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  • L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    Tags: Union Européenne, UE, droit international, Sahara Occidental – L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    BRUXELLES- L’Union européenne (UE) encourage les violations du droit international au Sahara occidental occupé et facilite l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles appartenant au peuple sahraoui par des contrats avec des entreprises subventionnées par l’UE, selon une nouvelle étude de la Gauche au Parlement européen.

    L’étude intitulée « Entreprises européennes et violation du droit international au Sahara occidental » relève que l’UE alloue des millions d’euros de subventions et d’aides au Maroc et à une multitude d’entreprises européennes (principalement d’Espagne, de France et d’Allemagne) qui investissent au Sahara occidental. Cela fait de l’UE, selon l’étude, « un financier et complice d’une occupation illégale, en violation des principes fondateurs de l’Union et du droit international ».

    Violations systématiques des droits de l’homme, brutalités policières, violations des droits fondamentaux, le peuple de la dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental, a subi des décennies de répression aux mains des forces d’occupation marocaines, dénonce l’étude. Depuis 1975, le Maroc a tenté de contrôler un territoire en utilisant la force militaire pour réprimer la liberté d’expression et les manifestations en faveur de l’indépendance. Pour les auteurs de l’étude, « l’Europe est restée en grande partie à regarder une tragédie se dérouler à sa porte ».

    Au-delà de cela, le passage illégal de la zone tampon à El-Guerguerat qui est « couramment utilisé par les entreprises européennes peut constituer une violation du droit international et du droit international humanitaire », lit-on dans le résumé extrait de l’étude et publié sur le site Left.

    Ouvert illégalement par le Maroc en 2001, ce point de passage frontalier situé à la frontière avec la Mauritanie « contrevient à l’accord militaire signé en 1997 et 1998 en complément de l’accord de paix et de cessez-le-feu adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1991 », rappelle-t-on.

    L’eurodéputé Miguel Urban a déclaré à ce propos : « L’UE et ces entreprises sont en violation flagrante du droit international », et pour cause, explique-t-il, les entreprises impliquées n’ont obtenu le consentement ni du peuple du Sahara occidental ni du Front Polisario, seul représentant légitime, reconnu par l’ONU.

    Pendant ce temps, « l’UE continue d’ignorer les violations constantes des droits de l’homme et du droit international que le régime marocain commet quotidiennement, tandis que le sort du peuple du Sahara occidental est en jeu », a-t-il dénoncé.

    L’étude réaffirme le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome en attente de décolonisation et le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Elle met en évidence le statut du Maroc en tant que « puissance occupante », qui a le contrôle d’un territoire qu’il entend annexer illégalement par l’usage de la force, comme le proclament la Charte des Nations unies et le droit international.

    APS

    #SaharaOccidental #UnionEuropéenne #UE #Droits_international

  • L’UE se militarise

    L’UE se militarise

    Tags : Union Européenne, armée, force d’intervention – L’UE se militarise

    L’UE prévoit d’effectuer les premiers exercices militaires de son histoire en 2023
    L’objectif est de créer une force d’intervention opérationnelle avec jusqu’à 5 000 soldats d’ici 2025
    L’UE devient kaki. Chaque fois plus. L’organisation née pour garantir la paix en Europe après la Seconde Guerre mondiale entre dans une militarisation que Bruxelles considère essentielle pour survivre dans une scène mondiale de plus en plus instable et dangereuse. Pour la première fois de son histoire, l’UE prévoit d’organiser des exercices militaires à partir de 2023 en vue de renforcer sa capacité à agir de manière décisive dans les points chauds de sa zone d’influence la plus proche.

    La proposition est contenue dans un document confidentiel, auquel EL PAÍS a eu accès, qui servira ce lundi de base aux ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense pour entamer des négociations sur l’orientation géostratégique de l’UE pour la prochaine décennie. Le document, baptisé la boussole stratégique, prône un saut sans précédent dans la capacité militaire de l’UE dans le but d’avoir la force nécessaire pour « promouvoir sa vision et défendre ses intérêts ». L’initiative a été avancée mercredi dernier aux membres de la Commission européenne par Josep Borrell, vice-président de l’organisation et haut représentant de la politique étrangère.

    Mais comme il s’agit d’un document confidentiel, les détails des propositions étaient réservés aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se réunissent lundi et mardi lors d’une session conjointe qui comprendra également un déjeuner de travail avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Le siège du Conseil européen est mis en mode militaire à un moment de grande tourmente dans tout l’environnement de l’UE, du flanc oriental (Biélorussie et Ukraine) au Maghreb ou au Sahel.

    « Ce n’est pas le monde que les Européens ont choisi ou que nous préférons, mais c’est celui auquel nous devons faire face », précise le document confidentiel, tout juste 28 pages qui aspirent à marquer un tournant dans l’usage de la force au niveau communautaire. . « À partir de 2023, nous organiserons régulièrement des manœuvres, y compris navales », indique l’un des objectifs de la Boussole qui, une fois adoptée par le Conseil européen de mars prochain, guidera la politique étrangère et de défense de l’UE.

    Les manœuvres sont destinées à servir de base à la création d’une force d’intervention véritablement opérationnelle, qui pourrait compter dès 2025 jusqu’à 5 000 militaires. De cette manière, Bruxelles veut dépasser le concept dit de bataillon européen, une disponibilité théorique de jusqu’à 1 500 uniformes multinationaux qui est opérationnel depuis 2017 mais n’a jamais été activé faute de volonté politique, de ressources financières pour leur mobilisation et le manque de formation commune.

    L’organisation et le commandement des manœuvres seraient dans un premier temps du ressort des unités nationales. Mais il passerait en 2025 à l’unité de l’état-major de l’UE créée en 2017 dans le but de devenir un véritable quartier général, mais qui n’est pas encore pleinement opérationnelle.

    Participez également à des opérations de combat
    Jusqu’à présent, ce quartier général (appelé Military Planning and Execution Capacity) assumait le commandement de missions hors guerre axées sur la formation dans des pays tiers, comme le Mali, la Somalie ou la République centrafricaine. Mais l’objectif est qu’il assume également le commandement des futures opérations de combat, pour lesquelles son effectif sera étoffé, qui a commencé avec 25 soldats et pourrait atteindre plus de 150.

    L’objectif des manœuvres sera clairement de disposer d’une force de défense capable d’intervenir si nécessaire. « Nous continuerons à mener des manœuvres régulières pour renforcer notre assistance mutuelle en cas d’agression armée, conformément à l’article 42.7 du traité de l’UE », indique la boussole géostratégique, faisant allusion à la base juridique qui, à l’instar de ce qui est établi dans L’OTAN permet aux 27 États membres de répondre conjointement à une attaque. Et il ajoute qu’« à partir de 2022, les manœuvres dans le domaine cyber seront également incluses ».

    Les propositions évoquent également un financement conjoint des opérations civiles et militaires de l’UE à partir de 2023, ce qui impliquerait l’utilisation du budget de l’UE.

    Les 28 pages du document que ce lundi aura sur la table la cinquantaine de ministres réunis à Bruxelles (Affaires étrangères et Défense) détaille également le calendrier pour renforcer les médias de l’UE contre les menaces hybrides, cyber ou venues de l’espace.

    Il est prévu en 2022 de mettre en place des mécanismes de défense contre les attaques hybrides et à partir de cette même année, de développer une diplomatie préventive et dissuasive contre les attaques dans le cyberespace. En 2023, une unité serait créée pour la collecte systématique de données sur les incidents liés à la manipulation d’informations ou à l’ingérence virtuelle de pays tiers.

    Et enfin, en 2025, si le calendrier prévu est respecté, l’UE disposera d’une force militaire de réaction rapide pouvant aller jusqu’à 5 000 hommes et femmes qui pourront être déployés en nombre selon la taille de chaque mission. Borrell a insisté sur le fait que « ce sera la mission qui déterminera le nombre de troupes nécessaires et non l’inverse ». Pour les missions civiles, à partir de 2023, l’UE vise à être en mesure de déployer une équipe de jusqu’à 200 experts entièrement équipés dans un délai de 30 jours.

    L’avancée de la coopération militaire au sein de l’UE est encouragée par l’hostilité croissante des pays qui s’éloignent du multilatéralisme et par le retrait des États-Unis en tant que gardien mondial des intérêts de l’Occident. « Le retour à une politique de pouvoir est le changement le plus significatif dans les relations internationales après trois décennies de forte interdépendance économique qui était censée avoir réduit les tensions », note le projet EU Strategic Compass.

    Une capacité militaire avec la complicité de l’OTAN
    Le texte, qui fera l’objet de longs débats jusqu’à son adoption par les 27 États membres en mars 2022, estime nécessaire de « développer une Union européenne qui agit comme un fournisseur de sécurité ». Pour y parvenir, il est proposé d’exploiter l’article 44 du traité de l’Union, qui permettra le lancement d’opérations militaires approuvées à l’unanimité, mais auxquelles seuls les partenaires qui le souhaitent participeront.

    Le développement de cette capacité d’action militaire s’était jusqu’ici écrasé contre le blocus des pays qui craignent d’affaiblir l’OTAN, véritable bouclier du Vieux Continent contre les agressions extérieures. Mais la partie réticente s’est essoufflée avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Et la récente frayeur des Etats-Unis en Afghanistan et l’agressivité progressive de voisins comme la Biélorussie ou la Russie ont adouci les résistances à une certaine autonomie stratégique européenne.

    De l’autre côté, la France a également tempéré son ambition d’une défense européenne pratiquement autonome. Paris accepte que les capacités européennes doivent être complémentaires de l’OTAN, dont le parapluie militaire et nucléaire reste essentiel. L’ambition d’avoir une armée européenne semble garée, mais la mise en place d’une capacité interarmées capable d’éteindre les incendies géostratégiques les plus proches fait son chemin.

    « Il faut pouvoir agir plus vite, plus robuste et plus souple », résume le nouvel objectif d’une source diplomatique. Le nouveau scénario nécessite une meilleure compréhension entre l’UE et l’Alliance atlantique, qui sera tentée de se traduire par une déclaration commune à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine.

    El Pais, 15/11/2021

    #Union_Européenne #UE #Armée #OTAN

  • L’UE fera appel pour préserver ses accords avec le Maroc

    Tags: Maroc, Union Européenne, UE, TGUE – L’UE fera appel pour préserver ses accords avec le Maroc

    L’UE fera appel de la condamnation qui a renversé les accords bilatéraux avec le Maroc
    TENSION AU SAHARA OCCIDENTAL
    Le délai pour introduire un recours devant la Cour de justice de l’UE expire début décembre

    Les gouvernements européens ne se sont pas résignés à la décision du Tribunal de l’Union européenne qui a annulé les accords agricoles et de pêche signés par les États membres du club avec le Maroc au motif que l’avis du peuple sahraoui n’avait pas été sollicité. Six semaines après le verdict dévastateur, les ambassadeurs des Vingt-sept ont décidé cette semaine de suivre la recommandation des services juridiques du Conseil et de déposer un recours devant la Cour de justice de l’UE (CJUE), comme l’a appris La Vanguardia auprès de diplomates sources.

    La décision a été adoptée lors de la réunion du Coreper mercredi sans discussion et sera adoptée officiellement par le Conseil des ministres européens du Développement convoqué vendredi prochain. Il est inscrit comme un point à l’ordre du jour de la journée, ce qui dans le jargon communautaire signifie qu’aucune discussion n’est prévue à ce sujet. Le délai pour présenter un recours contre l’arrêt du Tribunal de l’UE devant une instance supérieure, la CJUE, est de deux mois et 10 jours selon l’arrêt. Le processus doit donc commencer avant le 9 décembre.

    La décision reconnaît pour la première fois le Front Polisario en tant que représentant sahraoui
    La décision attendue de faire appel du verdict des juges européens plaira à Rabat qui, contrairement à ce qui s’est passé face à d’autres déboires judiciaires, a réagi avec modération à la nouvelle. L’Union européenne et le Maroc ont serré les rangs et publié une déclaration commune dans laquelle ils ont exprimé leur volonté de ne pas laisser cette phrase compromettre leurs relations bilatérales, encore affectées par la crise migratoire de l’été dernier à Ceuta. « Nous prendrons les mesures nécessaires pour garantir le cadre juridique garantissant la stabilité des relations commerciales entre l’UE et le Maroc », ont déclaré le haut représentant pour la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

    La décision européenne modifie les termes du débat politique et institutionnel autour du Sahara occidental, territoire en attente de décolonisation, en reconnaissant pour la première fois le Front Polisario, « pour son rôle et sa représentativité », comme le représentant de sa population. Ce point est une victoire majeure pour ce mouvement indépendantiste, avec des implications potentielles au-delà des accords avec l’UE.

    Une décision de 2016 qui a annulé sa version précédente a conclu que ces conventions n’étaient pas applicables au Sahara occidental car elles n’avaient pas le consentement du peuple sahraoui, puisque la région ne fait pas partie du territoire du Maroc. Luxembourg a ordonné de le consulter à ce sujet. Le Front Polisario n’a pas participé aux consultations organisées par la Commission européenne sur les accords de 2019 et les juges ont conclu que leur application ne pouvait pas être automatiquement étendue à ce territoire. La tension entre le Maroc et l’Algérie dans la région est montée en flèche ces dernières semaines.

    La Vanguardia, 12/11/2021

    #Union_Européenne #UE #Maroc #Accords_bilatéraux #accords_association #accord_pêche #Accords_commerciaux

  • L’axe fragile Paris-Londres

    Tags : Union Européenne, France, UE, Royaume Uni, AUKUS, Emmanuel Macron,

    Les différends successifs du Royaume-Uni avec la France exacerbent la faiblesse de la cohésion interne de l’Union européenne.

    Un homme de sa noble formation universitaire (Oxford) comme Boris Johnson connaît sans doute la vieille expression latine pacta sunt servanda, selon laquelle les pactes lient : c’est l’un des principes les plus importants du droit et l’un des piliers de la civilisation occidentale. Mais il est inhabituel de voir à quelle fréquence il est nécessaire de le rappeler à la Première ministre britannique, qui est engagée dans une bataille constante avec l’Union européenne au sujet de l’accord commercial post-Brexit. Cette fois-ci, le différend entre Londres et Paris concerne apparemment les licences permettant aux pêcheurs français de pêcher dans les eaux britanniques de la Manche, mais il y a quelque chose de plus profond et de plus grave à l’œuvre ici : c’est un nouveau symptôme de la détérioration des relations entre les deux pays et cela exacerbe un climat de suspicion à l’égard de Londres qui s’est répandu sur tout le continent, comme c’était déjà le cas avec le différend contractuel que l’UE a eu pour l’achat du vaccin contre le covid.

    La gravité du désaccord avec Paris dépend de la participation du Royaume-Uni à l’Aukus (le pacte de défense annoncé par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis le 15 septembre). Cet accord a fait perdre à la France un lucratif contrat de fourniture de sous-marins d’attaque à l’Australie. Outre l’exclusion du pacte et la déloyauté du pacte lui-même, l’Aukus a montré l’énorme vide géopolitique que représente l’Europe dans le monde. Le silence ostensible de l’UE après l’annonce de l’accord révèle une fois de plus les divisions internes de l’Europe en matière de politique étrangère. Elle n’a pas non plus servi à rappeler à l’Allemagne la nécessité d’inverser le déclin de sa puissance militaire et de renforcer l’autonomie stratégique de sécurité au sein même de l’UE.

    Les conséquences de l’affaire Aukus et du différend sur les droits de pêche vont plus loin que de simples déchirements réversibles, car elles impliquent la rupture de la confiance entre deux grandes nations, la France et le Royaume-Uni. Il montre l’aliénation du monde anglophone par rapport à l’UE et une division de l’Occident, qui a cessé de se penser et de se percevoir comme un bloc partageant des valeurs et une vision du monde communes. Outre l’érosion des liens amicaux qui ont uni les nations occidentales, l’Aukus entraîne un degré supplémentaire d’éloignement car il entérine la rivalité des États-Unis avec la Chine et approfondit encore la division interne de l’Occident. Le réalignement géopolitique des États-Unis autour de l’anglosphère se produit en même temps qu’ils se distancient du monde euro-atlantique, tout en entraînant Londres dans une course qui ne peut qu’affaiblir l’Union européenne elle-même.

    El Pais, 08/11/2021

    #France #Union_Européenne #UE #Royaume_Uni #AUKUS #Etats_Unis #Sousmarins #Brexit

  • Le Maroc répond au verdict du Tribunal de Justice de l’UE

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne, UE, Tribune de Justice de l’UE, Front Polisario, accord de pêche, accords d’association Maroc-UE,

    Le 29 septembre dernier, le Tribunal général de l’Union européenne a annulé les accords de pêche et d’association entre l’UE et le Maroc, en donnant raison au Front Polisario, qui contestait « l’exploitation illégale des ressources du Sahara Occidental, un territoire classé non autonome par l’ONU ».

    Le Tribunal avait donné un délai de 2 mois et 10 jours pour les parties désirant former un « pourvoi, limité aux questions de droit ». Ce délai expirera dans un mois. Si aucune action n’est entreprise contre la décision du tribunal, les bateaux de pêche européens seront obligés de quitter le territoire sahraoui dans un mois.

    Le silence des européens à cet égard agace au Maroc. C’est ce qui explique la dernière sortie du roi Mohammed VI à l’occasion des commémorations de la dénommée « marche verte ». « Le Maroc n’engagera aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain « , a-t-il déclaré en s’adressant aux pays européens qui, selon lui, entretiennent des « positions diffuses ou ambivalentes » sur le territoire disputé entre le Maroc et la population sahraouie autochtone représenté par le Front Polisario, reconnu comme représentant légitime du peuple sahraoui par le Tribunal Européen de Justice.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Européenne #UE #Peche #Tribunal_de_Justice_UE #Accord_de_pêche #Accord_association_UE_Maroc #Front_Polisario #CURIA

  • Maroc-Algérie: « belle carte postale » et « la Corée du Nord »

    Tags : Algérie, Maroc, Abdelmadjid Tebboune, Union Européenne, Europe, « belle carte postale », « la Corée du Nord »,

    Dans un entretien au Spiegel, le célèbre magazine allemand d’investigation considéré comme le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne, paru vendredi 5 novembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé de nombreuses idées préconçues et des préjugés négatifs colportés à l’encontre de l’Algérie. 

    Selon Tebboune, l’Europe a tort de percevoir le Maroc comme une « carte postale » et l’Algérie comme « une Corée du Nord ».  » Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays », a expliqué ainsi Tebboune aux journalistes allemands selon lequel la presse européenne occulte les véritables réalités du voisin marocain.  « Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 %, dans notre cas il n’est que de 9 % », a déclaré ainsi Tebboune aux journalistes du Spiegel auquel il avait expliqué également que la perception de l’Europe de l’Algérie est fausse et injuste car « nous Nous sommes un pays très ouvert ».

    Concernant le fléau de la harga, à savoir l’émigration clandestine, qui ronge la jeunesse algérienne, Tebboune a balayé d’un revers de main les accusations formulées par ses détracteurs qui pointent à l’origine de l’aggravation de ce fléau la politique répressive actuellement menée le régime algérien ou la faillite économique du pays.

    « Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe », croit savoir ainsi Abdelmadjid Tebboune. « C’est le rêve d’une vie en Europe », a-t-il encore estimé dans cet entretien au Spiegel dans lequel il a expliqué qu’en Algérie, « personne ne souffre de la faim ».

    « Parmi ceux qui fuient, il y a beaucoup de médecins et d’avocats qui gagnent relativement bien. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, s’envolent pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines », a souligné en dernier lieu Tebboune pour relativiser l’ampleur de la harga qui fait régulièrement la Une de l’actualité algérienne. Il est à signaler que l’entretien de Tebboune au Spiegel a été réalisé le 26 octobre à Alger.

    Algérie Part, 06/11/2021


  • Algérie : La France n’est pas le centre du monde

    Algérie : La France n’est pas le centre du monde – Tebboune renforce les liens avec l’Europe

    Après avoir rassuré l’Espagne de la fourniture de gaz cet hiver à travers la livraison du surplus, si nécessaire, par le biais de la flotte de méthaniers que le pays possède, Tebboune reçoit aujourd’hui le président italien après avoir donné une riche interview à Der Spiegel le quotidien allemand ou il remercie notamment Angela Merkel et l’Allemagne pour leur soutien.

    Cette succession d’événements était perçus comme un pied de nez a Macron par la presse égocentrique hexagonale qui se précipitait sur le contenu de l’entretien au journal allemand, en le vidant de la plupart de son contenu, au passage.

    Le fait est que, la RE-détérioration des relations entre la France et l’Algérie s’installe sur le long terme même avec un président français plus jeune et se généralise au continent et en raison des propos “extrêmement dangereux” du président Emmanuel Macron, le président algérien Abdelmajid Tebboune a exclu une normalisation des relations avec la France.

    Tebboune a fait ces déclarations dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a été publiée vendredi, au palais présidentiel à Alger. Lorsqu’on lui a demandé si les relations entre Alger et Paris reviendraient bientôt à la normale, le président algérien a déclaré :

    “Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne les pourparlers avec des individus qui ont lancé de telles insultes”.

    Les tensions entre l’Algérie et la France RE-déclenchées par les déclarations de Macron selon lesquelles le peuple algérien n’existait pas avant l’autorité coloniale française et qu’une autre colonisation a précédé celle de son propre pays, provoquant une avalanche de condamnations en Algérie.

    Macron a déclaré qu’”il y avait eu une colonisation avant l’autorité coloniale française” en Algérie, soulignant la présence ottomane dans la région entre 1514 et 1830, dans le but d’expier le terrible passé colonial du pays.

    Toutefois…

    Mais non, Tebboune n’a pas que ressassé sempiternellement le conflit mémoriel franco-algérien, il a aussi remercié l’Allemagne officielle et Angela Merkel, sur le départ, de son soutien. ” Les Allemands nous ont toujours traites avec respect et sont en accord avec nous sur de nombreux sujets”.

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a aussi mis en exergue le “potentiel” existant dans la coopération en matière d’énergies renouvelables entre l’Algérie et l’Allemagne.

    “Il y a (…) beaucoup de potentiel dans les énergies renouvelables. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire”

    A une question sur ses attentes par rapport au prochain gouvernement allemand dans le domaine de la coopération bilatérale, le chef de l’Etat a déclaré: “tout ce qui est possible”, affirmant que “l’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards”.

    Evoquant les secteurs de coopération pouvant être développés, il a cité, à titre d’exemple, celui de la santé. “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grand e partie” de ce projet. Un hopital qui soignerait les africains sans besoin pour eux d’aller en Europe.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    Pour finir, aujourd’hui, l’entretien avec le président italien a été élargi a toute la délégation algero-italienne et divers accords ont été signés. Le président italien a déclaré également que la solution au Sahara Occidental doit prendre en compte les droits des sahraouis.

    En conclusion, Alger rappelle à Paris qu’elle n’est pas le centre du monde et que le pays est capable de traiter avec le monde et ses voisins qui font de la politique en toute transparence loin des barbouzeries franco-françaises. En plus du partenariat stratégique que l’Algérie possède avec la chine et la Russie, alliés de longues dates.

    C’est un retour de l’Algérie sur la scène internationale en force que Macron prend dans les dents et il va falloir, en cas de deuxième mandat présidentiel, s’y habituer.

    Aldjazair, 06/11/2021

    #Algérie #France #Italie #Europe #UE #Tebboune #Macron

  • UE-Maroc: Portée de l’annulation des accords commerciaux

    UE-Maroc: Portée de l’annulation des accords commerciaux – Trois éléments constituent le cadre juridique intangible applicable à la question sahraouie

    Les arrêts du Tribunal de l’Union européenne (UE) du 29 septembre dernier, annulant deux accords commerciaux entre l’UE et le Maroc, ont mis en avant trois éléments constituant le cadre juridique intangible applicable à la question sahraouie, ont estimé des juristes en droit international, lors d’une table ronde organisée par la Coordination européenne de soutien à la cause sahraouie (Eucoco) et la délégation de la RASD en Europe.

    « Le Front Polisario comme seul représentant légitime du peuple sahraoui, le respect de l’exigence du consentement et le droit du peuple (sahraoui) à disposer de lui même » sont trois donnés juridiques qui « constituent le cadre intangible applicable à la question sahraouie », soutiennent les juristes dans leur évaluation sur la portée des deux arrêts du tribunal de l’Union européenne sur la non-conformité avec le droit international, des deux accords agricole et de pêche conclus entre l’UE et le Maroc.

    Les juristes soulignent que « ce cadre s’applique à tous et à toutes, qu’il s’agisse de l’Union européenne ou des entreprises étrangères, y compris marocaines qui doivent obtenir l’autorisation du Front Polisario en tant qu’expression du consentement du peuple sahraoui à leurs activités au Sahara occidental, ou quitter ce territoire ». Concernant le premier point, les juristes expliquent dans leur évaluation que « le Front Polisario est reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple du Sahara occidental, ce qui lui confère la capacité d’ester en justice devant les juridictions de l’Union européenne ». « Le Tribunal souligne que le droit à une protection juridictionnelle effective du peuple sahraoui impose de reconnaitre la capacité juridique du Front Polisario car il est le seul à pouvoir agir en justice pour défendre le droit de ce peuple », ont-ils relevé. S’agissant du deuxième point, les juristes notent que « le peuple sahraoui qui dispose de droits souverains à l’égard de son territoire national et de ses ressources naturelles, doit consentir à toute activité économique, ou autre, relative au Sahara occidental ».

    « Le Tribunal rappelle que le consentement du peuple sahraoui doit être explicite pour tout accord imposant des obligations au peuple sahraoui mais également libre et authentique conformément au droit à l’autodétermination », ont-il signalé.

    A propos du troisième point, les juristes ont évoqué le droit du peuple sahraoui à disposer de lui même, à travers un référendum d’autodétermination dont l’organisation est retardée depuis plus de 30 ans. S’exprimant, par ailleurs, sur la portée des arrêts de l’UE, les juristes indiquent « qu’il est regrettable que la Commission (européenne) se soit alignée sur le point de vue des autorités marocaines pour diluer les concepts et tenter de justifier l’implication illégale de l’Union européenne dans l’occupation du Sahara occidental ». « Rejetant cette analyse biaisée, le Tribunal européen rappelle l’impérieuse nécessité d’un langage rigoureux, respectueux des catégories juridiques », ont-ils analysé.

  • Algérie-UE : Union malheureuse

    Algérie-UE : Union malheureuse – Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans

    Le mariage économique et commercial entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2005 par un Accord d’association, n’aura finalement jamais été heureux depuis sa contraction, il y a déjà plus de quinze ans. Censé accoucher à terme d’une zone de libre-échange au bénéfice des deux rives, cet engagement s’avère en définitive structurellement déséquilibré. L’Algérie n’en profite, en effet, que peu ou prou, en raison, probablement, d’un gap de compétitivité économique, auquel l’Europe ne veut guère prêter attention, en dépit de ce que commande le bien-fondé originel de l’Accord. C’est donc presque sans surprise, qu’après plus de 15 ans d’association, l’Algérie réclame, “en guise de noces de cristal”, de revoir, clause par clause, les termes de ce partenariat, jugé comme étant “gagnant-perdant”.

    Ce feuilleton de désaccords entre l’Algérie et l’UE n’est pas inédit. Un premier épisode de divergence entre les deux partenaires – pourtant géographiquement et historiquement liés – avait déjà fait l’actualité ici et en Europe, lorsqu’en 2015, l’Algérie avait réclamé une mise à plat en profondeur de l’Accord d’association. Bien que cette requête ait été satisfaite à l’époque, à travers un long processus de renégociations mené à bien pour répondre aux doléances d’Alger, rien n’aura véritablement changé quant à l’équilibre des échanges économiques entre les deux parties. Bon an, mal an, et malgré l’indétrônable concurrent chinois, la balance commerciale de l’Algérie penche irrémédiablement vers l’Europe, tandis que les investissements directs tendent, eux, à se faire désirer. Cherchez l’erreur… ! De part et d’autre.

    Du côté de l’Europe des 27, l’on semble avoir tendance à oublier que les accords d’association conçus pour les pays tiers ne doivent pas viser uniquement la libre circulation des marchandises, mais aussi le développement économique, institutionnel, culturel, ainsi que la libre circulation des personnes.

    Du côté d’Alger, l’erreur était sans doute de lever précipitamment et exclusivement ses barrières au commerce en faveur d’un seul ensemble régional – pour des motivations d’abord politiques – alors que le pays n’avait pas adhéré au système plus global de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’autre erreur, plus historique encore, est de ne pas avoir réussi, depuis l’Indépendance, à enclencher un véritable “Novembre économique” pour sortir définitivement de toute forme de paternalisme et de dépendance à la rente et à l’importation.

    Liberté, 02/11/2021

  • Accord d’association Algérie-UE : Une flagrante asymétrie

    Accord d’association Algérie-UE : Une flagrante asymétrie – La nécessité de revoir l’accord est de plus en plus d’actualité, au regard de ses bilans négatifs

    La nécessité de revoir l’accord d’association liant l’Algérie à l’Union européenne est de plus en plus d’actualité, au regard de ses bilans négatifs. Depuis son investiture à la magistrature suprême du pays, le Président Tebboune a fait sienne cette revendication justifiée par l’impératif de faire valoir les intérêts économiques de l’Algérie face aux pertes qu’elle subit unilatéralement depuis la mise en œuvre de l’accord en 2005.

    Lors de la réunion du Conseil des ministres, dimanche dernier, le président de la République a donné des instructions à l’effet de revoir les dispositions de l’accord en question, «clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant, en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des postes d’emploi». En août 2020, et dans le même contexte, le chef de l’État avait donne instruction au ministre du Commerce de procéder à une évaluation des accords commerciaux multilatéraux, régionaux et bilatéraux, notamment le dossier relatif à l’accord d’association avec l’UE, devant bénéficier «d’une attention particulière faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées».

    Cette démarche a été engagée en raison des pertes constatées en matière de revenus fiscaux, due, en particulier, à une «mauvaise application de l’accord conclu avec l’UE», affirmait Mme Wahiba Bahloul, directrice de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie. Elle avait révélé que «le bilan en termes de chiffres fait ressortir une perte fiscale de 2 milliards de dollars», mais qu’«il y a quand même d’autres pertes dont les dommages collatéraux qu’il va falloir recadrer», précisant que «tout le chapitre relatif à l’investissement n’a pas été pris en charge».

    Dans le même contexte, une analyse de cet accord, diligentée par Dr. Rahal Farah (EHEC d’Alger) et Lydia Harbi (HEC Montréal), actuellement conseillère en stratégie et gouvernance (Arsenal Conseils-Montréal (Canada), établit le constat que l’accord «a été mal négocié», du fait que «l’Algérie sortait d’une période tragique, l’aspect politique a été mis en avant au détriment de l’aspect économique. La priorité était de gagner une légitimité sur la scène internationale», soulignent les auteurs de cette analyse.

    En conséquence, notent les deux universitaires, «le protocole censé garantir les intérêts des deux parties n’a pas généré les résultats escomptés». Bien au contraire, «l’intérêt recherché s’est effectué unilatéralement, presque exclusivement en faveur de la partie européenne».

    À ce titre, l’analyse fait ressortir «une flagrante asymétrie entre les deux partenaires» en matière d’échanges. Aussi, «le manque à gagner de l’Algérie est mis en exergue, vu que des secteurs clés, comme l’industrie ou encore l’agriculture, n’a pas profité des opportunités offertes par l’accord et de l’ouverture du marché européen», indiquent les auteurs.
    D. Akila

    El Moudjahid, 02/11/2021