Étiquette : Union Africaine

  • UA : Le CPS demande au Maroc et à la RASD de s’engager dans des pourparlers directs et sans préconditions

    Le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (CPS) a demandé, jeudi, au Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de s’engager dans des “pourparlers directs” et sans “conditions préalables” en vue de parvenir à un “règlement définitif ” du conflit au Sahara Occidental, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.

    Le CPS ” demande au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS”, indique l’organe décisionnel de l’organisation africaine dans le communiqué final de sa réunion du 9 mars au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, rendu public jeudi.

    Se déclarant “préoccupé” par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies, le Conseil a tenu à rappeler que le plan de paix onusien devait ” parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”.

    Le CPS a également demandé à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoun, au Sahara occidental occupé, afin de permettre à l’Union africaine de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date.

    A cet effet, le Conseil a ordonné d’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation.

    Soulignant le rôle de l’organisation africaine dans le règlement du conflit, le CPS a décidé que la Troika de l’UA revitalise d’urgence son engagement avec le Maroc et la RASD en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise.

    L’organe décisionnel de l’UA a également décidé de s’acquitter de son mandat sur le conflit, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l’UA.

    Il s’est dit aussi “Conscient du rôle historique de l’OUA/UA en tant que garant du plan de règlement du conflit du Sahara occidental signé par les deux parties en 1991, et qui a conduit au déploiement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour superviser le cessez-le-feu et organiser un referendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental”.

    Tout en Reconnaissant le rôle “crucial” de l’ONU dans l’exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise, le CPS a exhorté le SG de l’ONU à accélérer la nomination d’un nouvel envoyé personnel, qui va travailler en “étroite collaboration avec l’UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité”.

    Le CPS a demandé, en outre, au SG de l’ONU de charger le Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.

    La Commission de l’UA a été chargée de transmettre le présent communiqué aux deux Etats membres, le Maroc et la RASD, pour qu’ils prennent des mesures immédiates, ainsi qu’au SG de l’ONU et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Les trois membres africains du Conseil de sécurité, le Kenya, le Niger et la Tunisie, sont invités à faciliter la coordination entre le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question.

    Algérie54, 19 mars 2021

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,

  • UA : Le CPS prend une décision favorable au Sahara occidental malgré l'intense lobbying marocain

    Par Lila Ghali

    Le Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l’Union africaine insiste sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale.
    Telle a été la décision du CPS lors de sa réunion du 09 mars dernier consacrée, en partie, à la question sahraouie en dépit d’un intense lobbying et d’une féroce campagne médiatique menés par Rabat, visant à faire croire à l’échec de ladite réunion
    La décision du CPS remet la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale.
    Ni les contrevérités diffusées par la presse marocaine, ni les méthodes connues de la délégation du Maroc à l’UA, n’ont réussi à empêcher la diffusion de cette décision très favorable à la cause sahraouie.
    L’organe décisionnel de l’organisation africaine, prévoit également une série de mesures pour la réactivation du rôle de l’UA, notamment à travers la mobilisation du CPS, la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée, l’organisation d’une visite sur le terrain, le mandat octroyé à l’Envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit.
    Il rappelle, en outre, aux Nations unies l’impératif d’expédier le processus de désignation d’un envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU et de remettre sur les rails le processus de règlement sur des bases crédibles.
    Le Conseil interpelle aussi le SG de l’ONU afin de demander à son Conseiller juridique de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.
    Il est également demandé aux trois membres africains du Conseil de Sécurité de l’ONU, à savoir le Kenya, le Niger et la Tunisie, de défendre cette position commune au sein du Conseil. Il s’agira aussi pour eux de faciliter la coordination sur cette question entre le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies.
    Algérie1, 19 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,
  • UA : Communiqué de la 984eme réunion du CPS tenue le 9 mars 2021

    Communique de la 984eme réunion du CPS tenue le 9 mars 2021, sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision sur Faire taire les armes du 14eme Sommet extraordinaire

    Adopté par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), lors de sa 984eme réunion tenue le 9 mars 2021, sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision sur Faire taire les armes du 14e Sommet extraordinaire :

    Le Conseil de paix et de sécurité,

    Prenant note des allocutions d’ouverture faites par S.E. le Président Uhuru Kenyatta de la République du Kenya en tant que Président du CPS pour le mois de mars 2021 ; et par le Président de l’UA, S.E. le Président Felix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) ; S.E. le Président Brahim Ghali de la République Sahraouie; le Président de la Commission de l’UA, S.E. Moussa Faki Mahamat ; ainsi que des communications faites respectivement par l’Envoyé Spécial de l’UA sur le Sahara Occidental, l’ancien Président du Mozambique, S.E. Joaquim Alberto Chissano, le Commissaire à la paix et à la sécurité S.E. Ambassadeur Smail Chergui et de la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies, S.E. Hanna Tetteh ;

    Rappelant la Décision de la Conférence [Assembly/AU/Dec.693(XXXI) et le paragraphe 15 de la Décision du 14e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, tenu le 6 décembre 2020, sur le thème  » Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique « ,

    Rappelant également ses décisions antérieures sur la situation au Sahara occidental, en particulier le Communiqué [PSC/AHG/COMM.4 (DXLVII) ] adopté lors de sa 547e réunion tenue le 26 septembre 2015, à New York, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, dans lequel le Conseil a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer pleinement ses responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre rapidement le conflit au Sahara occidental et trouver une réponse efficace aux questions relatives au respect des droits de l’homme et à l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire ; ainsi que le communiqué [PSC/PR/COMM(DCLVIII)] adopté lors de sa 668e réunion tenue le 20 mars 2017 ;

    Guidé par les principes consacrés par l’Acte constitutif, la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que par les dispositions du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité ;

    Conscient du rôle historique de l’OUA/UA en tant que garant du plan de règlement du conflit du Sahara occidental signé par les deux parties en 1991, qui a conduit au déploiement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour superviser le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental ;

    Rappelant les dispositions du chapitre VIII de la Charte des Nations unies sur le rôle des arrangements régionaux dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et soulignant la nécessité de forger une coopération et un partenariat plus étroits entre l’Union africaine et les Nations unies pour la promotion et le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique ;

    Soulignant la nécessité pour l’Union africaine de jouer son rôle dans la recherche d’une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, en travaillant pour soutenir les efforts menés par les Nations unies ; et

    Agissant en vertu de l’Article 7 de son Protocole, le Conseil de paix et de sécurité, et en conformité avec la Décision 693 de la Conference et 15 de la Décision du 14e Sommet extraordinaire,

    1. Note avec une profonde préoccupation la reprise de la confrontation militaire entre le Royaume du Maroc et la République Sahraouie, en violation des accords de cessez-le-feu, notamment l’Accord Militaire numéro 1 ; et note également avec inquiétude les répercussions préoccupantes de ce conflit sur la stabilité de la région et sur l’état de la paix et de la sécurité sur le continent ;

    2. Se déclare préoccupé par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies dans le but de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ;

    3. Souligne l’urgente nécessité de redoubler d’efforts pour faciliter un règlement définitif du conflit, conformément aux dispositions pertinentes de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’Article 4 (e) sur le règlement pacifique des conflits entre les États membres et l’Article 4 (f) sur l’interdiction du recours à la force ou à la menace de recours à la force entre les États membres de l’Union ;

    4. Décide:

    (I) Que la Troïka de l’UA devrait revitaliser d’urgence son engagement avec le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise ;

    (II) Que le Conseil de paix et de sécurité s’acquitte de son mandat sur le conflit du Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes du Protocole et aux décisions pertinentes de la Conférence, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l’UA;

    (III) De demander au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’Article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS ;

    (IV) De demander également à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoune, au Sahara occidental, afin de permettre à l’UA de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date ;

    (V) D’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation ;

    5. Reconnaît le rôle crucial de l’ONU dans l’exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise ; exhorte le Secrétaire général de l’ONU d’accélérer la nomination d’un nouvel envoyé personnel et invite le nouvel envoyé personnel à travailler en étroite collaboration avec l’UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité ; demande en outre au Secrétaire général de l’ONU de demander au Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental ;

    6. Encourage l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties au conflit, afin de soutenir les efforts menés par les Nations unies en vue de trouver une solution durable au Sahara occidental et demande à toutes les parties concernées de coopérer pleinement à cet égard ; demande également au Président de la Commission de l’UA de fournir le soutien nécessaire à l’envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental ;

    7. Demande à la Commission de l’UA de transmettre le présent communiqué aux deux États membres, à savoir le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, pour qu’ils prennent des mesures immédiates ; demande également à la Commission de l’UA de transmettre le présent communiqué au Secrétaire général des Nations Unies et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité des Nations Unies (A3) pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité des Nations Unies ; demande en outre à l’A3, à savoir le Kenya, le Niger et la Tunisie, de faciliter la coordination entre le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question ; et

    8. Décide de rester activement saisi de la question.

    Conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine, 18 mars 2021

    Tags : Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité, Maroc, Sahara Occidental,


  • Le Maroc échoue dans son lobbying à l’UA

    La dernière réunion de haut niveau de l’Union africaine sur le Conseil de paix et de sécurité a été un véritable échec pour le makhzen. Avec pour ordre du jour “la paix durable en Afrique”, cette réunion s’est achevé par un appel pressant à un cessez le feu immédiat entre l’occupant marocain et le Front Polisario et une reconnaissance directe que la situation dans cette région est une menace pour la paix et la stabilité.

    Le communiqué signé par les quinze membres du Conseil de paix et de sécurité a demandé à la troïka de l’Union africaine et à l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental le mozambicain Joachim Chissano de «redynamiser le soutien à la médiation dirigée par l’ONU . »
    Le CPS a exhorté le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à procéder à la nomination imminente d’un Envoyé spécial auprès de la MINURSO (la Mission des Nations Unies au Sahara occidental) pour soutenir les efforts de paix dans ce pays.
    Le Conseil a déclaré que le conflit au Sahara occidental avait retardé les efforts d’intégration régionale dans la région du Maghreb, appelant le secrétaire général de l’ONU à accélérer la nomination d’un envoyé spécial pour faciliter la médiation.

    Ce communiqué a soulevé la colère du régime marocain, qui ne s’attendait pas à une telle position de la part du CPS. D’ailleurs, avant même cette rencontre, les services secrets du royaume ont voulu anticiper sur le communiqué final, mais aussi sur l’ordre du jour. Rabat cherchait à éviter que la question sahraouie soit inscrite dans les débats. Un intense lobbying avait commencé des semaines auparavant auprès des instances panafricaines. Mais, c’est surtout à Nairobi, la capitale kenyane que les agissements du Maroc se sont concentrés.

    En effet, le Kenya avait convoqué cette fameuse réunion en tant que président de ce mois de mars du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, où il avait l’intention de discuter de la paix et de la sécurité ainsi que du changement climatique. Rabat a rapidement réagi en tentant de faire le forcing auprès du président kényan pour ne pas endosser le conflit sahraoui lors de cette réunion.

    Nairobi a fait valoir que la question sahraouie a toujours fait partie du tableau noir des conflits dans le continent comme la situation au Soudan du Sud, au Tigré en Ethiopie et d’autres points chauds. Le Kenya a insisté dans sa démarche pour que l’Union africaine joue un rôle prépondérant dans la résolution du conflit maroco-sahraoui, d’autant que l’organisation des Nations unies semble être paralysée depuis la démission de son dernier envoyé spécial dans la région, il y a deux ans.

    C’est un journal kenyan, “La Nation”, qui vient de faire des révélations sur le lobbying marocain auprès des autorités de Nairobi durant les préparatifs de cette réunion. Rabat cherchait, soit à l’annuler ou la retarder afin de permettre au diplomate algérien Smail Chergui d’achever son mandat la semaine prochaine en tant que commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité.

    Selon ce quotidien, le Maroc avait demandé au Kenya de retarder la réunion, avertissant que Chergui utilisait ses derniers jours de son mandat pour «servir l’agenda suspect de son pays d’origine et risquerait de compromettre la position neutre du Kenya concernant la question du Sahara ainsi que son engagement à promouvoir la paix et la stabilité Afrique. »

    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait écrit à son homologue kényan Raychelle Omamo pour lui dire qu’il n’y avait pas de consensus dans les débats sur la question sahraouie.
    «Le thème des discussions risque de provoquer de graves divisions parmi les membres du CPS qui seraient plus à l’aise pour examiner les questions unificatrices et prioritaires, sur lesquelles il existe un consensus de base, en particulier pendant la période difficile de la pandémie de Covid-19», a déclaré Bourita dans une lettre le 1er mars à Nairobi, soit une semaine avant le rendez vous africain.

    « La Troïka devrait être le seul mécanisme de la tentative de l’Afrique pour résoudre le problème, et qui affirme l’exclusivité du Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question », a-t-il déclaré en se référant au groupe de trois membres des anciens, actuels et futurs présidents de l’Union africaine, connue sous le nom de Troïka sur la question sahraouie. Pour le moment, cela inclut le président sud-africain Cyril Ramaphosa, Felix Tshisekedi de la RDC et Macky Sall du Sénégal.

    Le Maroc avait fait tellement de lobbying avant la réunion qu’ils ont contacté le chef de l’ODM Raila Odinga, le Haut Représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures pour aider à faire passer le message, et influencer la position kenyane.
    L’échec est retentissant puisque le président Kenyatta a convoqué la réunion et a ouvert des débats sur la question, qui s’est achevé finalement par l’appel et le communiqué cité plus haut.

  • Sahara Occidental : Légalité et responsabilité

    Il y a un temps pour tout. Le silence abyssal a trop duré. Par-delà la complicité des fossoyeurs de la liberté, sacrifiée sur l’autel des intérêts commerciaux et des considérations géopolitiques, il y a effectivement matière à méditer sur le cas de décolonisation de la dernière colonie africaine consacrée dans son droit légitime à l’autodétermination et par la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par une majeure partie de la communauté internationale, néanmoins victime d’un déni de légalité sans précédent. Malgré les avis de la Cour internationale de justice (CIJ), de la Cour de justice européenne (CJUE) et le consensus international qui ne reconnaît aucune souveraineté marocaine sur le territoire, la chape de plomb continue de sévir en privant un peuple épris de liberté et de paix de son droit inaliénable à l’indépendance. 

    En partenaires reconnues du processus de décolonisation, entériné par les accords du 6 septembre 1991 signés par les deux parties au conflit, l’ONU et l’Afrique ont failli au devoir de décolonisation, vidé de toute substance par la violation du cessez-le-feu, provoquée par l’acte hideux de Guerguerat, et la politique de linkage immorale pratiquée par l’ancienne administration américaine. Si beaucoup d’espoirs sont mis dans la nouvelle équipe dirigée par Joe Biden, la gravité de la situation ne saurait s’accommoder des tergiversations porteuses de périls sur la paix et la stabilité régionales. Le temps des «mesures efficaces et concrètes» interpelle impérativement l’Union africaine (UA) menacée dans ses fondements unitaires et ses principes constitutifs inhérents au droit à l’autodétermination, au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. 
    Cette position a été défendue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS), consacrée à l’examen de la situation au Sahara occidental et au changement climatique. «L’Afrique, qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial», a affirmé le président de la République. Emmuré dans le mur de la honte et plus que jamais voué à un isolement, le Makhzen est incontestablement confronté à un désaveu total de l’UA, réaffirmant, lors du 34e sommet, la souveraineté de la RASD et appelant le CPS à mettre en œuvre les modalités susceptibles de favoriser le retour au cessez-le-feu et à la table de négociation. 
    La victoire sahraouie est confortée par la décision d’ouvrir un consulat à Laâyoune occupée par la commission de Haut niveau des chefs d’État et de gouvernement. En attendant la consultation du conseiller juridique de l’UA sur le cas des «consulats» africains, cette présence effective permet une évaluation de la situation dans les territoires occupés, jugée désastreuse par les militants des droits de l’homme. 
    Unie et solidaire, l’Afrique est appelée à rendre justice au peuple sahraoui, lassé par trois décennies de promesses non tenues et contraint au retour à la lutte armée, pour arracher son droit à l’indépendance que la communauté internationale n’a pas su garantir. «Nous plaçons l’Afrique devant ses responsabilités et son devoir face à la question sahraouie», a déclaré le Président sahraoui, Brahim Ghali. Elle est tenue prioritairement de défendre un État fondateur privé de son droit à l’autodétermination et livré à un génocide à ciel ouvert.
    El Moudjahid, 10 mars 2021
  • Sahara Occidental: Le Kénya dévoile le lobbying du Maroc

    La nouvelle tentative du Kenya pour que l’Union africaine joue un rôle de premier plan dans la résolution du différend du Sahara occidental met le Maroc en colère.

    Mardi, le président Uhuru Kenyatta a présidé la réunion de haut niveau de l’Union africaine du Conseil de paix et de sécurité sur la «paix durable en Afrique». Mais ses préparatifs, a appris la Nation , avaient fait l’objet d’un lobbying intensif du Maroc pour qu’il soit annulé ou retardé afin de permettre au diplomate algérien Smail Chergui d’achever son mandat la semaine prochaine en tant que commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité.
    Un communiqué publié par les 15 membres du Conseil de paix et de sécurité a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» au Sahara occidental et a demandé à la troïka de l’Union africaine et à l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental [Joachim Chissano] de «redynamiser le soutien à la médiation dirigée par l’ONU . » Il a exhorté le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à procéder à la nomination imminente d’un Envoyé spécial auprès de la MINURSO [la Mission des Nations Unies au Sahara occidental] pour soutenir les efforts de paix dans ce pays.
    Le Conseil a déclaré que le conflit au Sahara occidental avait retardé les efforts d’intégration régionale dans la région du Maghreb, appelant le secrétaire général de l’ONU à accélérer la nomination d’un envoyé spécial pour faciliter la médiation.
    Le Kenya avait convoqué la réunion en tant que président de mars du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, où il avait l’intention de discuter de la paix et de la sécurité ainsi que du changement climatique. Mais le Maroc accuse l’Algérie de l’emporter sur le Kenya pour placer la question sahraouie pour les propres gains politiques d’Alger.
    Nairobi, cependant, fait valoir que la question sahraouie a toujours fait partie d’une série de problèmes au cœur de son thème courant de la paix et de la sécurité en Afrique, aux côtés du Soudan du Sud, de la situation au Tigray et d’autres points chauds du continent.
    Le Maroc avait demandé au Kenya de retarder la réunion, avertissant que M. Chergui utilisait ses derniers jours en fonction pour «servir l’agenda suspect de son pays d’origine et risquerait de compromettre la position neutre du Kenya concernant la question du Sahara ainsi que son engagement à promouvoir la paix et la stabilité Afrique. »
    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait écrit à son homologue kényan Raychelle Omamo pour lui dire qu’il n’y avait pas de consensus sur la discussion de Sahraoui.
    «Le thème des discussions risque de provoquer de graves divisions parmi les membres du CPS qui seraient plus à l’aise pour examiner les questions unificatrices et prioritaires, sur lesquelles il existe un consensus de base, en particulier pendant la période difficile de la pandémie de Covid-19», a déclaré Bourita dans un communiqué du 1er mars. lettre à Nairobi.
    « La Troïka devrait être le seul mécanisme de la tentative de l’Afrique pour résoudre le problème, et qui affirme l’exclusivité du Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question », a-t-il déclaré en se référant au groupe de trois membres des anciens, actuels et futurs présidents de l’Union africaine. normalement connue sous le nom de Troïka sur la question sahraouie. Pour le moment, cela inclut le président sud-africain Cyril Ramaphosa, Felix Tshisekedi de la RDC et Macky Sall du Sénégal.
    Le Maroc avait fait tellement de lobbying avant la réunion qu’ils ont contacté le chef de l’ODM Raila Odinga, le Haut Représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures pour aider à faire passer le message.Le Sahara occidental, une région du nord-ouest de l’Afrique était initialement une colonie espagnole mais a été repris par le Maroc qui le considère maintenant comme son territoire, bien qu’une partie de celui-ci soit administrée par le gouvernement du Front Polisario, qui dirige le parti arabe sahraoui démocratique. République, exilée en Algérie.
    Echourouk Online, 14 mars 2021
    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Western Sahara, Kenya, Union Africaine,
  • Algérie : Tebboune, un fin diplomate sur les traces de son mentor

    OFFENSIVE TOUS AZIMUT SUR LA REGION.
    Jamais depuis la disparition de feu Houari Boumediene, la diplomatie algérienne n’a connu une telle effervescence et une dynamique qui la remet dans sa place qu’elle a, lamentablement perdue. Les différents chefs de l’Etat qui se sont succédés n’ont pas eu cette ardeur pour affronter toutes ces puissances, mais plus encore quelques pays voisins qui se sont positionnés pour assoir une domination et une hégémonie, souvent sous la coupe de super puissances, le but étant de dilapider les richesses d’un continent en mal de vrais leaders comme le furent des chefs d’Etat de grande renommée durant les années 1960 et 1970. Avec l’actuel chef de l’Etat algérien, un retour à une certaine forme de normalité et surtout le respect du droit international devient possible, surout que la nouvelle géostratégie découlant de graves crises l’impose de facto, pour peu qu’il y ait une volonté d’en découdre avec les pratiques du passé.

    En participant à la conférence des pays africains concernant lé sécurité, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour s’affirmer devant ses pairs en mettant l’accent sur la dernière colonie, le Sahara occidentale en l’occurrence. Il faut dire que si le chef de l’Etat est entrain de marquer de son empreinte dans le concert des nations et en particulier dans le continent africain, c’est que ce dernier a compris au même titre que son mentor qu’il ne cesse d’évoquer à chacune des ses interventions, que la diplomatie est le meilleur moyen de protéger son pays. Ainsi, le chef de l’Etat, depuis son accession au pouvoir a mis en avant toute une batterie de mesures concernant son département et toujours, selon sa référence, c’est lui qui mène son offensive, même s’il accorde une grande confiance en son ministre des affaires étrangères.

    Souvenons-nous au début de son mandat, il était un invité de marque en Allemagne pour le problème de la Lybie et qu’à ce titre il na fait savoir aux participants le rôle le majeur que l’Algérie doit jouer dans ce conflit. L’argument qu’il a fait valoir, c’est que l’Algérie étant frontalière avec ce pays, il e=était en droit d’avoir son mot à dire sur cette question, ce qui fut pris en considération, notamment par la partie allemande qui savait l’importance de l’Algérie, sa neutralité et surtout les propositions faites à ce sujet. Ni la France et encore moins le Maroc, à l’affût de la moindre faille pour s’incruster dans des affaires qui ne le concernent nullement sauf pour faire le sale boulot de ses commanditaires, l’entité sioniste et la France en particulier.

    Fort de cette position que l’Algérie est entrain de récupérer après une si longue absence, due en grande partie au laxisme et à une certaine forme de complicité de l’ancien président algérien, le chef de l’Etat maintient une certaine forme de pression sur la région pour déterrer le dossier du Sahara occidentale et le mettre au goût du jour, ceci à la faveur des derniers évènements qui a vu une énième agression du colonisateur marocain. Conforme à ses propres conviction, le chef de l’Etat, encore faut-il le lui reconnaître, est le seul, après feu Houari Boumediene, a avoir frontalement diriger ses attaques diplomatiques contre l’occupant marocain pour lui rappeler avec force que l’Algérie fera tout pour la décolonisation de cette région d’Afrique. A chacune de ses interventions le chef de l’Etat réitère les positions de l’Algérie, surtout en ce qui concerne les dossiers brûlants que sont la Palestine, le Sahara occidentale et la Lybie et le fait savoir haut et fort à l’adresse de tous ces pays qui ont tenté de tirer profit de leurs misères.

    Sur au autre registre et non des moindres, le chef de l’Etat n’a pas lésiné sur ses interventions et sur ses relations nouvelles qu’il entretient avec certains pays européens, notamment la France et la relation privilégiée qu’il entretien avec le président français, Emanuel Macron a fait montre d’une grande maîtrise des sujets sensibles qui ont toujours envenimé les relations entre les deux pays. Sujet sensible qu’est les archives de la guerre de libération nationale, Abdelmadjid Tebboune et son homologue français ont trouve un terrain d’entente, notamment par le biais de quelques entretiens téléphoniques et qui ont abouti à des résultats probants. La récupération des crânes de nos valeureux combattants, la décision de nommer deux grandes personnalités en charge de raviver la mémoire entre les deux pays, notamment l’aspect historique avec l’ambition que l’Alg2rie peut récupérer ses archives sont autant de réussite qui ne sont pas sans apaiser des tensions qui ont pénalisé les deux pays. Les récentes décisions de l’administration Macron en reconnaissant l’assassinat du Chahid Ali Boumedjel et l’accès aux archives datant de plus de cinquante ans, sont là pour dire que le président de la république, malgré le passif qu’il compte apurer sur le plan interne et Dieu seul sait tous ces chantiers ouverts pour redorer l’image du pays et si l’on ajoute ses absences dues à sa maladie, l’on est en droit de lui accorder beaucoup de respect pour toutes ces batailles qu’il est entrain de mener dans un calme olympien que seuls les plus méritants son en droit de l’avoir.

    Le National, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Sahara Occidental, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,

  • Journal Kenyan : Le Kenya marche sur les pieds du Maroc dans une nouvelle tentative de résoudre le problème sahraoui

    Par Aggrey Mutambo*

    La nouvelle tentative du Kenya pour que l’Union africaine joue un rôle de premier plan dans la résolution du différend du Sahara occidental met le Maroc en colère.

    Mardi, le président Uhuru Kenyatta a présidé la réunion de haut niveau de l’Union africaine du Conseil de paix et de sécurité sur la «paix durable en Afrique». Mais ses préparatifs, a appris la Nation , avaient fait l’objet d’un lobbying intensif du Maroc pour qu’il soit annulé ou retardé afin de permettre au diplomate algérien Smail Chergui d’achever son mandat la semaine prochaine en tant que commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité.

    Un communiqué publié par les 15 membres du Conseil de paix et de sécurité a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» au Sahara occidental et a demandé à la troïka de l’Union africaine et à l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental [Joachim Chissano] de «redynamiser le soutien à la médiation dirigée par l’ONU . » Il a exhorté le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à procéder à la nomination imminente d’un Envoyé spécial auprès de la MINURSO [la Mission des Nations Unies au Sahara occidental] pour soutenir les efforts de paix dans ce pays.

    Le Conseil a déclaré que le conflit au Sahara occidental avait retardé les efforts d’intégration régionale dans la région du Maghreb, appelant le secrétaire général de l’ONU à accélérer la nomination d’un envoyé spécial pour faciliter la médiation.

    Le Kenya avait convoqué la réunion en tant que président de mars du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, où il avait l’intention de discuter de la paix et de la sécurité ainsi que du changement climatique. Mais le Maroc accuse l’Algérie de l’emporter sur le Kenya pour placer la question sahraouie pour les propres gains politiques d’Alger.

    Nairobi, cependant, fait valoir que la question sahraouie a toujours fait partie d’une série de problèmes au cœur de son thème courant de la paix et de la sécurité en Afrique, aux côtés du Soudan du Sud, de la situation au Tigray et d’autres points chauds du continent.

    Le Maroc avait demandé au Kenya de retarder la réunion, avertissant que M. Chergui utilisait ses derniers jours en fonction pour «servir l’agenda suspect de son pays d’origine et risquerait de compromettre la position neutre du Kenya concernant la question du Sahara ainsi que son engagement à promouvoir la paix et la stabilité Afrique. »

    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait écrit à son homologue kényan Raychelle Omamo pour lui dire qu’il n’y avait pas de consensus sur la discussion de Sahraoui.

    «Le thème des discussions risque de provoquer de graves divisions parmi les membres du CPS qui seraient plus à l’aise pour examiner les questions unificatrices et prioritaires, sur lesquelles il existe un consensus de base, en particulier pendant la période difficile de la pandémie de Covid-19», a déclaré Bourita dans un communiqué du 1er mars. lettre à Nairobi.

    « La Troïka devrait être le seul mécanisme de la tentative de l’Afrique pour résoudre le problème, et qui affirme l’exclusivité du Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question », a-t-il déclaré en se référant au groupe de trois membres des anciens, actuels et futurs présidents de l’Union africaine. normalement connue sous le nom de Troïka sur la question sahraouie. Pour le moment, cela inclut le président sud-africain Cyril Ramaphosa, Felix Tshisekedi de la RDC et Macky Sall du Sénégal.

    Le Maroc avait fait tellement de lobbying avant la réunion qu’ils ont contacté le chef de l’ODM Raila Odinga, le Haut Représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures pour aider à faire passer le message.

    Le Sahara occidental, une région du nord-ouest de l’Afrique était initialement une colonie espagnole mais a été repris par le Maroc qui le considère maintenant comme son territoire, bien qu’une partie de celui-ci soit administrée par le gouvernement du Front Polisario, qui dirige le parti arabe sahraoui démocratique. République, exilée en Algérie.

    Une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) proposait un référendum voté par les indigènes de la région, pour trancher entre l’indépendance et l’intégration au Maroc. Le Front Polisario a favorisé la séparation tandis que le Royaume du Maroc a favorisé l’intégration. Le référendum n’a cependant jamais eu lieu malgré l’aval de l’UA.

    Mokhtar Ghambou, l’ambassadeur du Maroc au Kenya, a accusé l’Algérie d’avoir tenté de saboter la médiation dirigée par l’ONU en forçant un processus parallèle à travers le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

    «Il est évident que l’ancien commissaire du CPS [Chergui] dont le mandat se termine le 15 mars 2021, cherche désespérément à profiter de la décision des chefs d’État à travers une politique de ‘pick and choose’, pour à la fois contredire et saper les réformes institutionnelles engagées au sein de l’UA », a-t-il déclaré mercredi à la Nation, affirmant que la réunion était« inopportune ». M. Chergui est censé être remplacé le mois prochain par Bankole Adeoye du Nigéria, récemment élue à la tête du département élargi des affaires politiques, de la paix et de la sécurité.

    «L’Algérie n’est pas intéressée à défendre la cause des séparatistes du Polisario, elle veut plutôt empêcher le Maroc, premier investisseur africain d’Afrique du Nord d’avoir une présence au Kenya et dans la région de l’Afrique de l’Est.

    L’année dernière, en décembre, le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu la domination du Maroc sur le Sahara occidental, ce à quoi l’Union africaine s’est rapidement opposée et a déclaré que la question devait être résolue par le référendum ordonné par le CSNU. Les États-Unis sont un membre permanent du CSNU qui avaient voté plus tôt en octobre pour la prolongation de la mission des Nations Unies au Sahara occidental jusqu’au 31 octobre 2021.

    La résolution 2548 du CSNU d’octobre dernier avait également appelé à la reprise des négociations sans conditions préalables et notait «la nécessité d’une solution réaliste, praticable et durable à la question du Sahara occidental basée sur un compromis».

    *Écrivain diplomatique senior, Nation Media Group

    Daily Nation, 13 mars 2021

    Tags : Kenya, Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,

  • L’ultime manœuvre du Maroc pour empêcher la réunion du Conseil africain de paix et de sécurité

     Imen H.


    Le journal kényen « Daily Nation », a dévoilé aujourd’hui, samedi, une partie des coulisses de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui a eu lieu mercredi dernier.

    En effet, selon le « Daily Nation » le Maroc a mené des manœuvres secrètes pour empêcher la tenue de la réunion du Conseil de sécurité et de paix sur le Sahara occidental.

    « Le Maroc a exercé une forte pression avant la réunion du Conseil africain de paix et de sécurité, alors que le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita a appelé son homologue kényen Raychelle OMAMO et lui a présenté des justifications et des faussetés fragiles sur l’absence de consensus sur la question Sahara au sein du conseil africain de paix et de sécurité, et que la réunion menacerait la division du Conseil », rapporte le journal.

    La même source, a également indiqué qu’ « un autre Marocain a contacté l’ancien Premier ministre kényen, qui est actuellement le haut représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures Raila Odinga, pour le persuader d’intervenir auprès du président kényan pour empêcher ou reporter la réunion ».

    Le journal kenyen, a confirmé que l’ambassadeur du Maroc au Kenya, «Al Mukhtar Gambo», avait tenté d’empêcher la rencontre contre l’Algérie, l’accusant de saboter la médiation menée par les Nations unies en imposant un processus parallèle à travers le Conseil africain de paix et de sécurité. En réponse aux initiatives du Maroc, le Kenyaa affirmé que la question sahraouie a toujours été parmi les questions centrales qui travaillent pour la diplomatie pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique.

    Le journal a conclu que « les multiples tentatives et pressions du Maroc n’ont pas empêché le président kényen  de convoquer la réunion du mardi 09 mars, lorsqu’il a pris des décisions importantes en faveur de la question sahraouie, notamment l’activation du rôle de l’Union africaine dans les efforts internationaux, et la nomination de l’envoyé spécial de l’UA, Joaquim Chissano, pour diriger les consultations et les contacts entre la RASD et le Maroc pour mettre en œuvre les décisions de la réunion.

    Maghreb Info, 13 mars 2021

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,



  • Sahara occidental – Maroc : Échec au roi

    par Brahim Taouchichet

    Dos au mur, le Maroc boycotte la réunion de l’UA et renoue avec la politique de la chaise vide.
    «Le dossier est clos», clamait feu le roi Hassan II au point fort de l’affrontement avec le Front Polisario, tandis que le Président français Giscard d’Estaing lançait ses bombardiers «Jaguar» contre les combattants sahraouis utilisant les terribles bombes au phosphore. C’était sans compter sur la détermination du peuple sahraoui et ses nombreux soutiens et sympathisants.
    À l’OUA (actuelle UA), le Maroc s’est retrouvé désavoué dans son aventure coloniale, politiquement isolé, ce qui a poussé le monarque marocain à recourir à l’insulte envers ses pairs africains, à se livrer à la danse de Saint-Guy, parlant de leurs délibérations au sein de l’organisation panafricaine. Un scandale, le Maroc n’a plus qu’à quitter les lieux ! C’était le 12 novembre 1984. C’est la politique de la chaise vide qui durera jusqu’en 2017. Les délégations marocaine et sahraouie venaient pourtant de prendre part ensemble aux travaux du 20e sommet de l’OUA à Addis Abeba, présidés alors par le Président tanzanien Julius Nyerere. Le chantage n’aura aucun effet sur la position de principe de l’OUA sur la question de la décolonisation. Mal en prit au royaume alaouite puisque sa démarche sera improductive, il se résoudra à rejoindre l’organisation continentale africaine dans sa nouvelle appellation, l’Union africaine (UE), espérant peser de l’intérieur pour faire accepter son annexion du Sahara Occidental.
    Pour parvenir à ses buts, le Makhzen n’hésitera pas à recourir à tous les marchandages et à dépenser des sommes colossales en lobbying et en corruption de personnalités et de journalistes (français en particulier) de tous les horizons. Avec l’accord reconnaisance d’Israël contre la marocanité du Sahara Occidental, sous le parrainage de Donald Trump, il aura franchi le Rubicon. En vain.
    Le Parti communiste français, qui soutient la cause sahraouie, vient de démasquer les menées marocaines en France (que soutient l’annexion). En effet, le Maroc mène «un lobbying de luxe» auprès des élus français dans l’objectif de faire la promotion de sa vision expansionniste au Sahara Occidental, a déclaré le député français et membre du Parti communiste français (PCF) Jean-Paul Lecoq qui souligne l’impératif pour l’ONU de faire respecter les accords de cessez-le-feu pour en finir avec le conflit qui envenime toute la région. Ces mêmes manœuvres de coulisses ont été éventées récemment pas un journal allemand dans le contexte de la crise diplomatique avec l’Allemagne provoquée par le Maroc qui tentait une opération de charme dans les pays de l’Europe centrale dans le but d’influencer Berlin sur la question du Sahara Occidental.
    Le ministre des Affaires étrangères de sa majesté Mohammed VI n’a plus qu’à constater l’échec patent de la politique d’occupation du territoire sahraoui qui met au demeurant son amateurisme et sa politique bâtie sur le mensonge et les reniements. Ce constat sans appel vient une fois de plus s’imposer à l’opinion aussi bien africaine que mondiale. Une fois de plus, le Maroc veut fuir la réalité en rééditant le coup de la chaise vide. Il vient ainsi de décliner l’invitation de l’Union africaine (UA) à prendre part à la réunion tenue mardi par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) sur le Sahara Occidental. Malgré toutes les tentatives du Maroc visant à duper les Etats membres pour éviter que la question sahraouie ne soit soulevée et ses manœuvres pour que le quorum ne soit pas atteint, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a tenu, mardi dernier par visioconférence, une réunion au niveau des chefs d’État et de gouvernement consacrée à l’examen du conflit au Sahara Occidental.
    Selon les observateurs, en boycottant une réunion cruciale d’une des structures de l’Union africaine, quatre ans après l’adhésion du Maroc à l’organisation panafricaine (2017) et la signature et la ratification de son acte constitutif, après une absence de 33 ans, la diplomatie marocaine a une nouvelle fois échoué à prouver son sérieux s’agissant de la «rupture avec la politique de la chaise vide».
    Il faut rappeler que le fait que le Maroc ait réintégré l’UA sans condition ni réserve et signé son acte constitutif ainsi que la ratification du document, à l’unanimité, par le Parlement lui impose, en sa qualité d’État membre, de «se soumettre aux exigences, dispositions, principes et objectifs de la charte». La rupture du cessez-le-feu en novembre dernier, signé en 1991, se veut un coup de force afin d’imposer le fait accompli. Les combattants sahraouis continuent leurs bombardements et harcèlements des garnisons marocaines retranchées derrière le mur de sable. Le bruit des armes provoque de larges échos en dépit du black-out total imposé aux médias internationaux. Dernier en date, l’Iran vient de réitérer son soutien à la résolution du conflit du Sahara Occidental conformément au droit des Sahraouis à l’autodétermination.
    Dans son intervention, le Président Abdelmadjid Tebboune a rappelé l’urgence d’une solution entre les deux parties en conflit à travers des négociations directes bilatérales. Une position saluée par les responsables sahraouis. L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a salué l’allocution du chef de l’Etat devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), dans laquelle il a affirmé que le conflit au Sahara Occidental «ne saurait avoir de délais de prescription».
    La désignation d’un émissaire spécial des Nations Unies urge afin de relancer le processus de règlement de ce conflit vieux de 46 ans.
    Brahim Taouchichet
    Sur le front : Poursuite des attaques contre les garnisons marocaines
    Les attaques menées par les forces de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent, pour le 121e jour consécutif, contre les retranchements des soldats de l’occupation marocaine le long du mur de sable, selon le communiqué militaire du ministère sahraoui de la Défense.
    Les journées de mardi et de mercredi derniers ont connu le lancement de nouvelles attaques lourdes, menées par les unités de l’Armée sahraouie, ciblant des points distincts tout au long du «mur marocain de la honte». «Mercredi dernier, les combattants de l’APLS ont ciblé, par un bombardement intense, les positions de retranchement des soldats de l’occupation dans la zone d’Oudi El-Dhemrane (secteur de Mahbès), ainsi qu’un ­bombardement violent ciblant les positions des soldats de l’occupation dans la zone d’Akkarara Farsik dans le même secteur», a affirmé la Défense sahraouie.
    Le Soir d’Algérie, 13 marsw 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Union Africaine,