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  • Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média-

    Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média-

    Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média– Ukraine, Russie, Union Européenne, UE, Maroc, Sahara Occidental, Espagne,

    Depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, la dépendance de l’Europe aux hydrocarbures est mise en évidence, dont un tiers provient de Russie. 40% du gaz utilisé par l’Europe provient de Russie, et le conflit actuel avec l’Ukraine met en péril cet approvisionnement, d’autant plus que les sanctions commerciales contre la Russie obligent l’Union européenne à trouver une solution quant à cet approvisionnement.

    L’Allemagne est approvisionnée par la Russie jusqu’à 66%, pour l’Italie jusqu’à 46%, tandis que les Pays-Bas et la France 26% et 17%. Cela montre l’impact économique que cette guerre peut avoir sur tout le continent européen.

    Depuis le début de cette crise, l’Algérie est au cœur des discussions et pour cause cette dernière approvisionne plusieurs pays en gaz et pétrole et se place en 3ème position avec plus de 8%.

    Or, selon une analyse détaillée du journal britannique Financial Times, concernant la situation économique en Algérie, datant du 20 avril 2022, l’Algérie a raté un rendez-vous économique important, et n’a pas pu « exploiter son potentiel » du gaz ou du pétrole alors que la hausse du prix des hydrocarbures sur les marchés mondiaux, n’a pas été aussi importante depuis des années.

    Toujours selon The Financial Times, « l’Algérie n’a pas assez de gaz supplémentaire à rendre facilement disponible », ce qui laisse même entrevoir des perspectives alarmantes pour l’avenir proche en ce qui concerne la production algérienne de gaz naturel.

    Les causes de la baisse de la production de gaz en Algérie

    Selon le journal britannique, les raisons de cette baisse de la production gazière algérienne dans les années à venir seraient principalement dues à la « longue pénurie d’investissements étrangers dans le secteur algérien des hydrocarbures ». En pointant aussi du doigt la bureaucratie imposée par l’Etat algérien.

    « Les tensions politiques avec le Maroc, pays voisin sur la question du Sahara occidental, ont également entravé le potentiel d’exportation de l’Algérie, conduisant à la fermeture l’an dernier du gazoduc Maghreb-Europe vers l’Espagne », dans Selon la même source, le conflit entre les deux pays n’aide en rien la situation en Algérie. Sans oublier aussi le récent changement de position de l’Espagne en faveur du Maroc concernant le dossier du Sahara Occidental.

    Selon Mostefa Ouki, chercheur à l’Oxford Institute for Energy Studies, cité par le Financial Time « à court terme, l’Algérie ne pourrait fournir à l’Europe que quelques milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires ». Cela laisse à penser que l’Algérie ne pourrait pas conserver sa place importante sur le marché mondial de l’énergie dans les années à venir.

    California18, 03/05/2022

    #Algérie #Gaz #Energie #Développement #Maroc #SaharaOccidental #Espagne


  • L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ?

    L’Algérie peut-elle contribuer à la sécurité énergétique de l’UE ? – Méditerranée, Union Européenne, gaz, GNL, Libye, Russie,

    Des décisions opportunes, des engagements à long terme et une vision plus large pourraient aider l’Union européenne à renforcer ses liens avec la Méditerranée occidentale. L’Algérie, avec ses importantes réserves, pourrait renforcer la sécurité énergétique de l’Union.

    Alors que l’UE se détourne des ressources naturelles russes, la Méditerranée apparaît comme l’une des régions les plus importantes pour la sécurité énergétique de l’Union. Dans la partie sud de la Méditerranée, les réserves de pétrole et de gaz sont abondantes. Environ 10 % des importations de l’UE proviennent d’Algérie.

    Le mois dernier, la compagnie pétrolière et gazière italienne ENI a utilisé ses liens et signé des accords pour importer du GNL d’Égypte et 9 milliards de mètres cubes (mmc) supplémentaires de gaz par an en provenance d’Algérie. Les deux pays d’Afrique du Nord détiennent les plus grandes réserves prouvées de gaz de la région, devant même la Libye.

    L’Union européenne, qui sait qu’elle ne peut pas dépendre de deux fournisseurs seulement, comprend que ces deux pays joueront un rôle central dans sa sécurité énergétique, mais ne constitueront pas une solution miracle.

    Le choix du moment est crucial

    Les champs d’hydrocarbures et les infrastructures ont besoin de plus d’un an pour se développer, alors que le moment le plus critique pour l’Europe devrait survenir au cours de la prochaine saison de chauffage.

    « La région est actuellement incapable de fournir un substitut complet aux volumes importés de Russie, du moins en ce qui concerne le pétrole et le gaz, mais elle peut apporter des contributions importantes si les producteurs tirent pleinement parti des infrastructures existantes, comme les terminaux GNL en Algérie et en Égypte, les pipelines en Algérie et en Libye », a déclaré à la DW Nadim Abillama, responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

    Spécificités régionales

    « Il y a une chance raisonnable que les besoins énergétiques de l’Europe puissent donner à l’Algérie un certain levier pour jouer les pays européens les uns contre les autres sur la base de leurs concessions et positions politiques et économiques sur la question du Sahara occidental, qui a récemment resurgi », a déclaré Marco Giuli, chercheur à la Brussels School of Governance, à DW.

    Le renouvellement et le renforcement de liens anciens, qui dans le cas de l’Italie sont antérieurs à l’indépendance de l’Algérie, pourraient créer des tensions. Transmed, le premier pipeline en eau profonde au monde, a relié l’Algérie et l’Italie en 1983. L’ère Berlusconi mise à part, les deux pays ont connu des relations solides.

    Pourtant, la récente décision de l’Algérie de signer un accord avec l’Italie a hérissé certaines plumes en Espagne. Les experts voient dans la révision des politiques espagnoles sur le Sahara occidental une raison de cette décision. En novembre, l’Algérie a fermé l’un des deux gazoducs acheminant le gaz vers la péninsule ibérique en raison des tensions avec le Maroc. D’autres ont perçu une bonne dose d’opportunisme du côté italien.

    Malgré les différentes interprétations, un aspect est indéniable : Les pays exportateurs peuvent choisir leurs partenaires et offrir du gaz supplémentaire dans le cadre d’une collaboration plus large, qui comprendra également des aspects politiques et technologiques.

    « Les entreprises espagnoles ne peuvent pas offrir le même niveau de savoir-faire technique en matière d’exploration, de construction d’usines de GNL et de pose de gazoducs sous-marins que leurs homologues italiennes », a déclaré à DW Francis Ghiles, chargé de recherche principal au Centre des affaires internationales de Barcelone.

    M. Ghiles, ancien correspondant du Financial Times pour l’Afrique du Nord, explique que la France, le Japon et les États-Unis ont également joué un rôle dans l’industrie pétrolière et gazière du pays et continueront à le faire. L’Allemagne est un autre acteur clé potentiel.

    « L’Allemagne a la réputation d’être fiable en Algérie, ce qui remonte aux usines de tracteurs et de moteurs qu’elle a construites dans les années 1970 », note M. Ghiles. « Alors que les plaques tectoniques de l’énergie se déplacent, le moment est peut-être venu pour l’Allemagne et l’Algérie de relancer une conversation sur le gaz et les énergies renouvelables », a-t-il suggéré.

    Des changements en cours

    Mais l’Algérie n’est pas le seul pays concerné. La région de la Méditerranée orientale connaît des changements importants – avec la réintégration de la Turquie dans le système énergétique régional, parrainée par les États-Unis ces derniers mois, et les découvertes capitales au large des côtes d’Israël, de Chypre et de l’Égypte au cours de la dernière décennie.

    « L’Égypte est redevenue un exportateur de gaz naturel », a déclaré M. Abillama de l’AIE, expliquant que les exportateurs de la Méditerranée orientale devront compter sur les terminaux GNL, contrairement aux exportateurs de la Méditerranée occidentale qui peuvent se rabattre sur les pipelines existants.

    La fragmentation de la Méditerranée reste un problème dans le secteur énergétique régional. Néanmoins, une leçon peut être tirée : La proximité culturelle, les liens de longue date et la compréhension mutuelle sont des atouts diplomatiques précieux, qui permettront de maximiser la contribution de la Méditerranée à la sécurité énergétique de l’UE.

    Le potentiel fossile et renouvelable de l’Algérie

    L’Algérie fait partie des 11 premiers pays en termes de réserves prouvées de gaz. Selon les données de l’Administration américaine d’information sur l’énergie, l’Algérie possède les troisièmes plus grandes ressources récupérables de gaz de schiste après la Chine et l’Argentine.

    Les entreprises américaines voient des opportunités dans la coopération en matière de gaz de schiste dans le pays, tandis que l’Allemagne s’intéresse aux projets de renouvelables.

    Dans le cadre du partenariat énergétique germano-algérien, l’agence de développement allemande GIZ a été chargée d’étudier le potentiel d’hydrogène vert du pays.

    « En 2021, la GIZ a présenté une étude sur le potentiel des technologies Power to X en Algérie d’ici 2050 », a déclaré un porte-parole à la DW. « Selon l’étude, le pays peut produire beaucoup d’électricité à partir de l’énergie solaire qui est nécessaire pour la production d’hydrogène vert. »

    Power-to-X est un terme générique pour un certain nombre de voies de conversion et de stockage de l’énergie qui utilisent le surplus d’énergie électrique provenant des énergies renouvelables, généralement le solaire et l’éolien.

    La GIZ explique que l’Algérie est également bien placée pour exploiter son expertise pétrolière et gazière et ses gazoducs, qui pourraient transporter l’hydrogène après quelques ajustements techniques.

    Les investissements de l’UE dans des projets verts dans la région pourraient également accroître l’électrification au niveau national, ce qui impliquerait une diminution de la consommation de gaz dans la région et une augmentation des bénéfices tirés des exportations.

    L’Agence internationale de l’énergie note que le développement des énergies renouvelables nécessite d’importants investissements du secteur privé, ce qui mettrait la pression sur l’Algérie pour qu’elle garantisse un environnement d’investissement attractif. Certains changements réglementaires ont été apportés, notamment des réformes visant à encourager la propriété étrangère des entreprises basées en Algérie.

    DW, 04/04/2022

    #Algérie #UE #UnionEuropéenne #Energie #Gas

  • L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités

    L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités

    L’Allemagne place le gaz algérien en tête de ses priorités – UE, Union Européenne, Espagne, Italie, Russie, Qatar, Etats-Unis, GNL,

    Mohamed Meslem

    Les Européens s’orientent vers un renforcement de leurs relations énergétiques avec l’Algérie, acculés par les pressions de la crise énergétique mondiale, à un moment où les divergences entre l’Algérie et l’Espagne sont croissantes et complexes, et alors que les prix du gaz connaissent une hausse folle soutenue par le boycott des pays du vieux continent de leur principal fournisseur de gaz russe, sous la pression des Etats-Unis d’Amérique.

    Après que l’Algérie ait renforcé ses relations avec la troisième puissance européenne, l’Italie, en concluant de nouveaux accords de fourniture de gaz et en portant ses exportations à plus de trente milliards de mètres cubes par an, le premier géant du vieux continent, l’Allemagne, a décidé de s’intéresser au gaz algérien à partir de l’année 2024, dans la première déclaration d’un responsable allemand à cet égard depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne.

    Cette déclaration a été faite par le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, lors d’une réunion avec les industriels allemands, qui se plaignent de la perturbation de leurs intérêts en raison de la question du gaz qui menace l’économie mondiale d’une crise sans précédent.

    Le responsable allemand a évoqué l’entrée du monde dans une nouvelle phase marquée par des prix du gaz élevés en permanence, soulignant au passage la fin du « paradis » de la phase précédente où les prix du gaz étaient bas, ce que le ministre allemand a qualifié de « vérité amère et difficile ».

    Le gouvernement allemand vit entre deux feux, celui de la pression américaine qui l’appelle à cesser d’importer du gaz russe, et celui des industriels de ce pays géant économique, qui refusent fermement de cesser d’importer du gaz russe avant que leur nouvelle ressource ne soit assurée, qui ne sera que le gaz algérien, en raison de plusieurs considérations, dont la première est sa proximité avec le vieux continent, et ensuite la facilité de son transport par gazoducs, qui le rend trois fois moins cher que le gaz liquéfié, qui n’a pas d’autres moyens de transport que les pétroliers géants.

    Dans ce contexte, les médias ont parlé du début des négociations entre les responsables algériens et allemands afin de conclure des accords de fourniture de gaz algérien, avant la fin de ce mois, dans un nouveau fait qui augmentera l’isolement de l’Espagne en Europe, qui s’est empressée de demander de l’aide, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Jose Manuel Albares, au commissaire à la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, pour servir de médiateur avec l’Algérie afin de rétablir les relations bilatérales, de manière effective et non officielle, depuis le rappel de l’ambassadeur Said Moussa de Madrid le 19 mars dernier.

    Le responsable allemand a évoqué les futurs partenaires de son pays dans le domaine du gaz, et a placé l’Algérie en tête des pays dont Berlin compte importer du gaz, en plus des États-Unis d’Amérique et du Qatar.

    Cependant, la différence entre le gaz algérien et ses homologues venant du Qatar et des Etats-Unis, sera très chère et trois fois plus chère que le gaz algérien, car il faut le convertir en gaz liquéfié pour qu’il puisse être facilement transporté par des tankers géants, et ensuite le reconvertir en gaz pour qu’il soit utilisable.

    Programmer la date d’importation du gaz algérien par l’Allemagne à 2024, en raison du manque d’infrastructures pour stocker le gaz, étant donné qu’elle le consommait en tant que gaz dans son premier cas, puisqu’il lui parvient de Russie par des gazoducs, mais son expédition par des pétroliers géants nécessite sa liquéfaction avant de le convertir en gaz. Cela nécessite des structures qui, selon le gouvernement allemand, seront prêtes dans les trois prochaines années.

    La déclaration du ministre allemand de l’économie intervient alors que rien ne laisse présager l’imminence de la crise du gaz, qui a été exacerbée par un nouveau panier de sanctions contre la Russie, représenté par l’arrêt de l’importation de pétrole russe avant la fin de cette année, une décision qui augmenterait la pression sur le marché de l’énergie. Ses prix sont déjà enflammés.

    Bien que la déclaration des officiels allemands sur l’inévitabilité de recourir au gaz algérien ait été retardée, l’intérêt pour celui-ci est présent et fort depuis l’accord algéro-italien d’avril dernier.

    « Echorouk » a précédemment rapporté une réunion qui a eu lieu à Berlin entre les responsables allemands et leurs homologues italiens immédiatement après la visite du Premier ministre italien Mario Draghi en Algérie le 11 avril dernier, et qui se coordonnait afin d’ »assiéger » la crise énergétique qui s’est imposée aux pays du vieux continent.

    Les résultats de cette réunion de coordination ont laissé aux observateurs l’impression que l’Italie sera le principal distributeur de gaz algérien sur le continent européen, un rôle pour lequel l’Espagne a perdu des milliards d’euros en équipant les infrastructures, en vue de sa conversion, de son stockage et de sa réexportation vers les pays européens à travers ses frontières nord-est avec la France, où des réseaux de canalisations ont été réalisés à cette fin.

    Echouroukonline, 03/05/2022

    #Algérie #Allemagne #Gaz #Espagne #Italie #UE

  • Enjeux géostratégiques et énergétiques du gazoduc Nigeria-Europe

    Enjeux géostratégiques et énergétiques du gazoduc Nigeria-Europe

    Enjeux géostratégiques et énergétiques du gazoduc Nigeria-Europe – Maroc, Nigeria, Algérie, Union Européenne, Gaz, Russie, Ukraine, Gazoduc Transaharien,

    Selon le quotidien le Figaro (France) en date du 02 mai 2022, le ministre nigérian du Pétrole a déclaré officiellement que  le Nigeria et le Maroc sont à la recherche de fonds pour financer le méga projet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian à l’Afrique du Nord et à l’Europe qui prévoit de se libérer à terme du gaz russe  dont la part  est  à plus de 40%, alors que selon le Ministre  algérien de l’Energie, propos repris par l’APS,  le 17 février 2022,  ce projet transite  par l’Algérie. Où est la vérité ? Ce projet pourra t-il concurrencer le  South Stream russe de 63 milliards de mètres cubes gazeux, du North Stream1 de 55 et du North Stream2 de  55 milliards de mètres cubes gazeux, ce dernier étant gelé (Conférence/débats du Pr Abderrahmane Mebtoul, à l’invitation de la Fondation allemande Friedrich Ebert et de l’Union européenne 31 mars 2021)  Pour ne pas  renouveler les  erreurs du passé, la faisabilité du projet du gazoduc Nigeria Europe, doit tenir compte des nouvelles mutations gazières mondiales pour évaluer sa rentabilité car les lettres d’intention ne sont pas  des contrats définitifs.  Comme le démontre une importante étude  de l’IRIS  du 19 août 2021, le  gazoduc reliant le Nigeria à l’Europe  principal client qui doit se prononcer également sur ce projet,  est l’objet d’enjeux géostratégiques importants pour la région. D’où l’importance  d’avoir une vision économique froide sans sentiments  pour sa rentabilité, surtout en ces moments de graves tensions géostratégiques.

    1.-Le secteur de l’Energie au Nigeria est marqué par le poids dominant de l’industrie pétrolière et gazière, procurant  75 % des recettes du budget national et 95 % des revenus d’exportation, les réserves prouvées de gaz naturel  étant estimées à 5.300 milliards  de mètres cubes gazeux. Le gazoduc Maroc-Nigéria dont le cout est estimé par l’IRIS entre  25/30 milliards de dollars, entre 5 et 10 milliards de dollars de plus que celui passant par l’Algérie, dont la durée de réalisation varierait entre 8/10 ans  devrait mesurer environ 5 660 kilomètres de long. Il longerait la côte Ouest Africaine en traversant ainsi 14 pays : Nigéria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, les trois Guinée, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc. Ce projet a été annoncé en décembre 2016, lors de la visite d’État du souverain marocain au Nigéria.

    En Mai 2017, des accords de coopération ont été signés à Rabat pour engager les deux parties à parrainer une étude de faisabilité (terminée en Juillet 2018) ainsi qu’une pré-étude des détails (FEED) réalisée au 1er  trimestre 2019. Dans la phase de pré-études, il s’agit pour les États traversés et la CEDEAO de signer des accords relatifs à sa construction mais aussi de valider les volumes de gaz disponibles pour l’Europe et d’entamer les discussions avec les opérateurs du champ « Tortue » (ressources gazières) au large du Sénégal et de la Mauritanie (ces deux pays ont signé un accord en décembre 2018 afin d’exploiter en commun le champ gazier Tortue-Ahmeyim et approcher des clients européens. Ce projet  a pour but de  connecter les ressources gazières nigérianes à différents pays africains, existant déjà deux gazoducs dans la zone Afrique du Nord-Ouest, le «West African Gas Pipeline », qui relie le Nigéria au Ghana, en passant par le Bénin et le Togo, et le gazoduc Maghreb-Europe (également nommé « Pedro Duran Farell ») qui relie l’Algérie à l’Europe via l’Espagne (Cordoue) en passant par le Détroit de Gibraltar et le Maroc.

    2.- Concernant le gazoduc Nigeria Algérie de 4128 km , le coût est estimé par la commission européenne   à  19/20 milliards de dollars pour une durée de réalisation minimum 5/7 années après le début du lancement, d’une  capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes . Il devrait partir  de Warri au Nigeria pour aboutir à Hassi RMel, en passant par le Niger dont l’idée a germé dans les années 1980, l’accord d‘entente ayant  été signé le 03 juillet 2009. Le 21 septembre 2021 le ministre nigérian de l’Énergie a déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNBC Arabia en marge de la conférence Gastech que son pays a commencé à mettre en œuvre la construction d’un gazoduc pour transporter du gaz vers l’Algérie. Rappelons qu’actuellement, les  exportations de l’Algérie se font grâce au GNL qui permet une souplesse dans les approvisionnements des marchés régionaux pour 30% et  par canalisation pour 70%. 

    L’Algérie possède trois canalisations. Le TRANSMED, la plus grande canalisation d’un looping GO3 qui  permet d’augmenter la capacité  de 7 milliards de mètres cubes  auxquels s’ajouteront aux 26,5 pour les GO1/GO2 permet une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux. Il  est d’une longueur  de  550 km sur le territoire algérien et  370 km sur le territoire tunisien,  vers l’Italie. Nous avons le MEDGAZ  directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension prévu courant 2021 la capacité sera portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux.  Nous avons le GME via le Maroc dont  l’Algérie a décidé d’abandonner,  dont le contrat s’étant achevé le 31 octobre 2021,  d’une longueur de 1300 km, 520 km de tronçon marocain, la capacité initiale étant de 8,5 milliards de mètres cubes ayant  été porté en 2005 à 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Ce projet est stratégique pour l’Algérie selon  différents rapports du Ministère de l’Energie afin de pouvoir honorer ses engagements internationaux en matière d’exportation de gaz   les réserves de gaz traditionnel pour l’Algérie, pour une population dépassant 45 millions d’habitants ( pour le gaz de schiste troisième réservoir mondial 19.800 milliards de mètres cubes gazeux,  selon un rapport US), mais pas pour demain pour différentes raisons techniques, financières et politiques, les banque internationales étant de plus en plus réticentes à financer ce genre de projets .

    Aussi, pour les équilibres financiers avec la forte consommation intérieure et le désinvestissement dans ce secteur quelle politique mener pour pouvoir exporter encore horizon 2030 où la consommation intérieure dépassera les exportations actuelles expliquant la décision  du président de la république du 21 novembre 2021, d’axer sur les énergies renouvelables pour subvenir à la consommation intérieure où nous assistons à une décroissance de la production et des exportations en volume physique du pétrole/gaz traditionnel. Les réserves de pétrole sont évaluées selon la déclaration du ministre algérien de l’Energie début 2020 à 10 milliards de barils et entre 2200 et 2500 milliards de mètres cubes gazeux pour le gaz traditionnel, la consommation intérieure dépassant les exportations actuelles horion 2030, expliquant d’ailleurs avec en plus des contrats fixes  de prix à moyen terme,  que l’Algérie profite peu des remontées exceptionnelles des prix.  En 2021 puisque selon le rapport de l’OPEP , la production est passée de plus de 1,2- 1,5 millions de barils/j entre 2007/2008 à environ 1 million  barils/j  fin 2021, les  exportations se situant à environ à 500.000 barils/j et pour le gaz les exportations étaient de 65 milliards de mètres cubes gazeux à seulement à 43/44 pour 2021, du fait de la forte la consommation intérieure, près de 40/50% de la production pour le pétrole et le gaz entre 2019/2021 et devant s’accélérer entre 2022/2030, laissant peu pour les exportations.

    3.-La rentabilité du projet Nigeria Europe, suppose cinq conditions. Premièrement, la mobilisation du financement, alors que les réserves de change sont à un niveau relativement faible  pour l’Algérie 44 milliards de dollars  fin 2021   45 millions d’habitants mais un endettement faible , 35,7 milliards de dollars pour le Maroc  avec un endettement élevé pour une population de 37 millions  et le Nigeria  40 milliards de dollars pour 210 millions d’habitants avec une instabilité politique .Sans l’implication  des groupes financiers internationaux, l’Europe principal client et sans son accord et son apport financier il sera difficile voire impossible  de lancer ce projet. Deuxièmement,  l’évolution du prix de cession du gaz  car comme le souligne le PDG  de Sonatrach, Intervenant lors du Forum de la Chaîne 1 de la Radio nationale, le 12 septembre 2021 a précisé  que la   faisabilité est   liée à l’étude du marché au vu de la baisse du prix du gaz, ce qui pourrait, selon Sonatrach , « influer sur la prise de décision de lancer un tel investissement », d’où la démarche de lancer une étude du marché pour déterminer la demande sur le gaz avant de trancher sur l’opportunité de s’engager dans ce projet ». Cette faisabilité implique la détermination du seuil de rentabilité en fonction   de la  concurrence d’autres producteurs, du cout et de l’évolution du prix du gaz. Troisièmement, la sécurité et des accords avec certains pays,  le projet traverse plusieurs zones alors instables et qui mettent en péril  sa fiabilité avec les groupes de militants armés du Delta du Niger qui arrivent  à déstabiliser la fourniture et l’approvisionnement en gaz, les conséquences d’une telle action, si elle se reproduit, pourraient être remettre en cause la rentabilité de ce projet. Il faudra   impliquer les États traversés où il faudra négocier pour le droit de passage (paiement de royalties) donc   évaluer les risques   d’ordre économique, politique, juridique et sécuritaire. Quatrièmement,  pour la faisabilité du projet NIGAL la demande    future sera  déterminante, la   dépendance de l’Europe  pourrait atteindre, , près de 70 % de la consommation totale d’énergie, soit 70 % pour le gaz naturel, 80 % pour le charbon et 90 % pour le pétrole, selon les estimations de la Commission européenne. Cinquièmement, la concurrence internationale qui influe sur la rentabilité de ce projet.   Les réserves avec de bas coûts, sont  de  45.000 pour la Russie, 30.000 pour l’Iran et plus de 15.000 pour le Qatar sans compter l’entrée du Mozambique en Afrique (4500 de réserves). Ne pouvant contourner toute la corniche de l’Afrique, outre le coût élevé par rapport à ses concurrents, le fameux gazoduc Sibérie-Chine, le Qatar et l’Iran, proches de l’Asie, avec des contrats avantageux pour la Chine et l’Inde, le gazoduc Israël-Europe, les importants gisements de gaz en Méditerranée (20.000 milliards de mètres cubes gazeux) expliquant les tensions entre la Grèce et la Turquie.

    Et l’Algérie est concurrencée même en Afrique, avec l’entrée en Libye, réserves d’environ 1500 milliards de mètres cubes non exploitées, avec plus de 42 milliards de barils de pétrole de réserve léger comme l’Algérie et proche de l’Europe expliquant les tensions actuelles,  et les grands gisements au Mozambique (plus de 4.500 milliards de mètres cubes gazeux.  Outre les USA, premier producteur mondial avec le pétrole/gaz de schiste, avec de grands terminaux, ayant déjà commencé à exporter vers l’Europe, nous avons la concurrence en provenance de la mer Caspienne dont gazoduc  Trans Adriatic Pipeline (818 km ) concurrent direct de Transmed, qui achemine le gaz à partir de l’Azerbaïdjan qui traverse le nord de la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique  avant de rallier, sur 8 km, la plage de Melendugno au sud-est de l’Italie,  opérationnel pouvant  transférer l’équivalent de 10 milliards de mètres cubes par an. 

    Ne pouvant contourner toute la corniche de l’Afrique, outre le coût élevé par rapport à ses concurrents, le fameux gazoduc Sibérie Chine, le Qatar et l’Iran proche de l’Asie avec des contrats avantageux pour la Chine et l’Inde ,  le marché naturel de l’Algérie, en termes de rentabilité, étant  l’Europe où la part de marché de l’Algérie face à de nombreux concurrents , en Europe est en baisse  où selon le site « Usine Nouvelle », la Russie fournit 36% du gaz importé par l’Europe,  la Norvège (23%), les autres fournisseurs de GNL (10%) et l’Algérie   environ 8%.

    4.-Avec les tensions budgétaires que connaît l’Algérie, il  y a lieu de ne pas  renouveler l’expérience malheureuse du  projet GALSI, Gazoduc Algérie–Sardaigne–Italie,  qui devait être mis en service en 2012, d’un coût initial de 3 milliards de dollars et d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux, devant  approvisionner également  la Corse. Il a abandonné par l’Algérie    suite à l’offensive du géant russe Gazprom, étendant ses parts  de marché, avec des pertes financières de Sonatrach ayant consacré d’importants montants en devises  et dinars pour les études de faisabilité (conférence à la chambre de commerce en Corse A. Mebtoul en 2012 sur le projet Galsi). Évitons ces déclarations utopiques où avec toutes les contraintes bureaucratiques que n’ont pas levées tous les codes d’investissement depuis l’indépendance politique, que si des projets hautement capitalistiques sont lancés en janvier 2022 , ils ne seront ne sera rentables qu’entre 2027/2030 comme la pétrochimie, le fer de Gara Djebilet ou le phosphate de Tebessa.

    En effet, le gouvernement prévoit  un nouveau code d’investissement en Algérie, après tant d’autres qui ont eu peu d’impact sur la production et exportation hors hydrocarbures, ayant peu attiré les investisseurs étrangers. Malgré le dérapage du dinar pour ne pas  dire dévaluation de 5 dinars vers les années 1970/1973 de 80 dollars entre  2000/2004 et le 03 mai 2022, à 144 dinars un dollar, cela n’a pas permis de dynamiser les  exportations hors hydrocarbures où plus de 97% avec les dérivées  des entrées en devises proviennent des hydrocarbures, le rapport  Sonatrach 2021 donnant   2,5 milliards de dollars pour les dérivées comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures. En plus pour une appréciation objective, doit être tenu compte ,  pas seulement de la valeur, certaines produits comme les engrais et d’autres ayant  vu  leurs prix augmenter  au niveau du marché international entre 30/50% mais du volume , les volumes  des produits exportés, la seule référence pour voir s’il y a eu réellement augmentation des exportations et performances des entreprises algériennes. Et pour la balance devises nette de l’Algérie, il y a lieu de soustraire les matières premières importées en devises  les subventions  comme le prix de cession du gaz pour certaines unités exportatrices à un prix largement inférieur à l’international et les exonérations fiscales.

    En conclusion, les autorités nigériennes et l’Europe principal client , doivent avoir une position claire concernant  le gazoduc  vers l’Europe : soit l’Algérie, soit le Maroc évitant  des discours contradictoires et que certains experts organique ou responsables de départements ministériels   évitent  d’induire en erreur tant l’opinion publique que les plus hautes autorités du pays. Le langage de la vérité doit primer, si l’on veut éviter les erreurs du passé. L’attrait de l’investissement à forte valeur ajouté ne saurait résulter de lois mais d’une réelle volonté politique allant vers de profondes réformes, une stabilité du cadre juridique  et monétaire permettant la visibilité  et que  les pays  qui attirent le plus les  IDE n’ont pas  de codes d’investissement.  Mon expérience et mes contacts internationaux aux plus hauts niveaux, montrent que le temps est terminé  des relations personnalisées entre chefs d’Etat ou de ministres à ministres dans les relations internationales où dominent les réseaux décentralisés,  que dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments mais que des intérêts et que tout investisseur est attiré par le profit qu’il soit américain, chinois, russe, turc  ou européen. Il appartient à l’Etat régulateur , stratégique en économie de marché, comme un chef d’orchestre de concilier les  coûts privés et les coûts sociaux.

    Le monde s’oriente entre 2022/2030, inéluctablement, vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition numérique et énergétique  mondiale et notamment en Méditerranée principal ,marché de l’Algérie, autant que l’eau, est au cœur de la souveraineté des États et de leurs politiques de sécurité.  Les nouvelles dynamiques économiques modifieront les rapports de force à l’échelle mondiale et affectent  également les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux.  ademmebtoul@gmail.com

    Nb- Ayant adressé une correspondance  aux responsables de la  région MENA du FMI à Washington ,  en tant qu’expert international , en attendant la réponse,   voir Pr Abderrahmane Mebtoul – contributions à Algeriepatriote, Algerie Eco et au niveau international Maghreb Online 02/05/2022 «  le rapport du FMI d’avril 2022 sur l’Algérie  recèle des contradictions , devant  apporter des éclaircissements pour ne pas  induire en erreur les autorités du pays »

    Abderrahmane Mebtoul : Professeur des universités et expert international Directeur d’études Ministère Energie Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2008,2013/2015

    #Algérie #Maroc #Nigeria #Gazoduc #Gaz #Europe #Russie #Ukraine

  • Le Mali rompt les accords SOFA avec la France et l’UE

    Le Mali rompt les accords SOFA avec la France et l’UE – Sahel, Union Européenne, Barkhane, Takuba,

    Le Mali a annoncé, lundi soir, dénoncer les accords de défense avec la France et ses partenaires européens, fustigeant les « atteintes flagrantes » de la part des forces françaises présentes dans le pays à la souveraineté nationale et de « multiples violations » de l’espace aérien malien.

    Les autorités maliennes rompent les Accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces françaises Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense conclu en 2014 entre le Mali et la France, a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, sur la télévision nationale.

    « Depuis un certain temps, le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a-t-il expliqué.

    Il a notamment cité « l’attitude unilatérale » de la France lors de la suspension, en juin 2021, des opérations conjointes entre les forces françaises et maliennes, l’annonce en février 2022, « encore sans aucune consultation de la partie malienne », du retrait des forces Barkhane et Takuba, et les « multiplies violations » de l’espace aérien malien par les appareils français malgré l’instauration par les autorités d’une zone d’interdiction aérienne au-dessus d’une vaste partie du territoire.

    #France #Mali #Barkhane #Takuba #Sahel #SOFA



  • L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024

    L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024

    L’Allemagne prévoit de recourir au gaz algérien à partir de 2024 – stations de regazéification, Union européenne, GNL,

    L’Allemagne entend importer du gaz algérien à partir de 2024 lorsqu’elle aura terminé l’installation des stations de liquéfactions du gaz naturel, lui permettant, à long terme, de se démarquer du gaz russe, a déclaré lundi soir, 2 mai 2022, le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck lors d’une rencontre avec les industriels locaux.

    Pour le ministre allemand, “la fin proposée des importations énergétiques russes conduira à une augmentation permanente des prix du gaz pour les consommateurs et l’industrie allemande”.

    “C’est la réalité amère et dure”, à laquelle est convié son pays, ajoutant que l’ère de l’énergie bon marché sera désormais révolue, en référence au gaz russe. L’Allemagne subit une forte pression de la part des Etats-Unis pour cesser ses importations de gaz d’Allemagne tandis que les industriels allemands refusent cette option qui va conduire à une crise économique sans précèdent depuis la première guerre mondiale.

    Le prochain paquet de sanctions proposées par l’Union européenne contre la Russie devrait, à la demande des Etats-Unis, prévoir un arrêt des importations de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés russes d’ici la fin de l’année, ont laissé entendre plusieurs responsables européens.

    Selon M. Habeck, il faudra attendre l’année 2024 pour que l’Allemagne puisse importer de grandes quantités de gaz naturel d’autres fournisseurs tels qu’Algérie, les États-Unis et le Qatar.

    Ces importations qui se présentent sous la forme de gaz naturel liquéfié sont congelées et transportées via des navires spéciaux alors que l’Allemagne ne dispose pas pour le moment de stations de regazéification pour recevoir de telles approvisionnements. Le gouvernement affirme affirme qu’il faudra une moyenne de trois ans pour construire l’infrastructure nécessaire sur la côte allemande de la mer du Nord pour recevoir en premier le gaz algérien.

    L’Allemagne peut devenir totalement indépendante du pétrole russe en quelques semaines, tandis que l’abandon complet du gaz naturel russe prendra plus de temps, ont déclaré des responsables.

    L’ensemble des industriels et de l’économie allemande devront partager le fardeau des conséquences la coupure de l’approvisionnement énergétique russe si les nouveaux sanctions sont imposées, a indiqué M. Habeck. “Il n’y a pas d’autre moyen de s’en sortir”, a-t-il dit.

    La Russie exporte du gaz naturel vers l’Allemagne et l’UE via un réseau de gazoducs qui a permis aux européens d’acheter du gaz bon marché. L’importation du gaz américain coutera trois plus cher que son prix sur le marché mondial, ce qui poussera, le cas échéant, les allemands à privilégier le gaz algérien et qatari, selon des responsables énergétiques européens qui ont fait savoir que des pourparlers entre responsables algériens et allemands seront engagés avant la fin du mois de mai 2022.

    Outre l’Allemagne, l’Italie a aussi décidé de renforcer ses importations de gaz naturel algérien dans l’espoir de combler le déficit prévu suite à l’interruption des approvisionnements tel qu’exigé par Washington.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi a effectué le lundi 11 avril une visite officielle en Algérie durant laquelle un accord a été signé entre le groupe Sonatrach et l’Italien ENI portant sur l’augmentation des importations de l’Italie en gaz algérien d’environ 12% de sa demande précédente.

    En visite au Japon, le chancelier allemand Olaf Scholz a ainsi estimé que « spéculer » sur les éventuelles prochaines cibles de représailles énergétiques du Kremlin faisait « peu de sens » l’Allemand car le pays doit d’abord construire des terminaux méthaniers pour accueillir et transformer du gaz naturel liquéfié (GNL) livré par bateaux.

    Cela signifie-t-il que l’Allemagne ne votera pas en faveur d’un embargo énergétique total sur le gaz russe, réclamé par l’administration de Joe Biden.

    Par ailleurs, les ministres de l’Énergie de l’Union européenne se sont réunis lundi pour discuter de la menace russe de couper le robinet du gaz pour les pays qui ne payent pas leurs approvisionnements en roubles. Cette menace est intervenue au lendemain de la rupture des approvisionnement de gaz pour Pologne et de la Bulgarie décidée la compagnie russe Gazprom .

    Refusant de payer en rouble, la Pologne et la Bulgarie, dépendantes respectivement à 45 % et à 77 % du gaz russe, la sanction a été immédiate, robinet coupé. Ce qui va paralyser les économies de ces deux pays et conduira à des pénuries et des hausses des produits énergétiques. Un scenario qui pris de panique les bourses européennes en chute ces derniers jours à l’image de l’Euro qui a perdu de sa valeur deux semaines de suite face au Dollar américain.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 03/05/2022

    #Algérie #Allemagne #Gaz #Italie #UE #Russie #EtatsUnis #embargo

  • L’affaire Pegasus de retour au Parlement Européen

    L’affaire Pegasus de retour au Parlement Européen

    L’affaire Pegasus de retour au Parlement Européen – Diana Riba Giner, espionnage, NSO Group, Israël,

    Selon la députée catalane Diana Riba Giner, une victime du programme Pegasus, « malgré l’opposition des Progressistes, du Groupe PPE et de Renouveau Europe, les Verts ALE ont réussi à obtenir un débat sur Pegasus lors de la plénière de la semaine prochaine.
    « L’espionnage massif dans l’UE, typique des pays non démocratiques, doit avoir des conséquences. Il est urgent de réparer les dommages causés à la démocratie européenne », souligne-t-elle tout en se demandant « Qui a peur de donner des explications à l’UE ? »


    ———————–
    A ce sujet, EU Observer a publié lundi l’article suivant:
    Pegasus : Sommes-nous en train de devenir une Europe d’espions ?
    Il y a une semaine, l’influent magazine The New Yorker a publié une étude approfondie menée par le laboratoire interdisciplinaire Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui a montré qu’au moins 65 dirigeants politiques et sociaux catalans avaient été espionnés à l’aide du désormais notoire logiciel espion Pegasus.

    Il s’agit sans aucun doute de la plus grande affaire d’espionnage politique jamais découverte – une affaire qui implique l’Espagne aux côtés d’autres pays confrontés à des scandales similaires, comme la Pologne et la Hongrie.

    Cela montre que l’utilisation de ce type de logiciels espions est de plus en plus répandue dans l’Union européenne.

    Cela se produit dans des États qui s’appellent des démocraties, mais qui ne protègent pas les droits fondamentaux de leurs citoyens.

    Nous constatons avec inquiétude que l’espace démocratique se restreint dans de nombreuses parties de l’Europe, et c’est pourquoi ceux d’entre nous qui représentent les citoyens européens et qui défendent les valeurs fondamentales de l’Union doivent faire preuve d’une certaine autocritique.

    En faisons-nous assez pour empêcher le retour en arrière autoritaire de certains États membres ?

    La réponse est que les institutions de l’UE n’ont certainement pas fourni une réponse suffisamment claire, énergique et efficace aux violations de nos droits et libertés dont nous sommes témoins à l’intérieur de nos frontières européennes.

    Cela contraste avec les dénonciations véhémentes que l’on entend parfois lorsque de tels abus se produisent en dehors de l’UE.

    Et c’est ainsi que, petit à petit, le projet européen et sa crédibilité s’érodent.

    Nous ne pouvons pas nous permettre de voir notre Europe s’égarer dans une société de surveillance et de contrôle dans laquelle les États ont accès à toutes nos informations et communications, pour les utiliser contre nous quand cela les arrange.

    Il existe des exemples vénéneux de ce type de comportement en Russie et en Chine en particulier – ce sont précisément les exemples que nous ne voulons pas que nos propres gouvernements suivent.

    Cui bono ?


    Cette fois, l’espionnage semble avoir été perpétré par l’État espagnol – après tout, qui d’autre dépenserait des millions d’euros pour espionner le mouvement indépendantiste catalan, si ce n’est l’Espagne ?

    Et il a frappé au cœur même de la démocratie européenne — le Parlement européen (PE).

    J’ai moi-même été espionné pendant mon mandat de député européen. Mes communications avec d’autres députés, conseillers, assistants et membres du personnel parlementaire ont été totalement exposées.

    Cela signifie que je suis une victime directe, mais cela signifie également que tous mes autres collègues du PE sont des victimes collatérales.

    N’oublions pas que nous, députés européens, représentons la volonté démocratique des Européens, la volonté de 450 millions de citoyens, qui a été violée par l’espionnage du gouvernement d’un seul État membre.

    Le scandale du #CatalanGate est massif et doit être condamné, comme le réclamait un éditorial du Washington Post la semaine dernière.

    Ce n’est pas seulement parce que nous, les victimes, avons le droit de connaître la vérité et de savoir qui nous espionne, pourquoi ils nous espionnent et où se trouvent nos informations, mais aussi parce que nous devons réparer les dommages causés à la démocratie européenne.

    Dans l’UE, de tels actes, qui appartiennent normalement aux pays les plus illibéraux, doivent avoir des conséquences.

    Le lendemain de la découverte du scandale, le PE a mis en place une commission d’enquête sur Pegasus.

    Cette initiative bénéficie heureusement d’un large consensus parmi les principaux groupes politiques du Parlement européen.

    Ce nouvel instrument devrait nous orienter vers une clarification des nombreux cas dévoilés dans toute l’Union européenne, mais aussi vers un cadre juridique européen qui contribuera à éviter qu’il n’y ait de nouvelles victimes.

    Il devrait également déterminer comment l’espionnage illégal, qui coûte des millions, est payé. Eh bien, nous savons déjà qui paie probablement : le contribuable européen.

    LIRE AUSSI: L’entreprise à l’origine de Pegasus se déclare « sans valeur »

    LIRE AUSSI : Tel Aviv reconnaît l’achat par le Maroc du logiciel Pegasus

    LIRE AUSSI: Pegasus vs Predator, l’autre logiciel espion

    #UE #UnionEuropéenne #ParlementEuropéen #PE #LesVerts #Pegasus #Espionnage #Israël #NSOGroup


  • Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE

    Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE

    Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE – Union Européenne, Russie, Ukraine, Libye, Maroc, Gazoduc,

    Comment l’Algérie s’impose comme le partenaire énergétique de choix de l’Europe

    Analyse : L’Algérie est apparue comme un concurrent sérieux pour aider l’Europe à mettre fin à sa dépendance à l’énergie russe. Mais le pays d’Afrique du Nord peut-il répondre à sa demande croissante ?

    La guerre en Ukraine a renforcé la détermination de l’Europe à réduire sa dépendance vis -à-vis des ressources énergétiques russes. En conséquence, la position des pays riches en énergie en Afrique du Nord, en particulier l’Algérie et la Libye, a été renforcée en tant qu’alternatives clés .

    Augmenter la part de l’Afrique du Nord dans les importations européennes de gaz – compte tenu de la proximité de la région et de l’infrastructure actuelle des gazoducs – est à la fois économiquement et logistiquement raisonnable , mais cela pose de sérieux défis et des questions politiques désagréables.

    Le potentiel énergétique élevé de l’ Algérie est l’une des options les plus importantes à la disposition des gouvernements européens et occidentaux qui cherchent à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz naturel de Moscou.

    Il convient de noter que le degré de dépendance des pays européens vis-à-vis du gaz naturel russe est variable ; des pays comme la Finlande, l’Allemagne , la Pologne, la Slovaquie et la Bulgarie importent plus de 60 % de leur gaz de Russie, tandis que la République tchèque est totalement dépendante du gaz naturel russe.


    « Le haut potentiel énergétique de l’Algérie est l’une des options les plus importantes à la disposition des gouvernements européens et occidentaux qui cherchent à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz naturel de Moscou »



    La principale source de recettes en devises de l’Algérie est l’exportation d’énergie, et la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel a relativement amélioré la situation économique du pays. Étant donné que les réserves de gaz naturel de l’Algérie dépassent ses réserves de pétrole, le gouvernement essaie de fournir les ressources financières et technologiques nécessaires pour augmenter la capacité de production et d’exportation de gaz naturel.



    L’Algérie a atteint un record historique en 2021 , produisant près de 100 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Sa capacité de production de gaz naturel en 2020 était d’environ 81 milliards de mètres cubes, ce qui en fait le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique. Après l’Algérie, l’Egypte avec 58,5 milliards de mètres cubes, le Nigeria avec 49,4 milliards de mètres cubes et la Libye avec 13,3 milliards de mètres cubes suivent dans les rangs des premiers pays producteurs de gaz naturel.

    Le gaz naturel extrait du champ gazier de Hassi R’Mel est acheminé vers l’Espagne via le Maroc. Le gazoduc, qui traverse l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et le Portugal, est connu sous le nom de Gazoduc Maghreb-Europe, mais a été fermé le 31 octobre 2021 en raison de la détérioration des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie lorsque l’Algérie a annoncé qu’elle pas renouveler le contrat actuel de 25 ans.

    Au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine, le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a informé le parlement de la recherche d’un fournisseur d’énergie alternatif. Dans sa déclaration au Sénat, Cingolani a déclaré que la quantité de gaz naturel importé par l’Italie depuis la Russie est passée de 20 milliards de mètres cubes à 29 milliards de mètres cubes au cours des 10 dernières années.

    Selon la déclaration de Cingolani, l’Italie dépend toujours des importations pour 95 % de ses besoins en gaz naturel, dont la Russie fournit 40 %. Pour cette raison, le ministre Cingolani a déclaré qu’ils sont toujours « dépendants » de la Russie et a déclaré qu’à long terme, il sera nécessaire de substituer le gaz russe à d’autres sources, un sentiment partagé par de nombreux autres dirigeants à travers l’Europe.

    Sécuriser une source d’énergie alternative et réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie était précisément l’objectif de la visite « axée sur l’énergie » du Premier ministre italien en Algérie au début du mois. Selon un nouvel accord, l’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Italie sera augmenté de 9 milliards de mètres cubes, toujours beaucoup moins que ce que la Russie a fourni.

    L’accord a été signé entre Eni et Sonatrach, deux puissantes sociétés énergétiques en Italie et en Algérie, respectivement. Afin d’être en mesure de respecter l’accord et d’augmenter sa capacité d’exportation de gaz naturel dans le plan à moyen terme, le gouvernement algérien entend augmenter le coefficient d’extraction des réservoirs tout en maîtrisant la demande intérieure.

    Parmi les mesures proposées par le gouvernement algérien pour atteindre ces objectifs figurent la réévaluation de la consommation intérieure et l’examen d’ajustements des prix et des subventions du gaz compte tenu du volume élevé et des prix bas du carburant.

    Dans le même contexte, le nouvel accord entre Eni et Sonatrach pour pomper des quantités supplémentaires de gaz vers la Turquie permet une révision des prix basée sur les données du marché pour 2022 et 2023.

    A moyen terme, les pays africains pourraient remplacer en partie le gaz russe dans le mix énergétique européen. Une fois le gazoduc transsaharien nigérian terminé, le Nigéria pourra exporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes par an vers l’Europe. Des investissements supplémentaires dans le secteur gazier nigérian peuvent en ajouter davantage, en particulier sous la forme de LNG Nigeria, et dans quelques années, ils peuvent ajouter des exportations de gaz supplémentaires vers l’Europe.

    « L’Italie et l’Espagne peuvent être les principaux bénéficiaires, mais le gaz peut également atteindre les pays voisins », a expliqué le Dr Anas Alhaji, conseiller éditorial d’Attaqa, une plate-forme médiatique axée sur l’énergie, à The New Arab .

    Un autre facteur important est l’ augmentation de la demande intérieure de gaz. L’Algérie a étendu son réseau de gazoducs dans des régions reculées du pays et vise à augmenter sa capacité pétrochimique. Si l’on considère également l’augmentation des volumes de réinjection de gaz dans les champs pétrolifères, l’Algérie pourrait consommer plus de gaz chez elle qu’elle n’en exporte à l’avenir.


    « À moins que la croissance de la production ne dépasse la croissance de la demande à l’avenir, le gaz disponible pour les exportations deviendra limité, une source de préoccupation majeure »



    À moins que la croissance de la production ne dépasse la croissance de la demande à l’avenir, le gaz disponible pour les exportations deviendra limité, ce qui est une source de préoccupation majeure. Avancer plus rapidement vers des sources d’énergie renouvelables pour la production d’électricité et abaisser les objectifs de production de pétrole en réduisant les volumes de gaz à réinjecter afin de libérer davantage de gaz à vendre pourraient devenir des choix politiques cruciaux à l’avenir. L’ampleur des exportations de gaz algérien à l’avenir dépendra de tous ces facteurs.

    Quant au tracé, l’Algérie ne peut pas exporter plus de gaz par gazoduc vers l’Espagne car le gazoduc Medgaz est utilisé à pleine capacité et le gazoduc Maghreb-Europe n’a qu’une capacité de 11,5 milliards de mètres cubes par an. Cela laisse le pipeline Transmed sous-utilisé vers l’Italie via la Tunisie, qui est actuellement largement sous-utilisé.

    L’annonce récente d’un accord visant à augmenter les livraisons de gaz de l’Algérie vers l’Italie suggère l’utilisation du gazoduc Transmed, mais la quantité de gaz supplémentaire qui pourrait être exportée via ce gazoduc dépendra des autres dynamiques, a expliqué le Dr Sobhet Karbuz, un haut responsable non résident. boursier au Bilkent University Energy Policy Research Center, à The New Arab .

    Pour répondre à la demande énergétique de l’Europe, l’Algérie ne s’arrête pas à ses propres frontières. Au contraire, pour permettre le transport du gaz africain vers l’Europe, l’Algérie va au-delà de ses propres réserves de gaz pour établir un gazoduc transsaharien. L’Algérie et le Maroc sont en concurrence avec leurs projets de gazoduc pour le transport du gaz nigérian vers l’Europe.

    L’Algérie pourrait saisir cette opportunité pour assumer un rôle de premier plan dans l’établissement d’une connexion entre l’Afrique et l’Europe et même au-delà de l’Europe. Cependant, ces projets peuvent être confrontés à des défis importants, tels que les distances physiques entre les pays, le défi d’établir des accords avec les pays de transit, le montant des investissements nécessaires et l’insécurité de vastes étendues de terres.

    Les ressources en gaz ne sont pas un problème, car les réserves de gaz de l’Algérie restent largement inexplorées. L’enjeu dépendra alors de la capacité de l’Algérie à augmenter sa capacité de production de gaz et ses capacités de transport. De nombreuses nouvelles découvertes ont été signalées au cours des dernières années, mais la plupart de ces découvertes ont été faites dans des bassins matures largement explorés.

    Depuis des années, l’Algérie tente de raviver l’intérêt décroissant des investisseurs étrangers pour son secteur des hydrocarbures. La nouvelle loi sur les hydrocarbures a été conçue pour améliorer l’attractivité des investissements dans le secteur en amont du pays, y compris le gaz offshore et non conventionnel.

    Cependant, l’actionnariat 51/49 en faveur de Sonatrach dans les projets amont demeure. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, Sonatrach a signé plusieurs protocoles d’accord avec plusieurs grandes entreprises pour une coopération dans les activités en amont.

    Il semble qu’en augmentant les importations de gaz naturel en provenance d’Algérie et d’autres fournisseurs, comme l’Azerbaïdjan, l’Italie puisse minimiser les dommages causés par sa dépendance écrasante au gaz russe pour les cinq prochaines années.

    Parmi les pays européens, l’Espagne peut également recourir à l’importation de plus de gaz d’Algérie. Le Nigéria peut également jouer un rôle important dans la sécurité énergétique de certains pays européens.

    Pour assurer l’ avenir énergétique de l’Europe , les entreprises européennes doivent investir dans les infrastructures et les champs pétroliers et gaziers des pays africains afin d’augmenter leur capacité de production. L’Europe doit mettre en place les conditions de stabilité des gouvernements centraux en Afrique pour assurer la sécurité de l’oléoduc.

    Si les pays européens n’étaient pas aussi dépendants des ressources énergétiques russes, ils auraient pu facilement imposer des sanctions à l’industrie énergétique de Moscou pour arrêter l’offensive militaire contre l’Ukraine.

    Umud Shokri

    Umud Shokri est un conseiller principal en politique étrangère et en géopolitique énergétique basé à Washington et auteur de « US Energy Diplomacy in the Caspian Sea Basin: Changing Trends Since 2001 ».

    Il a été chercheur invité au Center for Energy Science and Policy (CESP) et conseiller chez Gulf State Analytics (GSA), un cabinet de conseil en risques géopolitiques basé à Washington.

    The New Arab, 22/04/2022

    LIRE AUSSI : L’Algérie interdit l’Espagne de livrer son gaz au Maroc

    #Algérie #UnionEuropéenne #UE #Gaz #Energie #Russie #Ukraine #Maroc

  • L’ordre mondial tient – pour l’instant

    L’ordre mondial tient – pour l’instant

    L’ordre mondial tient – pour l’instant – Russie, Ukraine, Union Européenne, UE, Etats-Unis, OTAN,

    Par Sven Biscop

    L’invasion russe de l’Ukraine annonce-t-elle la fin de l’ordre mondial ? La même chose a été dite en 2008, lorsque la Russie a fait la guerre contre la Géorgie, et en 2014, après sa première attaque contre l’Ukraine. En réalité, le système tient, tant au niveau européen qu’au niveau mondial, mais de grands défis apparaissent.

    L’invasion russe de l’Ukraine annonce-t-elle la fin de l’ordre mondial ? La même chose a été dite en 2008, lorsque la Russie a fait la guerre contre la Géorgie, et en 2014, après sa première attaque contre l’Ukraine. En réalité, le système tient, tant au niveau européen qu’au niveau mondial, mais de grands défis apparaissent.

    L’Union européenne et l’OTAN (c’est-à-dire y compris la garantie de sécurité américaine) sont au cœur de l’architecture de sécurité européenne. Ils travaillent – ​​pour leurs membres. L’UE et l’OTAN d’une part et la Russie d’autre part respectent une limite implicite : les premières n’envoient pas de troupes en Ukraine, et la seconde s’abstient de toute action militaire directe contre elles. Ils évitent ainsi une guerre entre grandes puissances et le risque d’escalade nucléaire. Ce qui signifie, bien entendu, que l’Ukraine en paie le prix. Ce qui ne fonctionne pas, ce sont les organisations plus larges : la Russie a délibérément enfreint les règles auxquelles elle a souscrit au sein de l’OSCE et du Conseil de l’Europe.

    Prétendre que l’Ukraine pourrait rejoindre cette architecture de sécurité était une erreur. Bruxelles et Washington auraient dû savoir que la Russie y verrait une menace géopolitique. Cela ne justifie évidemment pas la guerre d’agression de la Russie. Mais puisque les Européens et les Américains n’ont jamais voulu entrer en guerre eux-mêmes pour défendre l’Ukraine, ils n’auraient jamais dû mettre l’adhésion sur la table. Pas aujourd’hui non plus : l’Ukraine ne sera pas prête pour l’adhésion à l’UE avant des années. Son avenir immédiat est celui d’un État tampon entre l’UE et la Russie. L’UE devrait cependant approfondir son partenariat existant avec l’Ukraine et investir massivement dans sa reconstruction.

    Le grand défi est la relation future de l’UE avec la Russie elle-même. Si la guerre se termine toujours par une paix négociée, alors l’UE et la Russie pourraient progressivement établir un modus vivendi tendu, dans lequel l’UE abandonnerait certaines de ses sanctions. Mais l’Europe importera en permanence d’ailleurs les ressources naturelles dont elle a besoin. Les fournisseurs alternatifs sont souvent aussi des États autoritaires et fragiles, notamment en Afrique et au Moyen-Orient ; leur stabilité devient ainsi un intérêt de l’UE. Si, toutefois, la guerre se termine par une impasse militaire, sans aucun accord de paix, alors l’UE doit en outre maintenir toutes les sanctions, et se préparer à un risque permanent de nouvelle escalade.

    Au niveau mondial, le système grince, mais n’a pas (encore) cassé. Si la Chine avait choisi de soutenir la Russie dans la mesure où l’UE et les États-Unis soutiennent l’Ukraine, cela aurait changé la donne. Alors le monde se serait de nouveau effondré en deux blocs rivaux : les Européens et les Américains contre les Russes et les Chinois. Une catastrophe économique et la fin de la politique climatique. Pékin s’en tient cependant à la non-intervention : il n’a certes pas affaibli ses relations avec la Russie, mais il ne les a pas non plus renforcées. Il est probable que la Chine fera payer à la Russie un prix à un stade ultérieur pour ne pas l’avoir abandonnée au moment où elle en avait besoin : baisse des prix des matières premières, par exemple, ou accès à l’Arctique russe. (Bien que l’on se demande si la route maritime de l’Arctique tant vantée peut être viable si les relations UE-Russie restent gelées).

    La Chine et la Russie se soutiennent toujours contre ce qui pour elles est la domination américaine. Mais la Chine a aussi intérêt à la stabilité politique, et plus encore à la stabilité économique et financière qu’offre un ordre mondial partagé, afin de poursuivre sa stratégie essentiellement politico-économique. (Et il essaie activement de gagner plus d’influence et de façonner l’ordre). La stratégie politico-militaire de la Russie, en revanche, crée délibérément de l’instabilité, non pas pour construire son propre projet (comme l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route »), mais pour contrecarrer tout projet de l’UE et des États-Unis.

    La Russie s’est maintenant placée en dehors de l’ordre mondial. Le monde pourrait assister à une « mini ​​guerre froide » entre l’Occident et la Russie, tandis que les relations entre l’UE et les États-Unis avec la Chine et les relations sino-russes se poursuivent. L’offensive géoéconomique de l’Occident contre la Russie a impressionné le monde entier, y compris la Chine. Mais à l’exception de l’UE et des pays de l’OTAN et de leurs partenaires traditionnels (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, etc.), pratiquement aucun pays n’impose de sanctions. Pas non plus de grands acteurs comme le Brésil et l’Inde. Pour l’Occident, la guerre en Ukraine domine tout maintenant, mais de nombreux États sont confrontés à d’autres problèmes plus urgents qui leur sont propres. Ou ils ont l’impression que de temps en temps les grandes puissances font comme les grandes puissances (y compris les États-Unis, lorsqu’ils ont envahi l’Irak en 2003), et ne sont pas enclins à choisir leur camp.

    L’UE et les États-Unis ne peuvent donc pas partir du principe que la majorité des pays seront toujours à leurs côtés. D’autres États se soucient moins de ce contre quoi l’Europe et l’Amérique sont que de ce pour quoi ils sont : qu’ont-ils à offrir ? C’est pourquoi le Global Gateway, le programme d’investissement pour l’Afrique et l’Asie et la réponse de l’UE à la présence massive de la Chine, revêt une telle importance stratégique. Si elle veut conserver son influence, l’UE doit investir maintenant, en particulier dans les pays détenteurs de matières premières critiques, et utiliser son aide au développement pour aider les pays à absorber ces investissements. Dans le même temps, l’UE doit jouer un rôle proactif dans l’approfondissement de la coopération multilatérale.

    Beaucoup dépend, bien sûr, de l’évolution de la Chine. Si le régime continue à s’affirmer de plus en plus, une crise avec les États-Unis et même l’UE ne peut être exclue, conduisant à un découplage économique. Le rôle des États-Unis n’est pas certain non plus. Si Trump avait été président aujourd’hui au lieu de Biden, les États-Unis auraient-ils joué leur rôle de leader ? Et l’UE seule a-t-elle pu aider l’Ukraine à faire face à la Russie ? La chance est réelle, hélas, qu’un « Trumpiste » remporte la prochaine élection présidentielle.

    Pour l’UE, la conclusion est toujours la même : l’intégration diplomatique et de défense est urgente, ainsi que le renforcement de sa puissance économique, afin que, dans tous les scénarios, l’UE puisse mettre ses épaules fortes sous l’ordre mondial. L’objectif est clair : un monde, avec un ensemble de règles, auquel tous les États souscrivent.

    Professeur Sven Biscop, Institut Egmont & Université de Gand, 25 avril 2022

    #OTAN #UE #Russie #Ukraine

    Egmont, Institut Royal des Relations Internationales, 27 avril 2022

  • Les arguments en faveur d’une nouvelle UE de l’énergie

    Les arguments en faveur d’une nouvelle UE de l’énergie – Ukraine, Russie, sécurité énergétique, transition verte,

    Presque tous les États membres de l’UE sont exposés aux retombées sur le marché de l’énergie des sanctions occidentales contre la Russie. Pour protéger leur sécurité énergétique et soutenir la transition verte, ils devraient former une nouvelle union de l’énergie.

    Les sanctions occidentales contre la Russie pourraient bientôt s’étendre aux restrictions sur les exportations de gaz du pays. Alors que la guerre du Kremlin contre l’Ukraine se poursuit, de nombreux pays européens – en particulier les plus dépendants des hydrocarbures russes – s’efforcent de diversifier leurs approvisionnements énergétiques.

    L’Allemagne, par exemple, a reporté l’arrêt de certaines de ses centrales au charbon, décidant de les mettre en veille « jusqu’à nouvel ordre » . La République tchèque et la Roumanie maintiendront leurs centrales électriques au charbon en activité, la première reconsidérant ses plans d’élimination progressive de l’extraction du charbon. Le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré que son pays réactiverait certaines de ses centrales au charbon récemment déclassées.

    Par conséquent, les sanctions de plus en plus sévères de l’Occident contre la Russie pourraient rendre plus difficile pour l’Union européenne d’atteindre ses objectifs climatiques. Pire encore, les sanctions pourraient déclencher une frénésie de concurrence entre les pays européens pour s’assurer des approvisionnements alternatifs en gaz. L’Allemagne et l’Italie sont déjà particulièrement actives dans ce domaine.

    L’Allemagne négocie un partenariat à long terme avec le Qatar pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL). Alors que l’Allemagne ne dispose pas d’installations de regazéification (qui sont nécessaires pour reconvertir le GNL en gaz naturel utilisé comme carburant), elle a annoncé la construction de deux terminaux qui lui permettront de recevoir le GNL transporté par voie maritime, introduisant ainsi une plus grande flexibilité dans sa stratégie énergétique . Cependant, selon certains analystes, il pourrait s’écouler jusqu’à trois ans avant que les terminaux ne deviennent pleinement opérationnels. Selon le ministre de l’Economie Robert Habeck, l’Allemagne ne pourra mettre fin à ses importations de gaz russe que d’ ici mi-2024 .

    L’Italie semble avoir adopté une stratégie similaire pour diversifier ses approvisionnements énergétiques, puisque près de 40 % de ses importations de méthane proviennent actuellement de Russie. Mais, contrairement à Berlin, Rome s’est surtout concentrée sur les négociations avec les pays d’Afrique du Nord. La semaine dernière, l’Italie et l’Egypte ont signé un accord pour la fourniture de 3 milliards de mètres cubes de GNL par an. Cet accord fait suite à l’accord conclu entre l’Italie et l’Algérie pour acheter 9 milliards de mètres cubes de gaz par an à la société publique Sonatrach. Ces nouveaux contrats en Afrique du Nord permettent à l’Italie de remplacer dès l’hiver prochain la moitié de ses importations russes d’énergie .

    Cependant, l’accord de Rome avec Alger a suscité des inquiétudes à Madrid, car l’Espagne s’approvisionne actuellement à 47 % en gaz algérien. Les négociations entre l’Espagne et l’Algérie pour augmenter les approvisionnements énergétiques de la première sont au point mort depuis des mois – et semblent souffrir de la détérioration de leurs relations qui a suivi le récent virage de l’Espagne vers le Maroc dans le différend sur le Sahara occidental . L’ Espagne serait préoccupée par le fait que sa sécurité énergétique pourrait être compromise par l’accord de l’Algérie avec l’Italie (en particulier compte tenu de la capacité de production limitée du pays d’Afrique du Nord). La semaine dernière, des responsables espagnols et italiens se sont rencontrés pour discuter de l’accord gazier. Et il y aura probablement de nouvelles discussions entre les parties.

    En Espagne, le gaz russe ne représente que 8 % de l’approvisionnement énergétique. Le pays semble fortement dépendant du GNL et compte plus de regazéificateurs que tout autre État européen (représentant 35 % de la capacité totale de l’UE). Cependant, ces regazéificateurs sont actuellement sous-utilisés. Pendant ce temps, le réseau gazier espagnol est mal connecté au réseau européen plus large, ce qui empêche l’Espagne de devenir un point d’accès pour les expéditions de GNL à destination d’autres États européens. Pourtant, si elle améliorait son réseau, l’Espagne serait le point de débarquement idéal pour de telles expéditions.

    L’Europe souffre non seulement de la concurrence pour garantir un approvisionnement énergétique adéquat, mais également de graves lacunes dans ses infrastructures énergétiques, en particulier les installations de stockage de gaz. Les entreprises privées ont généralement géré le stockage mais, au cours des derniers mois, les prix élevés du gaz l’ont rendu moins attrayant, ce qui a limité la capacité de stockage. Pour cette raison, l’Italie a été contrainte d’inciter les opérateurs privés à stocker du gaz. Selon certains analystes , si les flux de gaz russe s’arrêtaient aujourd’hui, l’Italie n’aurait que huit semaines avant que ses réserves ne s’épuisent. L’Allemagne disposerait d’une dizaine de semaines. Un embargo total sur le gaz russe pourrait conduire à un rationnement, ce qui aurait de graves répercussions sur l’industrie européenne. Cela, à son tour, pourrait déclencher de nouvelles hausses de prix et retarder la reprise économique de l’Europe après la pandémie.

    La menace qui pèse sur le Green Deal européen est particulièrement préoccupante car, au-delà de ses implications industrielles et environnementales, l’accord vise à renforcer la souveraineté de l’UE en la libérant de la dépendance aux importations d’énergie. La plupart des grands producteurs de gaz – du Qatar à l’Azerbaïdjan, en passant par les pays d’Afrique du Nord – sont des autocraties sujettes à l’instabilité et dont le bilan en matière de droits de l’homme est médiocre. Par conséquent, se tourner vers ces pays pour gagner l’indépendance vis-à-vis de l’énergie russe semble plutôt à courte vue.

    Chaque État membre de l’UE a un bouquet énergétique différent, avec des forces et des faiblesses variables. Cependant, presque tous sont exposés aux retombées potentielles des sanctions contre la Russie – et partagent un intérêt à s’engager dans la transition verte le plus rapidement possible.

    L’Europe souffre de graves lacunes dans ses infrastructures énergétiques

    Pour ces raisons, l’UE doit créer une nouvelle union de l’énergie. Et elle doit le faire de toute urgence, à la fois pour protéger sa sécurité énergétique et accélérer la transition verte. En cela, les Européens pourraient tirer les leçons de la première étape du projet européen : la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.

    Dans les années 1990, les institutions européennes ont entamé la libéralisation progressive des marchés de l’énergie, qui impliquait la séparation de la production et de la fourniture d’énergie du contrôle des réseaux de transport. Tous les monopoles d’État sont devenus des entreprises privées en concurrence pour des parts de marché. Ce modèle reposait sur la conviction que l’intégration du marché du gaz au niveau européen créait une opportunité de stimuler la concurrence à plus grande échelle, ce qui profiterait aux consommateurs. Cependant, à l’ère actuelle des approvisionnements énergétiques militarisés, les limites de cette approche sont devenues claires. Autrement dit, le modèle n’a pas tenu compte de la sécurité énergétique – qui, à une époque où les pays avaient un accès abondant à l’énergie, était principalement laissée aux gouvernements nationaux.

    Une union de l’énergie renouvelée et efficace pourrait permettre aux États membres de combiner leurs forces, d’atténuer leurs faiblesses, de réduire la concurrence intra-UE, d’établir des plafonds de prix de l’énergie, de construire des infrastructures adéquates, de s’entendre sur les priorités en matière de sécurité énergétique, d’établir un fonds de compensation et de partager la gestion des ressources existantes. projets énergétiques (des gazoducs au stockage, en passant par les investissements dans les énergies renouvelables). Ce n’est qu’ainsi que l’UE pourra agir avec courage et détermination sur l’énergie russe, répondre aux futures menaces géopolitiques de manière plus robuste et cohérente et éviter de revenir sur son engagement en faveur de la transition verte.


    Arturo Varvelli

    Directeur, ECFR Rome
    Senior Policy Fellow

    Le Conseil européen des affaires étrangères, 21/04/2022

    #UnionEuropéenne #UE #Gaz #Russie #Ukraine #Energie