards de mètres cubes vers l’Italie via le Transmed. Avec un deuxième gazoduc, Alger peut augmenter considérablement sa capacité d’exportation vers l’Italie et même d’autres pays européens.

    Lors de la réunion du 23 janvier, d’autres discussions ont été menées sur la coopération sur les activités spatiales et le transfert de technologie. Outre tous ces grands contrats, pour Tebboune, l’Algérie peut également bénéficier de l’expérience des petites et moyennes entreprises italiennes . Au cours du même voyage, Alger et Rome ont également célébré le vingtième anniversaire du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération.

    Du point de vue italien, la visite du 23 janvier est un moyen d’affirmer davantage l’ambition de Rome de renforcer sa coopération et son développement avec le continent africain. Pour Meloni, l’Afrique du Nord est la priorité de Rome, en particulier son partenaire incontournable l’Algérie.

    Un terrain d’entente sur la Libye
    Outre le renforcement des liens entre l’Algérie et l’Italie, il y a d’autres problèmes en jeu en ce qui concerne l’Afrique du Nord ; par exemple, l’épineux dossier libyen, dans lequel Alger et Rome partagent des points de vue similaires en ce qui concerne la fin de la crise politique et de l’instabilité qui durent depuis une décennie, que certains experts considèrent même comme une guerre civile .

    La Libye constitue un défi sécuritaire majeur pour l’Algérie. Pour Alger, le caractère violent du conflit en cours en Libye contribue à des menaces complexes et multiples le long de la frontière orientale de l’Algérie. En janvier 2020, le président Tebboune a déclaré que « la sécurité de la Libye est le prolongement de notre propre sécurité [de l’Algérie] ». En août 2021, l’Algérie a accueilli une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins pour relancer «l’Initiative de stabilité en Libye», au cours de laquelle Alger a réitéré son soutien au processus politique et à la feuille de route de la Libye qui auraient conduit à des élections en décembre de la même année. De même, suite à l’échec de l’organisation de ces élections, le président algérien a annoncé en avril 2022 qu’Alger accueillerait une deuxième conférence sur la Libye, soulignant le soutien d’Alger à la coordination internationale concernant ces élections.

    A cet égard, Rome, qui veut accroître sa visibilité politique et économique en Afrique du Nord, est consciente que la vision d’Alger ne peut être ignorée, car ils sont un voisin direct de la Libye avec des intérêts directs. De plus, en raison de sa neutralité entre les parties libyennes et de son rôle potentiel de médiateur dans ce conflit complexe, l’Italie – ainsi que d’autres États européens, comme l’Allemagne – s’est appuyée sur l’implication de l’Algérie pour ramener la paix et la stabilité chez son voisin. À cet égard, après sa visite à Alger, la Première ministre Meloni s’est rendue à Tripoli le 28 janvier pour discuter de questions politiques et de sécurité, telles que la migration illégale, avec son homologue libyen, le Premier ministre Abdulhamid al-Dbeibah, chef du gouvernement d’État Unité (GNU) à Tripoli. Au cours du voyage, Rome et Tripoli ont également signé un nouveau contrat gazier de 8 milliards de dollars , faisant allusion à la dépendance de l’Italie vis-à-vis de la Libye pour l’énergie, quel que soit le conflit.

    Un partenariat gagnant-gagnant entre Rome et Alger
    Comme ses prédécesseurs, Meloni veut continuer à renforcer les liens avec l’Algérie et positionner l’Italie comme leader en Méditerranée. C’était évident dans ses propos du 3 décembre 2022 : « Après des années de recul, nous aimerions retrouver notre rôle stratégique en Méditerranée. » Alors que la vision du regretté PDG d’ENI, Mattei – établir des relations équitables pour soutenir les pays nouvellement indépendants – est toujours en cours, depuis le début de la guerre en Ukraine, la question de l’indépendance énergétique de l’Europe a acquis une nouvelle urgence. Par conséquent, l’Italie sent qu’il existe des opportunités pour ses entreprises face à la crise énergétique de la région.

    Selon Andrea Dessi, responsable du programme Méditerranée, Moyen-Orient et Afrique à l’ Istituto Affari Internazionali , « depuis que la guerre en Ukraine a éclaté, il y a un alignement d’intérêts entre les entreprises publiques italiennes, telles que l’ENI et d’autres institutions, pour réinvestir [dans] l’espace méditerranéen et africain. Et la relation avec l’Algérie est le fer de lance de cette stratégie.

    La guerre en Ukraine a placé l’Algérie sur le devant de la scène européenne. Le géant nord-africain est devenu un choix incontournable en raison de sa capacité gazière et de son immense potentiel d’investissement économique. Sans aucun doute, c’est un gain immédiat pour Alger. Cependant, pour que ce gain actuel perdure, les autorités algériennes doivent miser sur une stratégie de long terme, ce qu’elles semblent faire avec l’Italie.

    L’Italie et l’Algérie visent un partenariat gagnant-gagnant qui profiterait non seulement aux deux pays, mais aussi à leurs voisins respectifs et au-delà. Bien gérées, Rome et Alger pourraient construire un pont géo-économique à long terme, robuste et viable entre les deux rives de la mer Méditerranée.

    Abdelkader Abderrahmane est chercheur principal non résident des programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique.

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    #Algérie #Italie #Gaz #UE #Ukraine #Russie

  • Ukraine. Are the Europeans in war with Russia?

    Tags : European Union, USA,

    (B2) One year after the start of Russia’s massive military intervention in Ukraine (February 24, 2022) and the equally massive European support for Ukraine, we can legitimately ask the question today. Elements of reflection .

    To see clearly… let’s take the definition of Clausewitz, the modern war theorist: “ war is 1. an act of violence whose 2. objective is to compel the adversary to carry out our will (…) To achieve this end with certainty 3. we must disarm the enemy ”. War leads to climbing “ to extremes ”, it is a question of having an “ unlimited use of force ”, but also of having a “ calculation of the efforts ” necessary and a “ measured escalation ”.

    Are these elements (objective, means, tempo) met? To get to the bottom of it, let’s examine the means implemented by the Europeans (and more generally by the Allies).

    1. Political will . The designation of the adversary is very clear. Russia, its government, are explicitly designated as the initiator of the conflict:  » an unprovoked and unjustified war of aggression waged by Russia against Ukraine « , an  » invasion  » according to the established terminology. She is considered responsible for most war crimes, on orders, and even for genocide. And its leaders must be judged for their deeds. Hence the idea of ​​an international tribunal or a special tribunal to judge its leaders.

    The objective of compelling the adversary to carry out the will is also clear. The Europeans regularly affirm their desire to “ increase the collective pressure on Russia so that it ends its war and withdraws its troops ”. They say just as regularly alongside Ukraine: “ the EU will support Ukraine and the Ukrainian people against [this] war […] as long as it takes ”.

    And the goal of this pressure is also clear: the liberation of all the territory within “ its internationally recognized borders ”. In other words: all of Donbass, even Crimea. The Europeans recalling their “ unwavering attachment to the independence, sovereignty and territorial integrity of Ukraine within [these] borders ”. NB: the quotes, taken from the joint declaration at the EU-Ukraine summit on February 3, will be repeated this Thursday (February 9) at the European summit in Brussels in the presence of Ukrainian President V. Zelensky.

    A position of the Atlantic Alliance. If the Allies (Europeans and Americans) have designated Russia as an adversary, they have avoided doing so in a too conspicuous way. But this is a political trick. It is indeed the Atlantic Alliance as a political being, linking the various European countries that are members of NATO and related countries (Finland, Sweden, etc.) which is committed today alongside the Ukrainians just as much as the European Union and its Member States. With one singular exception: Turkey.

    2. Economic pressure . She is very clear, strong and assumed. With almost ten sanctions packages (the last of which should be presented if not approved by February 24), the objective is not just to send a political signal. It is a question of laying down part of the Russian economic and technological resources. It is about undermining Russia’s military capacity to act in Ukraine, or at least slowing down its efforts, by cutting off all European financial and economic flows. In short, to  » disarm  » it in the classic sense of the term, but by « peaceful » means, soft power: the economy, by cutting off its supplies.

    3. The massive military support assumed . This support involves a wide range of equipment: from ammunition to fighter aircraft parts, including portable missiles, tanks, artillery support, air defense, or gasoline, … the Allies have gradually increased, and above all assumed, this military assistance.

    The amount today is negligible. We have reached almost €12 billion on the European side alone. That is one billion € per month on average. This is roughly half of the equipment budget of the French army. €3.6 billion of which is jointly financed via the European Peace Facility (EFF).

    The recent decision by Berlin and Washington to deliver Leopard and Abrams tanks (read: The Allies will equip a Ukrainian armored brigade. The Leopard tank club gets underway ), and London the Challengers is not in itself revolutionary. It is part of a continuum that began from the start with the delivery of Soviet-made heavy tanks (type T-72, more than 400 delivered).

    The novelty lies elsewhere: it lies rather in the media coverage and in the asserted desire to act in coalition. Where before, each country had a varying policy of media coverage — from Latin discretion to Polish-British excess. And where everyone was careful to specify that these were national decisions.

    4. Strong support in the training of the Ukrainian army . This support is not anecdotal. Europeans and other allies (United Kingdom and USA) want to train several Ukrainian brigades to prepare them in an express time (two months maximum per rotation) for combat.

    A massive effort unmatched in modern times! On the European side, the target of 15,000 (by May) at the start has been raised to 30,000 trained men by the fall of 2023. Ditto on the British and American sides. The objective is indeed to provide the Ukrainian forces with the manpower necessary to face a Russian offensive as well as to replenish its troops lost in combat (about 100,000 men dead or wounded out of action).

    5 . Intelligence support . Discretion is required in this area. But it is proven. European (French, German, British) and American satellite resources are used to provide valuable information to the Ukrainian forces.

    It is part of the Allied intelligence power placed at the service of the Ukrainians which allows them to have a complete perception of the combat zone, with its own field « sensors » (human intelligence in particular), quite effective (of the Ukrainian baba with his mobile phone which informs local sources to analysts). Ukrainian intelligence benefits from European analysts on the spot.

    Officially, there is no ground troop commitment . And the Europeans are careful not to deceive them on this point. If there are Europeans engaged alongside the Ukrainians in the troops, these are individual acts. And the presence of special forces, particularly in the context of intelligence or “training” support, remains underground (this is the very principle of these forces: neither seen nor known). But there are indeed “liaison officers” with the Ukrainian forces, in order to facilitate not only the delivery of materials and equipment, but also to try to coordinate the strategy.

    6. Place Ukraine beyond the reach of Russian influence.This political, military and economic pressure on Russia is coupled with a political and economic will to “snatch” Ukraine from Russian domination and influence. A desire that began gently in 2014 with the signing of an association agreement which today is coupled with a promise of membership of the European Union. An accelerated process! With the declaration of the recognition of candidate country in a few months. All accompanied by net financial support (approximately €1.5 billion per month in budgetary support, €18 billion for 2023), via the association of Ukraine at accelerated speed with European instruments. We are thus witnessing an urgent reorientation of the Ukrainian networks (train, electricity, road, etc.) to the European networks, until the insertion of Ukraine into the space ofEuropean telephone roaming .

    The war. .. or peace

    If we go back to the classic definition of war given by Clausewitz, we see that certain elements are there: the goal of  » compelling the adversary to carry out our will « , the  » seeking to overthrow the adversary « , to  » disarm « , the  » calculation of the necessary efforts « , etc. But there remains a notable absence all the same: it cannot be said that there is an act of “ violence ” on the part of the Europeans towards Russia nor of a desire to “ unlimited use of force ”.

    Without being belligerent — the notion of co-belligerent is very vague: one is belligerent or not — the Europeans are therefore halfway to belligerency, clearly alongside a party at war (Ukraine), using all the instruments at their disposal (except military force) against its adversary (Russia). Without any ambiguity. But they cautiously stay below the war line, confining themselves to self-defense.

    The final objective sought by the Europeans is not the overthrow of the regime in Russia (see box), but its withdrawal from Ukraine. It is thus a singular difference compared to the definition of the traditional war. It would rather be hybrid warfare: use all means, staying below the limit of open warfare. In fact, to the open war launched by the Russians, the Europeans and Allies reacted by hybrid means.

    It should be noted, however, that in the history of modern Europe, to my knowledge, never have Europeans committed themselves so clearly and so massively in favor of one country against another. Even during the Yugoslav wars, even if there was support, it remained more or less discreet (especially for military support). The military intervention in Kosovo under cover of NATO is an exception. But it was short and limited in space, and was not marked by confrontation with a member of the UN Security Council endowed with nuclear power.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

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  • L’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas promettent des chars Ukraine Leopard 1

    Tags : Ukraine, Russie, armes, chars,

    KYIV, Ukraine (AP) – L’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé leur intention de fournir à l’Ukraine au moins 100 chars de combat Leopard 1 remis à neuf.

    L’annonce de mardi intervient après que l’Allemagne a accepté le mois dernier d’autoriser les livraisons de chars Leopard 2 plus modernes à l’Ukraine.

    Dans une déclaration commune, les ministres de la Défense du Danemark, de l’Allemagne et des Pays-Bas ont déclaré que l’envoi d’anciens chars Leopard 1 faisait partie d’un effort « pour soutenir l’Ukraine dans ses efforts pour résister à l’agression russe ».

    « (Cela) renforcera considérablement le potentiel militaire de l’Ukraine pour la restauration de son intégrité territoriale violée », ont-ils déclaré, ajoutant que la livraison aurait lieu « dans les prochains mois » et comprendrait un soutien logistique et une formation.

    KYIV, Ukraine (AP) – Des bombardements russes ont endommagé un hôpital et des immeubles d’appartements en Ukraine, ont déclaré mardi des responsables locaux, tandis que des analystes militaires ont exprimé leur scepticisme quant à l’impact potentiel de ce que Kiev dit être une offensive de Moscou autour de l’anniversaire de son invasion .

    Le bombardement de la ville de Vovchansk, dans le nord-est du pays, a provoqué plusieurs incendies lundi soir, notamment dans son hôpital municipal de deux étages, a indiqué le service régional d’urgence de l’État dans un communiqué en ligne.

    Les équipes d’urgence ont évacué huit civils du site avant d’éteindre l’incendie, qui n’a fait aucune victime, ont indiqué les autorités.

    Vovchansk se trouve dans la région de Kharkiv, qui a été occupée par la Russie après le début de son invasion à grande échelle le 24 février, puis reprise par l’Ukraine lors d’une contre-offensive à la fin de l’été .

    La poussée russe anticipée pourrait chercher à reprendre le territoire que Moscou a perdu dans cette contre-offensive. Les revers du champ de bataille en Ukraine ont embarrassé le Kremlin, et le président russe Vladimir Poutine tient à cimenter le soutien public à la guerre.

    Les responsables ukrainiens disent qu’ils s’attendent à ce que les forces russes effectuent une nouvelle poussée dans l’est et le sud de l’Ukraine, alors que le Kremlin s’efforce de sécuriser le territoire qu’il a illégalement annexé fin septembre et où il prétend que son règne est le bienvenu.

    Certains analystes militaires occidentaux étaient cependant sceptiques quant à la capacité de la Russie à monter une nouvelle offensive de grande envergure dans les semaines à venir, en particulier à temps pour l’anniversaire du 24 février, qui pourrait modifier le cours de la guerre. L’Ukraine et la Russie sont toujours en train d’entraîner leurs nouvelles troupes et d’accumuler des armes.

    Le ministère britannique de la Défense a déclaré mardi dans une évaluation que la Russie « a besoin d’unités sous-équipées et inexpérimentées pour atteindre des objectifs irréalistes en raison de pressions politiques et professionnelles ».

    « Les dirigeants russes continueront probablement d’exiger des avancées considérables », a-t-il ajouté. « Il reste peu probable que la Russie puisse constituer les forces nécessaires pour influer de manière substantielle sur l’issue de la guerre dans les semaines à venir. »

    Michael Kofman, analyste militaire américain et directeur des études sur la Russie à l’organisation de recherche CAN à Arlington, en Virginie, a tweeté lundi qu’il n’était pas clair quelle offensive la Russie est capable de monter.

    Il a ajouté, « mais je soupçonne que cela peut s’avérer décevant, principalement axé sur le Donbass ».

    Michael Clarke, professeur invité d’études sur la guerre au King’s College de Londres, a déclaré qu’il serait « étonné, je veux dire, vraiment étonné, si (les Russes) étaient en mesure de lancer une offensive stratégique le 24 ».

    Il a reconnu que Moscou avait intensifié son déploiement de troupes en Ukraine et a déclaré que la Russie pourrait également lancer des offensives locales ou des attaques aériennes majeures. Mais il a rappelé que les commandants russes sont toujours en colère après leur tentative ratée au début de la guerre de prendre Kyiv et de renverser le gouvernement ukrainien.

    Il a déclaré que « les planificateurs militaires en Russie seront conscients que lorsqu’ils lanceront cette nouvelle offensive, ils devront bien faire les choses.

    « Après le fiasco de la première (offensive), il vaudrait mieux partir et partir tard que partir tôt et tout gâcher à nouveau », a déclaré Clarke à l’Associated Press.

    Les forces russes se «regroupent» alors qu’elles tentent de briser les lignes ukrainiennes dans cinq zones de l’est et du nord-est du pays, a rapporté mardi l’armée ukrainienne.

    L’état-major général des forces armées ukrainiennes a déclaré que Moscou concentrait ses efforts près des villes de Lyman, Bakhmut, Avdiivka et Novopavlivka dans la province orientale de Donetsk, ainsi que de Kupiansk dans la province de Kharkiv.

    Dans la région de Donetsk, les forces russes ont également poursuivi leur bombardement de Vuhledar, une ville minière devenue l’une des principales cibles de Moscou, a indiqué le bureau présidentiel ukrainien. Cinq immeubles d’appartements ont été détruits dans la ville, a indiqué le bureau, qui comptait 14 000 habitants avant la guerre.

    La province de Donetsk a connu un afflux marqué de troupes russes ces derniers jours, selon le gouverneur Pavlo Kyrylenko.

    « Le transfert des unités de l’armée russe se déroule jour et nuit. Les bombardements (russes) s’intensifient, la pression des Russes s’intensifie chaque jour », a déclaré Kyrylenko à la télévision ukrainienne.

    La Russie se prépare également à une offensive majeure dans la province de Louhansk, qui est directement au nord de Donetsk, a déclaré le gouverneur Serhii Haidai dans des propos télévisés.

    Le nombre d’attaques russes dans la province a augmenté « de manière spectaculaire » lundi et dans la nuit, a-t-il déclaré.

    « Les occupants recherchent des points faibles et ont amené beaucoup d’équipements et des milliers de soldats sur la ligne de front », a déclaré Haidai.

    Environ 60 000 ménages de Marhanets se sont retrouvés sans eau après que les bombardements russes près de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia ont coupé l’alimentation électrique d’une station de pompage locale, ont rapporté les autorités.

    Mykola Lukashuk, qui dirige le Conseil régional de Dnipropetrovsk, a accusé les forces russes d’avoir tiré sur les villes et villages voisins de l’usine, la plus grande d’Europe, avec de l’artillerie lourde et de multiples lance-roquettes pendant la nuit.

    Pendant ce temps, le parlement ukrainien a nommé mardi le chef de la police nationale Ihor Klymenko comme nouveau ministre de l’Intérieur du pays. Klymenko était ministre de l’Intérieur par intérim depuis la mort, le 18 janvier, de son prédécesseur, Denys Monastyrskyi, dans un accident d’hélicoptère à la périphérie de Kiev.

    Le ministère de l’Intérieur contrôle la police et les forces frontalières, la Garde nationale et le service d’intervention d’urgence.

    Le parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, a également nommé Vasyl Malyuk à la tête de la principale agence de sécurité ukrainienne.

    AP

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  • « L’Occident préparait à l’avance un complot contre la Russie »

    Tags : Russie, Ukraine, Occident, OTAN, Etats-Unis,

    « L’Occident préparait à l’avance un complot contre la Russie » , a déclaré Pierre de Gaulle, petit-fils de l’ancien président français Charles de Gaulle, dans une interview à AgoraVox.

    « Le nombre et la profondeur des sanctions montrent que tout cela était prévu depuis très longtemps et qu’il s’agit, en fait, d’une véritable guerre économique dont profitent les Américains », a-t-il souligné.

    Pierre de Gaulle a ajouté que la Russie n’est pas responsable de la crise économique et financière sans précédent.

    « Les Russes ne font que se défendre parce qu’il y a 11 000 sanctions contre eux, plus le neuvième paquet. À mon avis, il est tout à fait légal et naturel que les Russes se défendent », a conclu l’homme politique.

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