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  • Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Maroc, Sahara Occidental, droit international,

    Dans le conflit avec l’Espagne, l’Algérie a le droit international de son côté

    Cette semaine, nous avons été témoins de nouveaux malentendus sur la question du Sahara occidental. Depuis son retour sur la scène internationale en novembre 2020 en raison des incidents entre le Maroc et le Front Polisario au poste frontière de Guerguerat, le conflit autour des territoires sahraouis ne cesse de gagner en intensité et en présence médiatique. Depuis lors, les événements ont oscillé entre actions et réactions politiques et discussions sur le cadre juridique applicable.

    Dans des articles précédents, nous avons détaillé les différences entre la réponse offerte par le droit international à ce conflit, qui dure depuis plus de 47 ans, et les différentes actions politiques.

    Chronologiquement, depuis la rupture du cessez-le-feu due au non-respect des accords militaires par le Maroc, quatre étapes ont marqué le positionnement des différents acteurs :

    -La déclaration de Donald Trump de reconnaissance de la souveraineté sur le territoire.

    Assistance médicale en Espagne pour Brahim Gali, affecté par le covid-19.

    -La réaction diplomatique et migratoire du Maroc.

    -Le changement politique de la position du gouvernement espagnol sur les solutions possibles au conflit.

    Violations du droit international

    Ce changement de position n’affecte pas la nature du territoire du Sahara Occidental en tant que Territoire Non Autonome, ni le statut des parties. Toutefois, cela signifie que le gouvernement espagnol prend ses distances par rapport au droit international et à ses responsabilités légales en tant que puissance administrante du territoire. L’Association espagnole des professeurs de droit international public et de relations internationales (AEPDIRI) l’a rappelé au ministre Albares.

    -Cette association a souligné que ce changement entraîne plusieurs violations du droit international applicable au cas sahraoui en raison de :

    -Le non-respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel qu’énoncé dans de multiples résolutions des Nations Unies.

    -Non-respect de l’obligation de garantir la tenue du référendum d’autodétermination.

    -Ignorance des violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis, documentées et dénoncées par diverses organisations internationales.

    La réaction algérienne

    Après avoir clarifié les répercussions juridiques, il convient d’analyser la réaction de l’Algérie, qui a annoncé cette semaine la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération et le gel des échanges avec l’Espagne.

    Il ne s’agit pas de la première réaction algérienne au changement de position de l’Espagne, mais plutôt d’une mesure qui s’ajoute à des décisions antérieures telles que le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour consultations, ou la suspension des liaisons aériennes avec l’Espagne.

    Afin de comprendre comment ces actions s’inscrivent dans le cadre juridique international, nous examinerons en détail cette dernière mesure, qui a suscité un grand émoi médiatique, politique et juridique.

    Où en est l’autodétermination ?

    La décision du gouvernement espagnol de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental est une double violation du droit international. D’une part, il s’agit d’une violation grave d’un impératif général, et donc obligatoire pour tous les Etats, de respecter le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale, en l’occurrence le peuple sahraoui.

    Deuxièmement, la violation particulière de l’obligation qui lui incombe en tant que puissance administrante de l’ancienne colonie : garantir, précisément, l’exercice de l’autodétermination de son ancienne colonie. Cette obligation a été affirmée tant par la Cour internationale de justice que par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Le système juridique international n’est pas insensible à de tels manquements, surtout lorsqu’il s’agit de violations d’obligations découlant de normes impératives et dont les conséquences sont prévues. Ainsi, lorsque l’Espagne viole gravement une norme qui est un élément structurel de l’ordre juridique international, elle ne peut pas s’attendre à une absence de réaction.

    Au contraire, les règles internationales sur la responsabilité internationale pour fait illicite de l’État prévoient des conséquences lourdes et rapides pour les pays qui violent gravement une obligation découlant d’une norme impérative.

    Tous les États de la communauté internationale doivent, à partir du moment où ils ne respectent pas les règles, réagir pour obliger l’État à l’origine de ce comportement à les respecter. Ainsi, la violation flagrante et grave par l’Espagne du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que la reconnaissance des conséquences de l’invasion militaire du régime marocain, obligent tous les États à exiger que l’Espagne revienne à la légalité.

    Si cette demande n’est pas satisfaite, comme dans le cas du gouvernement espagnol, les États peuvent, et doivent, mettre en œuvre des mesures de pression pour forcer la cessation de ce comportement. Et nous disons « devrait » parce que les États sont tenus de préserver les principes clés de l’ordre international, et la passivité n’est pas une option.

    L’Algérie a le droit international de son côté.

    Ces mesures, connues sous le nom de contre-mesures (en réponse à un comportement illégal antérieur) ou, en termes plus familiers, de représailles, comprennent la possibilité de suspendre les accords antérieurs avec l’État non conforme. Ce droit et cette obligation ont été appliqués par le gouvernement algérien dans le strict respect du droit international. L’Espagne viole gravement le droit international et l’Algérie a l’obligation de réagir.

    L’Espagne n’ayant pas donné suite aux demandes de retour à la légalité de l’Algérie, la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne est une contre-mesure aussi légale que nécessaire et attendue. Les contre-mesures, pour être légales, doivent être réversibles, proportionnelles et exclure le recours à la force.

    La décision du gouvernement algérien est parfaitement conforme à ces critères : la reconnaissance immédiate par le gouvernement espagnol du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui suffit à le désactiver. Il ne s’agit que de la suspension d’un traité, elle est donc facilement réversible.

    Elle est également proportionnelle, dans la mesure où elle n’affecte pas l’ordre international. Contrairement à la décision de l’Espagne, elle protège les droits de l’homme de la population sahraouie et n’affecte pas ceux des citoyens espagnols.

    Mesures, contre-mesures, représailles

    L’impossibilité de prendre un territoire par la force devrait être aussi valable pour le Maroc que pour la Russie. Et il s’agit toujours de défendre un élément central du droit international. La suspension d’un traité bilatéral de coopération commerciale est évidemment loin d’atteindre le degré de gravité des actions de l’Espagne (ou du Maroc ou de la Russie).

    L’Espagne savait, ou aurait dû savoir, que jouer le jeu avec le régime marocain signifiait violer une règle structurelle de l’ordre international. Elle aurait également dû savoir que l’Algérie, un partenaire majeur de l’Espagne (grâce à l’Algérie, l’Espagne n’a pas été touchée par la crise du gaz qui affecte le reste de l’Europe), mais aussi du Sahara occidental, réagirait sévèrement.

    Les exigences et les menaces de l’Espagne et de l’UE envers le gouvernement algérien pour qu’il réactive les accords commerciaux sont en dehors de la légalité internationale, car il ne s’agit pas d’un acte unilatéral du pays du Maghreb, mais d’une réponse nécessaire à l’attaque flagrante et préalable de l’Espagne contre le droit international.

    L’Espagne et l’UE ne peuvent pas prendre de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Algérie car celle-ci n’a violé aucune norme internationale. L’État du Maghreb peut et doit mettre en œuvre des mesures de pression, qui sont légales, même si elles impliquent la rupture d’accords antérieurs, jusqu’à ce que l’Espagne abandonne sa position indéfendable d’alignement sur le Maroc. C’est la particularité des contre-mesures : elles permettent et tolèrent la violation de règles mineures pour parvenir à respecter des règles impératives.

    Pouvoir ou devoir

    Le régime marocain est politiquement puissant grâce au soutien des États-Unis, de la France et de l’Espagne, mais ses actions manquent de soutien juridique. Dans ce conflit, l’UE et l’Espagne sont du côté de la violation du droit international, tandis que l’Algérie se positionne comme un défenseur du droit international.

    L’Espagne doit immédiatement revenir au cadre juridique international. L’UE doit protéger le droit international. Cela n’a aucun sens, d’un point de vue éthique, de faire de grandes déclarations sur l’invasion inacceptable de l’Ukraine par la Russie tout en protégeant l’invasion du Sahara occidental par le Maroc.

    Ce conflit ne peut être un triangle des Bermudes dans lequel la légalité internationale disparaît. La perte de poids diplomatique de l’Espagne et de l’UE s’explique précisément par leur manque absolu de cohérence, de respect du droit international et leur politique de deux poids, deux mesures.

    The Conversation, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #UE #Maroc #SaharaOccidental #DroitInternational


  • Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Ukraine, Russie, OTAN,

    Des sources européennes estiment que Moscou tente de « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’OTAN à Madrid.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra (à droite), a reçu son homologue russe, Sergei Lavrov, pour une rencontre à Alger en mai.

    Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie. « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro.

    Alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin, selon la même source. « Mais c’est tout ce que cela va donner : du bruit », ajoute-t-il. Selon lui, l’unité des partenaires européens au sommet est assurée, le débat étant centré sur l’entrée de la Suède et de la Finlande ; en attendant que la Turquie lève son veto, ajoute-t-il, en échange de la vente d’avions américains de dernière génération comme le F-35.

    « Ces deux visites, de la Russie et du Venezuela, expliquent en partie ce qui s’est passé », indiquent des sources diplomatiques à Bruxelles. Les déclarations de Pedro Sánchez au Congrès mercredi, ratifiant son soutien à la thèse du Maroc sur le Sahara – une solution au conflit basée sur une autonomie de la région sous autorité marocaine, plutôt qu’un référendum d’autodétermination qui ouvrirait la porte à l’indépendance – sont « l’excuse parfaite » utilisée par l’Algérie. Bien qu’ »il soit indéniable », soulignent ces sources, que le changement de position du gouvernement espagnol a été l’élément déclencheur : « Ce qui s’est passé est une conséquence immédiate de la nouvelle position [de l’Espagne] sur le conflit, sans aucun doute ».

    La Commission européenne a fait cause commune avec le gouvernement espagnol car le gel des échanges avec l’Espagne, initialement annoncé par l’Algérie, « affecte le marché unique », rappelle Bruxelles. « Une entreprise allemande ayant des usines en Espagne serait touchée ». En outre, il existe un précédent : bien qu’elle ne l’ait pas annoncé publiquement, la Chine a cessé d’acheter des produits en provenance de Lituanie. Et la réaction des institutions européennes a été pratiquement la même que maintenant.

    Après que la délégation d’Alger auprès de l’UE a démenti vendredi la suspension des échanges avec l’Espagne – alors qu’elle l’avait annoncée mercredi dans une circulaire publiée par l’association algérienne des banques et des établissements financiers – la Commission est en attente. « Les experts juridiques étudient comment cela affecte l’accord d’association [signé par l’Algérie avec la Communauté européenne en 2005] », indiquent les sources consultées. La prochaine étape, si les mesures de pression de l’Algérie contre l’Espagne sont maintenues, serait de convoquer une réunion de la commission mixte entre l’UE et le pays du Maghreb. « L’Algérie soutiendra que cela n’affecte pas l’accord, et l’UE dira que cela l’affecte et ira en justice : cela ne va pas être réglé à court terme », préviennent-ils.

    Bruxelles admet que la situation du marché du gaz empêche l’UE-27 de prendre des mesures drastiques. « Le gaz est ce qui fait la force d’Alger, à un moment où l’Europe cherche à se désengager de la Russie et où il n’y a pas beaucoup d’alternatives », soulignent les mêmes sources. Malgré la réaction européenne, les Italiens et les Français profitent déjà de la crise diplomatique avec l’Espagne pour gagner des positions en Algérie. « Toute la nouvelle production de gaz ira très probablement à [Mario] Draghi, le premier ministre italien », prédit la source principale de l’UE. Mais ce qui devrait inquiéter l’Espagne, ajoute-t-il, « c’est la fermeture du robinet de gaz, et cela ne va pas se produire à court terme ; bien que la nouvelle production, lorsqu’ils pourront l’étendre, sera prise par l’Italie ». Le marché énergétique espagnol, en tout état de cause, ne dépend pas du gaz algérien car il s’appuie principalement sur d’autres sources.

    Outre la main russe, les sources consultées expliquent le conflit avec l’Espagne par la situation intérieure de l’Algérie. « L’Algérie est un pays très isolé qui a perdu son influence dans le monde arabe et qui a presque son seul allié sur le continent en Afrique du Sud », expliquent-ils, « avec un régime sclérosé, une population très jeune qui cherche désespérément à émigrer et une armée omniprésente qui cherche des ennemis extérieurs ». Le Maroc est l’ennemi traditionnel, mais l’Espagne risque de devenir le nouveau venu, concluent-ils.

    El Pais, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #UE #Ukraine #Russie

  • La Russie derrière la pression de l’Algérie, selon Bruxelles

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    Selon El Pais, « Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie ».

    « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro », précise le journal espagnol.

    Citant la même source, El Pais indique que « alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin ».

    A ce sujet, Ali Lmrabet se demande « pourquoi? » rappelant que « Madrid n’est pas le pays le plus offensif contre la Russie dans la guerre en Ukraine. Ce n’est pas celui qui donne le plus d’armement à l’Ukraine ».
    « Déstabiliser le flanc sud européen ? », s’interroge-t-il. « Pas besoin de Poutine, il l’est déjà grâce à Sánchez et Cie », affirme-t-il dans un twit posté ce dimanche.

    « Ce qui est vrai par contre, c’est que l’actuel chef du gouvernement espagnol possède cet art rare de fâcher tout le monde et de se créer des ennemis partout : après le Maroc, le Polisario, puis l’Algérie, voici venu le tour de la Russie », conclue-t-il.

    Lire aussi : Alger-Madrid : Fracture collatérale

    Lire aussi : Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    #Algérie #Espagne #UE #Russie #Ukraine #OTAN

  • Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Gaz,

    Intrusion européenne dans les rapports algéro-espagnols : Alger met le holà !

    L’Algérie a réagi avec vigueur et fermeté contre l’immixtion de l’Union européenne dans les tensions diplomatiques qui marquent aujourd’hui les relations entre l’Algérie et l’Espagne. L’Algérie défend une décision souveraine, prise pour des motifs parfaitement légitimes et dénonce une tentative vaine et malveillante de faire pression.

    Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a tenu à rappeler que le Traité d’amitié et de bon voisinage entre l’Algérie et l’Espagne est un accord bilatéral dont la suspension n’affecte pas les engagements de l’Algérie envers l’UE, que ce soit de manière directe ou indirecte. Il a également dénoncé avec force et vigueur les insinuations européennes sur l’approvisionnement en gaz algérien qu’il qualifie de « fantaisistes et malveillantes ».

    « La précipitation et le parti-pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’UE et ne nécessitant par voie de conséquence nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective », note le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Et de rappeler que « la décision de suspendre le Traité algéro-espagnol d’amitié, de bon voisinage et de coopération répond à des considérations légitimes, qui tiennent pour l’essentiel à ce que le partenaire se soit délié d’obligations et de valeurs essentielles inscrites dans ce Traité, prenant ainsi la responsabilité de vider cet instrument juridique de sa substance et de mettre en cause sa pertinence dans les relations entre les deux parties audit traité ». « Au vu de ce constat, le Gouvernement algérien a pris soin de préciser publiquement la portée de la mesure conservatoire qu’il a été amené à prendre pour préserver des intérêts suprêmes, d’ordre moral et stratégique, du pays face à des actes attentatoires à l’objet et à la finalité du Traité », souligne encore le département de Ramtane Lamamra.

    Un traité vidé de son contenu

    Il serait utile de rappeler dans ce contexte que le traité d’amitié et de bon voisinage signé entre l’Algérie et l’Espagne en 2002, dépasse le simple cadre commercial, et devait mettre en place un cadre de coopération global qui concerne la coordination entre les deux pays sur les questions diplomatiques, militaires de lutte contre le terrorisme et de coopération dans les domaines de l’investissement, de l’éducation et des médias. Plus important encore ce traité d’amitié est assis en premier lieu sur le respect de la légalité internationale. Engagement sur lequel le Gouvernement Sanchez s’est assis au regard de son revirement soudain et surprenant sur la question du Sahara occidental en contradiction avec le respect du droit international. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dénonce par ailleurs les déclarations de l’UE concernant la nature des rapports économiques entre l’Algérie et l’Espagne.

    « D’évidence, la prétendue suspension des relations commerciales et d’investissement avec l’Espagne, étalée dans lesdites déclarations officielles européennes, y est précipitamment invoquée sans aucun fondement, et les instances communautaires européennes ne disposent en l’occurrence d’aucune base juridique pour établir leur compétence en la matière », note le communiqué. Et d’ajouter que « cette intrusion malencontreuse est le fait d’une personnalité manifestement commise à l’amplification des thèses de sa diplomatie nationale au détriment de la préservation des intérêts bien compris de l’UE au sein de laquelle l’Algérie s’honore de compter de nombreux amis et partenaires fiables et responsables ». Et de poursuivre : « Cette intrusion est d’autant plus douteuse et paradoxale qu’elle prend la consistance d’une vaine tentative de pression sur un pays du Sud jaloux de son indépendance nationale lorsqu’on la compare avec la posture circonspecte de la Commission européenne dans le cas récent d’un contentieux commercial majeur concernant un État-clé de l’Union qui a été amené à rappeler ses ambassadeurs auprès de deux États développés non-européens avec lesquels il était en conflit d’intérêts ».

    « En tout état de cause, l’Algérie qui a toujours tenu ses engagements dans le cadre de son Accord d’association avec l’UE, s’attache légitimement à promouvoir tous les volets pertinents de ce cadre, dans la transparence, en dépit du caractère asymétrique de la structure des échanges commerciaux entre les deux parties et des déséquilibres empêchant le développement d’un partenariat économique mutuellement avantageux », rassure le ministère. Et d’ajouter : « L’Algérie rejette également, comme fantaisistes et malveillantes, les insinuations et interrogations relatives à la question de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz, alors même que le président de la République lui-même a eu à affirmer solennellement la détermination de la partie algérienne à s’acquitter de ses obligations contractuelles y afférentes ».

    Et de conclure : « Au demeurant, cette question qui concerne des entreprises des deux pays sur des bases strictement commerciales ne se pose nullement dans le contexte des relations énergétiques avec les autres acquéreurs de gaz algérien dans l’espace euro-méditerranéen qui s’acquittent de leurs obligations contractuelles avec la même bonne foi que l’Algérie ». Car si l’Algérie réaffirme ses engagements en tant que partenaire et fournisseur fiable de gaz naturel au marché européen, elle rappelle que cette fiabilité et respect des engagements doivent être réciproques en toute « transparence et bonne fois ».

    Pour rappel, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell et le du vice-président exécutif en charge du commerce de l’UE, Valdis Dombrovskis, ont commis une tentative d’intimidation contre l’Algérie. Ils ont déclaré à l’issue d’une réunion tenue à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangère Manuel Albares que la Commission évalue « les implications des actions algériennes », dont l’instruction donnée aux institutions financières « d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l’Accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement ». Et d’ajouter que l’UE est « prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre » étant donné que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union.

    Chokri Hafed

    La Sentinelle, 12/06/2022

    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #Gaz

  • UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

    UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

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    Toujours preste à tenter de défendre ses intérêts, la Commission de l’Union européenne devrait comprendre que l’Algérie a aussi le droit de défendre les siens. De plus, quand une des nations de l’Union se rebelle et s’éloigne des directives et des décisions fixées et sort du rang de la communauté européenne, elle se plie à la rébellion d’Etats sans s’offusquer. Les exemples de la Hongrie et de la Pologne à ce titre sont indicateurs des positions contraires prises pour affirmer des libertés conformes à l’intérêt de leurs peuples. L’Algérie est loin de cet extrême, mais elle considère tout de même sur la base de cette vérité que dans des relations commerciales avec un pays tiers, elle ne peut légitimement accepter qu’on lui exige le beurre et l’argent du beurre.

    Les clarifications et les assurances apportées par la diplomatie algérienne à partir de Bruxelles vendredi sont de bon augure démontrant que l’Algérie n’est pas un Etat voyou. Loin s’en faut. Elle tient et respectera toujours ses engagements sauf que ses engagements ne peuvent avoir un sens que si ses interlocuteurs étrangers ne s’égarent pas dans des calculs et des arrière-pensées s’apparentant à de la flibusterie.

    Le gouvernement socialiste espagnol, dans des calculs qui lui sont propres, s’est arrogé le droit de passer outre la bienséance internationale et de bafouer les résolutions onusiennes et sa responsabilité historique. Libre à lui d’emprunter cette voie, mais il ne peut exiger de l’Algérie de le suivre sur ce chemin pour être prise en otage et être victime d’un proxénétisme qui ne dit pas son nom. La souveraineté de chacun est bien sûr sacrée, mais chacune ne peut être garantie au détriment d’une autre. Celui qui s’isole seul pour faire ses comptes, trouvera toujours un faux solde positif.

    A l’évidence, l’Espagne a changé ses options dans ses relations avec le Maghreb. Elle ne peut accuser l’Algérie d’en tenir compte bien que les Algériens gardent intacte leur entière disposition pour une coopération saine et équitable.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 12/06/2022

    #Algérie #UE #Espagne #Maghreb #SaharaOccidental

  • L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

    L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

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    L’Espagne et l’Algérie se préparent à une guerre juridique avec, en toile de fond, la coupure de l’approvisionnement en gaz.

    Le gouvernement s’apprête à dénoncer l’Algérie devant la Commission européenne, ce qu’il a toujours refusé de faire pour mettre fin aux abus du Maroc à Melilla et aux Chafarinas. L’Algérie accuse l’Espagne de « piétiner » les accords préalables.

    La Moncloa et les Affaires étrangères ont cessé de mettre en avant la crise qui a éclaté fin mars avec l’Algérie, que le président Pedro Sánchez et son ministre José Manuel Albares ont minimisée ou pratiquement ignorée, comme cela s’est produit mercredi au Congrès des députés lorsqu’ils ont évoqué la politique étrangère de l’Espagne au Maghreb. Pour qu’ils lui accordent l’importance qu’elle mérite, il a fallu qu’Alger adopte contre l’Espagne des représailles qu’elle n’a même pas prises avec la France dans les moments les plus tendus de sa relation avec l’ancienne métropole : en l’occurrence, elle a suspendu le traité d’amitié de 2002, puis coupé tout commerce entre les deux pays, à l’exception des exportations de gaz. Diverses indications suggèrent que si le gouvernement espagnol ne rectifie pas son alignement sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental dans les prochaines semaines, les autorités algériennes finiront également par fermer le gazoduc Medgaz – le seul encore en service entre les deux pays – et cesseront de fournir du gaz à l’Espagne.

    L’Algérie paralyse le commerce avec l’Espagne

    M. Albares et sa ministre des finances, María Jesús Montero, ont continué d’insister jeudi sur le fait qu’il n’y avait « aucun risque » que l’approvisionnement en hydrocarbures algériens soit interrompu, mais la vice-présidente de la transition écologique, Teresa Ribera, n’en était plus aussi sûre. Dans une interview sur Onda Cero, elle a clairement indiqué qu’en cas de problème, le gouvernement aurait recours aux tribunaux et aux mécanismes d’arbitrage international. Si la relation énergétique avec l’Espagne est rompue, les autorités algériennes n’envisagent pas de rompre les contrats qui expirent dans une décennie car elles savent que c’est illégal, selon des sources familières du secteur. Dans le cadre des négociations en cours sur la révision des prix, ils choisiraient d’augmenter les prix à tel point que leurs partenaires espagnols, notamment Naturgy, ne trouveraient plus rentable de s’approvisionner en Algérie.

    « Vers le non-renouvellement du contrat d’approvisionnement en gaz de l’Algérie avec l’Espagne », titrait mercredi la Une du journal numérique « Algérie Patriotique », propriété de Lofti Nezzar, fils du général Khaled Nezzar, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense, et l’un des officiers militaires les plus influents du pays. En Algérie, les services en uniforme continuent d’avoir beaucoup de poids. Le président Abdelmajid Tebboune n’a pas pris seul la décision de sanctionner l’Espagne mercredi. Il l’a fait après avoir convoqué le Conseil supérieur de sécurité, qui comprend sept militaires, à commencer par le chef d’état-major, et six civils. « Une renonciation au contrat gazier par l’Algérie et la fermeture conséquente du gazoduc Medgaz créerait un contexte très délicat pour les pays européens », prévient le quotidien Algérie Patriotique. Pour éviter cela, elle invite « le roi Philippe, le parlement et l’opposition à pousser ce socialiste imprudent [Pedro Sánchez] vers la sortie avant que le pays tout entier ne soit plongé dans l’obscurité ». Cette phrase est en tout cas révélatrice de l’animosité que Sánchez suscite auprès des autorités algériennes au point de s’immiscer dans la politique intérieure espagnole pour réclamer son éviction du pouvoir.

    L’Algérie sait qu’aujourd’hui, alors que plusieurs pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe, elle n’aurait aucun mal à trouver d’autres clients. En Espagne, on sait, bien que cela n’ait pas été reconnu jusqu’à présent, que la spirale de la confrontation au Maghreb pourrait avoir des conséquences encore plus graves que la fermeture, en octobre 2021, du gazoduc Maghreb-Europe. En conséquence, les importations de gaz algérien ont chuté tandis que les importations de gaz nord-américain ont explosé. Jeudi, l’usine de Freeport au Texas, d’où est importée près de la moitié du gaz américain que l’Espagne consomme depuis le début de l’année, a pris feu. C’est une mauvaise nouvelle, mais de courte durée. L’usine de gaz naturel liquéfié devrait être réparée d’ici la fin du mois. La réaction de l’Espagne face à l’assaut algérien, a déclaré Albares, sera « sereine, constructive, mais ferme ». Le ministre a appelé le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, mercredi, pour lui demander son soutien, que l’UE s’est empressée de lui offrir. Un porte-parole de l’UE a déclaré que l’UE était « extrêmement préoccupée » et a exhorté Alger à revoir sa décision. Quelques heures plus tard, M. Albares a annulé son voyage à Los Angeles pour participer au sommet des Amériques. Il se rend à Bruxelles aujourd’hui, vendredi, pour rencontrer Valdis Dombrovskis, le commissaire européen chargé du commerce.

    L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne

    La diplomatie espagnole peut difficilement poursuivre l’Algérie en justice, car elle n’a pas une économie ouverte et n’est pas membre de l’Organisation mondiale du commerce, mais elle peut se plaindre auprès du conseil d’association UE-Algérie d’une double violation par Alger de l’accord qu’elle a signé avec Bruxelles en 2005. L’Algérie n’a pas le droit, selon l’article 17 de l’accord, d’imposer des restrictions quantitatives sur les importations de produits en provenance de tout État membre de l’UE. Un autre article, l’article 37, stipule également que l’Algérie est obligée d’autoriser les paiements en monnaies convertibles pour les transactions courantes, ce qu’elle a interdit dès jeudi, mais uniquement vis-à-vis de l’Espagne.

    Si, comme cela semble probable, la diplomatie espagnole dénonce l’Algérie, elle fera preuve d’un certain double standard. Depuis 2018, le gouvernement espagnol a eu de nombreuses occasions de porter le Maroc devant les instances communautaires ou les cours de justice. Elle aurait pu le faire pour la fermeture du bureau de douane de Melilla, pour le refus des douanes marocaines d’accepter le formulaire EUR 1 pour les exportations de cette ville, pour la discrimination en 2021 des ports espagnols en faveur des ports français (Marseille et Sète) et d’un port italien (Gênes), pour l’installation d’une ferme piscicole dans les eaux espagnoles de l’archipel des Chafarinas, pour l’approbation par la loi d’une zone économique exclusive qui chevauche celle demandée par l’Espagne pour les Canaries, etc. Elle ne l’a jamais fait pour ne pas entraver la réconciliation tant attendue avec Rabat. Si le 10 juin 2021, il y a un an aujourd’hui, la session plénière du Parlement européen a approuvé une résolution reprochant au Maroc son invasion migratoire de Ceuta, vers laquelle il a envoyé des milliers de mineurs, c’est parce qu’un député européen de Ciudadanos, Jordi Cañas, a pris l’initiative de la proposer. Les députés du PSOE n’ont pas joué un rôle actif, mais ils ne se sont pas non plus opposés et ont finalement voté pour.

    Comme elle sera éventuellement invitée par la Commission européenne à fournir des explications, la diplomatie algérienne a déjà commencé à préparer sa réponse. Elle tentera de prouver que c’est Sánchez qui a violé l’accord d’association et le traité d’amitié bilatéral, et que les mesures algériennes à l’encontre de l’Espagne ont un fondement juridique. « L’accord d’association n’est pas simplement commercial », explique un diplomate algérien accrédité à Bruxelles. « Elle prévoit expressément le renforcement du dialogue politique et souligne l’importance capitale du respect du droit international » conformément à la Charte des Nations unies, ajoute-t-il. « Le gouvernement Sánchez n’a pas respecté ces points », poursuit le document.

    « A aucun moment, Alger n’a été informé de l’intention ou de la décision de changer radicalement la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, contrairement à ce qui a été affirmé initialement par le ministre Albares, qui s’est ensuite rétracté de ses premières déclarations », rappelle le diplomate. « Il n’y a donc pas eu de dialogue politique avec l’Algérie, pays partenaire de l’UE et également touché par tout ce qui concerne le Sahara », regrette-t-il. « Deuxièmement, en ce qui concerne le respect du droit international, le gouvernement Sánchez l’a foulé aux pieds en ignorant l’arrêt de la Cour internationale de justice [octobre 1975] et les deux arrêts du Tribunal de l’Union européenne [septembre 2021], qui indiquent très clairement que le Sahara n’est pas le Maroc et ne peut être inclus dans les accords que l’UE signe avec Rabat. » « Nous ne pouvons donc pas non plus reconnaître, comme l’a pratiquement fait le président espagnol en mars, la souveraineté marocaine » sur cette ancienne colonie espagnole, aussi grande que le Royaume-Uni.

    « Sánchez a vidé les engagements pris par la partie espagnole lorsqu’il a ratifié l’accord d’association et, peu avant, le traité d’amitié. « La suspension du traité par l’Algérie et les mesures d’accompagnement ne sont que la conséquence logique de ces graves manquements », conclut le diplomate. L’Espagne et l’Algérie affûtent leurs armes pour mener une bataille juridique qui prolongera une crise qui pourrait encore s’aggraver si la première puissance économique du Maghreb interrompt ses approvisionnements en gaz.

    Ignacio Cembrero, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #Maroc #SaharaOccidental

  • Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Accord d’Association Algérie-Union Européenne, Commission européenne, Sahara Occidental,

    La réponse de la représentation algérienne auprès de l’Union européenne n’a pas tardé. L’Algérie n’a jamais violé ses engagements.

    Dans son communiqué, la représentation algérienne soutient que la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne ne touche ni de manière directe ni indirecte “les engagements de l’Algérie” envers l’UE.

    « La mission de l’Algérie auprès de l’Union Européenne déplore la précipitation avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l’Algérie d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne, sans s’assurer que cette mesure n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne », souligne la Mission dans un communiqué, rendu public ce vendredi 10 juin.

    Démentant l’arrêt des domiciliations bancaires, la mission algérienne soutient que “la prétendue mesure d’arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser”.

    La Mission algérienne auprès de l’UE est revenue aussi sur les questionnements à propos de la poursuite de livraison du gaz naturel à l’Espagne après la suspension du Traité d’amitié de 2002.

    “En ce qui concerne les livraisons de gaz à l’Espagne, l’Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle de Monsieur le Président de la République, qu’elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d’assumer l’ensemble de leurs engagements contractuels”, note encore dans le communiqué de la représentation algérienne à Bruxelles.

    Bruxelles exprime sa “grande inquiétude” face à la suspension du traité Espagne-Algérie

    La Commission européenne a affirmé ce vendredi 10 juin que la décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne est « très préoccupante » et semble « violer » l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’Algérie.

    “Nous évaluons les implications des décisions de l’Algérie, y compris l’instruction donnée aux institutions financières de suspendre les transactions entre les deux pays, qui, à première vue, semblent violer l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement”, ont déclaré le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission responsable de la politique commerciale de l’UE, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué commun.

    “L’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement”; ont ajouté les deux responsables européens.

    Bruxelles a affirmé, de ce fait, “tendre la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation”, assurant “continuer de privilégier le dialogue pour résoudre les controverses”.

    Pour rappel, l’Algérie a décidé le 8 juin de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne. Une décision suivie par une instruction de l’ABEF émise dans la soirée du même jour pour suspendre les domiciliations bancaires de toutes les transactions commerciales de et vers l’Espagne.

    L’Algérie a expliqué ses décisions par l’engagement « des autorités espagnoles dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies ».

    Reporters, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne

  • Espagne-gaz: L’Algérie envisage de réviser les prix

    Espagne-gaz: L’Algérie envisage de réviser les prix

    Espagne, Algérie, prix du gaz, Union Européenne,

    La suspension du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération décidée par Alger mercredi 8 juin, pour répondre à la haute trahison de Pedro Sanchez exprimée dans son alignement à la position coloniale de Rabat le 18 mars dernier, a un prix et ce prix sera la révision du prix du contrat à long terme signe en octobre 2010.

    Un contrat, il faut bien le préciser , lèse les intérêts de l’Algérie à la limite du bradage, avec un prix qui serait selon certaines indiscrétions fixé à 4 dollars le Mètre cube, causant un préjudice d’environ 10 milliards de dollars annuellement.

    L’attitude de trahison du gouvernement socialiste espagnol incite aujourd’hui les responsables de la Sonatrach à revoir le prix du gaz acheminé vers l’Espagne via le Medgaz, en brandissant une clause du contrat à long terme, d’octobre 2020, ce qui laisse à entendre que les prochains jours seront cruciaux sur ce dossier, sachant que le GNL américain est cédé aujourd’hui aux espagnols aux alentours de 28 dollars, avant sa regazéification nécessitant encore 7 à 8 dollars.

    Pour être plus précis le gaz naturel américain frôle aujourd’hui les 10 dollars et risque de flamber dans les prochains jours avec la mise à l’arrêt d’au moins de trois semaines du terminal gazier Freeport LNG, ajoutant le prix d’au moins de 7 dollars de sa liquéfaction, puis son transport, la marge bénéficiaire de l’entreprise et enfin sa regazéification et on aura un prix vacillant entre 35 à 40 dollars.

    Chute de la Bourse de Madrid

    Considérée comme le poumon de l’économie, la Bourse illustre bien la situation réelle de toute économie. Pour l’Espagne, la Bourse de Madrid et son indice Ibex 35 a réagi vite à la décision d’Alger de suspendre le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération ce mercredi avant sa clôture.

    L’indice Ibex 35 avait chuté 1,49% ce Jeudi 9 Juin et a continué sa dégringolade ce vendredi atteignant la case rouge avec -2,52% .

    Pour ce qui est des compagnies énergétiques ibériques, cotées en bourse , elles ont enregistré une baisse importante de -3,78% pour Repsol et -3,82% pour Naturgy. lire: https://algerie54.dz/2022/06/10/algerie-espagne-sanctions/

    Alger répond à Bruxelles

    Dans un communiqué rendu public, ce vendredi, la mission de l’Algérie auprès de l’Union Européenne a déploré« la précipitation avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l’Algérie d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne ».

    La commission de l’Algérie auprès de l’UE a précisé que la mesure prise «n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne. » S’agissant de la prétendue mesure d’arrêt par le Gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle précise qu’il « n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser. »

    Algérie54, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #UnionEuropéenne #UE

  • « L’UE n’a rien à voir avec l’accord d’amitié algéro-espagnol »

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne,

    Les déclarations des porte-parole officiels du Service pour l’action extérieure de l’Union européenne, concernant la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne, étaient « inappropriées et injustifiées », a déclaré une source diplomatique algérienne.

    La même source a expliqué au site Echoroukonline que « la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération concerne les relations bilatérales algéro-espagnoles, et c’est un accord espagnol qui n’engage en rien l’Union européenne ».

    « Ce traité prévoit expressément la promotion du dialogue politique, et souligne l’importance fondamentale du respect du droit international, mais sur ces deux points principaux, le gouvernement Pedro Sanchez a manqué à ses obligations », a ajouté la source.

    « Premièrement, à aucun moment le gouvernement algérien n’a été informé de l’intention ou de la décision d’un changement fondamental de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental. Deuxièmement, concernant le respect du droit international, le gouvernement Sanchez a piétiné le droit international et européen en ignorant l’avis de la Cour internationale de justice et les décisions de la Cour de justice de l’UE sur l’affaire.

    « Sur ces deux points principaux, ils ont vidé de sens les obligations contractées par la partie espagnole en vertu de ce traité. Dès lors, sa suspension n’est que la conséquence logique de ces graves contradictions qui font de ce gouvernement un partenaire peu fiable ».

    Le 9 juin 2022, l’Union européenne a exhorté l’Algérie à revenir sur sa décision de suspendre la coopération avec l’Espagne, qualifiant cette décision d’inquiétante. « Nous appelons l’Algérie à revenir sur cette décision », a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer.

    Mamer a ajouté jeudi, lors de la conférence de presse quotidienne de la Commission européenne, que Bruxelles est « toujours prête et disposée à aider à faciliter cette étape ».

    « La décision de l’Algérie est très préoccupante », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité dirigée par le haut représentant/vice-président Josep Borrell.

    « Nous appelons l’Algérie à reconsidérer sa décision et à reprendre le dialogue avec l’Espagne pour surmonter les divergences actuelles. Nous évaluons l’impact de cette décision sur l’intermédiaire entre l’Algérie et l’Union européenne », a-t-elle ajouté.

    « Nous demanderons à la partie algérienne d’avoir un autre avis sur cette décision », a-t-elle déclaré, exhortant l’Algérie et Madrid à travailler par la voie diplomatique pour résoudre le différend.

    Le porte-parole de la Commission européenne n’a pas précisé l’impact pratique de la décision et a noté que le Comité exécutif de l’UE se réunissait pour analyser l’impact de l’abrogation du traité dans divers domaines, tels que le commerce.

    Echoroukonline, 10 juin 2022

    #Espagne #Algérie #Union_européenne

  • Conflit avec l’Espagne: l’Algérie fait marche arrière

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc, Union Européenne,

    L’Algérie dément avoir suspendu le traité d’amitié avec l’Espagne
    L’Algérie semble avoir reculé dans son différend avec l’Espagne, la mission de l’Union européenne du pays ayant publié une déclaration affirmant que le pays n’avait jamais suspendu le traité d’amitié qu’il a conclu avec l’Espagne.

    Par Ciarán Giles Associated Press
    10 juin 2022, 21:36

    MADRID – L’ Algérie semble avoir reculé vendredi dans son différend avec l’Espagne après que sa mission auprès de l’Union européenne a publié un communiqué affirmant que le pays d’Afrique du Nord-Ouest n’avait jamais suspendu le traité d’amitié qu’il a conclu avec l’Espagne.

    Dans un étrange développement, l’Algérie a déclaré : « En ce qui concerne la prétendue mesure prise par le gouvernement pour arrêter les transactions en cours avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser ».

    Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de la part du gouvernement espagnol.

    La déclaration est intervenue quelques heures après que de hauts responsables de l’Union européenne ont déclaré que le bloc traitait la crise entre l’Algérie et l’Espagne avec la « plus grande préoccupation » et averti qu’il était prêt à prendre des mesures pour défendre les intérêts de ses membres.

    La mission algérienne a déclaré qu’elle « déplore la précipitation avec laquelle la Commission européenne a réagi sans consultation ni vérification préalable avec le gouvernement algérien à la suspension par l’Algérie d’un traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne ».

    Le bureau du président algérien a annoncé mercredi que la nation nord-africaine suspendait « immédiatement » un traité d’amitié vieux de deux décennies avec l’Espagne, indiquant un gel du commerce et de la coopération entre les deux pays.

    La suspension a été considérée comme la dernière mesure prise par l’Algérie pour faire pression sur Madrid après avoir changé sa politique de longue date concernant le territoire contesté du Sahara occidental. L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne en mars après que Madrid se soit prononcé en faveur des tentatives du Maroc de maintenir le Sahara occidental sous son contrôle. L’Algérie soutient le mouvement d’indépendance du territoire.

    Plus tôt vendredi, le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, et le chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, ont publié une déclaration indiquant que la décision de suspension semblait « violer l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement ».

    « Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union en vertu de l’accord », a déclaré l’UE.

    Tout en appelant au dialogue pour résoudre le différend, les responsables de l’UE ont déclaré que « l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées contre » un pays de l’UE.

    Cette déclaration est intervenue après que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Albares, se soit rendu à Bruxelles pour discuter de la crise.

    Albares a déclaré que « la mesure unilatérale » prise par l’Algérie violait l’accord avec l’UE mais a insisté sur le fait que « ce que nous voulons, c’est le dialogue et nous n’allons donner aucune excuse pour une quelconque escalade ».

    L’UE avait exhorté jeudi l’Algérie à revenir sur sa décision.

    La principale inquiétude de l’Espagne était que la suspension pourrait affecter d’importants approvisionnements en gaz en provenance d’Algérie, mais le gouvernement a déclaré que jusqu’à présent, cela ne s’était pas produit. L’Algérie fournit 23 % des besoins en gaz de l’Espagne.

    L’Espagne et le reste du bloc des 27 nations s’efforcent maintenant de trouver des alternatives aux importations d’énergie russes pour protester contre la guerre de la Russie en Ukraine.

    L’Espagne était la puissance coloniale du Sahara occidental jusqu’à son annexion par le Maroc en 1975. Depuis lors, les voisins algériens et marocains sont en désaccord sur le sort de la région.

    abcNews, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #UnionEuropéenne #UE #SaharaOccidental #Maroc