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  • Mali: L’UE demande l’aide de l’Algérie pour sortir de la crise

    Mali: L’UE demande l’aide de l’Algérie pour sortir de la crise

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    L’Union européenne a lancé un appel à l’Algérie pour l’aider à sortir de son « dilemme » dans la région du Sahel, plus précisément au Mali, où les forces françaises sont plus que jamais tenues de quitter le sol malien, après les soupçons du gouvernement de Bamako sur la possibilité que l’armée française exerce des pratiques en dehors de la mission qu’elle est censée effectuer, selon ce qui a été déclaré plus tôt par le chef du gouvernement de Bamako.

    L’envoyée spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emanuela Claudia del Rey, qui a terminé une visite en Algérie, a déclaré mercredi dans une interview à la presse à l’hôtel El-Aurassi dans la capitale Alger, que Bruxelles estime que « l’Algérie a un rôle clé dans la région du Sahel, en tant que garant politique de l’accord de paix d’Alger au Mali, ainsi que d’être un pays faisant partie de la région du Sahel, cette région souffre de problèmes liés au manque de stabilité au niveau sécuritaire.

    Concernant le rôle que l’Algérie peut jouer dans la région du Sahel et au Mali en particulier, la responsable européenne a indiqué qu’elle parie sur l’Algérie pour travailler avec les autorités de transition à Bamako afin de raccourcir la durée de la période de transition, et elle a reçu des responsables algériens qu’elle a rencontrés lors de cette visite, notamment le ministre des Affaires étrangères et l’envoyé spécial pour le Sahel, Boudjemaa Delmi, tiennent à contribuer à la recherche de « solutions concrètes et pragmatiques à la crise malienne ».

    D’autre part, Lamamra a critiqué les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Mali, car elles aggravent encore la situation dans ce pays blessé, selon le responsable européen, qui a également évoqué les efforts déployés par l’Algérie. d’exhorter les autorités au pouvoir au Mali à raccourcir la durée de la période de transition, et l’activation du mécanisme électoral pour établir les institutions constitutionnelles, une option qui est conforme à l’engagement de l’Algérie à respecter les institutions constitutionnelles, comme l’a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.

    Dans ce contexte, Emanuela Del Rey a prôné la mission militaire de l’Union européenne dans la région du Sahel, comme contribuant à établir la sécurité dans cette région, qu’elle considère comme la frontière sud de l’Union européenne, et a souligné que les dangers qui menacent cette région nuisent L’Algérie, parce que l’instabilité apporte des ravageurs liés à la contrebande, au crime organisé, à l’immigration clandestine et au terrorisme, surtout à la lumière des circonstances mondiales actuelles, qui menacent le monde d’une crise alimentaire qui peut être difficile à surmonter.

    Del Rey a évoqué la décision de l’Union européenne d’arrêter toutes ses opérations au Mali, et a souligné que ce que font les Européens aujourd’hui ne va pas au-delà de la coordination et du soutien à la force « MINUSMA » des Nations unies, dont l’Allemagne garantit l’armement, mais en retour, elle considérait la présence russe au Mali et dans la région du Sahel comme une «ligne rouge», une préoccupation qu’elle a dit avoir transmise au chef du Conseil militaire au Mali, le colonel Asmi Ghoita, lors d’une récente réunion.
    En réponse aux critiques, le responsable italien a déclaré que ce que l’Union européenne avait fait répondait aux demandes des pays de la région, et que « la stratégie de l’Union définie l’année dernière est basée sur la bonne gouvernance », mais quand nous regardez la situation sécuritaire, on trouve qu’on n’est pas à l’aise avec ce qui se passe, il y a des attentats ». Elle a également défendu les critiques adressées à la France au Mali, déclarant : « La France a une grande expérience dans la région en raison de considérations historiques, notamment au niveau militaire, et elle a fait des progrès dans la lutte contre le terrorisme. Il y a tué des terroristes et y a perdu des soldats en retour ».

    Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé que le responsable européen a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, et les deux parties ont évoqué les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale « afin de promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, notamment dans la région du Sahel, qui fait face à des défis majeurs de nature politique, sécuritaire et économique, dans le but d’adopter des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique avec un soutien plus efficace des partenaires étrangers, notamment de l’Union européenne ».

    Mohamed Meslem

    Echouroukonline, 01 juin 2022

    #Algérie #Mali #Sahel #UE #EmmanuelaDelRe

  • UE-Russie. Le dindon de la farce

    UE-Russie. Le dindon de la farce

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    Le conflit opposant l’Occident à la Russie prend une drôle de tournure. Les protagonistes semblent jouer au chat et à la souris dans une joute dont ne sortira vainqueur que celui qui détient les clés de la suprématie stratégique. Hier, lundi soir, l’Union européenne a annoncé être (enfin) parvenue à un « accord de principe » pour se passer du pétrole russe d’ici la fin de l’année. Une annonce qui a eu pour effet immédiat de faire flamber les prix du brut à plus de 123 dollars en pleine saison creuse.

    Une question se pose : comment les 27 comptent-ils concrétiser cet accord, qui a plus l’air d’une promesse politique que d’un engagement ferme ? D’autant que cet accord « de principe », n’a pas reçu l’assentiment de tout le monde. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont, toutes trois, obtenu des dérogations. L’on se demande alors à quoi rime tout ce manège. Les gouvernements européens se disent que cet embargo, s’il se concrétise, participera à « freiner l’effort de guerre russe », à supposer que cela soit vraiment le cas. Car, Vladimir Poutine n’a pas attendu que les 27 se mettent d’accord sur quoi que ce soit pour agir. Il sait qu’il a en main des armes affûtées dans cette guerre qui se joue plus sur le terrain économique que sur les champs de bataille. Il pose ses conditions et a réussi à retourner l’arme de destruction massive économique contre ses initiateurs.

    Poutine a déjà suspendu les approvisionnements gaziers sur quatre pays européens et promet que d’autres suivront s’ils ne se résolvent pas à payer en rouble. Le plus cocasse est que ces pays qui ont refusé de payer en roubles annoncent déjà qu’ils iront chercher le gaz chez ceux qui le font. Au final, l’entêtement des Occidentaux n’a aucun effet, si ce n’est de donner la migraine aux bureaucrates.

    Et au-delà de l’énergie, cette confrontation entre l’Otan et la Russie a eu pour effet de couper une grande partie des routes pour l’approvisionnement en minéraux de base et en céréales. Les « alliés » devront d’ailleurs montrer patte blanche, lorsque Serguei Lavrov ira en Turquie pour que les routes de commercialisation des céréales soient rouvertes. En attendant, les prix flambent sur les marchés internationaux et l’inflation atteint des sommets et la récession menace, notamment en Europe. Poutine, lui ne s’inquiète pas. Malgré toutes les prévisions pessimistes des institutions de Bretton Woods sur l’économie russe, le rouble ne s’est jamais aussi bien porté et le Kremlin se permet de financer son arsenal de défense contre les sanctions occidentales et multiplie les mesures sociales destinées à en limiter l’impact sur les Russes.

    L’entêtement de l’Otan à vouloir un élargissement vers l’Est fait le lit de la guerre, et l’Union européenne a été mise sur le front avec toutes les conséquences que cela implique, quitte à devenir le dindon de la farce.

    La Sentinelle, 01 juin 2022

    #Russie #Ukraine #UE #Pétrole_russe #Embargo #OTAN

  • UE-Russie. Sabordage

    UE-Russie. Sabordage

    Union Européenne, Russie, Ukraine, embargo, pétrole, gaz,

    Les menaces non voilées de l’Union européenne concernant un boycott du pétrole russe sont actées depuis lundi. L’UE se passera de cette énergie graduellement, avec un clap de fin de 90 % d’ici fin 2022. Un scénario qui se dessinait à mesure que gonflait la guerre en Ukraine. «Le rétablissement de l’ordre» qui ne devait pas excéder quelques semaines traine en longueur et oblige l’Union Européenne à rebattre ses cartes vis-à-vis de la Russie, toutes les tentatives de la mettre au pas ayant échoué.

    Ce boycott du pétrole russe a été le vœu de Washington qui a joué dès le début des hostilités russo-ukrainiennes au va-t-en-guerre économique, mais pas que. La Maison-Blanche n’a pas cessé d’exhorter ses «alliés» à plus de fermeté envers Poutine. Néanmoins, l’ostracisme envers les énergies fossiles russes promet d’être un sabordage des pays de l’UE, tant les décisions se déclinent avec une musique américaine qui ne jure que par le Dollar.

    Les Etats-Unis ont donc donné d’une main à l’Ukraine pour en reprendre davantage à la vieille Europe. Un nouveau plan Marshall en quelque sorte puisque, et comme toujours, Washington monnaye son «aide» en proposant «son» pétrole et son gaz à des prix prohibitifs, et l’affolement des cours de l’or noir n’en est pas la seule cause. Les cours mondiaux de pétrole qui s’affoleraient pour moins que ça reprennent leur tendance haussière en frôlant les 124 Dollars le baril. Les retombées sur l’Europe ne tarderont pas à se manifester à la pompe et dans la vie de tous les jours, les spécialistes envisageant même une crise plus importante que celle des années 70 et 80 et qu’elle prendrait plus d’ampleur temporelle. La crise de l’énergie s’annonce néanmoins avec beaucoup d’inconnus car si l’approvisionnement de l’Europe en pétrole peut se trouver des substituts, celui du gaz s’annonce problématique tant la quantité de gaz russe vers l’UE reste difficile, pour ne pas dire impossible, à mettre en œuvre. Des dissensions, que l’on espère aplanies du côté de Bruxelles, sont toujours présentes comme la livraison de gaz à l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, ou le paiement en roubles comme exigé par Moscou.

    L’union de l’Occident «démocratique» annoncée en grande pompe face à l’autocratie du tsar russe ne promet pas une pérennité. Ce même Occident qui n’était pas assez courageux pour «avoir froid» en hiver en boycottant le gaz russe, le serait-il assez pour mettre ses moyens de locomotion au garage et de payer plus un blé qui ne sera pas russe ? Rien n’est moins sûr même si l’oncle Sam promet des compensations, à la sauce US, bien sûr.

    Par Hamid Bellagha

    Sanctions des pays de l’UE contre les hydrocarbures russes : Embargo progressif sur le pétrole, «pause» sur le gaz

    Les pays des Vingt-sept sont d’accord pour se passer progressivement du pétrole russe, optant pour un embargo en deux étapes. Les sanctions qu’ils prévoient contre le gaz s’avèrent «compliquées» et plus difficiles à appliquer sur le terrain…

    Les Vingt-Sept de l’Union européenne (UE) se sont accordés, dans la nuit du lundi 30 mai, sur le choix d’un embargo progressif sur le pétrole russe. Cette mesure comprise dans le «sixième paquet» de sanctions de Bruxelles contre Moscou va être appliquée en deux temps : d’abord un embargo sur les livraisons maritimes d’ici la fin de l’année, puis un autre «aussi vite que possible» sur le pétrole livré par oléoduc. Elle répond au souci de ménager la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et fortement dépendants de la ressource fossile russe. Comme l’Allemagne et la Pologne se sont engagés à ne plus acheter de pétrole russe transporté par oléoduc d’ici la fin de l’année, «l’UE va donc tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022», a déclaré Charles Michel, le président du Conseil européen, autour de minuit (heure algérienne). Pour acter cette décision, les ambassadeurs des Vingt-Sept auprès de l’UE se réunissent aujourd’hui. Ils doivent valider aussi le reste du «sixième paquet» de sanctions proposé par la Commission début mai : exclusion de trois nouvelles banques russes du système de messagerie financière Swift, et notamment de la Sberbank, première banque domestique avec 37 % du marché ; interdiction de diffusion dans l’UE de trois radiodiffuseurs russes ; allongement de la liste noire des personnalités sanctionnées ; interdiction des services de conseil ou de comptabilité à des entités russes. Ils devront déterminer également la façon de mettre fin aux importations de pétrole russe via les oléoducs. La Hongrie réclame des garanties de livraisons alternatives en cas de rupture de l’oléoduc Droujba, critique pour son approvisionnement en énergie. Elle exige aussi des aides financières pour adapter ses raffineries, qui à l’heure actuelle ne peuvent traiter que du brut russe et devront à terme pouvoir fonctionner avec le pétrole reçu via l’oléoduc Adria en provenance de Croatie. D’autres Etats membres demandent des clauses dérogatoires, notamment la Bulgarie et la Croatie. Ce traitement à la carte pourrait donner un avantage concurrentiel aux pays bénéficiaires, un facteur qui devra être pris en considération. Après l’accord sur un embargo sur le pétrole russe, quid du gaz ? «Le sixième paquet de sanctions est un grand pas en avant. Et je pense que nous devrions faire une pause maintenant», a déclaré hier le Premier ministre belge Alexander de Croo. «Ce paquet, mettons-le d’abord en pratique (…) Le gaz, c’est beaucoup plus compliqué. C’est donc une étape importante. Arrêtons-nous là pour le moment et voyons quel est l’impact», a-t-il expliqué. «Nous devrons parler d’un septième paquet de sanctions parce que la situation ne s’améliore pas en Ukraine. Mais le gaz est bien sûr beaucoup plus difficile que le pétrole», a souligné la Première ministre de l’Estonie Kaja Kallas. «Le gaz doit faire partie du septième paquet, mais je suis également réaliste, je ne pense pas qu’il y sera», a-t-elle estimé. «Il y a un problème technique qui a été résolu avec Viktor Orban. Avec le gaz, c’est tout à fait différent. Par conséquent, l’embargo sur le gaz ne sera pas dans le prochain train de sanctions», a renchéri le chancelier autrichien Karl Nehammer.

    L’UE, qui a déjà décidé de se passer de charbon russe à partir du mois d’août, a trouvé d’autres fournisseurs aux Etats-Unis pour un tiers de ses achats de gaz russe. En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE. Elle fournit annuellement 150 milliards de m3 de gaz, soit 40% des importations de l’UE.

    L’Union européenne refuse de payer les achats de gaz à la Russie en roubles, comme l’a exigé le Kremlin, estimant qu’il s’agit d’une violation des sanctions. Les compagnies énergétiques sont tenues de respecter les conditions de paiement des contrats conclus avec Gazprom (97% prévoient un règlement en dollars ou en euros), sous le contrôle des Etats membres. La Pologne et la Bulgarie, qui ont refusé d’ouvrir un second compte en roubles, ont cessé d’être livrées par Gazprom qui a considéré que le règlement n’avait pas été effectué. Mais tous les Etats membres ne respectent pas l’interdit. Le groupe autrichien «OMV a eu des discussions bonnes et constructives» avec la compagnie russe, a confirmé Karl Nehammer. Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé que le sujet ne serait «pas discuté au cours du sommet». «Personne ne veut acheter de l’énergie à la Russie. La Russie, un pays barbare, un pays sur lequel on ne peut compter en aucune façon», a lancé mardi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
    «C’est pourquoi nous discutons de la manière de nous éloigner rapidement non seulement des hydrocarbures russes comme le charbon ou le pétrole, mais aussi, à plus long terme, du gaz», a-t-il expliqué.

    Anis Remane

    Reporters.dz, 01 juin 2022

    #Russie #Ukraine #UE #Embargo #Pétrole #Gaz

  • Lamamra reçoit l’envoyé spécial de l’UE pour le Sahel

    Lamamra reçoit l’envoyé spécial de l’UE pour le Sahel

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu mardi l’envoyée spéciale de l’Union européenne (UE) pour le Sahel, Mme Emanuela Claudia Del Re, qui effectue une visite de travail en Algérie, dans le cadre de politique politique. dialogue sur la paix et la sécurité en Afrique, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

    « Les échanges ont porté sur les perspectives de renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’UE pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, et plus particulièrement dans la région sahélo-saharienne, qui fait face à d’énormes défis politiques, sécuritaires et économiques. L’objectif est de promouvoir des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique, avec un soutien plus actif des partenaires étrangers, y compris l’UE », a déclaré la source.

    Le ministère note également que « les deux parties ont également abordé la situation au Mali à la lumière des efforts en cours visant, d’une part, à dynamiser le processus de mise en œuvre de la paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger et, d’autre part, à promouvoir un consensus sur la période de transition afin de rétablir un ordre constitutionnel démocratique dans ce pays ».

    A cet égard, l’envoyé spécial de l’UE a tenu à saluer le rôle important de l’Algérie en tant que chef de la médiation internationale et président du comité de suivi de l’accord, ainsi que son attachement sincère à une institution stable, unie, démocratique et unifiée. Mali prospère », indique le communiqué.

    « Enfin, les deux parties se sont accordées sur la nécessité de renforcer le dialogue et les consultations entre l’Algérie et l’UE sur ces questions d’intérêt commun et de multiplier les contacts à tous les niveaux », conclut le ministère.

    Dzair scoop, 31 mai 2022

    #Algérie #Sahel #UE #EmanuelaClaudiaDelRe

  • Viktor Orban dispensé de l’embargo pétrolier russe de l’UE

    Viktor Orban dispensé de l’embargo pétrolier russe de l’UE

    Hongrie, Viktor Orban, embargo, pétrole russe, Union Européenne,

    BUDAPEST, Hongrie (AP) – Le chef de division de la Hongrie a une fois de plus obtenu son propre chemin avec l’Union européenne – cette fois dans des négociations difficiles sur le pétrole russe lors d’un sommet à Bruxelles.

    Et le Premier ministre nationaliste Viktor Orban n’a pas hésité à clamer son succès en tirant parti du bloc pour obtenir des concessions importantes, permettant à son pays de continuer à acheter du brut russe alors même que la guerre fait rage dans l’Ukraine voisine .

    La « proposition de la Commission européenne d’interdire l’utilisation du pétrole russe en Hongrie a été rejetée », a déclaré Orban dans une déclaration vidéo sur Facebook. « Les familles peuvent bien dormir ce soir car l’idée la plus scandaleuse a été évitée. »

    Les dirigeants européens ont conclu lundi quatre semaines de négociations pour imposer un embargo partiel sur les importations de pétrole russe.

    L’ensemble de sanctions, le sixième imposé par l’UE depuis le début de la guerre en février, avait été retardé par une opposition vigoureuse d’Orban – largement considéré comme l’allié européen le plus proche du Kremlin – qui menaçait de faire dérailler les efforts du bloc pour punir Moscou pour ses guerre si elles affectaient les importations d’énergie vers la Hongrie.

    Alors que l’accord interdit que tout le pétrole russe soit acheminé vers l’UE par voie maritime, il a permis une exemption temporaire pour les importations livrées par le pipeline russe Druzhba à certains pays enclavés d’Europe centrale – ce qu’Orban a présenté comme une victoire des intérêts hongrois sur ce qu’il a dépeint comme des recommandations potentiellement désastreuses de l’UE.

    Les responsables de l’UE affirment que l’accord réussira à couper 90% des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année.

    Mais c’était le dernier exemple d’Orban rompant les rangs avec ses partenaires européens, divisant la réponse unie du bloc aux crises et garantissant que le président russe Vladimir Poutine a toujours un pied économique dans l’UE.

    La Hongrie, qui tire environ 65 % de son pétrole et 85 % de son gaz de la Russie, était la seule parmi les voisins européens de l’Ukraine à refuser de lui fournir une aide militaire. Il a également interdit l’envoi d’armes létales vers l’Ukraine à travers ses frontières, une politique qui a suscité la colère de nombreux dirigeants de l’UE et du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.

    Orban a également bloqué d’autres décisions de l’UE qui nécessitent l’unanimité des États membres, notamment les tentatives de l’année dernière de publier une déclaration conjointe sur la répression par la Chine d’un mouvement pro-démocratie à Hong Kong et un appel conjoint à un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien. — aussi en 2021 .

    En 2020, la Hongrie a rejoint son allié la Pologne pour opposer son veto au budget de sept ans de l’UE et à un plan de relance massif contre les coronavirus , entravant les efforts pour relancer les économies européennes pendant la pandémie de COVID-19 et plongeant le bloc des 27 nations dans une crise politique.

    Pourtant, malgré le refus de la Hongrie d’adopter l’embargo pétrolier tel que proposé, les dirigeants européens ont salué l’accord de lundi comme un succès. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a tweeté qu’il couvrait plus des deux tiers des importations de pétrole de l’UE en provenance de Russie, « coupant une énorme source de financement pour sa machine de guerre ».

    Avec la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont demandé des exemptions à l’embargo de l’UE, arguant que leur dépendance au pétrole russe rendait une coupure immédiate irréaliste.

    La Slovaquie obtient environ 97 % de son pétrole de Russie via l’oléoduc Druzhba et a fait valoir que le principal raffineur du pays, Slovnaft, devait être rééquipé pour pouvoir traiter tout type de pétrole autre que le brut russe, un processus qui pourrait prendre plusieurs années.

    Mais les opposants d’Orban voient la concession du pipeline comme un autre exemple du dirigeant autocratique divisant l’UE pour servir ses propres objectifs.

    Dans un tweet mardi, la députée hongroise du Parlement européen Katalin Cseh a déclaré qu’Orban avait « amené la Hongrie dans une dépendance désespérée à l’énergie russe ».

    « Il déclare ensuite ‘victoire’ sur l’UE, dont la solidarité et la protection sont notre seule chance », a écrit Cseh.

    Chez lui, Orban a décrit le débat sur l’embargo pétrolier comme un combat pour défendre le portefeuille des Hongrois, en particulier en ce qui concerne les coûts des services publics des ménages qui sont subventionnés par le gouvernement depuis 2013 en tant que politique phare du gouvernement d’Orban.

    « La nouvelle la plus importante est que nous avons défendu la réduction des coûts des services publics », a déclaré Orban après la fin du sommet européen mardi.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #Hongrie #ViktorOrbanj #Embargo_pétrolier_russe

  • L’UE interdit la plupart des importations de pétrole russe

    L’UE interdit la plupart des importations de pétrole russe

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    BRUXELLES (AP) – Dans l’effort le plus important à ce jour pour punir la Russie pour sa guerre en Ukraine, l’Union européenne a accepté d’interdire l’écrasante majorité des importations de pétrole russe après des négociations tendues qui ont testé jusqu’où le bloc est prêt à aller pour ostraciser Moscou.

    Depuis le moment où la Russie a envahi le 24 février , l’Occident a cherché à faire payer économiquement Moscou pour sa guerre. Mais cibler le secteur lucratif de l’énergie était considéré comme un dernier recours en Europe et s’est avéré le plus difficile puisque le bloc dépend du pays pour 25 % de son pétrole et 40 % de son gaz naturel. Les pays européens qui dépendent encore plus fortement de la Russie ont été particulièrement réticents à agir.

    Dans une décision impensable il y a quelques mois à peine, les dirigeants européens ont convenu lundi soir de réduire d’environ 90 % toutes les importations de pétrole russe au cours des six prochains mois.

    Le Premier ministre belge Alexander De Croo a qualifié l’embargo de « grand pas en avant » mardi matin et le Premier ministre irlandais Micheal Martin l’a salué comme « un moment décisif ». Mais les deux dirigeants ont averti que l’Europe aurait besoin de temps pour s’adapter à l’impact – et toute nouvelle interdiction de l’énergie russe ne pourrait venir que lentement, voire pas du tout.

    Le chef adjoint du Conseil de sécurité russe a déclaré mardi que les sanctions énergétiques contre le pays visaient à blesser les Russes ordinaires en rendant plus difficile pour Moscou le financement de programmes sociaux.

    « Ils nous détestent tous ! La base de ces décisions est la haine de la Russie, des Russes et de tous ses habitants », a écrit Dmitri Medvedev, qui est également ancien président et Premier ministre, sur l’application de messagerie Telegram.

    Mikhail Ulyanov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, a cependant semblé ignorer cette décision, affirmant que Moscou trouverait d’autres acheteurs.

    Pourtant, l’analyste Simone Tagliapietra a déclaré que la Russie devrait probablement vendre son pétrole avec une remise substantielle. Tagliapietra, experte en énergie et chercheuse au groupe de réflexion bruxellois Bruegel, a qualifié l’embargo de « coup dur ».

    Matteo Villa, analyste au groupe de réflexion ISPI à Milan, a convenu que la Russie subirait un coup assez important maintenant – mais a averti que cette décision pourrait éventuellement se retourner contre lui.

    « Le risque est que le prix du pétrole en général monte à cause des sanctions européennes. Et si le prix augmente beaucoup, le risque est que la Russie commence à gagner plus et que l’Europe perde le pari », a-t-il déclaré. Idéalement, l’UE serait d’accord sur la quantité de pétrole russe à acheter chaque mois pour garantir le maximum de douleur, a déclaré Villa, mais cela nécessiterait des négociations constantes qui ne sont pas réalistes compte tenu du fonctionnement du bloc.

    La Russie n’a pas non plus hésité à retenir ses approvisionnements énergétiques, malgré les dommages économiques qu’elle pourrait en subir. Le géant russe de l’énergie Gazprom a déclaré avoir coupé mardi l’approvisionnement en gaz naturel du négociant néerlandais GasTerra – une décision annoncée avant l’accord de l’embargo. Elle a déjà fermé les robinets vers la Bulgarie, la Pologne et la Finlande, et envisage de faire de même avec le Danemark.

    GasTerra a déclaré que les maisons ne seraient pas touchées car elle avait acheté du gaz ailleurs en prévision d’une fermeture.

    Des pourparlers au siège de l’UE à Bruxelles ont été fixés mardi pour se concentrer sur les moyens de mettre fin à la dépendance du bloc commercial vis-à-vis de l’énergie russe, en diversifiant les approvisionnements et en accélérant la transition vers des sources renouvelables et en s’éloignant, autant que possible compte tenu de la flambée des coûts énergétiques , des combustibles fossiles.

    Les dirigeants devraient également discuter de la manière d’aider l’Ukraine à exporter des millions de tonnes de céréales piégées à l’intérieur du pays alors que la crise alimentaire mondiale s’aggrave .

    Ils demandent également à la Russie de mettre fin à ses attaques contre les infrastructures de transport en Ukraine et de lever son blocus des ports de la mer Noire afin que la nourriture puisse être expédiée. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que la Russie avait empêché l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales, dont une grande partie était destinée aux habitants du Moyen-Orient et de l’Afrique. Il a accusé Moscou de « créer délibérément ce problème ».

    Dans d’autres développements :

    — Les forces russes se sont emparées d’environ la moitié d’une ville clé de l’est de l’Ukraine, selon le maire. Les analystes ont décrit la bataille de Sievierodonetsk comme faisant partie d’une course contre la montre pour le Kremlin : la ville est la clé des efforts russes pour achever rapidement la capture de la région industrielle orientale du Donbass avant que d’autres armes occidentales n’arrivent pour renforcer la défense de l’Ukraine.

    — Un tribunal ukrainien a condamné mardi deux soldats russes pour crimes de guerre pour le bombardement de bâtiments civils. Il a condamné les deux à 11 ans et demi de prison, concluant le deuxième procès pour crime de guerre du pays depuis l’invasion russe.

    L’embargo pétrolier de l’UE, lié à un nouvel ensemble de sanctions qui visera également la plus grande banque russe et les médias d’État accusés de diffuser de la propagande, couvre le pétrole brut et les produits pétroliers, mais comporte une exception pour le pétrole livré par pipeline.

    Cette exception a été demandée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a clairement indiqué qu’il ne pouvait soutenir les nouvelles sanctions que si la sécurité de l’approvisionnement en pétrole de son pays était garantie. La Hongrie tire plus de 60 % de son pétrole de la Russie, en grande partie par l’oléoduc Druzhba datant de l’ère soviétique.

    L’UE a estimé que cela signifierait qu’environ 90 % du pétrole russe serait interdit d’ici la fin de l’année. Ce chiffre comprend une interdiction de tout le pétrole russe livré par voie maritime – qui représente les deux tiers des importations de l’UE en provenance de Russie – ainsi qu’une décision de l’Allemagne et de la Pologne de cesser d’utiliser le pétrole de la branche nord de l’oléoduc Druzhba.

    Le paquet de sanctions doit encore être finalisé dans les prochains jours – et les dirigeants ont déclaré que l’exemption pour le brut livré par pipeline sera réexaminée « dès que possible », bien qu’ils n’aient pas précisé quand.

    Le compromis a mis à nu la difficulté croissante de parvenir à un consensus entre les dirigeants de l’UE lorsque d’importants intérêts nationaux sont en jeu – et la manière dont la Hongrie est devenue une épine dans le pied du bloc.

    Mais malgré les luttes, le paquet de sanctions – le sixième visant l’invasion de l’Ukraine par la Russie – a été convenu en un mois environ, assez rapidement pour 27 pays aux intérêts nationaux très différents.

    S’entendre sur une autre série de mesures s’avérera probablement beaucoup plus difficile, en particulier parce que la prochaine étape est de savoir s’il faut cibler le gaz naturel, qui est beaucoup plus difficile à couper. En effet, il représente un pourcentage plus important du mix énergétique européen.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #UnionEuropéenne #UE #Russie #Pétrole #Embargo

  • Espionnage: La structure complexe de Pegasus entrave l’enquête

    Espionnage: La structure complexe de Pegasus entrave l’enquête

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    Une enquête au sein du Parlement européen s’efforce de déterminer comment fonctionne l’agence israélienne de logiciels d’espionnage NSO Group, a confirmé la documentation partagée par la société avec les membres de la chambre.

    Les législateurs européens ont lancé une commission d’enquête sur l’utilisation de l’instrument d’espionnage intrusif Pegasus, proposé aux autorités internationales par le groupe NSO. L’enquête a révélé des révélations selon lesquelles le logiciel espion est répandu en Europe et a été utilisé contre certains des dirigeants les plus distingués du bloc, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, et des équipes politiques en Espagne, en Pologne et en Hongrie.

    Cependant, les documents partagés avec les membres de la commission d’enquête et vus par POLITICO montrent comment le groupe NSO organise la construction d’une entreprise tentaculaire avec des filiales à consonance obscure dans plusieurs pays d’Europe et du passé.

    Cela nuit aux moyens des législateurs de résoudre le scandale des logiciels espions, ont déclaré plusieurs membres de l’enquête.

    «La structure de propriété derrière NSO semble avoir été établie dans le but de dissimuler les véritables propriétaires et obligations. L’une des premières tâches de la commission d’enquête du Parlement devrait être de démêler les processus décisionnels passés et actuels derrière NSO », a déclaré Moritz Körner, un eurodéputé allemand du groupe libéral Renew Europe.


    NSO Group est composé de plus de 30 filiales et modèles – avec des noms comme CS-Circles Options et Westbridge Applied sciences – à travers Israël, le Luxembourg, Chypre, la Bulgarie, les États-Unis, Hong Kong et le Royaume-Uni, conformément à une construction d’organisation partagée avec députés européens par l’agence de financement Berkley Analysis Group (BRG), qui a repris l’administration du groupe NSO à l’été 2021.

    Le « manque de transparence, les structures d’entreprise compliquées, les sociétés fictives et les actionnaires internationaux » dilue les obligations et rend plus durable la responsabilité des entreprises, a déclaré la politicienne des Verts belges Saskia Bricmont, un autre membre de la commission d’enquête Pegasus.

    Bricmont a ajouté que les gouvernements avaient de plus en plus exploité le marché de la surveillance non publique pour acquérir des instruments de piratage, ce qui a contribué à « des violations des droits fondamentaux et des actes en dehors des cadres autorisés ».

    La construction compliquée du groupe NSO aurait déjà pu bloquer les enquêtes sur l’entreprise.

    En 2019, le groupe de droits numériques Entry Now a écrit aux autorités bulgares et chypriotes pour leur demander si elles avaient accordé des licences d’exportation au groupe NSO après que Novalpina, alors propriétaire de la société, eut dirigé la société exportant depuis ces pays. Les autorités ont répondu que non, mais les nouvelles données sur la construction de l’entreprise soulèvent des questions quant à savoir si elles ont accordé des licences à l’une des nombreuses filiales de NSO à la place.

    Les officiers bulgares et chypriotes n’ont pas répondu aux demandes de POLITICO de préciser si les filiales de l’ONS ont ou non obtenu des licences.

    Un porte-parole du groupe NSO a déclaré que la construction de l’entreprise de l’entreprise est « extrêmement claire » et conforme à toutes les exigences légales et réglementaires.

    Image des conflits internes NSO

    Alors que les régulateurs s’efforcent de maîtriser le fournisseur de logiciels d’espionnage israélien, l’agence elle-même mène une féroce bataille de pouvoir interne.

    Dans les documents d’enquête, les nouveaux propriétaires du groupe NSO, BRG, ont informé les membres du Parlement européen que leurs propres efforts pour analyser et réformer l’agence étaient contrariés par les fondateurs du groupe NSO, Shalev Hulio et Omri Lavie, ainsi que son ancien propriétaire Novalpina.

    Néanmoins, les documents de possession vus par POLITICO indiquent également que BRG est en réalité à la tête du groupe NSO. Il a repris l’administration de Novalpina en juillet 2021 et, à travers elle, du groupe NSO, a rapporté Reuters plus tôt. Les documents de possession ont confirmé qu’il avait pris de nombreux rendez-vous tout au long de la construction de l’entreprise depuis la prise en charge.

    Les fondateurs, les nouveaux propriétaires et les anciens propriétaires se sont maintenant tournés vers les tribunaux nationaux en Europe pour régler leurs différends.

    BRG a déclaré dans les documents qu’il faisait l’objet d’une requête autorisée au Luxembourg et à Londres de l’ex-propriétaire Novalpina alléguant des irrégularités dans sa prise de contrôle du groupe NSO. Il a affirmé que Novalpina cherchait également à reprendre possession de NSO, ce qui pourrait « les remettre une fois de plus avec succès à la tête du groupe NSO et de toute future vente du produit Pegasus », indique une lettre aux députés.

    Un porte-parole de BRG a déclaré que les relations entre les deux parties se sont rompues en novembre, lorsque l’administration du groupe NSO s’est retirée unilatéralement des pourparlers visant à établir une bonne gouvernance d’entreprise.

    Novalpina a décliné la demande de commentaire de POLITICO.

    Individuellement, BRG a également affirmé dans sa correspondance que les fondateurs du groupe NSO – Hulio et Lavie – avaient déposé une requête autorisée au Luxembourg qui renverserait leur gestion du conseil d’administration.

    Le porte-parole du groupe NSO a déclaré: « Les efforts visant à mettre NSO à rude épreuve par le biais des médias avec des allégations infondées et sans fondement continuent d’échouer. »

    Digipatrox, 30 mai 2022

    #Pegasus #Espionnage #UE #NSOGroup #Israël #LogicielsEspions

  • Combien de temps faudra-t-il à l’Italie pour se passer du gaz russe ?

    Combien de temps faudra-t-il à l’Italie pour se passer du gaz russe ?

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    Le gouvernement italien a déclaré à plusieurs reprises qu’il prévoyait de mettre fin à sa dépendance à l’égard de la Russie pour l’approvisionnement en gaz après l’invasion de l’Ukraine. Mais comme le calendrier ne cesse de changer, quand et comment cela pourrait-il se produire ?

    L’Italie est fortement dépendante du gaz russe, mais elle cherche de nouvelles sources depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou dans le cadre d’un effort visant à mettre fin à cette dépendance dans les années à venir.

    Mais on ne sait toujours pas si l’Italie peut vraiment mettre fin à sa dépendance à l’égard de la Russie pour son approvisionnement en gaz – ou quand cela pourrait être réalisable.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou, le gouvernement italien cherche de nouvelles sources d’approvisionnement, notamment par le biais d’un accord récent visant à augmenter les fournitures en provenance d’Algérie.


    Le Premier ministre Mario Draghi a déclaré la semaine dernière que le pays pourrait être indépendant du gaz russe d’ici la seconde moitié de 2024 – la dernière d’une série d’estimations changeantes.

    « Les estimations du gouvernement indiquent que nous pouvons nous rendre indépendants du gaz russe au second semestre 2024 », a déclaré M. Draghi au Sénat, tout en ajoutant que les « premiers effets » de ce plan se feraient sentir dès la fin de cette année.

    Il a ajouté que son gouvernement cherchait également à stimuler sa production d’énergies renouvelables, notamment en « détruisant les barrières bureaucratiques » aux investissements, affirmant que c’était la « seule façon » de libérer l’Italie de l’obligation d’importer des combustibles fossiles.

    En avril, le ministre italien de la transition écologique, Roberto Cingolani, a estimé que le pays n’aurait plus besoin de gaz russe dans les 18 mois, après avoir prédit que cela pourrait prendre jusqu’en 2025.

    L’Italie est l’un des plus grands utilisateurs et importateurs de gaz naturel d’Europe. Elle importe 90 % de son approvisionnement en gaz, dont 45 % en provenance de Russie, contre 27 % il y a dix ans.

    L’Italie importe aujourd’hui 29 milliards de mètres cubes de gaz russe par an, que M. Cingolani a déclaré en mars « devoir être remplacé », sans toutefois préciser par quoi.

    Les analystes ont déclaré qu’il y a « beaucoup de questions » sur l’utilité de l’accord gazier entre l’Italie et l’Algérie.

    Malgré ses vastes réserves de gaz naturel, l’Algérie exporte déjà à près de sa capacité maximale.

    La semaine dernière, M. Draghi a répété qu’il soutenait fermement les sanctions de l’UE à l’encontre de Moscou, notamment une proposition d’interdiction des importations de pétrole russe, bien que cette mesure soit actuellement bloquée par la Hongrie.

    « Nous devons continuer à maintenir la pression sur la Russie par le biais de sanctions, car nous devons amener Moscou à la table des négociations », a-t-il déclaré.

    Mais pour l’instant, le géant italien de l’énergie Eni a déclaré qu’il prévoyait de payer ses fournitures de gaz russe en roubles, répondant ainsi à une demande de Vladimir Poutine.

    Il n’était pas clair dans l’immédiat si ce plan pouvait tomber sous le coup des sanctions de l’Union européenne, bien qu’Eni ait déclaré qu’il n’était « pas incompatible ».

    La société a déclaré que sa décision d’ouvrir les comptes a été « prise en conformité avec le cadre actuel des sanctions internationales » et que les autorités italiennes avaient été informées.

    Thelocal.it, 25 mai 2022

    #Italie #Gaz #Russie #Union_européenne #UE #Ukraine #Algérie

  • Les deux perdants avec l’invasion de l’Ukraine

    Biden, États-Unis, gaz, OTAN, Pétrole, Poutine, Russie, Union européenne,

    Il peut être opportun d’analyser la guerre en d’autres termes et d’aller au-delà de la simple confrontation entre la Russie et l’OTAN. Ce qui est en jeu, c’est notre avenir et, sur ce plan, il y a des forces qui gagnent.

    Formulons la guerre en Ukraine en d’autres termes . Un pays dont la force réside dans les armes et les réserves d’énergie, et dont la cohésion nationale dépend d’un nationalisme qui atténue le sentiment d’humiliation, envahit un pays voisin qui, enle passé en faisait partie. La démonstration de force veut montrer au monde que la Russie est redevenue grande. Le principal ennemi dans cette guerre, du point de vue de Poutine , n’est pas le peuple ukrainien, pas même l’OTAN, mais les États-Unis, qui sont le pays qui a mené la réaction, dirigeant et encourageant ses partenaires de l’OTAN, insistant à plusieurs reprises sur la nécessité de découplage avec l’énergie russe, et prônant désormais une longue guerre qui épuise la Russie. Les États-Unis sont un pays qui a ses principaux atouts dans les armes et l’énergie, puisque grâce à la fracturation hydraulique , il a considérablement augmenté sa production de pétrole et de gaz, dans lequel le nationalisme est profondément ancré et dans lequel la moitié du pays estime que l’objectif principal devrait être de redonner sa grandeur à l’Amérique. Nous sommes donc face à des rivaux directs, car ils rivalisent sur le même plan , alors même que la puissance des États-Unis est bien supérieure à celle de la Russie, et ce d’autant plus que sa puissance dans le domaine financier est difficile à égaler.

    Et c’est significatif, car celui qui a remporté les élections, c’est Biden , dont les lignes d’action , claires dès le début de son mandat, semblaient très différentes : renforcement des capacités internes, reconstruction des infrastructures, grand développement des énergies renouvelables et une nouvelle pacte social. Biden représentait le triomphe d’un autre pays , d’un autre USA, qui voulait sortir de la guerre, des énergies fossiles, qui s’était engagé dans de bonnes relations avec l’Europe, et qui voulait tisser un ordre international loin de ce genre d’enfermement insulaire pour lequel Trump avait parié . L’ Union européenne s’est jointe avec joie à la victoire de Biden , en partie parce quecela signifiait un changement qui lui permettait de tisser de nouvelles affinités , en partie parce qu’il coïncidait avec nombre de ses objectifs. Sur certains points , Biden a même semblé plus audacieux que les dirigeants européens, notamment dans les domaines économiques, puisqu’il a mis sur la table une série d’options qui promettaient de réorienter, au moins en partie, les processus de tensions internes et d’inégalités en Occident. .

    Avec l’arrivée de la guerre, la carte a complètement changé . Rien de ce programme Biden ne décolle, les combustibles fossiles sont à nouveau au centre des priorités, tout comme l’industrie de l’armement, le nouvel accord est oublié et l’argent des investissements va aider l’Ukraine. Dans ce nouveau scénario, la rhétorique de l’establishment américain diffère peu de ce qu’il pouvait dominer à l’ ère Trump . Et la politique étrangère est à nouveau dominée par les positions néoconservatrices , par les armes, le carburant et l’argent.

    Le mépris de l’Europe

    Pour l’Union européenne, ce virage a des conséquences énormes. En premier lieu, parce que son approvisionnement énergétique va être beaucoup plus cher s’il se découple de la Russie, avec toutes les conséquences qui en découlent en termes de pénurie d’approvisionnement et de difficultés pour les familles et les entreprises (et, par extension, pour sa place dans les échanges internationaux ). Deuxièmement, parce qu’enraciner la guerre pour affaiblir la Russie. Cela ne peut se faire sans de grands dommages économiques au continent, ce que les Américains ne subiront pas. Les perspectives d’inflation et de hausse des taux d’intérêt constituent une menace sérieuse pour l’économie des pays et des citoyens européens, tandis que les États-Unis sont mieux préparés à résister à cet assaut. Et le boom définitif des énergies renouvelables en Europe devra être mis entre parenthèses, car peut-être qu’à moyen terme cette impulsion se poursuivra, mais à court terme la priorité sera au pétrole et au gaz, et à la sécurisation des approvisionnements, alors que l’avenir semble pour amener le retour du nucléaire. Nous verrons comment les événements se dérouleront, mais les prévisions pour notre continent sont assez sombres.

    Poutine ne veut pas de l’UE comme interlocuteur parce qu’il nous qualifie de simples serviteurs des États-Unis, et Biden veut un alignement transparent sur l’UE.

    La particularité est que, de plus, aucun des deux grands prétendants ne semble montrer une grande appréciation de l’Europe . Poutine ne veut pas de l’UE comme interlocuteur, car il nous traite de simples serviteurs des États-Unis et son attitude depuis un certain temps consiste à nous rabaisser. Le but du président russe est de négocier une sortie de guerre directement avec Biden , qui comprend qu’il est le seul interlocuteur valable. Et les États-Unis ont leur propre programme : leur engagement dans une guerre prolongée, dans laquelle la Russie s’épuise, est particulièrement mauvais pour l’Europe, qui souffrira d’autant plus que la guerre durera. Alors Poutine , dans son idée de négocier directement avec les États-Unisla sphère d’influence, met la pression sur une Europe qui, d’autre part, est poussée à faire siens les objectifs américains . Il n’est pas surprenant que les présidents français, Emmanuel Macron , et chinois, Xi Jinping , aient conjointement appelé à un cessez-le-feu urgent en Ukraine mardi dernier, car les deux pays sont très intéressés à arrêter la guerre rapidement.

    Bref, ce contexte pose deux problèmes importants pour l’Europe, l’un d’influence, l’autre de projet. Au sein de l’Union, les divergences se creusent autour de l’autonomie dite stratégique. Il y a des pro-européens qui croient que les pays devraient être entièrement alignés sur les États-Unis , et une autre partie, avec en tête la France et une partie de l’Allemagne, qui poussent dans le sens de limiter les ambitions atlantistes. Personne ne doute de l’alliance avec les États-Unis, mais ce qui est en jeu, ce sont les termes de ce partenariat. autonomie stratégique cela signifie la possibilité pour l’Europe de poursuivre ses propres intérêts en toute amitié avec les États-Unis, mais sans perdre de vue le fait qu’elle est une entité autonome. Il y a des pays européens qui pensent que c’est une mauvaise idée, que le lien avec les Etats-Unis doit être complet, et d’autres qui prônent l’établissement d’une marge d’action claire et précise. C’est une autre question européenne qui devra trouver une solution. Le sommet de l’OTAN à Madrid sera intéressant dans ce sens. Bien sûr, la façon dont cette tension sera résolue dictera une grande partie de notre avenir.

    Une vieille connaissance retrouvée

    Mais au-delà de cette politique d’alliances, il faut noter le virage idéologique qui s’est déjà opéré, et qui se traduit par un retour aux postulats néoconservateurs : l’union de l’armement, des énergies fossiles, de la défense et de l’expansion de la sphère financière semble avoir gommé les aspirations qui semblaient s’être installées avec Biden . Et puis il y a le retour des questions culturelles et religieuses au premier plan, avec la fuite de la décision de la Cour suprême des États-Unis sur l’avortement.

    La particularité est que ce retour des budgets néoconservateurs se produit avec un président démocrate à la tête de la Maison Blanche.

    Ce retour est curieux, car il évoque l’après 11 septembre 2001. A ce moment-là, les attentats ont servi aux néoconservateurs pour imposer leurs thèses et appliquer leur agenda. L’Europe a accepté ce virage sans problème, et il y a eu très peu de critiques sur la guerre en Afghanistan, mais au fil du temps, les différences sont devenues apparentes. La guerre en Irak a marqué une nette divergence entre l’axe franco-allemand et les États-Unis. Peut-être que la même chose va se passer maintenant, mais ce qui est étrange, c’est que tout cela se passe avec un président démocrate à la tête de la Maison Blanche.

    Les deux victimes

    Cette vision néoconservatrice, qui instaure clairement une nouvelle guerre froide, fait deux victimes : l’Europe et l’idéologie progressiste. Dans un monde de guerre, de lutte pour les énergies fossiles, de renforcement des dépenses de défense, l’UE est mal préparée, car elle a bâti ses dernières années sur le commerce, les exportations et les importations, les règles internationales et les investissements dans le financier. Elle a perdu beaucoup de ses capacités internes, même dans des domaines stratégiques, ce qui rend très difficile vous pouvez donc désormais compter sur l’autonomie que vous souhaitez. Reconstruire toute cette propre sphère nécessite un investissement et une façon de penser très différente de celle qui nous a amenés ici ; et il ne semble pas que les principaux pays de l’UE soient alignés pour mener les actions pertinentes avec l’intensité qui serait nécessaire.

    Et quant à l’idéologie progressiste, le problème avec l’invasion de l’Ukraine et avec le nouvel ordre du jour est qu’elle change complètement leur démarche. Sans aucun doute, le monde vert, numérique et inclusif auquel ils aspiraient , avec le changement climatique comme grande menace, pâlit devant les temps nouveaux. Beaucoup de ses propositions semblent secondaires à notre époque, où les balles, les guerres commerciales et l’inflation menacent une dépression économique. Aucun des grands pays ne considère le changement climatique comme l’objectif ultime , puisqu’il s’agit désormais d’assurer l’approvisionnement.

    On connaît déjà l’articulation interne des sociétés liées aux armes, aux finances et au nationalisme. L’autre est encore à venir.

    L’ère nouvelle a conduit à un terrain, celui du réalisme et de la géopolitique , celui des tensions entre pays et territoires et celui de l’aggravation des différences entre les classes, auquel la vision progressiste n’était pas préparée. Dans ce contexte, le pari vert et numérique est soumis à la géopolitique, et peut être développé, mais à condition qu’il convienne à cette dernière. C’est le cas européen, ou cela devrait l’être, mais pour parvenir à ce développement, il faudrait faire des investissements très importants, qui ne pourraient être mis en œuvre efficacement qu’en mutualisant les prêts, avec un rôle différent pour la BCE et avec la chute du interdiction des aides d’État, entre autres. Une vision qui est loin d’être dominante en Europe.

    Réinvention

    Cependant, maintenant que les États-Unis ont abandonné les projets que Biden avait en tête, l’ Europe pourrait jouer ses tours et promouvoir d’autres types de politiques. Il n’y a pas que l’énergie, la défense ou l’approvisionnement alimentaire qui sont en jeu, ce qui est suffisant. Il s’agit aussi du type de valeurs, d’économie et de société qu’il faut construire dans cette nouvelle époque qui émerge après la guerre. L’Europe prétendait jouer le rôle de pourvoyeuse de normes, source de règles, de lien international par les valeurs libérales, de paix construite par le commerce et la finance. Cependant, ce rêve a non seulement disparu avec l’invasion de l’Ukraine, mais c’est précisément la confiance aveugle dans cette perspective qui a affaibli la position européenne et l’a conduite à une situation dans laquelle elle n’est pas préparée à affronter les temps présents. L’Europe devrait se réinventer pour qu’en plus de l’armement, de l’énergie et de la finance, il y ait d’autres valeurs dans le monde déglobalisé, pour que cet élan éclairé prenne une nouvelle expression. Cependant, sa situation existentielle est compliquée : alors que la guerre s’éternise, que les hostilités s’intensifient et que le découplage énergétique russe est complet, lachoc en Europe peut être très grand. Soit une nouvelle Europe émerge, soit elle se rétrécit complètement.

    De la même manière, il reste à savoir quelles idéologies seront en jeu dans ces temps à venir. Nous avons déjà la proposition d’articulation interne des sociétés liée à la prééminence de l’armement, des finances et du nationalisme, l’autre reste à venir .

    Quelque chose de curieux est arrivé au progressisme : il parlait constamment du pouvoir, celui exercé par les hommes sur les femmes, celui de la race blanche sur les gens d’une autre couleur de peau, celui de la religion sur les coutumes sociales, celui des vieux sur les jeunes, mais il a oublié de penser au pouvoir des armes, de l’argent et de la géopolitique. Et, dans une certaine mesure, elle entend rester ancrée dans son cadre quand ce n’est plus possible : elle tord les crocs, refusant d’intégrer la nouvelle perspective au moment où elle est dominante.

    Cela arrive aux progressistes comme aux libéraux qui se soucient du maintien des équilibres de pouvoir institutionnels, mais qui ignorent tout ce qui les survole, et que c’est justement ce qui détermine la possibilité de ces équilibres. Il leur est arrivé la même chose à tous les deux : le pouvoir semblait désagréable, dépassé, intrinsèquement négatif : tous deux avaient pour fonction de réguler, d’ordonner et de normaliser. Mais ils ont oublié que seul ce que vous avez est réglementé ; sinon, le pouvoir vous régule. Et cette fois le montre douloureusement.

    Par conséquent, les idéologies dans lesquelles nous avons évolué sont en train de se réinventer. Mais pas parce que la guerre de Poutine a conduit à une époque où tout est nouveau. Au contraire, il signifie le triomphe d’une idéologie spécifique. L’autre, qui était représenté par une double expression, celle de progressisme et celle de libéralisme naïf, est celui qui a perdu et, donc, celui qui devra récupérer, s’il le peut, le terrain perdu par un processus de évolution.

    Esteban Hernández

    Source : El Confidencial, 15/05/2022

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    #Ukraine #Russie #France #Allemagne #OTAN #EtatsUnis

  • Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

    Maroc: Silence sur les déclarations d’Ankara et Bruxelles

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    La stratégie diplomatique du régime marocain du Makhzen est basée sur l’investissement des positions floues et ambiguës des pays et la tentative de les sortir de leur contexte. Il recourt encore au silence sépulcral lorsque la position d’un pays ou d’un groupe de pays comme l’Union européenne ou l’Union africaine est franche et n’accepte pas de revirement.

    Ces pratiques qui ne tiennent pas compte des normes diplomatiques sont bien adoptées par le ministre des Affaires étrangères du Makhzen, Nasser Bourita, et cela s’est manifesté dans les récents développements de la question du Sahara occidental, au niveau européen en particulier, qui ont choqué le régime du Makhzen, parce qu’ils ont déjoué toutes ses manœuvres et mis à nu ses méthodes d’exploitation de certaines positions.

    La diplomatie marocaine, comme à l’accoutumée, et depuis la dernière déclaration du ministère turc des Affaires étrangères, aux côtés des Pays-Bas, et après la déclaration du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental, a gardé un silence assourdissant et n’a commenté aucune de ces déclarations et positions, pourtant très dures et scandaleuses pour les allégations du voisin de l’Est, dans le traitement de la question du Sahara occidental, que Rabat place en tête de ses problèmes.

    Dans une déclaration écrite, le ministère turc des Affaires étrangères a réfuté les déclarations de Bourita, qui a parlé de la reconnaissance turque du « Sahara marocain », et Ankara a confirmé qu’elle respecte les frontières internationalement reconnues, adressant une gifle retentissante au régime du Makhzen, qui a exploité les considérations d’hospitalité pour confisquer les positions de ses invités, dans une scène qui transcende la morale et les normes, qui est une position qui a également été répétée avec le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

    L’autre coup que le régime marocain du Makhzen a reçu de la part du Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, c’est lorsqu’il a déclaré : « L’Union européenne considère que toutes les questions relatives à la question du Sahara occidental doivent être abordées et placées, par le droit international, dans le cadre des négociations en cours sous la direction de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura ».

    M. Borrell a également affirmé que « la position de l’Union européenne sur le Sahara Occidental, qui reflète la vision commune existant parmi les Etats membres de l’Union européenne, est de soutenir pleinement les efforts menés par les Nations Unies pour un processus politique visant à atteindre une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies ».

    L’Algérie, sans attendre, s’est empressée de commenter la déclaration de Borrell, la qualifiant, par la voix d’Ammar Belani, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, de position habituelle, mais pourquoi Rabat a-t-il gardé le silence sur cette déclaration et avant elle les clarifications d’Ankara et d’Amsterdam ?

    Le régime du Makhzen s’est rendu compte que son silence concernant ces déclarations conduirait inévitablement à de nombreuses questions sur le fond de cette réaction, d’autant plus qu’il avait l’habitude de se lancer dans des déclarations argumentées sans contrôle.

    Le ministre marocain des affaires étrangères a désespérément tenté de justifier ce silence par ce qu’il a appelé des « directives royales » appelant à éviter l’escalade, mais cela n’a pas convaincu tous ceux qui connaissent les méthodes de travail de la diplomatie du Makhzen.

    Si le démenti du ministère turc des Affaires étrangères et la clarification du ministère néerlandais des Affaires étrangères sont considérés comme une « gifle forte », selon les normes diplomatiques, et font réfléchir mille fois les responsables du voisin occidental avant de commercialiser une position erronée au nom d’un autre pays, pourquoi ces déclarations et celles du Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne constituent-elles un choc sans précédent pour la diplomatie du Makhzen ?

    Depuis le 18 mars dernier, qui coïncide avec la date du changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental, les armes du régime du Makhzen, à l’intérieur et à l’extérieur, ont tout fait pour dessiner une scène montrant que la question du Sahara Occidental est pliée à jamais, et que le peuple sahraoui est soudainement devenu marocain et a abandonné sa cause funeste, et ont célébré l’événement.

    Cependant, les dernières déclarations de Borrell sont venues réveiller le Makhzen et son personnel des rêves éveillés pour faire face à un horrible cauchemar, que la question du Sahara Occidental est toujours dans son premier carré, et que son sort est suspendu à la résolution de l’ONU vieille de 31 ans.

    Le responsable européen a fait taire le bruit soulevé par le Makhzen quant à l’obtention du soutien de certains pays européens comme l’Espagne, et dans une moindre mesure la France et l’Allemagne, lorsqu’il a confirmé que la position de l’Union européenne n’a pas changé et qu’elle soutient les efforts des Nations Unies, qui ne reconnaissent qu’un seul projet, et c’est celui dont découle la mission MINURSO, rebaptisée « Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental », qui est l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 18 mai 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Algérie #Turquie #UE #JosepBorrell