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  • Maroc : La triste fin d’un monarque

    Maroc : La triste fin d’un monarque

    Maroc, Union Européenne, France, Occident, Mohammed VI, diplomatie, Israël, normalisation,

    Au bord de la rupture diplomatique avec la Tunisie, en froid avec l’Union européenne et très énervé contre la France et l’Italie, le Royaume marocain ne sait plus où donner de la tête. Cet isolement diplomatique aggrave une situation interne au bord de l’explosion, aux plans social, politique et économique.

    L’actualité de ces derniers jours démasque un régime aux abois et sans aucune ressource pour rebondir. Avec un roi malade qui ne gouverne plus, une armée trop muette face au déferlement humiliant d’Israël et une répression systématique de toute expression démocratique, le Makhzen court à sa perte et risque de perdre le seul lien avec le peuple marocain, autour de la prétendue marocanité du Sahara occidental.

    Les derniers événements démontrent en réalité que Rabat a été dénudé par la communauté internationale. Son activisme, jusqu’à il y a quelques semaines « débordants » sur la scène régionale depuis la normalisation des relations avec l’entité sioniste pour faire oublier le régime de l’Apartheid dans les territoire occupés du Sahara occidental, est tombé au niveau zéro. Le Makhzen en arrive à annuler une rencontre avec le responsable des Affaires étrangères à l’Union européenne et lâché ses relais, dans une tentative de noircir l’image de la France, dont le président a conclu une visite réussie en Algérie. Autant dire que les gesticulations du Palais royal, dans une tentative désespérée de maintenir le couvercle démocratique, auront eu un effet contraire.

    La stratégie du chantage et du mensonge éhonté adopté par le Maroc en guise d’actions diplomatiques a été un énorme ratage. Mohamed VI apprend à ses dépends que les relations internationales ne se règlent pas par des méthodes mafieuses. La diplomatie est un métier noble, dont le chef de la diplomatie marocaine en ignore les règles et les us. L’erreur du Makhzen a consisté à vouloir vendre aux grandes puissances quelques illusions passagères, sachant que les grands de ce monde n’ont rien à faire des histoires de droits de l’homme tant que leurs intérêts sont saufs dans une région du monde. Mais le roi a oublié que ces intérêts-là peuvent évoluer et prendre en considération des aspects plus stratégiques que de simples calculs immédiats.

    Il semble donc que l’erreur du Maroc a été de compter exclusivement sur la normalisation avec Israël comme l’axe central de son action, au point d’être totalement isolé au plan africain et méditerranéen. Mohamed VI, comme son père Hassan II, s’est cru plus proche des occidentaux que des «indigènes» d’Afrique et d’ailleurs. Son comportement, depuis son accession au pouvoir, donnait la nette impression d’une volonté de se dissocier de ses racines pour s’offrir à l’Occident. Pour se faire, il n’a pas hésité à faire concession sur concession, jusqu’à en perdre son identité. Il a oublié que les occidentaux n’ont que faire des largesses royales. Ils ont des desseins eux. Et force est de constater que le moment de voir ailleurs est arrivé pour eux. Mohamed VI, c’est déjà du passé.

    Par Nabil G.

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    #Maroc #Mohammed_VI #Occident #Diplomatie

  • Sahara: L’Espagne se démarque de Pedro Sanchez

    Sahara: L’Espagne se démarque de Pedro Sanchez

    Maroc, Espagne, Union Européenne, Sahara Occidental,

    La porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez a déclaré au micro de la chaîne TV publique que l’Espagne appuie le plan de règlement du dossier du Sahara Occidental dans le cadre mis en place par les Nations-Unies sans citer le plan d’autonomie marocain tout en souhaitant que le processus onusien aboutisse rapidement à un règlement définitif de ce contentieux. Une déclaration officielle qui revêt un caractère extrêmement important pour deux raisons.

    Elle contredit, en premier lieu, de manière flagrante, la position du Premier ministre qui s’est distingué par un revirement de la position historique espagnole vers un soutien au plan d’autonomie que Rabat tente d’imposer à la communauté internationale.

    Isabel Rodriguez est la porte-parole du gouvernement que dirige Pedro Sanchez et elle est normalement tenue de défendre la même position ou, dans une moindre mesure, de tenir des propos nuancés ou encore carrément garder le silence pour faire face à la contestation des Espagnols sur cette question sensible. Face aux caméras de TVE, elle a pourtant soutenu l’inverse, faisant carrément basculer la position officielle espagnole sur le Sahara Occidental.

    Cette sortie expliquerait peut-être le ton menaçant du roi du Maroc dans son dernier discours. Grâce aux écoutes des téléphones portables des responsables espagnols, le royaume de Mohammed VI est au parfum de tout ce qui se passe à La Moncloa.

    A cela s’ajoute la déclaration du haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la sécurité, Josep Borrell dans laquelle il a réitéré la position constante de l’Union sur la question du Sahara Occidental et qui est de poursuivre la quête des voies et moyens permettant la reprise des négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort. Des propos rapidement condamnés par des députés marocains les qualifiant «d’incohérents et déphasés avec les développements qu’a connus ce dossier». C’est une manière ouverte de reconnaître qu’il y a eu marche arrière et que le soutien au plan d’autonomie n’est plus en vigueur.

    #Maroc #Espagne #UE #Sahara_Occidental

  • Sahara occidental : L’UE désavoue le Roi du Maroc

    Sahara occidental : L’UE désavoue le Roi du Maroc

    Maroc, Union Européenne, Josep Borrell, Sahara Occidental,

    Quelques jours après son éhonté chantage à la communauté internationale, le Roi du Maroc, Mohamed VI, vient de subir un nouveau camouflet de la part de l’Union européenne.

    Dans une interview à la télévision espagnole, diffusé hier, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité Josep Borrell a affirmé que la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort.

    Cette déclaration de Borrell est une réponse claire, nette et sans équivoque aux propos irrévérencieux du roi du Maroc, qui avait appelé les Etats partenaires de son pays à soutenir son occupation du territoire sahraoui. Dans son dernier discours, le roi a critiqué ces Etats sur leur position « peu claire » concernant ce qu’il appelle « l’unité territoriale » de son royaume, faisant fi de toutes les résolutions onusiennes sur le dossier sahraoui, considéré comme une question de décolonisation depuis les années soixante du siècle dernier.

    A plusieurs reprises, Borrell a recadré le Makhzen dans ses tentatives désespérées d’arracher des soutiens diplomatiques, non seulement des Etats occidentaux, mais aussi des institutions internationales et continentales. Il y presque quinze jours, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, a déclaré que la position de l’UE sur la question de la décolonisation au Sahara occidental « est connue et n’a pas changé », soulignant son soutien aux efforts de suivi du processus politique dans la région.

    En réponse à une question au Parlement européen, Borrell a souligné que « l’Union européenne soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste et réaliste, solution politique pratique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara Occidental. »

    Le responsable européen a déclaré qu’une solution à la question du Sahara occidental doit être basée sur une « solution de compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

    Mieux encore, Borrell a révélé également que l’UE est en contact régulier avec l’envoyé personnel et est prête à soutenir ses efforts pour relancer le processus de négociation ».

    Il faut noter dans ce sens que la dernière tournée de De Mistura dans la région a été marquée par les louvoiements du Makhzen, qui voulait à tout prix empêcher le représentant onusien de rencontrer les populations sahraouies dans les territoires occupés, en lui présentant une liste de colons marocains établis au Sahara occidental.

    Des agissements qui ont poussé De Mistura à annuler sa visite et à noter aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU l’entêtement du Makhzen à imposer son diktat et son refus d’appliquer le droit et la volonté de la communauté internationale.

    Dans une interview à un quotidien algérien, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental, Amar Belani, a indiqué que Borrell a utilisé dans sa « réponse décisive et directe au discours de Mohammed VI, l’expression le peuple sahraoui au lieu du peuple du Sahara occidental ».

    « Malgré toutes les tentatives du régime marocain, le sort du Sahara occidental restera finalement entre les mains de ce peuple courageux, qui n’abandonnera jamais son droit légitime et inaliénable à l’autodétermination », a déclaré Belani.

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    #Maroc #UE #Josep_Borrell #Sahara_Occidental

  • Borrell risque les foudres du Maroc

    Borrell risque les foudres du Maroc

    Maroc, Union Européenne, Sahara Occidental, Josep Borrell

    Trois jours après le discours ferme du roi Mohammed VI dans lequel il exigeait des « alliés » et des « partenaires » du Maroc une position favorable à Rabat « sans équivoque », Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne vient de faire une sortie pour le moins, tonitruante. Dans une interview à la télévision espagnole, Borrell a affirmé que la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort.

    Borrell semble réaffirmer la position commune des pays de l’UE vis-à-vis de la question du Sahara occidental, qui consiste à soutenir pleinement les efforts menés par les Nations unies pour parvenir à une solution politique acceptable par les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc. « La position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental, est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort », a en effet déclaré le diplomate européen lors d’une interview la télévision espagnole TVE ce mardi.

    Une position déjà exprimée le 7 août 2022 en réponse à une question au Parlement européen. « L’Union européenne soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste et réaliste , solution politique pratique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara Occidental », a-t-il dit.

    #Maroc #UE #Sahara_Occidental #Josep_Borrell

  • L’UE ordonne de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie

    L’UE ordonne de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie

    REPowerEU, Union Européenne, Gaz, Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Italie,

    Source: Libre mercado, 21/08/2022

    L’UE ordonne « de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie » après que Sánchez a dynamité les achats de gaz

    La menace réelle que Poutine ordonne la coupure totale de l’approvisionnement en gaz russe oblige l’UE à rechercher des alternatives.

    L’alerte énergétique que connaît l’Europe a conduit l’UE à ordonner aux États membres de « relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie ». Bruxelles veut à tout prix des sources de gaz face à la menace d’une coupure totale de l’approvisionnement de la Russie. L’Italie est le pays le plus avancé dans ces relations avec l’ancien partenaire espagnol et envisage de développer des gazoducs pour acheminer ce gaz vers l’Europe. Il se trouve que la demande arrive, en fait, après que Pedro Sánchez a fait exploser les traités d’amitié avec l’Algérie pour avoir donné le Sahara au Maroc. Une décision qui a conduit à réduire de moitié l’entrée du gaz algérien par l’Espagne.

    La mesure fait partie du plan REPowerEU. Vous pouvez y lire une section sous le titre « Travailler avec des partenaires internationaux ». Et dans son libellé, la stratégie suivante est indiquée : « Nous voulons construire des associations à long terme mutuellement bénéfiques, promouvant les énergies renouvelables et augmentant l’efficacité énergétique dans le monde entier et coopérant dans les technologies vertes et l’innovation ». En outre, « la nouvelle plateforme énergétique de l’UE jouera un rôle clé dans la mutualisation de la demande, la coordination de l’utilisation des infrastructures, la négociation avec les partenaires internationaux et la préparation d’achats conjoints de gaz et d’hydrogène ». Et, sur la base de tout cela, une série « d’actions » seront développées.

    La première, l’ »augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis les Etats-Unis et le Canada et par gazoduc et GNL depuis la Norvège ». La deuxième action consiste à « intensifier la coopération avec l’Azerbaïdjan, en particulier dans le corridor gazier sud ». Le troisième est de conclure « des accords politiques avec des fournisseurs de gaz comme l’Egypte et Israël pour augmenter l’approvisionnement en GNL ». Et dans le quatrième point il y a toute une leçon pour Pedro Sánchez : « Relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie ». Il se trouve que ce dialogue était parfait jusqu’à ce que, en premier lieu, Sánchez envoie sa ministre Teresa Ribera pour négocier les futurs prix du gaz avec l’Algérie et elle leur explique que l’Espagne était contre le développement du gaz parce qu’elle voulait donner la priorité à l’énergie éolienne et solaire dans le respect de l’agenda 2030 ; et, deuxièmement et surtout, depuis que Pedro Sánchez lui-même a donné le Sahara convoité au Maroc, provoquant l’une des plus grandes crises diplomatiques avec le pays exportateur de gaz ces derniers temps. C’est pourquoi, à présent, l’UE souhaite que l’État membre qui puisse – l’Espagne aura la tâche compliquée en raison du niveau de tension avec l’Algérie et l’Italie aura tout le soutien communautaire – parvienne à rétablir ce dialogue pour mettre fin à la baisse des entrées de gaz en Europe.

    Le reste des actions exigées par l’UE comprend « la poursuite de la coopération avec les principaux producteurs du Golfe, y compris le Qatar, ainsi qu’avec l’Australie », « la coordination avec les acheteurs de gaz tels que le Japon, la Chine et la Corée » et « l’exploration du potentiel d’exportation de pays d’Afrique subsaharienne tels que le Nigeria, le Sénégal et l’Angola.

    En outre, l’UE « continuera également à travailler avec le G7, le G20 et d’autres forums internationaux, tels que l’OPEP et l’AIE, pour garantir le bon fonctionnement des marchés pétroliers mondiaux ».

    #Algérie #UE #Gaz

  • A propos du rapport Tannock

    A propos du rapport Tannock

    Maroc, Sahara Occidental, Sahel, Union Européenne, Rapport Tannock, Charles Tannock,

    Monsieur l’Ambassadeur ;

    Comme suite à votre demande, veuillez trouver, ci-joint, les amendements à apporter au rapport Tannock. Il est entendu que le premier objectif demeure la suppression pure et simple dudit rapport de la section Consacrée au Sahara marocain.

    Compliments

    Nasser Bourita

    I. Un mandat transfiguré

    1. Le projet du député européen Charles Tannock sur « les droits de l’homme dans la région du Sahel », qui consacre des développements consistants à la question du Sahara, est un dépassement caractérisé de son mandat.

    2. En effet, la conférence des Présidents du Parlement européen du 17 janvier 2013 avait entériné la décision de limiter le Rapport Tannock à la région sahélo-saharienne et de pallier les tentatives du rapporteur britannique d’y greffer la question du Sahara marocain au moment où l’attention du Parlement devait se concentrer sur la région du Sahel où la situation sécuritaire et humanitaire est particulièrement préoccupante.

    3. Au mois de mars 2013, le Maroc a appris que le titre du rapport avait fait l’objet d’un second changement pour se concentrer uniquement à « la situation des droits de l’homme dans le Sahel » car le rapporteur ne disposerait pas suffisamment de temps pour couvrir toute la région.

    4. Ainsi, le député est, semble-t-il, animé par une volonté de forcer son mandat pour y incorporer la situation des droits de l’homme au Sahara sous la couverture d’un examen de la situation du Sahel. Cette position dénote son parti pris connu pour les thèses du polisario qu’il défend publiquement dans les instances européennes.

    5. L’eurodéputé s’était engagé à se rendre dans la région, avant la finalisation de son rapport, pour s’enquérir de la situation sur le terrain sur proposition du Président, M. Antonio PANZERI, de la Délégation Maghreb du Parlement européen. Par la suite, les autorités algériennes auraient refusé d’accorder leur autorisation pour permettre au député Tannock de se rendre dans les camps de Tindouf et la situation sécuritaire au Sahel ne permettrait guère un déplacement dans cette zone. Alors qu’il était question d’un déplacement dans notre pays, l’eurodéputé a invoqué des raisons personnelles pour reporter cette visite et a décidé d’élaborer son projet de rapport sans prendre en compte le point de vue des autorités marocaines.

    6. Enfin, l’idée de générer un rapport sur « les droits de l’homme au Sahel » et d’y incorporer le Sahara est en totale contradiction avec les documents de l’UE sur le Sahel qui n’intègrent pas le Sahara dans la région sahélienne.

    II. Une méthodologie biaisée

    7. Le projet est un amalgame indéfendable entre la situation dans le Sahel et la région du Sahara qui jouit d’une stabilité et d’un développement économique et social incontestable comparativement avec les pays cités.

    8. Le rapport est fondé sur une méthodologie biaisée, notamment en se fondant sur des informations non vérifiées et sur d’autres rapports sans aucune visite sur le terrain qui aurait permis d’étayer les faits et les arguments avancés.

    9. Dans le même sens, l’auteur n’a ni pris la peine de nouer des contacts avec le Royaume, ni sollicité des entretiens, ni demandé une documentation afférente sur la question du Sahara qui seraient de nature à éclairer ses perspectives et à insuffler de la crédibilité et du professionnalisme à son rapport.

    10. De plus, ce rapport consacre une section spéciale relative au Sahara comme un conflit particulier alors que les autres développements du rapport sont de nature thématique, trahissant sa volonté cachée de mettre volontairement en valeur un positionnement partial et partiel sur la question du Sahara.

    III. Des faits sélectifs et des données erronées

    11. Le projet contient plusieurs faits sélectifs et se base sur de nombreuses données erronées et biaisées qui orientent le rapport et entachent sa crédibilité et sa neutralité.

    12. Tout d’abord, il y a lieu de s’interroger sur les sources des informations utilisées qui reproduisent des données fallacieuses sur la question du Sahara et qui expriment manifestement la position des adversaires du Maroc.

    13. Le projet affirme « qu’aucun pays ne reconnaît la souveraineté sur le Sahara » (par. H). Une telle assertion ne repose sur aucun fondement. En effet, plusieurs pays reconnaissent officiellement la souveraineté du Maroc sur son Sahara (Notes verbales, communiqués conjoints, ..).

    14. Le document avance le chiffre de « 45 pays reconnaissant la « rasd » » (par. H). Cette estimation est largement inférieure à la réalité. Si une telle liste de pays existe, il serait utile de la publier pour la confronter avec la situation réelle.

    15. Le projet indique « le référendum sur le statut du Sahara n’a pas encore eu lieu » (par. H). Or tout le monde sait que ce sont les Nations Unies qui ont déclaré l’inapplicabilité d’un tel référendum. Ainsi le rapport du Secrétaire Général du Sahara du 17 février 2000 (S/2000/131) indique que «  voila près de neuf ans que la MINURSO a été créée (…) Pourtant, en dépit des efforts considérables qu’elle a déployés (…) , il n’a pas été possible pendant toute cette période d’appliquer dans son intégralité aucune des dispositions principales du plan de règlement des Nations Unies, à l’exception de la surveillance du cessez-le-feu, en vigueur depuis le 6 septembre 1991 »( par.32).

    16. Dans le projet, il est affirmé que « la MINURSO est la seule mission onusienne à ne pas inclure une dimension droits de l’homme dans son mandat ». (par. J). Une simple vérification du mandat des 15 missions de maintien de la paix actuelles montrerait que six ne disposent pas d’un tel mécanisme  sur les droits de l’homme: FINUL (Liban), FNUOD (Syrie, Plateau du Golan), ONUST (Moyen-Orient), UNFICYP (Chypre) et UNMOGIP ( Inde et Pakistan).

    17. De même, le projet exprime « une préoccupation profonde » suite au récent rapport du Rapporteur Spécial contre la torture qui a trouvé « des preuves que les officiels marocains détiennent des individus sur des bases politique » (par.38) alors que le Rapporteur Spécial a clairement indiqué que sa visite au Maroc consacre la volonté du Gouvernement marocain « d’ouvrir le Maroc à un examen indépendant et objectif de sa situation des droits de l’homme » et « perçoit l’émergence d’une culture des droits de l’homme et une volonté de la part de différentes autorités (…) de bâtir une culture institutionnelle qui permette d’interdire et de prévenir la torture et les mauvais traitements » (A/HRC/22/53/Add.2, par. 11).
    18. S’agissant du démantèlement du camp de Gdeim Izik, évoqué dans le projet (par.38), il est à relever que l’eurodéputé n’a pas pris en considération les rapports des observateurs internationaux qui ont affirmé que le jugement des 25 s’est déroulé dans des conditions normales d’un procès équitable et que les condamnés ne sont pas des défendeurs authentiques des droits de l’homme mais des activistes usant de la violence et ayant commis des assassinats.

    19. En outre, le projet réitère « les préoccupations du rapport du Haut Commissariat aux Droits de l’homme de 2006 » sur les restrictions à la liberté d’expression, d’assemblée et d’association (para.39) alors que ce rapport n’a jamais été officiellement publié par le HCDH et n’est pas référencée par les Nations Unies.

    20. Par ailleurs, le projet rappelle les conclusions de l’Expert Indépendant sur les droits culturels qui indiquent que « les autorités marocaines répriment certains aspects de la culture sahraouie » (par. 39) alors que dans son rapport elle se félicite de la nouvelle constitution du Royaume qui a introduit des références additionnelles aux droits de l’homme et des libertés fondamentales, notamment les droits culturels y compris la référence à la composante saharo-hassani du Royaume (A/HRC/20/26/add2, par. 12) et été impressionné par le travail du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes qui a développé des sites web sur la culture et les traditions sahraouis.

    IV. Appréciations politiquement motivées

    21. Le projet de rapport est, manifestement politiquement orientée et sert un agenda connu des adversaires du Royaume dans l’enceinte du Parlement européen.

    22. Le rapport ignore totalement et sciemment l’Initiative d’autonomie et se contente de développements généraux et déséquilibrés sur l’autodétermination en se référant à la résolution 1754 (2007) qui a lancé les négociations politiques entre les parties. Ainsi, il met de côté les résolutions qui ont été adopté annuellement depuis 2007 et qui ont consacré, la prééminence de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc et les paramètres d’une solution politique définitive basée sur le réalisme et l’esprit de compromis.

    23. En outre, le rapport ignore sciemment le rôle de l’Algérie comme partie à ce différend régional et occulte ses responsabilités en tant que pays d’accueil des camps de Tindouf et son refus de permettre au HCR de conduire un recensement et l’enregistrement des populations des camps situés dans le sud de l’Algérie.

    24. Par ailleurs, le projet reste très prudent sur l’infiltration des éléments djihadistes dans les camps et ne cite pas le cas documenté de M. Adnane Abou Walid Sahraoui, ancien militaire du polisario qui a rejoint les rangs de l’organisation terroriste « Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest » (MUJAO) dont il est membre fondateur et porte parole.

    25. Le rapport ne mentionne pas les violations des droits de l’homme dans les camps, notamment le cas de Mouloud Ould Salma et son exil forcé en Mauritanie.

    26. Enfin, le rapport appelle les Nations Unies à établir un nouvel organe qui soit permanent et impartial pour la supervision et le suivi des droits de l’homme et qui couvre la portion du Sahara contrôlé par le Maroc, les camps de Tindouf et le territoire contrôlé par le polisario (par. 46) alors que la résolution 2099 a mis un terme définitif à cette problématique en consacrant la prise en charge de la dimension droits de l’homme à travers les institutions nationales, notamment le Conseil National des Droits de l’homme et ses deux commission régionales dans la région du Sahara.

    #Maroc #Sahara_Occidental #UE #Rapport_Tannock #Sahel

  • UE: L’Algérie, une partie de la réponse pour les besoins gaziers

    UE: L’Algérie, une partie de la réponse pour les besoins gaziers

    Union Européenne, Algérie, gaz, Ukraine, Russie,

    Interview de Francis Perrin – La Patrie news
    La demande mondiale de pétrole atteindra 100,3 millions de barils par jour d’ici la fin de 2022, selon les prévisions de l’AIE. D’autre part, le total des stocks mondiaux de pétrole (commerciaux et stratégiques) a diminué au cours du premier semestre 2022, atteignant 8,812 milliards de barils. Peut-on assister à un reflux du prix du baril d’ici fin 2022 ?

    Dans ses dernières projections, en août 2022, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) estime que la demande pétrolière mondiale sera légèrement inférieure à 100 millions de barils par jour (Mb/j) cette année (99,7 Mb/j), soit une forte progression de 2,1 Mb/j par rapport à 2021. En 2023, la demande mondiale atteindrait 101,8 Mb/j, ce qui serait supérieur au record historique qui remonte à 2019 avant la pandémie de Covid-19. Le prix du pétrole a baissé de façon significative au cours des dernières semaines alors que la guerre en Ukraine continue à faire rage. Le 14 août, vers 14 heures, le prix du pétrole Brent (mer du Nord) pour le mois d’octobre était de $98 par baril, contre $114/b le 8 juin, soit une diminution de 14% environ. La raison principale qui explique cette évolution récente est la crainte d’une récession mondiale, ce à quoi s’ajoute dans les derniers jours l’espoir (à nouveau) d’un accord entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire de l’Iran. Si ces craintes de récession perduraient et étaient renforcées par de nouveaux indices économiques pas très bons ainsi que par le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales, les prix du pétrole pourraient continuer à baisser. Mais il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est loin d’être terminée et des hausses des cours sont donc toujours possibles. Il faudra par ailleurs voir ce que décidera la coalition de pays exportateurs appelée OPEP+ (23 pays), qui se réunit au début septembre.

    La disponibilité de l’or noir restera, selon certaines analyses, serrée et le remplacement des énergies fossiles par les renouvelables sera plutôt lent. Pourquoi les EnR peinent-elles à s’affirmer dans le mix énergétique mondial ?

    La montée en puissance des énergies renouvelables (hors hydroélectricité) prend forcément du temps car elles ne représentaient en 2021 qu’un peu moins de 7% de la consommation mondiale d’énergie primaire. Rappelons que la part des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) était de 82% l’an dernier, selon la BP Statistical Review of World Energy. Il y a pourtant bien une forte progression des sources renouvelables : leur consommation n’a fait qu’augmenter dans les dix dernières années, même au cours de la terrible année 2020, mais les grandes évolutions énergétiques demandent toujours du temps. Rien n’est simple dans ce domaine, rien n’est très rapide, rien n’est gratuit. Mais la dynamique haussière pour les renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, va se poursuivre sur un bon rythme.

    On assiste à une ruée mondiale sur le charbon. Un cauchemar énergétique ?

    Selon l’AIE, la consommation mondiale de charbon pourrait atteindre 8 milliards de tonnes en 2022, retrouvant ainsi le précédent record qui remonte à 2013. En 2023, ce record de 8 milliards de tonnes pourrait être dépassé. Et il ne faut jamais oublier que le charbon est l’énergie la plus consommée dans le monde après le pétrole et avant le gaz naturel. La part de marché de cette source d’énergie est de 27%, ce qui est très important.

    Du fait de la guerre en Ukraine, les pays européens, qui entendent se passer à terme du gaz russe et qui subissent les réductions des livraisons de Gazprom, se tournent davantage vers le charbon, soit en rouvrant des centrales électriques au charbon, soit en prolongeant la durée de vie de celles-ci, soit en augmentant l’utilisation de centrales en exploitation. Par ailleurs, la consommation de l’Inde est également en forte progression. C’est clairement négatif pour l’environnement et le climat mais il ne s’agit pas pour autant d’une tendance de long terme, en tout cas pas pour les Européens qui ne perdent pas de vue leur objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. L’Union européenne ne représente d’ailleurs que 4-5% de la consommation mondiale de charbon, contre 80% pour la région Asie/Pacifique. A elles seules, la Chine et l’Inde pèsent pour les deux tiers de la consommation mondiale de charbon.

    Pour l’industrie pétrolière, le dernier trimestre a été particulièrement faste. Quinze des plus grandes entreprises du secteur ont réalisé, durant le premier trimestre 2022, des gains sont montés à 94 milliards de dollars. L’ONU propose une taxe sur les superprofits. Vous y souscrivez ?

    Depuis 2021, les prix du pétrole, du gaz naturel, du charbon et de l’électricité sont en hausse. Ils ont atteint des niveaux très élevés et la consommation d’énergie est orientée à la hausse. Toutes les entreprises qui vendent de l’énergie, dont les compagnies pétrolières – qui produisent et vendent du pétrole et du gaz naturel -, sont favorisées dans un tel contexte. Saudi Aramco, la compagnie nationale de l’Arabie Saoudite, vient ainsi d’annoncer un bénéfice net record de $48,4 milliards pour le second trimestre 2022. Pour le premier semestre 2022, son bénéfice net s’établit à $87,9 milliards… Sur cette même période, le géant américain ExxonMobil a gagné »seulement » $23,3 milliards.

    Le secrétaire général de l’ONU a qualifié d »’immoraux » les profits de l’industrie pétrolière. Je ne suis pas sûr que ce sujet relève vraiment de la morale mais il est certain que ces profits sont exceptionnels et l’idée d’une taxation spéciale n’est donc pas absurde. Les compagnies pétrolières pourraient cependant répondre qu’en 2020 elles avaient enregistré des pertes exceptionnelles (-$22,4 milliards pour ExxonMobil sur l’ensemble de l’année 2020) et que l’ONU n’avait alors pas demandé qu’elles bénéficient d’une aide exceptionnelle. Il faut réfléchir à ce sujet en termes plus économiques que moraux et veiller à ne pas décourager l’investissement par ces grands acteurs énergétiques mondiaux.

    Pour le marché gazier, la Russie menace de réduire encore ses livraisons en Europe, les prix s’envolent. Ce contexte, le manque de production nucléaire et les vagues de chaleur entraînent les prix de l’électricité dans une spirale infernale. Une équation très complexe…

    Il est certain que, pour les Européens, la question de la hausse des prix du gaz naturel et de l’électricité est très importante en ce moment. Cela a un impact négatif sur leurs économies, leurs industries et leurs populations. De plus, il y a un risque sérieux de pénurie de gaz, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la production d’électricité. D’où la décision européenne de réduire de 15% la consommation de gaz sur la période allant d’août 2022 à la fin mars 2023 par rapport aux années précédentes. Les Européens redoutent également, outre les conséquences économiques, les impacts politiques et sociaux de ces problèmes énergétiques, par exemple du type mouvement des »Gilets jaunes » en France.

    L’Algérie, dont les partenaires ont approuvé les augmentations des prix annoncés par Sonatrach, pourrait-elle devenir une nouvelle source de cette énergie pour l’Europe ?

    L’Algérie est actuellement le troisième fournisseur en gaz naturel de l’Union européenne (UE) après la Russie et la Norvège. La volonté de l’UE d’arrêter complètement d’importer du gaz russe en 2027 au plus tard et le fait que les autorités russes aient déjà fortement réduit leurs exportations vers les pays européens créent des besoins supplémentaires de gaz et poussent l’UE à chercher d’autres fournisseurs que la Russie.

    L’Algérie a une place à prendre dans ce nouveau contexte énergétique et elle a commencé à le faire, comme le montre l’accord entre la Sonatrach et le groupe italien Eni conclu en avril 2022. Aux termes de cet accord, Eni pourra importer des volumes additionnels de gaz algérien dès 2022 à travers le gazoduc TransMed (appelé également gazoduc Enrico Mattei). Ces volumes supplémentaires seront de 9 milliards de mètres cubes par an en 2023-2024. Les deux groupes, qui coopèrent depuis des dizaines d’années, ont récemment renforcé leur partenariat en vue d’accélérer le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers dans le bassin de Berkine.

    L’Algérie ne sera pas la réponse aux besoins gaziers des Européens mais elle peut être une partie de la réponse. Elle a des atouts dans son jeu mais la concurrence sera rude.

    Propos recueillis par La Patrie news.

    IRIS, 18/08/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Ukraine #Russie

  • L’Algérie se repositionne face à la crise énergétique européenne

    L’Algérie se repositionne face à la crise énergétique européenne

    Algérie, Union Européenne, Gaz, Pétrole, Ukraine, Russie,

    Zahra Rahmouni

    Un changement sismique dans la géopolitique de l’énergie a été déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en février dernier, et l’Algérie est devenue une option particulièrement attrayante pour plusieurs pays d’Europe occidentale à la recherche d’alternatives au gaz naturel russe. La nation nord-africaine fournit environ 11% du gaz européen importé, contre 45% acheminés depuis la Russie en 2021. Sa proximité géographique et ses multiples pipelines stratégiquement dispersés sur son littoral le rendent particulièrement important pour l’Espagne et l’Italie dans une situation géopolitique aussi incertaine. le contexte.

    Au cours des derniers mois, les dirigeants américains se sont succédé à Alger, laissant entrevoir l’importance accrue du pays au lendemain de la guerre en Ukraine. Le 30 mars, le secrétaire d’Etat Anthony Blinken était à Alger pour s’entretenir avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Des informations indiquaient à l’époque que Blinken voulait profiter de cette rencontre pour convaincre son homologue algérien d’augmenter sa capacité d’exportation vers ses partenaires européens en réactivant le gazoduc Maghreb-Europe qui pompait du gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. L’oléoduc a été fermé le 1er novembre 2021, après le non-renouvellement du contrat de transit entre l’Algérie et le Maroc, quelques semaines après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en août 2021.

    S’adressant à l’agence de presse d’Etat, une source diplomatique algérienne a démenti ce qu’il considérait comme des rumeurs. « Tout comme la sous-secrétaire d’Etat américaine, Wendy Sherman [qui s’est rendue en Algérie le 10 mars], M. Blinken n’a jamais évoqué la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe, contrairement aux spéculations sauvages relayées par certains médias marocains. »

    Les deux pays voisins ont connu plusieurs mois de tensions croissantes avec comme point focal le conflit du Sahara Occidental. L’ancienne colonie espagnole est située sur la côte atlantique entre le Maroc et la Mauritanie, et est officiellement classée comme territoire non autonome par les Nations Unies, ce qui signifie que son peuple « n’a pas encore atteint une pleine mesure d’autonomie ». Cependant, le Maroc revendique la région tout comme le Front Polisario, un mouvement de libération nationaliste sahraoui soutenu par l’Algérie.

    Après une longue période de relations hispano-marocaines tendues en raison de la volonté des autorités espagnoles de soigner médicalement le chef du Front Polisario Brahim Ghali qui a été frappé par une grave crise de COVID-19, et des incidents migratoires qui ont suivi, l’Espagne a décidé d’inverser son position de neutralité de longue date dans le conflit du Sahara occidental en mars 2022. Le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez a publiquement soutenu le « plan d’autonomie » du Maroc pour le Sahara occidental, qui a été initialement dévoilé en 2007 et l’a décrit comme « sérieux, crédible et réaliste ». Cette action a encore surpris ses partenaires algériens et exacerbé les tensions en Méditerranée occidentale.

    Malgré le renversement de position, l’Algérie continue de fournir du gaz à l’Espagne via les méthaniers et le gazoduc Medgaz qui relie Beni Saf dans l’Ouest algérien à Almeria dans le Sud de l’Espagne. Cependant, l’Algérie a résilié unilatéralement le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne et a rappelé son ambassadeur de Madrid sans nommer de remplaçant.

    Par ailleurs, selon des informations parues dans la presse espagnole, la part du gaz algérien en Espagne est passée de 45 % à 22 % en un an. Les autorités algériennes ont également l’intention d’ajuster ses contrats à long terme avec l’Espagne pour profiter de la hausse des prix de l’énergie sur le marché mondial.

    Pendant ce temps, Alger s’est clairement rapproché de l’Italie. Depuis avril, le Premier ministre italien Mario Draghi a conduit à deux reprises une délégation en Algérie, tandis que le président Tebboune s’est également rendu à Rome fin mai pour une visite officielle qui a duré deux jours.

    Les Italiens, qui avaient désespérément besoin de réduire leur dépendance au gaz russe, ont recherché de manière proactive une relation renforcée avec l’Algérie quatre jours seulement après le début de la guerre en Ukraine. Le 28 février 2022, Luigi Di Maio, le ministre italien des affaires étrangères, s’est rendu à Alger pour rencontrer son homologue algérien Ramtane Lamamra et le ministre de l’énergie Mohamed Arkab. La délégation de Di Maio comprenait Claudio Descalzi, PDG de la société énergétique italienne ENI. Le géant italien des hydrocarbures est présent en Algérie depuis 1981 et a déjà réalisé des investissements à long terme aux côtés de la société nationale algérienne des hydrocarbures, Sonatrach.

    Un signe de l’ampleur accrue des relations algéro-italiennes est que l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de mètres cubes de gaz depuis le début de 2022, soit une augmentation de 113% par rapport aux prévisions, selon les autorités algériennes. Les livraisons de gaz devraient augmenter de 6 milliards de mètres cubes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui ferait de l’Algérie le premier fournisseur de gaz naturel de l’Italie. En conséquence, Draghi a annoncé que son pays avait pu réduire ses importations de gaz russe de 40 % à 25 %.

    Tout au long de son recalibrage des relations dans le bassin méditerranéen, l’Algérie a tenté de profiter des marchés mondiaux tout en essayant de ne pas offenser son allié historique : la Russie. En avril, l’Algérie a voté contre l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, un soutien salué par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de sa visite à Alger le 10 mai.

    Bien que l’Algérie soit disposée à fournir plus de gaz à l’Europe, elle ne dispose pas de réserves suffisantes pour satisfaire une augmentation drastique de la demande à court terme. Les capacités d’exportation du pays sont passées de 65 milliards de mètres cubes en 2007 à 42 milliards de mètres cubes en 2021. La baisse des exportations s’explique par une augmentation de la consommation intérieure et une baisse des investissements dans les infrastructures ces dernières années.

    Le secteur algérien des hydrocarbures est en pleine renaissance. En 2019, le Parlement a approuvé une nouvelle législation qui redéfinit le cadre juridique régissant le secteur, en offrant plus de flexibilité pour attirer les investissements étrangers. En juillet dernier, un important contrat pétrolier et gazier a été signé entre Sonatrach, l’ENI, le français Total et l’américain Occidental Petroleum. L’investissement totalise 4 milliards de dollars sur les 25 prochaines années. Le 3 juillet, l’Algérie a également annoncé la découverte d’un important champ gazier à Hassi R’Mel, au centre du pays. La production devrait débuter en septembre prochain, selon Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach.

    En outre, l’Algérie fait avancer le projet de gazoduc NIGAL, vieux de plusieurs décennies, un gazoduc transsaharien reliant le Nigéria, le troisième producteur de gaz du continent, à l’Algérie. S’il aboutit, ce projet pourrait fournir jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an à l’Europe.

    Sur le plan économique, la manne financière de la hausse des prix du pétrole et du gaz, principales sources de revenus en devises du pays, contribuera à reconstituer les réserves de change qui s’étaient amenuisées ces dernières années. Le coussin financier permettra également au gouvernement de poursuivre des politiques à court terme pour atténuer les effets de l’inflation économique et les effets de la pandémie de COVID-19 qui a secoué le monde entier.

    L’Algérie a apparemment l’intention d’utiliser ses ressources gazières comme influence pour soutenir sa politique étrangère qui était restée en sommeil dans les dernières années de la présidence de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, en raison de sa mauvaise santé suite à un accident vasculaire cérébral débilitant en 2013. L’Europe se désengage du gaz russe et investit dans l’énergie algérienne confère au pays un rôle de premier plan dans la région et permet au président Tebboune, arrivé au pouvoir de manière contestée après plusieurs mois de contestation antigouvernementale, de tenter de regagner en légitimité auprès de ses partenaires étrangers et d’acheter la paix sociale chez lui.

    Zahra Rahmouni est une journaliste indépendante dont les intérêts incluent le changement climatique ainsi que les affaires socio-politiques et économiques en Algérie et au Maghreb.

    The Tahrir Institute for Middle East Policy, 17/08/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Ukraine #Russie

  • Analyse : L’Algérie confiante monte en flèche -Reuters-

    Analyse : L’Algérie confiante monte en flèche -Reuters-

    Algérie, Union Européenne, gaz, Ukraine, Russie, pétrole, Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Hirak,

    -Revenus énergétiques de l’Algérie beaucoup plus élevés
    -La demande de gaz renforce le poids régional
    -Mouvement de protestation réprimé

    ALGER, 18 août (Reuters) – Les tentatives de l’Europe de se sevrer du gaz russe ont donné un coup de fouet à l’Algérie.

    Fortes des revenus énergétiques après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la demande de pétrole et de gaz a explosé, les autorités dépensent davantage pour les prestations sociales et adoptent une position plus affirmée à l’étranger, après des années de baisse de la richesse et le bouleversement politique d’un mouvement de protestation de masse.

    Le président Abdulmadjid Tebboune a annoncé les augmentations attendues des salaires, des retraites et des allocations de chômage du secteur public, revenant à un modèle de dépenses sociales généreuses auquel les Algériens sont habitués depuis longtemps.

    Le gouvernement a également adopté une position plus audacieuse envers les pays européens rendus plus dépendants du gaz nord-africain par la guerre d’Ukraine, comme l’Espagne, répondant aux efforts plus actifs de son principal rival, le Maroc, pour obtenir leur soutien sur les questions régionales.

    « Le gouvernement n’est plus sous pression sociale et politique comme c’était le cas en 2019 et 2020 », a déclaré un conseiller travaillant pour le gouvernement.

    « Le Hirak (le mouvement de protestation de masse) est terminé. Le COVID-19 est sous contrôle et les revenus sont en hausse. »

    Le contraste avec le passé récent est saisissant.

    De 2019 à 2020, des manifestations de masse hebdomadaires ont secoué l’establishment, conduisant l’armée à expulser le président vétéran Abdelaziz Bouteflika et d’autres personnalités de premier plan.

    Une forte baisse des revenus énergétiques et des réserves de devises étrangères après la chute des prix du pétrole en 2014 avait entre-temps forcé de fortes réductions des dépenses publiques qui risquaient de déclencher de nouveaux troubles.

    Pour aggraver les inquiétudes, le secteur de l’énergie était en difficulté, avec des investissements minimes dans les gisements de pétrole et de gaz, des volumes d’exportation plus faibles et un flot de talents de la société d’État Sonatrach, qui au cours des dernières décennies a enregistré en moyenne une nouvelle tête tous les 20 mois.

    La flambée des prix mondiaux du pétrole et du gaz à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a contribué à stabiliser la situation, à remplir les caisses de l’État et à renforcer la confiance.

    Les analystes affirment néanmoins que l’Algérie n’a d’autre choix que de poursuivre des réformes potentiellement difficiles pour protéger son économie des futurs effondrements du marché de l’énergie.

    Tebboune a promis de le faire et a pris des mesures pour stimuler le commerce avec certains pays africains, mais les efforts du gouvernement pour ouvrir l’une des économies les plus fermées du monde ont jusqu’à présent peu progressé.

    « Oui, les revenus sont en hausse. Mais l’économie a encore besoin de réformes pour fonctionner », a déclaré un ancien ministre du gouvernement.

    POIDS

    La crise de l’énergie en Europe n’a pas seulement augmenté les prix, elle a créé une plus grande demande d’approvisionnement en gaz qui ne sera pas affectée par la guerre en Ukraine, donnant plus de poids à l’Algérie.

    Les approvisionnements algériens représentent plus d’un quart de la demande de gaz en Espagne et en Italie et Sonatrach est le troisième exportateur vers l’Europe après la Russie et la Norvège.

    Sonatrach a déclaré que les revenus pétroliers et gaziers atteindraient 50 milliards de dollars cette année, contre 34 milliards de dollars l’année dernière et 20 milliards de dollars en 2020, tandis que les chiffres officiels prévoient que les exportations non pétrolières atteindraient 7 milliards de dollars, un record.

    Les règles visant à encourager la participation étrangère dans le secteur énergétique algérien ont contribué à accroître les investissements et à développer de nouveaux projets.

    En juin, Sonatrach a annoncé une nouvelle découverte dans son plus grand champ gazier, Hassi Rmel, ajoutant 100 à 340 milliards de mètres cubes de condensat de gaz aux réserves avec une production supplémentaire attendue de 10 millions de mètres cubes de gaz par jour à partir de novembre.

    Un accord d’approvisionnement en gaz considérablement élargi avec l’Italie pourrait entre-temps rappeler aux États européens les avantages de l’amitié avec l’Algérie.

    L’Espagne, qui dépend du gaz algérien, a changé cette année pour soutenir le Maroc sur le Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme le sien mais où l’Algérie soutient un mouvement indépendantiste.

    L’Algérie a retiré son ambassadeur en conséquence et a coupé certains échanges. Bien qu’il ait clairement indiqué qu’il honorerait les termes de son contrat d’approvisionnement en gaz, il semble peu enclin à se montrer généreux à l’approche des négociations tarifaires prévues.

    « Nul doute que la carte gaz a servi l’Algérie. Elle est courtisée, et il ne se passe pas un jour sans que les pays européens ne contactent les autorités pour discuter d’éventuelles ventes », a déclaré un responsable algérien de l’énergie à la retraite.

    REVENU

    Pourtant, malgré l’influence diplomatique supplémentaire qu’elle a acquise grâce à une demande énergétique plus élevée, l’Algérie devrait rester concentrée sur la maximisation des revenus de la hausse des prix pour apaiser une population qui avait commencé à devenir rétive.

    « Je suis contente de toucher 13 000 dinars par mois », a déclaré Mouna Belgacem, une diplômée de 24 ans qui fait partie du million d’Algériens qui perçoivent des allocations de chômage après avoir passé trois ans à chercher un emploi.

    S’exprimant ce mois-ci, Tebboune a déclaré: « Tant qu’il y aura des revenus supplémentaires cette année, je m’engage à augmenter les salaires et les allocations de chômage », ajoutant que l’Algérie luttait pour « restaurer sa dignité ».

    Les prestations et les salaires de l’État devraient augmenter l’année prochaine.

    Il n’est pas clair si le financement plus facile d’un modèle économique fortement étatique sur lequel l’Algérie s’est appuyée pendant des décennies entravera les réformes visant à stimuler l’emploi et la richesse par le biais du secteur privé.

    À long terme, les autorités doivent savoir que les frustrations économiques pourraient susciter des troubles publics malgré une approche sécuritaire sans compromis.

    Les dirigeants du mouvement de protestation de masse « Hirak » ont été arrêtés à plusieurs reprises depuis que les manifestations se sont interrompues pendant la pandémie, sans atteindre leurs objectifs ultimes d’une purge de l’élite dirigeante et de l’abandon de la politique par l’armée.

    Samir Belarbi, figure éminente du Hirak, a été arrêté deux fois et a purgé une peine de prison pour « atteinte à l’intégrité territoriale » et « diffusion ou détention de publications portant atteinte aux intérêts nationaux ».

    Il dit que le mouvement va continuer.

    « Nous devons maintenant trouver de nouveaux moyens de lutter pacifiquement pour une justice libre, une presse libre, un gouvernement responsable et la transparence », a-t-il déclaré.

    Reuters, 18/08/2022

    #Algérie #Pétrole #Gaz #UE #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Hirak

  • Maroc: 500 millions pour contrôler l’immigration

    Maroc: 500 millions pour contrôler l’immigration

    Maroc, Union Européenne, immigration,

    L’UE va augmenter les fonds au Maroc pour la gestion des migrations jusqu’à 500 millions
    Cet argent ira à la protection des migrants, à la gestion des frontières et à la lutte contre la traite des êtres humains

    L’Union européenne va porter à 500 millions les fonds européens alloués au Maroc pour la coopération en matière migratoire jusqu’en 2027, selon des sources communautaires.

    La diplomatie européenne négocie les priorités dans la relation avec le pays d’Afrique du Nord et les premières estimations budgétaires indiquent une augmentation de l’allocation prévue jusqu’en 2027 pour assurer la gestion des frontières, sachant que le Maroc est devenu l’un des acteurs clés pour arrêter le passage de l’immigration clandestine en Europe.

    Ces plus de 500 millions iront à la protection des migrants, à la gestion des frontières et à la lutte contre la traite des êtres humains, selon les sources consultées. Cette dotation représente une augmentation significative de l’aide au Maroc, qui avait reçu 346 millions dans le cadre du précédent budget communautaire.

    Pour l’UE, le Maroc est un partenaire « stratégique et engagé » avec lequel le bloc européen coopère depuis plusieurs années sur les questions migratoires, rappelle une porte-parole communautaire, qui encadre ces nouveaux fonds dans l’association opérationnelle contre la traite des êtres humains pour lutter contre la traite des êtres humains, qui comprendra des mesures pour « soutenir la gestion des frontières, une coopération policière renforcée, y compris des enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière et une coopération renforcée avec les agences de l’UE travaillant dans le domaine des affaires intérieures ».

    La nécessité d’augmenter les fonds européens pour parvenir à une migration « ordonnée et équitable » des pays africains a été précisément exprimée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, lors de la dernière réunion des ministres européens de terrain à Prague. « Ils ont besoin d’une assistance régulière, prévisible et importante, qui jusqu’à présent a été insuffisante », a-t-il déclaré.

    Le ministre espagnol a également demandé de « rehausser le profil politique » avec un plus grand dialogue avec les pays d’origine de la migration, citant en exemple la visite à Rabat avec la commissaire à l’intérieur, Ylva Johansson, pour rencontrer les autorités marocaines.

    Deuxième pays avec plus de fonds en Afrique du Nord
    En effet, Rabat est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens avec les pays voisins pour la gestion des migrations et jusqu’à présent c’était après la Libye, le deuxième pays d’Afrique du Nord qui bénéficiait de plus de fonds.

    Outre les postes pour la migration, le Maroc reçoit d’autres fonds en matière d’appui budgétaire et de coopération régionale, conformément aux relations privilégiées que Bruxelles entretient avec l’ensemble des pays voisins d’Europe et de la Méditerranée.

    Ces dernières années, les épisodes d’arrivées massives de migrants en Espagne, dont plusieurs avec le Maroc au centre de la crise, ont contraint Bruxelles à agir. En mai 2021, Ceuta a connu un afflux massif de plus de 8 000 migrants, dont de nombreux mineurs, grâce à la collusion des forces de sécurité marocaines, qui n’ont pas tenté d’empêcher le passage, en pleine crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.

    La situation à la frontière a de nouveau suscité l’inquiétude dans la capitale communautaire avant l’été après la mort de dizaines de migrants alors qu’ils tentaient de pénétrer dans la ville autonome de Melilla.

    Auparavant, fin 2020, l’UE avait alloué des fonds supplémentaires pour faire face à l’arrivée massive de migrants et à la surpopulation qu’a connue le port d’Arguineguín, aux îles Canaries, en novembre 2020.

    La República, 17/08/2022

    #Maroc #Immigration #UE