Étiquette : Union du Maghreb Arabe

  • L’UMA demande à l’Algérie de payer sa contribution de l’Etat

    Topics : UMA, Algérie, contribution, Union du Maghreb Arabe, Moussa Faki, Union Africaine,

    L’Union du Maghreb arabe (UMA) a publié le 18 avril une déclaration détaillée demandant à l’Algérie de payer ses devoirs, tout en démystifiant les faux arguments sous-tendant la réaction hystérique de l’Algérie à la nomination d’une citoyenne marocaine comme représentant permanent de l’UMA auprès de l’Union africaine.

    La déclaration a été publiée cinq jours après la déclaration brutale de l’Algérie dans laquelle elle a montré un manque de respect à la fois pour le secrétaire général de l’UMA Taïeb Baccouche et le chef de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat.

    L’UMA a défendu la nomination de la Marocaine Amina Salman en tant que représentante permanente auprès de l’organisation continentale, ajoutant que la décision a été prise et est connue depuis 2018 sans objection.

    La nomination a cependant été reportée à 2023 en raison des complications du coronavirus, a indiqué l’UMA dans un communiqué, notant que Salman représente l’UMA au sein de l’Union africaine et non du Maroc.

    L’UMA a également rappelé à l’Algérie que Baccouche est toujours en charge du secrétariat général de l’UMA après le renouvellement de son mandat conformément au statut de l’UMA.

    Baccouche a reçu des lettres officielles du gouvernement algérien le reconnaissant comme tel, la plus récente datant de la nouvelle année et le secrétariat de la Ligue arabe l’a invité à assister au sommet d’Alger, mais le pays hôte n’a pas emboîté le pas.

    Par la suite, AMU a souligné l’inadéquation entre les paroles et les actes. Alors qu’Alger se revendique rattachée à l’Union, c’est le seul pays qui n’a pas payé ses contributions étatiques bien que ses diplomates continuent de percevoir leurs salaires.

    « Nous espérons que l’attachement exprimé par l’Algérie se concrétisera par le paiement du montant restant dû et le retour des diplomates retirés », a déclaré Baccouche dans un communiqué de l’UMA.

  • Conflit entre l’Algérie et le secrétaire général de l’UMA

    Topics : Algérie, UMA, Taïeb Beccouche, Union du Maghreb Arabe, Union Africaine, Moussa Faki,

    Dans un communiqué publié par son ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a fustigé la nomination d’une diplomate marocaine en tant que représentante permanente de l’UMA auprès de l’Union africaine. Ce à quoi le secrétariat général de l’UMA a sévèrement répondu.

    Dans un communiqué, Taïeb Beccouche, le Secrétaire Général de l’UMA a précisé que « l’ouverture d’un bureau du secrétariat général à l’UA, à Addis Abeba, en collaboration avec le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat » a été lancée en janvier 2018, au moment de la signature d’un mémorandum d’entente entre les deux institutions.

    Or, en raison du Covid, l’exécution de cet accord a été reportée. Ce n’est que plus tard qu’il a été permis à l’UMA de « désigner la directrice des affaires économiques au secrétariat général de l’UMA en tant que représentante à l’UA ». Ce qui a coïncidé avec la prolongation du mandat du secrétaire général, Taïeb Baccouche qui, selon le même communiqué, « avait demandé, à plusieurs reprises, d’être remplacé » par les Etats membres.

    La dernière fois, c’était à l’occasion du sommet arabe en Algérie les 1er et 2 novembre 2022, durant lequel « les parties concernées ont omis de donner suite à sa demande ». Le communiqué du SG de l’UMA révèle que de « hauts responsables algériens » ont continué à « correspondre » avec le SG, « en son nom et en cette qualité, depuis août 2022, jusqu’à présent ». D’où les regrets exprimés dans le communiqué du secrétariat, en constatant « la contradiction des parties algériennes » qui ont signé leur communiqué du 16 avril en qualifiant Taïeb Baccouche d’ »ancien secrétaire général ».

    Le secrétariat général de l’UMA va encore plus loin, pour mettre l’Algérie face à ses contradictions. Et précise que « les quatre pays agréés sont représentés par tous leurs diplomates au secrétariat général et ont payé leurs cotisations pour l’année 2022, à l’exception de l’Algérie qui ne l’a pas fait depuis 2016 et a retiré tous ses diplomates, dont le dernier en juillet 2022. Et tous ont bénéficié des cotisations légales des contributions des autres pays ».

    Ainsi, l’UMA invite l’Algérie à « payer ses dettes » et à faire revenir « ses représentations diplomatiques » au secrétariat général. Et ce, pour aller dans le sens de « l’attachement indéfectible » envers ces institutions tel qu’évoqué par le ministère des Affaires étrangères algérien.

    « Nous regrettons également l’attaque contre le président de la commission africaine, Moussa Fakih Mahamat, le qualifiant en des termes inappropriés car il a appliqué les dispositions de l’Accord de l’Union africaine et de ses huit groupements régionaux, qui prévoit la nomination d’un représentant permanent pour chacun d’eux auprès de l’Union Africaine, en recevant, officiellement, les lettres de créance d’Amina Selmane le 13 avril 2023 », déplore le SG de l’UMA.

    Il précise par ailleurs qu’Amina Selmane « avait auparavant prêté serment devant le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe en sa qualité de directrice des affaires économiques au secrétariat général, devenant ainsi une diplomate maghrébine, travaillant avec le secrétaire général et non avec le pays qui l’a désignée ».

    #Algérie #UMA #Amina_Selmane #Moussa_Faki

  • Dialogue UE-UMA : Communication de l’UE sur le Maghreb

    Tags : Union du Maghreb Arabe, Union Européenne, Algérie, Maroc,

    La Commission européenne et le Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) ont adopté, le 19 novembre 2012, une Communication conjointe portant sur les relations de l’UE avec les pays du Maghreb, qui souligne l’importance de l’intégration maghrébine, exprime la disposition de l’UE à appuyer cette intégration et identifie quelques pistes de coopération dans certains domaines.

    Cette initiative européenne témoigne de l’intérêt qu’accorde l’Union européenne au développement de la coopération intermaghrébine, sachant qu’un Maghreb politiquement stable et économiquement prospère ne peut être que bénéfique aussi bien pour les pays du Maghreb que pour l’UE.

    Cette Communication, qui s’inscrit dans le cadre de la Politique européenne de voisinage révisée, a initié un débat constructif entre les pays maghrébins avec la coordination du Secrétariat de l’UMA ainsi qu’avec les partenaires européens, créant ainsi une dynamique positive visant essentiellement à identifier des thématiques de coopération afin de :

    • Faire profiter les pays de l’UMA de l’expérience et l’expertise de l’Union européenne dans le cadre du processus de l’intégration maghrébine ;

    • Œuvrer ensemble en vue de renforcer davantage les relations euro-maghrébines suivant une approche complémentaire avec les processus existants aux niveaux bilatéral et multilatéral.

    En effet, à l’initiative de la Libye, alors Président en exercice de l’UMA, les cinq pays maghrébins ont examiné le texte de ladite Communication et ont considéré que ledit document constitue une bonne base de travail qui pourrait être renforcé davantage et complété par des actions supplémentaires concernant des domaines prioritaires pour les pays de l’UMA.

    Suite aux réunions des Hauts Fonctionnaires des pays de l’UMA (Rabat, avril 2013, Rabat – 12-13 septembre 2013), il a été convenu des propositions de coopération avec l’UE qui s’articulent autours des thématiques suivantes :

    • Le renforcement du dialogue Politique à travers la tenue de réunions régulières entre les MAE des pays de l’UMA et le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité qui seront précédées par des réunions au niveau des hauts Fonctionnaires ;

    • Le renforcement de la coopération dans le domaine sécuritaire, en tenant compte de la Stratégie sécuritaire maghrébine ;

    • Le renforcement de la coopération sectorielle, notamment dans les domaines de l’agriculture et le développement rural, l’environnement, les investissements, l’appui au secteur privé, notamment les PME, le développement industriel, les infrastructures, les ressources humaines, l’emploi et la jeunesse ainsi que les MEA l’organisation de réunions sectorielles semestrielles au niveau des Ministres maghrébins et commissaires européens qui seront précédées par des rencontres préparatoires des hauts fonctionnaires.

    Lors de la rencontre entre les MAE des pays de l’UMA et le Commissaire européen à l’Elargissement et à la PEV, tenue à New-York, le 28 septembre 2013, en marge de l’AG de l’ONU, les MAE se sont félicités des résultats des discussions tenues au niveau des Hauts Fonctionnaires, au mois de septembre 2013, et se sont accordés sur l’importance de poursuivre les discussions à ce sujet entre les deux parties aux différents niveaux.

    Dans ce cadre, une réunion entre les Ambassadeurs du Maghreb auprès de l’UE et le Commissaire européen à l’Elargissement et à la PEV, M. Fule, s’est tenue à Bruxelles, le 24 mars 2014, et qui a été l’occasion pour la partie européenne de soumettre aux pays de l’UMA le projet de Plan d’action 2014 qui décline les cinq axes prioritaires de coopération UE-Maghreb.

    Les discussions sur ledit Plan d’action seront poursuivies au niveau des Hauts Fonctionnaires des pays de l’UMA, le 16 septembre 2014 et au niveau de la rencontre prévue à New York, en marge de la 69ème session de l’AG de l’ONU, entre les MAE des pays de l’UMA et M. Fule, dans la semaine du 21 septembre 2014.

    Position des pays de l’UMA

    Maroc

    Le Royaume du Maroc est convaincu de l’importance de ce processus de dialogue et de coopération qui permettra de bâtir dans l’avenir des relations denses et multidimensionnelles entre l’UE et l’UMA dans l’intérêt de tous.

    Les pays de l’UMA ont un intérêt à bénéficier de l’appui européen pour favoriser l’intégration maghrébine dans plusieurs domaines. Le Maroc considère qu’il est important de focaliser les discussions sur les points suivants :

    • Etablir un véritable dialogue sur les questions politiques et de sécurité portant sur tous les sujets d’intérêt commun (convenir des formats du dialogue et identifier les thématiques) ;

    • Renforcer la coopération dans les domaines économique et commercial, en exploitant la complémentarité des pays maghrébins et européens en la matière (mise en réseau des infrastructures dans les domaines du transport, de l’énergie et des télécoms, facilitation de l’accès des produits aux marchés respectifs, coopération sectorielle) ;

    • Valoriser la dimension humaine qui constitue un élément essentiel de la réussite de cette initiative (la formation, le partage des connaissances, la mobilité,…) ;

    • Convenir d’une méthodologie de travail nécessaire pour une coopération optimale entre les parties (comités sectoriels, fréquence des réunions, points focaux nationaux,…) ;

    • Le Maghreb reste la région la moins intégrée politiquement et économiquement et que les pays du Maghreb sont comptables devant les générations futures de cette absence d’intégration ;

    • L’implication de tous les partenaires est une condition sine qua non pour la réussite de cette intégration ;

    • L’association d’un représentant du Secrétariat général de l’UMA aux réunions UE-Maghreb ainsi que d’autres pays ou organisations régionales tels-que la CEDEAO ou le CENSAD pour ce qui est de l’aspect sécuritaire qui interpelle une approche commune et globale;

    • L’association, également, côté UE, des institutions européennes et des organisations sous-régionales qui s’impliquent dans l’intégration magrébine, notamment l’initiative des pays nordique ;

    • L’importance d’une coordination et d’une synergie pour éviter les doublons entre les groupements UMA, UpM, 5+5, Ligue Arabe ;

    • Le dialogue UE-Maghreb pourrait avoir un caractère politique tout en abordant des thématiques sectorielles, impliquant les Ministres compétents ;

    • Le jumelage pourrait être un mécanisme efficace pour mettre en place rapidement les réformes lancées. A cet égard, les enveloppes financières décidées à ce mécanisme devraient être substantielles, notamment dans le cadre bilatérale ;

    • Le Maroc estime nécessaire d’élargir le dialogue et la coopération aux acteurs non étatiques qui ont un rôle important à jouer dans le cadre de l’intégration maghrébine ainsi qu’en ce qui concerne l’enrichissement et la consolidation des relations entre l’UE et l’UMA (parlements, CES, les entités régionales et locales, les ONG, les chercheurs, les médias,…).
    Algérie

    • L’Algérie a toujours exprimé sa réticence, dans le cadre des réunions des Hauts fonctionnaires des pays de l’UMA, quant à la concrétisation d’une coopération renforcée UE-UMA

    • Le MAE algérien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;

    • L’Algérie n’a pas d’objection quant à l’association à ces réunions du Secrétaire Général de l’UMA ;

    • Cette initiative UE-UMA ne doit associer que les pays de l’UMA et privilégie la démarche bilatérale ;

    • L’intégration maghrébine a des problèmes endogènes. Il y a toute une série de traité, d’accords et de convention, soit au moins 37 au total, qui pour la plupart, n’ont pas été ratifiés et c’est là où réside le chemin à suivre pour cette intégration.

    • Concernant l’aspect sécuritaire, la multiplication du nombre de partenaires, des agendas et des stratégies risquent de diluer toutes les initiatives louables. La duplication des efforts et des plateformes surtout au niveau opérationnel sachant qu’il existe déjà des synergies à établir sur des questions fondamentales, telles que les échanges de renseignements, la logistique et la formation.

    • Ouverte à une coopération à géométrie variable.

    Tunisie


    • La Tunisie insiste sur la nécessité de prévoir un appui financier conséquent de l’UE pour la mise en œuvre des différentes actions ;
    • Le MAE tunisien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;

    Mauritanie

    • Le MAE mauritanien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;

    • Insiste sur le volet sécuritaire dans le cadre de la coopération UE-UMA compte tenu de l’instabilité persistante dans la région du Sahel ;

    • Souligne l’importance de donner la priorité aux thématiques de l’eau, de l’énergie et du développement qui interpelle la Mauritanie ;

    • Souligne l’absence de propositions à l’endroit des jeunes et regrette le peu de projets dont bénéficie la Mauritanie alors qu’elle est un pays relais et intermédiaire entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb et l’Europe.

    SEAE

    • Affiche sa détermination à aller de l’avant dans son projet de coopération renforcée avec les pays de l’UMA et dans son initiative même s’il faut privilégier la coopération à géométrie variable et même si certains pays de l’UMA n’affichent pas la même détermination à mener une coopération dans ce cadre.

    • Compte tenu du contexte régional sécuritaire, l’UE et ses Etats membres souhaitent faire aboutir rapidement les objectifs retenus dans la Communication et le projet de Plan d’action car les intérêts de l’UE sur le plan sécuritaire dépendent d’une réelle stabilité dans cette région.


    #Maroc #Maghreb #UMA #UE #Algérie

  • Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

    Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

    Tunisie, Maroc, Algérie, TICAD 8, Sahara Occidental, UMA, Union du Maghreb Arabe,

    Comment, du jour au lendemain, les relations diplomatiques entre la Tunisie et le Maroc se sont-elles dégradées aussi rapidement ? L’incident diplomatique relatif à l’accueil du chef du Polisario à Tunis en est-il réellement la cause unique et directe ? Le Maroc craint-il un rapprochement quasi-parfait entre la Tunisie et l’Algérie ?

    Entre la Tunisie et le Maroc, une crise diplomatique s’est bien installée au point que les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs. L’incident est simplement dû à l’accueil du chef du Polisario à Tunis à l’occasion de la Ticad 8, mais les causes sont bien plus profondes.

    La crise actuelle entre les deux pays fait étendre son spectre sur l’Union du Maghreb arabe (UMA) déjà affaiblie par la tension interminable entre Alger et Rabat sur la question du Sahara occidental.

    Pour rappel, la Tunisie avait annoncé, il y a dix jours, le rappel de son ambassadeur au Maroc, dans la foulée d’une décision similaire, la veille, de Rabat à l’égard de Tunis pour protester contre l’accueil dans la capitale tunisienne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Une crise qui a marqué les travaux de la Ticad 8 boycottés par le Maroc.

    En annonçant le rappel de son ambassadeur, Tunis a assuré avoir «maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale», prônant une «solution pacifique et acceptable par tous».

    Mais pour le Maroc, l’accueil de Brahim Ghali à la Ticad est «un acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain ». Rabat estime que Tunis a invité «unilatéralement» Brahim Ghali au sommet «contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation».

    «Nous nous apprêtons à ce que la Tunisie mène la médiation entre Alger et Rabat, et nous voilà surpris par une nouvelle crise», se désespérait pour sa part Taieb Baccouche, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. Ce dernier venait juste de lancer une initiative pour «une retraite» des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l’Union dans le but «d’élaborer un plan de paix pour la Libye» et tenir «des réunions bilatérales pour discuter des différences».

    De nouvelles formes

    Au Maroc, cet incident diplomatique a pris de nouvelles formes, et c’est ce qui explique d’une manière ou d’une autre la gravité de la situation et la profondeur de la crise du côté du royaume chérifien. Les médias marocains se sont rapidement précipités à orchestrer une campagne de dénigrement sans précédent, ciblant la Tunisie, ses intérêts et son président.

    Une situation qui n’a pas laissé le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) muet. Le Snjt a fustigé la «campagne médiatique orchestrée par un certain nombre de médias et de sites internet marocains contre l’État tunisien, suite à la polémique enclenchée sur fond de la visite du chef du Front Polisario en Tunisie pour participer à la conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8)».

    Tout en réaffirmant son rejet catégorique des différentes formes de débordement médiatique marocain et les tentatives visant à faire muer le débat politique et diplomatique en des campagnes diffamatoires immorales sciemment orchestrées, visant à ternir l’image de la Tunisie et porter atteinte à ses intérêts, le Snjt prévient dans un communiqué contre «l’implication de certains médias marocains et étrangers dans « la manipulation sans équivoque de l’affaire à des agendas politiques».

    Dans les médias marocains, on est allé jusqu’à qualifier la Tunisie d’un régime sous le protectorat de l’Algérie. Dernièrement, le politologue marocain Mustapha Sehimi a estimé que la Tunisie est sous le protectorat de l’Algérie. Sur le plan économique, plusieurs appels à boycotter les produits tunisiens ont également marqué la scène médiatique marocaine. En effet, suite à l’incident diplomatique entre la Tunisie et le Maroc, c’est notamment l’Association marocaine de défense du consommateur qui a appelé les Marocains à boycotter les produits tunisiens. Un appel qualifié «d’injustifié et d’hostile» par l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC).

    L’ODC annonce ainsi l’arrêt de sa coopération avec l’association marocaine «jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits et s’en tienne aux principes universels pour la protection du consommateur».

    Dans son communiqué, l’association tunisienne a rappelé les principes de fraternité entre les peuples qui doivent primer dans ces associations, «censées protéger la santé et l’intégrité du consommateur quelle que soit son origine». L’ODC s’indigne contre cette «étrange hostilité injustifiée contraire aux pratiques diplomatiques et aux principes qui devraient régir le travail des associations de défense du consommateur».

    Quelles solutions ?

    Cette crise ne profite en rien ni au Maroc ni à la Tunisie, dans une conjoncture internationale et régionale marquée par une crise économique profonde.

    Qualifiant la situation d’« incident », Ahmed Ounaies, ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, a appelé les deux parties à la retenue. Selon ses dires, la Tunisie devrait prendre l’initiative et missionner un messager pour démêler l’affaire — qui ne peut être résolue à coup de communiqués — et ainsi éviter que la situation ne s’envenime davantage et devienne une véritable crise.

    La Presse de Tunisie, 05/09/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Sahara_Occidental #TICADb8

  • Maghreb: L’UMA a besoin d’une toute nouvelle fondation

    Maghreb: L’UMA a besoin d’une toute nouvelle fondation

    Union du Maghreb arabe, UMA, Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie,

    Cette année marque le 33e anniversaire de la création de l’Union du Maghreb arabe. À une certaine époque, l’union était une entreprise ambitieuse, curieusement chronométrée et influencée par les marées changeantes de la mondialisation de pointe laissant place à une régionalisation rapide, au milieu d’une marée montante de protectionnisme instinctif. Le plan était simple. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie allaient former une union économique et politique, intégrant une partie du monde géographiquement contiguë et culturellement cohérente dans un formidable bloc panarabe d’interdépendance, de libre-échange et de coopération mutuelle.

    Avec le recul, cependant, un tel projet était peut-être trop en avance sur son temps, compte tenu des réalités criantes et contre-indiquées sur le terrain, sans exclure le manque permanent de volonté politique pour concrétiser une telle vision, d’où l’état décevant de l’union aujourd’hui.
    Néanmoins, la justification de cette étrange union reste solide même à ce jour, malgré son statut dormant. Le Maghreb est stratégiquement situé entre les Amériques de l’autre côté de l’Atlantique, avec l’Europe au nord, le Sahel et l’Afrique subsaharienne au sud, le Moyen-Orient et le continent eurasien plus large à l’est – en plus d’un littoral contigu à cheval sur la Méditerranée occupée voies maritimes.
    Une union pleinement intégrée aurait pu, et peut encore, devenir une plaque tournante mondiale majeure rivalisant avec la croissance d’un Conseil de coopération du Golfe désormais entièrement consolidé fondé plus tôt en 1981.

    À la fin des années 1980, au moment de la fondation de l’union, environ quatre décennies de la croissance record du produit intérieur brut mondial avait commencé à diminuer alors que les économies avancées de l’Occident s’efforçaient de saper une Chine émergente, ainsi que de freiner la montée du Japon et des quatre tigres asiatiques, Singapour, Hong Kong, Taïwan et la Corée du Sud. Des économies singulières ne pourraient plus atteindre ou maintenir des niveaux élevés de compétitivité mondiale à moins qu’elles ne forment ou ne rejoignent des blocs régionaux pour développer davantage leurs avantages compétitifs, ce qui, à son tour, stimule les taux de croissance en déclin et réduit le nombre de chômeurs.

    Au fil des ans, la régionalisation accrue – et non le protectionnisme ou l’unilatéralisme – qui a permis aux économies intégrées de se spécialiser s’est avérée essentielle pour parvenir aux principes de développement durable et à une croissance résiliente à long terme, en particulier dans le monde en développement. Compte tenu des niveaux élevés actuels d’interdépendance et de sophistication mondiales, l’emplacement stratégique global de l’union, en particulier sa proximité avec un marché commun européen désormais de 17 000 milliards de dollars, aurait alimenté des périodes de croissance sans précédent, sortant potentiellement des millions de personnes de la pauvreté et transformant les économies rentières maghrébines.

    Après tout, les pratiques et politiques de commerce extérieur ont historiquement influencé l’allocation des ressources intérieures, la croissance économique et le développement qui sont essentiels au maintien de la compétitivité et de l’équilibre extérieur. De plus, avec une intégration et une coopération accrues, les États rentiers seraient théoriquement en mesure de subir des transitions moins coûteuses ou moins douloureuses alors qu’ils s’efforcent de diversifier leurs économies loin d’une dépendance massive, par exemple, à l’extraction et à l’exportation d’hydrocarbures. Une série de chocs économiques externes depuis les années 1980 a constamment démontré pourquoi les États rentiers vulnérables devraient donner la priorité aux transitions et adopter l’interdépendance pour renforcer la résilience.

    Une Union du Maghreb arabe pleinement intégrée aurait pu, et peut encore, devenir une plaque tournante mondiale majeure. Hafed Al-Ghwell

    Malheureusement, le Maghreb reste aujourd’hui l’une des régions les plus fragmentées du monde, malgré sa population de plus de 100 millions d’habitants et une production économique combinée de 325 milliards de dollars. En comparaison, d’autres organisations et associations régionales sur le continent africain, par exemple, ont élargi leur portée et leur sophistication ces dernières années au point d’inciter l’Afrique du Nord à rejoindre les rangs, par exemple, du Marché commun de l’Afrique orientale et australe, et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

    C’est une condamnation cinglante d’années de stagnation, d’intransigeance, d’échecs critiques et d’hostilité pure et simple envers la coopération maghrébine qui saigne maintenant le potentiel inexploité de la région à hauteur d’environ 7 milliards de dollars par an. En d’autres termes, si l’Union du Maghreb arabe avait réussi à établir un bloc commercial formel en éliminant les barrières, en adhérant à une politique commerciale commune et en créant un marché commun, la région aurait pu réaliser une croissance de près de 225 milliards de dollars du PIB au cours des trois décennies écoulées depuis sa création. fondateur.

    Cependant, la douloureuse réalité aujourd’hui est que le commerce intra-régional reste à un demi-pourcent lamentable des importations et des exportations totales de la région, malgré les avantages évidents et bien documentés de l’abandon des politiques protectionnistes et isolationnistes nuisibles qui continuent de réduire les opportunités de croissance. Pire encore, les implications profondes d’une confluence de défis mondiaux tels qu’un ralentissement économique induit par une pandémie et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que le changement climatique et le monde post-pétrolier qui se profile, n’ont pas encore soulevé de sérieuses questions sur les perspectives renouvelées de réexaminer les relations maghrébines. l’intégration.

    Actuellement, la région est à la traîne des six principaux blocs commerciaux du continent africain. Les niveaux extrêmement faibles du commerce intra-régional sont principalement dus à des rivalités de longue date et à des tensions non résolues entre les deux plus grandes économies du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, ainsi qu’à des contraintes logistiques et à des protections commerciales, qui rendent difficile pour les entreprises de fonctionner de manière transparente au sein la région.

    Les pays maghrébins possèdent déjà les structures économiques et les ressources nécessaires pour stimuler le commerce, la coopération et l’intégration au sein de la région. Ils ne manquent pas non plus de la capacité de réformer les politiques actuelles d’investissement et de commerce afin de libéraliser la circulation des biens, des capitaux, des personnes et des services.

    Une intégration plus profonde et plus complète ferait d’une Union du Maghreb renouvelée un partenaire plus attrayant et plus stable pour le commerce et d’autres formes de coopération. Cela permettrait également aux pays maghrébins de conclure des accords tripartites mutuellement bénéfiques avec d’autres blocs régionaux à travers le monde, ouvrant la porte à une coopération renforcée dans d’autres domaines, tels que la lutte contre le terrorisme, la contre-insurrection et la migration irrégulière.
    Cependant, la clé de l’accélération de la coopération intra-maghrébine ne doit pas se limiter à des interventions disparates visant à surmonter des carences ou des disparités socio-économiques notables. L’intégration durable nécessitera un ensemble cohérent, cohérent et convergent de politiques et de systèmes économiques qui répondent aux particularités du Maghreb, ainsi qu’une coordination à long terme sur les volumes d’échanges et les allocations d’investissement dans des projets partagés.
    Ce n’est pas unique au Maghreb seul – la stimulation du commerce intra-arabe n’est possible que via des priorités similaires dans la croissance de la production, la distribution et la division du travail également. Si des tentatives de relance de la coopération devaient émerger, les dirigeants maghrébins doivent renoncer à la propension à maintenir le statu quo en faveur du lancement d’un effort beaucoup plus radical qui peut surmonter les niveaux élevés de protectionnisme, les grandes disparités politiques et le manque de coordination, en particulier au niveau législatif. niveau.

    En d’autres termes, l’Union du Maghreb arabe pourrait avoir besoin d’une toute nouvelle fondation plus sensible à la nécessité d’un cadre global de coopération adapté aux urgences d’aujourd’hui et de demain au lieu de devenir un simple canal de doléances.
    Plus important encore, cependant, le temps presse rapidement et la fenêtre d’opportunité est considérablement plus étroite qu’elle ne l’était il y a 33 ans.

    HAFED AL-GHWELL

    Hafed Al-Ghwell est chercheur principal non résident au Foreign Policy Institute de la John Hopkins University School of Advanced International Studies. Il est également conseiller principal du cabinet de conseil économique international Maxwell Stamp et du cabinet de conseil en risques géopolitiques Oxford Analytica, membre du Strategic Advisory Solutions International Group à Washington DC et ancien conseiller du conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale. Twitter : @HafedAlGhwell

    Arab News, 28 mai 2022

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    #UnionduMaghrebArabe #UMA #Maghreb #Maroc #Algérie #Tunisie #Libye #Mauritanie

  • Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc – Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye, Sahara Occidental, Union du Maghreb Arabe, frontières,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.

    Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021.Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguer que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume les échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutons, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de le fusion régionale et de le valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour le complémentarité maghrébine. On contrepartie, le Maroc, s’est engager dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 et bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA – Lundi 08 Novembre 2021

    Bel Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #SaharaOccidental

  • L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Gazoduc, Sahara Occidental,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021. Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguait que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume des échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutant, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine. En contrepartie, le Maroc, s’est engagé dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 est bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA

    Bel-Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #Sahara_Occidental

  • L’UMA: un projet mort-né

    L’UMA: un projet mort-né

    Union du Maghreb Arabe, UMA, Maghreb, France, Maroc, Algérie, #Maroc, #Algérie

    Pour créer un Etat national, il faudrait qu’une certaine culture de cet Etat soit une réalité vécue parmi les gouvernants et les gouvernés. La même chose pour créer un ensemble régional, à l’instar de l’Union du Maghreb Arabe, par exemple, né, il y a 32 ans, pour créer une organisation économique et politique, visant à unifier l’ensemble des cinq Etats de cette aire géographique connue sous le «très ancien» nom du Maghreb, Maghreb Arabe ou Grand Maghreb…

    Le but n’était autre que d’unifier les moyens et les efforts afin de créer une force politique et économique, pouvant avoir son mot à dire, dans la politique régionale… Un peu plus de 100 millions d’habitants et une très vaste superficie géographique, dotée d’immenses richesses.

    Un tel ensemble, s’il avait la chance d’être réalisé, selon ses rêves et ses aspirations, pourrait rivaliser avec l’Union Européenne.

    A vrai dire, ni l’Espagne, ni la France n’accepteront de voir une force, véhiculant une langue, une culture, une religion qui ont été, tout au long de l’Histoire, une source de conflits avec le partenaire de la rive nord de la grande bleue.

    Une certaine lecture propagandiste en provenance de la rive nord, laissant croire que l’échec du projet serait dû, essentiellement, aux conflits opposant quelques pays membres, notamment l’Algérie et le Maroc. Le grand point faible de ces entités politiques du Maghreb, c’est bien l’absence de souveraineté. Ce sont des pays presque pris en otage par l’ancienne puissance coloniale. Et cette dernière préfère voir les indigènes de ses anciennes colonies s’entredéchirer par et pour de faux problèmes.

    Dans les cinq pays subsistent toujours, des personnalités influentes, des courants politiques, linguistiques, culturels et idéologiques qui sont reliés, comme par un cordon ombilical, à l’ancienne puissance colonisatrice d’où, ils puisent leur raison d’exister. Donc, il n’y aurait pas de projet UMA, tant que ce projet porte en son sein une religion qui a été pendant plus de mille ans, une source de conflits.

    La France aime bien voir des entités maghrébines stables et sans problèmes. Cependant, elle préfère voir des pays de la rive sud faibles, anéantis, dépendant politiquement et économiquement de sa seule volonté. Rappelez-vous que c’est une opération, menée par «des services de renseignements», qui avait donné le coup de grâce à un projet qui venait de boucler ses cinq années d’existence.

    Actuellement, l’UMA existe toujours, mais c’est plutôt une existence fantomatique. Les ennemis de dehors et leur cinquième colonne de dedans, continuent sans relâche à ce que ce projet ne revoie plus le jour…

    Le Carrefour d’Algérie, 08/09/2021

  • Le Maroc est derrière l’échec de l’Union du Maghreb

    Algérie, Maroc, Union du Maghreb Arabe, UMA,

    S’agissant de l’engagement lié à l’accélération de la construction de l’Union du Maghreb , et après la constitution de l’Union du Maghreb Arabe en tant qu’organisation régionale dont la création s’est inscrite dans le prolongement de la normalisation des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, il est clair que le Royaume du Maroc est l’Etat membre qui a ratifié le moins d’accords à l’exception volontaire des accords structurant l’espace maghrébin.
    La meilleure preuve de cette tendance est peut-être la décision unilatérale marocaine, en date du 20 décembre 1995, de geler les activités des institutions de l’Union du Maghreb arabe, poussant ainsi progressivement l’Union du Maghreb vers une mort lente.
    Il est clair que le Royaume du Maroc a automatiquement et définitivement sapé l’accord consensuel sur lequel les deux pays se sont appuyés pour dessiner les traits d’une relation fraternelle fondée sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération.
    Ainsi, les dirigeants du Royaume du Maroc portent la responsabilité de la succession de crises, les unes après les autres, dont la gravité n’a cessé de croître, entraînant ainsi les relations algéro-marocaines dans une impasse.
    Ce comportement marocain entraîne inévitablement les peuples de la région vers le désaccord et la confrontation au lieu de la fraternité, de l’intégration, de l’intégration et de l’unité, car il met gravement en péril leur présent et leur avenir.
  • Champ politique maghrébin: L’intrusion de l’entité sioniste se confirme

    Algérie, Maroc, Israël, Union du Maghreb Arabe, UMA, Union Africaine, UA, Ligue Arabe, monarchies du Golfe,

    La succession de déclarations hostiles à l ‘Algérie faites par des responsables de l’entité sioniste confirme le constat selon lequel les Israéliens ont bel et bien fait intrusion dans le champ politique maghrébin, qui n’aurait pas été possible sans l’aide du Maroc.
    Quelques jours après les propos hostiles à l’Algérie tenus par le chef de la diplomatie israélienne, deux autres responsables de l’entité sioniste ont pris le relais dès l’annonce par Ramtane Lamamra de la rupture des relations avec le Maroc, allié des Israéliens au Maghreb. Le ministre des Affaires étrangères israélien avait critiqué, lors de sa récente visite à Rabat, le fait que l’Algérie se soit opposée à l’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine en tant qu’observateur, exprimant son «inquiétude» quant à l’existence d’une «coopération entre l’Algérie et l’Iran».
    Ce même reproche a été exprimé, quelques jours plus tard, par le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Un troisième responsable de l’entité sioniste, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat à l’AFP, a critiqué lui aussi les positions algériennes.
    Lors de la conférence de presse du 24 août, durant laquelle il a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, le ministre algérien des Affaires étrangères a pointé du doigt l’intrusion israélienne dans l’espace maghrébin et le rôle joué, dans ce sens, par le Maroc. «Il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe», a-t-il déclaré.
    Le 15 août courant, le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi aux propos du chef de la diplomatie israélienne estimant que ses «déclarations fallacieuses et malveillantes» traduisaient une «sourde volonté» d’entraîner l’entité sioniste dans une «aventure hasardeuse» dirigée contre l’Algérie. Il s’agissait, selon la diplomatie algérienne d’une «sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc».
    Dans leur démarche de rapprochement avec le royaume du Maroc, les responsables israéliens ont mis en avant une prétendue volonté d’assurer la paix et la prospérité pour «toute la région». Un pari d’autant plus difficile que l’entité sioniste est impliquée dans des crimes de guerre contre les populations palestiniennes. Elle est notamment accusée par l’organisation Amnesty international d’avoir commis des crimes de guerre, au moins, depuis l’année 2014.
    Entretien réalisé par Karima Alloun
    L’analyste politique et président du think tank Club Emergences, Badis Khenissa, aborde, dans cet entretien, les retombées de la décision de notre pays de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, sur les deux pays et leur environnement.
    Quelles sont les motivations qui ont poussé l’Algérie à couper ses relations diplomatiques avec le Maroc ?
    Sa diplomatie hyperactive traduit, à elle seule, la volonté de notre pays de reprendre la place qui lui revient de droit : être au rang des grandes nations comme par le passé. Ce retour retentissant sur la scène internationale par une implication dans la résolution de conflits régionaux, sa médiation dans les contentieux géopolitiques et son soutien indéfectible aux causes justes font de l’Algérie une cible désignée.
    Le Maroc, animé par des ambitions hégémoniques en Afrique subsaharienne et au Maghreb, voit en l’Algérie un un acteur sécuritaire de l’Union africaine et un allié privilégié de grandes puissances. En somme, un véritable rempart et un pays à isoler quoi qu’il en coûte.
    Un think tank allemand très influent avait, dès la fin 2020, conseillé à l’Union européenne de revoir ses relations avec le Maroc et freiner sa boulimie d’expansionnisme violent et sauvage en Afrique subsaharienne et au Maghreb. Il a souligné avec prémonition sa volonté d’exacerber les tensions avec l’Algérie. L’Allemagne et l’Espagne sont excédées par l’attitude hautaine du Maroc dopée virtuellement par le deal Trump, un troc illégal, enterré définitivement avec son départ.
    La rupture est une riposte logique aux tentatives incessantes du Maroc et de son allié historique, à vouloir depuis des décennies, porter atteinte à notre intégrité nationale et contrecarrer nos avancées depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.
    Dans un plaidoyer à charge, Lamamra n’a laissé planer aucun doute sur le bien-fondé de la regrettable décision qui était inéluctable, voire salutaire. L’Algérie souveraine dans ses décisions, et dernier bastion de résistance à la doctrine du remodelage du grand Moyen Orient, a adressé au monde un message ferme : elle doit être respectée, entendue et sera intransigeante contre toute attaque.
    Une campagne médiatique hostile est déclenchée contre l’Algérie. Quels en sont les instigateurs ?
    Le vrai travail commence pour l’Algérie, dès lors que le commis de l’Etat hébreu a eu gain de cause en poussant l’Algérie à ce qu’il croit être une erreur diplomatique. Il va vouloir la diaboliser davantage, l’isoler et la terrasser à base de millions de dollars, en s’appuyant sans nul doute sur les médias occidentaux mercenaires ou aux ordres afin d’orchestrer une opération médiatique internationale: l’«Algérie bashing ». Il est question d’acculer l’Algérie pour la pousser à terme à normaliser ses relations avec l’ennemi juré dans un deal qui aurait pour devise : la stabilité contre la paix. Mais, c’est mal connaître l’Algérie et son armée digne héritière de l’ALN. Par contre, le Maroc, lui, à la veille d’échéances électorales incertaines et une instabilité politique risque d’avoir un retour de bâton.
    Cette rupture de mon point de vue qui risque de s’éterniser quelques années aura pour conséquences immédiates pour le Maroc l’exacerbation des agitations sociales, du mécontentement populaire, l’expression de plus en plus franche et claire du rejet massif de la normalisation du Makhzen avec l’entité sioniste que le peuple marocain rejette.
    Des organisations arabes et des Etats appellent à la retenue. Les relations en Alger et Rabat pourront-elles se rétablir ?
    Certaines organisations régionales seront le théâtre d’une course au soutien. L’Algérie, par son aura et position juste et respectueuse des Etats, a un avantage considérable. Elle a su être un partenaire fiable, une valeur ajoutée aux peuples et pays affaiblis, un catalyseur de solidarité économique et coordinateur de premier choix des efforts internationaux, pour la souveraineté des Etats africains, leur droit au développement, l’unité de L’UA. Le Maroc ne voit en l’UA qu’un levier pour son essor et influence. En 1984, il n’a pas hésité à quitter l’UA qui a reconnu la Rasd. Cela va sans doute jouer en faveur de l’Algérie.
    L’Algérie a des alliés de poids, comme la Russie et la Chine, qui n’hésiteront pas à réagir si besoin. Nous aurons 3 groupes : les médiateurs, les neutres et les soutiens. Je n’exclue pas que des pays membres du Conseil de coopération du Golfe aient un penchant pour le Maroc. Un risque de distorsion et fragmentation au sein de ces organisations à l’instar de l’UA et de la Ligue arabe… va imposer inexorablement des statu quo et blocages.
    Le Maroc aidé par le lobby israélien risque de créer des interférences dans les relations entre l’Algérie et des pays d’Afrique de l’Ouest, la Corne africaine dont l’Ethiopie.
    On risque aussi d’assister à une course effrénée au contrôle de la Banque africaine de développement.
    Toutes les hypothèses sont ouvertes mais un conflit armé est exclu.
    Le projet du grand Maghreb risque d’être enterré et les pays occidentaux vont engager rapidement des pourparlers car la situation est préjudiciable en matière de lutte antiterroriste et de gestion des flux migratoires.
    Horizons, 28/08/2021