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  • En Ukraine, c’est Patriot contre Iskander pour l’instant

    Tags : Ukraine, Russie, Etats-Unis, missiles, Patriot, Iskander,

    Alors que les Républicains sont sur le point de prendre un contrôle étroit de la Chambre des représentants au Congrès américain en janvier, l’administration Biden espère obtenir autant de fonds que possible pour la guerre par procuration en Ukraine contre la Russie avant que le centre des affaires législatives ne change de place sur la colline. La Maison-Blanche demande près de 45 milliards de dollars de nouveaux fonds. Qui d’autre pourrait mieux prospecter qu’un acteur-politicien accompli ?

    Par M. K. BHADRAKUMAR

    C’est le cas du président Vladimir Zelensky. Lorsque Zelensky a proposé dimanche de trouver le temps de se rendre à Washington pour quelques heures mercredi, le président Biden a rapidement accepté. Pour Zelensky aussi, il est payant d’être vu en train de tenir la main de Biden au milieu des rumeurs de lutte pour le pouvoir à Kiev.

    Certes, d’un point de vue stratégique, la toile de fond de la décision de Zelensky de se rendre d’urgence à Washington aurait été le voyage d’un jour du président russe Vladimir Poutine à Minsk lundi, qui a secoué la géopolitique de la sécurité européenne. La décision du Kremlin de doter le Belarus d’une dissuasion nucléaire met Kiev et Washington en garde.

    (Voir mon blogue NATO nuclear compass rendered unavailing https://www.indianpunchline.com/?s=NATO+nuclear+compass+rendered+unavailing).

    En bref, le Belarus obtient exactement le pare-feu nécessaire pour continuer à soutenir l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine. Il sert également un objectif vital pour Moscou, car le Belarus apporte la « profondeur stratégique » nécessaire à la prochaine phase des opérations militaires spéciales de la Russie en Ukraine.

    En particulier, les rêves de l’OTAN de fortifier le fossé de Suwalki et de couper l’énorme base nucléaire de Kaliningrad sur la mer Baltique du Belarus et de l’arrière-pays russe se sont effondrés. En effet, l’histoire de l’après-guerre froide est en train de changer de cours dans la masse continentale eurasienne.

    En effet, Moscou a peut-être signalé que la stratégie anglo-américaine visant à équiper l’Ukraine de manière stable et furtive pour frapper au cœur du territoire russe ne restera pas sans réponse. En fait, lundi, le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, a déclaré que les systèmes de missiles S-400 et Iskander fournis par la Russie avaient été déployés pour le combat.

    Iskander est un système unique de missiles balistiques mobiles doté d’une capacité de frappe de précision moderne, d’une portée de 400 km et d’une capacité nucléaire. Il est relié à un système en réseau de capteurs et de missiles de frappe rapide capables d’attaquer des cibles sur l’ensemble du théâtre dans un délai très court.

    L’Iskander est capable de manœuvrer à des vitesses élevées de 2,1 km/s en phase terminale, il est équipé de brouilleurs pour contrer les chercheurs actifs et constitue un moyen utile de disposer d’une fonctionnalité contre les cibles mobiles ainsi que pour frapper des cibles stationnaires importantes, notamment les quartiers généraux, les installations de production industrielle, les infrastructures nationales civiles critiques et les sites de stockage durcis.

    Au niveau stratégique, le système Iskander est susceptible de jouer un rôle central dans toute tentative russe de gestion de l’escalade et/ou de fin de guerre en Ukraine. De toute évidence, la Russie se prépare à toutes les éventualités.

    D’autre part, Biden s’est montré à son meilleur niveau rhétorique, lançant des épithètes vitupérantes à l’encontre de Poutine et répétant le récit triomphaliste de Washington selon lequel il soutiendra l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ».

    Il convient toutefois de lire attentivement les feuilles de thé. Un haut responsable de la Maison Blanche, tout en confirmant mardi, lors d’un point de presse non attribué, que des missiles Patriot sont en route pour l’Ukraine, a également ajouté qu’il faudra des mois avant que les missiles Patriot n’arrivent en Ukraine, ainsi que « plusieurs mois » pour former les forces armées ukrainiennes à leur utilisation.

    Le fonctionnaire a déclaré que le Pentagone « formera les Ukrainiens dans un pays tiers pour qu’ils puissent utiliser cette batterie. Une fois formés, ils se rendront en Ukraine avec la batterie pour l’exploiter ; ce ne sera pas du personnel américain qui s’en chargera. Et rien ne changera à cet égard… [Nous] ne cherchons pas à nous engager dans une guerre directe avec la Russie. Et rien ne changera à cet égard demain ».

    Il s’agissait clairement d’une tentative de réduire le battage médiatique, pour ainsi dire. Moscou avait prévenu que si les États-Unis allaient de l’avant avec la fourniture de Patriot à l’Ukraine, il y aurait des « conséquences ».

    Par ailleurs, le responsable américain a également réaffirmé que « le président [Biden] a été très clair depuis le début. Il n’en a pas démordu et n’en démordra pas demain, ni le mois prochain, ni l’année prochaine, que les États-Unis n’enverront pas de forces en Ukraine pour combattre directement les Russes. »

    Au cœur de la visite de M. Zelensky se trouve la nécessité urgente pour l’administration Biden d’obtenir le soutien « bipartisan » et « bicaméral » du Congrès pour un financement supplémentaire de 45 milliards de dollars pour l’Ukraine.

    Cela dit, lorsqu’on lui a demandé, lors de la conférence de presse conjointe avec M. Zelensky à la Maison Blanche, s’il était possible de fournir à l’Ukraine des missiles à longue portée qui pourraient frapper la Russie, M. Biden a admis sans ambages : » L’idée que nous donnions à l’Ukraine du matériel fondamentalement différent de ce qui existe déjà là-bas risquerait de faire éclater l’OTAN, l’Union européenne et le reste du monde… [Les alliés des États-Unis] ne veulent pas déclencher une troisième guerre mondiale… « .

    « J’ai passé plusieurs centaines d’heures en tête-à-tête avec nos alliés européens et les chefs d’État de ces pays, et j’ai expliqué pourquoi il était dans leur intérêt, à une écrasante majorité, de continuer à soutenir l’Ukraine. Ils le comprennent parfaitement, mais ils ne cherchent pas à entrer en guerre avec la Russie. Ils ne cherchent pas une troisième guerre mondiale. »

    Il s’agit d’une déclaration extraordinaire. En effet, bien que le voyage de Zelensky à Washington ait été chorégraphié comme une démonstration stratégique d’unité, les lignes de faille ne peuvent être occultées – une crainte latente que le soutien à Kiev puisse s’affaiblir à mesure que les combats se prolongent. En d’autres termes, l’argument selon lequel l’aide américaine à l’Ukraine ne doit pas être un « chèque en blanc » ne peut que prendre de l’ampleur au Congrès.

    Biden prévoit que le conflit ukrainien sera un thème de campagne en 2024 et que des questions se poseront. Comme l’écrit The Hill, « les sceptiques soutiennent que les États-Unis n’ont pas d’intérêts vitaux en jeu en Ukraine, que l’afflux d’argent vers Kiev est excessif et pollué par la corruption, et que la guerre est une distraction par rapport à la pléthore de problèmes domestiques qui exigent de l’attention. »

    De même, l’angoisse dans l’esprit des Européens est palpable : le commentariat anglo-saxon et les politiciens d’Europe du Nord et de l’Est imposent leur agenda. De manière significative, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, un diplomate expérimenté, a eu un appel avec le président chinois Xi Jinping mardi, coïncidant avec le voyage de Zelensky à Washington.

    Le compte-rendu chinois souligne qu’au cours de l’échange de vues sur l’Ukraine, Xi Jinping a exprimé son soutien à l’UE « dans la démonstration de son autonomie stratégique et dans la conduite de l’établissement d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable afin de réaliser une paix durable et une stabilité à long terme sur le continent européen ».

    Il est certain que le fait que la visite de M. Zelensky ait été marquée par une grande quantité d’armes et une absence totale de pourparlers de paix suscitera l’inquiétude à Berlin et à Paris, qui restent après tout le centre de gravité du débat sur la politique européenne. L’inquiétude grandit quant à l’ampleur de la question de la fin de la guerre en Ukraine.

    Le fait est que la Russie semble déterminée à ne pas reculer et que les chances d’une victoire ukrainienne pure et simple relèvent du fantasme. Si le Patriot est une arme défensive destinée à prolonger l’impasse, Iskander est susceptible de changer la donne.

    PAR M. K. BHADRAKUMAR

    Source : Indian Punchline via Afrique-Asie

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis #Patriot #Iskander #Missiles

  • Conjoncture kafkaïenne en Allemagne. L’aveu d’A. Merkel ou le caillou dans la botte otanesque!

    Tags : OTAN, Ukraine, Russie, Etats-Unis, Europe, Allemagne Brexit, Angela Merkel,

    « Être un ennemi de l’Amérique est dangereux ; mais être un ami de l’Amérique est fatal » (H. Kissinger)

    Par Amar DJERRAD
    La sortie inattendue de l’ex-chancelière allemande Angela Merkel n’est que la confirmation de ce qui en a toujours été chez les atlantistes ! Elle n’a fait que reconnaitre, en tant qu’ex-chancelière et officielle, l’attitude hypocrite et les turpitudes du  »collectif occidental » envers le reste du monde et non seulement la Russie.

    Exécrable tromperie, ordonnée par les États-Unis

    Leur orgueil les focalise uniquement sur ce qu’ils pensent et font eux-mêmes et de décider ce qui est valable ou interdit pour les autres suivant cette prétention impériale de supériorité morale, culturelle et militaire sur le monde qui n’est pas occidental. Quand on compte, dit-on, égoïstement seul on trouve toujours un ‘bonus’ pour soi. La devise amorale des impérialistes se résume ainsi : je mens, je triche, je vole les richesses d’autrui, je provoque pour dominer si nécessaire par la force armée, et si ça se gâte, je négocie pour gagner du temps et accumuler afin de pouvoir recommencer plus tard dans d’autres circonstances !

    Une exécrable tromperie, ordonnée bien entendu par les États-Unis, que met à jour Angela Merkel à propos des accords Minsk 1 et 2. Huit ans après leur signature, sans la moindre tentative de les faire respecter malgré les récurrentes sollicitations de la Russie, sous de multiples provocations en plus. Poutine a dû jouer sur la patience, la rationalité et la sagesse ; en quelque sorte « suivre le menteur jusqu’à la porte de sa maison » (proverbe algérien). L’ancien Président Petro Porochenko l’a dit avant Merkel (avec plus de précisions) en juin 2022 à plusieurs médias occidentaux et personne n’y a donné du crédit parce que la volonté et le pouvoir de les faire appliquer revient à l’Otan en priorité aux USA. Comme cette fois, c’est Merkel qui l’a affirmé, cela prouve que la non-application des « deux Minsk » faisait partie incontestablement de la stratégie des États-Unis via l’Otan !

    On se permet même le culot navrant de l’inversion accusatoire en s’évertuant sournoisement à vouloir porter la responsabilité du non-respect des accords à la Russie !

    Un aveu par regret et patriotisme ?

    Angela Merkel, certainement à bout et par patriotisme, voyant aujourd’hui son Europe et plus précisément son pays la puissante Allemagne (que le gouvernement actuel de Olaf Scholz est impuissant à défendre) – le moteur de l’économie européenne – sombrer inexorablement dans la récession et la désindustrialisation, a dû peiner pour trouver une sortie afin de mettre un terme aux pressions américaines imposant un suivisme aveugle, destructeur, menant vers une faillite énergétique et industrielle, mais ignoblement sans effets significatifs sur l’économie des USA qui s’en est bien prémunie ! On cite un montant des programmes de renflouement et de sécurité énergétique de 465 milliards de dollars (soit 12% du PIB). Elle a certainement réfléchi que seule la révélation de la tromperie aura pour effet d’altérer toute la stratégie et la propagande américaine contre la Russie, par le fait que ces accords ont été signés pour la duper afin de gagner du temps pour armer le proxy ukrainien en vue d’une guerre ! (Révélation faite à l’hebdomadaire allemand Die Zeit). Par cette tricherie la responsabilité de la France, de l’Allemagne et du conseil de sécurité (qui ont parrainé ces accords en se portant garant), sur ce qui se déroule en Ukraine et la destruction de ce pays, est totale ! Par cette action, elle confirme ainsi que l’opération militaire tardive russe est entièrement justifiée sur tous les plans, dont moralement ! La Russie, qui a respecté ces accords, est donc dans son bon droit en intervenant militairement en Ukraine.

    L’autre idée est que l’acte terroriste des « alliés » qui ont détruit le North Stream 2 qui allait permettre la survie de l’Allemagne en tant que puissance, provoquant la colère des Allemands, a certainement suscité la riposte catégorique de Merkel qui a compris les véritables objectifs des USA contre son pays. À savoir empêcher l’Allemagne, le moteur de l’Europe et donc l’un des principaux piliers soutenant la puissance américaine, de mettre un pied dans le monde eurasiatique plus prometteur et sécurisé que le modèle américain. L’Allemagne, aujourd’hui, est obligée d’acheter son énergie aux USA 3 à 4 fois plus cher qui rendront ses produits plus onéreux que les produits américains, au lieu de l’avoir directement de la Russie à bon marché. Par effets d’entrainement ce sera tous les produits européens qui ne seront plus compétitifs. Ce n’est pas tout : à l’instigation évidemment de son curateur les USA, la Pologne se permet, en ces moments de crises, de réclamer à l’Allemagne environ 1300 milliards de dollars en réparation des dommages causés par la Seconde Guerre Mondiale. Berlin répond qu’il n’a rien à payer estimant avoir déjà payé. Ils veulent manifestement son écrasement !

    On peut comprendre que la sortie de Merkel, pressentant l’inéluctable victoire de la Russie, vise à annihiler toute idée de  »cessez-le-feu » précoce qui ne peut être que ruse et à entraver l’action dominatrice et paralysante américaine afin d’accélérer la fin de son hégémonie en Europe qui équivaut à la fin de l’Otan ! Sur le « cessez-le-feu », Kissinger a fait une étrange proposition dernièrement qui va dans le sens des discussions informelles sur les « négociations » et la « trêve de Noël ». Une arnaque comme celle que révèle Merkel qui vise aussi à gagner du temps pour renflouer les forces ukrainiennes avec de nouvelles armes et munitions. Kissinger propose carrément un retrait russe sur les lignes d’avant le 24 février puis Donetsk, Lougansk et la Crimée « pourrait faire l’objet d’une négociation après un cessez-le-feu », si impossible alors des « référendums dans ces territoires pourraient s’avérer une alternative ». Pourquoi pas ? Quand la sénescence des 100 ans d’âge sera reconnue érudition.

    Merkel doit espérer ainsi soit un réveil des peuples européens, seuls à même d’imposer une paix en conformité avec les légitimes craintes et exigences sécuritaires russes, soit donner un prétexte acceptable, le moins humiliant, aux responsables européens pour arrêter la ruine et la débâcle en suivant, unis, la seule voie des négociations sécuritaires mutuelles, qu’excluent bien-sûr (pour le moment) les décideurs/tuteurs américains et leur annexe anglaise ! Dans tous les cas, son aveu reste un caillou douloureux dans la botte otanesque !

    Aveu qui décrédibilise l’Europe en démontrant son « béni-oui-ouisme »

    Bien que frustrant pour la Russie, cet aveu rend légitime les arguments de la Russie au sujet de son intervention en Ukraine. Le Président russe trouve cela « inattendu » précisant, « cela déçoit. Franchement, je ne m’attendais pas à l’entendre de la part de l’ancienne chancelière fédérale. J’ai toujours considéré que les autorités de l’Allemagne étaient sincères avec nous. »

    Les révélations de Merkel ont fait réagir l’ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache qui ne semble pas content par cette révélation (il n’est pas le seul) jugeant que « c’est effrayant la franchise avec laquelle Mme Merkel en parle. De cette manière, nous détruisons toute base de confiance ». Il est vrai que cela sape la crédibilité de l’Occident, mais il doit savoir que les atlantistes ne peuvent pas être crédibles et de confiance quand ils réalisent des objectifs égoïstes, malsains, qui sèment la mort, par le mécanisme de corruption US. Ils n’ont jamais eu vraiment de « fondements » ni de « principes » ni d’actions sérieuses ; du moins lorsqu’ils sont confrontés à un jeu d’intérêts illicites ou à des faits intolérables ! C’est bien dans l’adversité que les principes et valeurs s’attestent et non en situation de paix. Grâce à cette guerre chez eux provoquée par eux-mêmes, toutes leurs sournoiseries, leur hypocrisie et leurs boniments, cachés sous un sophisme futile, sont mis au grand jour !

    Ce seront tous les pays du monde qui regarderont désormais avec un autre œil plus vigilant, une autre approche plus prudente tout accord avec l’Occident.

    C’est à se demander si le « Brexit » ne serait pas un stratagème américano-anglais visant à détacher le royaume uni d’une Europe prévue lieu d’une confrontation afin de la préserver des éventuelles graves conséquences d’une guerre programmée, par proxy ukrainien, contre la Russie. Au regard des faits et de l’évolution de la situation, c’est certainement le cas. L’Europe, notamment l’Allemagne et la France, est ainsi doublement dupée !

    L’Allemagne et la France (dans le sillage le reste de l’Europe), ainsi ridiculisées pour manquement à la parole donnée, (malgré la ridicule et inutile tentative d’E. Macron de sauvegarder les accords en proposant un … 3ème Minsk), sont totalement discréditées et disqualifiées pour mener de quelconques négociations de paix ou de médiation et ce, sans évoquer les atteintes graves, récurrentes, aux usages diplomatiques (fuites intentionnelles d’informations aux médias par Macron, par exemple).
    Désormais, le Maître de jeu, seul, peut engager sa bonne foi en proposant d’autres assurances de façon digne de confiance que celles coutumières. L’Europe n’étant qu’un faire-valoir, par son rôle de subalterne, pour mettre en œuvre les visées de Washington. Même sa pseudo presse dite « mainstream » (écrite et visuelle) endoctrineuse, fourbe et racistes est animée par des plumitifs sans dignité, chargés de porter la voix de la « bien-pensance » de leur suzerain américain, lui obéissant en toutes circonstances. L’UE est bien dans la relation « maître-élève » du fait de sa dépendance stratégique, sécuritaire, militaire et économique des Etats-Unis.

    Dès lors le « béni-oui-ouisme » des temps coloniaux apparait moins humiliant que le « béni-oui-ouisme », d’aujourd’hui, du Conseil de l’Europe sur les questions de souveraineté politique, économique et culturelle, ainsi que sur le cas de l’Ukraine. Les dirigeants européens sont responsables de ce qui arrive sur leur continent. La faute leur incombe pleinement !

    La guerre « s’arrêtera si Poutine le veut » ?

    Pendant que des voix non officielles, telles celles de Merkel, tentent d’ouvrir des voies pour arranger une solution, d’autres comme celle de sa compatriote la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock rejette tout cessez-le-feu éventuel aux « conditions russes » qui attentent à « l’horreur du peuple ukrainien », selon Sputnik qui rapporte un extrait de son interview à l’hebdomadaire « Bild am Sonntag ». Elle estime que « si Poutine le veut, alors la guerre sera finie demain » en ordonnant à « ses troupes de se retirer ». Ce serait courageux et honorable si c’est le peuple et les soldats ukrainiens, qui sont face à la mort, qui le disent et décident de leur propre sort et non l’Allemande Baerbock depuis son bureau, bien chauffé, à Berlin ! Elle ne voit pas le chaudron dans lequel se trouvent les soldats ukrainiens. Constat venant de l’ancien sénateur et ex-colonel de l’armée américaine Richard Black lors d’une visioconférence. Selon lui « La bataille en cours pour Bakhmout est progressivement devenue un désastre pour l’armée ukrainienne… Les troupes ukrainiennes sont jetées par milliers dans un chaudron de la mort et elles ne semblent pas avoir de solution. La Russie gagne à Bakhmout … ». Elle ne voit pas non plus ce que rapporte son média allemand Bild qui s’est rendu à Bakhmout « avec de l’artillerie et des chars obsolètes, les soldats ukrainiens défendent le secteur le plus difficile du front du pays … (ils) ripostent au mieux de leurs capacités. Ils tirent avec tout ce qui fonctionne. Les munitions se font rares ». Des experts occidentaux assurent que les pertes des forces armées ukrainiennes près de Bakhmout atteignent 500 à 800 personnes par jour, que les hôpitaux sont surpeuplés et que les écoles sont converties en hôpitaux. Mais Annalena Baerbock n’en a cure des sérieux revers que subit l’armée ukrainienne et des morts qu’elle subit, car ceux qui meurent ne sont pas des Allemands encore moins ses proches ! Elle n’est pas aussi la seule à débiter ce genre d’absurdités.

    Pour le président Poutine « chat échaudé craint l’eau froide ». Il sait qu’il n’y a rien à espérer d’honnête de l’Otan. Il n’accordera plus aucun crédit à leurs paroles. Il continuera sans aucun doute à maintenir la pression militaire et économique tant que les « conditions » sécuritaires maximales ne sont pas atteintes avec la reconnaissance de la réalité sur le terrain, c’est-à-dire que tous les territoires acquis sont russes ! L’avis des autorités ukrainiennes actuelles (installées par les États-Unis) n’est pas nécessaire ou ne sera que formel. Entre-temps, il poursuivra l’objectif stratégique d’instauration d’un processus multipolaire plus juste et respectueux des valeurs, que souhaitent bien d’autres États, avec le concours d’autres puissances afin de mettre fin à cet impérialisme inhumain qui veut phagocyter le Monde.

    Les européens (de l’ouest) doivent se faire à l’idée que tout a une fin encore plus un monde basé sur la prédation, l’injustice et le mensonge leur permettant une vie paisible, au-dessus de leurs moyens, presque gratuite, au détriment des peuples honnêtes et laborieux !

    Une Allemagne novatrice, performante et crédible.

    Le monde (en particulier l’Afrique) reconnait toutefois que l’Allemagne est la première économie d’Europe dotée d’un modèle social (réduction du nombre de chômeurs en particulier) et économique (surtout industriel) performants, ainsi que ses capacités d’innovation. On note 85% des exportations allemandes, la part des emplois dans l’industrie et la construction représente 28 % de sa population active. Une analyse commente ainsi : « L’échange de services internationaux évoluant quasiment au même rythme que le commerce des marchandises, l’Allemagne cherche à étoffer ce volet de sa balance commerciale. Le pays y parvient avec une augmentation de 110,5 % en dix ans ». Malgré les effets de la crise sanitaire et le recul sur 5 années consécutives, l’Allemagne a enregistré, en 2021, un honorable excédent de la balance commerciale de plus de 181 milliards d’euros avec un taux de couverture de 115% (les USA, la France et le Royaume-Uni étant fortement déficitaires) et ce, bien entendu, grâce à un approvisionnement en gaz russe bon marché. On comprend, dès lors, cet acharnement de Washington à rendre l’Allemagne la moins compétitive en la faisant dépendre de son énergie bien plus chère. En fait, l’économie allemande était visée du temps de Trump lorsqu’il avait dit à Bruxelles (en 2017) devant les dirigeants des institutions européennes que la politique commerciale de l’Allemagne est « très mauvaise ». Selon “Der Spiegel”, il aurait déclaré : « Regardez les millions de voitures qu’ils vendent aux Etats-Unis. Horrible. Nous allons arrêter ça ». Propos nuancés par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Angela Merkel qui semble avoir compris le ‘‘manège’’ américain en l’Europe et particulièrement en Allemagne avait fait une déclaration d’importance lors d’un meeting de la CSU en Bavière après avoir passé deux jours au sommet du G7 en Italie : « les temps où nous pouvions compter les uns sur les autres sont quasiment finis. Je viens d’en faire l’expérience ces derniers jours. C’est pourquoi je ne peux que dire qu’il faut que les Européens prennent leur destin en main, bien sûr en toute amitié avec les Etats Unis et la Grande-Bretagne et comme bons voisins même avec des pays comme la Russie. Mais nous devons savoir que nous devons nous battre pour notre futur nous-même… ». Plus de cinq ans après, en 2022, rien de cela n’est réalisé, les choses se sont empirées en Europe; l’Allemagne est en grande difficulté économique et encore plus dépendante des Etats-Unis.

    L’Allemagne a toutefois à son actif plus de crédibilité, aux yeux des Africains, que la France et ce, pour son sérieux dans ses relations internationales d’une part et surtout en comparant leur passé colonial d’autre part. La France survie grâce à son néocolonialisme sur 14 pays africains (qui utilisent le Franc CFA) contrairement à l’Allemagne. Rappelons que la France est le pays qui a colonisé le plus de pays africains (21 pays).

    Les responsables allemands se trouvent à la croisée des chemins dans une situation kafkaïenne ou comme dit un dicton algérien « très chaude d’un côté et brûlante de l’autre ». Soit ils continuent dans leur entêtement à demeurer les vassaux des forces aveugles des USA avec tous les risques existentiels, soit ils affichent clairement leur indépendance et ériger des stratégies audacieuse pour prévenir et faire face aux ripostes agressives éventuelles, tout en nouant rapidement d’autres alliances plus solides et crédibles.

    Les Allemands doivent toujours se rappeler la crise dans les années 30 qui a eu des répercussions désastreuses au niveau économique, social et politique. Retrait de capitaux, surtout américains, qui ont provoqué des faillites, l’effondrement des exportations et de la production industrielle ; provoquant un très fort chômage touchant 33% de la population active. Ce qui a engendré la montée du nazisme.

    A. Dj

    #OTAN #Etats_Unis #Allemagne #Europe #Ukraine #Russie

  • Les sanctions économiques : C’est l’Europe qui va s’effondrer !

    Les sanctions économiques : C’est l’Europe qui va s’effondrer !

    Tags : Europe, Ukraine, Russie, sanctions, Gaz, pétrole, Etats-Unis,

    « La vérité suprême, c’est que nous savons qu’ils mentent. Ils savent aussi que nous savons qu’ils mentent. Nous-mêmes savons aussi qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent. Ils savent aussi que nous nous contentons de faire semblant de croire qu’ils ne mentent pas… », Li Chengpen Journaliste Chinois.

    La guerre en Ukraine, avait mis en évidence l’hostilité de plus en plus manifeste de l’Occident contre la Russie, le reste du monde et plus particulièrement le monde musulman (le cas du Qatar et de la Coupe du monde fait école), pour exprimer une supériorité occidentale soulignant ainsi l’utilisation de plus en plus fréquente et de plus en plus problématique des menaces de sanctions économiques et des sanctions elles-mêmes en politique internationale. Mais cette politique des sanctions ciblées ne relève pas du mandat de l’ONU, ni du Droit International, elle est imposée unilatéralement par des pays du monde occidental, une arme par excellence de l’UE et des Etats-Unis afin que le reste du monde comprendrait certainement que défier la primauté de l’Occident ne paie pas, une sorte d’épée de Damoclès que l’Occident pourrait agiter en permanence au-dessus de la tête du reste du monde.

    Cependant le tandem du monde occidental, surveiller et punir semble à bout de souffle avec cette politique étrangère qui n’avait jamais été destinée qu’à conforter leur suprématie économique, en employant à l’occasion les pires méthodes, tout en proclamant que leurs agressions militaires étaient motivées par leur amour des valeurs et pour la démocratie.

    Cette fois-ci cependant il se trouve que bon nombre de pays ne les suivent pas et analysent parfaitement la situation.

    Maintenant nous sommes dans le temps de la brutalité, de la force et de l’affirmation de la puissance, l’Occident fait plus que nous hanter, il survit et se perpétue. Avec tous ces multiples résurgences, qui n’entendent qu’une cloche, n’entendent qu’un son ; les sanctions.

    Ces dernières nous sont présentées comme une juste mesure, une alternative à l’utilisation des forces armées. Cette stratégie de sanctions très médiatisée est risquée car il n’est pas sûr mais les médias d’Europe occidentale ont démarré au quart de tour. On sait que la guerre en Ukraine a commencé tôt dans la presse avec son discours constant pour saper la crédibilité de la Russie et surtout en cherchant à imposer que la version officielle de l’Occident est plus nécessairement véridique. C’est un format de désinformation, l’un des formats pour le faire accepter comme valable information officielle, ainsi ils ont inventé l’hypocrisie, c’est tout de même pour s’en servir.

    Il y a le monde riche et idéal qui s’ose dire : « c’est mon droit » et le monde réel qui regarde : quand on est voisin d’une grande puissance on ne fait pas ce que l’on veut. On est obligé de composer. C’est dommageable mais c’est comme ça dans le monde réel. Demandez aux pays du Moyen Orient de ce qu’ils pensent d’avoir pour voisin l’état juif d’Israël, cet empire fasciste qui ne dit pas son nom. Regardez leur histoire pour voir si Israël les a toujours laissé faire ce qu’ils voulaient chez eux.

    Quant à l’Europe un espace géographique pour l’Union Européen mais qui n’est pas l’Europe, cette union ne combat pas car il n’en a pas les moyens militaires, ni le courage, c’est un marché fait de démocraties débiles et décadentes qui ne veulent pas être autre chose qu’un marché et un protectorat. Cette union participe à la guerre par l’envoi des armes, des mercenaires à l’Ukraine au risque de se faire entraîner dans le conflit et cette union se suicide économiquement pour s’aligner par une cohésion démente qui fait supporter aux européens des conséquences économiques monumentales qui viendront à bout de cette Union Européenne despotique et totalitaire qui n’est pourtant malgré tout qu’une construction instable.

    L’Union Européen est devenue une caricature des états à la soviétique, il ne jaillira pas de la torpeur, il ne se formera pas en bloc indépendant et n’assurera pas sa défense, mais souhaite toujours rester sous la protection américaine, c’est-à-dire OTAN, en utilisant la menace russe pour tenter de sauver la domination américaine sur le monde, cet impérialisme honni par les trois quarts de l’humanité. La Russie n’a même pas besoin de se lancer dans guerre contre l’Union Européenne (le vœu des Etats-Unis) Il lui suffit de cesser toutes ses exportations vers l’Europe ! Plus de gaz, de pétrole, d’acier, d’aluminium, de titane, d’uranium, de terres et de métaux rares, de céréales, d’huiles de tournesol et de colza, d’engrais, et cætera !

    Dés le début de l’opération militaire spéciale russe pour dénazifier l’Ukraine, l’Occident a commencé à décréter des sanctions contre Moscou, couronnant le tout par une confiscation des réserves étrangères de la Russie. La guerre économique entre la Russie et l’Occident devient de plus en plus impitoyable, cependant quels que soient les dommages à long terme pour l’économie russe, l’Union Européen risque de perdre la guerre financière avant que la Russie ne perde la guerre économique. En perdant la guerre financière, ils apprendraient que les sanctions économiques ne sont rien de plus que des tigres de papier.

    Nous avons des récits de la presse occidentale, selon des spécialistes de circonstances auto proclamés qui correspondent à des contes de fées qu’on a toujours voulu enseigner, une présentation de la situation catastrophique de la Russie citant le site Oilprice, qui estime : « le pétrole Russe est déjà en chute libre, car les traders ne veulent pas prendre de risque de l’acheter a cause des risques de saisie/sanction. Actuellement la Russie, avec les sanctions ne peut plus vendre son pétrole. La Russie va donc exporte Moins de Pétrole, qu’elle vendra Moins cher. »

    Pour l’Occident la conclusion est facile : La Russie sera obligée de vendre moins de ressources, et moins cher puisque L’Union Européen avait décidé de plafonner le prix du Pétrole à 60 Dollars. Le pétrole Russe deviendra inutilement risqué. D’autre part, L’Union Européen estime que les sanctions vont peser très rapidement sur la maintenance des équipements, ce qui va impacter d’ici quelques mois sur la capacité de production. A titre d’exemple, les avions Russes Boeing/Airbus ne seront plus en état de survoler d’ici quelques mois par manque de pièces détachées et de maintenance.

    La guerre des sanctions économiques ne fonctionne pas aussi bien qu’espéré, car aux dernières nouvelles, les exportations massives de gaz et de pétrole russe vers les Etats-Unis, par une armada de pétroliers et de méthaniers depuis la Mer Baltique devraient suffire pour que l’économie russe se redresse, et ce n’est qu’un secret de polichinelle !

    La monnaie Russe (Rouble) est actuellement à son plus haut niveau, le système Swift est remplacé par la carte de paiement Mir qui signifie à la fois « paix» et «monde» en Russe, est un système de paiement alternatif, et la Russie qui commerce en roubles, en yuans, en pesos, ou en roupies (mais ni en dollars, ni en euros) n’a pratiquement plus aucune dette extérieure !

    Un système qui est devenu indispensable, cependant la Russie devra remercie vivement les Etats-Unis et l’Union Européen, car grâce à eux, la Russie a fait redémarrer son agriculture, son industrie, son commerce, et ses exportations atteignent des records, y compris dans le domaine des céréales et de l’armement !

    Le gazoduc Force de Sibérie 1 va être doublé prochainement par Force de Sibérie 2, de façon à doubler les exportations de gaz russe vers la Chine, car ce pays veut remplacer ses centrales électriques à charbon (trop polluantes) par des centrales électriques fonctionnant avec des turbines à gaz. Concrètement, ce déploiement vers l’Est se matérialisera par la signature prochaine d’un accord portant sur la livraison de 50 milliards de mètres cubes de gaz par an, via le futur gazoduc Force de Sibérie 2. Ce dernier, est censé remplacer le projet « Nord Stream 2 », qui devait rallier la Russie à l’Allemagne afin d’approvisionner l’Europe en gaz, mais que le conflit en Ukraine a jeté aux oubliettes.

    Contrairement à ce que nous répètent les stratèges des studios de Télévision, la guerre en Ukraine est marquée par de multiples références, son objectif était de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine pour défendre les personnes qui ont subi du harcèlement au cours des huit dernières années, un génocide perpétré par le régime de Kiev, faisant allusion au harcèlement contre les citoyens russophones, et en particulier aux hostilités entre le gouvernement ukrainien et les territoires désormais reconnus par le Kremlin comme républiques indépendantes, Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. certes les russes, se souviennent également des nazis ukrainiens qu’ils ont dû affronter de 1941 à 1945, et des massacres de juifs russes, polonais, ou même ukrainiens par les panzer divisions Galicien composée avec des volontaires ukrainiens si féroces que même les Allemands en avaient peur, ils se sont rendus tristement célèbres pour le nombre de victimes parmi les juifs (850 000), les Polonais (220 000), les prisonniers de guerre soviétiques (400 000) et les civils ukrainiens (500 000) pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le combat militaire n’étant pas pour les Galiciens, ils sont utilisés contre les résistants.

    C’est aussi singulier de se décrédibiliser en reprenant la propagande d’une Russie qui s’enliserait en Ukraine. Les Etats-Unis et l’Union Européen en revanche, réalisent l’exploit de s’enliser dans leur soutien hypocrite à la guerre, en fait l’Union Européen ne représente que les intérêts d’une infime minorité et pas celui des peuples, cet union Européen est complètement rongé de l’intérieur qui en fait ne reste qu’une zone de libre-échange sous commandement militaire US.

    Il suffirait que les pays producteurs d’énergie, gaz ou pétrole, ou de diverses matières premières, exigent des paiements dans une autre monnaie que le dollar ou l’Euro, pour que le monde occidental idéal soit sérieusement bouleversé. Et les Occidentaux font tout pour que ça n’arrive pas. Aussi l’ensemble du reste du monde souhaitera la naissance d’un monde multipolaire reclassant les USA et l’Union Européen au simple rôle de puissance régionale, il sera alors admis une espérance que la raison du plus fort ne sera plus jamais la meilleure.

    Quant aux médias main stream occidentaux, nous savons qu’ils soutiennent en réalité une idéologie de domination dans le monde entier (mondialisation) qui découle d’un libéralisme aveugle, et c’est à cette idéologie individualiste et égoïste qu’il faudrait mettre fin.

    Personne ne croit en l’avenir de l’Union Européen, mais plus tôt s’effondreront les Etats-Unis et de l’Union Européen, qui veulent surtout rendre tout le monde des valets soumis et la fin dont il doit être question sera celle de l’hégémonie mondiale des Occidentaux et mieux ce sera pour tout le monde.

    Principe de réalité : L’hiver sera rude, l’Union Européen sera plongé profondément encore plus dans l’obscurité glaciale et il aura certainement très froid !

    Source : Kader Tahri

    #UE #Ukraine #Europe #Etats_Unis #Gaz #Pétrole

  • La proposition du Maroc sur le Sahara occidental ignorée à Riyadh

    La proposition du Maroc sur le Sahara occidental ignorée à Riyadh

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Sommet Arabo-Chinois, Koweït, Liban, Afghanistan, Ukraine,

    Riyadh, 9 décembre (Prensa Latina) Le Maroc a échoué dans ses tentatives d’introduire la question du Sahara Occidental au Sommet Arabo-chinois qui s’est terminé aujourd’hui dans la capitale saoudienne.

    Selon les rapports, la délégation marocaine a essayé de mettre sur la table son prétendu droit sur les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, une proposition qui a été ignorée et exclue de l’ordre du jour et du document final.

    Le sommet, organisé par le roi Salman bin Abdulaziz Al Saud d’Arabie saoudite et le président chinois Xi Jinping, a adopté un plan d’action conjoint pour la période 2023-2027, mettant l’accent sur la poursuite du dialogue et le soutien à la reprise économique internationale.

    Sur le plan politique, ils ont exprimé une condamnation unanime du terrorisme, quelle que soit son origine, et ont appelé à combattre l’extrémisme, ainsi qu’à empêcher le financement et le recrutement de groupes armés qui menacent la sécurité de la région et sa stabilité.

    La déclaration finale en 18 points incluait la nécessité de soutenir le traité de non-prolifération nucléaire et de parvenir à une solution juste à la cause du peuple palestinien, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l’initiative de paix arabe.

    Ainsi que la situation au Yémen, en Irak, au Koweït, au Liban et en Afghanistan, et a exhorté à soutenir les efforts internationaux visant à calmer et à trouver une solution politique pour mettre fin au conflit en Ukraine.

    Pendant ce temps, ce vendredi, il a été connu que les organisations et organismes internationaux du Sud-Soudan ont demandé l’expulsion du Maroc de l’Union africaine pour ses violations constantes dans les territoires sahraouis occupés, violant les articles fondateurs de l’organisme et les résolutions des Nations Unies.

    ElPais.cr, 09/12/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Sommet_arabo_chinois

  • Arabie : MBS cherche à naviguer dans un ordre mondial unipolaire

    Arabie : MBS cherche à naviguer dans un ordre mondial unipolaire

    Tags : Arabie Saoudite, Etats-Unis, Chine, Jamal Khashoggi, Ukraine, Russie,

    -Le voyage de Xi intervient à un moment délicat des relations américano-saoudiennes.
    -Le prince cherche à naviguer dans un ordre mondial unipolaire.
    -L’Arabie saoudite est le premier fournisseur de pétrole de la Chine.
    -Les relations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis sont tendues sur de nombreuses questions.

    RIYADH, 4 décembre (Reuters) – Le prince héritier Mohammed bin Salman reçoit le dirigeant chinois cette semaine à un moment délicat des relations américano-saoudiennes, ce qui témoigne de la détermination de Riyad à naviguer dans un ordre mondial polarisé sans tenir compte des souhaits de ses alliés occidentaux, estiment les analystes.

    Le dirigeant du géant pétrolier a fait son retour sur la scène mondiale après le meurtre de Jamal Khashoggi en 2018, qui a jeté une ombre sur les liens entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, et a fait preuve de défi face à l’ire des États-Unis sur la politique énergétique du royaume et à la pression de Washington pour aider à isoler la Russie.

    Dans une démonstration de force en tant qu’aspirant leader du monde arabe, le prince Mohammed réunira également les dirigeants du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour un sommet sino-arabe lors de la visite du président Xi Jinping qui devrait débuter mardi.

    « Riyad travaille en fonction de calculs stratégiques selon lesquels il doit s’accommoder de Pékin, qui est désormais un partenaire économique indispensable », a déclaré Ayham Kamel, responsable du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à Eurasia Group.

    Bien que les États-Unis restent un partenaire de choix pour les États du Golfe qui dépendent d’eux pour leur sécurité, Riyad est en train de tracer une politique étrangère qui sert sa transformation économique nationale alors que le monde s’éloigne des hydrocarbures, qui sont la source de vie de l’Arabie saoudite, ont déclaré les analystes.

    « Il y a certainement un risque que l’élargissement des relations avec la Chine se retourne contre elle et conduise à une (nouvelle) scission dans les relations américano-saoudiennes… mais MBS ne poursuit certainement pas cela par dépit », a déclaré M. Kamel.

    La visite de Xi intervient à un moment où les relations américano-saoudiennes sont au plus bas, où l’incertitude pèse sur les marchés mondiaux de l’énergie avec l’imposition par l’Occident d’un plafonnement des prix du pétrole russe et où Washington observe avec circonspection l’influence croissante de la Chine au Moyen-Orient.

    Le gouvernement saoudien n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur la visite de Xi et son programme.

    En signe d’irritation face aux critiques américaines sur le bilan de Riyad en matière de droits de l’homme, le prince Mohammed a déclaré en mars au magazine The Atlantic qu’il ne se souciait pas de savoir si le président américain Joe Biden comprenait mal certaines choses à son sujet, affirmant que Biden devrait se concentrer sur les intérêts de l’Amérique.

    Il a également laissé entendre, dans des propos rapportés par l’agence de presse saoudienne SPA le même mois, que si Riyad cherchait à renforcer ses liens avec Washington, il pouvait également choisir de réduire « nos intérêts » – les investissements saoudiens – aux États-Unis.

    L’Arabie saoudite approfondit ses liens économiques avec la Chine. Elle est le premier fournisseur de pétrole de la Chine, bien que la Russie, autre producteur de l’OPEP+, ait augmenté sa part de marché en Chine grâce à des carburants moins chers.

    Pékin a également fait pression pour que sa monnaie, le yuan, soit utilisée dans les échanges commerciaux au lieu du dollar américain. Riyad avait auparavant menacé d’abandonner certaines transactions pétrolières en dollars pour faire face à une éventuelle législation américaine exposant les membres de l’OPEP à des poursuites antitrust.

    Les relations américano-saoudiennes sous l’administration de M. Biden, déjà tendues à cause des droits de l’homme et de la guerre au Yémen dans laquelle Riyad dirige une coalition militaire, se sont encore effilochées en raison de la guerre en Ukraine et de la politique pétrolière de l’OPEP+.

    FANFARE ET ACCORDS

    Les diplomates de la région ont déclaré que M. Xi recevrait une réception somptueuse semblable à celle offerte par le président de l’époque, Donald Trump, lors de sa visite dans le royaume en 2017, et contrastant avec la visite maladroite de M. Biden en juillet, qui visait à resserrer les liens avec Riyad.

    Trump a été accueilli par le roi Salman à l’aéroport en fanfare tout en décrochant plus de 100 milliards de dollars de contrats pour l’industrie militaire américaine. M. Biden, qui avait promis de faire de Riyad « un paria » à la suite du meurtre de M. Khashoggi, avait minimisé ses rencontres avec le prince Mohammed, à qui il a donné une tape sur le poing plutôt qu’une poignée de main.

    La délégation chinoise devrait signer des dizaines d’accords avec l’Arabie saoudite et d’autres États arabes dans les domaines de l’énergie, de la sécurité et des investissements, ont déclaré des diplomates à Reuters.

    Le prince Mohammed s’efforce de mettre en œuvre son plan de diversification « Vision 2030 », qui vise à sevrer l’économie du pétrole en créant de nouvelles industries, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’armement et de la logistique, bien que les investissements directs étrangers soient lents.

    Le royaume investit massivement dans de nouvelles infrastructures et des mégaprojets dans le domaine du tourisme et des initiatives telles que la zone NEOM, d’une valeur de 500 milliards de dollars, une aubaine pour les entreprises de construction chinoises.

    L’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe ont déclaré qu’ils continueraient à diversifier leurs partenariats pour servir leurs intérêts économiques et sécuritaires, malgré les réserves des États-Unis quant à leurs liens avec la Russie et la Chine.

    Le prince Mohammed veut démontrer à ses propres électeurs que le royaume est important pour de nombreuses puissances mondiales, a déclaré Jonathan Fulton, chargé de mission non résident à l’Atlantic Council.

    « Il envoie peut-être un signal aux États-Unis également, mais il se préoccupe davantage de ce que pensent les habitants du royaume. »

    RELATION COMPLEXE

    M. Biden a promis des « conséquences » pour Riyad après la décision de l’OPEP+ sur la production, mais Washington a depuis réitéré son soutien à la sécurité du royaume, les responsables américains soulignant l’ »avantage comparatif » des États-Unis dans la construction de structures de défense intégrées dans le Golfe.

    Le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré mercredi aux journalistes que Washington voulait s’assurer que sa relation « stratégique » avec Riyad fonctionnait « dans notre meilleur intérêt ».

    Les responsables américains ont refusé de commenter les questions sur les relations bilatérales entre l’Arabie saoudite et la Chine avant la visite de Xi.

    Washington a exprimé son inquiétude quant à l’utilisation par les Arabes du Golfe de la technologie 5G chinoise et des investissements chinois dans des infrastructures sensibles comme les ports, notamment aux Émirats arabes unis qui ont interrompu un projet portuaire chinois en raison de l’inquiétude des États-Unis.

    Riyad et Abu Dhabi achètent des équipements militaires chinois et une entreprise saoudienne a signé un accord avec une société chinoise pour fabriquer des drones armés dans le royaume.

    L’analyste saoudien Abdulaziz Sager, président du Gulf Research Center basé à Riyad, a déclaré à la télévision saoudienne Asharq News que les États arabes voulaient dire aux alliés occidentaux qu’ils avaient des alternatives et que leurs relations étaient principalement basées sur des intérêts économiques.

    Bien que les liens entre l’Arabie saoudite et la Chine semblent se développer « beaucoup plus rapidement » qu’avec les États-Unis, les relations réelles ne sont pas comparables, a déclaré Jon Alterman, directeur du programme Moyen-Orient au Center for Strategic and International Studies de Washington.

    « Les relations avec la Chine font pâle figure face à celles avec les États-Unis, tant en termes de complexité que d’intimité », a-t-il déclaré.

    Reuters

    #Arabie_Saoudite #Etats_Unis #Ukraine #Russie #Chine

  • Les Etats-Unis envisagent d’envoyer une arme de frappe de 150 km à l’Ukraine

    Les Etats-Unis envisagent d’envoyer une arme de frappe de 150 km à l’Ukraine

    Tags : Etats-Unis, Russie, Ukraine, armes, ATACMS, GLSDB, GBU-39 Small Diameter Bomb,

    WASHINGTON, 28 novembre (Reuters) – Le Pentagone étudie une proposition de Boeing visant à fournir à l’Ukraine des petites bombes de précision bon marché montées sur des fusées disponibles en abondance, permettant à Kiev de frapper loin derrière les lignes russes, alors que l’Occident s’efforce de répondre à la demande d’armes supplémentaires.

    Les stocks militaires américains et alliés diminuent, et l’Ukraine a de plus en plus besoin d’armes plus sophistiquées à mesure que la guerre s’éternise. Le système proposé par Boeing, baptisé GLSDB (Ground-Launched Small Diameter Bomb), fait partie d’une demi-douzaine de plans visant à mettre en production de nouvelles munitions pour l’Ukraine et les alliés américains d’Europe de l’Est, selon des sources industrielles.

    Bien que les États-Unis aient rejeté les demandes concernant le missile ATACMS, d’une portée de 297 km, la GLSDB, d’une portée de 150 km, permettrait à l’Ukraine d’atteindre des cibles militaires importantes qui étaient jusqu’à présent hors de portée et l’aiderait à poursuivre ses contre-attaques en perturbant les zones arrière russes.

    Le GLSDB pourrait être livré dès le printemps 2023, selon un document examiné par Reuters et trois personnes familières avec le plan. Il combine la GBU-39 Small Diameter Bomb (SDB) avec le moteur de fusée M26, tous deux courants dans les inventaires américains.

    Doug Bush, le principal acheteur d’armes de l’armée américaine, a déclaré aux journalistes au Pentagone la semaine dernière que l’armée envisageait également d’accélérer la production d’obus d’artillerie de 155 millimètres – actuellement fabriqués uniquement dans des installations gouvernementales – en permettant aux entrepreneurs de la défense de les construire.

    L’invasion de l’Ukraine a fait grimper la demande d’armes et de munitions de fabrication américaine, tandis que les alliés des États-Unis en Europe de l’Est « passent de nombreuses commandes » pour toute une série d’armes dans le cadre de l’approvisionnement de l’Ukraine, a ajouté M. Bush.

    « Il s’agit d’obtenir des quantités à un coût peu élevé », a déclaré Tom Karako, expert en armement et en sécurité au Center for Strategic and International Studies. Selon lui, la baisse des stocks américains explique en partie la ruée vers les armes aujourd’hui. Les stocks sont « de plus en plus bas par rapport aux niveaux que nous aimons garder sous la main et certainement par rapport aux niveaux dont nous aurons besoin pour dissuader un conflit en Chine ».

    M. Karako a également fait remarquer que le retrait des États-Unis d’Afghanistan a laissé de nombreuses bombes larguées par avion. Elles ne peuvent pas être facilement utilisées avec des avions ukrainiens, mais « dans le contexte actuel, nous devrions chercher des moyens novateurs de les convertir en une capacité à distance. »

    Bien qu’une poignée d’unités GLSDB aient déjà été fabriquées, il existe de nombreux obstacles logistiques à un approvisionnement officiel. Le plan de Boeing nécessite une dérogation à la découverte des prix, ce qui dispense l’entrepreneur d’un examen approfondi qui garantit que le Pentagone obtient la meilleure offre possible. Tout arrangement exigerait également qu’au moins six fournisseurs accélèrent les expéditions de leurs pièces et services afin de produire l’arme rapidement.

    Un porte-parole de Boeing s’est refusé à tout commentaire. Le porte-parole du Pentagone, le lieutenant-commandant Tim Gorman, a refusé de commenter la fourniture d’une « capacité spécifique » à l’Ukraine, mais a déclaré que les États-Unis et leurs alliés « identifient et examinent les systèmes les plus appropriés » qui pourraient aider Kiev.

    Le GLSDB est fabriqué conjointement par SAAB AB (SAABb.ST) et Boeing Co (BA.N) et est en cours de développement depuis 2019, bien avant l’invasion, que la Russie qualifie d’ »opération spéciale ». En octobre, le directeur général de SAAB, Micael Johansson, a déclaré à propos du GLSDB : « Nous attendons sous peu des contrats à ce sujet. »

    Selon le document – une proposition de Boeing au Commandement européen des États-Unis (EUCOM), qui supervise les armes destinées à l’Ukraine – les principaux composants du GLSDB proviendraient des stocks américains actuels.

    Le moteur de fusée M26 est relativement abondant, et les GBU-39 coûtent environ 40 000 $ chacun, ce qui rend le GLSDB complet peu coûteux et ses principaux composants facilement disponibles. Bien que les fabricants d’armes aient du mal à répondre à la demande, ces facteurs rendent possible la production d’armes d’ici le début de 2023, bien qu’à un faible taux de production.

    Le GLSDB est guidé par GPS, peut vaincre certains brouillages électroniques, est utilisable dans toutes les conditions météorologiques et peut être utilisé contre des véhicules blindés, selon le site Web de SAAB. Le GBU-39 – qui servirait d’ogive au GLSDB – est doté de petites ailes repliables qui lui permettent de planer sur plus de 100 km s’il est largué d’un aéronef et de viser des cibles d’un diamètre de 3 pieds seulement.

    MOTIVATION DE L’INDUSTRIE

    Dans une usine de production de l’Arkansas rural, Lockheed Martin redouble d’efforts pour répondre à la demande croissante de lance-roquettes mobiles appelés HIMARS, qui ont réussi à frapper les lignes d’approvisionnement, les postes de commandement et même les chars d’assaut russes. Le numéro un américain de la défense s’efforce de résoudre les problèmes de chaîne d’approvisionnement et de pénurie de main-d’œuvre afin de doubler la production pour atteindre 96 lanceurs par an.

    Lockheed Martin a publié plus de 15 postes liés à la production de HIMARS, notamment des ingénieurs de la qualité de la chaîne d’approvisionnement, des analystes des achats et des ingénieurs d’essai, selon son site Web.

    « Nous avons fait des investissements en termes d’infrastructure dans l’usine où nous construisons les HIMARS », a déclaré Becky Withrow, responsable des ventes au sein de l’unité des missiles de Lockheed Martin.

    Malgré l’augmentation de la demande, le directeur financier de Lockheed Martin a déclaré à Reuters en juillet qu’il ne prévoyait pas de revenus significatifs liés à l’Ukraine avant 2024 ou au-delà. Le directeur financier de Raytheon Corp (RTX.N), un autre grand entrepreneur américain de la défense, a fait écho à ce calendrier dans une interview accordée à Reuters cet été.

    Les HIMARS tirent des missiles GMLRS (Guided Multiple Rocket Launch System), des missiles guidés par GPS et dotés d’ogives de 90 kg. Lockheed Martin fabrique environ 4 600 de ces missiles par an ; plus de 5 000 ont été envoyés en Ukraine jusqu’à présent, selon une analyse de Reuters. Les États-Unis n’ont pas révélé combien de cartouches GMLRS ont été fournies à l’Ukraine.

    La réaffectation d’armes à un usage militaire régulier n’est pas une tactique nouvelle. Le système anti-aérien NASAMS, mis au point par Kongsberg Defence and Aerospace et Raytheon, utilise des missiles AIM-120, destinés à l’origine à être tirés par des avions de chasse sur d’autres avions. Une autre arme, la munition d’attaque directe conjointe (JDAM), omniprésente dans les stocks américains, est une bombe standard non guidée qui a été équipée d’ailettes et d’un système de guidage GPS.

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis

  • L’Algérie atténuera-t-elle le froid d’un hiver européen imminent?

    L’Algérie atténuera-t-elle le froid d’un hiver européen imminent?

    Tags : Algérie, Union Européenne, Ukraine, Russie, Gaz, hiver, froid,

    L’Algérie pourrait réchauffer l’Europe pendant la saison glaciale

    Le monde se relevait à peine d’une pandémie mondiale que le chaos géopolitique a éclaté au début de l’année 2022. Une invasion russe de l’Ukraine, et la rupture de l’Europe avec Moscou perturbent actuellement l’ordre mondial. Entre les sanctions de l’Union européenne contre la Russie, et la suspension indéfinie par cette dernière des exportations de pétrole, de charbon et de gaz naturel vers l’ouest du continent, des craintes d’un hiver froid sans précédent planent pour les Européens. Actuellement en proie à une crise énergétique, l’Europe est désormais contrainte de réévaluer sa chaîne d’approvisionnement énergétique, et de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie.

    Dans le contexte de ces relations internationales incertaines, un pays d’Afrique du Nord apparaît comme un sauveur potentiel qui pourrait réchauffer l’Europe pendant l’hiver. Membre de l’OPEP, l’Algérie bénéficie d’une importante richesse en ressources naturelles. Elle possède les dixièmes plus grandes réserves prouvées de gaz naturel au monde, est le sixième plus grand exportateur de gaz, et possède les troisièmes plus grandes réserves de gaz de schiste. L’Algérie se classe également au seizième rang mondial pour les réserves prouvées de pétrole ; ce qui en fait une option attrayante pour l’Europe, et une alternative pratique à la Russie.

    Cependant, l’Algérie est-elle réellement capable de compenser la pénurie d’approvisionnement en gaz russe de l’UE ? Est-elle prête à coopérer?

    La situation Algéro-Européenne

    Les tensions entre Bruxelles et Moscou augmentent alors que l’Europe occidentale tente d’imposer de nouvelles sanctions contre le Kremlin. Au milieu de cette pression géopolitique à prendre parti, l’Algérie s’est bien gardée de mécontenter la Russie, son alliée historique. De toute évidence, le pays d’Afrique du Nord a adopté la même neutralité subjective et la même approche non alignée qu’il a affichées à l’époque de la guerre froide. Pendant ce temps, les relations hispano-algériennes se sont détériorées, en raison du soutien de l’Espagne au Maroc dans l’affaire du Sahara occidental. Par conséquent, l’Algérie a réduit le pourcentage de ses exportations globales de gaz vers l’Espagne de 45 % à 22 % en juillet, tout en transférant l’approvisionnement de l’Espagne vers l’Italie.

    Néamoins, le dialogue énergétique entre l’Algérie et l’Union européenne a été fructueux, et l’Algérie a accepté d’augmenter ses approvisionnements en gaz. Le Premier ministre italien Mario Draghi et le président français Emmanuel Macron se sont rendus en Algérie, dans l’espoir de consolider le partenariat avec leur désormais deuxième fournisseur d’énergie après la Norvège. Il s’avère que l’Italie aurait la plus grande part. Depuis le début de 2022, des rapports montrent que l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de mètres cubes de gaz, soit une augmentation de 113 % par rapport aux prévisions initiales.

    Toutefois, l’Algérie peut-elle réellement remplacer la Russie comme alternative aux problèmes énergétiques de l’Europe ? Pour répondre à cette question, il faut se pencher davantage sur la capacité énergétique de l’Algérie.

    Les enjeux de la dépendance de l’Algérie aux Hydrocarbures

    L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz vers l’Europe, ayant exporté près de 19 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2021 seulement ; il possède également un important potentiel de gaz de schiste. Le secteur des hydrocarbures, marqué par des ressources massives de pétrole brut et de gaz naturel, a longtemps été le pilier de l’économie du pays. Cependant, cela laisse le pays à la merci de la volatilité des prix mondiaux du pétrole et du gaz. En d’autres termes, une baisse des prix du pétrole pourrait facilement affaiblir l’économie algérienne.

    Avec les dernières confrontations géopolitiques mettant en lumière le potentiel énergétique de l’Algérie, des questions ont été soulevées quant à savoir s’il peut réellement compenser la Russie. L’Algérie a fourni environ 11 % du gaz européen importé en 2021, tandis que la Russie en a fourni environ 45 %.

    Par conséquent, il serait difficile pour l’Algérie de répondre aux demandes du marché mondial, notamment en pleine explosion de la consommation d’énergie domestique.

    La dépendance excessive du pays aux hydrocarbures dans la production d’électricité a gravement nui à ses capacités d’exportation, entraînant une baisse des recettes d’exportation. En fait, le secteur énergétique algérien a été négligé jusqu’à présent, car les réserves s’épuisent et la production stagne.

    Le potentiel en énergie renouvelable

    Avec une superficie totale d’environ 2,3 millions de kilomètres carrés et plus de 1 600 km de côtes, l’Algérie est le dixième plus grand pays du monde, le plus grand d’Afrique et du monde arabe. Le désert du Sahara constitue une grande partie de sa surface, et plus de 3 000 heures d’ensoleillement annuel permettent à l’Algérie de construire l’un des plus grands champs solaires du monde.

    Pourtant, malgré cela, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique global de l’Algérie reste faible. En 2021, 99 % de la production d’électricité était basée sur le gaz. Bien qu’elle dispose d’un grand potentiel d’énergies renouvelables, l’Algérie manque malheureusement d’infrastructures. Seules des mesures minimes ont été prises pour renforcer la capacité des énergies renouvelables ; car l’État reste focalisé sur l’augmentation des investissements dans les hydrocarbures. Cela rend le pays incompatible avec un marché européen du gaz qui évolue rapidement vers les énergies renouvelables.

    Cependant, l’Europe peut-elle aider l’Algérie à rénover son secteur énergétique ?

    Coopération UE-Algérie

    Lors du récent dialogue Algérie-UE sur l’énergie, le commissaire européen à l’énergie, Kadri Simson, a salué la coopération, la considérant de « partenariat stratégique à long terme ». Fondamentalement, il est crucial que ce partenariat se concentre sur l’augmentation des investissements énergétiques.

    Cependant, la politique étrangère de l’Algérie permettra-t-elle des investissements étrangers, même si elle veut travailler avec l’Europe et moderniser son secteur énergétique ?

    Dans les appels d’offres publics en Algérie, les entrepreneurs étrangers devaient trouver des partenaires locaux ; car la participation des investisseurs étrangers était plafonnée à 49 % jusqu’en 2019. Cependant, en 2020, le gouvernement a abrogé la règle restrictive « 51/49 », bien qu’elle reste applicable pour certains secteurs stratégiques, tels que les hydrocarbures, les mines, la défense et les produits pharmaceutiques.

    Même si Sonatrach, la compagnie pétrolière publique algérienne, conserve toujours le contrôle des activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures en Algérie, une nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée en décembre 2019 a introduit la possibilité de partager la production avec des groupes étrangers. Le cadre contractuel actuel permet plus de flexibilité, et une répartition équitable des bénéfices aux opérateurs étrangers. Par la suite, Sonatrach a signé un gros contrat de «partage de production» de pétrole et de gaz de 4 milliards de dollars avec des partenaires européens en juillet dernier, un accord qui devrait contribuer à augmenter le volume de gaz disponible à l’exportation.

    Bien que l’augmentation des exportations de gaz algérien reste une priorité absolue pour l’UE, la coopération énergétique bilatérale vise également à tirer parti du grand potentiel de ressources renouvelables inexploitées et abondantes en Algérie.

    L’augmentation des investissements dans le domaine des énergies renouvelables serait cruciale et également bénéfique pour les deux parties, avec une énergie renouvelable libérant potentiellement des volumes de gaz, et augmentant éventuellement la capacité d’exportation internationale. À cet égard, le gouvernement algérien entend atteindre 15 000 MW d’énergie solaire d’ici 2035. Un appel d’offres est lancé pour installer des centrales solaires dans plusieurs régions.

    Conclusion

    Cette profonde mutation de la géopolitique de l’énergie a placé l’Algérie sur le devant de la scène énergétique internationale. Et si l’Algérie est prête à s’engager dans le « partenariat stratégique à long terme », elle ne souhaite pas offenser la Russie, son partenaire de longue date. Dans l’ensemble, les dialogues énergétiques réussis, et les discussions sur de nombreux investissements étrangers, et un transfert de technologie efficace marqueront une nouvelle ère de développement énergétique et de revenus diversifiés pour l’Algérie.

    Global Voices, 24/11/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Hiver #Froid

  • Vaincre la Russie coûte des cacahuètes aux États-Unis

    Vaincre la Russie coûte des cacahuètes aux États-Unis

    Tags : Etats-Unis, Ukraine, Russie, Europe, gaz,

    L’analyse coûts-avantages du soutien américain à l’Ukraine est incontestable. Il produit des victoires à presque tous les niveaux.

    L’ancien président Trump et d’autres aux États-Unis, dont certains démocrates et républicains, ont critiqué le soutien continu des États-Unis à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Ils ont appelé à la réduction, voire à la fin, du soutien militaire et financier à l’Ukraine. Ils minimisent le risque lié à la Russie et soutiennent que l’argent devrait être dépensé dans le pays.

    Pourtant, de nombreux points de vue, vus du point de vue du rapport qualité-prix, le soutien des États-Unis et de l’Occident à l’Ukraine est un investissement incroyablement rentable. 

    Au total, l’administration Biden a reçu l’approbation du Congrès pour une aide de 40 milliards de dollars à l’Ukraine pour 2022 et a demandé 37,7 milliards de dollars supplémentaires pour 2022. Plus de la moitié de cette aide a été affectée à la défense. 

    Ces sommes paraissent insignifiantes lorsqu’on les compare à un budget de défense américain total de 715 milliards de dollars pour 2022. L’aide représente 5,6 % des dépenses totales de défense des États-Unis. Mais la Russie est un adversaire principal des États-Unis, un rival de premier plan pas trop loin derrière la Chine, son challenger stratégique numéro un. En termes géopolitiques froids, cette guerre offre aux États-Unis une excellente occasion d’éroder et de dégrader la capacité de défense conventionnelle de la Russie, sans bottes sur le terrain et avec peu de risques pour la vie des États-Unis.

    Les forces armées ukrainiennes ont déjà tué ou blessé plus de 100.000 soldats russes, soit la moitié de leur force de combat d’origine ; il y a eu près de 8.000 pertes confirmées de véhicules blindés, dont des milliers de chars, des milliers d’APC, des pièces d’artillerie, des centaines d’avions à voilure fixe et tournante et de nombreux navires de guerre. La dépense américaine de 5,6 % de son budget de défense pour détruire près de la moitié de la capacité militaire conventionnelle de la Russie semble être un investissement absolument incroyable. Si nous divisons le budget de la défense américaine en fonction des menaces auxquelles elle est confrontée, la Russie serait peut-être de l’ordre de 100 à 150 milliards de dollars en dépenses par menace. Donc, dépenser seulement 40 milliards de dollars par an érode une valeur de menace de 100 à 150 milliards de dollars, un rendement de deux à trois fois. En fait, le rendement est susceptible d’être des multiples de cela étant donné que les dépenses de défense et la menace sont des événements récurrents annuels.

    L’armée américaine pourrait raisonnablement souhaiter que la Russie continue de déployer des forces militaires pour que l’Ukraine les détruise. 

    Pendant ce temps, remplacer le matériel détruit et suivre la nouvelle course aux armements qu’il a maintenant déclenchée avec l’Occident finira sûrement par ruiner l’économie russe ; en particulier une économie soumise à des sanctions occidentales agressives. Comment la Russie peut-elle espérer gagner une course aux armements alors que le PIB combiné de l’Occident est de 40.000 milliards de dollars et que ses dépenses de défense s’élevant à 2 % du PIB totalisent bien plus de 1 000 milliards de dollars lorsque la contribution disproportionnée des États-Unis à la défense est prise en compte ? Le PIB total de la Russie n’est que de 1,8 billion de dollars. Vladimir Poutine devra détourner les dépenses de la consommation vers la défense, risquant des troubles sociaux et politiques à moyen terme, et un danger réel et bientôt présent pour son régime. Imaginez à quel point l’aide militaire occidentale sera une bonne affaire si elle apporte finalement un changement de régime positif en Russie.

    Deuxièmement, la guerre a servi à détruire le mythe selon lequel la technologie militaire russe est en quelque sorte comparable à celle des États-Unis et de l’Occident. N’oubliez pas que l’Ukraine n’utilise que la technologie américaine de deuxième génération améliorée, mais bat constamment tout ce que l’armée russe peut déployer. Les guerres sont des vitrines pour les industriels de la défense ; tout acheteur sensé voudra la technologie fabriquée par le gagnant. L’erreur de jugement de Poutine n’a fourni qu’une fantastique opportunité de marketing à ses concurrents occidentaux. 

    Notez également que la guerre pousse également les partenaires de l’OTAN à augmenter rapidement les dépenses à l’ objectif de 2% du PIB et au-dessus . Compte tenu de l’avantage technologique des États-Unis en matière d’équipement de défense, une part importante de ces dépenses militaires supplémentaires sera consacrée à l’équipement américain. 

    Les Ukrainiens font également preuve d’une innovation remarquable dans leur propre défense, améliorant les performances des équipements dans les conditions du champ de bataille, ce qui apporte à nouveau des avantages technologiques au secteur de la défense américain. 

    roisièmement, la révélation que l’industrie de la défense russe est en quelque sorte un village Potemkine génère également d’autres victoires stratégiques et diplomatiques pour les États-Unis. Les pays désireux d’obtenir une capacité de défense pour faire face à leurs propres menaces – pensez à la Turquie, à l’Inde, au Pakistan, à l’Égypte et à l’Arabie saoudite – auraient peut-être opté pour des offres de défense russes moins chères et « de valeur ». Cependant, la qualité/capacité de cet équipement étant désormais remise en question en raison de mauvaises performances sur le champ de bataille, ils seront probablement en lice pour acquérir un meilleur kit américain. Mais cela nécessitera une amélioration des relations diplomatiques. Cela est actuellement évident dans l’amélioration des relations américano-pakistanaises, le Pakistan obtenant des kits de mise à niveau pour ses F-16. 

    Quatrièmement, aider l’Ukraine à battre la Russie envoie sûrement aussi un signal fort à la Chine que les États-Unis et leurs alliés sont forts et déterminés lorsqu’ils sont mis au défi sur des questions d’importance fondamentale. Cela peut soulever des questions dans l’esprit de Xi Jinping et des généraux de l’Armée populaire de libération quant à leur capacité à gagner un conflit contre des pays armés de technologie militaire américaine/occidentale, par exemple à Taïwan. Il est certain que la difficulté de la Russie à gagner la guerre en Ukraine provoquera des doutes en Chine quant à la sagesse et peut-être à la viabilité des efforts pour conquérir Taïwan. 

    Cinquièmement, la guerre en Ukraine encourage et accélère la transition énergétique en Europe, mais aussi la diversification de l’Europe loin de l’énergie russe. L’Europe essaie désespérément de s’approvisionner en énergies alternatives, et le gaz naturel liquéfié (GNL) américain s’avère être le bénéficiaire évident.  

    En conclusion, à tant de niveaux, le soutien continu des États-Unis à l’Ukraine est une évidence du point de vue du rapport qualité-prix. L’Ukraine n’est pas le Vietnam ou l’Afghanistan pour les États-Unis, mais c’est exactement cela pour la Russie. Une Russie continuellement embourbée dans une guerre qu’elle ne peut pas gagner est une énorme victoire stratégique pour les États-Unis.  

    Pourquoi quelqu’un s’y opposerait-il ? 

    Timothy Ash est stratège souverain principal des marchés émergents chez RBC BlueBay Asset Management. Il est chercheur associé à Chatham House sur leur programme Russie et Eurasie. 

    CEPA, 18/11/2022

    #Etats_Unis #Ukraine #Russie



  • Des civils quittent la ville de Kherson après les frappes russes

    Des civils quittent la ville de Kherson après les frappes russes

    Tags : Russie, Ukraine, Kherson, frappes russes,

    KHERSON, Ukraine (AP) – Fuyant les bombardements, des centaines de civils ont fui samedi la ville du sud de l’Ukraine dont ils avaient célébré la reprise quelques semaines plus tôt.

    L’évasion de centaines de Kherson est survenue alors que le pays rendait hommage aux millions d’Ukrainiens morts dans une famine de l’ère stalinienne – et cherchait à s’assurer que la guerre de la Russie en Ukraine ne prive pas les autres dans le monde de ses exportations alimentaires vitales.

    Une file de camions, de camionnettes et de voitures, certains tractant des remorques ou transportant des animaux de compagnie et d’autres biens, s’étendait sur un kilomètre ou plus à la périphérie de la ville de Kherson.

    Des jours de bombardements intensifs par les forces russes ont provoqué un exode doux-amer : de nombreux civils étaient heureux que leur ville ait été reconquise, mais ont déploré de ne pas pouvoir rester.

    « C’est triste que nous quittions notre maison », a déclaré Yevhen Yankov, alors que la camionnette dans laquelle il se trouvait s’avançait. « Maintenant, nous sommes libres, mais nous devons partir, car il y a des bombardements et il y a des morts parmi la population. »

    Sortant la tête par derrière, Svitlana Romanivna a ajouté : « Nous avons traversé un véritable enfer. Notre quartier brûlait, c’était un cauchemar. Tout était en flammes.

    Emilie Fourrey, coordinatrice du projet d’urgence pour le groupe d’aide Médecins sans frontières en Ukraine, a déclaré qu’une évacuation de 400 patients de l’hôpital psychiatrique de Kherson, situé à la fois près d’une centrale électrique et de la ligne de front, avait commencé jeudi et devait se poursuivre dans les prochains jours. .

    Kherson a été l’une des nombreuses villes ces derniers jours à faire face à une avalanche de tirs d’artillerie russe et d’attaques de drones, les bombardements étant particulièrement intenses là-bas. Ailleurs, le barrage visait en grande partie les infrastructures, bien que des victimes civiles aient été signalées. Des équipes de réparation à travers le pays se sont précipitées samedi pour restaurer les services de chauffage, d’électricité et d’eau qui ont été détruits.

    Dans la capitale Kyiv, le président Volodymyr Zelenskyy a supervisé une journée diplomatique chargée, accueillant plusieurs dirigeants de l’Union européenne pour des réunions et organisant un « Sommet international sur la sécurité alimentaire » pour discuter de la sécurité alimentaire et des exportations agricoles du pays.

    Les Premiers ministres belge, polonais et lituanien ainsi que le président hongrois étaient présents, et de nombreux autres ont participé par vidéo.

    Le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a déclaré que l’Ukraine – malgré ses propres difficultés financières – avait alloué 900 millions de hryvna (24 millions de dollars) pour acheter du maïs pour le Yémen, le Soudan, le Kenya et le Nigeria.

    « L’Ukraine sait ce qu’est la faim, et nous ne voulons pas que des gens meurent à nouveau au XXIe siècle à cause de la Russie et de ses méthodes inhumaines », a-t-il déclaré à l’agence de presse Interfax.

    Le rappel sur les approvisionnements alimentaires était opportun : les Ukrainiens marquaient le 90e anniversaire du début de « l’Holodomor », ou la Grande Famine, qui a tué plus de 3 millions de personnes en deux ans alors que le gouvernement soviétique sous le dictateur Josef Staline confisquait les vivres et les céréales. et expulsé de nombreux Ukrainiens.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a marqué la commémoration en établissant des parallèles avec l’impact de la guerre contre l’Ukraine sur les marchés mondiaux. Les exportations de l’Ukraine ont repris dans le cadre d’un accord négocié par l’ONU, mais sont encore loin des niveaux d’avant-guerre, ce qui fait grimper les prix mondiaux.

    « Aujourd’hui, nous sommes unis pour déclarer que la faim ne doit plus jamais être utilisée comme une arme », a déclaré Scholz dans un message vidéo. « C’est pourquoi nous ne pouvons pas tolérer ce à quoi nous assistons : la pire crise alimentaire mondiale depuis des années avec des conséquences odieuses pour des millions de personnes – de l’Afghanistan à Madagascar, du Sahel à la Corne de l’Afrique ».

    Il a déclaré que l’Allemagne, avec le Programme alimentaire mondial des Nations unies, fournirait 15 millions d’euros supplémentaires pour de nouvelles expéditions de céréales en provenance d’Ukraine.

    Scholz prend la parole alors qu’un groupe de législateurs multipartites en Allemagne cherche à adopter une résolution parlementaire la semaine prochaine qui reconnaîtrait la famine des années 1930 comme un « génocide ».

    L’année dernière, l’Ukraine et la Russie ont fourni environ 30 % du blé et de l’orge exportés dans le monde, 20 % de son maïs et plus de 50 % de son huile de tournesol, selon l’ONU.

    Dans un message publié samedi sur le réseau social Telegram, le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, a déclaré que plus de 3 000 spécialistes d’un service public local continuaient de travailler « 24 heures sur 24 » et avaient réussi à restaurer la chaleur dans plus de plus de 90% des bâtiments résidentiels. Alors qu’environ un quart des habitants de Kyiv sont restés sans électricité, il a déclaré que l’eau desservie avait été rendue à tous dans la ville.

    La bousculade pour rétablir le courant est intervenue alors que le Premier ministre belge Alexander De Croo a rencontré samedi Zelenskyy à Kyiv.

    « Cet hiver pourrait être difficile », a-t-il déclaré, faisant allusion aux contributions de la Belgique en générateurs et au soutien des écoles et des hôpitaux en Ukraine, ainsi qu’à l’aide militaire telle que « le carburant, les mitrailleuses, l’artillerie propulsée, etc. ».

    « Et en nous tenant ici, nous espérons que nous vous apporterons espoir et résilience dans la lutte à travers cette période difficile. »

    #Ukraine #Russie #Kherson #Frappes_russes

  • Washington se rapproche d’Alger

    Washington se rapproche d’Alger

    Tags : Etats-Unis, Algérie, Ukraine, Russie, Iran, Cuba,

    La volonté des États unis d’Amérique d’attirer l’Algérie dans son giron ou à tout le moins l’éloigner de l’influence russe n’échappe à personne. Cette volonté s’exprime un peu plus ouvertement depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie de Vladimir Poutine et l’Ukraine. Les Américains savent à quel point l’Algérie est un allié historique et stratégique de la Russie depuis l’époque de l’Union sSoviétique et le choix de notre pays d’adopter le socialisme. C’est que Washington a compris que l’attachement de l’Algérie à son amitié avec la Russie rend cette dernière tout à fait crédible et fréquentable malgré sa guerre contre l’Ukraine.

    Après avoir tenté vainement de faire changer d’avis à notre pays à travers des manœuvres de déstabilisation voire des menaces à travers des membres du Congrès ou via l’entité israélienne et le Maroc, Washington semble avoir compris que cette stratégie du bâton ne marche pas. Elle revient désormais à de meilleurs sentiments en tendant la carotte aux hauts responsables algériens dans l’espoir d’obtenir une réponse favorable sous forme, ne serait-ce que, d’une prise de distance vis à vis de la Russie de Vladimir Poutine.

    L’activisme diplomatique ces dernières semaines de l’ambassadrice des États-Unis en Algérie Mme Elizabeth Moore Aubin, est en effet loin d’être fortuit. La représentante de Washington veut décliner une nouvelle tactique de l’oncle Sam qui consiste à tenir un dialogue doux avec Alger plutôt que de multiplier des déclarations tapageuses qui ont été perçues par Alger comme des provocations inacceptables d’autant que ses relations avec Moscou qui n’ont jamais souffert ne serait-ce que d’une brume passagère.

    Autrement dit, l’Algérie a gagné dans son bras de fer larvé avec les États unis qui ont quasiment mis en demeure tous les pays du monde de choisir leur camp entre l’Occident pro Ukraine et la Russie. Cette posture menaçante qui confine au maccarthysme des années 60-70 n’a pas été du goût de plusieurs pays dont l’Algérie qui a refusé de sacrifier ses rapports historiques avec Moscou sur l’autel d’un positionnement douteux aux côtés du camp occidental et son sulfureux potiche Volodomir Zilensky.

    Washington a donc fini par admettre que notre pays qui est attaché à sa doctrine diplomatique héritée de la guerre de libération nationale n’est pas malléable encore moins corvéable comme le sont certains autres. Le fait est que Mme l’ambassadrice a même lancé une offre de service aux autorités algériennes de s’armer avec du « made in USA » et ne plus se contenter de s’approvisionner de Russie. Connaissant la frilosité des Américains à vendre des armes à l’Algérie depuis les années rouges du terrorisme, il y a lieu de s’étonner de cette disponibilité.

    Il faut croire que le pragmatisme américain ne s’accommode pas du passé et du passif. Pour obtenir l’isolement de la Russie, Washington est prête à tous les compromis possibles y compris à reprendre langue avec des régimes qui lui sont hostiles comme celui d’Iran, du Cuba ou du Venezuela. En convoquant une conférence de presse pour dérouler la feuille de route de son pays dans son approche avec l’Algérie, Elizabeth Moore Aubin confirme ce changement de ton et de mode opératoire US à l’égard de l’Algérie qui ne s’est pas laissée impressionner par les effets de manche. L’audience accordée hier par le Premier ministre Aiment Benabderahamane à l’ambassadrice des États-Unis constitue le point d’orgue de ce « soft power » typiquement américain.

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 23/11/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Russie #Ukraine